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 n°1774 Apple Road ▬ so go ahead, go nuts!

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Message(#) Sujet: n°1774 Apple Road ▬ so go ahead, go nuts! n°1774 Apple Road ▬ so go ahead, go nuts! EmptyDim 2 Jan 2011 - 0:29

SO GO AHEAD, GO NUTS!
STARRING JAELYN N. AUSTEN AND JOE COTTON.



Parmi tous les dégâts, les souffrances et la panique qu'avait créé l'ouragan du mois de décembre, un seul élément m'avait réellement affecté. Non pas l'état de ma maison : j'étais un architecte et ce n'était pas quelques fenêtres brisées, un toit à moitié arraché et une pagaille intérieure qui allait me chagriner. Aucune blessure physique non plus n'était pas à déplorer : je m'étais intelligemment réfugié dans ma cave blindée dès les premières bourrasques de vent. Non, ce qui m'avait vraiment mis dans un état pas possible était l'annonce que me fit l'agence pour laquelle je travaille que des mesures exceptionnelles allaient devoir être prises pour cause d'évènement exceptionnelle. Un partenariat. Et pas des moindres : j'allais très exactement devoir travailler avec l'équipe adverse, le nom par excellence de Miami qui me fichait des boutons. Miss Austen. Si mon nom à moi était risible, le sien était carrément à coucher dehors. Mais la miss avait du talent, parait-il, et un important propriétaire voulait nos compétences à son service pour la reconstruction de son domaine qui avait pris un sérieux coup lors de l'ouragan. En sommes, il se fichait pas mal qu'elle et moi n'arrivions pas à nous voir du moment qu'il retrouvait son bâtiment comme neuf. Quel adorable personnage. Mais c'était le monde du business et j'étais un homme d'affaire accompli, ce n'était donc pas mes sentiments personnels qui allaient altérer mon professionnalisme. J'acceptai donc le job avec assurance. De toute manière, Fauteuil Roulant n'allait probablement pas me mettre beaucoup de bâton dans les roues vu son état, si vous voyez ce que je veux dire.

Ainsi, comme convenu lors d'une bien brève mais efficace conversation téléphonique entre l'handicapée et moi, je me rendis directement chez elle en début d'après-midi. Le soleil repointait timidement son nez dans le ciel mais la fraîcheur de l'air remémorait la catastrophe qui venait de balayer la ville. Nous habitions à quelques maisons l'un de l'autre mais je n'étais jamais passé devant chez elle. A vrai dire, je n'avais jamais pris la peine de vérifier son adresse : si on m'avait posé la question il y a quelques semaines, j'aurai probablement répondu qu'elle vivait quelque part sur un bungalow flottant au crochet d'une famille de Hippies. Mais aujourd'hui, je dus bel et bien me rendre au numéro 1774 et admettre qu'elle avait une demeure plus respectable que ce que je m'étais imaginé. Bah, il s'agissait sûrement d'un héritage … Arrivant devant la maison, je fis un léger détour vers la boîte au lettre légèrement bancale mais toujours utilisée puisqu'une lettre y était à moitié fourrée. Après avoir jeté un rapide coup d'œil par dessus mon épaule pour m'assurer qu'aucun œil curieux ne m'épiai, je donnai un coup de coude à la boîte (déjà amochée par les vents) qui s'ouvrit grand. En sifflotant gaiment, je piochai à l'intérieur le courrier de la demoiselle et sans le lire, sans même prendre la peine de vérifier l'expéditeur, les déchirai sèchement avant de les abandonner dans le caniveau. Il pouvait bien sûr s'agir de résultats médicaux importants mais il pouvait aussi s'agir de futurs clients ou de bons plans pour d'éventuels projets et je ne pouvais pas prendre le risque de laisser passer ça : j'allais certes bosser avec la concurrence mais je n'allais tout de même pas l'encourager, voire la laisser me doubler sans ciller. Satisfait de ce détail, je traversai la pelouse puis m'approchai de la porte d'entrée. Passant une main dans mes cheveux impeccablement coiffés tandis que l'autre serrai habilement ma serviette en cuir, je finis par me décider à appuyer sur la sonnerie. D'abord une fois puis deux, puis trois, puis quatre et ce, de manière insistante. Oui, je savais pertinemment qu'il lui fallait du temps parce qu'elle était en fauteuil roulant et non, je n'éprouvai à son égard aucune compassion ni indulgence.
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Message(#) Sujet: Re: n°1774 Apple Road ▬ so go ahead, go nuts! n°1774 Apple Road ▬ so go ahead, go nuts! EmptyMar 4 Jan 2011 - 22:27

Dès que Jaelyn pût enfin sortir de l’hôpital, elle constata avec horreur, les dégâts causés par l’ouragan. Le centre-ville de Miami était dévasté, et cette scène apocalyptique lui glaça le sang. Les éléments s’étaient déchainés, si bien que le quartier d’Ocean Grove respirait l’anéantissement, et le voisinage, au comble du désolement, essayait, tant bien que mal de subvenir aux réparations conséquentes. L’ambulance déposa la jeune femme au numéro 1774, et ce fut avec effroi qu’elle constata les dommages de sa demeure. Quelques tuiles arrachées, un jardin en friche, une palissade explosée, une boîte aux lettres déracinée et un intérieur sauvagement embrassé par les vents. A côté de ses quelques voisins, la jolie blonde n’était pas à plaindre, si bien qu’elle répara avec l’aide d’une société d’artisans, les maux causés par l’ouragan en quelques jours. Malgré son lourd handicap, la jeune architecte n’eut aucun mal à revenir à sa pénible existence, la solitude lui pesait et désespérément seule, son job, la télévision et ses livres demeuraient ses seules occupations. L’expansion de sa zone habituelle de travail était le seul point positif dans sa malheureuse vie. Effectivement, suite à la tempête, son cabinet fût l’heureuse victime d’un engouement sans pareille. De nombreux clients firent appel à ses services, et ses journées devinrent de plus en plus remplies. Jusqu’au jour où elle croisa la route d’un richissime chef d’entreprise qui la pria de bien vouloir gérer le réaménagement de son building amoché. Sans une once de réflexion, Jaelyn accepta sans se douter que le businessman lui demanderait de coopérer avec l’équipe adverse. A ses mots, sa gorge se serra, elle se trouvait dans l’impossibilité de refuser un contrat, mais travailler avec Joe Cotton s’avérait être une pure folie. Le responsable du cabinet défendit la position du commanditaire, selon lui, ce partenariat donnerait « une image nouvelle et totalement engagée » (où désespérée) de l’entreprise. Condamnée à travailler avec l’équipe adverse, la jolie blonde se posta devant l’immense fenêtre de son salon et attendit son rival.

Le voisinage essuyait toutes traces de la tempête et en ce jour, le soleil faisait sa timide réapparition au cœur des nuages vaporeux et fins. Les yeux rivés sur sa palissade désormais explosée, Jaelyn poussa un léger soupir. Soucieuse de rencontrer Cotton, elle espérait ne pas avoir à faire à son cynisme mordant. Épuisée par la bêtise masculine, elle sursauta lorsqu’elle le vit apparaitre au coin de la rue. Fier et déterminé, il toisa sa demeure rénovée avant de piocher le courrier qui se trouvait dans sa boîte aux lettres. Stupéfaite d’une telle attitude, Jaelyn étouffa d’un cri résigné lorsque l’architecte arracha le bout de papier avant de le jeter, d’un air détaché, dans le caniveau. « Quel bel enfoiré !» Dans un murmure, la jolie blonde ne cessa de le dévisager et satisfait, Joe vint sonner à la porte. Avec insistance, il fit résonner la sonnette nasillarde, une, deux, trois fois, laissant son doigt fermement appuyé sur celle-ci. Décidément le partenariat commençait dans une entende désespérante, Joe lui portait déjà sur les nerfs et consciente qu’il n’allait lui apporter ni compassion, ni indulgence, elle ouvrit la porte à la volée. « Et bien, je vois que c’est jouissif d’importuner le voisinage ! Je te préviens Cotton, fauteuil où non, tu iras à quatre pattes me la chercher cette foutue lettre ! » Son regard cristallin le dévisagea et d’un signe de tête, elle le pria de bien vouloir entrer.
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Message(#) Sujet: Re: n°1774 Apple Road ▬ so go ahead, go nuts! n°1774 Apple Road ▬ so go ahead, go nuts! EmptySam 15 Jan 2011 - 22:59

Lorsque la porte s'ouvrit en grand, j'oublie – peut-être intentionnellement – de paraître aimable mais je me rattrapai rapidement en abordant un sourire atrocement mielleux. Il était inutile de vouloir lui faire croire que j'étais heureux par ce rendez-vous : elle pouvait être jolie comme un cœur, elle était par principe détestable. Et de toute évidence, cette « affection » était réciproque puisque le visage qui m'accueillit était loin d'être celui d'une hôte conventionnelle. Passant dessus comme s'il s'agissait d'un pur détail factuel, je pénétrai dans la maison non sans avoir émit un ricanement à ses mots. Bien sûr que je me plierais à ses quatre volontés par bonté de cœur. Uniquement embêté par l'idée d'avoir été épié lors de mon geste (je n'éprouvai aucune honte, c'était juste désagréable de se rendre compte qu'on avait échoué quelque part et en l'occurrence, dans la discrétion.), je fis une moue avant de lever une main comme si je voulais chasser un insecte indésirable tout à progressant dans la demeure en direction de ce que j'estimai être la salle de séjour. « Tu devrais plutôt me remercier, plus personne n'utilise la voie postale de nos jours. Il devait probablement s'agir d'un vieux contact que tu préfères certainement oublier ou d'une commande totalement inintéressante parce qu'envoyée par un retraité qui souhaite que tu construises un mausolée à son épouse défunte. Donc non, crois-moi, même toi tu n'aurais pas voulu de cette lettre. » Avec assurance, j'avais atteins son sofa et déboutonnant d'un cran ma veste, je m'assis sur le bras du siège pour m'assurer un confort intégral. Elle ne m'avait pas invité à m'asseoir et sans doute ne l'aurait-elle jamais fait (en tout cas moi, je ne l'aurais pas laissée s'asseoir sur n'importe lequel de mes meubles. Mais c'était peut-être facile à dire puisqu'elle est en fauteuil roulant et qu'elle se suffisait à elle-même. En véritable petit robot autonome, qui pouvait la plaindre ?) mais ça ne semblait pas figurer dans la liste de mes soucis premiers. En effet, mon regard balayait l'espace de ce regard vif et expert qu'elle-même devait porter à chaque fois qu'elle entrait dans une nouvelle demeure. C'était comme les stylistes essayant de repérer la moindre couture de travers à chaque robe qu'ils croisaient. Moi, en tant qu'architecte, je cherchai le craquellement, la perte d'espace, le mauvais placement d'un mur à chacune de mes nouvelles visites. Mais de toute évidence, je ne semblai pas satisfait par ce tour d'horizon visuel car mon nez se plissa comme si je venais de sentir une mauvaise odeur. La maison d'Austen s'en sortait bien, peut-être même trop bien. L'affaire allait être corsée, j'étais en présence d'une véritable experte. Heureusement qu'elle avait deux jambes en moins, sinon j'aurais pu avoir du soucis à me faire. « Tu vis seule ? Pas d'homme ? Pas d'auxiliaire de vie pour infirme et pour t'aider à attraper le sucre pour ton café ? » Ma question était tout à fait déplacée mais relativement courtoise : je m'intéressai à son quotidien, n'était-ce pas généreux de ma part ? Je prenais la peine de lui faire la conversation, chose qu'elle n'avait probablement pas eu souvent l'occasion ces derniers jours : il est connu que personne n'aime rendre visite à une personne souffrante. Cela met mal-à-l'aise, cela rend coupable alors que l'on n'a strictement rien fait. Évidemment, je n'avais jamais éprouvé ceci à l'égard de quiconque, pas même lorsque mon oncle tomba malade à mes douze ans et qu'il dut rester au lit pendant deux mois n'avais-je ressenti le sentiment de culpabilité. Je fus perplexe, bien entendu, je tenais à ce bougre, mais cela se rapprochait plutôt de la curiosité qu'à quoique ce soit d'autres. L'idée pure et simple d'être inapte à résoudre un problème ne m'angoissait pas, elle me sidérait. Moi qui avait toujours été bon en tout, j'étais dépassé pour la première fois de ma vie. Cette expérience de l'autre me marqua mais je n'avais pas changé depuis : j'étais toujours ce petit garçon persuadé d'avoir toutes les cartes en main et qui, lorsqu'une s'échappait de sa poigne, la regardait fixement voltiger tout en redoutant sa chute. Avec Jaelyn, c'était pareil. J'observai son infirmité avec une curiosité froide, comme si j'attendais le moment où elle tomberait à la renverse de sa chaise ou qu'à l'inverse, se lèverait en criant au miracle sur la tête de Benoît XVI. Croisant mes deux mains sur mes genoux, j'étais le modèle de la patience même si l'ennui qui irradiait de mes pores ne laissait aucun doute sur le degré réel de mon implication dans cette réunion.
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