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 ghosts from the past

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ghosts from the past Vide
Message(#) Sujet: ghosts from the past ghosts from the past EmptyMer 14 Mar 2012 - 19:07

Ghosts from the past.
Sheba Earnshaw & Nunzia Marques.

Ils n'avaient de cesse de lui dire de sortir de chez elle, et de se changer les idées. Ils lui disaient que cela finirait par passer, et que si elle y mettait du sien, elle se sentirait mieux. Ils lui donnaient toujours des conseils, et ne savaient absolument pas de quoi ils parlaient. Ils ne semblaient pas se souvenir que Agatha n'était décédée que depuis huit jours, enterrée depuis quatre, et attendaient que tout reprenne son cours normal. Ils lui conseillaient de contacter son agent, et de lui demander de négocier pour reprendre le ballet. Ils lui demandaient de se re-saisir, et d'arrêter de se lamenter sur son sort. Ils ne comprenaient pas le désarroi qui l'habitait, et la force d'esprit dont elle devait faire preuve pour ne serait-ce que lever le matin. Quitter son lit était un calvaire, pour la simple et bonne raison que quand elle ne dormait pas, elle pouvait sentir physiquement l'absence d'Agatha. Chaque partie de son corps était douloureuse, et le trou béant qu'elle avait à la poitrine lui donnait parfois l'impression que ses jambes allaient lâcher sous son poids. Pourtant, c'était un risque qu'elle devait prendre. Elle ne pouvait tout simplement plus rester chez elle. Voir ses parents dans ses états n'avait absolument rien de réconfortant, et faisait Nunzia se rendre un peu plus coupable. Une part d'elle s'en voulait de ne pas avoir été présente ce soir-là. Nunzia se demandait encore pourquoi elle n'avait pas accepté de rentrer plus tôt, puisque la représentation qu'elle devait donner à Miami était le lendemain. Agatha lui avait insisté en plus, mais Nunzia avait voulu passer la soirée avec la troupe, et sa soeur s'était donc rendue en soirée sans elle. Avait-elle trop bu ? Etait-elle trop fatiguée ? Etait-ce un simple moment d'inattention ? Toutes ses réponses ne cessaient de jongler dans l'esprit de Nunzia, parfois remplacer par l'envie de prendre sa place de sa soeur. Ou de la rejoindre, en tout cas. Ca ne durait jamais, parce que ce n'était pas dans le tempérament de la danseuse, et parce qu'elle savait pertinemment que Agatha ne lui pardonnerait une telle chose. Mais cette idée restait présente dans son esprit. C'était bien la raison pour laquelle elle avait traversé, sans regarder si il y avait des voitures que ce soit à droite, ou à gauche. Better luck next time. Sans se poser de questions, la jeune femme se rendit chez un disquaire, se demandant si il était là avant, ou si son esprit était simplement tellement embué qu'elle en avait oublié sa présence. Elle n'avait pas de Cds à acheter, pas de musique qu'elle avait envie de découvrir, et elle était certaine qu'elle repartirait les mains vides, mais c'était un passe-temps comme un autre. Elle commença alors à regarder chacun des albums se trouvant à la lettre A. Puis, elle suivit avec la lettre B. Puis, C. Puis, D. Elle suivit l'ordre alphabétique, regardant les noms d'auteurs et d'album défilaient sous ses yeux sans que rien ne lui donne d'envie d'être écouté, sans qu'aucune chanson ne lui revienne vraiment en tête. Du moins, jusqu'à ce qu'elle tombe sur la lettre S, une bonne heure plus tard. Sparks the Rescue. Un petit groupe, pas très connu, mais un peu quand même. Les jumelles l'avaient découvert quatre ans auparavant, lors de leur tournée avec les All American Rejects. Sans qu'elles n'aient besoin de se concerter, elles avaient eu un véritable coup de coeur et avaient été acheté l'album automatiquement. Sentant les mouvements de son coeur s'accélérer alors qu'elle n'arrivait pas à se souvenir où elle avait rangé son propre album, Nunzia décida d'acheter leur premier album une seconde fois – quitte à l'avoir en trois exemplaires, puisqu'elle avait récupéré la totalité des affaires d'Agatha -, et leur deuxième album en deux exemplaires. Agatha aurait aimé en avoir un exemplaire. C'était fou, idiot, inutile et douloureux mais Nunzia ne parvenait pas à se raisonner. Si elle ne pouvait continuer à faire ses achats comme avant, à doubler automatiquement ce qu'elle savait qui plairait à sa soeur, elle n'était pas certaine d'être capable d'acheter quelque chose de nouveau. Jamais. Alors qu'elle relevait la tête, ayant l'impression d'avoir fait ce qu'elle avait à faire dans le magasin, et s'apprêtait à se diriger vers la sortie, Nunzia aperçut un visage familier. Automatiquement, comme une violente gifle, un souvenir d'Agatha s'imprégna d'elle, et la danseuse eut un léger mouvement de recul. Elle manqua de tomber, trébuchant sur le vide. Se redressant avec grâce, elle ne réalisa pas tout de suite que ses pas la menaient jusqu'à cette chevelure bouclée, et ce visage de poupée. « Sheba ? Tu es de retour en ville ? » dit-elle, dans ce qui était sensé ressembler à un sourire. Sa question était probablement un peu trop directe, mais Nunzia ne souhaitait pourtant pas la brusquer. Elle n'avait d'ailleurs réalisé que cela faisait des années qu'elle ne l'avait pas vu que lorsque les mots étaient sortis de sa bouche.
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ghosts from the past Vide
Message(#) Sujet: Re: ghosts from the past ghosts from the past EmptyVen 16 Mar 2012 - 20:28

Sheba était plutôt contente. Jusqu’ici, son retour inattendu semblait être passé inaperçu. Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle avait redouté mais visiblement, elle s’était trompée. Elle n’était pas allée jusqu’à s’imaginer qu’on lui jetterait des fruits pourris à la figure mais elle avait guetté les regards désapprobateurs et les mines ébahies de la voir là. Or, rien de tout cela n’était arrivé. C’était comme si on l’avait complètement rayée de la carte. Et si elle ne s’en serait a priori pas plainte, elle s’était quand même interrogée sur la drôle de sensation que cela lui procurait. Ses parents vivaient toujours à Miami, apparemment, mais ils avaient déménagé dans un autre quartier. Fallait-il y voir la réponse à l’énigme ? La jeune femme l’ignorait. Peut-être qu’elle s’était emballée en s’imaginant des mélodrames en tous genres. Peut-être qu’elle avait changé, aussi, mais ça, elle en doutait, n’ayant pas été physiquement métamorphosée. Ils avaient échappé aux couleurs de cheveux extravagantes et extrêmement changeantes, aux looks bariolés ou élimés, au piercing au nez et au tatouage dans le creux du poignet. Le plus étrange, dans tout cela, c’est qu’elle se demandait si elle n’était pas déçue, en un sens, de voir le peu d’effet que son arrivée avait eu. Mais c’était l’adolescente d’autrefois qui devait être vexée parce que la Sheba d’aujourd’hui avait plutôt tendance à savourer cet anonymat. Incognito, elle pouvait se balader sans devoir subir les remarques de certains voisins, ce qui était son lot quotidien encore cinq ans plus tôt. Étaient-ils donc tous morts ? Ça n’avait pas d’importance, évidemment et elle aurait dû s’en réjouir mais elle avait peut-être compté sur un minimum de remous, rien que pour secouer un tantinet ses croyants de parents. Mais elle ne désespérait pas. Tôt ou tard, ils apprendraient son retour et seraient verts à cette idée. Pas un instant il ne lui vint à l’esprit qu’ils pourraient être soulagés ou ravis de l’apprendre. Après tout, elle était partie lors de l’enterrement – rien qu’y penser lui crevait encore le cœur – et n’avait plus jamais donné de nouvelles, refusant de leur laisser le moindre indice sur son lieu de résidence ou sa prochaine destination. En réalité, elle avait tout abandonné derrière elle, espérant ainsi faire peau neuve. Pendant longtemps, elle s’était présentée sous un autre nom, empruntant celui de la poupée de Ledare, quand elles étaient enfants : Sissy Fitzbury. Elle repensait à ce patronyme singulier tout en traversant le quartier de son enfance, se dévisageant dans les vitrines, arpentant les trottoirs de son pas dansant. Elle avait dans l’idée de regarnir un peu sa garde-robe mais quand elle passa devant chez le disquaire où elle squattait avec sa bande d’amis quand elle était adolescente, son choix fut vite fait : elle n’hésita pas une seconde avant de pousser la porte. Ravie de retrouver un endroit qui n’avait pas bougé d’un pouce, elle s’avança à travers les rayons, glissant les doigts sur les pochettes de cd’s, comme si elle survolait les lieux. Elle se dirigea vers le coin qu’elle préférait et fut ravie de voir que décidément, rien n’avait bougé. Même pas la disposition des rayons ! Elle attrapa un album au hasard et le retourna pour découvrir la liste des chansons. Elle aimait découvrir de nouveaux talents – enfin, nouveaux pour elle – en se fiant au hasard, qu’il soit heureux ou non. Elle se dirigea vers une borne et glissa le cd dans l’appareil avant de glisser un casque sur ses oreilles pour se laisser imprégner de la musique. L’album sur lequel elle était tombée était rythmé et accrochait vite l’oreille. Aussi ne tarda-t-elle pas à se dandiner, les yeux clos, les doigts posés sur les écouteurs, imprégnée par la musique, oubliant complètement qu’elle se trouvait dans une boutique. Aussi, quand une voix s’éleva, l’appelant par son prénom, ne put-elle s’empêcher de sursauter en faisant volte-face, tordant violemment le fil qui lui arracha à moitié le casque. « Aïe ! » glapit-elle en cherchant à se dépêtrer. Parvenue à s’en débarrasser, elle envoya balader les écouteurs et se tourna vers la jeune femme, mettant quelques secondes à la resituer dans ses souvenirs. « Agatha ! Non, attends ! » Elle plissa les yeux, concentrée, l’index en avant. « Nu—Nunzia ! » Elle avait vu tant de monde durant ses pérégrinations qu’elle mélangeait un peu toutes les identités. Mais comment aurait-elle pu oublier les jumelles ? Fière d’avoir su remettre un nom sur ce visage familier, elle lui adressa un sourire. « Comme tu le vois ! Mais je ne sais pas si je vais rester longtemps. Ça dépendra de plein de choses, j’imagine. Et toi ? Tu es restée ici, tout ce temps ? » s’enquit-elle tout naturellement. Elle ne remarqua la mine étrange de la jeune femme qu’après un moment mais ignorant s’il valait mieux qu’elle dise quelque chose ou fasse comme si de rien n’était, elle opta pour la seconde idée. « Wow, ça fait tellement longtemps ! Je croyais que tout Ocean Grove avait changé ! » confessa-t-elle. « Ça me rassure que ça ne soit pas le cas » Imaginer que tout avait disparu suite au décès de Ledare lui aurait laissé un goût amer, comme si c’était sa sœur qui avait fait de ce quartier ce qu’il était alors que son souvenir était précis : il y avait malheureusement très peu d’âmes aussi bonnes et généreuses que celle de Ledare.
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