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 there is thunder in our hearts, baby ¤ [dalia.kuerten]

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there is thunder in our hearts, baby ¤ [dalia.kuerten] Vide
Message(#) Sujet: there is thunder in our hearts, baby ¤ [dalia.kuerten] there is thunder in our hearts, baby ¤ [dalia.kuerten] EmptyLun 26 Sep 2011 - 4:14



    there is thunder in our hearts, baby ¤ [dalia.kuerten] Juliahafstrom_icon08there is thunder in our hearts, baby ¤ [dalia.kuerten] JI7
    dalia kuerten ¤ matt higgins
    Monday, September 28th 2012


    Unaware That I'm Tearing You Asunder
    There is Thunder In Our Hearts, Baby




    Difficile de retrouver une aiguille dans une botte de foin. Miami était une grande ville et Ocean Grove, un quartier trop prisé pour déceler la trace de la personne que Matt recherchait. A son arrivée, un plan avait été établi. Impossible d’arriver à ses fins s’il ne s’installait pas totalement en Floride. L’idée lui avait été désagréable car plus il se rapprochait de son père, plus il ressentait les chaînes paternels se resserrer à son cou. Mais d’un autre côté, il se félicitait de pouvoir garder un œil sur cet homme à la carrure impressionnante et au charme dévastateur. Miami n’était pas non plus une mauvaise idée pour implanter son business. Il devait y avoir de gros requins aux alentours et il allait devoir protéger ses arrières s’il voulait reprendre son nom et sa réputation. Après trois ans d’absence sur le marché, le come back allait être difficile mais Miami était un beau challenge. Il y gagnerait sûrement plus en renom s’il arrivait à sortir du lot. Il devait donc agir avec ruse et précaution. Avant toute chose, il lui avait fallu trouver le parfait local qui lui permettait à la fois une belle couverture. Son titre de photographe lui autorisait des faveurs. A peine quelques jours après son arrivée, Matt avait déniché un grand bâtiment qui était adéquat pour ses éternels projets de photographie. L’immeuble était ancien, tout en pierre. Le local se trouvait entre une boutique d’antiquité et un piège à touriste. Matt avait aimé le décor atypique de ce lieu qui changeait du contexte superficiel de Miami. Il en était de suite tombé amoureux. Il savait que les points les plus importants dans un commerce, au premier abord, devaient être le cadre et le climat. Si les clients se trouvaient charmés en surface, le premier ring était gagné. Le local était immense et une pièce était entièrement adaptée pour y installer une chambre noire. Matt avait dans l’idée de louer la deuxième partie du local afin d’établir un projet commun avec un autre artiste, ou tout simplement le partager avec un autre entrepreneur. Matt avait réussi à acheter cet endroit grâce aux fonds que son père lui avait donné mystérieusement en échange de son silence. Il ne s’était pas fait prié pour dépenser cet argent à bon escient. Professionnellement le jeune homme avait trouvé son bonheur mais il préférait rester raisonnable pour ce qui était du logement. Il cherchait dés à présent, une colocation afin que les frais ne soient pas trop élevés. Il préférait utiliser son pécule pour son matériel et pour conquérir le cœur de certains fournisseurs, plutôt que de l’utiliser à des fins personnels.

    Voilà trois semaines que Matt s’était installé à Miami. Il n’avait toujours pas trouvé de colocataire mais logeait dans l’immense pièce de son local qui lui servait de studio. Le lieu était comme dans son imagination. Le matériel, enfin installé, lui assurait une réputation de photographe professionnel comme il avait toujours rêvé d’avoir en Californie. Fini les petits projets… Matt Higgins était prêt à satisfaire ses clients par tous les moyens. Sa carrière était trop importante et sa réputation l’était tout autant. Le jeune homme jouait, à présent, dans la cour des grands.

    -----------------------------------------------------

    Une goutte de sang tomba sur le sol. Plusieurs suivirent. Comme un souvenir amer, les yeux de Matt Higgins se perdirent dans ce rouge noirâtre. Un visage se dessina au loin mais rien de bien précis. L’image sembla floue, imparfaite. Elle s’effaça, comme un instant volé, interdit. Le cœur du jeune homme se ferma à toute humanité. Pas une seule once de culpabilité ne parvenait à l’atteindre. Il était réfractaire à cette maladie qui pourrissait son bien-être. Ce poison pouvait tout simplement aller se faire voir. Peut-être trouverait-il son bonheur chez une personne, plus apte à avoir des regrets ? En tout cas Matt Higgins n’était pas un de ces pleurnichards qui ressassaient le passé en espérant pouvoir y changer quelque chose. Il ne l’était plus. Son cœur s’était endurci et son âme en était meurtrie. Il acceptait les faits sans broncher. Ainsi était le revers d’une médaille, le mauvais karma ou alors certains y reconnaîtraient le coup de la fatalité. Quelle stupidité de croire en la fatalité… C'était seulement une excuse afin de se rassurer et de ne pas trop se remettre en question. Matt préférait croire en ça plutôt que réfléchir à ses actes passés. Sa vie était ainsi faite.
    Il sortit de ses sombres pensées et porta le doigt à sa bouche. Il lécha le sang qui s’écoulait le long de son majeur… Un goût métallique vint titiller ses papilles gustatives. Le goût de son sang ne le dérangeait nullement. Il était devenu une gourmandise, un 4h. S’il fallait compter les nombreuses fois où Matt avait goûté sa propre hémoglobine, certains auraient pu le définir comme un vampire. La coupure était longue mais peu profonde. La plaie sécha vite comme le sang qui avait coulé et atterri sur le rebord d’un bac. Avec cette lumière rouge dans cette chambre noire, il était difficile de voir le contraste. Une pièce en sang n’aurait pas fait de différence… Matt ne s’en préoccupa pas. D'une main, il refuma la cigarette qu’il avait déposé sur le cendrier et de l'autre, il reprit la photo sèche qui avait causé sa blessure. Il la déposa délicatement sur la table en bois, disposée derrière lui, avec les autres. Toutes plus ou moins représentaient le visage et le corps nu d’une femme, belle à s’en poignarder le cœur. Mais son identité ne sera guère dévoilée… Le photographe accordait son silence à toutes celles qui désiraient rester méconnues.

    Son « Eldorado Photograph » venait d’ouvrir le matin même. Matt ne s’attendait pas à avoir une ribambelle de clients dés sa première journée d’ouverture. Il s’attarda alors sur ses anciennes photos qu’il n’avait eu guère le temps de développer. Son occupation lui prenait toute son attention. Quand ce n’était pas le deal, c’était la photographie… Et dans ces moments là, il était toujours très intéressant de voir un Matt Higgins, concentré, déconnecté du reste du monde. Il en avait presque oublié pourquoi il était venu s’installer à Miami. La femme qui occupait toute ses pensées en temps normal, du moins une partie car l’autre avait toujours été destinée à une certaine californienne, disparaissait peu à peu de sa mémoire. Quelle surprise ce fut alors, lorsqu’il entendit une voix semblable à celle qu’il avait connue. « Y’a-t-il quelqu’un ? »… Par chance, Matt n’avait pas fermé la porte entièrement, ayant la conscience professionnelle d’écouter si un potentiel client était à la recherche d’un photographe. Il se détacha de ses œuvres, ferma la porte à clé derrière lui et s’en alla vers l’accueil. Cigarette à la bouche, il se présenta à une belle rousse. Cette dernière regardait les murs qui représentaient plusieurs photos de l’environnement, des portraits d’inconnus exprimant la joie, la colère, le désespoir ou encore la luxure. Matt regardait sa belle silhouette. Elle lui tournait le dos mais il n’en perdit pas une seule miette. Elle lui était si familière. Il garda sa cigarette en main et d’une voix chaude, il lui lança

    « Je peux vous aider ? »



Dernière édition par Matt Higgins le Dim 13 Nov 2011 - 20:18, édité 3 fois
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Message(#) Sujet: Re: there is thunder in our hearts, baby ¤ [dalia.kuerten] there is thunder in our hearts, baby ¤ [dalia.kuerten] EmptyJeu 29 Sep 2011 - 17:55

    Elle sortit d’une maison, une cigarette brûlant dans sa main droite, les cheveux détachés et encore un peu mouillés. La jeune femme referma la porte doucement, faisant tout son possible pour ne pas éveillé l’adolescent de 17 ans encore endormi, ni ses parents d’ailleurs. Ses hauts talons noirs claquaient contre l’asphalte chaud en un rythme régulier, rapide. Elle porta sa cigarette à ses lèvres et en inspira lentement le tabac, alors qu’elle s’éloignait de cette demeure sur Lemon Street. Elle venait de passer la nuit chez un lycéen rencontré dans les rues, la veille. Il ne savait pas ce qu’il désirait faire plus tard, il détestait ses parents et passait son temps à trainer en solitaire dans les rues, complètement gelé. Il était le parfait cliché de l’adolescent incompris, le jeune en pleine crise d’identité. Et c’était exactement ce qu’il lui fallait. Ils s’étaient faufilés dans la maison lorsque tout le monde avait été couché, ils s’étaient embrassés, s’étaient touchés, sans que cela aille plus loin. Il devait être nerveux, il n’avait pas voulu aller plus loin. Et honnêtement, cela faisait parfaitement l’affaire de Dalia. Lorsqu’elle pouvait éviter de coucher pour avoir un toit sur la tête, elle se considérait comme chanceuse. Le garçon lui avait demandé si elle voulait aller au cinéma avec lui le lendemain et gentiment, elle avait décliné son offre. Elle lui avait expliqué qu’elle avait du boulot, mais qu’elle pourrait passer plus tard, pour qu’ils se voient. Bien sûr, elle profitait de son manque d’expérience afin d’avoir un endroit où dormir. Mais il en profitait tout de même un peu aussi, non? Il pourrait se vanter auprès de ses camarades, dire qu’il fréquentait une fille plus vieille, superbe. Dalia était prête à n’importe quoi, tant que cela ne lui enlevait pas sa liberté. Elle tourna le coin de la rue, s’éloignant à l’aube de ce quartier tant détesté. Elle prit un taxi jusqu’au centre-ville de Miami et passa un coup de fil. La conversation fût de courte durée, excessivement implicite. Le chauffeur la regardait par le rétroviseur, probablement son décolleté était-il tentant à six heures du matin, alors que notre femme était grosse et plus encline du tout au sexe. Elle se refit rapidement une beauté pendant de reste du trajet. Elle demanda à l’homme de s’arrêter, au milieu de nulle part. La belle rousse ne le remercia même pas, elle sortit et attendit qu’il s’éloigne. Lorsque le véhicule fût hors de son champ de vision, la jeune femme sortit de sac un tournevis. Elle s’approcha d’une Volvo sport, d’un joli blanc, jeta un coup d’œil autour d’elle et enleva la plaque d’immatriculation. Elle remit l’outil dans son sac et en sortit un autre, une sorte de fil, qu’elle inséra par la fenêtre du côté conducteur afin de faire s’ouvrir la voiture. De nouveau, Dalia regarda autour d’elle à la dérobé et prit place à l’intérieur. Elle déposa ses effets, ainsi que la plaque sur le siège passager et après quelques minutes à jouer avec les fils, la belle parvint à faire démarrer la Volvo. Un sourire triomphant s’afficha sur son visage, alors qu’elle s’éloignait de la scène du crime. À quelques rues plus loin, elle entra dans une entrée. Il s’agissait d’un réparateur de voitures, mais la belle se dirigea vers l’arrière de la bâtisse et entra dans un autre garage, ouvert. La porte se referma sur elle et son gain. La lumière s’alluma et un homme en jeans, portant un t-shirt d’une blancheur immaculée vint vers elle. Dalia souriait, elle quitta sa place en s’avança à son tour. Ils se saluèrent, s’embrassèrent et elle lui tendit une enveloppe brune, qu’elle venait de prendre dans son sac à main. Il s’éloigna avec l’argent et revint, à peine quelques temps plus tard, avec une nouvelle plaque d’immatriculation. Il l’installa, lui demanda la vieille. Ils la brulèrent et alors qu’il s’installait à l’ordinateur, Dalia fît le tour de sa nouvelle possession. Elle était parfaite, ce n’était pas une jeune voiture, elle datait de 1998, mais était incroyablement propre. L’ancien propriétaire avait dû y faire très attention. Elle croisa ses bras et tourna la tête vers son copain. « Tu peux me la faire en gris métallique? » Il éclata de rire, hocha la tête en signe d’approbation. Lorsqu’il termina enfin avec l’ordi, il revint vers elle. « Alors, je te fais cela dans la journée. Elle sera prête ce soir. Je te donnerai les nouveaux papiers du véhicule en même temps. Tu as besoin d’une bagnole pour la journée ou ça ira? » La jeune femme le quitta, après l’avoir remercié de la proposition et s’arrêta dans une boulangerie pour s’acheter de quoi déjeuner. Elle avait peut-être eut le temps de prendre sa douche chez David, mais elle n’avait rien amené pour manger.

    Elle s’installa ensuite sur un banc de parc et sortit son portable, sur lequel elle passa un bon moment. Vers dix heures, elle leva la tête et resta figée quelques secondes. Un homme qu’elle connaissait bien entrait dans ce qui semblait être un commerce. Elle fronça les sourcils et passa quelques coups de fil. Son visage exprima du mécontentement, pendant un court instant. Son regard sombre était rivé sur l’enseigne « Eldorado Photograph ». Il était à Miami pour elle, il n’y avait aucun doute à ce sujet. Il devait être à sa recherche. Comment avait-il su qu’elle était retournée à Ocean grove, la belle n’en avait aucune idée. Cela ne l’étonnait même pas tant que cela. Après tout, elle avait également prit de ses nouvelles régulièrement, à son insu. Ce qu’elle voulait savoir, c’était pourquoi il s’était installé en Floride, alors qu’il avait toujours tant aimé sa Californie natale. Elle s’approcha de la vitrine. Il n’y avait aucune trace de Matt. Elle se retourna vers le petit carrefour qu’elle avait occupé quelques instants plus tôt et s’éloigna du studio. Une idée venait de se former dans son esprit et cela lui procura un rire étrange. Un rire amer, mais également empreint d’innocence, de joie. Dalia s’éloigna, elle entra dans une boutique à quelques rues de là et y vola une robe en somme assez simple, doré. Cela n’avait pris qu’un instant, la jeune Kuerten avait l’habitude, elle savait comment contourner les règles. Ensuite, elle s’arrêta dans un McDonald’s afin d’utiliser la salle de bain. Il lui fallait paraitre devant lui à son meilleur. Elle brossa donc sa longue chevelure rousse et se remit un peu de rouge à lèvre. Elle se regarda dans le miroir, satisfaite par son reflet. La belle revint vers le studio, incroyablement impatiente. Elle entra, heureusement aucune cloche ne retentissait à l’arrivée des clients. Elle posa donc son gros sac par terre, dans un coin du mur. Elle s’avança, demanda s’il y avait quelqu’un. Dalia attendit, puis se dit qu’il serait beaucoup plus amusant encore qu’il ne la reconnaisse pas au premier regard. Elle tourna donc le dos au comptoir, posa son regard sur une photographie particulièrement troublante. Un sourire amusé tira ses lèvres, alors qu’elle se rappelait avec plaisir les moments passé avec le jeune homme. Elle le reconnaissait bien par son art. Enfin, quelqu’un s’adressa à elle. Il s’adressa à elle. Si elle sursauta en entendant sa voix, elle reprit rapidement contenance. La jolie rousse ne se retourna pas tout de suite. Elle s’éloigna même encore un peu du comptoir, regardant une autre photographie. Elle voulait garder le suspense. Il est difficile de dire si c’était pour elle ou pour lui. Mais le fait qu’il ne sache pas qu’elle était là l’amusait énormément. Il devait être à sa recherche et la dernière chose à quoi il s’attendait, s’était probablement de la voir arriver dans son commerce. Elle misait sur l’effet de surprise, sur le fait qu’elle se présentait à lui comme étant une cliente, sa première cliente peut-être…

    Enfin, Dalia pivota sur elle-même. Elle avait la tête haute, la posture parfaite et souriait. De ce sourire sadique et emplit de sous-entendus. Un sourire qui ne se présentait ainsi qu’en de rare occasion. Certes, elle avait toujours un air un peu malicieux, mais jamais à ce point. La réaction de Matt, fût exactement celle à quoi elle s’attendait. Il ne dit pas un mot, par étonnement, par professionnalisme, par fureur. La jolie rousse s’avança vers lui, de sa démarche si désirable. Elle le regardait dans les yeux alors que son cœur battait à un rythme fou. Elle était insouciante, mais pas au point de ne pas se douter qu’il la tuerait pour ce qu’elle lui avait fait. Ou du moins, qu’il tenterait de la faire payer. Malgré tout, elle n’avait pas peur, au contraire. Ce qu’elle ressentait, ce qui accélérait les battements de son coeur c’était l’excitation, la fougue. Dalia se trouvait devant Matt, tout près du comptoir. Elle resta immobile et silencieuse quelques secondes. Puis, elle appuya ses coudes contre le bois et inclina ainsi son corps vers l’avant, vers lui.

    « Je t’ai manqué? » osa-t-elle lancé d’une voix parfaitement sarcastique, alors qu'elle levait les yeux au ciel.
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Message(#) Sujet: Re: there is thunder in our hearts, baby ¤ [dalia.kuerten] there is thunder in our hearts, baby ¤ [dalia.kuerten] EmptyDim 13 Nov 2011 - 21:06

    Quelques années auparavant…

    Je me souviens très bien de la première fois où nous nous sommes rencontrés. C’était un jour d’hiver, alors que la grêle et la neige venaient surprendre les rues d’Orlando. Une chose exceptionnelle pour les habitants de cette ville. De la neige en Décembre, quelques jours avant Noël, rien ne pouvait être plus excitant mais de la grêle… Après coup, ce climat n’était sûrement pas arrivé pour rien. J’avais considéré cette situation comme représentative de notre relation à Dalia et moi. Aussi froide qu’inquiétante, aussi glaciale que dangereuse. La ville vivait au rythme des flocons et des grêlons qui se dispersaient dans l’atmosphère. En ce jour étonnant, j’avais l’impression d’avoir une ville chaotique sous mes yeux. Tout avait été interrompu, pas une seule voiture sur la route et encore moins une âme qui vive. Effectivement c’était une situation bien rare en Floride, personne n’était réellement habitué à ce climat même si les enfants aimaient à penser au miracle. Les adultes, eux, semblaient inquiets et s’étaient réfugiés dans un endroit sûr et réconfortant. Tout le contraire de moi. Je m’étais réfugié, bien malgré moi, là où je souhaitais ne jamais rester plus de quelques minutes. Un endroit que je détestais plus que tout, qui n’apportait que malheur et vulnérabilité. En y réfléchissant, je n’aurais jamais dû retourner voir mon père ce jour-là. En la rencontrant, j’avais signé mon arrêt de mort. J’arrivais tout juste de Californie où il faisait une chaleur à crever sur place. Je venais à Orlando pour la seconde fois de ma vie et là aussi crever sur place n’aurait pas été un euphémisme. Je ne connaissais pas très bien cette ville mais j’en avais gardé le souvenir d’une ville dynamique, Or, je me retrouvais présent en ce lieu fantôme. Le froid seulement donnait l’impression d’être vivant. La foule, habituellement dehors, se trouvait dans les nombreux magasins ouverts. Des regards aux fenêtres de ces grands buildings définissaient la surprise et l’anxiété. Evidemment que cela passerait. Ce n’était pas la fin du monde mais tout le monde se sentait impuissant face à ce retournement climatique. Tout le monde sauf nous. Nous étions sans doute insouciants pour aimer un tel tableau. Nous étions certainement fous pour vouloir rester à l’extérieur pendant des heures. Nos cœurs étaient-ils si meurtris ou tout simplement trop froids ? Etais-je donc stupide ou suicidaire ? Je sais juste que je m’étais senti invincible à ses côtés. Ce sentiment, tout nouveau, m’avait donné des ailes. Ce que je ne savais pas, c’était que Dalia était plus flegmatique que je ne l’avais pensé, et plus sournoise que je ne l’étais. Ce jour-là, ce lien que nous avons tissé, avait marqué ma perte sur une pierre blanche.

    Tout commença lorsque je sortis du bureau de mon père… Sordide. Il m’avait conseillé de rester pour la soirée, « Le temps que ça se calme avant de retourner à ton hôtel », m’avait-il dit. Ni lui ni moi ne souhaitions que je reste dormir ici. J’avais bien trop d’orgueil. Et sa culpabilité n’était pas si grande pour éprouver de la compassion. Mais qu’importait, je n’en attendais pas plus de lui. Il m’avait proposé de rester par formule de politesse et au fond, je souhaitais lui pourrir son espace vital comme il avait pourri le mien durant des années. Avec la grêle, l’homme qui osait sortir aurait pu être assommé à tout moment. Et bien sûr j’accordais bien trop d’importance à ma tête même si rester en ces lieux me répugnait. Ce fut en cet instant que je la vis. J’aurais pu très bien changer d’avis et partir, m’éloigner loin de cette prison dorée. Mais mon choix se concentra sur cette fille, debout, près de la grande baie vitrée qui donnait sur de nombreux buildings enneigés. Ce serait surréaliste de dire que je me sentais attiré comme un aimant vers cette personne inconnue. Le libre arbitre existe, et le mien avait décidé de s’interroger sur la présence de cette dernière en ces lieux. Que faisait-elle chez mon père ? Qui était-elle ? Elle ne semblait pas si âgée vu de dos, mais que pouvait-on apprendre de la physionomie d’une personne de dos ? Un verre de cognac à la main, Sa silhouette était fine, ses cheveux longs roux lui arrivaient jusqu’aux hanches. Elle ne semblait pas être une femme de monde. Son habit était simple, jean et baskets. Autant affirmer que cela détonnait avec les goûts luxueux du mobilier de mon père. Je pris alors place à ses côtés. Son reflet sur la vitre, je vis une jeune fille au visage fin. Elle était belle et peut-être lui aurais-je donné mon âge si ces traits ne trahissaient pas encore ceux d’une adolescente. Elle n’était pas assez âgée pour devenir ma belle-mère, mais je ne connaissais pas tous les vices de mon père. Elle ne se retourna pas vers moi, ne sembla guère surprise par mon arrivée. Elle était juste impassible, comme si son regard se perdait dans le vide. Pourtant elle porta son verre à ses lèvres et après avoir goûté un peu de ce nectar, m’adressa la parole d’une voix froide « Il n'y a plus de grêle. Tu m’accompagnes ? » J’arquais les sourcils. Où voulait-elle en venir ? Je la regardai, sans savoir quoi dire. Mais y’avait-il besoin de mot ? Je n’en avais pas l’impression. Elle ouvrit la fenêtre et laissa le froid envahir la pièce. Elle se dirigea vers le balcon et se retourna vers moi « Dehors, idiot. A moins que tu sois trop frileux pour me suivre » Elle me narguait. Son ton était provocateur. Il n’y avait pas l’ombre d’un sourire sur son visage, elle était naturellement farouche. Je ne pus m’empêcher de laisser un rictus se dessiner sur le mien. Je vins la rejoindre tranquillement, en rétorquant « Tu ne sais pas à qui tu parles. » Elle me répondit « Oh que si. Je sais qui tu es. Je ne sais tout simplement pas ce que tu vaux. » Sa réplique me surprit. Quel(le) inconnu(e) aurait pu sortir ça de nos jours ? Très peu… Accoudés au rebord du balcon, nous regardions la ville sombrer sous les flocons de neige en silence. Nous-mêmes, nous recevions des flocons et le froid aurait pu glacer notre sang. Pourtant je sentis qu’il me réchauffait. Je la vis se servir une nouvelle fois de son verre. « N’es-tu pas trop jeune pour boire de l’alcool ? » Elle me dévisagea longuement, au point d’en devenir troublant. Elle me répondit avec une franchise qui en aurait déstabilisé plus d’un « Et alors ? Ne me dis pas que tu étais le Bon Samaritain à tes 17 ans… J’en aurais honte à ta place. » Je ne pus m’empêcher de rire et de la juger avec plus d’intérêt. « Tu es étonnante. Impertinente… mais étonnante. » Elle haussa les épaules et me tendit son verre « Sers toi ! » Je regardai alors l’alcool. Je n’avais jamais été dépendant de l’alcool, c’était un fait. Et j’en avais bu, bien après mon expédition au centre de désintoxication. Ce n’était pas ça qui me gênais… « Alors c’est vrai ? Tu es un Samaritain ! Quelle déception. Oh mais non j’oubliais ! C’est parce que ton papounet est à côté … Il serait tellement déçu de voir son fils si fier mais si désireux de retrouver son amour, avec un verre à la main. Alors que tu viens de lui rembourser, comme un misérable, les frais qu’a coûtés ton putain de centre de drogué après toutes ces années. » Comment avait-elle su ? Qui lui en avait parlé ? Toutes ces questions me paraissaient anodines. La colère, par contre, ne fit qu’un tour. Ma main vint serrer le poignet de la jeune fille. Je n’avais qu’une envie – lui faire regretter ses paroles. Lui faire mal au point qu’elle ne s’en remette pas. Mais un point d’honneur subsistait en moi et ce dernier était de ne jamais battre une femme quoiqu’il se passe. Quand j’y pense, Dalia avait même réussi à me faire renoncer à ce principe. Mais en cet instant précis, je n’étais pas prêt de faire cela pour elle. Elle n’en valait pas la peine. Ce n’était qu’une petite insolente qui cherchait la petite bête. J’avais serré son poignet tellement fort qu’une autre aurait sans doute commencé à se débattre et à crier. Mais pas elle. Son regard était rempli par les flammes de la provocation. Je la fusillai du regard, et elle en jubilait. « Tu es une emmerdeuse. », finis-je par dire. Je lui pris le verre et but le reste du cognac, cul sec. « Et toi, un égoïste. Tu aurais pu m’en laisser. » Elle frotta son poignet et sourit « Tu as le sang chaud, ça doit te jouer des tours. Mais j’aime ça.» Un rire forcé sortit bien malgré moi. Elle jouait avec mes nerfs, il fallait absolument que je me reprenne. Un silence de plomb s’installa. Quand soudain… « Je crois qu’il est temps que je me présente. Je suis ta sœur. » Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Je n’y avais pas pensé une seule seconde. Certes, j’étais sûr de ne pas être le seul môme que mon père avait laissé derrière lui, dans ce monde mais jamais je n’aurais pensé que cette rousse pouvait être du même sang que le mien. Elle s’amusa de ma réaction et avoua « Ouais enfin… ta sœur de substitution, heureusement juste pour quelques mois. Je m’appelle Dalia et toi c’est Matt. »

    A partir de ce jour, je l’ai détestée d’une passion destructrice.

    Do you want to hear about the deal that I'm making ?
    You, you and me.

    28 Septembre 2012

    Elle était là, devant ses yeux. Il avait rêvé de ce jour où il la retrouverait, où elle referait une apparition dans sa vie. Il l’avait imaginé, il l’avait souhaité. Et elle avait tout gâché. C’était elle qui l’avait retrouvé. La voilà qui exposait sa beauté et sa fierté. Oui elle était plus belle que dans ces souvenirs. Une beauté froide et incontrôlable, qui aimait jeter son dévolu sur celui qui la regardait. Elle avait bien changé depuis ce fameux jour de Décembre. Elle était devenue une femme, on pouvait même la qualifier de fatale. En tout cas, elle l’était puisqu’elle représentait un poison. Matt la considérait ainsi depuis le jour où elle l’avait trahi. Elle s’était servie de lui, comme un objet avant de le jeter après avoir été utilisé comme elle l’entendait. Et voilà Dalia dans sa plus belle parure, qui refaisait surface dans sa vie. Il la regarda, impassible. Mais en son for intérieur, le sang bouillait, son cœur se serra et sa colère voulut jaillir de lui. Il tenta de se contrôler. Il savait qu’elle cherchait à le faire sortir de ses gongs. Son impulsivité était son plus gros défaut. Matt devait apprendre à la contenir mais lorsqu’une situation de cette envergure se présentait à lui, il était difficile de garder son calme. Il avait perdu trois ans de sa vie à cause d’elle… « Je t’ai manqué ? » Dalia avait posé ses coudes sur le comptoir et avait incliné son corps pour être au plus près du jeune photographe. Matt la regarda avec dédain. Il ne bougea pas mais ses yeux déclarèrent la guerre. Il était furax, il était dans l’incapacité d’exprimer un faux-semblant. Le Matt d’avant aurait sans doute souri avec mépris avant d’empoigner le cou de la demoiselle. C’était ce qu’il souhaitait faire, surtout depuis qu’il avait dépassé les limites avec Dalia. Elle était celle qui animait ses plus sombres pensées. Par le passé, il s’en inquiétait lorsque cela arrivait. Or cette fois-ci, il n’aurait pas éprouvé un seul remord. Mais il se contenta d’une caresse sur la joue de la jolie rousse. Il s’était approché, ne l’avait pas lâché du regard et de ses doigts, il lui avait effleuré délicatement la joue, en descendant jusqu’à son cou. Tout en douceur. Il répondit d’une voix sourde, qui trahissait ses émotions « Tu mériterais bien pire… après ce que tu m’as fait. » Il ne détacha pas son regard du sien puis décida de tout interrompre. Il prit un ton glacial « Je suppose que tu es heureuse de m’avoir retrouvé. En tout cas, moi je le suis. Je n’ai pas eu besoin de te chercher… C’est très gentil de ta part de m’avoir évité ce fardeau. » La partie pouvait enfin reprendre où elle s'était arrêtée.



    Do you want to feel how it feels ?
    Do you want to know that it doesn't hurt me ?




Dernière édition par Matt Higgins le Mar 20 Déc 2011 - 19:30, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: there is thunder in our hearts, baby ¤ [dalia.kuerten] there is thunder in our hearts, baby ¤ [dalia.kuerten] EmptyMar 15 Nov 2011 - 12:49

    Ce geste, cette main entourant son cou, lui était familier. La dernière fois qu’il avait posé ce geste, c’était sous l’effet d’une colère noire. Une fureur, certes, mêlée à la crainte de la perdre. Quelle ironie, n’est-ce pas qu’au moment où il éprouvait pour elle un sentiment profond (entre l’amitié et le désir, entre la fraternité et l’admiration) son mouvement fût si brutal et passionné. Alors que maintenant qu’il avait toutes les raisons de la haïr, il la caressait du bout des doigts comme elle avait rêvé qu’il le fasse depuis le début. Ce contrôle venait-il de l’indifférence ou au contraire, d’une incapacité à lui faire mal. Dalia soutenait son regard, un fin sourire tirait toujours ses lèvres pâles. Ce contact, la main de Matt sur sa peau lui faisait plus d’effet qu’elle n’aurait pu le croire. Elle souffrait de cette proximité…

    ***

    « Hey Dalia, écoute je sais que je t’avais dit rentrer ce soir, mais en fait je ne pourrai pas. Probablement demain ou le jour d’après okay? » La jeune femme jeta son téléphone plus loin sur son lit et soupira en fermant les yeux. Elle s’ennuyait à en mourir. Cette maison, cet homme, elle ne pouvait plus le supporter. Elle ne supportait aucun endroit, en réalité. C’était plus fort qu’elle, elle ne pouvait pas se sentir enchainée, elle aspirait à une liberté totale. La belle était redevable à cet avocat qui lui avait épargné une année de plus en maison de correction. Elle avait une dette et elle n’était pas prête de l’oublier; James le lui rappelait bien assez souvent. S’il y avait quelque chose qui l’aidait à patientez jusqu’à ses 18 ans, c’était la présence de Matt. Certes, la brésilienne n’accordait pas de réelle importance à qui que ce soit si ce n’est elle-même. Elle appréciait la présence de Matt, elle aimait qu’il tienne à elle. C’était purement égoïste, mais ce sentiment, la belle ne l’avait pas ressenti depuis longtemps. Il aurait probablement tout fait pour elle (Dalia savait aujourd’hui qu’effectivement, il avait été prêt à tout) et c’était réconfortant. Elle en profitait cependant, elle s’amusait à tester ses limites. La jeune Kuerten tourna la tête vers la fenêtre, la nuit venait de tomber. Dalia se leva et sortit de sa chambre, sans prendre la peine d’observer son reflet dans le miroir. Elle dévala l’escalier et sortit de la demeure sans dire un mot à son père d’accueil. La nuit était froide, mais l’air fouettant sa peau lui faisait un bien incroyable. Elle avait enfin l’impression de respirer. L’adolescente marchait d’un pas rapide et déterminé, elle savait où elle allait. Elle atteint le centre-ville et s’engouffra dans une ruelle mal éclairée. Un petit groupe se tenait quelques pas plus loin. Dalia s’approcha d’eux et à peine quelques minutes plus tard, elle repartait avec un minuscule flacon d’héroïne. Cet achat était totalement impulsif. La belle n’avait jamais consommé de drogues dures, sachant pertinemment qu’elle n’avait pas les moyens de s’en procurer. Or voilà qu’elle avait « trouvé » quelques billets de cent dollars dans les poches de monsieur Higgins et qu’elle ne savait pas trop quoi en faire. Pourquoi ne pas forcer Matt à délaisser sa très chère Isabella pour voler à son secours. Elle n’avait rien de mieux à faire de toute façon. De retour chez James, la belle s’enferma dans la salle de bain, prenant soin d’oublier de verrouiller la porte et s’injecta la drogue. Dalia composa le numéro de Matt et laissa sonner, le téléphone posé négligemment sur le sol. L’eau de la baignoire coulait, alors que l’effet se faisait sentir en elle. Elle ne saurait décrire avec des mots ce qu’elle ressenti en cet instant, mais l’euphorie ne dura qu’un très court moment. En effet, James cognait contre la porte en un geste furieux, il hurlait et hurlait davantage en entendant sa protégé rire à en perdre haleine. Il tenta d’ouvrir la porte et le spectacle qui s’offrit à lui le mit hors de ses gonds. Il ne supporterait certainement pas de revivre quelque chose de semblable avec elle. Sa rage se déversa en mot, alors qu’il arrêtait l’eau et la saisissait par le bras. Il l’emmena directement à l’hôpital, ne sachant quoi faire d’autre. À des milliers de kilomètres, Matt prononçait le nom de la jeune femme, inquiet. Il chercha immédiatement un vol et arriva dans une maison vide. Il fit le tour des pièces. Arrivé dans la salle de bain, il eut un sursaut. La seringue gisait sur le sol. Il serra les poings et resta immobile de longues minutes, incapable de penser correctement. Le jeune homme appela son père qui l’informa qu’elle allait très bien. Ils rentraient dans quelques heures, pas la peine de se déplacer. Matt attendit donc dans la chambre de la jolie rousse, incapable de savoir ce qu’il lui dirait.

    La porte d’entrée s’ouvrit et à peine une minute plus tard, la belle entrait dans sa chambre. Elle avait l’air bien si ce n’est un teint légèrement plus pâle qu’à l’habitude. Elle referma la porte et lui sourit : « Matt! » dit-elle enjouée en s’approcha de lui. Il se leva brusquement, furieux de la voir agir comme si de rien était. Elle osait lui sourire, sans honte pour son comportement. Elle eut un rire en le voyant s’éloigner de quelques pas. « Allez Matt, fait pas cette tête. Je n’ai rien fait que tu n’as pas déjà essayé… » Il l’empêcha de parler en la serrant à la gorge. Ils étaient au centre de la pièce et Dalia avait les deux mains serrées contre les poignets du jeune homme en un geste désespéré pour se dégager. Il était beaucoup plus fort qu’elle et malgré qu’elle sache se défendre, elle n’avait aucune chance contre lui. La rousse tenta de le supplier de la lâcher, mais il n’y eut même pas un gémissement qui sortit de ses lèvres. Son regard perdit de sa froideur habituelle, on pouvait y lire la peur. C’est probablement à la vue de ses yeux qu’il réalisa son acte. Il la lâcha, poussant un soupir. Il se mit dos à elle, ne parvenant toujours pas à dire un mot. La belle caressait sa gorge, sa respiration était forte et saccadée. Elle n’osa pas s’approcher, ni même s’adresser à lui de nouveau. Après quelques instants, il se retourna vers elle. Il y avait sur son visage une peine qu’elle ne comprenait pas. Dalia pouvait comprendre sa rage, sa déception, mais pas la tristesse de son regard. Ses yeux étaient humide, il avait les lèvres serrées et la regardait si intensément. Elle ne sut pas ce qui lui prit, reste qu’elle s’élança vers lui, s’empara de sa nuque avant de l’embrasser. Il ne s’agissait pas d’un chaste baiser de remerciement ou d’excuse, bien au contraire. Dalia appuyait contre ses lèvres. Il répondit au baiser de telle sorte que lorsqu’elle entrouvrit la bouche il fit de même, permettant à leur langue de s’enlacer. Il serait malhonnête de prétendre que la belle n’avait pas souhaité ce baiser depuis le départ. Elle était incroyablement attirée par Matt et sentait que malgré ses efforts pour le nier, il l’était par elle également. Ce moment partagé en était la preuve. Lorsqu’elle pressa son corps contre celui du jeune, cependant, il cessa tout. « Qu’est-ce que tu fou? T’es complètement inconsciente ma parole! Tu te rends compte de la bêtise que t’as faite hier soir? » Il parlait, mais Dalia avait cessé d’écouter. Bien sûr, c’était quelque chose qui lui tenait à cœur, étant un ancien junkie il savait le mal que cela pouvait causer. Il en avait la preuve chaque jour avec sa petite amie du moment. Elle n’allait pas l’interrompre dans sa lancer, si cela pouvait lui faire du bien de déverser tout ce qu’il avait en lui. Mais pour sa part, elle s’en fichait. Elle n’allait pas recommencer de toute façon. L’adolescente avait eu exactement ce qu’elle voulait; Matt. « …Tu m’entends? » Elle avait commencé à ranger ses vêtements, à mesure que le garçon parlait et elle s’arrêta pour le regarder : « Oui, oui. Je n’y toucherai plus, je te promets. » Et elle lui adressa un magnifique sourire, ce sourire amusé qui ne quittait presque jamais son visage.

    ***

    Ce moment avait été le seul où ils avaient été si intimes. Plus jamais, après ce matin d’avril, ils n’avaient échangé de contacts passionnés. Ce n’était pas l’envie qui manquait, mais quelque chose empêchait la belle de retenter quelque chose. Il y avait eu des regards, des signes non-verbaux signifiant un désir intense, des caresses parfois. Cela n’était pourtant jamais aller plus loin. Probablement parce qu’elle était, en quelque sorte, sa sœur. Lorsque ce lien qui les unissait avait disparu, lorsqu’elle avait été libre de partir, l’envie était moins forte. Elle n’avait plus réellement besoin de lui. Ils ne perdirent pas contact, mais même si elle ne le montrait pas, elle ressentait une certaine indifférence envers lui. Bien sûr, s’il avait tenté quoi que ce soit, la belle ne l’aurait pas repoussé, au contraire. Elle aurait été heureuse d’enfin pouvoir assouvir ce fantasme d’adolescente. Le revoir, après trois ans de silence et dans les conditions présentes lui procurait une joie incroyable, un désir plus fort que tout autre. Il s’agissait sans doute de la menace qu’il constituait, la jouissance de jouer avec le feu, avec sa propre vie si l’on peut dire. Il parla enfin et sa réplique n’eut qu’un seul effet, faire éclater Dalia de rire. Elle méritait bien plus que de belles paroles, en effet. Elle espérait avoir droit à plus que des menaces, où était le plaisir sinon. Matt la lâcha alors qu’elle penchait un peu la tête afin de le regarder sous un autre angle, comme une enfant curieuse. Un sourire franc trônait sur son visage, poussière de son hilarité. « Je suppose que tu es heureuse de m’avoir retrouvé. En tout cas, moi je le suis. Je n’ai pas eu besoin de te chercher… C’est très gentil de ta part de m’avoir évité ce fardeau. » Elle reprit sa position initiale, droite et se mordit la lèvre inférieur en secouant la tête, amusée. Le bureau les séparait toujours et donnait un certain support au mannequin qui venait d’y appuyer ses paumes. Dalia savait très bien qu’il n’était pas heureux de la situation. Sa présence gâchait ses plans, elle le savait car elle aurait été aussi embêtée que lui si la situation avait été inversée. Après tout, il devait préparer sa vengeance depuis trois ans. « Je t’en prie! Ce n’est pas la peine de mentir, Mattie » Elle n’avait jamais utilisé ce surnom auparavant, mais cela détonnait tellement avec leur présente relation que cela l’amusait. « Je t’emmerde, tu peux le dire. Je gâche tout ton plan en me présentant devant toi, je sais. Et je suis désolée de t’avoir enlevé le plaisir de me traquer, je sais que tu ne vis que pour cela depuis pas mal de temps, maintenant. » Elle inclina de nouveau son corps vers l’avant afin de créer une proximité. « Quel plaisir cela aurait été de voir mon visage en me retrouvant enfin, d’avoir l’avantage sur moi… » Murmura-t-elle d’une voix extrêmement sensuelle et chaude. Elle fit une pause, simplement pour le provoquer davantage et osa même un regard sous entendant beaucoup plus que ce qu’elle disait à l’instant. Puis elle se redressa et haussa les épaules, avec une moue toute innocente. « Mais non. C’est encore moi qui ai le dessus » Puis elle lui sourit, amusée et naturelle. Oui, elle était prête; la partie pouvait recommencer.
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