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 It's wild the way you tease me | Jill

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It's wild the way you tease me | Jill Vide
Message(#) Sujet: It's wild the way you tease me | Jill It's wild the way you tease me | Jill EmptyJeu 1 Sep 2011 - 23:13

    Depuis la rentrée universitaire, Aaron Waterson était un homme très occupé. Il n'avait jamais été du genre à se tourner gentiment les pouces à la terrasse du Starbucks, à siffler les jolies qui pouvaient passer à proximité tout en se faisant mousser auprès des gens qui voulaient bien se donner le mal de l'écouter, mais son entrée à la fac avait tout de même marqué un tournant dans son quotidien. Il s'y était attendu et même préparé, estimant qu'il était désormais temps pour lui de chercher plus activement une colocataire, et avait fait un grand nettoyage d'été qui l'avait amené à retourner de fond en comble sa maison. Quant elle y était entrée la première fois, Sinead -la fameuse colocataire- avait été impressionné par la propreté des lieux, et avait très vite compris qu'elle allait devoir se plier à ce type d'exigence si elle voulait avoir une chance d'y loger. Une chance que l'ordre soit également son truc, et quelques semaines plus tard ses cartons étaient transférés dans ce qui allait désormais devenir son nouveau chez elle. Mais Aaron ne s'était pas arrêté là pour autant. Il allait devenir un étudiant, d'accord, et en médecine qui plus est, mais il était hors de question de se laisser aller au prétexte que son intelligence était en train de gagner ses galons ! Il avait ainsi décidé de partir faire son jogging plus tôt chaque matin, ce qui lui laissait ensuite le temps de rentrer chez lui pour prendre une douche et se préparer pour dure une journée de cours. Son circuit avait aussi été raccourci d'un pâté de maisons environ, compensé par le choix de se rendre à la fac, et d'en revenir, exclusivement à pied. A la rigueur en vélo à partir du jour où il se déciderait à en acheter un, mais dans l'immédiat la marche s'avérait être sa meilleure amie, faute de mieux.
    Et, chaque jour, piégé sur les bancs trop étroits pour ses longues jambes d'un amphi quelconque, il se prenait à rêver de stades sur lesquels il battrait des records de vitesse ou de terrains de basket où il montrerait toute son adresse, un ballon à la main. Ces rêveries ne duraient cependant jamais bien longtemps, la petite voix qui lui servait de bonne conscience prenant un malin plaisir à le rappeler à l'ordre. Il oubliait alors tout ça, et se reconcentrait sur son cours, recopiant du mieux qu'il le pouvait les notes relatives à ce qu'il n'avait pas écouté. Les autres étudiants avec qui il avait l'habitude de rester s'étaient faits aux pratiques d'Aaron, et à force c'était même presque une blague entre eux. Ils s'amusaient de ses absences et essayaient d'imaginer ce qui pouvait bien se passer dans sa tête, mais il ne leur avait jamais donné la véritable réponse. S'il paraissait absent parfois, outre les rêveries qui l'aspiraient bien loin de ces salles de cours, ce n'était pas tout à fait de sa faute, et ça il préférait ne pas l'expliquer. Ce n'était pas par gêne ou parce qu'il ne leur faisait pas confiance, mais son coma lui avait déjà tellement coûté par le passé que ça ne servait à rien d'en rajouter une couche... C'était fait, c'était même heureusement fini, et si possible il souhaitait ne plus jamais en entendre parler. Ça ferait à jamais partie de lui et de certains de ses proches, mais il ne voyait pas l'intérêt d'y mêler tout le monde pour autant. Si jamais ça venait dans la conversation, pourquoi pas, mais de là à le dire de but en blanc, il y avait un pas qu'Aaron n'était pas décidé à faire. Et personne ne trouvait rien à en redire de toute façon : ce que les gens ignoraient ne pouvait pas leur faire de mal...
    Une chose que peu ignoraient, en revanche, c'était ce créneau horaire durant lequel il était hors de question de chercher à joindre Aaron. Enfin vous pouviez toujours essayer, mais avec pour seul résultat de tomber sur sa messagerie ou d'avoir à contenir votre patience avant de recevoir un SMS de réponse. Bien que très occupé par les cours à la fac et la tonne de travail qu'il avait à faire pour assimiler toutes ces nouvelles notions et apprendre des méthodes plus efficaces que celles qu'il avait développé au lycée -et accessoirement oubliées entre temps-, tous les samedis matins, qu'il pleuve ou fasse un soleil étouffant, il se rendait sur l'ancien terrain de basket, un ballon sous le bras. Plus grand monde n'utilisait ce terrain en dehors de lui, et il n'était pas tout à fait sûr d'en comprendre les raisons. Il y avait bien quelques mauvaises herbes qui s'entêtaient à pousser sous les bancs, et les vestiaires étaient carrément hors service, mais le reste étaient à ses yeux plus que convenable. Hormis les graviers bien sûr, mais vu que le terrain était à l'abandon il était obligé de faire avec. Il avait pensé à prendre un balai pour les enlever, mais au moment de le récupérer dans son placard il s'était senti bête. Pour quoi est-ce qu'il passerait, à se trimballer avec un balais en pleine rue ? A un cantonnier ? Un fan d'Harry Potter qui ne s'était jamais remis de la fin de sa saga préféré ? Il avait donc fait une croix sur cette idée, et à la place avait mis au fond de son sac une petite trousse de secours contenant deux pansements, du coton stérile et une bouteille de désinfectant. Comme il le disait si bien, on n'était jamais trop prudent.

    Ce jour là pourtant, en arrivant à proximité du terrain, il comprit tout de suite que la situation n'était pas normale. D'habitude, il n'y avait personne, mais là il sentait comme une présence même s'il ne voyait personne pour l'instant. Tiens, il n'était donc plus le seul en ville à être réveillé de si bonne heure, et prêt à conquérir le monde avant que ne sonnent les 10h ?
    Cette découverte, bien qu'anodine, lui arracha une grimace. Il était persuadé que ça allait encore être une bande de gamins se croyant plus intéressants que les autres, et qui allaient se faire un plaisir de le chercher avant qu'il ne leur mette la raclée de leur vie. Même s'il avait pas mal perdu depuis l'époque où il était capitaine de l'équipe du lycée, Aaron avait de suffisamment bons restes pour battre la plupart des gens. Sa surprise fut donc de taille quand il réalisa que la personne présente n'était rien d'autre qu'une fille, seule, en train de faire quelques paniers. Il hésita à rebrousser chemin et revenir plus tard, mais au même moment elle disparut de son champ de vision. Son premier réflexe fut de penser qu'il avait rêvé. Il sortait tellement peu ces derniers temps qu'il devait en être arrivé au point où l'on hallucine. Ça faisait combien de temps qu'il n'avait pas embrassé une fille ? Oulà, au moins une semaine, peut être même plus ! Il secoua avec vigueur la tête, chassant de son esprit les dernières brides de souvenir d'une personne en train de jouer sur son terrain, et posa son sac sur le premier banc. Puisqu'il était seul, il n'avait aucune raison de se priver.
    Le ballon sous le bras, son échauffement fait sur le chemin pour gagner un peu de temps, il s'apprêtait à commencer à jouer quand il réalisa qu'il oubliait quelque chose. Il ouvrit en grand son sac, en sortit sa bouteille d'eau qui avait glissé tout au fond, et la posa sous le banc, là où le soleil ne risquait pas de la réchauffer tout de suite. Voilà, tout était bon. Et il se retourna et marqua le premier panier de la journée. Ça commençait bien et Aaron était persuadé que ça allait durer.
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Message(#) Sujet: Re: It's wild the way you tease me | Jill It's wild the way you tease me | Jill EmptyLun 5 Sep 2011 - 22:50

Du temps à tuer, Jill en avait à revendre. Dernièrement, la jeune femme avait troqué une vie de nomade aux horaires impossibles pour un emploi du temps léger comme l'air. Anciennement routière pour le compte d'une importante société de béton américaine, Jill avait laissé son camion dans le garage de son père et ce, de manière définitive. Parfois, cela lui manquait de conduire son imposant engin à travers tout le pays, ses CDs de Bruce Springsteen à fond les ballons mais il était hors de question qu'elle retourne à son ancienne profession : elle avait tiré un trait sur sa vie de misérable travailleuse, obligée de faire sacrifice sur sacrifice pour garder la tête hors de l'eau. Maintenant, elle était millionnaire et comptait très certainement profiter de chacun de ses pennies, quitte à justement ne faire plus que ça de son existence. Elle n'avait jamais connu de personne fortunée avant son arrivée à Ocean Grove et sans doute que les idées qu'elle se faisait sur ce genre de personnes étaient assez inexactes mais elle avait regardé beaucoup d'épisodes de Beverly Hills 90210 et connaissait par cœur les intrigues de Melrose Place pour savoir qu'aucun de ces personnages ne conduisait de camion couvert de boue. Non, les dames de ce genre de séries passaient leurs journées à siroter des cocktails et à faire du shopping, un chihuahua coincé sous l'aisselle. Depuis son arrivée dans le quartier, Jill s'était donc affairée à des activités de ce genre, sans jamais remettre en question une seule fois ce mode de vie. Elle se pliait volontiers aux exigences des classes élevées, même si elle n'y comprenait pas grand chose. Bien entendu, elle prenait le risque de passer pour une « nouvelle riche » absolument maladroite, voire ridicule mais elle s'en moquait. Elle avait grandit en sachant pertinemment que le ridicule ne tuait pas, il était donc inutile de s'en faire pour son image. Du moment qu'elle était heureuse, ou du moins qu'elle s'amusait, elle ne voyait pas où était le mal. Ses voisins pouvaient rire d'elle autant qu'ils le souhaitaient, elle aurait toujours ses liasses de billets sur son compte en banque lui prouvant sa véritable valeur.

Et pourtant, comme le fameux adage le révèle si bien : chassez le naturel, il revient au galop. Jill avait beau faire de son mieux pour s'intégrer dans sa nouvelle vie et jubiler du mieux qu'elle pouvait de cette richesse soudainement obtenue, il lui arrivait parfois d'être envahie par la mélancolie. Un sentiment puissant et pourtant indéchiffrable qui vous met dans un état profond de lassitude et d'impuissance. La jeune femme n'était pas habituée à de tels sentiments : depuis sa jeunesse, elle avait eu une vie remplie de joie, de difficultés, d'espoir et de déception mais c'était ce qui rendait son existence authentique. Aujourd'hui, elle se retrouvait dans une bulle aseptisée où elle ne se sentait pas tout à fait à sa place mais restait pourtant déterminée à marquer de son passage. Aussi, après avoir passé un long coup de fil à son père, la jeune femme prit une décision : elle allait certes continuer à suivre le train de vie qu'elle prenait depuis deux semaines mais s'accorderait tous les quinze jours une journée entière « à l'ancienne ». Ce n'était pas un caprice, et certainement pas du luxe mais cela allait être vitale.

Lorsqu'elle se leva ce matin-là, Jill bondit hors du lit. Elle avait prévu sa journée de la façon suivante : aucune entrave à ce qu'elle voulait faire, que cela soit « tacky » ou ne demande aucun sou pour être exécuté. Elle débuta par un petit déjeuner composé de céréales au chocolat et d'un bol de lait qu'elle avala devant ses dessins animés favoris, le volume mit à fond. Sur le son de Tom pourchassant Jerry, elle alla s'habiller d'un bas de jogging qu'elle n'avait plus enfilé depuis le collège et d'un t-shirt qu'elle portait lorsqu'elle était encore chauffeur routière. Un quart d'heure plus tard, elle sortit de chez elle, armée d'un ballon de basket qu'elle avait déniché dans un des cartons non déballés superposés dans son garage. Elle n'avait pas pratiqué ce sport depuis des lustres, ayant préféré les cours de tennis et les pelouses de golf mais elle trépignait d'impatience comme une enfant la veille de Noël. Elle s'informa auprès de son voisin le plus proche sur l'existence d'un terrain de basket et le vieil homme lui indiqua alors l'existence du terrain sur lequel il jouait quand il était plus jeune mais qui ne devait plus être dans un très bel état à présent. Peu importe, Jill n'avait pas froid aux yeux et elle se figura que ce lieu pouvait être idéal car il risquerait d'être parfaitement vide donc libre de témoins. Elle grimpa dans sa BMW flambant neuve (il aurait été délicat de faire venir son vieux camion du Kansas) et se mit en route vers le terrain indiqué. Ainsi, une vingtaine de minutes plus tard, la jeune femme se retrouva seule face aux deux paniers abîmés, le visage radieux. A vrai dire, elle n'avait pas été si heureuse depuis son arrivée à Ocean Grove. Étonnamment, c'était en reprenant ses vieilles habitudes qu'elle prenait le souffle d'air frais qu'elle avait si désespérément recherché dans ce quartier résidentiel de luxe. Elle fit de nombreux paniers, les premiers très maladroits mais les autres se couronnant de plus en plus de succès. Elle reprenait la main. Toutefois, lorsqu'elle entendit le bruit d'une intrusion derrière son dos, elle n'hésita pas plus de deux secondes. Elle était en sueur et haletait mais elle trouva la force de déguerpir du terrain comme l'aurait fait un chat surpris dans des poubelles. Planquée derrière un arbre, elle s'aventura à jeter un coup d'œil vers la silhouette qui l'avait rejointe et observa. Un jeune homme prenait sa place. Elle ne le connaissait pas et à vrai dire, elle ne le percevait pas comme potentiellement « dangereux », dans le sens où il pourrait raconter à tout le quartier qu'elle s'adonnait à un sport peu glamour sur un terrain abandonné et poussiéreux. Avec précaution, elle sortit donc de sa cachette, tenant son ballon devant elle comme une protection et s'avança doucement, sur la pointe des pieds, vers l'homme qui lui faisait dos. Il shootait en toute tranquillité, non conscient qu'il n'était pas seul et Jill ne put s'empêcher de profiter de la situation. Il y avait certes le risque qu'il sorte un couteau de poche et le lui plante dans l'estomac mais la demoiselle n'était pas connue pour sa prudence ni pour sa jugeote. Elle fit donc rouler son propre ballon loin d'elle et s'afficha ensuite avec de grands gestes face à l'inconnu pour lui chiper son ballon. Sous la surprise, sans doute, il lâcha l'objet qu'elle déroba avec adresse, un sourire malicieux sur les lèvres. Ses cheveux blonds voltigeaient autour d'elle tandis qu'elle s'éloignait en direction du panier adverse, s'exclama dans un éclat de rire enfantin. « Un terrain, ça se mérite ! »


Dernière édition par Jill Nichols le Dim 18 Sep 2011 - 13:24, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: It's wild the way you tease me | Jill It's wild the way you tease me | Jill EmptyDim 11 Sep 2011 - 0:04

    Son premier panier de la journée marqué, Aaron se sentit aussitôt beaucoup mieux. Tous ses soucis de la semaine s'étaient envolés, depuis ce cours où il n'avait strictement rien compris de ce que le prof avait pu dire jusqu'au nain de jardin qui lui avait été sournoisement volé, et pour lequel il soupçonnait très fortement le fils de son ex... Le basket avait toujours eu cet effet sur lui, et c'était aussi pour cela qu'il aimait tant y jouer. Pour lui, c'était une affaire sérieuse, et le plaisir qu'il y trouvait n'était que la cerise sur le gâteau. Il n'en connaissait pas vraiment l'historique, ayant toujours eu tendance à penser à autre quand l'entraîneur se mettait à déblatérer sur un quelconque autre sujet que l'aspect purement technique, mais il était infiniment reconnaissant à celui qui avait eu l'idée de l'inventer, et de le hisser jusqu'au niveau actuel. Pour lui, il n'y avait pas de meilleur sport, plus complet, plus excitant et plus passionnant. Qu'il soit sur le terrain ou sur les gradins, le moindre match éveillait chacun de ses sens, le plongeant dans un état d'intense concentration. Même lorsqu'il était bloqué chez lui et qu'il devait se contenter d'une retransmission à la télé, il avait presque des frissons lorsque le jeu devenait intense. Il avait une relation quasi physique au basket, qu'il ne s'expliquait pas, et pour laquelle il aurait presque tout donné pour avoir une chance de la voir perdurer. Quand il s'était retrouvé cloué sur son lit d’hôpital, c'était ce qui lui avait le plus manqué ; et, même si celle sensation s'était depuis amoindrie, les premières fois où il avait pu retourner sur le terrain, il avait senti son cœur s'emballer avant même d'en venir aux choses sérieuses. Au fond, le basket était sa plus grande histoire d'amour, et peut être même la seule vu ce à quoi ressemblait sa vie sentimentale. Mais il s'agissait d'une maîtresse exigeante, et il était près à faire ce sacrifice pour elle. De toute façon, il n'était pas sûr de pouvoir trouver mieux un jour...

    Concentré comme à son habitude, Aaron ne s'attendait pas à revoir son apparition revenir de sitôt, son esprit l'ayant quasiment oubliée depuis. Il enchaînait les paniers avec une facilité qui en aurait déconcerté beaucoup, et rendu jaloux pas mal d'autre, mais pour lui il n'y avait rien de plus facile que ça. Il pouvait se placer à n'importe quel endroit du terrain, et, sans avoir besoin de faire de longs calculs de trajectoire, il envoyait la balle en plein dans le mille. Il n'y avait pas de secret, il s'était entraîné pour ça. Des heures, chaque jour, à s'entraîner sur le petit panier que son père avait installé dans le jardin, et puis sur un terrain avec Dakie ou un autre de la bande, voire au lycée. S'il avait la chance de s'être révélé assez doué, il ne s'était jamais reposé sur ses lauriers, faisant tout pour être le meilleur. Qui sait jusqu'où il aurait pu aller si ce stupide accident n'était pas arrivé... Mais il évitait d'y penser, se disant qu'il avait finalement trouvé sa voie, et que ce n'était pas si mal. Peut être même que ça serait mieux, allez savoir ! Et il était curieux de le savoir, à un point tel qu'il mettait toutes les chances de son côté pour réussir. Comme au basket en fait, même s'il n'avait jamais vraiment fait l'effort de le faire auparavant. Le lycée, ça lui paraissait tellement dérisoire... Et il aurait bien volonté éclaté de rire en repensant au bon vieux temps si seulement on n'était pas venu le déranger. Pire que ça même ! Un truc blond lui atterrit en plein sous le nez, à grand renfort de gestes dans tous les sens, le forçant à reculer sous l'effet de la surprise. C'était quoi ça ?! Ah, une fille, d'accord.
    Ce moment d'égarement n'avait pas duré plus de deux secondes, mais il avait été suffisant pour que la fille en question en profite pour lui voler son ballon et s'élance vers le panier opposé. Un terrain, ça se mérite ! Mais c'est quelle riait en plus ! Quasi honteux d'avoir été si mauvais sur le coup, Aaron s'élança à sa poursuite, la rattrapant après l'avoir vu marquer son panier du premier coup. Elle souriait, probablement fière d'elle et du petit tour qu'elle lui avait joué. Dans un autre contexte, il aurait pu être impressionné de voir une jolie fille savoir si bien jouer, mais il s'en fit à peine le remarque.
    Elle avait rattrapé le ballon et le tenait serré entre ses bras, l'air d'attendre une réaction de la part d'Aaron qui ne se décidait pas à en manifester. Est-ce qu'elle voulait jouer ou est-ce qu'elle faisait ça juste pour le plaisir de le faire enrager ? Dans le doute...

    Il en faut un peu plus qu'un simple panier pour y arriver.

    Il lui sourit alors, pour la première fois depuis qu'elle était apparue, et récupéra son ballon avant de filer vers le panier à l'autre bout du terrain. Entre l'effet de surprise et sa capacité à courir vite, il était sûr de faire son petit effet.
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Message(#) Sujet: Re: It's wild the way you tease me | Jill It's wild the way you tease me | Jill EmptyDim 18 Sep 2011 - 13:59

Un panier. Voici tout ce qu'elle eut le temps de faire avant que le jeune homme ne décide de mettre un terme à son activité qui empiétait sur la sienne. Heureusement pour elle, son premier essai fut couronné de succès et ce fut probablement la félicité qu'elle ressentit suite à ça qui abaissa sa garde et permit au garçon de lui prendre la balle. Zut ! Son père, pourtant, lui avait répété maintes et maintes fois qu'elle devait rester concentrée à chaque instant et qu'elle ne devait pas laisser les émotions affaiblir son jeu. Mais Jill étant ce qu'elle était, émotive et spontanée, l'attention n'avait jamais été son point fort, loin de là. A vrai dire, un éléphant pouvait déambuler dans sa salle de séjour qu'elle ne le remarquerait probablement pas, ou du moins, pas avant qu'il n'ai démoli la moitié des meubles de son intérieur. Postée devant son adversaire, elle attendit de sa part un compliment ou une remarque qui pouvait prouver qu'il était impressionné par son adresse mais elle attendit pour rien. Il n'était pas enclin à être fair-play, de toute évidence puisqu'il usa de son agilité pour la rejoindre et lui dérober le ballon d'une façon si efficace que Jill n'avait aucune chance d'anticiper quoique ce soit. Penaude, elle regarda bêtement ses mains vides, comme si elle venait d'être témoin d'un phénomène paranormal. Après tout, la balle avait disparu si rapidement qu'elle était dans son droit de croire à quelque chose comme de la magie. La phrase qu'il lui adressa au moment de s'enfuir à l'autre bout du terrain eut l'effet d'un électrochoc sur elle et elle releva le nez vers lui, une moue mécontente d'elle-même mais tout de même amusée du retournement de situation. Dans un signe de défaite, elle leva les mains en l'air avant de se lancer à sa poursuite. Il n'allait pas s'en sortir aussi facilement, elle tenait réellement à sa séance de basket-ball.

Il avait beau être effectivement un bel athlète, Jill n'en démordait pas. Elle s'accrochait à l'idée qu'elle était arrivée en première et que techniquement, le terrain lui appartenait jusqu'à ce qu'elle décide de s'en séparer. Bien sûr, il y avait la possibilité de le partager mais une part de fierté l'empêchait encore de lui faire cette proposition. Après tout, bien que le spectacle que lui offrait cet intrus était plutôt décourageant, elle gardait le mince espoir qu'elle puisse être meilleure que lui. Ravivée par cette flamme intérieure qui l'animait quasiment toujours, même dans les situations les plus critiques, Jill effectua un sprint et rattrapa le jeune homme. Il se déplaçait avec une aisance déconcertante. Il feintait, se mouvait et fonçait comme si les contraintes d'attraction naturelles n'avaient aucun effet sur lui. Elle fit plusieurs tentatives pour essayer de lui reprendre la balle mais chacune se révéla un échec. La jeune femme refusait pourtant de baisser les bras et elle revenait incessamment à la charge, parfois près du but, mais la plupart du temps totalement à l'ouest. Pendant ce temps, son adversaire continuait à marquer panier sur panier, sans jamais en louper un. Impressionnée mais déterminée à ne rien laisser paraître, Jill n'émit aucun compliment ni quelconque remarque sur son jeu. Il était inutile de le galvaniser d'avantage.

Toutefois, au bout d'un moment, ce fut son physique qui la trahit. Elle n'avait plus fait de sport depuis de longues semaines et cela commençait à se faire sentir. Ses déplacements se firent de plus en plus difficiles, sa concentration s'évaporait jusqu'à ce que finalement, elle eut besoin de s'arrêter. Elle s'en voulait mais elle ne pouvait faire autrement. Le souffle court, elle fit un pas en arrière et posa ses mains, exténuée, sur ses hanches. Elle resta silencieuse pendant une bonne minute entière, ne faisant rien d'autre que reprendre son souffle et observer son adversaire profitant d'une endurance plus grande que la sienne. Définitivement jalouse, Jill se demandait s'il était le genre de personne à porter plainte si elle essayait de lui faire un croche-pied pour le stopper. L'instant d'après avoir eu cette pensée, elle secoua la tête pour la chasser et fit un geste de rejet à son égard avant de tourner les talons. Il n'allait pas lui laisser le terrain de sitôt, c'était clair à présent. Bougonne mais trop fatiguée pour réfléchir à une nouvelle tactique d'attaque, elle décida d'aller se reposer sur l'un des rares bancs qui entouraient le terrain miteux. Elle s'y laissa tomber lourdement et ferma les yeux un instant avant de les rouvrir, se rendant compte que sa gorge était terriblement sèche. Elle chercha du regard son propre sac mais le vit posé à l'autre bout du terrain et elle n'avait pas la force de se relever pour l'atteindre. Elle vit alors le sac du jeune homme posé à côté d'elle. Une fraction de seconde d'hésitation, pas plus, avant qu'elle n'attire le sac vers elle. Ce n'était pas son genre de fouiller dans les affaires des autres (ou alors à peine), mais là, c'était un cas d'extrême urgence et un peu d'eau emprunté n'avait jamais tué personne. Elle jeta tout de même un coup d'œil en direction du jeune homme qui se dépensait toujours devant le panier puis ouvrit le sac. Elle plongea sa main dedans à la recherche d'une bouteille et en trouva une sans trop de problème. Un sportif sans bouteille d'eau n'était pas un véritable sportif, après tout. Elle dévissa le bouchon en quelques secondes et se mit à boire, à boire et à boire, sans se soucier d'en laisser assez pour le propriétaire de la bouteille. Il lui piquait son terrain, elle pouvait bien se permettre de lui piquer son eau. Qu'il vienne s'en plaindre ! Au moment de ranger la bouteille, son regard tomba sur un carnet, coincé entre une trousse de secours et d'autres babioles. Intriguée, la jeune femme le sortit doucement et reposa le sac à côté d'elle, laissant la place sur ses genoux pour le carnet. Elle ne prit pas la peine, cette fois, de s'assurer que le type ne la regardait pas. Guidée par sa curiosité, elle ouvrit le cahier et tourna les premières pages, découvrant une foule de phrases griffonnées. La plupart étaient illisibles, comme écrites à la va-vite mais d'autres étaient compréhensibles, bien qu'assez banales pour la jeune femme. Pourquoi tenait-il un journal sur des faits aussi ordinaires du quotidien ? De plus en plus intriguée, elle continuait à feuilleter le carnet et à lire ce qui y était écrit, se fichant pas mal du caractère ultra-personnel de ce qu'elle lisait.
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Message(#) Sujet: Re: It's wild the way you tease me | Jill It's wild the way you tease me | Jill EmptyVen 23 Sep 2011 - 0:12

    En découvrant cette fille sur son terrain, Aaron n'avait pas tout de suite saisi ce qu'elle faisait là. Elle aurait eu un ballon entre les mains, ou serait en train de courir d'un bout à l'autre qu'il aurait eu une petite idée, mais là elle l'avait pris complètement au dépourvu, et il n'avait pas franchement apprécié. Depuis quand est-ce qu'on se plantait sous le nez d'un parfait inconnu pour venir le déranger et ensuite faire sa maligne ? Bon. L'effet de surprise passé et ses esprits retrouvés, il avait tout de même compris qu'elle devait se trouver là avant lui, d'où la présence d'un sac qu'il avait remarqué en se dirigeant vers l'un des panier et qu'il avait d'abord pris pour un oubli. Ca semblait logique et l'explication lui suffisait, même s'il se demandait ce qui avait bien pu lui passer par la tête pour venir jouer sur ce vieux terrain. La plupart des gens l'avaient complètement déserté, d'où son état actuel d'ailleurs, et les derniers utilisateurs étaient en général des habitués, fidèles ou nostalgiques. Puisqu'il n'avait jamais vu cette fille ici, ni même dans le quartier de ce qu'il pouvait s'en souvenir, la logique de la situation venait à lui échapper. Et il était hors de question pour lui de se laisser humilier par la première venue, d'où son attitude défensive.
    Il lui avait piqué son ballon -ou plutôt récupéré le sien- avec un grand sourire triomphant, de ceux qu'il faisait dans les bons jours. Elle se pensait bonne joueuse, mais qu'elle attende de le voir à l'oeuvre avant de fanfaronner comme le faisait : elle avait beau être à première vue assez douée pour marquer un panier sans faire cinquante essais ratés au préalable, mais elle ne connaissait pas Aaron. Enfin, pas encore.
    Il dribbla le long du terrain, évitant les quelques cailloux qui jonchaient sur le sol, et marqua un premier panier. Un coup d'oeil en arrière lui confirma que la fille le regardait, et il enchaîna avec un second. Ca s'annonçait bien. Il allait tenter un troisième quand il réalisa qu'elle se trouvait de nouveau à côté de lui, levant les bras pour essayer de lui barrer le passage. Ce que c'était mignon. Et nouveau panier.
    A ce petit jeu, il était quasiment infatigable. A la fin d'un vrai match, oui, il ne rêvait de rien d'autre qu'une bonne douche et d'un peu de repos bien mérité, mais quand il s'agissait d'enchaîner les paniers il aurait pu le faire pendant des heures. Il l'avait déjà fait pendant des heures d'ailleurs, suite à un pari débile pour savoir qui de lui ou de l'un des joueurs de l'équipe serait capable d'en faire le plus. Malheureusement pour elle, la blondinette qui lui tournait autour n'avait pas l'air de pouvoir en faire autant. Elle était tenace et plutôt endurante, il devait bien l'admettre, mais il voyait qu'elle commençait à se fatiguer à bouger dans tous les sens, et qu'elle ne pourrait pas tenir éternellement. Elle continuait malgré tout à faire des efforts, manquant à plusieurs reprises de parvenir à ses fins. A chaque fois, cela renforçait l'amusement d'Aaron, mais aussi son attention. Il ne se moquait pas d'elle, il était juste curieux de voir jusqu'où elle pourrait aller. Il fut d'ailleurs un peu déçu quand il la vit capituler, et eut presque envie de s'arrêter à son tour pour qu'ils reprennent mieux la partie ensemble après une pause bien méritée... L'expression de la jeune fille l'en dissuada pourtant. Il ne l'avait regardée qu'un instant, mais il avait eut l'impression qu'elle risquait de lui envoyait le ballon en pleine figure si jamais il le lui rendait maintenant, et il ne tenait pas vraiment à ce que ça arrive. Il garda donc le silence, et la vit s'assoir sur le banc le plus proche.

    De nouveau seul sur le terrain, il n'avait plus besoin d'en faire des tonnes pour garder le contrôle du jeu, et ralentit la cadence. Même si cela ne se voyait pas trop, il éprouvait quelques difficultés à respirer, son souffle devenant plus court à chaque minute. Et puis c'était aussi moins drôle maintenant qu'il n'avait plus rien à prouver. Il aurait été complètement seul que ça n'aurait pas été pareil, mais là il sentait une présence sur le terrain, et ça le distrayait plus que ce qu'il ne le souhaitait. Il marqua un nouveau panier, puis coinça le ballon sous son bras, se dirigeant vers le banc où la jeune fille était toujours assise.
    Avançant vers elle, il se rendit compte qu'elle ne le regardait plus, mais qu'elle avait le visage baissé, comme si elle lisait. Bizarre. Quel était l'intérêt de venir sur un terrain de basket si c'était pour lire un bouquin ? Ce ne fut qu'une fois arrivé au niveau de la jeune fille qu'il réalisa ce qu'elle avait dans les mains, et ses joues virèrent aussitôt au rouge. Merde, où elle avait trouvé ça ?! Il lâcha le ballon et s'empara de ce petit carnet à la couverture verte qu'il connaissait si bien.

    Je sais pas ce que tu veux, mais ça, ça te regarde absolument pas !

    Le ballon rebondit sur le sol avant de rouler sous le banc, tapant contre une bouteille d'eau à moitié vide. A moitié vide ? Ah parce qu'en plus elle s'était permis de boire dans sa bouteille et d'y répandre tous ses germes... Une chance qu'elle ait été une fille et qu'Aaron ait malgré tout un minimum de principes, en d'autres circonstances un mec aurait pu passer un très mauvais moment.
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Message(#) Sujet: Re: It's wild the way you tease me | Jill It's wild the way you tease me | Jill EmptyLun 3 Oct 2011 - 0:13

En découvrant ce carnet, Jill découvrit aussi le nom de son propriétaire. Un certain A.Waterson. Elle trouva cela drôle dans cette situation présente puisqu'elle venait de lui piquer son eau. En tant que « fils de l'eau », il n'allait quand même pas se permettre de lui reprocher de lui avoir piqué un peu de sa substance liquide. A cette pensée, un sourire idiot vint se poser sur ses lèvres à peine maquillée (pour une fois). Trop subjuguée par les lignes noires qui défilaient sous ses yeux, Jill n'entendit pas les bruits de pas qui se dirigeaient inexorablement vers elle. Son visage, parcouru de mimiques à chaque note qu'elle lisait, indiquait clairement qu'elle se délectait de cette activité. Elle ne faisait pas ceci par méchanceté (ou peut-être un peu pour se venger) mais plutôt pour passer le temps et répondre à ses impulsions de curiosité qui n'avaient de cesse de la pousser toujours en avant et ce, depuis sa plus tendre enfance. Toutes les interdictions brillaient à ses yeux comme des objets de séduction impossible à résister. Tous les secrets lui hurlaient de venir les découvrir. C'était plus fort qu'elle, elle avait besoin d'assouvir sa curiosité, même si dans le cas présent, cela signifiait bafouer la vie privée d'un parfait inconnu. Elle se rassurait en se disant que s'il n'était véritablement pas désireux qu'on découvre ce carnet, il ne le trimballerait pas de la sorte avec lui et surtout, il ne l'aurait pas abandonné sur un banc délabré. Il devait forcément porter qu'une très faible attention à ces notes, surtout au vu de l'état dans lequel elles se présentaient : griffonnées, coupées par endroit, se chevauchant même parfois, il lui était parfois impossible de comprendre les messages présents. Elle devait donc rapprocher son nez des pages, plisser les yeux, parfois même fermer un œil, dans l'espoir de comprendre ce qui était malheureusement indéchiffrable.

Et puis hop ! Plus rapide qu'un éclair, le cahier disparu d'entre ses mains. Mais cette fois-ci, elle ne crut pas à un coup de magie : cette disparition soudaine lui rappelait trop fortement celle du ballon de basket-ball quelques minutes plus tôt pour croire à une coïncidence. Aussi rapidement que le carnet s'était volatilisé, la jeune femme devint écarlate. Elle resta un moment figée sur place, la bouche en forme d'un « o » parfait, ne trouvant pas le courage de se retourner et de faire face au basketteur qui devait très probablement être dans un état de rage complet. Sa phrase grondée la crispa d'avantage mais la poussa également à faire preuve de courage. Elle osa donc se tourner doucement, très doucement vers lui tandis que le ballon venait de renverser la bouteille d'eau qu'elle lui avait piqué. Mais ça, c'était le cadet de ses soucis. Levant des yeux de cocker vers le jeune homme et lui adressant un sourire embarrassé, Jill répondit d'une voix mal à l'aise. « Mes excuses. » Elle eut ensuite une moue et, sans qu'elle ne put se retenir, ajouta avec effronterie. « De toute façon, je n'ai rien compris à ton charabia. Je ne m'y connais pas beaucoup en livres mais si c'est ce que tu essaies de produire, il vaut mieux que tu te limites au basket-ball. Il n'y aucune cohésion dans tes notes. » Elle haussa les épaules et s'écarta l'instant d'après de lui parce qu'elle redoutait qu'il lui saute au cou après de telles remarques. En tout cas, c'est ce qu'auraient fait ses frères si elle aurait osé critiquer leur travail. Habituée donc à éviter les coups, elle se retrouva rapidement hors d'atteinte et remarqua que le ballon se trouvait juste à ses pieds. Enchantée, elle le ramassa et le tint fermement contre son ventre, en une sorte de vain bouclier. S'il approchait, elle était prête à dégainer. « Et tu as une très mauvaise écriture. Non vraiment, même moi et mes pattes de mouche faisons office d’œuvre d'art à côté. Du moins je présume … Je ne suis jamais allée dans un musée. »
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Message(#) Sujet: Re: It's wild the way you tease me | Jill It's wild the way you tease me | Jill EmptyVen 14 Oct 2011 - 15:38

    Ce n'était pas la perspective que quelqu'un puisse découvrir tous ses petits secrets qui inquiétait Aaron ; de ça, il s'en fichait pas mal. Déjà parce qu'il savait avec précision ce qu'il avait écrit, aussi bien le veille que six mois plus tôt, et donc le peu de danger contenu dans ce carnet. Il y avait bien certains détails qu'il préférait passer sous silence, et que certains de ses exs ou des élèves de la fac n'apprécieraient pas, mais de là à en faire tout un drame... Non, ce qui le dérangeait c'était qu'une fille -une fille, en plus!- se soit permis de fouiller dans ces affaires et de considérer qu'elle avait tous les droits sur ce qu'elle y trouvait. Est-ce qu'il avait renversé son sac pour voir ce qu'elle y rangeait ? Est-ce qu'il avait demandé qu'elle lui remplisse une fiche d'information avant d'accepter de jouer avec elle ? Rien du tout ! Et si elle s'y était un peu mieux pris, il aurait très volontiers fait une partie avec elle, et lui aurait montré ce que ça faisait d'affronter le grand Aaron Waterson. A la place de ça, il se retrouver avec une enquiquineuse de premier choix en train de lui demander des comptes.
    Son précieux carnet serré contre la poitrine, il se mit à observer plus attentivement son interlocutrice. Mouais. Pas bien grande, le genre à faire des histoires pour pas grand chose, à mettre son nez là où ça ne la regarde pas, à tout critiquer en faisant la madame-je-sais-tout et à ne pas vous lâcher avoir eu une réponse à chacune de ses questions... Il ne la connaissait pas, mais il aurait mis son ballon à dégonfler qu'elle était exactement comme ça, voire même en pire. Après tout, elle s'était attaquée à son carnet et à sa bouteille d'eau, et ce n'était pas rien. Il n'était d'ailleurs pas disposé à lui pardonner, excuses ou pas excuses, et son regard de chien battu n'allait pas y changer grand chose. Encore que, à la voir si repentente il eut un instant d'hésitation. Au fond, ce n'était que de la curiosité, ce n'était donc pas bien grave, mais... Mais non, c'était intolérable ! S'il laissait des inconnues lire le fond de ses pensées, qu'est-ce qui se passerait ensuite ?
    Cet instant d'égarement passé, Aaron trouve vite une raison supplémentaire pour ne pas revenir sur sa décision. Elle pouvait être aussi désolée qu'elle le voulait, si c'était pour ensuite lui sortir des vacheries pareilles ce n'était pas la peine : il était même vexé ! Pas parce qu'il rêvait secrètement de devenir un grand succès et qu'il voyait ses rêves partir en fumée -une idée complètement stupide si vous voulez son avis-, mais parce que cette fille osait mettre son nez dans ses affaires, puis critiquer. Quant à la remarque sur son écriture, il n'était d'accord, mais alors pas du tout du tout! S'il savait qu'il n'avait pas la plus belle écriture du monde, et que certains à la fac s'amusaient à lui faire remarquer qu'elle ressemblait à une écriture de gamin, elle n'était pas "mauvaise", ce n'était pas vrai. Et s'il ne s'appliquait pas pour écrire son journal, c'était parce que personne d'autre que lui n'était sensé en lire le contenu. Parfois ça se voyait plus que d'autres, quand les mots viraient au tracé semi-continu plutôt qu'aux variables de pleins et déliés par exemple, mais de là à en faire autant d'histoire et à lui faire comprendre qu'il souillait son joli carnet plus qu'autre chose...

    Bon alors si tu sais pas c'est pas la peine d'en parler. Puisque apparemment t'es même pas fichue de lire...

    Pour être honnête, niveau art ce n'était pas trop ça non plus de son côté, mais il avait sa fierté et ne risquait pas de lui faire un aveu aussi dangereux. Vu ce qu'elle était déjà en train d'insinuer, elle pourrait le prendre pour un abruti fini, et ce n'était pas tout à fait le cas.
    Il ouvrit son carnet d'un geste sec, en feuilleta rapidement quelques pages avant de s'arrêter sur l'une en particulier, qu'il planta sous les yeux de la jeune fille. Aussitôt fait, il l'en retira et se lança dans une lecture qui ne dissimulait rien de son exaspération.

    " 14 août 2012. Piscine ce matin, pas grand monde autour du bassin et j'ai fait que nager. Passage à l'épicerie au retour. J'ai croisé Mme Wayhne qui a fait semblant de ne pas me voir. Quelqu'un m'a encore volé un nain de jardin, Henry cette fois, mais sa brouette est encore là. Après-midi nettoyage avant l'arrivée de Midnight pour aller au cinéma. J'ai rien compris au film, mais c'était drôle quand même."

    La dernière phrase achevée, il referma le carnet et regarda son interlocutrice d'un air supérieur. Ahah, elle voulait jouer à la plus maligne mais elle venait de tomber sur plus fort qu'elle !

    Mon charabia il a du sens quand on fait un effort, faut croire qu'il n'y a pas qu'au basket que tu abandonnes vite...

    Et toc! Ce n'était pas très fair-play d'en rajouter une couche, mais c'était si bon...
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Message(#) Sujet: Re: It's wild the way you tease me | Jill It's wild the way you tease me | Jill EmptyMar 1 Nov 2011 - 1:15

L'énervement de cet homme commençait à être contagieux et ce n'était pas bon signe. Jill en colère n'était pas un spectacle appréciable à voir, au contraire, ce pouvait même être traumatisant. Pas forcément parce qu'elle devenait effrayante, mais surtout parce qu'on ne pouvait jamais savoir ce qu'elle allait faire. Elle devenait une véritable tempête incontrôlable. De plus en plus nerveuse, surtout lorsqu'il se mit à la traiter d’illettrée, Jill sentit la poudre lui monter au nez. Sans se démonter, elle lui répondit, le menton relevé comme si elle avait eu un quelconque sang noble dans sa famille … Alors que le seul sang notable chez eux était celui des cochons qu'ils égorgeaient tous les week-end pour le grand marché. « Il y a une différence entre la lecture normale et celle qui consiste à déchiffrer tes gribouillis de manchot. » Elle le regarda ensuite ouvrir violemment son carnet, comme pour la défier, et lire d'une traite ce qu'il y avait de noter. Jill le soupçonnait d'inventer certains parties : il était impossible qu'il puisse de manière si fluide se relire lui-même ! Pourtant, les bribes de phrases qu'il lui énonçait semblaient très précises, voire même tirées d'un quotidien à la minute même où il les avait soit-disant vécus. C'était trop bizarre. Est-ce qu'il s'agissait là encore d'un nouvel hobby des personnes riches ? Un rituel entre eux consistant à noter cash, sans réfléchir ni apporter le moindre commentaire, tout ce qui leur arrivait ? Un luxe qu'en tout cas, elle n'avait jamais eu l'occasion d'exercer et qu'elle n'était pas vraiment sûre de vouloir tenter. Mais de toute façon, s'il lui assurait que c'était effectivement une pratique très à la mode dans le coin, elle s'y essayerait sans réfléchir : elle était prête à tout pour fondre dans le moule et être perçue comme une diva des temps modernes. Elle qui n'avait jamais écrit ne serait-ce qu'un journal intime plus jeune, ni appris la moindre poésie, était prête à sortir plume et encrier pour gratter le papier si on lui disait que Paris Hilton le faisait.

Lorsqu'il lui adressa son regard hautain et presque agressif, Jill bomba le torse et lui fit face sans broncher. Non mais oh, elle en avait connu des plus coriaces, pardi ! Furieux ainsi, cet homme lui faisait penser à une vache mal traite et elle savait comment les prendre. Il fallait leur montrer tout de suite qui était en position de force pour ensuite tenter de les désamorcer pour les calmer. Oui vous avez bien lu : Jill s'apprêtait à gérer la situation comme elle gèrerait une vache pleine. « Doucement Cowboy, je ne suis pas une abandonneuse ! » Elle serrait toujours très fort le ballon de basket contre elle, comme pour prouver qu'elle savait s'accrocher. « J'ai été dépassée, tu m'as prise de court ! Et excuse-moi mais tes écrits restent incompréhensibles. Pas textuellement, j'ai bien compris qu'ils te servaient à noter chacun de tes faits et gestes comme le ferait un extraterrestre en expédition sur Terre mais quel intérêt ? Je ne vois pas non, pas du tout l'intérêt. A quoi bon ? Tu espères peut-être que ça intéressera quelqu'un ? » Et voilà. Elle était entrée les deux pieds devant dans son jeu : celui du préjugé et de l'attaque verbale. Ils ne se connaissaient pas et pourtant, ils se permettaient déjà de se critiquer. C'était souvent comme ça de toute manière : on préfère rentrer dans les gens plutôt que d'essayer de les comprendre. Jill n'avait aucune raison de faire exception. Et puis, il l'avait tellement cherchée, aussi. Elle n'avait rien fait de mal après tout, ce n'était pas non plus la formule de la prochaine bombe H qu'elle avait essayé de lire. Toujours dans sa logique d'affronter une bête mal lunée, elle ajouta avec un ton compréhensif qui sonnait atrocement faux. « Mais dans le fond tu sais, c'est pas si grave. On a tous nos petites extravagances. » Baissant le menton, elle marmonna pour elle-même mais comme elle n'était pas très douée pour la discrétion, Aaron l'entendit malgré tout. « Certaines plus inutiles que d'autres. »
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