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 Le malheur des uns ; le bonheur des autres.

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Le malheur des uns ; le bonheur des autres. - Page 2 Vide
Message(#) Sujet: Re: Le malheur des uns ; le bonheur des autres. Le malheur des uns ; le bonheur des autres. - Page 2 EmptyDim 10 Avr 2011 - 17:14

La première cuite de Maya remontait à loin. À l’époque où son frère vivait encore. Il était même certainement l’instigateur de cette débauche mais comme cette soirée semblait avoir été supprimée de la mémoire de la jeune femme, elle n’aurait pu l’assurer. Depuis, boire n’était pas devenu une habitude. Elle avait eu des phases où elle avait exagéré, comme tout le monde, d’autres où elle n’avait pas bu une goutte d’alcool durant des mois. La dernière remontait cependant à un moment, quand elle enseignait encore. Elle n’aurait même pas su dire ce qu’elle fêtait ce soir-là. Elle savait juste que les bouteilles s’était succédé, que la brume l’avait enveloppée et qu’elle n’avait émergé de sa torpeur que le lendemain, aux alentours de midi, enlaçant l’homme de sa nuit, quelle que soit son identité. Ce soir aurait pu lui rappeler ce genre de souvenirs, ceux où elle replongeait dans un état d’ébriété avancé qui avait tendance à supprimer les dernières réserves que la jeune femme ait pu avoir – et il n’y en avait pas des masses. La Maya qui a trop bu, elle ne se gêne pas pour user de ses sarcasmes, même si ça blesse les autres. Elle ne se gêne pas pour embrasser l’amoureux de ses amies. Elle se contrefiche qu’on lui en veuille. C’est comme si l’abime que forme son cœur prenait forme dans son esprit et plus rien n’avait d’importance. Puisqu’il était mort. L’excuse bidon qui, pourtant, était l’explication indéniable de l’état dans lequel elle finissait. Qu’on la déteste ou l’adore ne lui faisait ni chaud ni froid, la seule personne qui comptait était morte sous ses yeux et il n’y avait que l’alcool pour l’engloutir, pour transformer ses souvenirs en de vagues images en noir et blanc, floues, incohérentes. Elle n’oubliait pas, non. Elle se contentait de moins ressentir. Ce soir, pourtant, les choses semblaient différentes. L’alcool avait envahi ses veines, avait neutralisé sa faculté d’analyse, mais il n’avait pas libéré la nostalgie qui régnait sur son cœur quand elle baissait sa garde. Ce soir, il n’y avait de place que pour le défi. Un défi représenté par un garçon aux traits marqués, fermes, qui pouvait sembler autoritaire mais laisser entrevoir quelque chose qu’elle n’aurait su qualifier. Elle n’irait pas prétendre déceler de la faiblesse dans le regard de son interlocuteur parce que c’était faux. Elle ne le connaissait pas, ne pouvait se baser que sur des hypothèses, des ressentis, qui ne reflétaient finalement que son impression à elle, et qui pouvaient être complètement opposés à ce qu’il se tramait dans la tête du musicien. Qui était-elle pour le savoir ?
La pièce, comme si elle s’amusait à jouer à un jeu dangereux, n’avait pas dit son dernier mot, alors que le nouveau défi était lancé et accepté. Le musicien laissa le destin faire le reste, effectuant d’un geste habile, le lancer de la pièce avant de l’aplatir sur le comptoir, non sans garder le résultat secret, comme il préférait répondre à la question de Maya : « Eve, ça te va plutôt bien. De toute façon, rien ne m’assure que le nom que tu pourrais me donner serait ton vrai prénom… » Il n’avait pas tort. Au point où ils en étaient, elle aurait très bien pu corser l’affaire en se trouvant un pseudonyme quelconque. Pourtant elle ne l’aurait pas fait. Il y avait quelque chose dans leur échange qui la poussait à vouloir le décoder davantage et, pour une raison ou une autre, ignorer son prénom lui donnait le sentiment d’être un frein à leur apprentissage. Gardant son air mystérieux, il reporta son attention sur la pièce jusque là dissimulée par sa main pour en découvrir le résultat. Maya l’imita, s’accoudant légèrement au comptoir pour se pencher et découvrir en même temps que lui la suite de leurs aventures. « Face. Debout les crabes, la mer monte… » Un sourire indescriptible étira les lèvres de Maya qui ne cherchait même pas à cacher qu’elle n’était plus tout à fait dans le même état qu’au moment de leur rencontre. La perspective d’aller nager l’amusait et c’est donc avec un entrain non feint qu’elle attrapa son sac et se dirigea vers la sortie, laissant au jeune homme le soin d’embarquer leurs boissons. « Et si t’arrives à me surprendre sur la plage, je te dirais mon prénom. »

« Marché conclu ! » déclara-t-elle en mimant un salut de matelot à son capitaine, avant de mener la marche en direction de leur prochaine destination.



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