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 Hurt | Jed

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Hurt | Jed Vide
Message(#) Sujet: Hurt | Jed Hurt | Jed EmptyLun 7 Mar 2011 - 8:13

Hurt | Jed Jedella
03 MARS 2012
Posée dans le canapé du salon, les genoux redressées contre sa poitrine, Ella hésitait devant une panoplie de DVD, incapable d'arrêter son choix sur l'un d'entre eux en particulier. Elle ne parvenait même plus à réfléchir correctement à ce qu'elle voulait regarder, déplaçant dans une pile à exclure la plupart des films déposés devant elle sans même lire les descriptions ou les critiques qui se trouvaient à l'arrière du boitier. Un rien semblait l'énerver et même la tête de Ben Affleck, sur le dessus de la pochette de Pearl Harbor, suffit à l'agacer, alors qu'elle aimait bien l'acteur, habituellement. À exclure. Posant ses prunelles céruléennes dans celles, sombres et mystérieuses, d'Halle Berry, dont le plus récent film trônait au coeur d'un DVD encore dans son emballage, la jeune fille fronça les sourcils avant de refuser de l'ouvrir, laissant ce plaisir à Lawson. À exclure, donc. Elle se mordit la lèvre alors qu'il ne lui restait plus que deux choix désormais. La pile volumineuse de ceux qu'elle refusait de regarder s'étalait sur le canapé à ses côtés, alors que les deux derniers films qu'elle avait choisi et qui traînaient toujours en tête de liste s'affalaient dans ses mains, sous un soupir de l'adolescente. Ce n'était pas difficile, pourtant, puisqu'en ce samedi après-midi, elle aurait bien le temps de regarder les deux à la suite et qu'un seul tirage au sort aurait pu lui préciser par lequel des deux elle devait commencer. Mais même ça, c'était trop dur, comme si le moindre de ses choix, aussi futile soit-il, avait désormais une influence colossale sur sa vie toute entière.

Ce fut des pas dans les escaliers qui la firent tourner la tête, alors que Jed venait d'apparaître dans un coin du salon. Son regard accrocha le sien pendant un bref moment, avant que la jeune fille ne reporte son attention sur la télévision, éteinte. « Tu préfères quoi, toi, entre ... » Laissant sa phrase en suspens alors que Jed avait tourné les talons sans même l'écouter jusqu'au bout, Ella s'en vit vexée, presque furieuse. S'il ne voulait pas regarder le film avec elle, très bien! S'il n'avait pas envie de s'asseoir à ses côtés et s'il ne voulait plus la voir, elle ne pourrait certainement pas l'y forcer. « JED! » maugréa-t-elle en se relevant pour le rattraper en bas des marches, alors qu'il s'apprêtait à monter. Ses doigts empoignèrent son bras alors qu'elle soutenait son regard par orgueil, mais aussi par stupidité, il fallait bien l'avouer. Si Ella avait compris une chose ces derniers temps, en dehors du fait que Jed était aussi têtu et borné qu'elle, c'était bel et bien qu'il pouvait se comporter comme le dernier des salauds, qu'il pouvait lui cracher au visage toutes ces ignominies sans même ressentir ne serait-ce qu'un remord. Toutes ces choses qu'il lui avait dites pour la blesser volontairement et s'assurer qu'elle ne remonterait pas aisément la pente, toutes ces choses qui l'amenaient plutôt au fond du gouffre alors qu'elle en venait à croire que le monde entier était contre elle, qu'elle n'y aurait jamais sa place. Toutes ces choses qui la rendaient toujours un peu plus méfiante, même envers Lawson, pour qui elle avait pourtant une entière confiance. Tout le monde finirait par l'abandonner, Jed était déjà de l'autre côté de la rive et Lawson ne tarderait pas à le rejoindre, sans doute.

« T'es défoncé! » reprocha-t-elle alors qu'elle semblait lire dans ses yeux les méandres d'un esprit déformé par la drogue. « T'as pas le droit avec tes médicaments, tu le sais! Quand est-ce que tu vas grandir? » Sa voix, dure et accusatrice, semblait le pointer du doigt alors qu'elle se plantait devant lui avec l'intention d'avoir des réponses à ses questions. Elle ne comprenait pas comment il pouvait faire si peu attention à lui et elle détestait l'idée de savoir qu'il faisait de mauvais mélanges, qu'il prenait encore de la drogue alors que c'était évidemment en contre-indication. Il ne se rappelait donc pas du lavage d'estomac qu'ils avaient dû lui faire pour éliminer toutes les abominations qu'il avait pu prendre, ce soir-là? Devait-elle lui rappeler que si la chute ne l'avait pas tué sur le coup, la drogue, les cachets et l'alcool qu'il avait ingérés auraient suffit à le faire passer de l'autre côté si les médecins n'avaient pas pris en charge sa grave intoxication? Ce n'était donc pas une leçon suffisante? Se croyait-il réellement à l'épreuve de tout ou désirait-il de nouveau foutre sa vie en l'air comme il avait voulu le faire un mois auparavant? La réponse, incisive, sembla lui arracher le coeur alors qu'elle s'imposait d'elle-même à son esprit déjà troublé.


Dernière édition par Ella J. Nielson le Mer 23 Mar 2011 - 23:59, édité 2 fois
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Hurt | Jed Vide
Message(#) Sujet: Re: Hurt | Jed Hurt | Jed EmptyLun 7 Mar 2011 - 18:49

Rester allongé, attendre, ruminer, écouter les mêmes musiques de merde qui passaient à la radio, manger équilibré, avaler des cachets à heures fixes, dire merci, rester sage, allez aux consultations hebdomadaires, ne plus savoir distinguer le jour de la nuit tant les effets secondaires des traitements cumulés lui déréglaient l'horloge interne : Jed était à bout de nerfs. A bout, aussi bien physiquement que psychologiquement. Et même si - de prime abord - les nombreuses blessures qui avaient résulté de sa chute depuis le pont semblaient se résorber de jour en jour, il n'en restait pas moins qu'il avait mal au coeur comme au corps. Tout l'insupportait. Sa situation de convalescent sur-couvé l'insupportait, les regards inquiets de Lawson l'insupportaient et, surtout, SURTOUT, l'attitude d'Ella le mettait hors de lui.

Pourtant, il pensait avoir été clair à sa sortie de l'hôpital : glacial, distant, méprisant, tout dans son attitude avait très clairement envoyé des signaux dissuasifs à la blonde. Mais non. Évidemment que non. Il fallait qu'elle s'obstine, qu'elle rêve, qu'elle y croit, qu'elle se berce d'illusions et que - pire que tout - elle s'entête à tenter encore et encore de le contaminer avec son optimisme, ses petits soins idiots et son air de ne pas y toucher ; comme si aller de l'avant était la solution à tous les maux du monde, qu'il le veuille ou non ; avec ou sans son approbation. D'abord blasé, il avait mis un point d'honneur à ce que l'indifférence règne au sein de la maison. Seulement voilà, plus les jours s'étaient enchainés, plus Ella avait semblé oublier qu'il ne voulait pas de sa compassion ni de son aide. Et plus le temps passait, plus elle se rapprochait, se permettant toujours plus d'interventions exaspérantes sur la façon qu'il avait de manger sa viande (en trop gros morceaux, bien évidemment !) ou sur la dangerosité qui résidait selon elle dans le fait de continuer de fumer de l'herbe malgré les antidouleurs et les antidépresseurs que les médecins l'obligeaient à prendre. Totalement partial dans son jugement de valeurs, Jed en venait à penser que cette inquiétude chronique que manifestait l'adolescente allait crescendo et que - bientôt - il ne supporterait plus ne serait-ce que de la voir le regarder de coin tandis qu'il peinait à ouvrir une porte seul, handicapé par cette écharpe rigide qui préservait encore sa clavicule cassée lors de l'impacte. Elle n'avait plus besoin de parler pour l'énerver, un simple regard emprunt de bienveillance refoulée suffisait à lui donner des envies de meurtre. Il ne parvenait pas à comprendre cette acharnement qu'elle avait à toujours vouloir le tirer vers le haut, même après qu'il lui eut clairement reproché de ne pas l'avoir laisser creuser vers le bas comme IL EN AVAIT ENVIE ! Alors, infecte, il avait continué sur sa lancée. Gardant le même état d'esprit que celui dans lequel il s'était réveillé sur son lit d'hôpital, il avait décidé de faire preuve d'autant de mauvaise fois et de sans gêne qu'elle en lui imposant son point de vue noir sur le monde tout comme elle lui cassait les couilles à vouloir lui imposer son point de vue niais.

Le choc des opinions et des philosophies avait été d'une violence rare. Candeur et optimisme contre désillusion et pessimisme : les heurts s'avéraient tous plus durs les uns que les autres, surtout d'un point de vue psychologique. Chez Ella, il apparaissait clairement que les idées de Jed ressemblaient à du poison s'infiltrant dans son esprit et venant parasiter ses si belles convictions selon lesquelles tout pouvait s'arranger tant qu'on s'en donnait la peine. Chez Jed, en revanche, l'épreuve résidait plus dans la maitrise de sa colère et de sa rancœur ; deux casseroles qu'il trainait comme des boulets et qui lui meurtrissaient la sensibilité à fleur de peau dès qu'Ella se permettait l'insolence de le contredire. Guerre des nerfs, guerre des opinions, la chose aurait très bien pu être considérée comme une farce si, malheureusement, elle ne s'était pas étendue sur tout un mois, les poussant l'un et l'autre à se terrer dans leurs retranchements jusqu'à ce qu'arrive le jour de la dispute de trop, celle qui ferait tout exploser et qui risquait fort de tout anéantir sur son passage ...



Ce jour là, Jed - plus que d'habitude - était d'une humeur de chien amplement justifiée par le fait d'avoir passé une nuit abominable puisque, sans s'en rendre compte, il s'était tourné sur lui-même durant son sommeil et avait donc pesé de tout son poids non seulement sur sa clavicule cassée, mais aussi sur les deux côtes qu'il s'était fêlées lors de sa chute et qui se remettaient à peine du choc ... Pourtant, il avait préféré ne pas prendre d'anti-douleur au réveil. Tout comme il avait décidé de ne plus prendre d'antidépresseurs. Ces pilules qu'on lui distribuait allégrement - comme s'il avait s'agit de smarties - lui sortaient par les trous de nez, à l'instar de tout le reste. Contrairement à l'herbe qui lui permettait souvent de se calmer et de s'évader, ces saloperies de cachetons ne faisaient qu'une seule chose : l'emprisonner dans une léthargie insipide qui lui donnait l'impression d'être une larve bien incapable de réagir ou de protester lorsque quelque chose se produisait, quand bien même cela se passait sous son nez. Or, il n'avait absolument pas besoin que cette impression d'impuissance comateuse vienne s'ajouter à cette autre détestable impression qu'il avait déjà d'être le jouer d'une adolescente égoïste, bien contente de pouvoir jouer au bonheur parfait avec son Ken shooté et docile.

Afin de se changer les idées, il avait fait l'effort de se lever et de trainer sa carcasse douloureuse jusqu'au salon dans l'espoir de regarder un film, mais à peine eut-il posé un pied sur le sol du rez-de-chaussée qu'il rebroussa chemin en constatant qu'Ella avait eu l'idée avant lui. « JED ! » Rebelle à toute perspective de communication en ce jour particulièrement noir, il ne dénia même pas lui répondre et entamait déjà sa remontée de l'escalier en sens inverse quand une main hargneuse qui attrapa le bras, le forçant à se retourner et à grimacer par la même occasion car les mouvements de pivot lui tiraient douloureusement sur les côtes. « T'es défoncé ! T'as pas le droit avec tes médicaments, tu le sais ! Quand est-ce que tu vas grandir ? » La voilà qui recommençait ! Avec son ton paternaliste et son regard accusateur, comme si elle s'était cru en droit de lui donner des ordres ou de lui reprocher quoique ce soit ! Agacé, il arracha son bras de son emprise et la fusilla de son regard cerné. « Qu'est ce que ça peut bien te faire, mêles-toi de tes affaires espèce de marie-mêle-tout ! » Lui cracha-t-il en réponse, sentant la colère monter en flèche maintenant qu'il n'y avait plus aucune pilule dans son estomac pour le rendre amorphe et lisse comme il l'était la plupart du temps. « D'ailleurs, puisque t'en parles, j'ai pas fumé, mais tu me donnes envie ! Je crois bien que j'vais aller m'en griller un ou deux. Peut-être même que je prendrai un peu de vodka avec ça ! » Tiens, encaisse, sale chieuse ! Petite, mesquine et basse, cette provocation n'était clairement destinée qu'à une chose : bien lui faire comprendre que - contente ou pas - elle n'avait aucun droit de décider pour lui de ce qu'il avait et n'avait pas le droit de faire ; tout comme elle n'avait pas eu le droit de décider à sa place qu'il devait vivre plutôt que de mourir ce jour là, le jour où tout avait basculé en même temps que son corps dans le vide.
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Hurt | Jed Vide
Message(#) Sujet: Re: Hurt | Jed Hurt | Jed EmptyMar 8 Mar 2011 - 2:59

Vexée qu'il ne prenne même pas la peine de lui adresser un mot, Ella n'ignorait pas les raisons qui la poussaient à s'acharner sur une cause que n'importe qui d'autre aurait pu prononcer comme étant perdue, mais elle ne les comprenait pas. Elle savait que c'était ce que Jed voulait, qu'elle le laisse tranquille et qu'elle ne s'intéresse plus à lui. Il voulait qu'elle cesse de s'inquiéter, qu'elle arrête de lui demander comment il allait et c'était bien l'une des seules raisons qui la poussait à ne pas abandonner. S'il était aussi abject avec elle, la jeune fille était persuadée que ce n'était que parce qu'il avait besoin de se défouler sur quelqu'un et qu'elle se trouvait dans les parages. C'est pourquoi elle fermait les yeux et qu'elle laissait passer sans rien dire, la plupart du temps. Elle ne voyait même pas comment elle aurait pu lui rendre la monnaie de sa pièce puisqu'elle ne se voyait pas lui faire du mal volontairement comme lui-même semblait prendre plaisir à la voir pleurer devant lui. Elle avait cru que tout rentrerait dans l'ordre, que les médicaments qu'il prenait pour tenter de l'apaiser n'étaient peut-être pas assez forts ou qu'ils prenaient un moment avant de faire effet, rendant ainsi ses sautes d'humeur plus tolérables, mais elle se rendait compte qu'il n'y avait eu aucun changement malgré le long mois qui venait de passer. Ça ne lui donnait pas le droit de l'attaquer de la sorte, évidemment, mais Ella préférait croire qu'il y avait bel et bien un effet secondaire derrière tout ça plutôt que d'imaginer Jed lui faisant délibérément du mal pour la blesser. La jeune fille avait tenté une approche toute en douceur, bien que peu subtile, en l'invitant à prendre place à ses côtés pour regarder l'un des films qu'elle avait choisit - elle l'aurait même laissé choisir, s'il l'avait voulu, histoire de faire un effort! - et le revers qu'elle venait de se prendre avait suffit à l'énerver. Elle voulait bien essayer de faire des efforts, mais elle ne pouvait pas tout prendre en mains toute seule, il devait lui aussi y mettre du sien, chose qu'il ne semblait malheureusement pas prêt à faire.

Ella lui servit une moue agacée et furieuse alors qu'il se détachait brusquement de son emprise, soutenant son regard assassin avec toute la condescendance dont elle pouvait faire preuve, heurtée par son geste empli d'arrogance manifeste. « Qu'est ce que ça peut bien te faire, mêles-toi de tes affaires espèce de marie-mêle-tout ! » Piquée au vif par ses paroles censées lui rappeler qu'elle ne désirait pas s'aventurer sur ce terrain on ne peut plus glissant, elle s'emporta, refusant de le laisser croire à une victoire sans que le sang ne soit versé. « Tu te détruis, Jed! Et je serais censée te regarder faire n'importe quoi sans rien dire, c'est ça? Tu me prends pour qui? » Véritablement en colère, la sienne étant directement alimentée par le ton antipathique de Jed et son attitude plus qu'outrageante au vu de la situation, la jeune fille détestait ce coeur qui battait la chamade alors qu'elle sentait qu'elle allait péter les plombs sans pouvoir se retenir. Tout était trop injuste; il s'acharnait sur elle alors qu'elle ne se serait pas vue faire autre chose, qu'elle ne pouvait pas le voir se faire du mal sans rien tenter. C'était au-dessus de ses forces. « D'ailleurs, puisque t'en parles, j'ai pas fumé, mais tu me donnes envie ! Je crois bien que j'vais aller m'en griller un ou deux. Peut-être même que je prendrai un peu de vodka avec ça ! » « Alors là, bravo! C'est réellement le meilleur moyen pour que je te foute la paix! » répondit-elle du tac au tac sous le courroux qui s'emparait d'elle. Elle savait qu'il avait continué ses mauvaises habitudes, elle aurait été bien naïve de croire le contraire, elle était consciente des risques que sa conduite engendrait, contrairement à lui, qui les connaissait, mais qui refusait de les prendre en considération.

« Pourquoi tu fais ça? Pourquoi tu arrêtes jamais et que tu fais toujours tout de travers? Pourquoi tu pourrais pas suivre, POUR UNE FOIS, ce qu'ils t'ont dit de faire? C'est pas moi qui te l'a demandé, c'est eux! » S'il refusait de suivre ses conseils - ses fortes recommandations baignées d'un ton qui relevait plutôt de l'ordre qu'autre chose - pourquoi ne pouvait-il pas prendre l'avis des experts en compte et arrêter ainsi de jouer au con? Ces dernières semaines, Ella avait désespérément tenté de le ramener à la surface, mais en s'enfonçant toujours plus profondément elle-même, comme lorsqu'on tentait de sauver quelqu'un de la noyade et qu'il s'accrochait si fort qu'on ne parvenait pas à sortir sa propre tête hors de l'eau. À la seule différence près que Jed se laissait couler tout en l'entraînant avec lui dans les méandres d'un océan sans fond. « T'en as tellement rien à foutre de tout, c'est pathétique! » Hostile, elle le détestait de la forcer à se montrer aussi vénéneuse et pourtant, elle n'hésitait pas à lui asséner des reproches et des injures en réponse à ses propos toujours plus haineux, comme si sa propre conscience lui faisait défaut, comme si son choix de ne pas répliquer à ses mesquineries venait de sombrer dans le néant. Il n'y avait plus rien qui pouvait désormais la tenir à flot et la barricade qu'elle avait érigée autour de son coeur pendant ce long mois n'avait plus lieu d'être étant donné qu'on savait tous que la colère s'avérait aussi destructrice que des milliers de soldats.

Elle n'avait plus rien à cacher. Elle ne pouvait plus faire comme si elle n'était pas touchée par ses paroles, comme si ça ne lui faisait rien. C'était trop dur.
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Hurt | Jed Vide
Message(#) Sujet: Re: Hurt | Jed Hurt | Jed EmptyMar 8 Mar 2011 - 17:22

« Tu te détruis, Jed ! Et je serais censée te regarder faire n'importe quoi sans rien dire, c'est ça? Tu me prends pour qui ? »

EH BIEN ELLE N'AVAIT QU'A PAS REGARDER ! S'il ne s'agissait que de ça, de conscience trop scrupuleuse et d'éthique stupidement sensible, elle n'avait qu'à ne pas regarder, il ne s'en plaindrait pas, bien au contraire ! Qu'elle arrête de tout le temps interférer, qu'elle passe à autre chose, qu'elle le lâche ! Qu'elle aille sauver la ménagère dépressive et trompée tiens ! Ce n'était pas ce qui manquait dans ce quartier de merde et, au moins, elle tomberait sur des femmes en besoin d'aide, parfaitement disposées à accepter ses penchants pour l'œuvre sociale que lui-même ne se sentait plus capable d'endurer contre son gré ! De l'égoïsme, encore et toujours ! Elle préférait lui pourrir la vie pour ne pas se sentir coupable de ne rien faire, de façon à être en paix avec sa conscience, le tout au détriment de ce que lui voulait ! Mon dieu que ça l'horripilait ! Comment pouvait-elle à ce point se mêler de ce qui ne la regardait pas ? Son corps, sa vie, sa douleur ... sa mort ! Pas celle d'Ella, LA SIENNE ! Elle aurait mérité qu'on la gifle tous les jours jusqu'à la fin des temps pour que cette information finisse par se faire une place dans sa cervelle atrophiée par le bon sentiment et l'égocentrisme à l'état brute.

Alors qu'il pensait ne pas pouvoir être plus exaspéré qu'il ne l'était déjà, elle embraya sur un « Alors là, bravo ! C'est réellement le meilleur moyen pour que je te foute la paix ! » ironique qui lui fit pousser ce qu'on aurait pu qualifier de " rugissement rageur et dissuasif ", à la manière d'un chien qui se met à grogner pour manifester sa réticence à ce qu'on l'approche. Qu'elle essaye un peu de l'en empêcher pour voir ! « Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu arrêtes jamais et que tu fais toujours tout de travers ? Pourquoi tu pourrais pas suivre, POUR UNE FOIS, ce qu'ils t'ont dit de faire ? C'est pas moi qui te l'a demandé, c'est eux ! » « Je fais ce que JE VEUX ! » Cracha-t-il sans réfléchir, porté par le vent rebelle qui soufflait à l'intérieur de lui et qui refusait obstinément d'obéir à quoique ce soit qui n'avait pas été décidé par lui et pour lui. « T'en as tellement rien à foutre de tout, c'est pathétique ! » Outré par le culot monstrueux dont elle faisait preuve en osant lui persifler pareille brimade, Jed se figea dans l'escalier, clairement frappé par le calme qui annonçait la tempête. Interdit, il redescendit la seule marche qu'il avait eu le temps de remonté précédemment et profita de se retrouver au même niveau que l'adolescente pour jouer une fois de plus de sa taille afin non seulement de la prendre de haut, mais aussi de l'impressionner en ne détournant pas les yeux et, pis, en lui décochant le regard le plus haineux dont il était capable. « Moi je suis pathétique ? » Murmura-t-il comme une menace empoisonnée tandis qu'il amorçait un pas dans sa direction de façon à légèrement la bousculer du plat de son torse. « Moi je suis pathétique ... ? » Quelqu'un d'avisé quant à la capacité destructrice des colères Vargassiennes aurait très certainement déjà mis un point d'honneur à foutre le camp pour ne pas en faire les frais, mais pas Ella, bien évidemment. Sainte Ella et son grand cœur à l'obstination risible ... « T'AS PAS L'IMPRESSION DE TE FOUTRE DE MA GUEULE LA ? NON MAIS POUR QUI TE TU PRENDS AVEC TES GRANDS AIRS DE MESSIE ! VA PAS CROIRE QUE TU PRÊCHES LA BONNE PAROLE ELLA, C'EST TOI QUI EST PATHÉTIQUE ICI, PAS MOI ! » Explosa-t-il à deux centimètres de son visage angéliques, ses traits déformés par la colère fulgurante entrant en parfait contraste avec la douceurs de ceux de la blonde. « ET VAS-Y QUE JE M'ACHARNE A EMMERDER LES GENS AVEC MES IDÉES PURES ET MA DÉTERMINATION A NE SURTOUT PAS LES LAISSER FAIRE CE QU'ILS VEULENT ! ÇA VA LA VIE ? TU TE SENS PAS TROP ÉGOÏSTE ? REGARDE-TOI, TU FAIS PITIÉ ! UN CHAT QUI SE NOIE SERAIT MOINS PATHÉTIQUE QUE TOI ! TU T'AGITES, TU CHIALES, TU ME COLLES ! Y T'EST JAMAIS VENU A L'ESPRIT QUE J'AVAIS PAS BESOIN DE TOI NI DE TON AVIS ?! TU ME SAOULES ! TU SERS A RIEN D'AUTRE QU'A M'ÉNERVER ENCORE UN PEU PLUS CHAQUE JOUR ! J'Y PEUX RIEN SI T'AS PLUS DE PÈRE, NI DE MÈRE, NI PERSONNE SUR QUI REPORTER TON AFFECTIVISME MALADIF ! MAIS PUTAIN, VA TE FAIRE FOUTRE ! JE SUIS PAS TON CHIEN, JE SUIS PAS TON FILS, JE SUIS PAS A TOI, ALORS TU ME LAISSES FAIRE CE QUE JE VEUX, QUAND JE VEUX ET SI JE VEUX ! » Agressif, il sentait les verrous de sa rancœur sauter un à un et ne fit rien pour juguler ce flots de vérités blessantes, elle l'avait trop mérité à ses yeux. Cependant, essoufflé par tant de rage, il dut reprendre sa respiration et continuer une octave en dessous : « Tu te plains tout le temps que tout le monde t'abandonne, mais crois bien que si t'étais moins chiante ça réglerait le problème ! Qui aurait envie de se faire pomper l'air par une fille aussi désespérément envahissante ?! C'est pas en engluant les gens que tu vas les forcer à rester ! Et c'est certainement pas en tentant de les brider que tu parviendras à pas te faire abandonner une nouvelle fois ! Tu veux que je te dise ? Ça m'étonne que Lawson t'ait pas encore renvoyée à la DASS ! D'abord moi, après lui, c'est ça ? Qu'est ce que t'as prévu pour lui ? A quel niveau tu vas intervenir dans sa vie et dans ses choix pour te donner l'impression que tu contrôles la situation ? ... Ma pauvre fille, évidemment que c'est toi qui est pathétique, pas moi ! »
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Message(#) Sujet: Re: Hurt | Jed Hurt | Jed EmptyMer 9 Mar 2011 - 2:38

Révoltée par le geste de Jed alors que celui-ci faisait un pas dans sa direction jusqu'à la pousser de son thorax - dans l'espoir sans doute qu'elle se défile en baissant les yeux comme un chien qu'on dispute pour avoir mordu quelqu'un - elle soutint son regard acide malgré la peur qui lui oppressait la poitrine. « Moi je suis pathétique ... ? » Réitérant les paroles qui lui avait dites quelques secondes auparavant et qui avaient fait naître cette impression de frayeur dans l'esprit de la jeune fille, Jed semblait en proie à une colère toujours plus monstrueuse, une colère qu'il ne semblait pas contrôler. Elle ne bougeait pas sous les mots tous plus vénéneux les uns que les autres, refusant de croire au discours virulent qu'il lui tenait. Elle n'avait jamais eu l'intention de prêcher la bonne parole, elle avait voulu l'aider. Elle ne voulait pas non plus jouer à Dieu en décidant pour lui, mais ce n'était jamais facile de savoir ce qu'elle devait faire. Elle ne se sentait pas la force de regarder sans rien dire, trop effrayée à l'idée qu'une situation pareille à celle du pont finisse par se reproduire.

Agressée par les propos haineux de Jed, la jeune fille ouvrit la bouche sous la stupeur alors qu'elle ne l'aurait jamais cru capable de débiter de telles atrocités. Il s'était attaqué à ses parents avec tellement d'aisance qu'elle en avait le souffle coupé, comme s'il avait préparé cette phrase depuis des lustres avec la seule intention de la blesser. Elle sentait les larmes lui monter aux yeux, mais cette fois, c'était des larmes de colère qui glissaient sur ses joues alors que Jed poursuivait toujours plus loin dans ses reproches. Elle n'était rien pour lui, elle ne servait à rien et il le lui avait bien fait comprendre. Elle ne comprenait même pas comment elle pouvait rester devant lui en sachant qu'il n'avait que faire de ses inquiétudes alors qu'il avait pourtant été gravement blessé lors de sa chute. Il ne pouvait pas lui demander de rester complètement de marbre face à cette situation et espérer qu'il s'en sorte sans l'aide de personne. Elle le connaissait trop bien pour savoir que justement, il ne demanderait jamais rien à personne et qu'il s'enfoncerait toujours plus profondément dans son enfer. Elle savait qu'il voulait qu'elle le laisse faire et qu'elle n'intervienne pas, mais elle ne pouvait pas, c'était plus fort qu'elle. « Tu te plains tout le temps que tout le monde t'abandonne, mais crois bien que si t'étais moins chiante ça réglerait le problème ! Qui aurait envie de se faire pomper l'air par une fille aussi désespérément envahissante ?! C'est pas en engluant les gens que tu vas les forcer à rester ! Et c'est certainement pas en tentant de les brider que tu parviendras à pas te faire abandonner une nouvelle fois ! » Consciente qu'elle avait tenté par tous les moyens de l'aider à aller mieux sans qu'il ne lui demande son aide, elle accusa le coup en détournant le regard pendant un bref instant, instant qu'elle regretta dès lors qu'elle comprit qu'elle venait de lui offrir ce qu'il avait attendu depuis le début. Il voulait qu'elle flanche. Il voulait qu'elle pleure, qu'elle hurle, qu'elle s'en aille. Et c'est d'un regard résigné à lui faire face coûte que coûte qu'elle redressa le menton pour écouter tout ce qu'il avait à lui balancer.

« Tu veux que je te dise ? Ça m'étonne que Lawson t'ait pas encore renvoyée à la DASS ! D'abord moi, après lui, c'est ça ? Qu'est ce que t'as prévu pour lui ? A quel niveau tu vas intervenir dans sa vie et dans ses choix pour te donner l'impression que tu contrôles la situation ? ... Ma pauvre fille, évidemment que c'est toi qui est pathétique, pas moi ! » Sans même la prévoir, la gifle qu'elle lui asséna sous le coup de la colère la fit presque vaciller elle-même, alors qu'elle reculait d'un pas pour être hors de portée. « T'AS PAS LE DROIT DE T'EN PRENDRE À LUI! » Lawson était ce qui se rapprochait le plus d'un père pour elle et si le doute s'emparait d'elle alors qu'elle savait pertinemment que Jed avait raison, jamais elle ne l'avouerait. Elle avait tellement douté, elle s'était tellement posé de questions que les propos de Jed ne faisaient qu'amplifier cette impression de déjà-vu. L'abandon était devenu une habitude et Lawson avait beau lui affirmer qu'il ne la quitterait jamais, elle ne pourrait jamais en être réellement persuadée.

« Tu penses vraiment que je fais tout ça pour moi? Que j'en ai rien à foutre de toi et que c'est que mon bonheur qui compte? Si j'en avais rien à foutre de toi, je ferais pas tout ça! TU FAIS CHIER À COMPRENDRE QUE CE QUE TU VEUX COMPRENDRE! COMMENT J'AURAIS PU TE LAISSER MOURIR, HEIN, DIS-MOI! JE T'AURAIS REGARDÉ TOMBER EN ME DISANT " BON DÉBARRAS " ? » Furieuse, mais aussi blessée par l'image qu'il avait d'elle alors qu'elle avait réellement cru bien faire, elle s'était mise à crier elle aussi, emportée par le ton que prenait la conversation. « TU TE RENDS PAS COMPTE, TOI, L'EFFET QUE ÇA FAIT, DE TE VOIR AUSSI DÉFONCÉ! TU COMPRENDS PAS CE QUE J'AI PU PENSER EN TE VOYANT LÀ, SUR LE PONT, PENDANT QUE TU VOULAIS SAUTER! T'avais pris tellement de trucs que c'était impossible de savoir si c'était un geste stupide et impulsif ou si ... » Laissant sa phrase en suspens alors qu'elle ne parvenait pas à la terminer, elle avait fait un pas derrière elle, son regard toujours figé dans celui de Jed. Comment aurait-elle pu savoir que c'était vraiment ce qu'il voulait et que ce n'était pas qu'une mauvaise passe? Comment, hein? « Je m'inquiète pour TOI! Quand est-ce que tu vas ENFIN comprendre? » Secouant vainement la tête alors qu'elle déglutissait avec difficulté, une boule se formant au creux de sa gorge, elle ne sut pas continuer sa tirade, incapable de parler davantage.
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Hurt | Jed Vide
Message(#) Sujet: Re: Hurt | Jed Hurt | Jed EmptyMer 9 Mar 2011 - 4:22

Lancé dans une frénésie de colère qui s'alimentait d'elle-même puisque plus il hurlait, plus il avait envie de hurler, Jed ne vit pas venir la gifle. Il ne la vit pas venir et, quelque part, c'est très certainement le fait de se faire secouer de la sorte qui fit pencher la balance du mauvais côté ; de ce côté sombre et nébuleux depuis lequel il ne répondait absolument plus de rien. Entrainée par la force de la poussée, sa tête pivota sur la droite tandis que sa joue d'une pâleur maladive se teintait déjà d'une trace incroyablement rouge. Le temps d'un instant, le calme parfait sembla revenir au sein de son esprit alors que la stupéfaction envahissait tout son être. Jamais il n'aurait cru Ella capable d'un tel affront. Jamais il n'avait envisagé qu'elle puisse se permettre le mépris suprême de le gifler comme on gifle un enfant un peu trop capricieux. Jamais, jamais, jamais. Autant de déni qui suffit à le vider de toute substance et à remettre les compteurs parfaitement à zéro le temps de quelques phrases jetées en réponse et en argumentation : « Tu penses vraiment que je fais tout ça pour moi? Que j'en ai rien à foutre de toi et que c'est que mon bonheur qui compte? Si j'en avais rien à foutre de toi, je ferais pas tout ça! TU FAIS CHIER À COMPRENDRE QUE CE QUE TU VEUX COMPRENDRE! COMMENT J'AURAIS PU TE LAISSER MOURIR, HEIN, DIS-MOI! JE T'AURAIS REGARDÉ TOMBER EN ME DISANT " BON DÉBARRAS " ? » Les mots - directement criés à son oreille offerte - perdaient de leur sens au fur et à mesure que la surprise de la frappe laissait place à un regain de colère indescriptible. Décuplée, que dis-je, multipliée à l'infini par son orgueil et sa rancœur d'autant plus poignante qu'il avait désormais une attaque physique à lui reprocher, la rage bouillonnante qui l'habitait fit siffler l'alerte pré-apocalyptique à ses oreilles. En l'attaquant de la sorte et en passant de l'agression morale et quotidienne à l'agression physique et spontanée, Ella venait de commettre l'erreur fatale, celle qui lui vaudrait de regretter amèrement d'avoir cru que Jed Vargas était un adolescent seulement en crise et non pas plus perturbé que les autres.

Lentement met sûrement, il repris sa position initiale et la regarda de nouveau de face. Une flamme qu'elle n'avait jusqu'alors jamais eu l'occasion de voir habitait son regard assassin. Les lèvres de la jeune fille bougeaient ; elle parlait, elle s'exprimait, même les traits de son visage laissaient deviner qu'elle souffrait de quelque chose et que ce qu'elle lui disait était directement lié à l'explication relative à sa douleur, mais Jed n'écoutait pas. Il n'entendait plus. Ses sens se résumaient désormais à la vue (dont le champ de perception semblait s'être teinté d'une inquiétante couleur rouge) et au toucher. Tel un taureau dans l'arène, il détaillait la cible et n'attendait plus qu'une chose : pouvoir lui foncer dessus. Il en allait d'une pulsion primitive, intimement liée à toute cette colère et cette rage qu'il refoulait depuis bien trop longtemps et qui - jusqu'alors - avaient eu la chance de ne jamais s'exprimer sur personne d'autre que sur le mobilier du jardin d'à côté, un jour d'octobre, alors qu'elle l'avait retrouvé endormie dans l'herbe après que la drogue, l'alcool et la douleur l'aient fait complétement péter les plombs au point de sa faire mettre à la porte par Crash, son colocataire, qui avait craint qu'une bagarre beaucoup trop violente n'éclate. Cette fois-ci, pas d'alcool, pas de drogue, pas de douleur. Pire que ça : un mois de haine accumulée et - cerise sur le gâteau - la décision franchement mal venue de ne pas avoir voulu prendre ses calmants et antidépresseurs le matin même. Enragé, Jed n'aurait même pas su répondre à son nom si on l'avait appelé. D'un tempérament colérique, jamais encore pourtant il ne s'était senti autant submergé par le besoin imminent d'exploser ...

On devait d'ailleurs le lire sur son visage qui n'avait plus rien à voir avec celui - certes renfermé, mais humain quand même - de d'habitude. Dans les starting-blocks, prêt à lui sauter à la gorge pour lui faire payer tout ce mal qu'elle avait eu le malheur de libérer en franchissant le cap à ne surtout pas dépasser, Vargas vit l'adolescente faire un pas de recul, puis encore un autre, et encore un. Ses yeux meurtriers détaillèrent son visage incrédule et se rendirent comme qu'elle venait de réaliser à quel point quelque chose n'allait pas, à quel point elle était allée trop loin et à quel point frapper la première avait été la dernière des choses à faire pour tenter de faire évoluer le débat. Alors, refusant de la voir s'enfuir, Jed se mit à courir dans sa direction. Plus rien d'autre ne comptait que l'envie de l'intercepter avant qu'elle ne parvienne à s'échapper et à le laisser parfaitement frustré, tel un fauve en cage ayant vu son repas lui passer sous le nez. L'adolescence, horrifiée par cette attaque, poussa un cri à fendre l'âme tout en sautant par dessus la table de salon pour se mettre hors de portée. Jed, possédé par sa colère, ne s'encombra pas de pareilles acrobaties. Indifférent à la douleur dans cet état de nerfs indescriptiblement violent, il fonça droit devant lui, retournant la table sur son passage. Lorsqu'elle contourna le canapé avec l'idée manifeste de s'enfuir par la porte de derrière, il ne s'y laissa pas prendre et - guidé par son instinct - sauta sur ledit sofa pour lui couper le chemin en faisant basculer le meuble avec lui. Les coussins glissèrent sur le plancher, l'impact lourd du canapé détonna dans le silence inquiétant de la scène et, sans prendre conscience de la façon plus que tragique dont aurait pu se sceller leur destin à cause de ses conneries, Jed sauta sur Ella, la plaquant au sol et l'écrasant de tout son poids.

Grognant comme une bête sauvage, il ne lui laissa pas l'occasion de se débattre et la retourna de façon à ce qu'elle se retrouve face à lui, sous lui. Pour dire, il alla même jusqu'à se débarrasser de l'écharpe qui lui maintenait le bras et assurait la maigre solidité de sa clavicule convalescente. Là, alors qu'elle était à sa merci et qu'il n'avait concrètement rien à gagner en la frappant, Jed lui assena ce qui devait être la claque du siècle. Sa main vengeresse s'éleva très haut au dessus de son épaule gauche et - parce qu'il savait pertinemment que les revers faisaient bien plus mal que les paumes - retomba de toute la puissance dont il était capable jusqu'à s'écraser sur la joue de la jeune fille. Le silence s'imposa après l'impact aurait suffi à réveiller les morts tant il était poignant. Essoufflé, Jed ne quitta pourtant pas sa position à qualification et s'approcha de l'oreille de la blonde qui, elle, était visiblement sonnée pour y murmurer des mots venimeux, prononcés d'une voix qu'on ne lui connaissait absolument pas :

« Ose me gifler une fois de plus Ella, et je te promets que je te tue. »

Nullement soulagé par cet acte barbare, mais profondément fatigué par l'intensité des émotions ressenties en à peine deux minutes de dispute hors du commun, il se releva péniblement, renifla de dédain et rebroussa chemin pour retrouver le confort somme toute relatif de sa chambre dans laquelle il s'enferma avant de s'écrouler sur son lit, amorphe, comme dépossédé de lui-même par le départ du démon qui avait pris possession de lui quelques minutes plus tôt et qui - après avoir fait son œuvre - le laissait là, comme échoué sur la plage, bien incapable de prendre conscience ne serait-ce que de la portée de l'horreur de la situation.


Dernière édition par Jed Vargas le Jeu 10 Mar 2011 - 14:50, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Hurt | Jed Hurt | Jed EmptyMer 9 Mar 2011 - 8:35

« JED! Non arrête! » Terrifiée, la jeune fille avait tout mis en oeuvre pour lui échapper, mais prise au piège, il avait réussit à l'attraper. Rapidement, elle fut projetée au sol alors que Jed se jetait sur elle pour l'empêcher de bouger, son corps l'emprisonnant sous le sien sans qu'elle n'ait aucune chance de gagner la bataille si elle décidait de s'opposer à lui. De toute façon, la panique l'avait gagnée et ses prunelles, horrifiées, semblaient observer la scène d'un regard extérieur, comme si elle refusait d'en faire partie. Pour une fois, elle détourna le regard, complètement abasourdie par la flamme meurtrière qui crépitait dans les iris de Jed. Elle ne l'avait jamais vu comme ça et l'horreur d'un tel regard suffit à lui soutirer les larmes qui s'étaient envolées lorsqu'elle avait comprit qu'il ne la laisserait pas s'en tirer comme ça. Son corps contre le sien la fit frémir de dégoût alors qu'elle ne parvenait même pas à bouger le petit doigt pour tenter une fuite, de toute évidence vaine.

Elle ne vit pas le coup partir, mais ferma les yeux sous la douleur, alors que sa tête - qu'elle avait relevée dans l'espoir dérisoire d'y échapper - venait heurter le sol brutalement sous l'impulsion donnée par Jed. Elle se mordit la lèvre jusqu'au sang afin de ne pas perdre contact avec la réalité, sentant peu à peu ses sens lui échapper pendant un court moment. Serrant les dents alors qu'elle tremblait de tout son être, elle avait peur. Peur de Jed. Peur de ce qu'il pourrait lui faire. Peur de tout. Les yeux fermés avec toute la force dont elle était capable, elle désirait s'assurer qu'elle ne serait pas témoin de la suite des évènements. Même pas un peu. Elle ne voulait rien voir, rien entendre et se fichait éperdument de lui donner la satisfaction qu'il attendait. Qu'il gagne, elle n'en avait plus rien à faire. Il avait déjà gagné de toute façon. Il avait eu ce qu'il voulait, elle le lui avait servit sur un plateau d'argent. Pas aucun son ne venait troubler le silence morbide qui régnait autour des deux adolescents, alors que la jeune fille retenait son souffle sans rien dire sous la douleur cuisante qui montait crescendo dans sa boîte crânienne. Résignée, elle n'avait même plus l'intention de se débattre puisque de toute façon, il était plus fort qu'elle. Trop fatiguée, la douleur physique n'était rien comparé à la douleur morale qui venait de s'emparer de tout son être. Son coeur, meurtri et transpercé de milliers de lames, semblait lui hurler de ne plus jamais le laisser à découvert. Elle avait cru que ce serait plus simple ainsi, qu'il pourrait mieux comprendre ce qu'elle ressentait, mais voilà que tous ses efforts s'étaient avérés vides de sens. Pire. ils avaient permit à Jed de s'en prendre volontairement à elle, là où ça faisait mal.

« Ose me gifler une fois de plus Ella, et je te promets que je te tue. » Serrant les paupières encore plus fort sous ces mots cruels dont elle ne l'aurait jamais cru capable de prononcer - pas à elle, du moins - elle en vint à croire qu'elle l'avait délibérément cherché. Elle l'avait frappé, elle l'avait frappé alors qu'il avait déjà perdu le contrôle de la situation, l'entraînant ainsi dans une colère noire excessive, une colère qu'elle avait déclenché sans le vouloir. La voix de Jed lui semblait tellement lointaine et son ton tellement différent qu'elle peinait à la reconnaître.

Et puis plus rien.

La pression sur son corps avait disparu, Jed avait disparu. La jeune fille prit un moment avant d'ouvrir les yeux et de se redresser, une main posée derrière elle pour la soutenir alors qu'elle grimaçait en pliant son bras, son coude ayant encaissé le choc de la chute assez violemment. Qu'avait-elle donc fait? Comment avait-elle pu détruire ainsi une amitié qui lui avait demandé tellement de temps à construire?

Se traînant jusqu'au canapé renversé - trop épuisée pour se lever - elle s'y appuya, remontant ses jambes contre elle alors qu'elle laissait libre court à ses larmes. Elle enfouit sa tête au creux de ses bras, anéantie. Jed avait raison, elle finirait par perdre tout le monde. On l'abandonnerait comme on l'avait toujours abandonnée parce qu'elle n'était la fille de personne, parce qu'elle ne ressemblait à personne. Jed avait raison. Ces simples mots suffirent à la déstabiliser et elle se redressa pour tenter de remettre de l'ordre dans le salon, ne serait-ce que pour éloigner de son esprit les affres insolentes d'une solitude qui la bouleversaient. Sa joue et sa mâchoire étaient douloureuses et la jeune fille grimaça sous la douleur alors qu'elle redressait le canapé et qu'elle replaçait la table à peu près à sa place. Elle se recroquevilla au creux du canapé en attirant ses cheveux d'un seul côté de son visage, ses prunelles seules témoignant désormais du désastre passé. Lawson ne devait pas savoir. Jamais. Et pourtant, elle refusait de monter à sa chambre, refusait de devoir passer devant celle de Jed. Elle ne monta à pas de souris qu'une heure plus tard, s'assurant d'éviter la marche qui grinçait, avant de se mordre la lèvre et de passer incognito de façon à rejoindre sa chambre. Son lit l'accueillit alors qu'elle s'y recroquevillait, en boule, se glissant sous les draps sans même prendre la peine de se dévêtir. Lawson arriverait bientôt, sans doute, et ce fut avec l'idée d'effacer de son visage les marques d'un quelconque traumatisme qu'elle glissa les écouteurs de son Ipod à ses oreilles. De la musique pour mieux rêver. De la musique pour mieux oublier.

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