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 “ This is beginning to feel like the dog wants her bones ” (Pride)

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Message(#) Sujet: “ This is beginning to feel like the dog wants her bones ” (Pride) “ This is beginning to feel like the dog wants her bones ” (Pride)  EmptyLun 21 Fév 2011 - 20:40


This is beginning to feel like the dog wants her bones.

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Faith & Pride
.


Depuis l’arrêt brutal qui avait immobilisé sa Mercedes noire au sein du quartier dévasté, Faith Harding avait été amenée à redécouvrir les joies du bénéfice du doute. À Ocean Grove, les piétons lui adressaient des regards curieux lorsqu’ils pensaient à tort qu’ils étaient à l’abri d’être remarqués, et osaient des sourires courtois lorsqu’ils se sentaient visés par l’un de ses regards à elle – à tort aussi, bien souvent. Elle avait laissé échapper son prénom et un sourire mielleux à l’intention d’une personne ou deux, et voilà que l’on se questionnait sur l’arrivée de « Faith », la nouvelle propriétaire du 9971, Lemon Street, au lieu de maudire « Harding », celle qui avait quitté Los Angeles en ne laissant derrière elle que des épaves et des souvenirs âpres.
L'aura glaciale de Faith Harding pouvait bien être incorrigible, mais la marionnettiste se réservait le droit de manipuler en sa faveur les éléments physiques qui lui restaient. Ainsi, elle dissipait ce halo dans des hochements de tête approbateurs (méditatifs) et des sourires séduisants (carnassiers) qui le déguisaient en un frisson inexpliqué. « Il fait froid tout d’un coup, vous ne trouvez pas? » Elle souriait, chassant la question habituelle avec un haussement d’épaules. « Vous vivez à Miami, et la chaleur est dérisoire pour la période de l’année. » La chair de poule se propageait le long des bras de son interlocuteur. « Il ne fait pas froid. Vous avez dû rêver », ajoutait-elle nonchalamment en feignant de ne pas le remarquer.
Assurément, le bénéfice du doute lui avait été clément à Ocean Grove; mais toutes ces bonnes intentions commençaient à lui donner la nausée. Peut-être était-elle simplement envahie du désir poignant d’être détestée… C’est ainsi, après tout, qu’elle se devait d’inaugurer sa réputation au sein d’une nouvelle ville : non pas en tissant rapidement un réseau de connaissances, mais bien en consacrant un ennemi, un rival ou un martyr.

Le cadran des travailleurs endormis n’indiquait pas encore les six heures du matin, et pourtant quelqu’un se trouvait déjà sur le chantier où ils étaient attendus prochainement. On aurait pu croire à l’intrusion d’un jeune intrépide – il n’en manquait pas, ici – mais rien n’était moins exact. Les « intrépides » s’infiltraient dans le chantier la nuit, un carton de bière sous le bras, afin d’apprécier pleinement leur transgression. Cette femme ne semblait en commettre aucune, elle qui avait franchi le territoire à l’aube et sans cérémonie. Lorsqu’elle se fut immobilisée au milieu du chantier, les semelles de ses bottes s’étaient ancrées dans la terre battue comme si celle-ci lui appartenait. Et malgré les vêtements qu’elle portait, qui rappelaient vaguement des haillons de luxe, y avait-il une raison de supposer le contraire? Faith était une beauté insolente. Il y avait tant de hauteur dans sa posture que son dos se courbait légèrement vers l’arrière, alors que son regard élevé mesurait la vue qui s’étendait à l’horizon comme si celle-ci plongeait en vérité à des kilomètres au-dessous d’elle. « Interdit au public », et alors? Avec son sourire moqueur et son esprit dénaturé, elle ne se considérait pas comme faisant partie du troupeau.

Ainsi, elle se tenait droite, la main gauche dans la poche de sa veste. Ses pupilles semblaient regarder au loin – mais qui pouvait savoir sur quoi se penchait son regard? – et sa voix savoureuse donnait la réplique à un téléphone portable noir qui protestait contre son oreille.
Elle donnait à son interlocuteur un discours qui se voulait rassurant, sous un rythme froid et factuel. « Leur raisonnement comporte de nombreuses failles », était-elle en train de déclarer. « La première, et peut-être la plus importante, est qu’ils s’obstinent à chercher l’homme qui puisse être derrière toute cette affaire. »
Elle sourit légèrement à l’intention du chantier désert.
« Mais est-il possible de se méprendre à se point sur l’identité d’un individu, jusqu’à confondre son sexe? »

Elle émit un rire équivoque et interrompit l’appel. Le clapet du téléphone se referma dans sa paume avec un bruit tranchant, et c’est alors seulement qu’elle se rendit compte des pas qui, derrière elle, s’affaissaient dans la terre mouillée. Elle ne perçut que les sept dernières foulées, toutes exécutées avec une lenteur excédante : une démarche qu’elle accusait déjà de maniérisme, précisément parce qu’elle-même avait l’habitude d’orchestrer cette indolence! Faith continua résolument de fixer le désordre qui s’étalait devant elle. Loin d’une tentative d’ignorer l’intrus, sa posture tendue lui signalait délibérément qu’elle était à l’affût de chacun de ses gestes, sans pour autant lui offrir la courtoisie de tourner la tête dans sa direction.
Le septième pas fut décisif : non seulement il marqua la halte de l’imposteur, mais il l’exposa dans le champ de vision de la beauté scandinave. En effet, l’homme s’était arrêté à son niveau, mais il s’était posé à quelques mètres d’elle – distance respectable ou dédaigneuse? Malgré l’écart qui s’interposait entre les deux corps, ils se tenaient en quelque sorte côte à côte, dans une symétrie inquiétante qui plus est. Mais cette impression, aussi aiguë soit-elle, se devait d’être passée sous silence.
Les pupilles de Faith glissèrent vers la droite afin d’adresser un signe au visiteur, qui tourna simultanément la tête vers la gauche. Leur synchronisme avait uni leurs regards de façon prématurée – le miroir, fidèle, ne souffrait d’aucun délai. Visiblement, ils ne perdaient pas leur temps à examiner les gens de la tête aux pieds, marque de mépris dont abusaient, selon Faith, les novices en la matière. Le geste n’agissait plus qu’à titre évocateur, une manière familière de déclarer « je te juge, et tu le sais ». L’on se concentrait tellement sur le message à passer, qu’on en oubliait l’acte lui-même d’analyse; et, le temps d’une seconde, on inclinait le cou pour se prosterner aux pieds de quelqu’un. Par ailleurs, elle n’avait nul besoin de détailler l’homme de haut en bas pour distinguer sa tenue. Il était vêtu d’un costume onéreux et parfaitement déplacé pour la présente mise en scène; à moins qu’il ne fût lui-même le propriétaire légal du terrain? L’hypothèse ne parut pas intimider la jeune femme qui continuait de l’évaluer avec un sentiment de supériorité – dont l’homme ne pourrait qu’être offusqué si le chantier lui appartenait vraiment.

Le silence persistait. « Oseras-tu me dire de quitter les lieux? », demandait-elle derrière son regard neutre. « Eh bien, je ne partirai pas », disait son sourire voilé. Et pendant tout ce temps elle avait l’agaçante conviction qu’il comprenait son langage des signes...

« Il est tôt », trancha-t-elle soudain, « pour venir admirer l'étendue de vos possessions. » « J'espère que vous pardonnerez mon intrusion. J'ai l'habitude de m'y prendre de bon matin pour convoiter celles des autres. »
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Message(#) Sujet: Re: “ This is beginning to feel like the dog wants her bones ” (Pride) “ This is beginning to feel like the dog wants her bones ” (Pride)  EmptyLun 28 Fév 2011 - 12:15

L'aube avait pour elle des qualités bien négligées du commun des mortels. En dehors de sa robe rosée empourprant le ciel dans une envolée lyrique, qui ravissait ces pseudos romantiques dont les yeux éblouis se perdaient dans l'infime banalité de ces couleurs quotidiennes, elle laissait place à une ville, à un quartier, libre de tout habitant. Aucune âme croisée dans quelques vagues successives de businessman et d'entrepreneurs marchant avec hâte au sein de Midtown, aucune platitude polie échangée, pas de sourires, salutations gênées ou courtoises, aucun regard insistant sous prétexte que Pride Berrington n'avait pas rendu le signe de tête civilisé qu'on lui avait accordé. Et non pas que le regard des autres lui était pesant puisqu'il préférait autant laisser cet Enfer à Sartre, mais le misanthrope qu'il était appréciait aussi bien ces instants de solitude que les soirées agitées aux corps compactés lascivement sur une piste de danse. Plus encore, la fraîcheur d'une brise légère précédait la lourdeur thermique s'abattant sur Miami, même au mois de Février : l'aube avait décidément bien des avantages qu'il garderait pour lui. Il ne manquerait plus que le commun des mortels, zombifiés par une société de consommation et transportés par un effet de mode volubile (imaginons deux secondes un publiciste se pencher sur la question : « L'avant-jour, c'est l'avant-garde », poussant nos amis consommateurs à se lever à la même heure que le soleil rougi), ne se joigne à son monde calme et dépeuplé. Non vraiment, Pride garderait ce petit bijou pour lui : l'aube lui appartenait, et c'était ainsi. Car non content d'être vénal, il lui fallait posséder un instant de la journée... Pourtant, le jeune homme déjà vêtu d'un costard griffé, mettant en exergue son charisme brut et magnétique, ne s'était pas levé si tôt afin de veiller si une âme ici, osait venir s'approprier son instant de solitude. La vérité, moins chimérique et plus pragmatique, était que le brun ténébreux n'avait pas dormi de la nuit : les sombres affaires se réglaient dans l'obscurité, à l'abri de toute journée ensoleillée. Et ce n'était guère pour sublimer un peu plus le mysticisme de telles activités louches, mais bel et bien parce que la nuit offrait des ombres fugaces déployées : l'hémoglobine se faisait marée noire sous l'abandon d'un soleil lâche.

L'homme d'affaire aux moeurs plus que douteuses arpentait donc les rues à bord de sa magnifique Aston Martin, non par plaisir d'une vadrouille de l'aube lui valant de faire déguerpir les indésirables, mais parce qu'il sortait à peine de quelques activités nocturnes truculentes lui ayant valu de tâcher son impeccable costume d'un halo rougeâtre imbibant le tissu hors de prix. Le pressing attendra néanmoins, car bien avant la question existentielle de la mode qui régissait Miami, la curiosité malsaine de Pride le poussait à finir sa dure nuit, par une visite sceptique auprès de ce chantier éveillant ses soupçons, sinon sa défiance farouche. Car au vu des imposants travaux animant des polémiques et soulevant de nombreuses questions auprès des habitants, il ne pouvait s'agir d'un simulacre créé par un petit entrepreneur trop gourmand. La simple idée d'avoir face à lui un potentiel rival – éventuellement roi du béton armé – à l'ambition exacerbée, poussait Pride à venir jauger les lieux, comme si le terrain vague donné en pâture à des maçons vicelards lui apporterait quelques éléments sur le futur adversaire menaçant l'empire de plusieurs fortunés. Mais plus encore que la curiosité, c'était l'anticipation qui demeurait son mobile principal : à l'adage 'mieux vaut prévenir que guérir', le brun ténébreux préférait froidement un 'abattons avant qu'il ne soit trop tard'. Ainsi la portière vint claquer sous l'impulsion d'une main masculine et assurée, le contact d'une semelle de cuir foulant la terre sableuse trahissait l'avancée lente mais orchestrée du jeune homme dont le dos droit et le maintien puissant, lui assuraient une prestance imposante. Son regard mordoré observa les lieux d'une seule traite, quant au loin une silhouette féminine se dessinait dans les lueurs fraîches du lever du jour. Quelle effrontée, elle avait osé se pointer à l'aube, avait-il pensé dans un sourire en coin amusé, rehaussant son charme brut d'une étincelle sournoise comme il ôta sa veste tachetée d'un sang à présent brunâtre. Jetant son vêtement à l'arrière de sa voiture d'un geste préventif, Pride finit enfin par s'approcher de la demoiselle, moins intéressé par cette dernière que par l'empire encore à nu s'offrant à lui.

Et il s'arrêta, ses yeux fauves glissant avec mépris sur l'intruse qui vint rendre son outrecuidance dans un synchronisme lisse et impeccable. D'une tête brune redressée, d'un port princier et d'un dos droit et fier, Pride reporta enfin son attention sur le terrain, fronçant les sourcils d'une quelconque frustration. Cette femme était-elle la détentrice de ce nouvel empire ? Loin de se confiner dans une attitude machiste qui le pousserait à sous-estimer un éventuel ennemi avant d'en découvrir la faille, le jeune homme avait néanmoins accueilli cette hypothèse d'un bref soupir las et glacé. Car la beauté froide irradiant de cette femme, trahissait un hermétisme intense à quelconque numéro de charme : le charisme du dandy ne ferait donc pas effet s'il eut fallu déstabiliser l'adversaire. Cependant cette dernière vint se trahir, avant même qu'il n'ait pu aller plus loin dans l'hypothèse. « Il est tôt » Un bref soupir méprisant s'échappa des lèvres blêmes de Pride. « pour venir admirer l'étendue de vos possessions. » Légère pause, relâchement du corps raidi par une frustration mauvaise, démon du jeu et de l'amusement malsain s'éveillant en lui : l'esprit du jeune homme s'agita sous les mots de la demoiselle, qui pensait avoir auprès d'elle, l'empereur de ce nouveau monde. Mais ce dernier, d'apparence impassible, ne cilla pas, pas plus qu'il ne daigna la toiser : Pride au contraire releva légèrement la tête, observant le spectacle s'offrant à lui. « J'espère que vous pardonnerez mon intrusion. J'ai l'habitude de m'y prendre de bon matin pour convoiter celles des autres. » De bon matin... Quelle bonne idée. La sienne, en vérité : cette femme était déjà exaspérante à ses yeux, sans qu'il ne sache pourquoi... Elle lui rappelait quelqu'un : lui-même. Quel coup porté à l'égo lorsqu'on se rendait compte qu'une personne ici-bas, vous ressemblait autant. « Il n'est jamais trop tôt. » Il est toujours trop tard, vint-il taire tandis que sa voix suave s'emportait doucement à lui répondre, sans pour autant démentir ses paroles. « Je doute que vous soyez analphabète cependant. » fit-il en référence au panneau pourtant implanté 'interdit au public', « Les femmes que je côtoie en général sont assez superficielles pour croire qu'ici sera le prochain centre commercial en vogue. Je doute que ce soit votre cas. » Mais cette femme, portée par la convoitise autant que la curiosité malsaine qui régissait le palpitant de Pride, trahissait une attitude qui se voulait loin des pimbêches amorphes. Tournant enfin ses yeux flavescents sur cette dernière, il vint renchérir alors, sans jamais démentir qu'il demeurait éventuellement le propriétaire du terrain. « Et vous êtes venue aussi tôt pour admirer le terrain, seulement par convoitise ? » osa-t-il demandé d'une voix légèrement moqueuse, cherchant les autres mobiles de l'intéressée.

[TOPIC ABANDONNE]
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