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 « Je suis malade, complètement malade. »

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« Je suis malade, complètement malade. »   Vide
Message(#) Sujet: « Je suis malade, complètement malade. » « Je suis malade, complètement malade. »   EmptySam 8 Jan 2011 - 17:03

« Je suis malade, complètement malade. »   Felici11 « Je suis malade, complètement malade. »   2wfo6l10


" l'action est le meilleur
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    FLASHBACK - quelques mois plus tôt ..

    Aujourd’hui, était le pire jour de ma vie. Pendant longtemps, j’avais été sereine, confiante. Vous savez, cete aplomb qui vous rassure et qui vous persuade que votre avenir est tout tracé et sans faille.

    Aujourd’hui, rien n’est sous contrôle. Autour de moi, tout se liquéfie et sous mon crâne mes pensées se dispersent. Je suis exaspérée d’attendre dans cette salle d’hôpital. Mon visage reste figé. Imperméable, étanche, rien ne se passe, rien ne sort. « Mademoiselle McQueen? ». Je relève la tête, la commissure de mes lèvres se fend, mais aucun son ne franchit la barrière de ma bouche. Dans un souffle, je rassemble mes affaires que je fourre dans mon sac. C’est à la hâte que j’avais suivi le docteur en neurologie Liam K. Stanfield. Il avait beau être un médecin réputé de Miami, rien ne pouvait apaiser mon inquiétude. L’homme en blouse blanche pousse la porte, et me laisse entrer. Mes yeux s’emplissent de larmes, mes sourcils se courbent. « Maman » C’est un murmure. Quasi inaudible, faible. Une voix d’enfant, de mon enfant. Ses deux perles enfantines croisent les miennes. Un triste sourire étire mes lèvres. Je le serre tout contre moi. Je sens son petit corps chaud contre le mien, nos deux rythmes cardiaques pulsent à l’unissons. Je me calme, renifle et hoquette. Et puis un silence pesant envahi la pièce aux murs blancs. Mais qu’importe, je ne relâche pas mon étreinte et une foule de sensations s’entrechoquent en moi. Le docteur s’avance derrière moi, il approche à pas lents, surement pour ne pas interrompre la scène dont il est témoin. Calmement, il me conseille quand même de laisser le petit. Ce que je fais. Dans un mouvement habile, je me tourne. Je ne pleure plus mais aux coins de mes yeux et de mon visage fatigué se dessinent alors de petites rides creuses. « Il a besoin de repos. » Je hoche la tête, et me lève. Derrière moi, le bambin a déjà refermé les yeux, il dort, enfin apaisé. « Vous savez, Teagan n’est pas en danger. Les crises d’épilepsies peuvent être très impressionnantes. Et celle de votre fils était particulièrement violente. » Je pâlis. « J’ai cru qu’il allait s’étouffer vous savez.. » Pour la première fois depuis mon arrivé à l’hôpital, je plonge mon regard dans celui de Mr Stanfield. Ses cils tombent sur ses joues « Il n’en était pas loin, mais vous avez eu le bon réflexe, vous l’avez tourné sur le côté, vous lui avez sauvé la vie.. » Ses paroles se veulent réconfortantes, mais en vérité, elles ne me font ni chaud ni froid. J’ai eu tellement peur, j’ai bien failli perdre mon sang froid. Perdre ma chair, mon sang.

    FIN DU FLASHBACK



    Je déteste l’hôpital. La lumière des néons ne donnent un teint affreux. Mais, ce n’est pas cela le pire. Les murs d’une immaculé blancheur, le silence accablant, l’odeur de la mort. Mais mon fils est vivant. Juste malade, mais en vie. Je ne me plaint pas. Je n’aime pas les hôpitaux, voilà tout. Pourtant, le suivi de Teagan m’a obligé à le fréquenter d’avantage. Les couloirs me deviennent familiers. La cafétéria d’en face également. Je connais même certains malades. Une routine contre laquelle je ne peux rien. Et puis, quelque chose ou plutôt quelqu’un est venu éclairer mon chemin - si terne et morose jusqu’ici - . Le hasard fait bien les choses, il faut l’avouer. Mon triste quotidien m’insupporte. Je me suis regardée dans la glace ce matin. J’ai vingt deux ans, et je suis en train de passer à côté de ma vie.

    Je soupire. Je suis encore dans une salle d’attente. Fâcheuse habitude n’est-ce pas? Cette fois, Teagan n’est pas avec moi. Non, il est chez une baby-sitter que j’ai payé pour la journée afin qu’elle accomplisse la difficile tâche qu’est : garder mon agité de fils. Que la force soit avec elle! J’attends en silence, comme tout le monde ici. L’endroit est plus agréable que l’hôpital, mais face à moi se dressent les mêmes murs blanchâtres. Soulevant en moi une vague d’angoissants souvenirs. Je souffle, et tente désespérément de garder mon calme. Mes doigts rassemblent mes cheveux en un chignon maladroit. Quand il entre dans la salle, je vois l’étonnement écarquiller ses yeux marbrés. Un bonjour s’échappe de sa bouche. La timidité colore mes joues. Que fais-je vraiment ici? J’ai consentis à me laisser guider par mon instinct. Sans vraiment trop me poser de questions.



    FLASHBACK - un jour plus tôt ..

    Je tapote sur l’écran de mon iphone. Mes doigts effleurent l’écran. C’est beau la technologie! Je porte mon téléphone contre mon oreille. Une sonnerie.. Une voix suave et féminine fredonne un : « service neurologie bonjour. » J’hésite, je me ronge un ongle. « Allô? » Je brise mon mutisme. « Oui bonjour, je voudrais prendre un rendez-vous. » Un bruit de fond. « Vous êtes déjà venu? » Malheureusement oui, j’aurai bien voulu le lui dire, mais pourquoi faire? Ca n’intéresse personne, mes petits malheurs. « Oui, au nom de Teagan McQueen.. Je souhaiterai voir le docteur Stanfield s’il vous plais. » Elle souffle dans l’interphone avant de annoncer : « Je suis désolée madame, mais il a été renvoyé, c’est un autre médecin qui le remplace, je vous prend le rendez-vous pour quand? » J’ai déjà raccroché.

    FIN DU FLASHBACK



    Le regard agrandi, il s’avance vers moi. « Teagan ne va pas bien? » Mes pupilles vacillent à gauche, à droite. « Si, il va bien. » Il ne comprend pas l’objet de ma visite. Et je me demande encore ce qui m’a poussé jusqu’ici. Je me mords la lèvre, réflexe qui signifie que je suis angoissée. Et puis, je lui propose de s’asseoir, gentiment. « Pourquoi êtes-vous ici? » Je suis peut-être un peu trop directe, qu’importe, je peux repartir comme je suis venue. Aux coins de mes lèvres soulevées par des fils tissés d’une maladresse sucrée, se cache néanmoins une certaine satisfaction.
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Message(#) Sujet: Re: « Je suis malade, complètement malade. » « Je suis malade, complètement malade. »   EmptySam 8 Jan 2011 - 22:16

FLASHBACK, 10 janvier 2012
Quelques minutes plus tôt


« Liam Stanfield? » Appuyé contre son oreiller, les mains tremblantes, les yeux fermés, Liam sursauta lorsque l'infirmière s'adressa à lui et entrouvrit les paupières. « Hum? » marmonna-t-il, encore dans les vapes d'un sommeil pourtant agité. « Comment vous sentez-vous? » Liam déglutit et haussa les épaules en fuyant le regard de la jeune femme. « Pas trop mal. Fatigué. » Elle acquiesça d'un léger signe de la tête et poursuivit non sans un regard sérieux en direction de son patient. « Il y a quelqu'un pour vous en bas. Une dénommée Maxine. Je peux lui dire de revenir un autre jour... » « Maxine? Elle a dit pourquoi elle était là? » « Non. Vous voulez que je la fasse monter? » « Non. Je vais aller la voir, ça me fera du bien. » Liam s'était redressé et s'apprêtait à quitter sa chambre lorsque l'infirmière le retint avec un petit sourire. « À votre place, je prendrais au moins la peine d'enfiler un pantalon. » Le regard de Liam dévia brusquement sur le mince morceau de tissu qu'il portait et le médecin - ou plutôt l'ex-médecin - se dirigea vers sa commode pour y récupérer des vêtements propres. Il prendrait une douche rapide et retrouverait Maxine en bas. Voilà. Maxine ...

Lorsque Liam sortit de la douche, quelques minutes plus tard, il passa une main nerveuse dans ses cheveux pour tenter de paraître le plus naturel possible - autant naturel et serein qu'on pouvait l'être dans un centre de désintoxication, en soi. Il n'avait plus revu Maxine depuis leur dernier rendez-vous, qui avait impliqué une visite à l'hôpital de sa part, avec son fils, et si l'envie de la revoir se faisait pressante, ce fut avec lenteur qu'il se rendit jusqu'à la salle où elle devait l'attendre, afin d'empêcher les marteaux de cogner durement contre son crâne.

La vue du visage connu, mais surtout doux, aimable et parfait de la jeune femme suffit à détendre les muscles endoloris de son cou, que la douche en elle-même n'était pas parvenue à réaliser. Il fut néanmoins surpris de la voir, malgré tout, même s'il avait été prévenu de sa visite un peu plus tôt. « Teagan ne va pas bien? » demanda-t-il en s'approchant d'elle légèrement, les sourcils à moitié froncés alors qu'il replaçait nerveusement le col de sa chemise, qu'il s'était enfin décidé à porter, ne serait-ce que pour être bien mis devant elle. « Si, il va bien. » Étonné, il prit place à côté d'elle alors qu'elle l'invitait à s'asseoir. Le regard de Liam se posa sur les rares personnes assises dans la salle et il finit par reporter son attention sur la jeune femme lorsque cette dernière s'adressa à lui. « Pourquoi êtes-vous ici? » Surpris par l'entrée en matière on ne peut plus brusque de Maxine, Liam ne put s'empêcher de fuir son regard l'espace d'une seconde, incapable de spécifier à voix haute les raisons de sa présence en ce centre de désintoxication. De toute façon, Maxine, même si elle ignorait l'addiction dont il était victime, devait bien se douter qu'ilo n'était pas blanc comme neige et qu'il ne passait pas un séjour ici pour le plaisir, comme on s'enfermerait volontairement dans un hôtel cinq étoiles des Caraïbes!

Il ne savait toutefois pas par où commencer et préféra retourner la question de façon à tenter de comprendre les raisons qui la poussaient à venir lui rendre visite. « Comment t'as fait pour savoir que j'étais là? » L'hôpital avait-il passé par-dessus la confidentialité de ses employés en sachant que Liam n'y travaillait plus? Avaient-ils voulu se débarrasser de Maxine en lui donnant l'endroit où le médecin se faisait traiter? La jeune femme avait-elle été suffisamment inventive pour imaginer une maladie quelconque en prétextant devoir le voir absolument? « Rassure-moi, t'as pas dis à mes anciens patrons que j'étais un connard finit que tu devais frapper? Ce ne serait pas étonnant qu'ils aient accepté de te fournir l'adresse du centre. » Un petit sourire nerveux étira les lèvres de Liam alors qu'il déboutonnait le premier bouton de sa chemise alors qu'il sentait une bouffée de chaleur l'envahir. Ça recommençait. Bien sûr, il ne pouvait pas être tranquille deux minutes, ses malaises étaient là pour lui rappeler qu'il ne pouvait pas prendre la vie à la légère, qu'il était désormais en thérapie et que s'il désirait s'en sortir, il devrait faire tous les efforts nécessaires.

Il avait volontairement esquivé la question, n'ayant aucunement envie d'élaborer sur le sujet, alors qu'elle poserait sans doute toutes les questions que tout le monde posait, à chaque fois. Depuis quand? Pourquoi? Il ne se rendait donc pas compte qu'il foutait sa vie en l'air? Bien sûr. Pourquoi était-il là désormais, à attendre un signe quelconque qui lui dirait qu'il était guéri, vous croyez?


Dernière édition par Liam K. Stanfield le Dim 30 Jan 2011 - 20:56, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: « Je suis malade, complètement malade. » « Je suis malade, complètement malade. »   EmptyDim 9 Jan 2011 - 19:17

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FLASHBACK - quelques mois plus tôt ..

Le vent. Le froid; il s’infiltre sous mes vêtements, transperce ma peau. La chair de poule me gagne. Le bout de mes doigts, mon nez, rougissent. Mes joues s’enflamment, brûlent. J’observe attentivement devant moi, la petite cours de l’hôpital. Quel triste spectacle. J’attends. Mon souffle s’accompagne d’une fumée blanche, farineuse. Je n’aime vraiment pas les hôpitaux. Et pourtant, je suis ici, une nouvelle fois, sans Teagan. Le docteur Stanfield a choisi de me prendre entre deux clients, pendant sa pause. Je tremble. J’ai beau frictionner mes membres, rien n’y fait. Ma tête s’enfonce dans mes épaules, se cache dans la laine de mon écharpe. « Il ne va pas venir.. » Mon fils fatigue, le traitement prescrit ne lui convient pas, j’en suis sûre. Vous connaissez le syndrome de la maman poule. Oui, je dois être malade moi aussi. Est-ce que Liam peut être le remède à tous mes maux? « Madame? » Je fais volte face. Il est là, emmitouflé dans son beau manteau. Il a plus d’allure que dans sa blouse blanche, mais il semble bien embarrassé. Il s’excuse, il n’a pas le temps, il est très prit par son travail. J’acquiesce , je comprends. Il faut que je reprenne rendez-vous. « Merci quand même docteur.. » mime mes lèvres bleuies par le froid. Je fronce les sourcils. Les yeux de Stanfield sont rouges. C’est étrange. Mon regard insistant le pousse à me répondre sèchement : « quoi? » Je m’excuse, et passe mon chemin. C’est la dernière fois que je l’ai vu.

FIN DU FLASHBACK


Je plisse les yeux. Il s’approche. J'observe tout ce qui m’entoure, depuis un moment déjà. Comment peut-on passer un réveillon ici, dans ce centre si terne et sans vie? Les murs ont été savamment décoré pour noël, donnant des faux airs de fête à cette salle de visite. Les petites tables, toutes semblables, ornées d’une triste bougie, qui luit, là au milieu. De fines auréoles blanches, pellicules sèches et cassantes se forment sur la nappe. Mon regard s’amarre sur la table voisine, ou une dame chuchote à ce qui semble son mari. Que fait Liam ici? Mes doutes et mirages s’envolent soudain, laissant place à l’évidence même, il est accro. Dépendant à quelque chose. Mes muscles se tendent. Accro à quoi? « Comment t’as fais pour savoir que j’étais là? » Mes pupilles s’égarent, cherchent ou se poser. C’est finalement sur la petite bougie, maintenant éteinte, qu’elles terminent leur course. « Je le sais, c’est tout.. » Ma langue passe sur mes lèvres gercées. Une mèche me tombe dans les yeux. « Vous me tutoyez? » J’appuie mes questions. Liam simule la surdité, mais ça ne fonctionne pas avec moi.  « Rassure-moi, t'as pas dis à mes anciens patrons que j'étais un connard finit que tu devais frapper? Ce ne serait pas étonnant qu'ils aient accepté de te fournir l'adresse du centre. » Je le fixe. Je me pose cette fois les bonnes questions et je trouve des indices dans l’océan de ses yeux. Il est irrité mais je reste calme, imperturbable. J’analyse chacun de ses gestes. Il fait sauter un bouton de sa chemine, j'esquisse un sourire. Mes cils tombent sur mes joues. Un petit sourire naît de ce petit geste insignifiant. Je suis pire qu'une adolescente bourrée d'hormones. Une bouffée de chaleur brouille ses yeux. Je penche légèrement la tête, à la recherche de ce qui le rend si nerveux. Cette scène ne fait que renforcer son trouble, je le vois. Je me sens de trop à présent. Mais je ne compte pas pour autant faire machine arrière. Le temps passe. Il me regarde, taciturne. Un nouveau sourire creuse des fossettes sur mon menton. La porte s'ouvre et brise la conversation muette. La personne s'excuse et ressort. Et de nouveau, le silence. J'ai compris, enfin, il me semble. Alors une question - encore - m'échappe malencontreusement. « Pourquoi? » C'est un murmure - puisque le silence est de mise ici - inaudible, qui se perche sur mes lèvres. Je ne veux pas qu'il prenne la fuite. Lèvres que je pince, et que je cèle, honteuse.
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Message(#) Sujet: Re: « Je suis malade, complètement malade. » « Je suis malade, complètement malade. »   EmptyLun 10 Jan 2011 - 3:11

« Je le sais, c’est tout.. » Le regard de Liam, sérieux et inquisiteur, ne demandait qu'à savoir ce qu'elle savait et comment elle avait pu obtenir l'adresse du centre. Elle ne pouvait pas que le savoir, comme ça, par instinct. C'était impossible. « Vous me tutoyez? » Surpris, Liam haussa les épaules alors qu'il ne s'était pas rendu compte qu'il la tutoyait depuis le début de leur rencontre. En fait, s'il avait vouvoyé la jeune femme de premier abord, c'était justement dans l'intention de mettre une certaine distance entre eux deux, ce qu'il se refusait à faire d'ordinaire. Liam tentait surtout de se rapprocher de ses patients, mais il avait sentit, avec Maxine, qu'il ne devait pas trop être familier. Il ne savait pas encore pourquoi, mais il le savait c'est tout. « Faut croire... Si ça t'ennuie je peux ... Bref. Tu peux faire de même, évidemment. » Il n'avait plus envie de jouer les médecins supérieurs, il n'était plus le médecin qu'il avait été de toute façon; il n'était plus rien.

Son regard s'attarda sur les prunelles de la jeune femme, alors qu'elle avait glissé un doux sourire à son intention. Mais que diable faisait-elle? Elle n'avait pas le droit de venir ici pour le charmer, ni même pour lui dire à quel point elle était désolée, ce qu'elle n'avait pas encore fait, heureusement! Conscient qu'encore une fois, ses émotions étaient trop fortes pour la situation, il prit une grande respiration pour tenter de calmer ses nerfs pourtant à vif. Il n'avait plus envie d'être ici, il désirait rentrer chez lui et si la cure n'était pas terminée, il n'en avait que faire. Ce n'était toutefois pas l'opinion qu'avaient les infirmières, alors qu'elles savaient pertinemment que si Liam se retrouvait seul à la sortie du centre, ce ne serait pas vers sa demeure qu'il se dirigerait, mais bien vers l'entrée du bar le plus près. Ils ne pouvaient décidément pas le laisser partir. Pas comme ça; il n'était pas prêt.

Liam ne remarqua pas les regards appuyés de la jeune femme lorsqu'il défit le premier bouton de sa chemise, trop occupé qu'il était à tenter de calmer ses malaises, qui venaient par dizaine. Il avait un coup de chaud et la sueur qui perlait sur son front témoignait de l'effort considérable qu'il devait faire pour ne pas disparaître d'un claquement de doigt en la laissant toute seule dans le salon réservé aux patients et à leurs invités. Il ne savait d'ailleurs pas comment il pouvait demeurer là, tranquille, puisque l'envie soudaine de se relever pour se diriger vers sa chambre, histoire de se rouler sur son lit, en boule, pour faire taire la douleur de ses tempes, se faisait de plus en plus pressante. Comment avait-il pu se rendre à un tel point de son addiction sans se rendre compte de l'état dans lequel il était? La purgation était si dure qu'il devait vraiment être rendu à un point de non-retour; il avait même été stupide de croire qu'il aurait pu s'en défaire seul. « Pourquoi? » Le simple mot du questionnement de son interlocutrice prit quelques secondes avant de parvenir jusqu'à lui, alors qu'il semblait en proie à des sentiments tout à fait contradictoires, son envie de partir en courant se faisant presque irrésistible. « Pourquoi? Pourquoi j'ai été renvoyé? Pourquoi je suis ici? C'est la même raison. » ajouta-t-il dans un murmure en laissant ses prunelles se poser sur le mur d'en face, en un point invisible.

« C'est l'alcool. » avoua-t-il en un souffle alors qu'il reportait son attention sur elle pour voir sa réaction. Déçue? Choquée? Frustrée? Il ignorait tout de comment elle allait le prendre. Il avait soigné son fils, il avait osé poser un diagnostic alors qu'il était sous l'influence de l'alcool, elle avait toutes les raisons du monde d'être en colère contre lui.
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Message(#) Sujet: Re: « Je suis malade, complètement malade. » « Je suis malade, complètement malade. »   EmptySam 15 Jan 2011 - 19:23

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    FLASHBACK - quelques jours plus tôt ..

    Je ne tourne pas la tête. Je sais qu’il est là, comme un sixième sens, j’ai deviné. Les hommes sont tellement prévisible. Il était en retard, et mon regard c’était ancré aux pendules du restaurant. Prévisible, encore. Je me suis détachée les cheveux, ils tombent sur mes épaules, et ma petite robe blanche courte et asymétrique révèle mes jambes. J’ai tout fais pour être ravissante. Il me rejoint, je pivote sur la gauche, et croise ses pupilles. Il me dévore du regard mais tout son cirque me laisse indifférente. « Alors, nous allons manger? » Un sourire faux étire mes lèvres. « Oui, mais d’abord.. » Il me fixe et comprend enfin « Ah, Liam? Il est en centre de désintox ce pauvre type.. » Je le coupe « Merci de votre coopération.. » Je suis une garce, une vraie garce, je lui accorde mon plus radieux sourire et passe mon chemin. Il ne tente même pas de me rattraper. Je me mord la lèvre, je suis contente de moi.

    FIN DU FLASHBACK



    Mes yeux vagabondent. Je ne m’attarde sur rien en particulier. Je scrute l’horizon, simplement, laissant mes pensées s’en donner à cœur joie, au rythme du battement de mes cils. Je réfléchis. Mes pensées s’entrechoquent sous mon crâne et ne me laissent aucune trêve. Liam est donc en centre de désintoxication. D‘où me vient cette information? Qui est ma source? Un de ces collègues, contre un diner au chandelle. C’est aussi simple que cela. A ce moment, mes yeux, petits écrins azurés s’illuminent.

    Aujourd’hui, je suis face à lui. Il s’affole, comme une bête en cage. Je le regarde attentivement. Il fronce les sourcils. J’attends sa réponse, taciturne. Ses musclent se tendent douloureusement, son visage se crispe. La colère agite et bleuit les veines de son cou. Son bras se soulève, et il passe sa manche sur son front suintant. Je suis mal à l’aise. Notre affrontement muet dur encore un peu plus longtemps. « Pourquoi? Pourquoi j'ai été renvoyé? Pourquoi je suis ici? C'est la même raison. » l’affolement trouve sa voix. La conversation, jusque là privée devient public. Mes pupilles balaient furtivement ces prunelles inquiètes. Que lui arrive-t-il? Son ton est rude, presque agressif. Je tente de cacher mon émotion. «  C’est l’alcool. » l’aveu s’étouffe au fond de sa gorge. La confidence est un peu incomplète, coincée entre son orgueil, sa pudeur, et ses craintes. Je reste impassible. Cette fois, je me garde bien de réagir. Je constate cependant que son état ne s’améliore pas. L’alcool. Cette idée s’enracine dans ma tête. Liam s’agite. Ma gorge se sert, il me fait penser à une bombe à retardement : prête à m'exploser à la figure. A bien y réfléchir, je ne suis dépendante de rien, enfin, c’est que je crois. Il suffoque presque. Je suis légèrement déroutée par son comportement, même si je sais que tout ça est indépendant de sa volonté, mais, n’est-il pas censé être guéri? Il pâlit. Je ne sais plus quoi faire. Notre entrevue prend un tournant que je n’ai pas envisagé. « Liam? Tu veux sortir? » le "Liam" se perd au fond de ma gorge. C’est la première fois que je le tutoies. « Liam? » Je répète son nom, par mimétisme, sans comprendre. Pas de réponse, il reste figé. Je me lève, embarrassée et pousse la porte donnant sur la petite cours. Le vent vient me fouetter le visage : de l’air, enfin. Je tressaillis. Je sens mes poils se hérisser sur mes bras. Un bref sourire se dessine sur mon visage.
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Message(#) Sujet: Re: « Je suis malade, complètement malade. » « Je suis malade, complètement malade. »   EmptyDim 16 Jan 2011 - 1:51

FLASHBACK, 3 janvier 2012
« Je pensais que ça arrêterait. Je pensais que vous deviez m'aider! » À bout de nerf, Liam tentait vraisemblablement de rejeter la faute sur l'infirmière qui venait de pénétrer dans sa chambre alors que la sueur coulait sur son front et que l'état de manque devenait de plus en plus saisissant plus les jours passaient. « Ce serait plus aisé si vous sortiez un peu. Vous avez refusé la plupart de vos visites, ça pourrait vous faire du bien! » « Je n'ai pas envie qu'ils me voient comme ça. » lâcha-t-il dans un souffle sans même un moment d'hésitation. Liam. Le médecin qui ne s'effondrait jamais, l'homme sur qui on pouvait compter, celui qui avait toujours une solution. Que penseraient-ils de lui en le voyant si misérable? « Je pense que vos proches seraient heureux de voir que vous prenez votre vie en mains. » « Peut-être. » Il avait refusé de voir ses parents, spécifiant qu'il n'était plus un petit garçon - et c'était vrai! - et qu'ils n'avaient pas toujours besoin de le surveiller. Bien sûr, ils n'avaient voulu que prendre des nouvelles, inquiets pour la santé mentale - sans doute - de leur unique fils, mais l'esprit déjà malmené après son renvoi et son arrivée en cure de désintoxication n'avait rien voulu entendre. Et ce jour-là, il venait de s'en prendre à l'infirmière, alors que son état n'avait que lui-même pour responsable.

Jamais Liam n'aurait pu penser qu'il accepterait ainsi les visites de plusieurs personnes depuis cette simple discussion. C'est vrai, peut-être que ça l'aiderait de voir des gens au lieu de parler à un mur. Peut-être que ça l'aiderait, de sentir qu'on ne le jugeait pas et qu'on le soutenait. Peut-être... Si tant est qu'ils comprenaient, ce dont Liam doutait fortement. On ne pouvait pas comprendre et espérer se mettre à sa place lorsqu'on ne vivait pas la même chose que lui et malgré l'égoïsme d'une telle pensée, où il affirmait ainsi être un cas à part, seul, personne ne pouvait comprendre. Ses sentiments et ses émotions se bousculaient, son coeur se refermait comme une huître et ce n'était pas facile d'expliquer ce qu'il ressentait. Il avait tenté, pourtant, puisque les séances avec des psychologues étaient le maître mot de ce séjour en cure. Mais il ne savait même plus ce qu'il voulait. Était-il triste face au départ de Panamee, qu'on lui avait demandé? Il n'avait pu qu'hausser les épaules en soupirant légèrement, incapable de réellement décrire ce que son départ lui causait comme chagrin. S'en voulait-il de laisser sa fille? Elle était mieux sans lui, sans doute. Lui qui avait toujours été plutôt optimiste en venait à voir la vie en noir sans que personne n'y puisse rien. Il avait sombré, mais depuis quelques jours, malgré ses malaises qui ne semblaient pas vouloir disparaître, il allait mieux. « Liam? Tu veux sortir? » Il dut faire un effort de concentration surhumain pour porter son attention sur la jeune femme, toujours à ses côtés.

« Liam? » Il acquiesça doucement en se relevant malgré les étourdissements, alors qu'il n'était pas sortit dehors depuis deux semaines. Bien sûr que l'endroit était bien surveillé et que les clôtures décourageaient ceux qui auraient pu vouloir s'échapper. Toutefois, le personnel prenait en considération que la plupart des gens qui étaient là n'étaient pas fous, qu'ils y soient entrés de leur plein gré ou forcés par leur médecin ou l'un des membres de leur famille, et qu'ils avaient une véritable envie de s'en sortir. Or, ils n'étaient pas non plus idiots au point de croire qu'ils veuillent rester là malgré la tentation d'un monde extérieur bien plus interpellant. La drogue. L'alcool. Des tonnes de tabous qui leur faisaient de l'oeil et les incitaient à quitter l'enceinte de l'établissement pour replonger. On pouvait avoir les meilleures résolutions du monde en arrivant, tout n'était que brouillard lorsqu'ils étaient malades au point de quémander un verre de whisky à n'importe qui.

Il rattrapa la jeune femme et soupira de soulagement lorsque la brise vint caresser sa peau, conscient que ce n'était qu'éphémère et que bien vite il retrouverait la sobriété de sa chambre. C'était mieux comme ça de toute façon, parce que Liam faisait partie de ceux qui auraient fait n'importe quoi pour se sentir mieux, quitte à jeter sans scrupules les deux dernières semaines - et tous les efforts qu'il avait fait - aux vidanges. « Je suis heureux que tu sois là. » affirma-t-il en posant son regard sur la silhouette de la jeune femme, qu'il venait d'approcher en glissant délicatement ses doigts sur son bras à elle. Ce geste lui soutira quelques frémissements sans qu'il ne puisse -ou qu'il ne veuille - vraiment dire si c'était le vent ou la proximité qui l'occasionnait. « Ça prouve que tu ne m'en veux pas trop. » Un léger sourire était venu étirer les lèvres de Liam alors qu'il avait posé son regard dans le sien. « Je ne sais pas quand je serai prêt à sortir, Maxine. Mais je ne pourrai pas reprendre ton fils en suivi. Je n'en ai plus le droit. » avoua-t-il en baissant finalement les yeux sous la honte qui l'accablait. Il ne savait pas comment il pourrait faire face aux regards qu'on poserait sur lui, à sa sortie, mais il n'aurait pas le choix.
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Message(#) Sujet: Re: « Je suis malade, complètement malade. » « Je suis malade, complètement malade. »   EmptySam 29 Jan 2011 - 23:08

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- PENSÉES CONFUSES -

Un instant, une vie, un souffle. Son cœur palpite. Il est prit de convulsions. Chaque secondes sont pour lui un véritable châtiment. Depuis combien de temps veillait-il ainsi ? Insomnies. Une existence rythmée par des pleurs et des angoisses. Il a longtemps lutée. Mais aujourd’hui, il sombre. Le comble de la désolation. Son corps est un fardeau, devenu également l’empire de son chagrin. Un instant, une vie, un souffle. Il souffre. Tout lui est étranger. Ses paupières sont closes. Inspiration, expiration. L’air est lourd, il semble étouffer. Il ouvre les yeux. Il peine. Un instant, une vie, un souffle. Le temps s’arrête. Son regard se vide de toute émotion. Troublé. Alcool, médicaments. Cocktail explosif. Sa conscience est en plein délire. Il suffoque. Ses rêves se fanent. La lumière baisse..

Liam, est-ce cet enfer que tu vis, que tu veux vivre? Escomptes-tu que tout ceci n'est qu'un rêve abrupte et éphémère? Non, tu es dépendant. Malade.


    Autour de moi, tout se liquéfie. Je suis troublée, prise de cours par les agissements de Liam. Sa détresse se lit dans ses yeux striés de petites veines rouges. Sous mon crâne, mes pensées se dispersent. Mes sourcils se courbent. Je ne sais pas comment il a pu en arriver là, mais, je tente malgré tout de m’imaginer. Arrivé à un stade, il ne devait plus boire pour être bien, mais surement pour ne plus être mal. La suite est simple, il est devenu dépendant. « Je suis heureux que tu sois là. » Je reste sans réaction, étanche. Rien ne se passe, rien ne sort. Je ne veux pas le bouleverser d’avantage. Le froid s’infiltre sous mon manteau. Le vent souffle à plein poumons, nous prend en chasse, vocifère quelque menace. Je suis un peu nerveuse, frigorifiée, mais heureuse. Il passe son bras autour du mien. « Ça prouve que tu ne m'en veux pas trop. » Je me réfugie dans mon silence. Mes regards évitent consciencieusement le corps suivant le mien. « Je ne sais pas quand je serai prêt à sortir, Maxine. Mais je ne pourrai pas reprendre ton fils en suivi. Je n'en ai plus le droit. » Ma gorge se sert, je coupe enfin son monologue. « Liam, ne t’inquiète pas pour mon fils, pour son suivit, pour ton travail, pense à toi! » Par inadvertance, tandis que je fuis son regard, mes pupilles s’égarent sur l’une des mains de Liam, bleuie par le froid. Instinctivement, je glisse mes doigts à l’intérieur et plonge ce nouvel union dans ma poche. « Ne fous pas ta vie en l’air! » J’exerce une légère pression sur la main de mon ami sans le vouloir. Des rides creuses se dessinent au coin de mes yeux. Ses cils papillonnent, ses pupilles balaient furtivement mes prunelles inquiètes et la moue réprobatrice sur mes lèvres. Il faut qu’il s’en sorte. Voilà ce qui résonne dans mon crâne. Je ne sais pas ce qu’il traverse, je ne peux sans doute pas m’imaginer le cauchemar, calvaire qu’il vit quotidiennement ici. Je fais quelques pas, d’autres, plus lents. Puis je m’arrête et murmure à travers mon écharpe « Je ne suis pas là pour te juger tu sais. » Mon regard balaye la cours d’un œil morne. Je cherche un lieu à l’abris du froid. Un courant d’air soulève ma frange. Mes démonstrations d’affections l’effraie peut-être. Le regret m’étreint, et la culpabilité me fait lâcher prise. Mes deux joues s’empourprent et la honte me fait mettre fin au contact. J'abandonne sa main.
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Message(#) Sujet: Re: « Je suis malade, complètement malade. » « Je suis malade, complètement malade. »   EmptyDim 30 Jan 2011 - 22:15

La journée était froide à Miami, même pour une journée d'hiver. Le froid semblait percer plus aisément les vêtements et la peau de Liam, maintenant que ses sensations étaient décuplées par l'absence d'alcool dans son sang. Une simple chemise aurait suffit, d'ordinaire, mais cette fois, il ressentait l'atmosphère glacée jusqu'au bout de ses doigts et de ses pieds. Il n'avait pas pu s'empêcher de lui faire part de ses doutes, alors qu'il savait à quel point le petit bonhomme de la jeune femme l'aimait bien et que le médecin qu'il avait été était l'un des seuls à pouvoir le calmer rapidement. Or, tout ça se devait d'être derrière lui, maintenant. « Liam, ne t’inquiète pas pour mon fils, pour son suivit, pour ton travail, pense à toi! » Liam avait toujours eu beaucoup de difficulté à ne penser qu'à lui, à sa guérison et rien d'autre. Ce n'était pas pour rien qu'il était entré en cure si tardivement, il y avait toujours quelqu'un qui avait besoin de lui et il ne pouvait pas abandonner ses patients. C'était bel et bien une excuse qu'il se donnait, une excuse pour retarder l'échéance et maintenant qu'il n'avait plus le choix, enfermé entre quatre murs, il passait ses journées entières à penser. Penser. Dormir. Manger. Telles étaient ses trois principales occupations. Il s'ennuyait, tout seul, mais il n'avait pas le courage d'engager une conversation avec un autre patient, préférant macérer seul dans sa chambre. C'était bien ce qu'il méritait de toute façon, non?

Liam ne put accrocher le regard de la jeune femme, alors qu'elle le fuyait volontairement. Il aurait voulu lire dans ses prunelles qu'elle ne lui en voulait pas, qu'elle lui pardonnait cet écart de conduite et pourtant, ce fut ses doigts qui vinrent chercher les siens pour glisser dans la poche de son manteau, Liam étant surpris du geste alors qu'il ne s'était pas attendu à une telle marque d'affection. Il tenta d'attirer son regard dans le sien en se rapprochant légèrement, posant son autre main sur la sienne en gardant néanmoins les yeux baissés. Maxine était un peu plus petite que lui et il aurait dû glisser sa main sous son menton pour qu'elle le regarde dans les yeux, chose qu'il ne fit pas. « Ne fous pas ta vie en l’air! » Ces mots, prononcés alors qu'elle plongeait ses prunelles dans celles de Liam, semblèrent le faire réfléchir alors qu'il glissait son propre regard sur leurs mains enlacées. Il avait fait quelques pas sans pourtant retirer sa main, la douceur de son emprise lui glaçant le coeur. Il ne devait plus jamais rien ressentir et si des frissons le parcouraient, c'était tout simplement parce que la brise le faisait frémir. Rien d'autre. « J'essaie. J'essaie vraiment. » murmura-t-il simplement alors qu'il suivait ses pas dès lors qu'elle s'était avancée un peu plus dans la cour.

« Je ne suis pas là pour te juger tu sais. » Il releva avec douceur les yeux sur elle alors qu'elle lâchait sa main en regardant ailleurs, Liam ne sachant pas comment interpréter la chose. Elle s'était éloignée et il la rattrapa par le bras jusqu'à la forcer à se tourner vers lui, sa main glissant jusqu'à entrelacer de nouveau ses doigts aux siens. Son autre main passa sur sa joue pour replacer ses cheveux, mais n'osa pas quitter la peau si douce de Maxine, comme s'il avait peur de la laisser s'envoler. Les sourcils froncés, il la retenait contre lui, leurs deux corps se touchant presque, jusqu'à ce qu'il laisse sa main pour entourer son visage des siennes, faisant légèrement pression. Leurs souffles se mélangeaient agréablement, leurs visages à quelques centimètres l'un de l'autre. « Alors pourquoi tu es venue? » Elle ne voulait pas le juger, mais quelle était la raison de sa visite, dans ce cas? Pourquoi avait-elle ressentit le besoin de le retrouver alors qu'elle devait savoir qu'il ne désirait voir personne? Ou plutôt ... Qu'il refusait qu'on le voit comme ça? Liam avait toujours représenté l'incarnation de la force mentale; il avait toujours su jongler entre son boulot, ses problèmes personnels et sa famille. Or, il s'écroulait lamentablement et il se sentait honteux de devoir se montrer si démuni, alors que ses mains tremblaient sous le manque d'alcool et que des coups constants semblaient lui marteler le crâne. Il ne la laisserait pas tant qu'elle n'aurait pas dis clairement la raison de sa visite et si la proximité pouvait être gênante entre eux, trop tard.
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Message(#) Sujet: Re: « Je suis malade, complètement malade. » « Je suis malade, complètement malade. »   EmptyLun 31 Jan 2011 - 20:23

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FLASHBACK - quelques mois plus tôt ..

J’attends. Encore une fois, les murs blancs du Baptist Hospital se dressent devant moi. Teagan est assit à mes côtés. La blancheur maladive de sa peau témoigne de son état de fatigue. Je m’inquiète pour lui, et mon ventre se tord un peu plus chaque jour. Cependant, le gamin s’agite à côté de moi. « Tiens toi tranquille s’il te plais. » Que nenni, il lève la voix, agite les bras et se roule par terre. Les autres patients rouspètent, soufflent. « Vous ne pouvez pas le faire taire? » se risque l’un deux. Je m’excuse, courbe les épaules. « Dernière fois, tu te tiens tranquille, ou quand on arrive à la maison, je te supprime tout! ». Rien n’y fait. « Teagan McQueen? » Surprit par l’intonation de cette voix, mon fils s’agrippe à mon pantalon et murmure « Le monsieur il m’appelle pourquoi? » La maladresse syntaxique de cette simple question étire mes lèvres. Je me lève, et entre dans le cabinet du docteur Stanfield. Teagan se calme et s’assoit sur le fauteuil, sans quitter son médecin des yeux. Simple visite de contrôle. Mes yeux se balade un peu partout, et s’attarde sur son bureau pendant qu’il tapote sur son clavier. Mes prunelles accrochent un cadre, une photo, de sa femme et sa fille semble-t-il.

FIN DU FLASHBACK


    « Ne fous pas ta vie en l’air! » J’appuie ma phrase dans l’espoir que cette idée s’amarre à son cerveau. Nos regards se cherchent et se répondent. Veut-il prendre le risque de tout gâcher? Est-il prêt à détruire sa vie, et celles des autres (de ses proches)? Ici, c’est le centre de la dernière chance. En a-t-il seulement conscience? Je ne le quitte pas des yeux. Mes pensées s’égarent -encore une fois- .. Je m’imagine Liam, une fois dehors. Une soirée entre amis, et puis un apéritif. On lui propose un verre, il refuse. Mais un étrange gout amer s’est glissé sous sa langue. Les verres défilent sous ses yeux, le bruit des glaçons, l’odeur de l’anis du Ricard de son voisin d’à côté. « J’essaie. J’essaie vraiment. » Sa voix m’oblige à courber l’échine sous la mélancolie de ses intonations. L’envie me prend de lui glisser au creux de l’oreille qu’essayer ne suffira pas. Pourtant, je me retiens et met fin à mes questionnements. A ce tapage crânien qui m’empêche d’être à ce que je fais. Mes cils papillonnent, je m’éloigne. « Je ne suis pas là pour te juger tu sais.. » Soudain, Liam m’attrape par le bras, brusquement, exalté et je me tourne vers lui. Les yeux dans les yeux, provoquant une étincelle chaude, flambante, brûlante. Il entoure mon visage de ses mains. Un coup de vent, je frissonne. « Alors pourquoi tu es venue? » Son visage est tout près du mien, je sens son souffle sur mes lèvres. Au fond de moi, les braises risquent de s’embraser à nouveau. Sa question me fait perdre le fil de ma pensée, je panique, mes yeux brillent.

    En vérité, je suis venue à la rencontre de Liam sans aucune prétention. Je ne me suis pas posée la question de savoir si il voulait ou non avoir de la compagnie. Sur un coup de tête. Pour qu'il sache qu'il a quelqu'un sur qui compter peut-être. Une épaule sur laquelle se reposer, surement..

    « Pour toi. » C'est un murmure inaudible qui se perche sur mes lèvres. Lèvres que je pince presque instantanément après. Je les cèle, honteuse d'y avoir songer. L'étincelle en provoque d'autres. Il est encore temps de l'éteindre. Je n'ai qu'à souffler dessus, l'étouffer dans sa main, taper du pieds sur les braises. Je dépose un léger baiser sur les lèvres de Liam. Et recule mon visage. C'est là tout le charme d'un baiser. On le sent, le ressent, l'apprécie, le savoure, le condamne, le fuit. On peut exister avec un unique baiser comme celui-ci. Ma bouche quitte celle de Liam. Il ne reste plus que cette sensation. Éphémère, elle ressemble à la buée que notre souffle créer sur les vitres, à la douleur d'un coup assené rapidement et qui ne laisse qu'une entaille, une plaie qui ignore encore qu'elle en est une avant de saigner. Qui a dit qu'un baiser ne pouvait pas guérir ?
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Message(#) Sujet: Re: « Je suis malade, complètement malade. » « Je suis malade, complètement malade. »   EmptyMar 1 Fév 2011 - 6:38

« Pour toi. » La violence de ses paroles le happèrent de plein fouet alors qu'il ignorait encore jusqu'à l'essence même de leur signification. Ça ne voulait rien dire. Vraiment rien! Elle n'avait pas le choix de garder ses prunelles dans les siennes alors qu'il la gardait contre lui, forcée ainsi de lui montrer son trouble alors qu'elle se mordait la lèvre sans vraiment réagir. Il ignorait le sens qu'elle désirait donner à ses mots et il n'avait pas envie de se poser sur la question. Pas maintenant. Elle était tellement belle, là, son visage entre ses doigts, alors qu'elle n'esquissait même pas un geste pour lui échapper. Son visage était nu de toute imperfection et lorsque ses lèvres effleurèrent les siennes dans un baiser à la saveur de liberté, Liam n'eut même pas le temps de réagir qu'elle s'éloignait déjà, les mains de l'alcoolique la laissant s'échapper sans la retenir. Il ne s'écoula que quelques secondes, pendant lesquelles la main de Liam vint caresser la nuque de la jeune femme pour l'attirer de nouveau contre lui, ses lèvres se plaquant sur les siennes avec la fougue qu'il contenait depuis son arrivée ou pire même, depuis leur rencontre. Les yeux clos, sa main glissa avec volupté dans son cou pour la serrer contre lui et lorsqu'il dut mettre fin au baiser en appuyant son front contre le sien, un léger sourire étirait ses lèvres rougies de tant d'impétuosité. Il avait l'impression que sa seule présence suffisait à faire cesser les martèlements dans son crâne, qu'elle pouvait calmer tous ses maux et ses soucis d'un simple murmure. Il ne savait pas ce qu'il ressentait en cet instant précis autre que le désir puisqu'il savait qu'il avait mis une croix sur l'amour et les sentiments profonds dès lors que la porte de la voiture s'était refermée sur Panamee. On souffrait trop à espérer. Il faut dire qu'il ne la connaissait pas beaucoup, non plus, qu'elle n'était pour lui qu'une étrangère.

Le front toujours posé contre le sien alors qu'il refusait de glisser ses prunelles dans les siennes, effrayé de ce qu'il pourrait bien y déceler, ses doigts caressaient habilement et délicatement la base de sa nuque alors que son souffle glissait dans son cou dans l'espoir de la faire frissonner autrement que par le froid. « On devrait avoir ce genre de thérapie plus souvent ... » souffla-t-il au creux de son oreille alors qu'il la libérait de son emprise avec douceur, sa main s'échappant le long de son bras jusqu'à ce qu'il ne coupe complètement le contact physique qui les liait en faisant un pas en arrière. « L'effet pourrait être renversant. » ajouta-t-il en plongeant finalement son regard dans le sien, la détaillant d'un regard encore remplit d'appétence, comme s'il n'en avait pas eu assez. Elle se tenait là, devant lui, alors qu'elle savait qu'elle devrait bientôt partir et qu'il resterait sans doute avec ce goût amère d'inachevé en bouche. Ce n'était pas sa faute, bien sûr, Liam n'avait rien fait pour empêcher ça, au contraire, il l'avait même encouragée dans son élan.

Poussé par une fièvre sauvage qui lui avait fait oublié jusqu'à instaurer une cloison étroite autour de son coeur, il se retrouvait pris entre deux feux, alors qu'il lui aurait bien demandé de rester avec lui un peu plus longtemps, sans savoir toutefois s'ils voyaient tous deux la situation de la même façon. Il ne voulait pas qu'elle en soit déchirée ou blessée, il ne voulait plus blesser personne. Elle l'attirait, c'était irrévocable, et les sensations décuplées et contradictoires qui faisaient rage en lui ne suffisaient pas à l'éloigner, la peur de couler tout au fond si jamais il s'y attachait étant presque négligeable lorsqu'il la comparait à son envie de la voir rester à ses côtés. « J'imagine que ton fils t'attend ... » affirma-t-il en passant une main nerveuse dans ses cheveux, incapable de lui demander expressément de rester. Il préférait ainsi s'appuyer sur un fait qui était vrai en théorie, mais qui était loin de l'être en pratique si elle avait décidé de le faire garder, afin de s'assurer qu'il ne lui tordait pas la main. Bien sûr, seul le ton avec lequel il s'était adressé à elle, empreint de solitude et de déception, pouvait lui faire comprendre qu'il aurait préféré qu'elle n'ait personne à retrouver, pour qu'elle puisse demeurer avec lui encore un peu, si tant est que la jeune femme savait y déceler ce qu'il voulait bien qu'elle y voit.
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Message(#) Sujet: Re: « Je suis malade, complètement malade. » « Je suis malade, complètement malade. »   EmptyMar 1 Fév 2011 - 21:33

« Je suis malade, complètement malade. »   Felici11 « Je suis malade, complètement malade. »   2wfo6l10

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« Pour toi » Ces deux mots n’ont pas beaucoup de sens, c’est vrai. Seulement, c’est sorti impulsivement, le plus naturellement du monde. De là, j’ai senti les prunelles insistantes de Liam se poser sur moi. J’évite son regard, à quoi dois-je me raccrocher pour éviter une explication dont moi-même j’ignore tout? Souhaite-t-il une avoir une explication plus poussé? Que suis-je censée penser? Dire? Ressentir? De la compassion pour Liam? La reconnaissance pour cet intérêt sans borne qu’il me porte? De l’amour pour cet attachement cadenassé sous ses yeux? Aucune idée. Pourquoi suis-je venue jusqu’ici? Par simple intuition. Une envie soudaine que j’ai totalement assouvie. Encore une fois, je devrai m’assurer d’agir par raison plutôt que par instinct. Et finalement, qu’ai-je à perdre? Et me voilà ici. Le visage tout prêt de celui de Liam. Je vois à peine sa main se soulever, rejoindre ma joue. Un baiser, court, bref, mais salvateur. J’en profite alors pour inspirer l’effluve de sa peau. Je suis saisis, mais totalement apaisée par ce doigt froid qui glisse le long de ma nuque. Voilà, je suis venue pour toi Stanfield. Et je ne regrette pas. « On devrait avoir ce genre de thérapie plus souvent ... » , il me glisse cette phrase au creux de l’oreille, dans un souffle et je reconnais l’essence délicate qui s’en échappe. Seulement alors, je me remémore ce baiser, qui me semble déjà si loin. Liam met fin au contact. Il recule, lâche ma main. Laissant le vent s’engouffrer dans mon manteau. Mais bizarrement, je n’ai plus froid. Ma gorge est serrée. Je me sens même obligée d’ôter l’écharpe autour de mon cou. Depuis le début de la journée, c’est la première fois que j’apprécie la brise glacée sur ma peau rougie. J’observe Liam avec attention, mes pupilles dans les siennes. Une moue boudeuse gagne ses lèvres avant qu’il se hasarde à me dire : « « J'imagine que ton fils t'attend ... ». Je prend soin de ne pas le regarder, et souffle « Tu imagines bien.. » Je sens encore mon cœur pulser en ma poitrine, je me sens presque fiévreuse. Mais la mélancolie de ma phrase me fait douter. Mon esprit s’embrume, et je plonge une fois de plus dans mes pensées. Je peux appeler la baby-sitter, lui bredouiller une vieille excuse au bout du fil et profiter de l’instant présent aux côtés de Liam. Je me résigne et me décide à le quitter. Avec habilité, je glisse de nouveau ma main dans la sienne, je me dirige vers la sortie, le trainant derrière moi. J’hésite. L’envie me brûle les lèvres. Je bafouille un au revoir et tourne les talons.

La nuit tombe, mes paupières restent ouvertes. Mes doigts s'emparent de la télécommande. La télévision est éteinte. Je grimpe à l'étage, dans ma chambre, tire les stores, me glisse sous les couvertures. Mes yeux se ferment. Mon corps est immobile, mon esprit enchaîne les montages russes. Liam. Mon corps bascule d'un coté, d'un autre, me positionne sur le dos, de biais, mais Morphée manque sa cible à chaque fois. Je ne dors pas cette nuit là.

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