→ flashback se déroulant le 30 novembre 2011 (un jour avant l'ouragan).
Aujourd'hui n'allait pas être un jour comme les autres. Izzie réfléchissait à quelque chose depuis plusieurs jours déjà, et ce matin, en se réveillant, elle avait du prendre une décision. Pas le genre de décisions faciles qu'on prend tous les jours, comme choisir entre le pain complet ou le pain blanc, les malboro light ou les winston. Non, ça n'avait décidément rien à voir avec tout ça. Elle avait plutôt était confronté à un choix tel que vivre ou mourir sauf que dans son cas, c'était simplement rester ou partir. Elle avait pesé le pour et le contre, trouvant toujours plus de contre, plus de raisons de rester. Après tout, il y avait sa vie à Ocean Grove, il y avait Rhys, Bonnie, sa famille. Mais bien que son cœur la poussait à vouloir rester, son instinct lui donnait de plus en plus envie de partir. Peut-être pas pour toujours, surement pas pour toujours. Au moins pour quelques semaines, un mois au minimum. Elle ne savait pas trop pourquoi, mais elle avait besoin de changer d'air. Pourtant, tout semblait aller pour le mieux actuellement, maintenant que tout était redevenu comme avant avec Rhys et qu'elle était l'heureuse marraine d'une petite Maggie ─ qui grandissait bien rapidement d'ailleurs. Qui plus est, elle avait tellement était déçu par le départ de son meilleur ami plus d'un an plus tôt qu'elle n'arrivait pas à se dire qu'elle pourrait lui faire la même chose. Mais quelque chose n'allait pas, quelque chose lui manquait. Elle n'arrivait pas à trouver quoi, impossible de mettre la main dessus. Malgré qu'elle aurait du être heureuse, elle se sentait vide, incomplète. Après sa réconciliation avec Rhys, elle ne s'était pas sentie pleinement satisfaite. Elle espérait que quelque chose se passe, elle avait besoin de plus, mais elle ne comprenait pas ce qui semblait évident, ou du moins, elle ne voulait pas comprendre.
Elle avait donc choisit de suivre son instinct, elle devait partir. Aujourd'hui, le plus tôt possible. Elle ne voulait pas prendre le risque de changer d'avis maintenant qu'elle s'était finalement décidée. Elle ne pouvait pas non plus aller dire au revoir à Rhys, elle allait devoir l'abandonner de la même façon qu'il l'avait abandonné un an auparavant. A présent, elle comprenait ce qu'il avait du ressentir, bien qu'elle ne fuyait surement pas les mêmes choses que lui. La seule personne à qui elle pouvait rendre visite, c'était Bonnie. Elle savait que sa meilleure amie ne la jugerait pas, ou au moins, ne l'empêcherait pas de partir. De la même façon qu'Izzie avait soutenu Bonnie quand cette dernière n'avait pas su gérer la situation avec Caleb pendant l'été, Bonnie serait présente pour la jolie blonde dans n'importe quelle situation. Izzie était d'ailleurs persuadée que si un jour elle débarquait chez les Varnham-Whealer avec un cadavre à cacher, elle pourrait compter sur son amie. Bien entendu, ce n'était pas dans ses projets futurs, mais on ne sait jamais. Après s'être douchée, habillée et avoir préparé un petit sac de voyage avec le stricte nécessaire pour les premiers jours ─ deux tenues de rechange, sa trousse de toilettes, de l'argent, un couteau-suisse, etc ─ la jeune femme était donc partie en direction de chez Bonnie. Comme elle l'avait prévu à cette heure-ci de la journée, son amie était chez elle. Et comme elle l'avait prévu, son amie fut très compréhensive, bien que ce fût évident qu'elle ne voulait pas qu'Izzie parte. Mais elle se savait impuissante face à cette décision et elle n'était pas en mesure de l'en empêcher. Elle se contenta donc de la serrer fort dans ses bras et après quelques phrases remplies d'émotions, Izzie s'empressa de partir, ne voulant pas transformer ça en des adieux émouvants. Ce n'était qu'un au revoir, elle reviendrait.
A présent, Izzie se trouvait dans le hall de la gare de Miami, debout devant le grand panneau qui affichait les trains au départ. Elle lisait la liste qui s'étalait sous ses yeux, sentant son corps fébrile, gagné par une excitation qui la poussait à faire ça rapidement pour ne plus y penser. Elle réfléchissait, voyant de nombreuses possibilités devant elle. Atlanta, Austin, New York, Chicago... Elle pouvait aller où elle voulait, il lui suffisait juste de faire un nouveau choix. Elle réfléchit quelques minutes puis finit par fermer les yeux. Elle leva doucement sa main et pointa son doigt vers un endroit du panneau d'affichage. Laisser faire le hasard pouvait être tellement libérateur parfois. C'était d'ailleurs ce qu'elle ressentait en ce moment, la liberté de n'avoir pas à choisir raisonnablement, de laisser décider le destin pour une fois. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, son index pointait de façon tremblante un point quelque part entre la ligne qui annonçait le train pour Atlanta et celle pour le train à destination de Wilmington. Elle soupira, sentant que le destin n'était vraiment pas de son côté aujourd'hui et qu'elle allait devoir prendre toutes ses décisions comme une grande. Elle se retourna alors pour trouver un guichet et soudainement, comme dans un rêve, ses yeux croisèrent le regard plus que familier du jeune Blythe. Finalement, c'était comme si le destin était parfaitement à sa place, au bon endroit, au bon moment.
Dernière édition par Isobel Reynolds le Dim 5 Déc 2010 - 20:11, édité 1 fois
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(#) Sujet: Re: « say it and i'm yours. » Dim 5 Déc 2010 - 2:08
Lorsque son téléphone retentit pour la première fois, Rhys loupa l'appel. Assis sur sa véranda, il profitait des timides rayons du soleil pour lire un manuel de mécanique avancée censé lui fournir les réponses qu'il n'arrivait pas à avoir concernant sa propre voiture tombée en panne. Il n'avait donc pas entendu son portable abandonné à l'intérieur sur le sofa de la salle de séjour. Heureusement pour lui, Glutton servit de relais et vint japper avec une telle force autour de lui que Rhys fut obligé de détourner ses yeux de son livre et de poser un regard interrogateur sur l'animal. Ce dernier, fort de la satisfaction d'avoir attiré l'attention de son maitre, le guida à l'intérieur juste à temps pour le second appel. Se précipitant sur le téléphone, le jeune homme réussit à décrocher à la dernière sonnerie avant que son interlocuteur (interlocutrice en l'occurrence) ne tombe sur le répondeur. La voix qu'il entendit alors le surpris et il dut prendre sur lui pour ne pas souffler une remarque ironique sur les raisons d'un tel appel ; en effet, le ton de Bonnie Whealer au bout du fil ne semblait pas enclin à la plaisanterie, tout au contraire. En quelques minutes, elle lui confia qu'Isobel était passée la voir pour lui annoncer son départ et qu'elle était, à l'heure qu'il est, déjà à la gare principale de Miami. Abasourdi par une telle nouvelle, Rhys resta bouche bée pendant de longues secondes avant de se décider à remercier Bonnie et de raccrocher, partagé entre l'incompréhension et une franche colère. Comment pouvait-elle s'enfuir ainsi après tous les reproches qu'elle lui avait fait sur son propre départ deux ans auparavant ? Quelles raisons la poussaient à partir sans le tenir au courant, sans même lui dire au revoir ? Où pensait-elle aller ? Irrité, il tourna en rond pendant quelques minutes avant de prendre sa décision : elle allait peut-être partir de Miami aujourd'hui, mais il n'allait certainement pas rester ici les bras croisés. Elle allait devoir se confronter à lui, qu'elle le veuille ou non. Il l'avait déjà perdu une fois, il était hors de question que cela se reproduise. Sifflant son chien, Rhys sortit en trombe de la maison de Cassandre et descendit Apple Road d'un pas pressant. Sa voiture hors service depuis quelques jours n'allait pas le mener très loin et il était urgent pour lui de trouver une voiture de rechange. Arrivant devant la maison de Luke Oneil, un vieil homme que Rhys connaissait bien, le jeune homme n'eut même pas à donner ses raisons pour que l'homme lui tente son trousseau de clefs. C'était ça aussi d'avoir le bonheur d'avoir grandit à Ocean Grove sous les yeux de plusieurs généreux chrétiens. « Généreux » mais capricieux ; ainsi Rhys n'eut pas le droit de faire monter son chien dans le véhicule. N'ayant clairement pas le temps de polémiquer (de toute façon, il aurait été assez délicat de faire monter Glutton dans une voiture aussi petite), le jeune homme abandonna son chien aux soins du vieillard et grimpa dans le véhicule. En une vingtaine de minutes, il arriva à la gare et parka le véhicule de manière approximative à proximité de l'entrée principale. Il n'avait aucune idée de si Izzie était déjà partie ou non, il ne savait même pas dans quelle direction chercher mais il était bel et bien là, se faufilant parmi les voyageurs out juste arrivés et en partance, sans bagage mais porté par une troublante intuition. Il s'égara durant cinq minutes mais finit enfin par apercevoir le visage familier de son amie et instantanément, il sentit son pouls battre la chamade alors qu'il aurait du, au contraire, être soulagé. C'était comme s'il sentait que le plus dur était à venir. La trouver était une chose, la convaincre de rester – de ne pas le quitter – était autre chose. Lorsque son regard croisa le sien, Rhys prit une profonde inspiration avant d'arriver à sa hauteur. Il était un peu essoufflé pour s'être autant dépêché mais ses idées étaient claires et son regard franc lorsqu'il se présenta à elle. Il jeta un coup d'œil dur à la valise posée aux pieds de la jeune femme avant de reporter son regard émeraude sur elle. Rhys n'était pas connu pour son tact mais Izzie y était habituée ; et puis, ce n'était pas exactement comme s'il avait le temps de passer par quatre chemins alors que justement, le chemin d'Izzie était sur le point de quitter le sien. « Tu comptais partir sans m'avertir ? J'suis passé par là, j'ai testé et je ne peux que te déconseiller. Parce que quand tu reviens, tu n'es pas sûre de retrouver les gens comme tu les avais laissés ... » Sa voix n'était même pas agressive. D'avantage soucieuse et concernée que menaçante. Il s'agissait de toute évidence d'un témoignage très personnel mais qu'il espérait commun à leur histoire. En effet, leur relation fut particulièrement affectée par son propre départ et il craignait que réitérer cette erreur ne condamne définitivement ce qu'il y avait entre eux. Rhys fit un pas vers elle mais sans oser la toucher, ajouta d'une voix plus basse, presque en une supplication. « Ne me fais pas ça. Ne nous fais pas ça. » Le « nous » qualifiait bien sûr elle et lui qui, même brouillon et instable était bien présent, indéniable comme le nez au milieu de la figure. Ils pouvaient tourner autour du pot et feinter de ne pas voir l'importance de ce qui les liait, c'était bel et bien là, les tenant ligotés l'un à l'autre depuis des années.
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(#) Sujet: Re: « say it and i'm yours. » Jeu 9 Déc 2010 - 21:34
Au moment même où le regard de la jeune femme croisa celui de son meilleur ami, elle su que sa résolution de partir allait devenir de plus en plus faible à chaque minutes qu'elle passerait en compagnie de Rhys. C'était d'ailleurs pour ça qu'elle n'avait pas eu la force d'aller lui dire au revoir. Elle savait très bien ce qui se passerait dans ces cas-là. Elle était consciente de cette influence inexplicable que le jeune homme pouvait avoir sur elle ou de sa réciproque qui s'effectuait tout aussi bien dans l'autre sens. Pour une fois, elle avait espéré échapper à ça et au regard de Rhys qui la faisait se sentir instantanément coupable, même quand elle n'était pas en tord. Bien entendu, elle essayait souvent de cacher à Rhys qu'il pouvait avoir un certain pouvoir sur elle, mais elle savait qu'il l'avait probablement déjà remarqué pour une situation quelconque. Aujourd'hui pourtant, ce n'était pas une situation qu'on aurait pu qualifier de quelconque. Loin de là. Les futurs évènements risquaient d'être décisifs et l'arrivée de Rhys semblait marquer un tournant des plus inattendus.
Contradictoirement, Izzie était soulagé et en même temps inquiète de devoir intégrer Rhys dans le tableau actuel. Il était surement la seule personne qui pouvait avoir une chance de la faire rester ici. Bien qu'elle souhaitait partir pour le moment, l'idée de rester en compagnie de Rhys était tout aussi séduisante, si ce n'est plus. Mais si elle décidait de rester, elle prenait aussi le risque de devoir revivre la même situation dans une, deux ou trois semaines. Si elle ne partait pas aujourd'hui et que les choses restaient pareilles, rien ne lui assurait qu'elle n'aurait pas moins envie de s'en aller après. Elle soupira en essayant de réfléchir à tout ça jusqu'au moment où Rhys finit par franchir la distance qui les séparait pour se retrouver en face d'elle. C'est ainsi qu'ils ne furent plus que tous les deux, deux êtres qui semblaient avoir soudainement oublié l'existence du monde extérieur et de la foule qui les entourait. Izzie fixa son meilleur ami quelques instants, espérant pouvoir s'en tenir à un regard plutôt qu'à des paroles, attendant qu'il lui fasse ses reproches. « Tu comptais partir sans m'avertir ? J'suis passé par là, j'ai testé et je ne peux que te déconseiller. Parce que quand tu reviens, tu n'es pas sûre de retrouver les gens comme tu les avais laissés ... » En entendant sa première question, la jeune femme baissa les yeux et se mordit la lèvre inférieure avant de relever la tête, prête à entendre la suite. Elle n'approuvait pas ce qu'il lui disait, même si les deux jeunes gens avaient déjà traversé ça. Les choses entre eux avaient finit par s'arranger avec du temps et des sacrifices mutuels. Elle avait confiance en eux, en leur amitié, plus qu'elle n'aurait pu l'imaginer elle-même.
« Avec tout ce que nous avons traversé ensemble Rhys, je crois que tu seras toujours là pour moi, quoi qu'il arrive. Et je pense que tu le sais aussi bien que moi, quoi que tu en dises. »
Elle avait dit ça d'une voix faible, mais elle était convaincue de ce qu'elle venait de lui répondre. Cela n'avait rien à voir avec le fait qu'elle parte ou pas, elle était simplement persuadé qu'elle pourrait toujours compter sur Rhys et vice-versa, quoi qu'il se passe entre eux. Après tout, il lui avait déjà dit qu'il serait toujours là pour veiller sur elle. Cela semblait être le genre de promesse qu'on brisait difficilement, non ? Izzie lui adressa un petit sourire, pour appuyer ses paroles mais aussi parce qu'elle était quand même heureuse de le voir. Maintenant qu'il était auprès d'elle, tout semblait plus clair et plus compliqué à la fois. Elle espérait qu'il la laisserait partir en douceur, qu'il n'y aurait pas d'adieux déchirants. Elle ne voulait pas qu'ils se quittent de façon brutale, elle ne pourrait jamais partir la conscience tranquille dans ce cas-là. Oui, à ce moment précis, la jeune femme envisageait toujours de partir. Elle pensait pouvoir faire comprendre à Rhys que la meilleur solution était de la laisser s'en aller, que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Ainsi, ils pourraient commencer à vivre leur vie chacun de leur côté et arrêter de se faire du mal involontairement. En pensant à ça, Izzie se sentit faible l'instant de quelques secondes et il ne fallait plus qu'elle tarde à dire au revoir à Rhys si elle voulait vraiment partir. C'est à cet instant que son meilleur ami choisit de s'avancer un peu plus vers elle pour parler à nouveau, avec une voix plus basse cette fois. « Ne me fais pas ça. Ne nous fais pas ça. » Izzie sentait que le regard de Rhys cherchait le sien mais elle ne pouvait pas lever les yeux vers lui, pas maintenant. Elle n'aurait jamais pensé que ce serait aussi dur de faire ça, et à ce moment plus que jamais, elle comprenait pourquoi le jeune homme n'était pas venu lui dire au revoir lorsqu'il était parti un an et demi auparavant. Elle ne supportait pas son ton suppliant, son regard qui la pénétrait et ses paroles qui signifiaient beaucoup trop de choses pour elle. Elle releva la tête, prête à l'affronter.
« Rhys, tu ne comprends pas. Si je fais ça, c'est pour nous justement. Je... je n'arrive plus à gérer cette situation, j'ai besoin de plus et je sais que je ne devrais pas. Je ne veux pas ressentir ça, pas encore une fois. Je ne veux pas avoir peur. »
Elle le regarda avec insistance, sentant qu'elle s'avançait sur un chemin périlleux. Comme toujours, elle ne disait rien explicitement mais n'importe quel idiot aurait compris le sujet de leur conversation. Pourtant, elle ne voulait pas que Rhys comprenne, elle n'avait pas envie de le voir partir sur ce sujet. Elle avait dit ce qu'elle avait à dire, mais elle ne souhaitait pas qu'il réponde à ça. Peut-être qu'elle avait peur de ce qu'il pourrait dire, oui, peut-être. Elle soupira faiblement, elle aurait voulu prendre les mains du jeune homme et les serrer très fort, mais elle avait peur que ça n'arrange pas la situation. « Laisse moi partir, je t'en prie. » se contenta-t-elle de demander, suppliante à son tour.
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(#) Sujet: Re: « say it and i'm yours. » Dim 12 Déc 2010 - 21:37
Rhys aurait terriblement voulu qu'Izzie relève ses yeux vers lui pendant qu'il parlait ne serait-ce qu'une seule fois parce qu'il savait que s'il arrivait à obtenir un regard de sa part, il réussirait à la convaincre de rester à Ocean Grove. Malheureusement, lorsqu'il finit par obtenir ce qu'il désirait, il fut navré de découvrir la détermination de la jeune femme à partir, quitte à l'abandonner lui aussi dans le lot de choses qu'elle comptait laisser derrière elle. Ses paroles étaient pour le moins floues mais Rhys comprit tout de suite où elle voulait en venir. « … De plus. » souffla-t-il plus pour lui qu'autre chose, les sourcils froncés et le regard perdu dans celui d'Izzie. Il comprenait où elle voulait en venir précisément parce qu'il ressentait la même chose. La dispute qu'ils eurent quelques semaines plus tôt n'avait pas brisé leur amitié, au contraire, elle avait aidé à soulever un autre point plus crucial, celui de leur affection mutuelle. Depuis toujours les deux jeunes gens ressentaient des sentiments l'un pour l'autre dépassant considérablement ce qu'il est raisonnable entre deux amis. Ils mirent un temps cela sur le compte de l'attirance purement physique mais plus les années passèrent, plus ils réalisèrent chacun de leur côté, qu'il y avait autre chose. Ils ne se l'étaient jamais vraiment avoués mais ils savaient tous les deux qu'il s'agissait de sentiments partagés mais la peur, le risque d'emprunter cette route cabossée, au péril de leur amitié, les avait forcé à rester en retrait. Ils tenaient bien trop l'un à l'autre pour prendre le risque de tout anéantir et jusqu'ici, il semblait que la solution « ne rien faire pour ne rien regretter » fonctionnait plutôt bien. Mais aujourd'hui, il était évident que ne rien faire serait précisément la plus grosse des erreurs et entraînerait le plus gros des regrets. Lorsqu'elle en vint à le supplier de la laisser partir, Rhys se redressa comme s'il venait d'être victime d'un électrochoc. Tout était si concret que ç'en était déstabilisant. Son ton las, son visage torturé par la difficulté du moment, tout cela le transperçait et le mettait dans un état d'extrême fébrilité. Comme l'homme qu'il était, évidemment cette sensation n'entraîna pas l'abdication mais bien entendu la révolte et le besoin d'agir. Il prenait conscience que s'il n'agissait pas maintenant, il n'aurait jamais d'autre occasion de le faire. Son regard qui aurait du flancher, ses épaules qui auraient du s'affaisser eurent une toute autre réaction. Ses yeux émeraudes devinrent intenses, ses traits gagnèrent en assurance en une fraction de seconde et son dos se redressa, déployant sa carrure qui avait fléchit sous le stress. Sans se donner le droit à une seconde réflexion, il fit un pas vers Isobel, attrapa son bras pour l'attirer vers lui et l'embrassa. D'un baiser épris, énergique et désespéré. Le goût de ses lèvres étaient une réjouissance et lui donnait des ailes. Il n'y avait que lorsqu'il était aussi proche d'elle qu'il savait parfaitement ce qu'il voulait. Leurs lèvres restèrent longuement enlacées dans ce qui aurait pu paraître aux yeux extérieurs comme un triste dernier baiser d'adieu mais c'était l'inverse dont il était question. Il s'agissait de retrouvailles. Lorsque Rhys dut détacher ses lèvres de celles d'Izzie pour reprendre son souffle, il ne manqua pas une seconde pour lui murmurer, le souffle court, tenant son visage encadré entre ses mains. « Tu ne partiras pas, pas sans moi. » Il se pinça les lèvres avant de prendre une profonde inspiration, le front collé contre celui d'Izzie. C'était du quitte ou double, mais intuitivement, il savait qu'il devait le faire quand même. Il décolla son visage du sien mais garda ses mains au niveau des joues d'Isobel, pour être certain de garder toute son attention mais surtout, parce qu'il avait besoin d'avoir son visage en seul décor pour lui insuffler assez de courage pour ce qu'il s'apprêtait à dire. « Marions-nous. Ici ou à Acapulco, je m'en fiche mais je veux être avec toi. J'en ai assez de nos séparations, j'ai besoin de toi et j'en aurais toujours besoin. » Il craignait que son passé d'éternel ado, incapable de prendre une décision réfléchie, la laisse sceptique mais il avait aussi terriblement foi en elle pour savoir qu'elle détecterait à quel point il était sérieux et à quel point il était prêt à s'engager envers elle. Tendu, angoissé à l'idée qu'elle puisse refuser, le regard de Rhys ne perdait pourtant rien de sa superbe et de sa détermination. Si elle devait dire non, elle devrait s'y prendre avec courage car il n'allait pas être aisé de le récupérer après ça. Un oui et ils seraient à jamais ensemble, un non et ils disparaitraient de la vie l'un de l'autre.
Isobel Blythe
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(#) Sujet: Re: « say it and i'm yours. » Mer 15 Déc 2010 - 22:04
En le suppliant de cette façon, Isobel espérait marquer le point de non-retour, que c'était à ce moment que Rhys allait prendre conscience que c'était la meilleure chose à faire, qu'ils s'épanouiraient mieux s'ils étaient éloignés l'un de l'autre. Cette solution lui paraissait radicale et dénuée de toutes propriétés bienfaitrices à ce moment précis, et elle se doutait que les prochains jours loin de tout, loin du jeune homme, seraient probablement encore plus douloureux que ces adieux qu'elle avait tant essayé de repousser. Pourtant, il lui semblait ne pas y avoir de meilleures solutions. Ou plutôt, pas de solution plus facile. En effet, elle était prête à tout quitter pour ne pas avoir à assumer ses sentiments. Peut-être avait-elle peur que ce qu'elle ressentait ne soit pas partagé par le jeune homme. Elle s'était déjà rendu compte de certaines émotions qu'il semblait ressentir à son égard, mais elle n'osait pas imaginer que c'était aussi fort que ce qu'elle éprouvait pour lui. Non, décidément, elle ne pouvait pas se dire que Rhys avait été aussi faible qu'elle en faisant les mêmes erreurs, en laissant des sentiments interdits s'immiscer petit à petit dans leur amitié.
Mais aujourd'hui, cela semblait de plus en plus évident qu'il s'agissait de sentiments partagés. Rhys était là, dans cette gare, dans l'unique but de la retenir à Ocean Grove, de la garder près de lui. Il ne voulait pas la perdre, ni perdre leur amitié, certes. Mais il n'y avait pas que cet enjeu à ses yeux, et cela se voyait clairement à présent. Il était soudain pris d'une détermination jusqu'alors inconnue alors qu'il aurait du abdiquer et la laisser partir. Izzie sentit que la bataille finale allait se jouer entre eux, et que, si c'était lui qui gagnait, elle resterait. Tandis que ses propres yeux se perdaient dans le regard devenu intense du jeune homme, elle comprit ses intentions au moment même où il fit un pas vers elle. Alors, il lui attrapa le bras avec douceur et fermeté et vint emprisonner ses lèvres dans un souffle qui se mêla à celui de la jolie blonde. Ce baiser n'avait pas le goût amer d'un adieu. Izzie ne comprenait pas encore de quoi il s'agissait, mais elle ne se laissa pas le temps d'y réfléchir, profitant pleinement de l'instant présent. Elle n'avait pas embrassé le jeune homme depuis très longtemps, trop même. Pendant quelques secondes, elle en oublia le contexte et se laissa juste aller, répondant au baiser avec une ardeur nouvelle. Lorsqu'elle sentit les lèvres de Rhys se détacher des siennes, la réalité la frappa de plein fouet et elle fut un instant perdu, ne sachant plus ce qu'elle devait faire ou comment devait-elle interpréter ce qui venait tout juste de se passer. Il y avait les mains de Rhys qu'elle sentait brûlantes sur ses joues, il y avait le front du jeune homme collé contre le sien. Puis il y eut ses paroles, prononcé sans hésitation, semblant sortir tout droit d'un rêve. Depuis le début, elle espérait que Rhys décide de partir avec elle à l'aventure, une nouvelle fois. Elle n'y croyait pas vraiment, mais elle aimait bien cette alternative qui s'offrait à eux. Et voilà qu'il avait réellement l'intention de ne pas la quitter, de partir avec elle s'il le fallait. Elle voulut répondre, lui dire que tout était réglé alors et qu'ils n'avaient qu'à partir sur le champ quand il ouvrit la bouche pour parler à nouveau. « Marions-nous. Ici ou à Acapulco, je m'en fiche mais je veux être avec toi. J'en ai assez de nos séparations, j'ai besoin de toi et j'en aurais toujours besoin. » La jeune fille cligna des yeux, ne lâchant pas le regard de Rhys, essayant de réaliser ce qu'elle venait d'entendre. Elle savait qu'il ne se permettrait pas de rigoler avec ça, pas dans un tel moment. Et c'est ce qui lui fit peur, l'espace d'un instant. Il était sérieux, cela voulait dire qu'il souhaitait s'engager pour le reste de sa vie avec elle. Et pourtant, il savait à quel point elle était spéciale, à quel point elle pouvait être destructrice envers elle-même ou les autres, qu'elle était presque sauvage parfois, insouciante. Il savait dans quoi il se lançait, et il le faisait quand même. Elle le regardait, les yeux légèrement brillants. Elle n'avait jamais pensé au mariage, encore moins à se marier à son âge. Mais au final, si ce n'était pas le mariage, ils se seraient probablement mis ensemble et puis, dans quelques mois ou un an, Rhys aurait finit par lui faire sa demande. Maintenant qu'elle y pensait, elle ne voyait pas à quoi ça servait d'attendre alors qu'il pouvait le faire maintenant.
« D'accord. Faisons-le, marions-nous. Le plus tôt possible de préférence. » Elle commençait à sourire, le souffle un peu court. « Ne m'emmènes pas à Vegas s'il te plaît. Ni à Acapulco, si ça ne te dérange pas... On pourra toujours y aller pour notre lune de miel si tu y tiens vraiment! »
Isobel souriait, se détendant peu à peu. Il lui était difficile de rester dans une atmosphère si intense, et elle avait mille et une raisons de sourire à présent. Elle allait se marier à Rhys. Si on lui avait dit ça quelques heures plus tôt, elle n'y aurait jamais cru. Elle, Isobel Reynolds, allait devenir Mme Blythe dans la journée. Cela ne lui ressemblait pas. Mais en réalité, c'était tout eux. Impulsifs, passionnés. Vivant dans un monde où on demandait quelqu'un en mariage avant de prononcer les trois mots fatidiques. Et ils allaient enfin pouvoir être heureux. Ensemble.
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(#) Sujet: Re: « say it and i'm yours. » Mer 29 Déc 2010 - 23:29
Le temps que prit Izzie avant de lui répondre lui sembla aussi longtemps que l'éternité. Bien sûr, croire qu'elle lui répondrait du tac-o-tac était idiot mais il ne pouvait s'empêcher de sentir la nervosité et l'inquiétude grimper en lui au fil des secondes qui s'échappaient. Il la tenait toujours mais à présent au niveau des bras, comme s'il souhaitait la garder près de lui mais en même temps éviter de lui mettre une quelconque pression. Même s'il avait terriblement envie qu'elle réponde positivement, il était hors de question qu'elle le fasse par pitié pour lui ou par crainte de ses réactions. Puis enfin, son « d'accord » retentit et sonna aux oreilles de Rhys comme la plus belle des bénédictions. Il eut le souffle court un instant et fit de son mieux pour garder son calme tandis qu'un immense sourire venait élire domicile sur ses lèvres jusqu'alors tremblantes sous la pression. Elle acceptait. Isobel Reynolds acceptait de devenir sa femme et ce, dès maintenant. Si la demoiselle n'avait eu de cesse de l'impressionner depuis qu'ils se connaissaient, cette fois-ci était définitivement la plus grosse – et de loin la plus belle – surprise qu'elle lui ai jamais fait. Il acquiesça en riant à chaque mot qu'elle prononçait. Pas de Vegas ni d'Acapulco, il pouvait sans problème faire ces concessions. Il la prit alors dans ses bras et tandis qu'il s'empressa de l'embrasser à nouveau, il la souleva du sol et tourna sur place avec elle. Il l'aurait bien transporté lui-même jusqu'à leur église mais il sentit rapidement des pairs d'yeux curieux et suspects se poser sur eux. A contre cœur, il reposa alors la jeune femme et prit sa main gauche entre ses deux paumes comme s'il s'agissait d'un moineau à peine sorti de son nid. Il avait toujours la respiration rapide mais son regard était vif et son teint rosé par le bonheur que lui procurait ce moment. « J'espère que tu pardonneras l'absence de l'alliance … » Il se pencha vers elle et chuchota en ne la quittant pas des yeux. « Mais je te promets de t'offrir la bague de tes rêves. Du moins, dès qu'on aura trouvé une bijouterie qui accepte les cartes bleues dans le bled où on atterrira probablement. » Il esquissa un sourire et se mordilla la lèvre inférieure, se retenant visiblement de l'embrasser encore et encore. Cela faisait tellement longtemps qu'il attendait le jour où il aurait de nouveau le droit de goûter à ses lèvres que maintenant, il semblait incapable de s'en priver surtout qu'à présent, il l'avait pour lui tout seul. Des pieds à la tête elle allait devenir sienne mais plus encore, c'était son cœur qui allait lui appartenir. Aucun événement, aucune personne, aucun doute ne viendraient plus jamais s'immiscer entre eux. Rhys n'avait jamais osé rêver un mariage ; ils étaient déjà incapable de se mettre officiellement en couple alors l'union devant un révérend semblait plutôt improbable. Et pourtant, une fois de plus, ils prouvaient que rien ne pouvait les arrêter et qu'ils ne comptaient pas suivre les routes qui semblaient être tracées pour eux. Finalement, il relâcha sa main, ramassa la valise d'Isobel abandonnée au sol pour non pas aller la ranger dans le coffre de sa voiture, mais bel et bien pour prendre la route avec. Toujours aussi radieux, il passa son bras libre autour des épaules d'Izzie et lui vola un nouveau baiser mais cette fois-ci plus bref mais pas pour autant moins intense que les premiers, loin de là. Une fois qu'il libéra ses lèvres, il lui demanda avec malice, visiblement lui-même très enthousiaste par ses propres mots. « Madame Blythe-en-devenir souhaite formuler ses vœux où, alors ? » Peu importe l'endroit qu'elle choisirait, tant qu'il y avait une église protestante, même minuscule, dans le coin, Rhys pourrait la suivre jusqu'au bout du monde. Même l'absence de Glutton à ses côtés ne le freinait pas : bien sûr, il était triste à l'idée de se dire que l'animal ne serait pas auprès de lui le jour le plus important de sa vie mais il était hors de question qu'il fasse demi-tour. Isobel ne le suivrait probablement pas dans cette démarche, de toute manière, et il ne voulait pas prendre le risque de la perdre maintenant. Et puis, il ressentait cet étrange pressentiment qu'ils feraient mieux de s'en aller immédiatement, de ne pas retarder d'avantage ce départ improvisé. Il n'aurait pas su mettre le doigt précisément sur ce qui le titillait mais il sentait qu'il devait suivre Isobel dans son désir de quitter la ville aujourd'hui.
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(#) Sujet: Re: « say it and i'm yours. » Dim 30 Jan 2011 - 21:50
Izzie ne s'était probablement jamais imaginé dans cette situation. Le tout semblait tout droit sortir d'un autre monde où tout se passait différemment. Après tout, c'était quand même elle, Isobel, qui venait d'accepter la demande en mariage de Rhys, son meilleur ami. On était donc bien à mille lieux des sentiments refoulés et de l'éloignement qu'avait connu les deux amants ces derniers temps. Aujourd'hui, ils étaient juste près à s'embarquer dans une toute nouvelle aventure. L'inconnu. Un changement total qui les mènerait vers une vie de mari et femme alors qu'ils n'avaient pourtant jamais été un simple couple. Étrange, c'est le mot oui. Mais toujours fidèles à eux-mêmes. Et aussi bizarre que cela puisse paraître, Izzie était à présent terriblement excité à l'idée de ce qui les attendait. Elle ne tenait littéralement plus sur place étant donné que Rhys était actuellement entrain de la soulevait du sol. Elle rigolait en même temps que le jeune homme tournait. Tout allait devenir différent à présent, mais peut-être qu'ils avaient enfin trouvé la solution à leurs problèmes. Cette idée était extrêmement agréable. Pour être heureuse, Izzie n'avait pas besoin d'un grand mariage avec une belle robe blanche, en compagnie de sa famille et ses amis. Maintenant que Rhys lui avait fait sa proposition ─ dans un lieu pas vraiment réputé pour son romantisme ─ elle avait seulement besoin de lui et d'un endroit à eux. Même l'idée de ne pas avoir de vraie alliance ne pouvait l'arrêter dans ses intentions. Ils n'avaient pas besoin de tout ça. Elle était aussi pressée que le jeune homme et désirait ardemment quitter la ville sur le champs. Lorsqu'il lui demanda où est-ce qu'elle souhaitait qu'ils se marient, elle se calma un peu pour réfléchir. Elle ne pouvait pas décider de les faire aller n'importe où, il s'agissait tout de même de leur mariage. Comme elle le lui avait dit, elle n'avait pas envie de s'enfuir à Las Vegas, ça lui paraissait trop cliché et ça ne leur correspondait pas. Dire le mot fatidique devant Elvis ne l'avait jamais intéressé plus que ça. Mais alors, où ? Elle voulait un endroit qui avait une histoire, qui leur rappellerait quelque chose, un endroit symbolique. En temps normal, ce genre de choses aurait été plutôt difficile à trouver. Pourtant, après quelques instants de réflexion, elle sut qu'elle connaissait l'endroit parfait.
« Il faut qu'on aille dans le Tennessee. Rhys semblait perplexe, attendant qu'elle développe son idée. « Tu te rappelles de notre road trip, il y a quelques années ? On s'était retrouvé dans ce grand parc, près des montagnes et d'une rivière, on avait dormi dans un chalet avec un couple de jeunes mariés. C'était à Sevierville, dans le Tennessee. Las Vegas en pleine nature. C'est là-bas que je veux aller, si ça te convient. »
A présent qu'elle lui en parlait, elle se remémorait ce couple de jeunes mariés qui leur avait raconté leur mariage au bord de la rivière. Ils s'étaient baladés dans le parc avec Rhys, et l'endroit était absolument magnifique. Si elle ne se trompait pas, on y célébrait souvent des mariages, il y avait donc de grandes chances pour que Rhys et elle puissent formuler leurs voeux là-bas. Elle sourit à cette idée, espérant qu'elle plairait au jeune homme aussi. Dans quelques heures, ils pourraient y être, au bord de cette rivière avec un homme de foi à leur côté. Cette image qui d'ordinaire aurait réussi à faire fuir Izzie, lui plaisait bien, finalement. Elle était prête pour tout ça, cette nouvelle vie qui l'attendait, cette nouvelle vie aux côtés de Rhys. Oui, elle était prête à grandir et devenir une adulte.
→retour au présent (3 décembre).
Rhys et Izzie s'étaient mariés dans le plus grand des secrets quelque part dans le Tennessee. Personne n'était au courant qu'Izzie était maintenant devenu Madame Blythe. A vrai dire, tout le monde avait probablement d'autres soucis en tête. Tandis que les deux jeunes mariés profitaient pleinement de leur nouveau statut ─ et par là, entendons que la décoration de leur chambre était surement plus intéressante que les hectares de beaux paysages s'étendant autour d'eux étant donné qu'on ne les avait pas beaucoup vu sortir depuis leur arrivée ─ un ouragan avait dévasté la Floride. Lorsqu'Izzie avait appris la nouvelle, quelque chose avait alors brisé leur bulle. Non, malgré ce qu'ils croyaient, le monde ne s'était pas arrêté de tourner pendant qu'ils étaient ici. Cela avait été un retour brutal à la réalité. S'en était suivit des heures d'attentes où ils essayaient chacun leur tour de contacter quelqu'un à Ocean Grove. Après avoir appris que leurs familles et amis étaient sains et saufs, ils auraient pu reconstruire leur cocon, mais ce n'était déjà plus pareil. Izzie ne supportait pas l'idée de rester loin de tout alors que dans le quartier, les habitants venaient de traverser un moment horrible. Elle avait besoin de retourner là-bas, et Rhys partageait son avis. Leur répit était terminé, il fallait affronter la réalité maintenant. Ils avaient donc repris le chemin de l'aéroport, dans le sens contraire, et prit l'avion jusqu'à Miami. Ils avaient pris un taxi jusqu'à Ocean Grove, observant pendant le trajet les dégâts qu'avaient causé l'ouragan. A présent, ils se tenaient au milieu de Lemon Street, debout l'un à côté de l'autre, main dans la main. Izzie ne pouvait s'empêcher d'exercer une forte pression sur la main du jeune homme. Le spectacle qui s'offrait à elle lui faisait mal, elle ne s'était pas attendu à ça en rentrant. C'était dur de voir le quartier dans lequel elle avait toujours habité sans dessus-dessous. En partant loin d'ici, les deux jeunes mariés avaient fait le meilleur choix possible, sans même le savoir.