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 [1689-1691] The dawn of something new (ft. Eli Lahad)

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[1689-1691] The dawn of something new (ft. Eli Lahad) Vide
Message(#) Sujet: [1689-1691] The dawn of something new (ft. Eli Lahad) [1689-1691] The dawn of something new (ft. Eli Lahad) EmptyMer 11 Mai 2011 - 21:59

Un autre matin se levait sur Ocean Grove, un autre matin d’une autre journée ordinaire où Callum MacKinnon regrettait d’être là. C’était son quotidien depuis maintenant 5 ans. Ou plutôt non, au début, il avait vraiment cru pouvoir s’habituer à ce quartier où les maisons de pain d’épices cachaient de parfaits petits voisins en sucre. Tout avait l’air magique ici. Il avait l’impression écœurante de vivre en plein Disney World et ne parvenait à s’intégrer à tout ce manège rocambolesque de flatteries aussi mielleuses que mensongères. L’Ecossais se retourna dans son lit, éteignit son réveil avant même qu’il ne sonne et s’extirpa des draps tous neufs qu’Eleanor avait tant vanté la veille au soir. Ce n’étaient que des draps, songea-t-il, mais il ne ferait pas cette remarque à voix haute. Sa femme semblait parfaitement heureuse ici, comme un poisson dans l’eau. A croire qu’elle était née pour vivre dans ce quartier surfait où l’hypocrisie prenait des dimensions ridicules. La jeune femme, car quoi qu’on en dirait, à 32 ans, Callum la trouvait toujours jeune, se retourna à son tour et émit un petit gémissement. Dans un demi-sommeil, elle caressa la place vide de son mari et ouvrit un œil pour le trouver sur le pas de la porte, à la contempler. Elle lui sourit et, ne pouvant résister à son adorable visage encore endormi, Callum fit machine arrière et vint lui déposer un baiser sur le front en lui assurant qu’elle pouvait se rendormir, qu’il partirait plus tôt au travail et qu’il pourrait rentrer plus tôt. Il n’eut pas besoin d’insister longtemps et Eleanor se rendormit aussitôt, ne demandant pas son reste. Il la regarda encore un instant avant d’aller prendre sa douche. Elle était magnifique. C’était une femme parfaite, sur de nombreux plans. Malheureusement pour lui, elle ne l’était pas sur tous les plans, ou du moins pas sur ceux qui l’intéressaient. Propriétaire d’une galerie d’art dans le centre de Miami, Eleanor était une femme occupée, mondaine et très demandée. Elle avait de nombreuses relations, ici comme ailleurs. Mais elle savait mettre des limites à son travail, contrairement à lui. Elle s’était fixé un horaire très strict qu’elle respectait scrupuleusement afin de pouvoir passer du temps à la maison à jouer les femmes au foyer, chose pour laquelle elle n’était pas particulièrement douée. Elle payait une femme de ménage et ramenait souvent des plats commandés chez un traiteur. Elle était piètre cuisinière, mais faisait l’effort d’apprendre et, un soir par semaine, assistait à des cours de cuisine privés chez un chef étoilé. Elle aimait que sa maison soit impeccable, tout comme son jardin et tout ce qui était visible par l’œil aguerri de leurs voisins. Souvent, quand il rentrait du travail, Callum la trouvait dans le jardin à s’occuper de ses plantes. Cette occupation « la relaxait », disait-elle, et lui ôtait tous les soucis de sa journée. Le jardin était effectivement irréprochable et l’on n’aurait jamais cru qu’un ouragan l’avait ravagé cinq mois auparavant. Leur vie avait l’air d’une petite vie parfaite et enviable. Malheureusement, elle n’en n’avait que l’air…

Il était six heures lorsque Callum sortit pour prendre le chemin du travail, tout en sachant pertinemment qu’il ne tiendrait pas sa promesse de rentrer plus tôt. Contrairement à sa femme, il n’avait aucune limite lorsqu’il s’agissait de sa maison d’éditions. A proprement parler, elle n’était pas la sienne. Il dirigeait juste la branche de Miami de Macmillan. Juste. Il était pourtant très satisfait de son travail. Il avait fait ses preuves et méritait sa place à la direction de cette branche. Seulement Macmillan n’était pas SA maison d’éditions. Pour l’instant, il n’avait pas encore les moyens de lancer sa propre affaire, mais l’idée le taraudait. Il avait les yeux cernés et sa douche presque glacée n’avait pas suffit à le réveiller entièrement. Il avait lu un manuscrit toute la nuit, ayant promis de remettre son avis ce matin même à son adorable secrétaire, Jisel Burgess. Elle le harcelait depuis quelques jours pour avoir l’avis de son patron, l’auteur s’impatientait. Avait-il seulement une idée du nombre de manuscrits qu’il avait à lire ? Probablement pas. Et pourtant, ce matin, comme tous les autres matins ces derniers temps, il ouvrait les yeux aux premières lueurs du jour et ne parvenait à se rendormir. La fatigue le gagnait peu à peu et, selon sa secrétaire, il ne tiendrait pas longtemps à ce rythme-là. Il en avait conscience, mais son travail était sa seule source de satisfaction. Son mariage battait de l’aile, même s’il s’appliquait à jouer la comédie chaque jour afin de ne pas briser les rêves d’Eleanor. Il ne savait plus trop s’il l’aimait encore ou si la flamme s’était éteinte sans qu’il s’en aperçoive. Toujours est-il qu’il lui était de plus en plus difficile de passer du temps en sa compagnie.

Il glissait la clé dans la serrure de la porte d’entrée lorsqu’il remarqua un mouvement sur le côté. Il jeta un œil et constata qu’il s’agissait d’Eli Lahad, sa voisine. Eli était une jeune femme exubérante dont il appréciait beaucoup la vitalité. La dernière fois qu’il l’avait vue, elle était en sous-vêtements dans son salon. Il l’avait aperçue sans réellement le vouloir, mais n’avait pu détacher son regard d’elle. Quelle assurance elle dégageait ! Elle l’avait surpris en train de la regarder, mais il n’aurait su dire quelle réaction elle avait pu avoir. Elle n’avait pas paru offusquée et, ne voyant aucun policier débarquer à sa porte dans les jours qui suivirent, il en conclut qu’elle n’avait pas porté plainte. Il aurait été bien mal pris ! Eli travaillait apparemment comme barmaid, mais il n’en savait pas beaucoup plus. Elle n’était pas le genre de fréquentations de sa pipelette d’épouse, aussi n’en n’avait-il jamais entendu beaucoup parler. Eleanor se contentait de la qualifier de « cette petite barmaid » sur un ton méprisant. Sa femme avait le don de catégoriser les gens de façon fort désagréable, ce qui mettait inévitablement Callum de mauvaise humeur. Il ignorait ce qu’Eli pouvait bien faire dehors à cette heure-ci, mais il la gratifia d’un signe et lui lança un bonjour amical, quoi qu’un peu gêné. Il n’osait pas la regarder. Après l’avoir regardée à moitié nue par la fenêtre, il se sentait un peu bête, et surtout très pervers. Pris de remords, et surtout de l’envie de s’excuser, il s’approcha dans sa direction, sans toutefois rentrer sur la propriété de la belle Israélienne – Eleanor avait appris ce détail par une autre commère et s’était empressée de critiquer ce peuple dont elle ne connaissait pourtant rien.

« Je voudrais m’excuser pour l’autre jour… je… je n’aurais pas dû… je suis absolument confus. »

Callum était quelqu'un de bien élevé, qui avait reçu une éducation très stricte et être pris à observer une jeune femme à moitié nue, c'était une honte. Bien qu'il avait 34 ans maintenant, il s'imaginait encore la réaction de sa mère si elle l'avait pris en flagrant délit. Son éducation l'avait marqué et chaque fois qu'il transgressait les règles qu'on lui avait fixées lorsqu'il était enfant et même adolescent, même après des années de séparation de ses parents, il ressentait encore la culpabilité de faire quelque chose de mal.


Dernière édition par Callum MacKinnon le Lun 13 Juin 2011 - 21:06, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: [1689-1691] The dawn of something new (ft. Eli Lahad) [1689-1691] The dawn of something new (ft. Eli Lahad) EmptyJeu 26 Mai 2011 - 18:54

Son nom était John Smith. Lorsqu'il le lui avait dit, elle avait cru à une mauvaise plaisanterie. Il avait dû lui montrer son permis de conduire pour la convaincre. Imbu de lui-même, sûr de lui, il était également profondément conservateur et raciste. Pour Eli, il était la proie parfaite. Le séduire ne fut pas bien difficile. Le convaincre de la ramener chez elle, encore moins. Pour quelqu'un qui clamait haut et fort le fait d'avoir de grands principes, il n'était pas bien farouche. Le faire renoncer à ses idées ne serait pas bien difficile. Avec un peu de persévérance, elle y parviendrait sans aucun problème. Les types comme lui, elle les connaissait parfaitement, et ne pouvait pas les supporter. Ils étaient de ceux qui auraient tout aussi bien pu disparaître à ses yeux. Oui, Eli avait des opinions très tranchées, sans doute un peu trop. Mais au moins, elle avait le courage d'aller au bout de ses conviction. C'était même le moins que l'on puisse dire à son sujet. Pour ses opinions, elle était prête à tout, et même à se servir de son corps comme d'une arme. Une arme bien plus efficace que les discussions et argumentation, et elle l'avait très vite compris. Elle n'avait pas fait d'études, n'avait aucun diplôme ni réel talent particulier, à part celui-là, qu'elle était certaine de posséder. Et elle en était plus que fière. Elle menait une vie qui était certes peu classique. Mais, contrairement à la plupart des gens, elle ne se souciait pas vraiment de son avenir. Elle ne se demandait jamais si elle serait toujours satisfaite à l'idée d’enchaîner les petits boulots toute sa vie. D'avoir des problèmes d'argent, de changer sans cesse de logement. Elle se contentait de prendre ce qu'elle pouvait avoir et se débrouillait lorsqu'elle était en difficulté. L'avenir, elle trouvait déprimant de l'imaginer. S'il était à la hauteur de ses espérances, elle n'aurait pas le plaisir de l'imprévu. S'il ne l'était pas, elle serait déçue. Elle savait que son mode de vie était sujet à de nombreuses critiques dans le quartier, mais à vrai dire, elle ne s'en souciait pas. Si ça avait été le cas, jamais elle n'aurait supporter de vivre ici. Bien sûr, la population qui s'y trouvait n'était pas de celle qu'elle avait l'habitude de fréquenter. Elle aurait pu être tentée de partir, s'il n'y avait pas eu cette superbe maison, dans laquelle elle adorait vivre. Lorsqu'elle s'y trouvait, elle se sentait comme une petite fille qui aurait pu vivre dans sa propre maison de poupée.

Elle l'avait quitté juste avant qu'il ne doive partir au travail. Elle avait pour une fois fait une concession dans son budget et pris un taxi pour rentrer. Elle n'avait pas pris sa voiture et il était trop tôt pour qu'elle prenne le bus. Elle faillit s'endormir dans le taxi, mais heureusement reprit ses esprits au moment où elle arriva non loin d'Ocean Grove. Elle demanda à s'arrêter là et le paya avant de sortir. Elle regretta de ne pas avoir demander à son aventure d'une nuit de l'argent pour le taxi. Après tout, autant en profiter non ? Mais c'était trop tard, elle y penserait la prochaine fois. Elle retira ses chaussures à talons qui lui faisaient mal et traversa Apple Road pieds nus. Elle n'avait qu'une envie : rentrer chez elle et se coucher, jusqu'au moment où elle devrait travailler. Elle pensa avec délice au moment où elle se glisserait dans ses draps. Elle adorait s'endormir au moment où tout le monde partait travailler. Comme lorsqu'elle était enfant et qu'elle restait à la maison un jour d'école parce qu'elle était malade. Son voisin était l'un de ceux qui se levaient tôt. Callum McKinnon. Elle ne le connaissait que peu, mais avait repéré sa femme, qui visiblement ne l'appréciait pas beaucoup. Mais Eli ne s'en préoccupait pas outre mesure, tant que celle-ci ne venait pas l'ennuyer. Sans vraiment le voir, elle glissa sa clef dans la serrure. Ce fut en tournant la tête qu'elle remarqua qu'il se trouvait également dehors. Elle répondit à son salut d'un signe de main, accompagné d'un large sourire. Il avait l'air plutôt sympathique, et au moins, il ne la regardait pas de travers, ce qu'elle appréciait. Il semblait bizarrement intimidé, sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi. Était-elle si impressionnante ? Puis, il vint dans sa direction. Lorsqu'il s'excusa, elle le regarda, intriguée, incapable de se rappeler ce qu'il avait bien pu faire. Puis, soudain, cela lui revint. Elle se rappela ce jour où elle se promenait chez elle en sous-vêtements (chose qu'elle faisait très souvent d'ailleurs), et où elle l'avait surpris en train de la regarder. Elle en avait été assez surprise, mais pas vraiment gênée. Après tout, il ne faisait rien de mal. En le voyant ainsi gêné, elle laissa échapper un léger rire.

« Ne t'inquiète pas, je ne vais pas porter plainte pour ça. » Eli ne vouvoyait jamais les gens. Jamais, même les inconnus ou ceux qui étaient plus âgés qu'elle. Elle haussa les épaules. « Tu peux me regarder, ça ne me dérange pas. Je préférerais juste que ta femme ne vienne pas me demander des comptes après. De toute manière, elle aurait tort, je ne couche jamais avec les hommes mariés. Enfin, pas que je sache... »

Oh, cela lui était probablement arrivé, sans qu'elle ne puisse s'en rendre compte. Il était si facile de retirer une alliance. Sans s'en rendre compte, elle parlait trop. Elle parlait toujours trop. Et elle était plus que directe, venant juste de lui donner l'autorisation de la regarder. À présent, c'était elle qui le jaugeait. Elle remarqua à quel point il avait l'air épuisé. Il n'avait pas dû beaucoup dormir cette nuit, et peut-être même les nuits d'avant. Avec son manque de tact habituel, elle ne put s'empêcher de le lui faire remarquer.

« Toi, tu as la tête de quelqu'un qui a besoin d'un café. Je vais en faire, tu veux entrer ? À moins que tu aies autre chose à faire. » Elle ne put s'empêcher de lui adresser un sourire malicieux. « T'en fais pas, je n'ai pas l'intention de te sauter dessus. »
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Message(#) Sujet: Re: [1689-1691] The dawn of something new (ft. Eli Lahad) [1689-1691] The dawn of something new (ft. Eli Lahad) EmptyLun 13 Juin 2011 - 21:49


Se lever et partir avant tout le monde était quelque chose que Callum appréciait tout particulièrement, malgré la fatigue qui l'étreignait toujours lorsqu'il s'extirpait de ses draps. Il n'avait jamais été habitué à dormir tard et parfois, la délicate lumière du soleil levant suffisait à lui faire ouvrir les yeux. Il s'abandonnait alors à la chaleur de la douche qui lui brûlait la peau. Eleanor lui disait souvent qu'il finirait par s'ébouillanter, mais il aimait sentir sa peau picoter sous la chaleur de l'eau. Il ressortait de la douche invariablement rouge et savourait les picotements qui parcouraient encore son corps quelques secondes après être sorti. Sa femme le prenait pour un masochiste. Il répondait simplement que cette sensation lui rappelait qu'il était vivant. Elle le prenait mal. Elle aurait voulu, très certainement, pouvoir provoquer chez lui un tel sentiment, mais elle était bien consciente d'en être incapable. En revanche, elle ignorait tout de l'ennui qu'elle faisait naître en lui, et de ce désagréable dégoût qui s'emparait de lui sitôt qu'elle ouvrait la bouche pour lui raconter sa journée. Il jouait bien la comédie, mais il savait que tôt ou tard, il n'aurait plus le courage de continuer à jouer ce rôle de mari aimant et fier de son épouse. Alors, oui, peut-être qu'il était un peu masochiste. Il était simplement trop lâche que pour lui faire de la peine en lui disant la vérité, en la quittant maintenant pour lui éviter de tomber de trop haut plus tard. En vérité, il ne savait pas où le divorce le mènerait et c'était peut-être beaucoup d'embarras pour rien.

S'il se levait si tôt, ce n'était pas seulement pour voir la ville se réveiller, arriver le premier au bureau et apprécier le calme éphémère des locaux, ou avoir la route pour lui tout seul. Non, s'il se levait si tôt, c'était pour être le plus rapidement possible hors de l'étreinte d'Eleanor qui l'étouffait sous des attentions qui lui donnaient la nausée. Il détestait qu'elle le cajole lorsqu'il buvait son café du matin ou qu'elle insiste pour lui beurrer ses toasts pendant qu'il lisait le journal. Alors il s'enfuyait, prenait son café sur le chemin du bureau et lisait le journal tout en consultant ses e-mails. A quel point cela était-il ridicule ? Il savait son comportement pathétique et digne d'un adolescent de seize ans, néanmoins, il n'avait pas encore trouvé le courage d'annoncer à Eleanor qu'il détestait tout de leur vie et que la jeune femme spontanée et déjantée qu'il avait rencontrée et demandée en mariage lui manquait. Car Eleanor avait beaucoup changé au contact de sa belle-famille. A croire que le virus des MacKinnon s'était emparé d'elle et l'avait lobotomisée. Elle était devenue l'une d'entre eux en moins de temps qu'il n'avait fallu pour décider d'une date de mariage. Elle s'était transformée en une femme avide de voir son futur mari prendre la tête d'une entreprise internationale à la suite de son père. A croire que tous lui avaient lavé le cerveau. Si bien qu'après le mariage, elle était devenue un clone de la mère de Callum, au grand désespoir de ce dernier. De l'amatrice d'art ouverte d'esprit et spontanée, elle était devenue une mondaine maniérée et intransigeante, intolérante et exigeante. Le portrait craché de tout ce que Callum détestait dans sa mère, de ce qui lui avait empoisonné l'existence jusque là. Dieu qu'il avait regretté de s'être marié si tôt, de n'avoir pas plus profité de la vie, ou même de ne pas avoir attendu de voir comment Eleanor évoluerait au contact de sa famille ! Il savait qu'elle entretenait encore des contacts avec Madame MacKinnon, bien que cette dernière ne voulait pas adresser la parole à son fils. Cette vieille harpie nourrissait encore le secret espoir qu'Eleanor parviendrait à lui faire reprendre le droit chemin, et c'est par des moyens détournés qu'elle s'employait à essayer de réconcilier Callum avec sa famille et, par conséquent, la finance. Ce qui avait le don de le mettre hors de lui. Elle n'avait jamais admis qu'elle puisse avoir échoué la première fois qu'elle lui avait demandé d'exaucer le voeu de ses parents de le voir prendre la tête de MacKinnon Finances. Cet échec lui restait en travers de la gorge comme une arête de poisson et la torturait chaque seconde de sa vie. Et, de toute évidence, elle ne renoncerait pas.

A côté de ces coups bas et de ces manipulations déguisées, le naturel et la spontanéité d'Eli étaient une bouffée d'air frais. Même son air fatigué et les chaussures qu'elle tenait dans sa main étaient rafraichissants, tellement loin de ce qu'il avait l'habitue de voir. Eleanor n'aurait jamais ôté ses chaussures, quand bien même elle aurait souffert le martyr. Elle était bien trop fière pour admettre qu'elle puisse avoir mal. Eli était tellement loin de toutes ces manières. La preuve : elle se baladait en sous-vêtements dans son salon sans craindre le regard d'un voisin indiscret. C'était comme si le monde extérieur n'existait pas pour elle. Callum aurait donné cher pour avoir cette aptitude à oublier que les autres existaient et le jugeaient d'une façon ou d'une autre. Eli était franche et directe et sa réponse fit sourire l'éditeur.

 « Eleanor n'est pas du genre à venir demander des comptes en face. Elle engagera un avocat pour t'annoncer qu'elle compte engager des poursuites contre toi pour exhibitionnisme si tu continues à te promener en lingerie fine dans ton salon. Mais ça sera surtout par jalousie, car elle n'ose pas porter de genre de choses. » répondit-il avec un sourire, lui-même étonné de faire ce genre de remarques à propos de sa femme sans ressentir la moindre once culpabilité. Il ne s'était d'ailleurs même pas rendu compte qu'il l'avait tutoyée.  « Mais rassure-toi, je ne regarde plus par la fenêtre de mon salon. » Il passa volontairement sous silence la remarque sur les hommes mariés, ne sachant pas comment prendre la chose.

Il se montrait généralement beaucoup moins bavard, préférant ne pas s'étendre sur sa vie privée avec de parfaits inconnus. En soi, Eli n'était pas une inconnue, il la croisait plusieurs fois par semaine depuis qu'il vivait à Ocean Grove, mais il ne lui avait jamais adressé la parole. Elle faisait partie du paysage et il devait avouer qu'elle lui aurait manqué si elle avait disparu, malgré le peu de choses qu'il savait sur elle. Elle apportait un peu de naturel et de simplicité dans ce quartier trop maniéré et artificiel.

 « J'ai l'air si fatigué ? » demanda-t-il en se passant une main sur le visage, reprenant doucement conscience des deux pauvres heures de sommeil qu'il avait eues cette nuit.  « Un petit café me ferait le plus grand bien, mais je ne voudrais pas m'imposer. Tu as sans doute mieux à faire que de m'offrir un café. Je comptais en prendre un sur la route, de toute façon. » Pour tout dire, il serait volontiers entré chez elle pour bavarder autour d'un café et apprendre un peu à la connaître, mais il sentait que ce n'était pas correct. Vis-à-vis d'Eleanor, surtout, car elle pensait qu'il était parti au travail et lui en voudrait sûrement à vie d'être entré chez leur juive de voisine. Elle et ses préjugés ! Par ailleurs, Eli semblait avoir passé la nuit ailleurs et il ne voulait pas l'empêcher de sombrer dans un sommeil réparateur. Il ne fit aucune remarque, bien qu'il en eût fort envie, mais il ne la connaissait pas assez pour se permettre ce genre de choses. Elle aurait pu le prendre mal, bien que cela paraissait peu probable. Toujours est-il qu'il ne voulait pas prendre le risque.
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Message(#) Sujet: Re: [1689-1691] The dawn of something new (ft. Eli Lahad) [1689-1691] The dawn of something new (ft. Eli Lahad) EmptyVen 1 Juil 2011 - 18:51

Eli devait l'admettre, l'ambiance de ce quartier était loin d'être ce qu'elle avait imaginé. Elle s'était figurée un voisinage très raffiné, où les habitants lui paraîtraient sans doute avoir des habitudes un peu étranges. Néanmoins, elle ne s'était pas préparée à un lieu tant envahi par les commérages de toutes sortes. Bien sûr, là où elle avait habité avant, les bruits aussi couraient, et une réputation était très vite établie. Mais ici, ces ragots avaient quelque chose de beaucoup plus malveillant et dévastateur. On aurait dit que les gens s'ennuyaient et qu'il s'agissait d'une manière comme une autre d'occuper leur temps libre. Ainsi, la plupart de ceux qui répandaient et écoutaient ces bruits étaient les femmes au foyer. Il ne lui avait fallu que très peu de temps pour constater cette ambiance si particulière qui n'était pas pour lui plaire. Elle avait raconté quelques anecdotes à ses parents lorsqu'elle était venue leur rendre visite le dimanche. Sa mère avait rétorqué qu'elle n'était absolument pas surprise. Elle détestait les riches en général et passait une grande partie de son énergie à essayer de faire oublier qu'elle venait de ce milieu. Ainsi, elle avait juré solennellement que jamais elle ne mettrait un pied à Ocean Grove. Bien qu'elle trouve cette réaction un peu exagérée, Eli avait du mal à l'en blâmer. Elle qui avait pourtant le contact facile n'était pas encore parvenu à nouer des relations plus étroites avec ses voisins, et cela lui manquait un peu. Elle se consolait en songeant qu'elle n'avait heureusement pas à y rester toute la journée et que lorsqu'elle rentrait de son travail, une spacieuse et confortable maison l'attendait. Après tout, c'était toujours ça de pris.

Elle ne l'admettrait sans doute jamais, mais quelque part, cela lui plaisait de ne pas être acceptée par une bonne partie de ses voisins. Elle aimait choquer les personnes dont elle méprisait les opinions. Il y avait une bonne dose de provocation dans son attitude, sans qu'elle en ait forcément conscience. Elle savait parfaitement que ses tenues trop courtes ou trop décolletées ne plaisaient pas à de bonnes familles bien pensantes. Le fait qu'elle soit juive n'était pas forcément non plus toujours très bien accueilli, d'autant plus qu'elle le revendiquait haut et fort, comme pour voir les réactions que cela susciterait. Provoquer était une manière pour elle de bousculer les consciences. Il y avait presque de la naïveté dans cette croyance persistante qu'elle pourrait changer les choses. Mais elle avait bien compris qu'ici, il lui serait difficile de convaincre qui que ce soit de défendre ses belles idées, d'autant plus que son métier, ainsi que sa manie de ramener parfois des hommes chez elle ne jouait pas vraiment en sa faveur. Heureusement pour elle, elle était particulièrement résistante en milieu hostile et une simple mauvaise ambiance ne suffirait pas à la décider à partir. Elle ne trouvait absolument rien de choquant à son comportements et s'estimait encore libre de mener sa vie comme elle l'entendait. Eleanor MacKinnon était l'une de ces femmes qui la regardaient d'un mauvais œil. Eli ne lui avait jamais vraiment parlé, mis à part le fameux bonjour/bonsoir. Mais il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir que cette femme ne l'appréciait pas vraiment. La jeune femme ne se souciait guère de son opinion. Du moment que celle-ci ne venait pas l'ennuyer directement, elle avait décidé qu'elle pouvait la laisser dire ce qu'elle voulait. Elle ne la connaissait pas et ne le désirait pas. Elle ne se souciait pas davantage de l'opinion qu'Eleanor pourrait avoir si elle la surprenait en train de parler avec son mari, et même de l'inviter chez elle. Dans son esprit, Eli ne faisait absolument rien de mal. Elle ne l'avait ni dragué, ni provoqué et n'en avait pas l'intention. Il était marié et pour elle, la situation était claire.

Elle regrettait à présent de ne pas avoir discuté davantage avec Callum auparavant. Il avait quelque chose de plutôt sympathique et franc, qu'elle appréciait en général chez ceux qu'elle rencontrait. Il n'avait au premier abord rien à voir avec sa femme. Néanmoins, elle se garda bien de le lui dire. Elle était certes franche, mais pas au point de la critiquer en présence de son mari. Elle ne s'attendait d'ailleurs pas une telle réponse et ne put que laisser échapper un léger rire. En entendant cela, n'importe qui aurait pu deviner qu'ils avaient des problèmes, ou du moins, qu'ils venaient à peine d'avoir une dispute. Elle décida de passer cela sous silence, du moins pour le moment.

Qu'il la regarde était quelque chose qui ne la dérangeait absolument pas. Elle n'avait jamais eu de problèmes avec son propre corps et semblait avoir perdu à l'adolescence toute notion de pudeur. Elle haussa les épaules avec un sourire. « Tu peux regarder, du moment que tu ne te fais pas prendre. Je ne voudrais pas avoir encore la police sur le dos. » Et les démêlées avec les forces de l'ordre, elle les connaissait bien. Combien de fois ne s'était-elle pas retrouvée en garde à vue à cause de la violence de manifestations ou autres ? Quoiqu'il en soit, elle se réalisa pas un instant que sa réponse pourrait susciter chez lui de nombreuses questions.

Il semblait presque embarrassé à l'idée d'entrer, ce que la jeune femme avait du mal à concevoir. « Mais tu ne t'imposes pas puisque je t'invite. » Tout en parlant, elle glissa la clef dans la serrure et ouvrit la porte « Entre ! ». Elle l'attrapa joyeusement par la manche et le força presque à entrer chez elle. Puis, elle ferma la porte derrière eux et jeta un coup d’œil devant elle. Elle regrettait de ne pas avoir un peu mieux ranger. Elle nota mentalement qu'il lui faudrait faire des efforts de ce côté là. « Excuse-moi pour le désordre, j'essaie de ranger mais je ne suis pas très organisée. » Elle fit tombé ses chaussures dans un coin et renifla le haut de sa robe. Elle avait pu prendre une douche avant de quitter son amant d'une nuit, mais elle avait bien besoin de se changer. Sans plus de cérémonie, elle la retira, se trouvant pour la seconde fois en sous-vêtements devant lui. « Je vais me changer, j'en ai pour deux minutes. La cuisine est à droite, fais comme chez toi. » Sur ce, elle grimpa les escaliers quatre à quatre jusqu'à l'étage. Elle jeta sa robe sur ce qui devait être une pile de linge sale et se mit en quête d'une autre tenue.
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