(#) Sujet: Si j'ai besoin de toi ... | Lawson Mer 8 Déc 2010 - 18:07
Me tiendras-tu par la main,
conduiras-tu mes pas ?
FLASHBACK, 1er décembre 2011 Peu après l'ouragan« Vous pouvez sortir. Sans bousculade! Vos familles vous attendent. » Ella, comme tous les autres, se dirigea vers la sortie du gymnase, une boule au ventre. Y aurait-il quelqu'un pour la récupérer dans le hall d'entrée de l'établissement? Lawson était-il blessé? Tant de questions se bousculaient dans son esprit alors qu'elle tentait tant bien que mal de suivre les autres, bousculée et surtout, incertaine. Tout son corps tremblait de la frayeur qu'avait causée l'ouragan, lorsqu'on les avait soudainement fait descendre au gymnase avec une alerte météorologique. La jeune fille n'y connaissait rien, elle n'avait jamais eu ce genre de problème dans le New Hampshire; elle voyait bien, à la télévision ou dans les films, les dommages que ça pouvait causer, mais jamais elle n'aurait pu se l'imaginer clairement sans le voir de ses propres yeux.
Lorsqu'enfin la troupe d'élèves paniqués et excités à la fois se retrouva dans le hall, les membres du personnel tentèrent de les contenir alors que tous s'élançaient sur leurs parents, leurs frères, leurs soeurs, pour les retrouver. Ella demeura en retrait, passant une main dans ses cheveux et croisant nerveusement les bras, comme si elle avait la désagréable impression qu'on ne viendrait pas la chercher. On demandait aux gens de s'éloigner lorsqu'ils avaient retrouvé les membres de leurs familles, afin de laisser la place à ceux qui se cherchaient encore. S'avançant en parcourant malgré tout la foule d'adultes des yeux, elle se mordit la lèvre, ses épaules s'affaissant brusquement. Il n'était pas là. L'inquiétude se mit à ronger son âme, alors qu'elle espérait qu'il allait bien, qu'il avait eu le temps de s'abriter, lui aussi. Il y avait de moins en moins de monde, et elle ne sut jamais le nombre de minutes qu'elle attendit avant de le voir enfin passer les portes de l'établissement scolaire. Soulagée, elle s'avança vers lui, l'inquiétude s'évanouissant de ses prunelles pour laisser place à la joie de savoir qu'il allait bien et qu'il ne l'avait pas abandonnée. Qu'il avait pensé à elle. Si ses premiers pas s'étaient avérés timides, elle réduisit à néant la distance qui les séparait en courant vers lui jusqu'à l'étreindre avec une force qu'elle ne se connaissait pas, jusqu'alors. Jamais elle n'avait autant démontré son affection à Lawson, mais elle avait vraiment cru qu'il ne viendrait pas. Des larmes de joie coulèrent sur ses joues alors qu'elle les essuyait discrètement, fermant les yeux en serrant sa tête contre son épaule. « Je suis là ... Je suis désolé, ils ne voulaient pas nous laisser sortir. » tenta-t-il de la rassurer, glissant une main dans ses cheveux blonds en une douce caresse. « C'est pas grave. Tu es là, maintenant. » L'adulte déposa un baiser dans ses cheveux et Ella se mordit la lèvre avant de s'éloigner légèrement. « Viens, on y va. » proposa-t-il en attrapant sa main.
Lorsqu'elle avait vu la maison complètement dévastée de Jed, son coeur avait raté un battement et les larmes, un peu trop contenues en si peu de temps, assombrirent ses prunelles habituellement si claires.
La pluie avait cessé, la météo rendait même honneur au dicton « Après la pluie le beau temps » et Ella abandonna la main de Lawson pour se diriger avec fougue dans le jardin, posant les pieds dans la maison où logeait son ami, la fouillant de fond en comble sans le trouver. « Il est pas là ... » Elle avait peine à retenir ses larmes et ce ne fut que de nombreuses heures plus tard, après avoir revêtu un pyjama et s'être posée dans le canapé, une tasse de chocolat chaud à la main, qu'elle se calma peu à peu. Lawson était sortit évaluer les dégâts de la maison, avait temporairement réparé les vitres brisées et le retour impromptu de Jed, qu'elle vit passer par la fenêtre du salon, suffit à la soulager complètement. Elle sortit par la porte de derrière alors que Lawson était dorénavant occupé au deuxième étage, mais malgré toute son énergie, Jed refusa de la suivre malgré qu'il n'ait plus de toit. Sachant que ça passerait sans doute mieux si Lawson le lui demandait lui-même, la jeune fille abandonna son ami et courut jusqu'à la maison, y pénétrant comme une furie, mais se stoppa néanmoins devant les escaliers. Demander une telle chose à Lawson, alors qu'aux yeux de la loi il n'était que son tuteur, lui donnait la chair de poule et elle savait pertinemment qu'il n'avait pas à dire oui. Un refus serait même totalement plausible, en sachant qu'il s'était retrouvé avec une adolescente à charge sans l'avoir demandé. Heureusement, leur relation s'était beaucoup améliorée et Ella ne pouvait plus imaginer sa vie sans lui; elle ne savait même pas comment elle ferait pour l'accepter, si jamais il venait à lui annoncer qu'elle devait partir.
Grimpant les marches à pas de souris, elle tenta de trouver les mots, dans sa tête, pour le faire accepter d'héberger Jed le temps des réparations. Lorsqu'elle le vit qui terminait de ramasser les débris provoqués par une fenêtre brisée et le vent qui s'était engouffré dans le couloir, elle vint délicatement poser un baiser sur sa joue. Elle avait besoin d'être rassurée et pour une fois, elle savait que quelqu'un était prêt à encaisser ce rôle, à agir comme un père l'aurait fait. « Lawson ? » Triturant ses mains en se mordillant la lèvre, elle avait appuyé son dos contre le mur du couloir en laissant ses prunelles se poser partout sauf dans celles de Lawson. Poussant un soupir, elle baissa les yeux. « Tu sais ... Je t'ai jamais rien demandé, hein ... » débuta-t-elle avec douceur avant de relever finalement le regard sur lui, sachant qu'elle tournait autour du pot sans s'avancer, mais n'arrivant pas à formuler sa demande pour qu'elle soit acceptée. « Y'a Jed. Dehors. » murmura-t-elle finalement en glissant une main, nerveuse, dans ses cheveux, pour les poser d'un seul côté de son visage.
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(#) Sujet: Re: Si j'ai besoin de toi ... | Lawson Sam 18 Déc 2010 - 2:35
FLASHBACK, 1er décembre 2011 Peu après l'ouragan Si on avait dit à Lawson il y a un an de cela, qu’il allait héberger, s’occuper, et devenir le tuteur d’une adolescente qu’il ne connaissait pas, sans nul doute, le garçon aurait ri aux éclats. Lui, fermé sur lui-même, légèrement égocentrique, lui qui, a plus de trente ans n’était pas foutu de se trouver une femme, lui, s’occuper d’une adolescente ? Certainement pas. Pourtant le destin en avait voulu autrement, et c’est ainsi que Lawson McArthur se retrouva aux côtés d’Ella pour le meilleur et le pire, mais surtout le meilleur. Si après une semaine passé aux côtés de la jolie blonde on lui avait dit que dans quelques semaines, il serait totalement attaché à elle, et qu’il serait prêt à tout pour ses besoin, il aurait aussi ri. Après tout, il voulait bien l’accueillir sous son toit, s’occuper d’elle, subvenir à ses besoins, mais il y avait des limites. C’était ce qu’il avait cru. Mais il n’y avait suffi que d’un seul évènement, tragique et terrifiant pour qu’il ne se rende compte qu’en effet, il ne pouvait plus se passer d’elle. Et cet évènement, n’était autre que l’ouragan qui s’était abattu sur la ville. Au moments des faits, Lawson se baladait tranquillement avec son amie -juste amie ?- Dolly. Ils avaient rapidement déchanté lorsqu’une patrouille les embarqua pour les mettre à l’abri. Dès qu’il fut dans le camion, Lawson n’avait eu de cesse de répéter: « Il faut que j’aille chercher Ella, il faut que je la trouve. » Malheureusement, les autorités lui avaient interdit de se déplacer, expliquant qu’il mettrait sa vie à lui, mais aussi celle de l’adolescente en danger s’il agissait aussi imprudemment. Alors, Lawson attendit la boule au ventre que l’ouragan passe pour pouvoir rejoindre sa petite tête blonde, pour qui, il devait bien l’admettre, il éprouvait de forts sentiments. Enfin, il eut l’autorisation de se rendre au lycée de la jeune fille pour la récupérer. Et comme un père inquiet pour sa fille, Lawson se précipita en direction de l’établissement. Il se gara rapidement, sortit de la voiture en trombe et courut jusqu’à l’entrée. Sauf que là, une sorte de vigile lui barra le passage, lui expliquant qu’il fallait d’abord laisser une première vague de parents et d’enfants sortir afin qu’il n’y ait pas trop de bousculade. Lawson, qui avait le sang plutôt chaud, était à deux doigts de lui coller son poing dans le nez. Il s’en branlait de ces vagues, il voulait retrouver Ella, et il voulait la retrouver tout de suite ! Finalement, on le laissa passer. Le garçon sentit son cœur accélérer, il avait tellement peur. Peur qu’elle ne soit pas là, peur qu’elle soit blessée, ou pire… Alors il la vit. En face de lui, le regard soulagé, elle approcha doucement, et puis, finalement, se jeta dans ses bras. Surpris, mais soulagé et ravi, Lawson resserra son étreinte sur ce corps frêle et fragile. Les yeux clos, il savourait leurs retrouvailles. Maintenant, c’était sûr, il ne pouvait plus se passer d’elle, elle faisait définitivement partie de sa vie, de sa famille. Elle était sa famille. Il passa une main dans ses cheveux lorsqu’il la vit pleurer. Désarmé, il lui murmura: « Je suis là ... Je suis désolé, ils ne voulaient pas nous laisser sortir. » Il se décolla lentement du corps d’Ella, passa ses doigts sur ses joues pour essuyer ses larmes, puis prit sa main pour l’entrainer jusqu’à la voiture. Non, Ella Nielson, si tu en doutes encore, Lawson ne t’abandonnera pas. Il n’en n’a définitivement pas l’intention.
Le retour à la vie normale avait été plutôt simple comparé à celui de certains de leurs voisins. La maison de Lawson n’avait pas subi trop de dégâts. La cabane du jardin avait disparu, quelques tuiles s’étaient envolées, ainsi que quelques vitres brisées. Lawson s’était occupé de ce genre de détails rapidement. Il était aussi aux petits soins avec Ella, après tout, il ne savait pas ce qu’elle avait vécu dans sa vie antérieur, et il ne voulait pas qu’elle soit traumatisée par cet atroce évènement. Le pire dans tout ça, c’était le désarroi qu’elle avait ressenti en se rendant compte que la maison de son ami Jed était dévastée et que le garçon ne se trouvait pas sur place. Lawson avait tout fait pour la rassurer et sécher ses larmes, mais il comprenait sa douleur, il comprenait à quel point tout cela pouvait être difficile à gérer, surtout à son âge. Voyant qu’elle retrouvait ses esprits, Lawson en avait profité pour se rendre au deuxième étage pour nettoyer les débris de verre qu’il pouvait rester. Alors qu’il était activement occupé par cette tâche, il entendit Ella monter les marches. Il se redressa, lui adressa un sourire, et surprit, recueillit son baiser sur la joue. Il fronça doucement les sourcils, pas que ce geste le dérangeait, au contraire, c’était une preuve de l’affection qu’ils se portaient tous les deux. Non, il fronça les sourcils devant la mine sérieuse et légèrement angoissée d’Ella. C’est alors que d’une voix hésitant elle lui demanda: « Tu sais ... Je t'ai jamais rien demandé, hein ... » Ainsi c‘était ça, elle devait lui demander quelque chose. « Y'a Jed. Dehors. » Un large sourire apparut sur le visage de l’homme. Et d’une voix réjouie il lui dit: « Tu vois, je t’avais bien dis qu’il allait bien ! » Mais devant le regard embarrassé d’Ella, Lawson comprit que ce n’était pas là où elle voulait en venir. Il passa une main dans ses propres cheveux, se repassant en boucle ses paroles, et là…Il comprit. « Oh ! ». Elle voulait qu’il l’héberge. C’était ça. Jed n’avait plus de maison, ils en avaient une. Lawson sentit que la situation lui échappait totalement. Il ne pouvait décemment pas lui dire non. Après tout, il fallait aider ses prochains, et Jed avait besoin de leur aide. Lawson fit une grimace, secoua négativement la tête, et après un petit regard amusé en direction d’Ella, lui dit: « Je suppose qu’il va devoir passer quelques nuits à la maison… » Une façon détournée de lui dire, que oui, il acceptait de l’héberger. Devant le sourire ravi d’Ella, il passa une main dans ses cheveux, lui ébouriffa le crâne et lui dit: « Mais je te préviens, on va fixer des règles ! Et je vais être derrière vos fesses à longueur de journée ! » Et il pensait ce qu’il disait. Il ne connaissait pas réellement Jed, mais il sentait que ce garçon pouvait avoir une influence négative sur Ella, il en avait l’intime conviction. Pire, il craignait d’héberger sous son toit, un jeune homme que les hormones devaient sans doute énormément travailler. Il croisa les bras, et dit à Ella: « Alors, t’attends quoi pour aller le chercher ? » Finalement, ils descendirent tous les deux les escaliers. Et tandis que la jolie blonde était ravie, Lawson lui, se demandait dans quoi il s’était encore embarqué.
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(#) Sujet: Re: Si j'ai besoin de toi ... | Lawson Dim 19 Déc 2010 - 6:38
« Je suppose qu’il va devoir passer quelques nuits à la maison… » Si la jeune fille s'était d'abord pensé qu'il n'avait pas compris l'allusion qu'elle venait de faire, elle fut néanmoins soulagée qu'il accepte de l'héberger et se jeta même dans ses bras pour le remercier. Un refus aurait été légitime, pourtant, vu que son tuteur vivait déjà avec une adolescente qui n'était pas la sienne; en prendre un autre à sa charge, même si c'était temporaire, ne lui aurait peut-être pas nécessairement plu. « Merci, merci, merci! Tu le regretteras pas! » Elle se défila tout de même en rigolant légèrement lorsqu'il ébouriffa ses cheveux; Lawson avait pris cette mauvaise habitude qui, malgré ce qu'elle pouvait bien en dire, plaisait bien à Ella. Elle avait réellement l'impression de faire partie de la famille de Lawson et en sachant qu'il était venu la chercher à l'école, elle savait dorénavant qu'il s'était tissé un lien de confiance entre elle et lui, qu'il ne la laisserait pas tomber. « Mais je te préviens, on va fixer des règles ! Et je vais être derrière vos fesses à longueur de journée ! » Ella eut un sourire amusé en redressant la tête vers lui, malicieuse. Il ne pourrait décidément pas toujours les surveiller; il avait Dolly, il travaillait, il ne serait pas toujours à la maison lorsque Jed et Ella y seraient tous les deux. Or, elle se garda bien de le lui faire remarquer, ne serait-ce que pour ne pas le faire douter quant à sa décision. Après tout, la jeune fille ferait tout ce qui serait en son pouvoir pour ne pas le décevoir et lui montrer qu'elle pouvait être digne de confiance. La jeune fille se doutait bien qu'il ne portait pas son ami dans son coeur, même s'il ne le connaissait pas beaucoup. Il suffisait de voir les haussements de sourcil et l'air inquiet qu'il arborait lorsqu'elle allait le retrouver quotidiennement pour imaginer qu'il aurait préféré le savoir dans la maison voisine plutôt que dans la chambre à côté de celle de la jeune fille.
« Alors, t’attends quoi pour aller le chercher ? » La jeune fille suivit Lawson alors qu'il retournait au rez-de-chaussée, mais se planta devant lui en penchant légèrement la tête de côté, hésitante. « Tu veux bien venir avec moi pour lui proposer? » Ella doutait que Jed accepte de la suivre elle, de peur qu'elle lui fasse une proposition dans le dos de Lawson, sans que son tuteur ne soit au courant. Elle n'aurait jamais osé inviter Jed sans en parler d'abord à Lawson, mais son ami ne pouvait pas le savoir, lui. L'idée de vivre aux côtés de Jed pour un moment ne lui déplaisait pas, alors qu'elle avait conscience qu'elle pourrait apprendre à le connaître un peu plus de cette façon. Le jeune homme n'avait de cesse de l'intriguer et même lorsqu'elle réussissait à lui soutirer quelques informations supplémentaires, elle en voulait toujours plus. Le côtoyer risquait de rendre sa tâche un peu plus facile.
« Ça m'intrigue, ces règles. Y'aura quoi à respecter? » demanda-t-elle avec un petit sourire alors qu'elle appuyait son dos contre le mur près de la porte dans l'attente que Lawson enfile ses chaussures, choses qu'elle-même avait déjà faite en un temps record. En pyjama, les cheveux légèrement défaits alors qu'elle n'avait pas pris le temps de les coiffer, Ella avait l'impression que tout ça n'avait plus aucune importance maintenant. Lawson et Jed allaient bien, le cauchemar était terminé et ils seraient bientôt tous les trois, pour une durée indéterminée. Le temps des réparations, sans doute. Elle eut une pensée pour sa mère, se demandant si celle-ci s'inquiéterait pour elle en sachant ce qui s'était passé à Miami. Non, bien sûr; elle ne pourrait pas s'inquiéter puisqu'elle n'était même pas au courant de l'endroit où elle se trouvait. Ella prit désormais conscience qu'il n'y avait plus que Lawson et elle et si cette perspective l'enchantait, elle lui faisait également peur parce qu'elle savait que s'il n'avait plus envie de la garder, elle n'aurait plus personne.
La jeune fille secoua légèrement la tête pour chasser toutes ces pensées obscures de son esprit, ne sachant pas précisément les sentiments qu'avait Lawson à son égard. Leur relation s'était mise en place, elle se sentait plus proche de lui, beaucoup même, mais elle ne savait pas à quel point cela pouvait être réciproque.
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(#) Sujet: Re: Si j'ai besoin de toi ... | Lawson Jeu 6 Jan 2011 - 16:22
Si Ella était vraiment ravie que Lawson ait accepté ce projet, lui, était un peu plus sur la réserve et la défensive. Il fallait le comprendre. Du jour au lendemain, il perdait sa tante, et récupérait une adolescente chez lui, pour s’occuper d’elle. Le changement avait été brutal et violent, pourtant, si dans les premiers jours, il s’était cru incapable de gérer la situation, avec le temps il devait admettre qu’il s’en sortait plutôt bien. Mais là, c’était différent. Héberger un adolescent, sous son toit, adolescent qu’il ne connaissait pas, et qui était proche d’Ella, sans doute un peu trop, l’héberger alors qu’il l’avait vu fumer un joint dans son jardin quelques jours avant la catastrophe. Non, Lawson ne savait définitivement pas dans quoi il s’était embarqué, mais le moins que l’on puisse dire, c’était qu’il rendait heureuse la jolie poupée qui lui faisait face avec son regard espiègle et son sourire ravi. Evidemment, il était ravi. Ravi qu’elle se sente assez bien chez lui, pour considérer qu’une autre personne pourrait s’y épanouir. Bien sûr qu’il était ravi de la confiance qui s’était instaurée entre eux. Plus que tout, il était ravi qu’elle n’ait rien, qu’elle ne soit pas blessée, qu’elle soit toujours à ses côtés, mais là, tout de suite, une pointe d’angoisse le paralysa quelques secondes. Il avait l’impression de faire entrer le loup dans la bergerie, et avait bien peur que le loup mange sa brebis la plus précieuse, et ça, il n’en n’était définitivement pas question. Pour le moment, ce n’était pas le plus important, non, le plus important, c’était qu’Ella venait à nouveau de s’adresser à lui: « Tu veux bien venir avec moi pour lui proposer? » Après un long soupir, avoir levé les yeux aux ciel, il se résigna et lui dit: « Bon c’est d’accord, j’y vais. » Il fit un pas vers la porte, et avec à son tour un sourire espiègle il lui dit: « Mais d’abord, tu dois me promettre qu’en contre partie, tu iras faire les courses cette semaine. » Un petit sourire victorieux apparut sur le visage du beau blond. Ella savait à quel point il détestait les supermarchés. Rester trois heures devant le rayon céréales en attendant un signe de Dieu qui lui dirait quelle boite prendre, ne faisait pas partie des activités préférées du jeune McArthur. Après un soupir légèrement amusé et exaspéré, Ella acquiesça pour le plus grand bonheur de son tuteur.
Devant l’impatience de la blondinette, Lawson se pencha pour enfiler ses chaussures lorsque curieuse, elle lui demanda: « Ça m'intrigue, ces règles. Y'aura quoi à respecter? » Lawson se figea quelques secondes. En réalité, il n’y avait pas réfléchi, tout était arrivé beaucoup trop vite, il n’était pas préparé à ça. Il meubla le silence par une sorte de rire démoniaque et terrifiant, pour lui montrer à quel point il allait être tyrannique. Puis, une fois les chaussures enfilées, il lui répondit: « Couvre feu, et puis de l’aide pour la maison, et d’autres règles que j’inventerai au fur et à mesure sans doute. » Il lui fit un clin d’œil, la poussa doucement, et finit par sortir dans le jardin (ou du moins, ce qu’il en restait). Il aperçut Jed un peu plus loin, et se dirigea vers lui. Le regard un peu dur et sombre, Lawson le salua puis entra directement dans le vif du sujet: « Il parait que dormir les uns sur les autres, au milieu des ronflements, avec des odeurs de pieds qui puent, ce n’est pas la chose la plus agréable. » Il parlait évidemment du local qui avait été mis en place pour les personnes dans le besoin. Lawson poursuivit: « On a une chambre de libre, tu peux l’occuper le temps qu’il faudra. Une chance. » Il avait bien insisté sur le dernier mot, son regard planté dans le sien, lui faisant ainsi comprendre que cela pouvait autant être une chance, qu’une malchance s’ils ne parvenaient pas à s’entendre tous les deux. Lawson, en observant l’adolescent, essayait de le comprendre, de le percer à jour, mais il était évident qu’on ne lisait pas en Jed Vargas comme dans un livre ouvert. Le tuteur d’Ella en profita pour ajouter. « Bien sûr il y aura des règles à respecter. » Ses yeux glissèrent alors le long du bras de Jed, et découvrirent un joint entre ses doigts. Lawson sentit une vague de colère le gagner, mais se contrôla à temps. Il le faisait pour Ella. Et s’il le pouvait, il aiderait ce gamin qui semblait perdu au milieu de sa propre vie. Lawson approcha un peu plus de Jed, assez pour que son visage soit à hauteur de son oreille gauche, et murmura d’une voix menaçante: « Ca par exemple, tu oublies. » Et saisissant vivement l’objet du délit entre ses doigts, il l’écrasa sur sa pelouse, qui était de toute façon, bousillée. Il recula d’un pas, reprenant place à côté d’Ella, et demanda à Jed: « Alors qu’en dis-tu ? »
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(#) Sujet: Re: Si j'ai besoin de toi ... | Lawson Jeu 6 Jan 2011 - 23:30
Observation mon cul ! Après s'être tout à fait réveillé au service d'urgences de l'hôpital le plus proche, Jed s'était arrangé pour prendre la fuite en douce, profitant de l'affluence impressionnante de blessés en tout genre et du débordement général pour échapper à la prise de sang qu'on lui avait prescris et qui aurait à coup sur révélé qu'il était complétement défoncé lorsqu'on l'avait retrouvé sous la table de sa cuisine après l'ouragan. A pieds, il était revenu à Ocean Grove, mains dans les poches et regard écarquillé face à l'ampleur de ses dégâts bien que l'obscurité due à l'heure de plus en plus tardive laissait facilement deviner que le plus impressionnant de la prise de conscience surviendrait le lendemain, lorsque le plein soleil serait là pour illuminer de ses rayons le décore apocalyptique qui leur tenait désomrais lieu de quartier.
Nonchalant, il remonta Apple Road dans l'optique de constater par lui-même l'étendue des ravages sur sa demeure et ne put que soupirer lourdement en constatant qu'il n'avait pas rêvé et que la toiture s'était bel et bien envolée comme le lui rappelaient ses souvenirs pourtant flous de l'instant T, lorsqu'il s'était trouvé allongé dans le canapé du rez-de-chaussée au moment où la tempête avait frappé. Blasé, il traversa le jardin en enjambant les débris et pénétra le hall d'entrée en se moquant bien des mises en garde que lui avaient fait ses sauveteurs lorsqu'ils étaient venus l'extraire des débris en lui intimant de ne plus pénétrer la demeure tant que les fortifications nécessaires à sa stabilité n'auraient pas été apportées. Il venait de retrouver son keps aux pieds du canapé ainsi que son matériel à rouler quand la voix d'Ella se fit entendre dans le jardin, le forçant à sortir de son trou pour se retrouver face à une adolescente hystérique de soulagement et bien décidée à le faire dormir chez elle pour la nuit. Revêche, Vargas se chargea de couper court à la discussion en l'informant qu'il irait dormir au foyer de quartier le temps de trouver une solution à son problème et qu'elle ferait mieux de rentrer sous peine d'attraper froid avec son pyjama. Il ne s'était pas attendu à ce qu'elle lui obéisse du premier coup et reparte en courant chez Lawson mais se félicita d'avoir fait preuve de l'autorité nécessaire et s'accorda une pause bédot avant de vraiment se mettre à réfléchir à ce qu'il allait faire de sa nuit maintenant qu'il n'avait plus de toit (parce qu'il avait menti et qu'il ne comptait absolument pas dormir au foyer de quartier, en fait).
Il venait à peine d'allumer son buzz et de s'asseoir sur les débris d'une chaise de jardin quand la porte de la maison d'à côté s'ouvrit, le laissant entrevoir à travers l'ouverture de la haie la silhouette de Lawson qui marchait droit vers lui. Perplexe, l'adolescent se redressa et lui rendit son salut, cherchant à voir si Ella se trouvait dans l'ombre de son tuteur dans l'optique de la mitrailler du regard pour lui faire payer ce coup en traitre, mais - avant qu'il n'ait eu le temps de mitrailler quoique ce soit - Lawson s'était déjà lancé dans ce qui semblait être une invitation pincée et un poil forcée par on se demandez bien qui (les visée(s) comptez vous !). Le mot chance sur lequel le tuteur appuya en lui vrillant le regard le fit tiquer et son éternel problème avec l'autorité faillit le faire renifler avec dédain, mais quelque chose qui devait être le peu de gratitude dont il était capable lui dit de se raviser et de prendre en considération que cet homme était prêt à faire beaucoup de choses pour faire plaisir à Ella, y comprit à s'encombrer de lui et son mauvais caractère. La seule question qu'il restait à se poser était de savoir si Jed, lui aussi, était prêt à s'encombrer de " règles à respecter " pour faire plaisir à la blondinette, alors qu'il était évident que s'il avait quitté Paris c'était précisément pour ne plus avoir de comptes à rendre à personne. Quand Lawson s'approcha encore un peu plus et s'empara de son bédot pour l'écraser dans l'herbe, c'est l'envie de lui coller un coup de tête qui surgit en premier dans son esprit avant de se faire rattraper par la raison et le regard suppliant d'une Ella qui semblait lui envoyer un message télépathique du genre " NE T'ÉNERVES PAS ! ". Alors, interdit, Jed soutint le regard du tuteur comme pour lui faire comprendre que lui aussi allait avoir des limites à respecter s'il voulait qu'ils s'entendent bien et finit par décréter :
« Et j'dois t'appeler " monsieur " aussi, ou Lawson ça suffira ... ? » Ce qui aurait évidemment pu passer pour une provocation, mais il s'empressa de sourire et d'ajouter, plus sérieusement : « Ça me convient. Merci. »
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(#) Sujet: Re: Si j'ai besoin de toi ... | Lawson Ven 7 Jan 2011 - 3:30
« Bon c’est d’accord, j’y vais. Mais d’abord, tu dois me promettre qu’en contre partie, tu iras faire les courses cette semaine. » Les yeux pétillants de malice alors que Lawson venait de lui dire qu'il acceptait que Jed passe un moment avec eux, le temps que son toit soit réparé, la jeune fille secoua la tête en riant légèrement. « Tout ce que tu veux! » Elle ne résista pas, néanmoins, à lui demander quelles seraient les règles qu'il instaurerait dans la maison lorsque Jed en deviendrait un pensionnaire, curieuse. Le rire de Lawson n'arrangea rien alors que la jeune fille fronçait les sourcils en se demandant quelles lois il inventerait pour tenter de lui faire peur. « Couvre feu, et puis de l’aide pour la maison, et d’autres règles que j’inventerai au fur et à mesure sans doute. » Elle n'eut pas le temps de dire ce qu'elle en pensait que son tuteur terminait d'attacher ses chaussures et l'entraînait à sa suite dans le jardin. Silencieuse comme une souris qui veut passer inaperçue devant un chat, la jeune fille le suivit sans rien dire, un sourire étirant toujours ses lèvres alors qu'elle était fière de son coup. Bien sûr qu'elle n'avait pas cru son ami lorsqu'il lui avait dit qu'il irait dormir au local de quartier. Bien sûr qu'elle savait qu'il n'avait aucun autre endroit où aller. Et elle ne comptait pas s'inquiéter pour lui sans savoir où il se trouvait, sans savoir s'il dormait sous un pont ou s'il avait trouvé un endroit pour s'abriter lors des jours de pluie. Pas question! Elle était bien évidemment consciente qu'elle n'aurait pas dû demander à Lawson sans d'abord lui demander son avis, mais elle ne voulait pas d'un « non ». Elle voulait que Jed n'ait pas le choix. Qu'il se retrouve plaqué contre un mur et qu'il lui donne finalement le « okay » qu'elle attendait.
« Il parait que dormir les uns sur les autres, au milieu des ronflements, avec des odeurs de pieds qui puent, ce n’est pas la chose la plus agréable. On a une chambre de libre, tu peux l’occuper le temps qu’il faudra. Une chance. » Ella fit un pas en avant, alors qu'elle trouvait que Lawson se débrouillait plutôt bien. « Elle est juste à côté de la mienne, en plus! Tu l'as ... » vue en passant, le matin après Halloween. Soudainement soucieuse et sérieuse, la jeune fille redressa la main de façon à leur demander d'oublier ce qu'elle avait commencé à dire. « Non rien. » Lawson ne devait pas savoir. Absolument pas savoir. Si Jed était venu dans sa chambre quelques semaines plus tôt, un mois précisément, son tuteur aurait certainement refusé de le faire entrer chez lui en sachant ça, en venant sans doute à se poser mille et unes questions sur la relation qu'entretenait Ella avec Jed. Heureusement, Lawson semblait un peu trop préoccupé par le joint de Jed pour oser faire attention à ses paroles et à ses gestes un peu crispés.
« Bien sûr il y aura des règles à respecter. » Prête à entendre les règles qu'il avait énoncées quelques minutes plus tôt, elle comprit en un instant que Lawson ne parlait plus de simple couvre-feu ou d'aide ménagère. Ella pouvait bien faire le double de tâches si cela pouvait permettre à Jed de rester avec eux. « Ça par exemple, tu oublies. » En voyant son tuteur écraser le joint de son ami, la jeune fille redressa un regard rempli d'espoir dans celui de Jed, tentant de lui faire comprendre qu'il ne devait pas s'énerver, que ça ne changerait rien au résultat final. Soucieuse, elle soutint un moment son regard, jusqu'à ce que Jed semble se calmer et prendre en compte ses mises en garde. Elle savait pertinemment que Lawson n'accepterait pas une provocation dès le premier jour et qu'il se devait de garder la tête basse s'il ne voulait pas l'énerver. « Fais le pour moi ... » semblait-elle lui dire silencieusement alors que son ami avait finalement décidé de se la jouer bon joueur. « Et j'dois t'appeler " monsieur " aussi, ou Lawson ça suffira ... ? » Avec un petit sourire, Ella s'avança de quelques pas jusqu'à se trouver entre Lawson et Jed. Elle posa ses prunelles, soulagée, dans celles de Jed en avouant: « Maître, ce sera parfait! Il adore! » Elle reporta un visage amusé sur son tuteur, alors qu'elle trépignait d'impatience de voir Jed s'installer à côté d'elle, dans la chambre d'ami.
« Ça me convient. Merci. » Sincère et reconnaissante de l'effort qu'avait fait Jed pour demeurer poli, elle frissonna néanmoins sous son pyjama et prit les devants pour rejoindre la maison heureusement encore en état. « Un second chocolat chaud, ce serait bien, non? Qui en veut? » demanda-t-elle en tournant simplement la tête vers les deux autres, un grand sourire étirant ses lèvres.
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(#) Sujet: Re: Si j'ai besoin de toi ... | Lawson Mar 18 Jan 2011 - 18:10
Le fait que Jed ne l’ait pas insulté ni frappé suite au joint écrasé sous son pied était déjà une victoire en soit pour Lawson. Il se doutait que tout n’allait pas être tout simple et tout rose avec le garçon, il n’avait pas confiance en lui, mais comme il ne le connaissait pas, lui accordait le bénéfice du doute. Après tout, Jed se montrerait peut-être sous son meilleur jour, et comme l’hôte parfait. Lawson n’y croyait pas une seule seconde, mais pour Ella, il ferait l’effort. Leurs liens s’étaient énormément resserrés ces derniers temps, et aussi étrange que cela puisse paraitre, Lawson avait besoin de savoir qu’Ella tenait à lui, et si pour cela il devait héberger un adolescent dans le besoin, alors il le ferait. A cette pensée, Lawson pensa à sa tante décédée et un léger sourire apparut sur son visage. Oh oui, qu’elle aurait été fière de lui, cela ne faisait pas l’ombre d’un doute. Le jeune McArthur était sûr que de là haut, si elle le voyait, elle riait aux éclats en le voyant se mettre dans ses situations impensables, oh oui elle devait rire, mais par-dessus tout, elle devait être fière de lui. Parce que ces valeurs, de partage, c’était elle qui les lui avait léguées. Lawson fut tiré de ses pensées lorsque Jed répondit à sa proposition avec arrogance, et provocation: « Et j'dois t'appeler " monsieur " aussi, ou Lawson ça suffira ... ? » Un petit sourire en coin de la part de Lawson qui se disait: « Tu veux jouer au con ? Pas de problème. » Lawson allait lancer une petite remarque en direction de Jed, mais Ella s’interposa entre eux, et répondit: « Maître, ce sera parfait! Il adore! » Surpris par cette réponse, Lawson leva les yeux au ciel et laissa échapper un petit rire. Jamais, la première fois qu’ils s’étaient rencontrés, il n’avait imaginé qu’ils deviendraient aussi complices avec le temps. Et il devait admettre que cela le ravissait vraiment. Jed finit par accepter son offre, et Lawson acquiesça d’un signe de tête. Ce gamin avait fait le bon choix, parce que même si Lawson choisissait de lui pourrir la vie, même s’il était derrière son cul à surveiller le moindre de ses faits et gestes, au moins, quelqu’un prendrait soin de lui. Voilà ce qu’avait décidé Lawson lorsque Jed accepta son offre. Ella frissonna à leur côté, et dit alors: « Un second chocolat chaud, ce serait bien, non? Qui en veut? » Lawson sourit et haussa les épaules: « Allez va pour le chocolat, de toutes façons, même si je disais non, tu me le ferais avaler de force ! » Le fait qu’Ella soit parfois émerveillée et excitée comme une gamine était à la fois surprenant et attendrissant. Finalement, les deux garçons suivirent Ella qui entrait dans la maison, et juste avant d’entrer, Lawson dit à Jed: « Lawson ça suffira. Jed t’es le bienvenue ici jusqu’à ce que tout se rétablisse de ton côté, mais au moindre dérapage, t’es dehors. » Sa voix ne s’était pas faite menaçante. Non, il était resté très clame et posé. Evidemment que le garçon était le bienvenue ici, Lawson n’allait pas lui faire vivre un enfer s’il n’avait pas besoin de le faire. Une fois qu’il fut sûr que le message était passé, il lassa entrer Jed, qui rejoint Ella dans la cuisine. Lawson les observa du coin de l’œil quelques instants, et pour la première fois, il se demanda ce qui liait les deux adolescents. Oui, quelle était leur relation ? Se connaissaient-ils depuis longtemps ? Etaient-ils dans la même école ? La même classe ? Etaient-ils amis ou…plus ? A cette dernière question, Lawson fronça les sourcils et secoua la tête. Non bien sûr que non, ils n’étaient qu’amis, sinon… Sinon, cela signifiait que Lawson venait de faire entrer le loup dans la bergerie, et il n’était définitivement pas préparé face à ça. Il finit par les rejoindre, prit la tasse de chocolat tendue par Ella et finit par leur dire: « J’ai deux trois trucs à régler avec le boulot, je monte, si vous avez besoin, Ella tu sais où est mon bureau. » Un moyen pour lui de s’éclipser à l’étage, de les laisser un peu tous les deux. Jed avait besoin de se familiariser avec l’endroit, qu’il ne connaissait pas. Enfin, ça c’était ce que Lawson croyait. Alors qu’il montait les marches avec sa tasse de chocolat à la main, il cria en direction d’Ella: « Au fait, montre lui sa chambre ! Il va pas dormir sur le canapé. » Lawson avait failli ajouter: ‘Et surtout pas dans la tienne’ mais il s’était ravisé à la dernière seconde. Une fois enfermé dans son bureau, assis sur son fauteuil, Lawson soupira longuement et ferma les yeux, en attente d’une nouvelle tornade sur sa famille.
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(#) Sujet: Re: Si j'ai besoin de toi ... | Lawson Jeu 20 Jan 2011 - 21:16
Debout face à Lawson et droit dans ses bottes comme fier d'exhiber son problème avec l'autorité, Jed reconnu sans mal et bien que légèrement stone la flamme de l'entêtement dans le regard de son vis-à-vis. Foncièrement - et si Ella, en plus d'intervenir avec humour pour caser le mot " maître ", ne lui avait pas longtemps chanté les louanges du tuteur - Vargas aurait pu décider, rien qu'à cause de ce regard supérieur et de ce petit sourire en coin, que le courant le passerait jamais avec McArthur. Et pourtant ... Il se mit à rire lui aussi. Pas nécessairement à cause des effets du joint, mais plutôt parce que - malgré le fait de devoir accepter d'avoir un chieur sur le dos en disant " oui " à cette proposition - l'idée de ne pas dormir dehors cette nuit lui était séduisante, d'autant plus qu'il n'avait pas peur de s'avouer qu'il aurait pu tomber plus mal. Après tout, Lawson aussi s'était mis à rire, preuve que cet accrochage furtif de leur regard et de leur volonté d'imposer LEUR loi n'avait été que passager et qu'il y aurait surement d'autres moyens de cohabiter qu'en se pourrissant la vie l'un l'autre. Il voulait y croire, sans trop savoir pourquoi d'ailleurs. Peut-être que la présence d'Ella y était pour quelque chose, c'est vrai. Crash parti, Jed se retrouvait seul, tout seul, sans maison, sans rien. Rien sauf Ella, l'autre amie assez proche qu'il s'était fait depuis son arrivée en Amérique pour pouvoir envisager une cohabitation sans tires croisés et sans (trop de) débordements.
« Un second chocolat chaud, ce serait bien, non ? Qui en veut ? » Approuvant les propos de Lawson (ah, vous voyez qu'il y a moyen de tomber d'accord !) d'un signe de tête affirmatif, Jed ne chercha même pas à décliner l'invitation, bien d'accord sur le fait que cette question lancée par l'adolescence n'en était pas une et qu'elle était capable de leur faire du forcing pour les forcer à avaler ce qu'elle s'était mise en tête de ne pas boire seule. Silencieux toujours - voire même un peu rêveur - Vargas emboita le pas des deux autres et ne se rendit compte qu'il ne restait plus que Lawson et lui devant la porte que lorsque ce dernier s'adressa de nouveau à lui :
« Lawson ça suffira. Jed t’es le bienvenue ici jusqu’à ce que tout se rétablisse de ton côté, mais au moindre dérapage, t’es dehors. » Ce ton là, plus neutre, moins directif, sembla passer beaucoup mieux que le précédent et Jed approuva une fois de plus d'un hochement de tête dans l'attitude du parfait petit homme sage. Sans mentir, le contrat lui paraissait réglo et - quand bien même ne voulait-il pas promettre qu'il n'y aurait aucun dérapage (lui-même faisait preuve d'une lucidité troublante quand à ouvrir les yeux sur le fait qu'il ne contrôlait jamais vraiment ses conneries et autres attitudes qui pouvaient entrer dans la case " dérapages ") - c'est avec sincérité qu'il avait opiné du chef. Puis ils rentrèrent et Jed se proposa d'aider sa nouvelle colocataire dans la préparation du breuvage. A deux, ils concoctèrent les 3 tasses de réconfort liquide qui leur remplirait bientôt l'estomac sans même se rendre compte que le fait qu'il sache trouver l'armoire à tasses du premier coup puisse paraitre suspect ... Enfin, Lawson s'empara de sa part du résultat et s'éclipsa à l'étage en prétextant avoir du travail à terminer. Quand ses jambes eurent disparu de la partie de l'escalier visible depuis la cuisine et qu'il eut crié à Ella de lui montrer sa chambre, Jed se retourna vers cette dernière et - bien loin de lui sortir le discours ronchon qu'il avait prévu de lui sortir pour la punir de l'avoir mis au pied du mur - il conclut en disant :
- D'abord les couettes dans le jardin, maintenant la chambre d'amis, je vois bien que t'essayes par tous les moyens de me mettre dans ton lit !
Son rire badasse fendit l'air et c'est avec agilité qu'il évita le semblant de frappe derrière la tête qu'Ella - exaspérée - tenta de lui assener. Finalement, cette cohabitation apporterait peut-être autant de bonnes choses à son humeur qu'elle ne risquait d'en apporter de mauvaises à celle de Lawson.