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 « Bad news from the doctors ... »

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Message(#) Sujet: « Bad news from the doctors ... » « Bad news from the doctors ... » EmptyVen 17 Déc 2010 - 0:46

FLASH BACK

Réveillé par un rayon de soleil plus agressif que les autres et provenant d'un angle peu habituel, Noah ouvrit un œil en ronchonnant pour finir par s'apercevoir que le plafond qui lui faisait face n'avait pas de la même couleur que le plafond en dessous duquel il avait l'habitude de se réveiller en temps normal. Pâteux et tout de suite agressé par les effets d'une gueule de bois certes pas phénoménale, mais assez sévère pour lui faire froncer les sourcils, il tourna la tête vers sa droite et resta figé d'incrédulité face au visage angélique posé sur l'oreiller conjoint au sien, doux et paisible, visiblement encore habité d'un sommeil profond. Et puis soudain, le flash : cinéma, taxi, Jaelyn, le bar, les cocktails, la danse, le baiser, le retour à OG et cette phrase qu'il se souvenait clairement avoir prononcée malgré les troubles occasionnés par l'alcool : « Qui a dit que j’étais raisonnable ? »

Oh ... putain.
Assommé par la réalité concrète de ce qu'il avait fait, Dickers ne sut réagir autrement qu'en reprenant sa contemplation du plafond tout en rabattant sa main gauche en visière pour se masser les tempes. Là, dans le silence du petit matin, il tâcha de se sentir coupable pour toutes les images concupiscentes qui lui revenaient de sa nuit tandis que la voix narquoise de sa conscience s'évertuait à lui fredonner : " Et voilààààà, tu l'as euuuuuu <3 Alors ? Heureux ? Profites mon grand, parce que ça ne va pas durer ... =) " Et elle avait raison. Cela ne dura pas. Soudain, une sonnerie de portable le fit sursauter et se redresser vivement. Nu, il se débattit un moment avec le drap avant de retrouver le sol, d'y tituber le long d'un mètre ou deux et d'enfin poser la main sur son jean à l'intérieur duquel on tentait de le joindre avec acharnement.

« A-allo ? » Bégaya-t-il en décrochant, encore mi-endormi, mi-sonné de s'être réveillé aux côtés d'Austen. Derrière lui, il entendit la belle tourner dans le lit. Au bout du fil, Cassandre lui parlait déjà d'un voyage à l'autre bout du pays. « A-attend une seconde Casey ... » fit-il en se penchant pour ramasser boxer, jean et chaussettes avant de filer dans la salle de bain.

Quelques minutes plus tard ...


De retour et rhabillé jusqu'à la taille, Noah posa une fesse sur le rebord du lit et se pencha de façon à avoir un bras de part et d'autre de la jolie blonde encore allongée.

« Je rentre à New York le temps d'une semaine ou deux, je t'appelle à mon retour ... » Murmura-t-il maladroitement à son oreille avant d'ajouter un « Bonne journée. » qu'il ponctua d'un baiser du bout des lèvres. Puis il ramassa sa chemise et sortit de la chambre, lacets défaits, cheveux ébouriffés et - ô seigneur, preuve scandaleuse - suçon dans le cou.


Seulement voilà, il ne l'avait jamais rappelée. Non pas qu'elle l'eut déçue (oh ça ... sûrement pas, et les rêves censurés qu'il avait fait les nuits qui avaient suivi son départ en étaient la preuve ...), mais plutôt que le temps avait joué contre eux et contre le peu de courage dont était capable Noah quand il s'agissait d'assumer ses responsabilités. Bringuebalé de podiums en défilés de mode pendant plus de trois semaines (son séjour à New York s'étant avéré plus long que prévu), il s'était ensuite fait kidnapper par sa mère qui avait insisté pour qu'il reste à Manhattan le temps de fêter Thanksgiving avant de revenir à OG et d'essuyer - comme tout le monde - les ravages de l'ouragan. Bien sûr, il avait pensé à Jaelyn (particulièrement en entendant à la radio les dernières musiques latines à la mode lorsqu'il se trouvait en coulisses des défilés), mais l'épreuve de l'avoir au téléphone lui avait paru insurmontable jusqu'à ce qu'il apprenne - choqué - via Facebook qu'elle se retrouvait en fauteuil suite à la tempête. Alors, mis au pied du mur et désireux de savoir si tout allait bien, il avait du prendre son courage à deux mains, éviter de penser à Narcisse et aux préparatifs du mariage qu'il avait pris sur lui d'organiser pour se rendre chez Jaelyn et voir par lui-même l'ampleur des dégâts.

Debout sur le perron, un bouquet de fleurs à la main et la mâchoire crispée par un mélange de stress et d'inquiétude, il sonna à la porte d'un geste hésitant.


Dernière édition par Noah J. Dickers le Lun 3 Jan 2011 - 1:18, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: « Bad news from the doctors ... » « Bad news from the doctors ... » EmptyVen 17 Déc 2010 - 20:50

I JUST CAN'T STOP LOVIN' YOU

Son amour pour Noah était une erreur, cette nuit avait été une erreur, mais aveuglés par un désir charnel, les deux amants ne purent prendre le temps d’analyser les conséquences de cette folle envie. Bien trop impatients à l’idée de savourer l’autre, ils grimpèrent à l’étage avec précipitation. D’ailleurs les vêtements retrouvés éparses sur le sol le lendemain matin en furent témoins. Toujours enlacée contre lui, la jeune femme se laissa déposer sur les draps immaculés avec tendresse avant que Noah ne s’empare de ses lèvres avec fougue. Leur avidité laissa peu à peu place à leurs soupirs de désirs et de plénitude. S’unir pour mieux se séparer, tel était le destin qui leur été promut. Durant cette nuit, Jaelyn offrit tout l’amour qui lui était possible de donner à Noah. Ses caresses se firent plus douces et précises et ses baisers plus langoureux et appuyés. Cinq années qu’elle s’était promise à lui et voilà qu’ils s’unissaient tendrement après des retrouvailles quelque peu agitées. Les frôlements suaves de Noah n’eurent pas d’égal et dans un ultime soubresaut, la jolie jeune femme cambra son corps brûlant avant de franchir le paroxysme du plaisir.

Blottie contre son amant, une main déposée avec amour sur son torse, la jeune Jaelyn, haletante, ne put succomber longtemps aux affres d’un sommeil profond. Fermant les yeux, elle se laissa divaguer loin de toutes pensées négatives et surtout sans songer au réveil qui s’annonçait plus que gênant.


In the morning after dark


Profondément endormie, la jeune architecte ne perçut pas le vacarme infernal produit par son amant ardemment stupéfait. Et simplement réveillée par la lueur du soleil, Jaelyn ouvrit les yeux dans un lit désespérément vide. Noah venait de partir à la hâte et en guise d’au revoir, le jeune homme claqua la porte prestement. Enroulant, le drap contre son corps encore engourdi, la belle se leva avec difficulté avant de se poster devant la fenêtre. D’abord éblouie par un soleil radieux, la jeune architecte observa le sourire aux lèvres, son amant remonter le long de la palissade claire, l’air faussement innocent.


« Tout ira bien Jaelyn ? Je repasse ce soir pour vous donner les nouveaux médicaments prescrits par votre docteur ! » Assise sur ce fauteuil d’infirme, la jeune architecte fut ravie de pouvoir enfin retrouver son salon, sa cuisine et son jardin. Étant dans l'impossibilité de monter à l'étage, des infirmiers vinrent aménager le plein pied de sa villa. " Oui je vous remercie Andréa, je pense sincèrement pouvoir m'en sortir." L'aide soignante lui rappela les quelques règles de base en cas d'incident puis elle la salua tout en sortant sur le perron. Poussant un léger soupir, Jaelyn s'empara d'un livre lorsqu'elle fut alertée par une exclamation typiquement féminine. Quelqu'un se trouvait avec Andréa et intriguée, Jaelyn lança "Qui est là ?" Rapprochant son fauteuil de la porte d'entrée, elle poussa un cri de surprise, face à un Noah silencieux. Un bouquet de fleurs en main, il l'observa interdit, détaillant sa misérable condition. Tournant les talons, la jolie blonde s'avança dans la pièce à vivre, ajoutant avec tristesse "Et bien, un revenant ! Je suis soulagée de voir que tu vas bien Noah, pour ma part, je ne pourrais pas en dire autant ..."
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Message(#) Sujet: Re: « Bad news from the doctors ... » « Bad news from the doctors ... » EmptySam 18 Déc 2010 - 0:19

Surpris qu'on lui ouvre aussi vite, Noah haussa les sourcils en constatant que la personne derrière la porte n'était pas Jaelyn, mais une aide-soignante (du moins c'est ce que laissait deviner le badge qu'il eut vite fait de repérer sur sa poitrine dans sa recherche silencieuse d'explications). Galant malgré l'étonnement et l'angoisse de plus en plus palpable, il amorça un pas de côté afin de libérer le passage, mais son geste se figea lorsqu'il entendit la voix de celle qu'il était venu voir s'exprimer depuis l'intérieur. Alors, aussi paralysé qu'elle, il ne put que constater l'ampleur des dégâts : assise sur un fauteuil roulant, l'air triste et surpris de le voir, la blonde le dévisagea un moment avant de faire demi tour et de disparaitre de son champ de vision. « Attend ! » S'exclama-t-il alors en se ruant à l'intérieur sans un pardon pour la bonne femme qu'il renversa à moitié au passage. « [...] soulagée de voir que tu vas bien Noah, pour ma part, je ne pourrais pas en dire autant ... » Arrêté à l'entrée du salon, Dickers eut soudain l'impression d'évoluer sur l'une de ses planches qu'utilisaient les pirates hollywoodiens pour jeter leurs prisonniers aux requins. Tout, jusqu'à l'attitude de Jealyn et la façon dont la porte claqua dans son dos pour signaler le départ de l'aide-soignante, donnait à la situation un caractère particulièrement délicat qui le mettait mal à l'aise. D'ordinaire enchanté et friand de situations cocasses qui lui permettaient de se sentir en défit perpétuel, il dut bien reconnaitre qu'il se serait volontiers passé de ce genre d'épreuve où le moindre mot de travers risquait d'être fatal. Seulement voilà, à 27 ans passés, il était désormais grand temps pour notre mannequin d'apprendre que la vie n'était pas faite que de bon temps et qu'il était bien puéril - voir même naïf - de sa part que de s'imaginer qu'il pourrait n'avoir à vivre que le côté positif des choses sans jamais avoir à prendre de responsabilités ou à subir les conséquences de ses actes.

Lui qui - en sortant de chez Jaelyn le lendemain de leur nuit d'amour - s'était imaginé de futures retrouvailles enflammées, faites de sexe et de rires insouciants, le voilà qui se retrouvait penaud et indécis, triturant un bouquet de fleurs dont il ne savait que faire en fixant le dos d'une amante à qui il ne savait que dire. Le temps d'un instant, il envisagea de la jouer décontracté en lui sortant un " ça roule ? " désinvolte, mais sa raison (réactive, pour une fois ...) se chargea de lui décocher une claque mentale destinée à lui faire prendre conscience de l'ironie qui se cachait dans l'image qu'évoquait la question. Alors, dépité, il s'avança dans la pièce de façon à se placer juste derrière la jeune architecte, trop lâche pour soutenir son regard, mais trop attaché à elle pour faire demi-tour et satisfaire sa bonne conscience en se disant que lui avoir apporté des fleurs était déjà bien.

« Je ... Je ... je t'ai ramené des fleurs. Et des excuses. Et du soutien aussi, bien que je doute qu'il t'intéresse beaucoup venant de moi. »

Mea culpa ? Regardez-le le bébé, pris sur le fait et qui baisse les yeux en se triturant les mains dans l'espoir qu'on puisse lui pardonner de n'avoir de l'homme parfait que l'image faussement accrocheuse.
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Message(#) Sujet: Re: « Bad news from the doctors ... » « Bad news from the doctors ... » EmptySam 18 Déc 2010 - 11:13

    L’infirmière venait de partir et le claquement sec de la porte d’entrée acheva le peu d’animation qui restait dans la demeure. Désormais silencieuse, Jaelyn n’osa pas affronter le regard de l’homme qui avait su la faire succomber quelques semaines auparavant. Noah l’avait laissé, sans prendre aucunes nouvelles et par-dessus tout sans lui montrer un quelconque signe d’affection. Il ignorait ô combien cette nuit avait été délicieuse pour elle, et qu’avec ses mille et une caresses, le mannequin avait sut ranimer un feu ardent au sein de son cœur déchiré. Désespérément amoureuse, elle l’avait attendu malgré elle, en vain, et pas même à l’hôpital il était venu lui apporter son soutien. Ce malheureux accident avait fini par l’achever et bloquée sur ce fauteuil, Jaelyn n’espérait plus rien de quiconque. Tournant le dos à son impétueux amant, elle s’avança vers la salle de séjour lorsque d’une voix puissante, il la pria de s’arrêter « Attend ! » Stoppant son élan, la belle ne se retourna pas, sa vie était devenue un véritable enfer et il était inutile de la blesser davantage. Pride, l’accident, puis Noah, qu’avait-elle fait pour mériter si peu de respect et d’attention ? Consciente de la solitude qui occuperait ses jours prochains, elle poussa un soupir attristé avant de pouvoir apprécier le parfum suave et épicé de son compagnon. Noah, près d’elle, demeura silencieux, incapable de pouvoir réagir sur cette étrange situation qui s’abattait sur leur relation. De nombreuses questions assénèrent son esprit torturé, est ce que malgré tout et après ces retrouvailles passionnées, Noah ressentait-il quelque chose pour elle ? Sa présence n'était tout de même pas anodine, et définitivement éprise de lui, Jaelyn fut profondément heureuse de le voir ici. Par chance, il ne semblait pas trop bouleversé par l'ouragan, toujours silencieuse, elle espéra timidement que rien de néfaste ne lui été arrivé. Le jeune homme prit la parole en premier et balbutiant, Noah révéla " Je ... Je ... je t'ai ramené des fleurs. Et des excuses. Et du soutien aussi, bien que je doute qu'il t'intéresse beaucoup venant de moi." Décidée à lui faire face, la jeune femme se retourna avec difficulté, les mains fines posées sur l'infime barre de métal, elle ne maitrisait pas encore totalement cet engin d'infirme et de malheur. D'abord muette, Jaelyn dévisagea son amant, alors qu'il lui tendait maladroitement le bouquet. La belle blonde s'en empara avec douceur avant d'ajouter avec un murmure "Je te remercie, elles sont superbes !" Prenant la direction de la cuisine, la jeune architecte mit le sublime bouquet dans un vase avant de le reposer sur le comptoir sombre. Noah l'avait suivi jusque là, bien trop songeur pour ajouter quoique ce soit. Contournant l'imposant meuble qui se trouvait au centre de la pièce, les roues du fauteuil se coincèrent contre l'angle de celui-ci. "Merde !" jura la jeune femme, qui maladroite ne sut comment sortir de cette situation gênante. Bienveillant, son amant lui apporta un peu d'aide, qu'elle s'empressa de gratifier. "Merci beaucoup, je me sens tellement stupide ... Et par dessus tout honteuse, tu ne devrais pas me voir comme ça ... d'ailleurs je ..." Un énième soupir de désœuvrement pollua cette ambiance pesante " J'ignore si je pourrais remarcher un jour Noah, les médecins restent évasifs et par dessus tout négatifs à ce sujet ..." Ravalant un sanglot, Jaelyn souhaitait demeurer forte et fière, Noah n'avait pas a endurer sa douleur, lui qui était déjà engagé à une autre femme. Elle ne pouvait lui imposer ceci. Consciente que tout espoir était vain quand à sa relation avec le jeune homme et ses maigres possibilités de remarcher un jour, elle dissimula une larme d'atroce souffrance. La belle blonde reprit " Qu'allons nous faire maintenant ?"

    Oui, à présent, qu'en était-il de leur relation ? Incapable de dissimuler son amour, l'heure des révélations venait de sonner. La jeune femme se mordit la lèvre avec appréhension, et hésitante, elle reprit la parole une nouvelle fois. " Tu n'as rien à ajouter, c'est moi qui suis profondément stupide. Tu as Narcisse et c'est pourquoi je ne t'en ai pas voulu de ne pas avoir donné de nouvelles ces derniers temps. Je comprends que la situation doit être délicate pour toi et j'en suis sincèrement désolée. Pardonnes moi d'avoir rendu les choses si compliquées ..." Face à ses vérités, Jaelyn ne pût s'empêcher d'admirer le visage sérieux de son amant, ses yeux mordorés brillaient d'une étrange lueur qui le rendait encore plus attachant et magnifique. Elle savoura son charme mutin et viril à la fois et s'approchant de l'escalier qui se trouvait au centre de la pièce à vivre, elle stoppa sa course, quelque peu gênée. "Je voudrais te donner quelque chose, mais c'est à l'étage et je ne peux pas monter, pourrais-tu ... me porter si cela ne te dérange pas ?" Honteuse d'une telle requête, elle baissa les yeux.

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Message(#) Sujet: Re: « Bad news from the doctors ... » « Bad news from the doctors ... » EmptyDim 19 Déc 2010 - 2:13

Et voilà elle se retournait, c'était prévisible, il aurait mieux fait de se taire. Mal à l'aise, indécis et même gêné, ce qui - avouons-le - était assez rare en termes Dickersiens, Noah n'eut pour seul réflexe que de lui tendre les fleurs en espérant faire diversion. " Je te remercie, elles sont superbes ! " Lui répondit-elle alors en s'emparant du bouquet et en le laissant les mains vides, sans plus rien à triturer d'autre que ses propres phalanges. Pensif, il l'accompagna jusque dans la cuisine sans pouvoir s'empêcher de fixer sa nuque en contre-bas. Pourquoi avait-il fallu que ça lui arrive à elle ? Pourquoi avait-il fallu que sa lui arrive à lui ? Pourquoi avait-il fallu que ça leur arrive à eux, en somme ? Parce qu'il était tout le problème : c'était peut-être les jambes de Jaelyn qui étaient dans un sale état, mais cela n'en restait pas moins l'affaire de Noah dont le cœur parasité peinait à se remettre de la nouvelle et pas pour les causes nobles qu'on aurait pu croire ... Muré dans un silence qui n'annonçait rien de bon, il la regarda sans la voir se charger de mettre le bouquet dans un vase avant que son interjection ne le fasse sortir de sa rêverie. Réactif, il s'empressa de l'aider mais se figea lorsqu'elle reprit la parole, désœuvrée : " Merci beaucoup, je me sens tellement stupide ... Et par dessus tout honteuse, tu ne devrais pas me voir comme ça ... d'ailleurs je ..." Raide, Noah ne pipa mot, bien que l'envie de la supplier de se taire lui dévorait les entrailles. " J'ignore si je pourrais remarcher un jour Noah, les médecins restent évasifs et par dessus tout négatifs à ce sujet ..." Aussi surprenant que cela puisse paraitre compte tenu du caractère plus que superficiel du mannequin, l'infirmité de Jaelyn ne le répugnait pas. Lui, le gamin pourri gâté qui avait toujours eu pour habitude de jeter les jouets cassés plutôt que de tenter de les réparer, se retrouvait face à une prise de conscience particulièrement perturbante. En la voyant là, si fragile, si vulnérable, si faible, au bord des larmes presque, il ne put que s'écœurer lui-même de constater que ce n'était pas tant sa condition physique que son attitude qui le dérangeait. Cloué sur place par ses propres ressentis et pratiquement dégouté de se savoir capable d'aussi peu de compassion, il accueillit en victime la pensée qui remonta le cheminement de sa conscience pour lui faire se dire qu'il pouvait pardonner la faiblesse physique contre laquelle elle ne pouvait rien, soit dit en passant, mais pas la faiblesse mentale. " Qu'allons nous faire maintenant ? " Nous ? Nous qui ? Tiraillé entre cas de conscience et besoin puéril de crier sa révolte, Dickers ne répondit pas, trop conscient que s'exprimer maintenant risquait de lui faire dire des choses qu'il formulerait mal sous le coup de la colère ou de la déception et qui blesserait Jaelyn alors qu'il avait été très clair avec lui-même en décidant de lui rendre visite : le but était de la soutenir, pas de l'enfoncer.

" Tu n'as rien à ajouter, c'est moi qui suis profondément stupide. Tu as Narcisse et c'est pourquoi je ne t'en ai pas voulu de ne pas avoir donné de nouvelles ces derniers temps. Je comprends que la situation doit être délicate pour toi et j'en suis sincèrement désolée. Pardonnes moi d'avoir rendu les choses si compliquées ..." Des pardons, des excuses, des " désolée " ... Mais où était donc passée sa Jaelyn ? Celle qui se moquait bien de Narcisse, qui exigeait de lui toutes les disponibilités du monde et qui le sifflait comme un chien ou qui claquait des doigts pour le simple plaisir de provoquer en lui l'éternel conflit entre désir et orgueil sur-dimensionné ? Cette ouragan avait-il emmené jusqu'à l'âme même de son amante ? La priver de ses jambes n'avait-il pas suffit ? Avait-il aussi fallu qu'il la prive de sa suffisance pour le priver lui - par une procuration vile et fallacieuse - du plaisir de se savoir complétement manipulé par cette femme ? Où étaient donc passés le défi et le mordant ? Pourquoi se montrait-elle aussi triste et désœuvrée, pourquoi ne l'engueulait-elle pas et pourquoi ne le rabaissait-elle pas plus bas que terre pour lui faire payer d'avoir été trop lâche pour la rappeler ? Où était donc passée la souffrance d'aimer une femme qui ne l'aimait qu'à moitié ? Où ? Où ? Où ? ... Perdu, désorienté, Noah James Dickers - pourtant à la tête d'un palmarès de conquêtes féminines respectable - était visiblement en train de se voiler la face et de refuser d'ouvrir les yeux sur cette évidence tragique : Elle l'aimait. Voilà, il avait gagné, elle l'aimait. Assez pour s'excuser, assez pour le plaindre, assez pour lui demander pardon. Elle l'aimait, elle était sincère et c'était certainement le plus grand mal qu'elle lui ait jamais fait depuis tout ce temps qu'ils se connaissaient.

" Je voudrais te donner quelque chose, mais c'est à l'étage et je ne peux pas monter, pourrais-tu ... me porter si cela ne te dérange pas ? "

Ne pas exploser, ne pas exploser, ne pas exploser ... Retiens-toi Noah, tu peux le faire, tu sais te contenir, on t'as dressé pour sourire et faire le beau même lorsque la situation ne s'y prête pas, sourit, soit gentil, encaisse, soit le prince charmant et l'homme parfait que ta mère a toujours voulu que tu sois, ne fais pas ton gamin capricieux, pas maintenant, ce n'est pas le moment, vraiment, VRAIMENT pas le moment ...

Non, c'était impossible, il ne pouvait pas laisser passer ça, ses nerfs ne pouvaient pas laisser passer ça, il avait besoin de s'exprimer avec la franchise tranchante qu'on lui connaissait dans ses mauvais jours. Or quel plus mauvais jour que celui-ci, alors qu'elle baissait les yeux, honteuse de sa demande qui - si elle avait été formulée sous forme d'ordre - l'aurait enchanté et lui aurait permis de respirer plus aisément ?

" Non. " Lâcha-t-il alors, glacial, en croisant les bras dans l'attente qu'elle relève les yeux vers lui (car, s'il voulait que la tirade qui lui montait aux lèvres ne soit pas qu'une vague d'égoïsme pure et dure, il fallait qu'elle le regarde et qu'elle en tire le coup de pied au cul verbal qui représentait à peu près tout ce qu'il y aurait d'enrichissant à prendre dans ce qui allait suivre.) " Depuis quand tu te sens honteuse et stupide devant moi Jae ? Hein ? Depuis quand ? Ou plutôt non : Depuis quand est-ce que tu te permets de me le montrer ? Je ne veux pas de tes excuses. Je m'en fiche. Et je ne veux pas non plus de tes sourires résignés ! REGARDE-MOI QUAND JE TE PARLE ! " Trop de pression, trop d'enjeux, trop de choses à perdre, Noah élevait la voix sans même s'en rendre compte, s'envolant à des milliers de kilomètres de l'image de l'amant charmeur dont la voix suave n'était destinée qu'a couler des mots d'amour et des phrases enivrantes. " Tu m'entends ? Je-ne-veux-pas-de-ça ! Pourquoi tu t'excuses ? Pourquoi tu pleures ? DEPUIS QUAND TU PLEURES ?! " Reproche ou appel de détresse, visiblement la barque de Dickers prenait l'eau de toute part, laissant découvrir le spectacle pathétique d'un homme qui ne savait pas nager dans les eaux dangereuses des sentiments pures, sincères et ... partagés. Hors de lui et conscient de ne pas pouvoir se livrer à 100% puisque se livrer revenait à l'imiter dans sa faiblesse et perdre ce rôle de Valmont intouchable qu'il chérissait tant, Noah sembla ne plus savoir quoi faire ni quoi dire pour lui faire comprendre qu'elle n'avait pas le droit de lui faire ça et de devenir une femme guimauve parmi tant d'autres, comme toutes celles qu'il avait quittées et auxquelles il avait brisé le cœur si tôt qu'il l'avait gagné, bien incapable de savoir qu'en faire une fois qu'elles l'eurent offert à ses soins.

Et puis ce goût amer est venu tapisser ma bouche,
Je viens de conquérir son cœur mais c'est louche,
Car qui mieux que ces vieux amants,
Sait qu'on perd l'amour aussitôt qu'on le gagne,
Décidément c'est pas facile tous les jours ...


C'est quand le bonheur ▬ CALI

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Message(#) Sujet: Re: « Bad news from the doctors ... » « Bad news from the doctors ... » EmptyDim 19 Déc 2010 - 17:34

    Au pied de l’escalier, la jeune femme se retourna afin de faire face à son compagnon. Quelque peu honteuse par une telle demande, elle réalisa que son infirmité devenait pesante, être dépendante d’une personne n’avait jamais été dans ses habitudes et plutôt débrouillarde, Jaelyn évitait, requêtes et autres services capables de rabaisser son égo féminin. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres fines mais l’attitude sévère de Noah, l’interloqua. Planté face à elle et résolument décidé à ne pas grimper à l’étage, il croisa les bras. " Non. " Le ton distant de sa voix habituellement si mielleuse, glaça le sang de la jeune femme. Interdite, elle murmura « Je te demande pardon ? » Ne comprenant pas cette soudaine attitude, la jolie blonde opta pour le silence. Il était préférable de demeurer muette face au regard incandescent du mannequin. Incapable de contenir sa colère, les poings de Noah se serrèrent et suite à un silence palpable, le jeune homme entama une longue série de représailles plutôt douloureuses qu’enjouées. « Depuis quand tu te sens honteuse et stupide devant moi Jae ? Hein ? Depuis quand ? Ou plutôt non : Depuis quand est-ce que tu te permets de me le montrer ? Je ne veux pas de tes excuses. Je m'en fiche. Et je ne veux pas non plus de tes sourires résignés ! » Figée sur cet instrument de torture, la jeune femme se prit une claque monumentale dans la figure, la voix pleine d’amertume, Noah n’hésita pas à libérer sa colère face aux mièvreries de la belle, paralysée. Baissant les yeux, Jaelyn chercha à fuir son regard, mais la voix forte de son amant, la fit sursauter « REGARDE-MOI QUAND JE TE PARLE ! » Se redressant prestement sur son fauteuil, la jolie blonde essaya tant bien que mal de cacher quelques douloureuses et fugaces larmes. Comment pouvait-il agir ainsi ? Pourquoi devait-elle subir tant de malheurs ? Depuis sa rupture avec Pride, elle avait enchainé les conneries jusqu’à même mettre en jeu son emploi. Puis Noah vint croiser sa route et espérant que celui-ci la remettrait sur le bon chemin, elle plaça tous ses espoirs en lui, mais voilà qu’il ne semblait pas réaliser l’importance de ses souhaits et de ses engagements. Le jeune mannequin n’avait jamais réussi à assumer ses responsabilités et après tout, Jaelyn savait qu’elle ne pouvait lui imposer cela. " Tu m'entends ? Je-ne-veux-pas-de-ça ! Pourquoi tu t'excuses ? Pourquoi tu pleures ? DEPUIS QUAND TU PLEURES ?! " Ces dernières paroles furent de trop. Serrant ses doigts fins sur la protection des roues de l’engin, les yeux azurs de la jeune femme s’enflammèrent d’une vigueur sans pareille. « Mais tu ne comprends donc rien ? » lança t’elle avec puissance. Sa voix habituellement douce et chantante se transforma en une intonation sévère et cinglante « Comment peux-tu oser demeurer si égoïste et personnel Dickers ! » Les larmes ravageaient son visage de poupée et criant presque autant que lui, elle ne pût s’empêcher de parachever « Pourquoi ces larmes ? Parce que j’ai perdu le peu de dignité qu’il me restait ! Tu ne veux pas de mes excuses ! Parfait, alors je continuerais de te traiter comme un vulgaire pion et non plus comme un homme ! »

    Le détaillant avec animosité, la jolie blonde maudit les sentiments qu’elle éprouvait à son égard. Noah avait gagné, elle s’était pliée à ses volontés et encore, tout ceci n’était pas suffisant. Troublée et perdue dans une situation qu’elle ne maitrisait pas, Jaelyn osa cependant lui faire face. « Il serait temps d’assumer les conséquences de tes actes Noah, tout n’est pas superficiel ! Seul ton monde l’est … » Les larmes avaient laissé place à une colère grandissante et désormais épuisée, Jaelyn lui tourna le dos avant de se planter devant la baie vitrée qui ornait la salle à manger. « Je ne suis pas comme toutes les autres Dickers et tu ne peux pas le nier… »

    Ses yeux clairs se posèrent sur les dégâts encore relativement présents dans son jardin. L’ouragan avait emporté la palissade et quelques plantes mais cette scène ravagée relatait à merveille le chaos qui embrumait son esprit. Incapable de prendre une quelconque décision, elle pressentie que le jeune homme venait se poster derrière elle, silencieux. « Je n’ai plus rien à ajouter … »

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Message(#) Sujet: Re: « Bad news from the doctors ... » « Bad news from the doctors ... » EmptyLun 20 Déc 2010 - 13:47

« Mais tu ne comprends donc rien ? » Buté, Noah la défia du regard, farouchement décidé à ne pas s'en vouloir de lui demander quelque chose qu'il estimait être en droit d'attendre d'elle dans le sens où c'était elle qui avait instauré ce jeu et elle encore qui l'avait si facilement poussé dans le ravin en le faisant replonger. Elle, elle, elle, pas lui ! Et maintenant elle se permettait de le regarder avec les yeux brillants et de redevenir une femme normale, avec ses failles et ses faiblesses ? « Comment peux-tu oser demeurer si égoïste et personnel Dickers ! » Comment pouvait-elle ELLE se montrer si égoïste et si personnelle ? Elle et pas lui, ELLE ! A ses yeux, Jae' n'avait pas le droit de le décevoir et n'avait pas le droit d'être autre chose que l'image glorifiée qu'il avait d'elle. Pour son bien à lui, il fallait qu'elle soit ce qu'elle avait toujours prétendu être, sinon ce n'était pas du jeu, ou alors un jeu de dupe et - ça - Dickers refusait de croire qu'il ait pu s'y laisser prendre sans même s'en rendre compte (ce qui, au final, aurait revenu à dire que la gagnante dans l'histoire n'était autre que la trompeuse). « Pourquoi ces larmes ? Parce que j’ai perdu le peu de dignité qu’il me restait ! Tu ne veux pas de mes excuses ! Parfait, alors je continuerais de te traiter comme un vulgaire pion et non plus comme un homme ! » « RHA ! » Agacé, impulsif, tendu, Noah ne put contenir ce cri de rage qu'il accompagna d'un coup de poing inutilement infligé à la rampe d'escalier. Fulminant, il lui tourna le dos pour s'inciter au calme et perdre de vue ce visage qu'il ne supportait pas d'assimiler à quelque chose d'humainement faillible. Prisonnier d'un fantasme totalement démesuré, il se maudissait d'être aussi perfectionniste et - plus précisément - de rester fidèle à lui-même en éternel insatisfait de service. Que pouvait-il répondre à ça ? " Je ne veux pas que tu pleures devant moi, j'aime mieux l'idée de me faire snober par une garce sans cœur ? " ... Trop tordu. " Arrêtes de pleurer et reste digne, même sur un fauteuil tu dois être capable de ne pas pleurer ! " ... Trop insensible .............. " Ta gueule ! " ? ... Trop radical.

Un temps de silence trop long pour une dispute digne de ce nom le fit jeter un coup d'œil par dessus son épaule et se heurter au regard de plus en plus sévère de la jeune femme. Alors, transporté par un élan de ce qui ne pouvait être que du masochisme pur et dur, il trouva la force de se retourner totalement, attendant peut-être - voir même sûrement - qu'elle se fasse aussi vilaine et condescendante que la Jaelyn qu'il adorait détester. « Il serait temps d’assumer les conséquences de tes actes Noah, tout n’est pas superficiel ! Seul ton monde l’est … ». Peut-être trop en attente de sa réplique, Dickers ne parvint pas à éviter la flèche que cette dernière représentait et se mangea la répartie en plein cœur, restant paralysé par les multiples possibilités d'interprétation qu'offrait la pique. Interdit, il encaissa le coup en la regardant s'éloigner et faire face à la baie vitrée à travers laquelle même la lumière du jour n'arrivait pas à réchauffer l'ambiance glaciale qui venait de s'installer. Assumer les conséquences de ses actes. Admettre qu'il vivait dans un monde superficiel en marge de la réalité. Doubles concessions en perspective, c'était tellement lui demander à lui qui n'en faisait jamais, par principe. Assumer, pour quoi faire ? Prendre et payer d'avoir pris pendant des lustres, alors que le plaisir d'avoir - lui - était éphémère ? Noah se refusait à une vie de prises de responsabilités qui, à force, il le savait, finiraient par l'étouffer et lui donner cette impression assassine de ne plus pouvoir jouir de rien sans avoir peur des conséquences ou, pis, sans avoir une pensée pour la peine à encourir. A ses yeux, les responsabilités n'étaient ni plus ni moins que des années de prisons administrées à un criminel, le crime étant de faire ce qui lui plaisait quand cela lui plaisait et ce en se moquant bien des dommages collatéraux potentiellement engendrés par son comportement irréfléchi. D'ailleurs, pour continuer dans la mauvaise foi, il se refusait aussi à admettre qu'on puisse qualifier ses attitudes " d'irréfléchies ". Au contraire, cet irréfléchissement était tout ce qu'il y avait de plus réfléchi et de plus prémédité ! Quant aux caractère superficiel de son monde, il s'estimait assez lucide pour prétendre en avoir conscience, mais ce n'était pas pour autant qu'il se sentait prêt à admettre que ce monde là valait forcément moins que celui dans lequel Jaelyn voulait visiblement le voir évoluer à ses côtés. Pourquoi préférer un monde normal et décevant à son monde d'apparences, de magie et au sein duquel tout était possible ? Qu'on lui passe le couplet sur le réalisme ; à Miami, dans le milieu de la mode ou une robe se vend à 10 000 dollars parce que portée par unetelle, il n'y avait plus de réalisme qui tenait ! Et tant pis si fallait être superficiel pour préférer cette société là à la société lambda, lui n'arrivait pas à concevoir qu'on puisse lui reprocher de se sentir à l'aise dans ce que Jaelyn qualifiait de monde à part.

« Je ne suis pas comme toutes les autres Dickers et tu ne peux pas le nier … » C'est vrai, il ne pouvait pas le nier. Paradoxalement - et c'était certainement là le point le plus irritant - il fallait bien reconnaitre que toutes ces autres dont elle parlait avaient été issues de son monde à lui, de ce monde qu'il lui reprochait de trahir en se montrant fragile et larmoyante. Mais fallait-il pour autant qu'il renonce à l'idée folle que quelqu'un, un jour, puisse à la fois correspondre à ses fantasmes, les réaliser et en même temps garder ce goût d'insaisissable qui - il fallait bien l'avouer - était la clef de voute de l'intérêt qu'il portait aux choses et aux personnes plus particulièrement. Perdu, déboussolé et indécis quant à savoir s'il valait mieux partir pour réfléchir ou rester pour s'enfoncer toujours plus dans le conflit, il tenta une dernière approche, peut-être dans l'espoir d'entendre la sonnerie du réveil, de se relever en sueur et de constater, agar, qu'il ne s'agissait en fait que d'un cauchemar particulièrement réaliste (et métaphysique pour le coup). « Je n’ai plus rien à ajouter … » ... ... ... ... « Qu'est-ce que tu veux ? » Souffla-t-il, résigné. « Je t'ai dis ce que je veux et ce que je ne veux pas, toi, qu'est-ce que tu v ... » Interrompu par la sonnerie de son téléphone portable, Dickers jura dans sa barbe avant de décrocher, l'air sévère et l'intention clairement affichée d'envoyer paitre son interlocuteur, seulement voilà :

« Ah, Tägtgren, c'est vous, j'ai oublié de vous rappeler, excusez-moi. » Rhiannon - dessinatrice choisie par ses soins pour l'illustration des invitations au mariage très très privé qu'il s'était proposé de préparer pour Narcisse - ne pouvait pas attendre. « Les faire-part, oui, au nombre de 8, j'avais pensé à vous envoyer des photos par mail, mais si vous préférez que nous nous rencontrions ... Non ... Non ça ne va pas être possible, Narcisse ne doit pas savoir, c'est une surprise. C'est ça ... Oui ... Puis-je vous rappeler plus tard, je suis occupé présentement. Voilà, au revoir. »
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Message(#) Sujet: Re: « Bad news from the doctors ... » « Bad news from the doctors ... » EmptyMar 21 Déc 2010 - 16:19


    Ne pouvant contenir sa colère, le jeune mannequin assena la rambarde lustrée d’un coup violent. Les affres d’une vérité refoulée pouvaient être plus que douloureux et regrettant amèrement ses paroles, Jaelyn maudit l’animosité qu’elle entretenait face aux réactions excessives de Noah. Après tout, tout deux étaient dans une position délicate, l’un engagé, l’autre éprise pour un homme qui ne lui appartenait plus. Observant son amour glisser entre ses doigts fins, la jolie blonde se devait d’agir, mais comment ? Reprendre le rôle qu’elle avait tant apprécié jouer à ses côtés ? Profondément perdue, l’inconnu précipita son palpitant dans une danse sordide, rongé par le remord et poussé par le vice. Indécise, la jeune femme poussa un énième soupir. « Qu'est-ce que tu veux ? » Interloquée, elle ne sût d’abord pas quoi répliquer. La réponse était pourtant simple, mais son égo bien trop imposant lui interdit d’avouer ses faiblesses. « Je t'ai dis ce que je veux et ce que je ne veux pas, toi, qu'est-ce que tu v ... » Se montrer faible ? Il est vrai que Noah avait été clair avec elle depuis le début, pas une fois il l’avait observé avec dégout, au contraire, son regard malicieux l’avait conforté dans ses charmes et par-dessus tout, sur l’effet qu’elle ne cessait de lui procurer. Aussi égoïste que lui, elle ravisa ses jugements, changer de stratégie était désormais primordial et alors qu’elle allait prendre la parole, la sonnerie nasillarde du cellulaire de Dickers résonna au sein d’une ambiance palpable. « Ah, Tägtgren, c'est vous, j'ai oublié de vous rappeler, excusez-moi. » Harassée par l’appel de son interlocutrice, la voix de son compagnon devint suave et attentive. Un élan de curiosité poussa la jeune femme à le dévisager. Ainsi et en position de force, Jaelyn l’écouta avec attention. « Les faire-part, oui, au nombre de 8, j'avais pensé à vous envoyer des photos par mail, mais si vous préférez que nous nous rencontrions ... Non ... Non ça ne va pas être possible, Narcisse ne doit pas savoir, c'est une surprise. C'est ça ... Oui ... Puis-je vous rappeler plus tard, je suis occupé présentement. Voilà, au revoir. » A ces mots, le cœur de la belle fut transpercé de part en part, le mensonge avait bel et bien flétri leur relation. Rien n’avait changé, et pour le grand dam de Jaelyn, elle dut encaisser cette terrible révélation avec dignité et malice. Noah n’était pas marié, du moins pas encore, simple fiancé, il organisait le mariage de sa douce avec brio et en secret. Dévastée, la colère de la jeune femme brûla son corps anéanti. Le mannequin rangea le téléphone dans sa poche sans en ajouter davantage. La guerre était belle et bien déclarée, ce mensonge, sans doute infime aux yeux de Dickers, fut perçu comme un affront pour l’architecte. Jaelyn digéra ses mièvreries avant de s’approcher de lui. Il la voulait intraitable et manipulatrice ? Parfait, renfilant son costume avec ardeur, un léger sourire se dessina sur ses lèvres pâles.

    « Et bien, j’ai cru comprendre que tu n’étais finalement pas aussi engagé que tu le prétendais ! Remarque, tu as eu raison de ne pas l’avouer, ça aurait rendu les choses tellement plus … faciles. Et j’ai vraiment horreur de la facilité. » D’après Nietzsche, dans la vengeance et en amour, la femme est plus barbare que l'homme. La lueur de défi qui brillait dans les yeux de la belle ne démordait pas, cette puérile citation était délibérément fondée. Préparant sa terrible vendetta, Jaelyn imagina mille et une possibilités … Mais comment faire pour le toucher en plein cœur ? Noah devait faire un choix et ce fut sur ce point qu’elle décida d’agir de prime abord. « Je pensais que tu souhaitais te marier en grandes pompes mais Narcisse doit être du genre casanière pour refuser une telle célébration. Du moins, je sais qui porte la culotte au sein de votre couple ! » Fière de sa répartie plutôt mesquine, elle toisa son amant qui demeurait silencieux. Puis, plus sérieuse, elle ajouta « Tu souhaites reprendre le jeu là où nous l’avions laissé Noah … » Baissant le regard, la jeune femme savourait déjà sa victoire. Après tout, sous les recommandations de son amant, il l’avait prié de devenir l’illusionniste de ses désirs, et rattrapée par un passé fusionnel, elle paracheva « … parfait, mais j’espère que tu en connais les conséquences … »
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Message(#) Sujet: Re: « Bad news from the doctors ... » « Bad news from the doctors ... » EmptyMar 21 Déc 2010 - 17:34

Silencieux face au regard brûlant que lui lançait Austen, Noah rangea son téléphone d'un geste impérial et pinça les lèvres comme pour la mettre au défi de faire honneur à son rang et de lui répondre avec toute l'acidité dont il la savait capable lorsqu'elle se rendait compte - comme c'était le cas présentement - qu'elle s'était faite duper. Cruel sans vraiment l'être, Dickers faisait une nouvelle fois honneur à ses indécisions en attendant autant qu'il redoutait la réplique de la jeune femme. Une partie de lui acceptait cette idée de tendre le bâton pour se faire battre (car, après tout, s'il n'avait pas voulu qu'elle se rende compte de son mensonge, il se serait éloigné ou se serait arrangé pour que ses réponses à la dessinatrice ne soient pas aussi révélatrices) tandis qu'une autre, plus peureuse, ne pouvait s'empêcher d'avoir peur que l'élastique ne lâche. Car, s'il fallait bien lui reconnaître une chose, c'était certainement le fait d'avoir pleinement conscience de jouer avec le feu. Repousser les limites avait toujours était une passion, une sorte de leitmotiv pour Noah, mais - tout aussi vaillant qu'il pouvait être lorsqu'il s'agissait de tirer sur la corde - cela ne l'empêchait pas de craindre le jour ou cette dernière finirait par lâcher en le faisant tomber en arrière dans le précipice de regrets et de remords qu'il s'appliquait à creuser un peu plus profondément tous les jours en prévention certaine de l'heure fatidique où plus rien ni personne ne voudrait encore le suivre dans ses délires et accepter de se tenir l'autre bout de l'élastique comme l'avait fait Jaelyn jusqu'alors. Plus grande est l'extase, plus dure est la chute, or les espérances de Noah plaçaient la barre si haut qu'il y avait fort à parier pour une mort subite lors de l'impact ... si chute et impact il y avait.

« Et bien, j’ai cru comprendre que tu n’étais finalement pas aussi engagé que tu le prétendais ! Remarque, tu as eu raison de ne pas l’avouer, ça aurait rendu les choses tellement plus … faciles. Et j’ai vraiment horreur de la facilité. » Apparemment, l'élastique qui symbolisait sa relation avec Jaelyn avait encore de beaux jours devant lui. Passant du noir au blanc sans plus se poser de questions, Noah rendit à l'architecte le sourire narquois qu'elle lui lançait avec provocation, s'intimant à lui-même de ne pas se laisser atteindre par ce regain de répondant, puisque c'était précisément ce qu'il avait espéré d'elle et ce pourquoi il venait de lui crier dessus sans mâcher ses mots. « Je pensais que tu souhaitais te marier en grandes pompes mais Narcisse doit être du genre casanière pour refuser une telle célébration. Du moins, je sais qui porte la culotte au sein de votre couple ! » Amusé par cette attaque et parfait dans son rôle de courtisan aussi méprisant qu'épris, Dickers se contenta d'un sourire en coin et d'une expiration dédaigneuse destinée à laisser sous-entendre qu'en plus de se tromper, Jaelyn ne savait absolument pas de quoi elle parlait. « Tu souhaites reprendre le jeu là où nous l’avions laissé Noah … » Interdit, il la détailla sans répondre, encore et toujours prisonnier de son orgueil et de son incapacité à avouer à haute et intelligible voix qu'il était assez puéril pour ne désirait que ça, en effet, du jeu. « … parfait, mais j’espère que tu en connais les conséquences … » « Actes, conséquences, assumer ... Ne sois pas moralisatrice Jae', nous savons tous les deux que dans ce rôle tu fais une bien mauvaise icône de vertu ... » Répondit-il du tac au tac en faisant planer le fantôme de leur nuit d'amour sur les belles paroles de l'architecte comme pour lui rappeler qu'il n'était pas le seul à avoir de quoi se sentir coupable car, après tout, l'amour il ne l'avait pas fait tout seul et - même s'il s'avérait au final qu'il avait menti - cela ne changeait rien au fait qu'elle se soit offerte à lui en l'imaginant marié et tout ce qu'il y a de plus engagé. « Alors ? » Enchaina-t-il sans transition et en se remémorant de cette chose qu'elle voulait prétendument lui donner, « Je te monte ? », ce qui donna à sa réplique un double sens voulu et proprement déplacé si l'on additionnait ses propos à l'image mentale qu'il venait de faire passer par sa première prise de parole.

Et voilà comment on passe d'un drame sentimental à un autre : Une rencontre, des vacances, un jeu de crétins, des retrouvailles tardives, un mensonge, une nuit d'amour, un mois de silence, des blessures, une dispute, l'assassinat précoce de toute forme de trêve autrement que physiquement possible et la promesse d'un nouveau tour de manège, sans les mains et sans filet de sécurité en cas d'accident. Austen et Dickers, un puis sans fond de bêtise et de perversion.
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Message(#) Sujet: Re: « Bad news from the doctors ... » « Bad news from the doctors ... » EmptyMer 29 Déc 2010 - 20:47

Harassée par cette situation, Jaelyn ne put s’empêcher de fuir le regard tranchant de son amant. Poussant un léger soupir, l’ordre naturel des choses se défilait maladroitement sous leurs pieds et muette, elle encaissa avec difficulté les propos du mannequin. « Actes, conséquences, assumer ... Ne sois pas moralisatrice Jae', nous savons tous les deux que dans ce rôle tu fais une bien mauvaise icône de vertu ... » Touché ! Piquée dans son égo, le visage fin de la belle se durcit. Dans cette rixe, Noah n’était malheureusement pas le seul fautif et l’attitude de Jaelyn demeurait en rien respectable. Désormais les mots lui manquaient et face aux yeux mordorés de son compagnon, elle resta interdite. « Alors ? » Haussant les épaules, la jeune architecte lui tourna le dos, avant de se diriger vers la pièce à vivre. Que pouvait-elle bien ajouter à cela ? Piètre icône de vertu, autrefois elle se plaisait à endosser le rôle d’une Mertueil grivoise et intraitable. « Je te monte ? » Le double sens de cette phrase percutante n’était pas anodine, et elle comprit bien vite que le jeu reprenait sa course folle. Ses retrouvailles, ce mariage … diable que les choses devenaient si dures à gérer. Dépassée par les événements, Noah pouvait contempler une Jaelyn bouleversée, désœuvrée. Le mannequin reprenait de l’assurance et fier de sa remarquable tirade, la jeune femme se mit à haïr son regard conquérant. Lors de cette fameuse nuit, elle avait failli à l’une de ses règles qui régissaient sa médiocre existence. Essayant de se racheter une bonne conduite, elle était tombée dans ses bras en un simple claquement de doigts et ce pour le plus grand plaisir de son amant. Certes peu fière, Jaelyn avait tout de même retrouvé une certaine lueur d’espoir, une étrange clairvoyance qui confortait ses désirs et ses envies en faveur du séduisant jeune homme. Noah lui avait profondément manqué et ce fut avec un gout amer qu’elle l’avait laissé retrouver les bras de sa fiancée. Quelle maudite faiblesse ! Quel affreux engagement ! Quelle attitude méprisable de la part du mannequin ! D’une voix fade et n’espérant plus rien de son amant, une immense fatigue transforma le visage habituellement enjoué de la jeune architecte « Non c’est inutile Noah, ne sois pas méprisant... Honnêtement, je ne sais plus comment agir et j’aimerais vraiment que tu me laisse seule maintenant … » D’un signe de tête lent, elle désigna la porte d’entrée avant de prier le jeune homme de bien vouloir sortir. La solitude était tellement plus simple à supporter … Lui montrer ce petit morceau de papier ne cesserait malheureusement pas d’envenimer les choses entre les deux amants tiraillés. Puis, lui tournant une énième fois le dos afin de dissimuler son chagrin, Jaelyn ajouta dans un murmure « Au revoir Noah … »




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