You'll remember me ... | Bonnie Whealer

Invité

Aleera Westerfeld & Bonnie Whealer

You'll remember me ... | Bonnie Whealer Mini_090510053334504022

You'll remember me ... | Bonnie Whealer 2iu3p410

Cette nuit-là, comme toutes les autres nuits dans Miami, le silence régnait dans le quartier d'Ocean Grove. Les voitures étaient au repos dans leur garage, et les habitants dormaient paisiblement dans leur grande maison qui devait surement contenir toute leur fortune. Les voleurs n'avaient pas l'habitude de venir ici dans ce quartier, mais il pouvait arriver de temps en temps que quelques petits objets de luxe disparaissent, des objets sans grande importante. Mais les nuits de pleine lune, on en voyait encore moins, les nuits de pleine lune, le quartier était encore plus calme, et cette nuit-ci était une nuit de pleine lune ...

En tout cas chez les Westerfeld-Janowski, le silence régnait. On aurait pu croire que tout le monde dormait paisiblement, l'un dans les bras de l'autre, mais ne vous fiez pas aux apparences, elles sont souvent trompeuses. Le silence peut annoncer d'autres situations, par exemple, on pouvait affirmer qu'Aleera était réveillée. Leonidas et elle étaient allés se coucher très tôt, mais la jeune femme n'avait pas encore fermé l'œil de la nuit. Elle n'y arrivait pas, une peur terrible l'oppressait, elle avait peur de mourir, mourir comme ce pauvre monsieur Tiggs, car personne ne le sait mais Aleera craignait d'être la prochaine. Elle se convainquait sans arrêt que cela ne pouvait pas être possible, mais rien n'était impossible ... Aleera s'était assise sur le lit et avait appuyé son dos contre la tête de lit. Leonidas avait le sommeil lourd donc Aleera ne le dérangeait pas du tout ... Elle avait l'air de réfléchir, du moins elle était songeuse. A quoi pensait-elle ? Nous n'en avais aucune idée, mais quand elle finit par se tourner vers sa table de nuit pour regarder l'heure, nous comprimes qu'elle allait surement quitter la maison. La montre affichait cinq heures du matin. L'aube n'allait pas tarder et quel est le plus beau lieu pour voir un lever le soleil ? Le Crandon Park Beach évidemment ...

Aleera quitta le lit, alla dans la salle de bain et prit une douche rapidement. Elle suait de peur sans doute. Ses yeux étaient déjà rougis par le manque de sommeil. Son visage avait l'air triste, mais surtout fatigué. Elle finit par sortir de la salle de bain revêtue d'un peignoir. Elle alla chercher des vêtements qu'elle sélectionna assez vite au hasard. C'était une tenue assez décontractée : un pantacourt blanc et un tee-shirt violet sur lequel elle mit une veste de couleur crème. Elle attrapa son sac à main qui contenait sa bombe lacrymogène et ses clefs. Elle sortit de la maison dans un silence total et prit la peine de bien fermer la porte et le portail d'entrée. Elle décida de marcher jusqu'à la plage, par ses propres moyens, ça allait être long, mais peut-être à son retour, réussirait-elle à s'endormir paisiblement ...

Après une heure de marche, peut-être moins, peut-être plus — car elle avait perdu le sens temporel — elle arriva devant la longue plage. Elle retira ses chaussures sur le goudron froid et les ramassa avant de commencer sa ballade sur le sable fin. Elle s'approcha le plus de l'eau et finit par s'asseoir. Elle écoutait le son doux et rassurant l'océan ...

- Un jour papa, on se reverra, et je pourrais enfin te dire que je regrette ...

Ses paroles restèrent en suspens un instant avant de partir avec la bise matinale qui pointait doucement son nez ...

La nuit fut agitée pour Bonnie. Dans le sens où ses rêves (qui avaient des allures cauchemardesques, il fallait l’avouer) ne lui avaient pas permit de bien dormir. Elle s’était tout d’abord couchée assez tard après avoir regardé un film qu’elle avait vu une bonne dizaine de fois auparavant. Caleb ne comprenait pas cette manie de revoir toujours le même film sans s’en lasser. Elle avait rejoint le lit avec une fatigue certaine et s’était endormie plutôt rapidement mais voilà le problème : elle n’arrêtait pas de gigoter et de se réveiller. Elle voyait toujours les mêmes visages, toujours les mêmes expressions affolées sur chacun d’eux. Cela lui était déjà arrivée, plus précisément lorsqu’elle a emménagé à Ocean Grove. Elle avait passé une très mauvaise nuit qui avait valut un sale caractère toute la journée, de quoi bien commencer une vie de couple sur le même toit. Mais la chose rentra dans l’ordre, elle reprit un bon rythme de sommeil et ne rêvait plus d’eux. Alors pourquoi maintenant ? Pourquoi recommencer à se torturer l’esprit ? Cela ne servait à rien mais malgré tout, son subconscient semblait s’amuser à la rendre folle. Se rendant compte qu’elle n’allait pas pouvoir endurer cela encore une minute de plus, elle s’était levée sans se douter de l’heure qu’il pouvait bien être. D’un pas de loup, elle s’était dirigée vers la salle-de-bain et prit presque peur en voyant son reflet dans la classe : elle avait une affreuse mine. Ses yeux étaient fatigués, elle avait le teint plus que pâle. Exaspérée par cette mauvaise nuit passée, elle baissa la tête pour ne plus avoir son visage dans son champ de vision et en profita pour soupirer. Elle fit couler légèrement de l’eau, qu’elle fit glisser le long de ses doigts pour se tapoter le visage par la suite. Ne sachant quoi faire, elle quitta la pièce pour descendre les escaliers et rejoindre le grand salon. Elle alluma ce dernier et son regard croisa l’horloge. Il était sacrément tôt, voilà qui n’arrangeait pas les choses.

- Peut-être que…

Elle s’installa sur le canapé et alluma la télévision. Peut-être qu’elle finirait par se rendormir définitivement si elle se posait devant une émission quelconque. Elle mit sa main devant sa bouche lorsqu’elle se mit à bailler tandis que l’autre s’occuper à appuyer sur la télécommande pour zapper les chaines. MTV, E! entertainment, Eurosport (…) Tout y passa puis ce fut le trou noir. Le corps de Bonnie s’enfonça davantage dans le canapé, ses yeux se fermèrent finalement.

- Il y’a un match vendredi, tu viens ?

- Tout dépendra de ce que mes parents ont prévu, je crois que je reçois du monde.

- Encore des personnes importantes et bourrées de tune ?

- Parce qu’on a pour habitude de fréquenter d’autres gens de ce genre ?

Ils doivent certainement travailler avec mon père, c’est toujours la même chose de toute manière.

- Préviens-moi alors, on a prévu de s’y rendre avec la Mercedes de Jaymes.

- Vous n’avez rien de plus voyant pour vous rendre à un simple match de hockey ?

- Hors de question que je prenne les transports en commun.

- C’est mon père. Écoutes, je t’appelle ce soir d’accord ?

- Okay. Salut.

- Allô papa ?

Bonnie se réveilla brusquement. D’une main tremblante, elle essaya son front se rendant alors compte qu’elle était prise de sueur froide. Agacée, elle grimaça avant de se lever et de rejoindra la salle-de-bain disponible au rez-de-chaussée ; elle ne voulait pas réveiller Caleb et l’inquiéter.

(…)

Ses pensées allaient dans tous les sens possibles, ses pas l’amenèrent visiblement à la plage et son rythme cardiaque s’accéléra un peu plus. Sa respiration se faisait régulière, elle avait l’habitude de courir. C’était toujours la bonne solution pour penser à autre chose, pour se défouler. C’était la première fois qu’elle quittait le domicile aussi tôt pour faire son jogging. Elle avait laissé un mot à Caleb pour le rassurer au cas où il se réveillerait entre temps et elle espérait qu’il ne poserait pas de question. Elle était toujours affreusement fatiguée mais elle s’en fichait, elle n’avait pas prit la décision de vouloir se rendormir, elle appréhendait ce qu’elle pourrait voir une fois les yeux fermés. Ses souvenirs l’avaient comme harcelé cette nuit, c’était beaucoup trop difficile à supporter malgré le temps écoulé. Alors elle courait, encore et encore jusqu’à l’épuisement. Mais il n’y avait sans doute rien de plus agréable de sentir l’air frais contre son visage, elle jetait de temps en temps des coups d’œil vers l’océan et ses vagues encore calmes quand une silhouette l’interpella. Progressivement, ses pas se ralentirent et ses yeux fixèrent la personne qui se rapprochait de plus en plus d’elle. Une fois qu’elle la reconnut, elle reprit de plus belle son jogging avant de finalement s’arrêter quand elle se retrouva à la hauteur de la jeune femme.

- Alee’ ? Salut…qu’est-ce que tu fais ici à cette heure ?

Invité

You'll remember me ...

Le vent léger lui caressait le visage et ses mèches de cheveux en profitaient pour se balancer dans tous les sens jusqu'à entrer dans la bouche d'Aleera. Elle semblait pensive et peut-être encore plus que ça. La fatigue se voyait sur son visage. Ses paupières retombèrent doucement sur ses yeux encore rougis. Les yeux clos, elle posa ses mains dans le sable derrière elle et se laissa tomber un peu en arrière ...

xxx

- Aly' ma chérie !! Réveille toi !!

- Papa !! Laisse moi dormir s'il te plait ...

- Ah !! Bon bah d'accord ... Tu n'auras pas tes cadeaux ni la surprise du jour ...

- Pffffff. C'est du chantage !!

xxx

Aleera sortit subitement de son rêve. Une voix familière l'avait rapidement tirée de ses moments de nostalgie. Son père lui manquait tellement qu'elle sentait que les larmes qui étaient montés au yeux. Elle les enleva d'un revers de la main et releva les yeux vers la silhouette encore sombre qui s'imposait devant elle. Elle sourit quand elle reconnut sa très chère amie et voisine Bonnie. Aly se leva et répondit d'une voix calme mais tout de même fatiguée =

- Bonnie !! Oh et bien pour tout te dire, je n'ai pas dormi de la nuit et je suis crevée, mais rien ne fait, mes yeux se ferment mais mes craintes ne partent pas du coup, je ne pars pas au pays des rêves non plus ...

Aleera se mit accroupie et attrapa son sac à main pour ne pas le perdre de vue car il lui était déjà arrivé de l'oublier quand elle était au Kansas, mais là, il ne fallait absolument pas qu'elle ne l'oublie ... Finalement, elle reprit vers son amie =

- Et toi Bo' comment se fait-il que tu fasses ton jogging aussi tôt !! Je sais que tu as l'habitude de le faire avant le lever du soleil, mais là, c'est vraiment très très tôt.

Aleera sourit avec enthousiasme. Elle n'était pas trop jogging mais quand Bonnie lui proposait de venir avec elle, elle ne refusait pas non plus ...

ALEERA

Bonnie !! Oh et bien pour tout te dire, je n'ai pas dormi de la nuit et je suis crevée, mais rien ne fait, mes yeux se ferment mais mes craintes ne partent pas du coup, je ne pars pas au pays des rêves non plus ...

BONNIE

Hm je vois ce que tu veux dire

ALEERA

Et toi Bo' comment se fait-il que tu fasses ton jogging aussi tôt !! Je sais que tu as l'habitude de le faire avant le lever du soleil, mais là, c'est vraiment très très tôt.

BONNIE

J’ai passé une mauvaise nuit, je n’ai pas réussi à bien dormir et plutôt que de tourner en rond, j’ai décidé d’avancer mon heure de jogging. On a finalement eu la même idée pour le lieu.

Habituellement, je courais dans Greynolds Park parce qu’il se trouvait dans Ocean Grove, alors évidemment c’était plus facile pour rejoindre la maison par la suite, mais cette fois, j’avais décidé de me rendre à la plage. Sentir la douce brise du matin sur ma joue, sentir l’odeur de l’ocean ainsi que le sable encore humide sous mes pieds…c’était agréable. Je n’avais jamais eu cette chance lorsque je vivais au Canada. J’étais bien plus habituée à la neige qu’au soleil et au bord de mer mais je devais avouer que le changement était très plaisant. En somme, je me plaisais à Miami, c’était une bonne idée d’y avoir mit les pieds. Même si dans un premier temps, j’avais parlé de la Californie. J’ai toujours rêvé de visiter Los Angeles et ses alentours mais en fait, je n’étais pas déçu de mon choix et rien ne m’empêchait de voyager quelques jours pour la côte opposée.

Je reprenais mon souffle peu à peu, les yeux rivés vers les vagues qui commençaient à se déchainer. Je levai la tête vers le ciel, dans l’espoir d’apercevoir les rayons du soleil. Bien sûr qu’il ferait beau, il faisait toujours beau ici et il m’avait fallut un certain temps pour m’y habituer totalement. C’était incroyable, à n’importe quelle saison, on retrouvait toujours de la chaleur, du soleil, une atmosphère estivale. En revanche, je savais que lorsqu’il se mettait à pleuvoir ou autre, on n’avait pas droit à une petite averse, loin de là. Sortant de mes rêveries, je posai mon regard sur Aleera, la fatigue se voyait sur son visage et sans savoir pourquoi, je sentis un sentiment d’inquiétude à son égard. Cela ne devait pas être grand-chose, le manque de sommeil rien de plus puis je réfléchis à mon sort, et mes rêves – ou plutôt cauchemars – qui m’avaient perturbé toute la nuit. Pourquoi mettais-je mis à rêver de ma vie d’avant ? C’était comme un retour dans le temps, mais ce n’était pas quelque chose qui avait eu pour effet de la mettre de bonne humeur.

BONNIE

Sinon…comment se porte Leo’ ? Et toi, toujours la pro des ventes de voiture ?

C’était mieux ainsi, de changer de conversation. Du moins, je voulais que l’on parte sur autre chose que sur le pourquoi du comment de notre venue ici à une heure pareille. J’étais bien sûr curieuse de savoir les raisons concernant mon amie mais il était inévitable que la question me reviendrait comme un boumerang alors je devais m’en abstenir, pour le bien de tout le monde.