La douleur réveilla Lyssandre qui avait à peine fermer l'œil de la nuit. Une migraine infernale s'était installée dans son crâne depuis deux jours & elle refusait de partir. Osant ouvrir un oeil qui fut tout de suite agressé par de brillants rayons de soleil, Lyssandre regarda l'heure avant de grogner & de se rouler dans sa couette. Il n'était que dix-heures du matin. Soupirant bruyamment, la blonde commença à se masser le crâne, se maudissant d'avoir autant forcé sur la boisson le samedi précédent. Elle avait tellement bu qu'elle avait même fini dans le lit d'un homme... & d'une fille. Lyssandre ne se rappelait plus exactement comment elle en était arrivée là, car elle était certaine qu'elle n'était absolument pas attirée par les autres femmes. De plus, cette Ophélia -qui avait aussi partagé le lit le cet inconnu en question- lui avait parut plutôt sympathique. Elle était surement le genre de personne avec qui elle pourrait s'entendre, mais elle ne s'imaginait pas vraiment la revoir après cette nuit si spéciale.

Faisant le vide dans son esprit, Lyssandre bondit du lit & décida de se changer les idées en commençant à se préparer pour se rendre au club de striptease où elle travaillait. Ouvrant son armoire, elle contempla pendant un instant les piles de vêtements qui y étaient maladroitement entassés. Du fait de son travail, son armoire contenait beaucoup plus de porte-jarretelles & de bustiers que de jeans.

La jeune femme prit son temps pour se préparer, essayant de faire passer son mal de tête avec un bain brûlant. Elle détestait les longues journées. D'ailleurs, elle préférait travailler le soir au club, mais aujourd'hui elle était de l'après-midi. C'est donc à quatorze heures que Lyssandre se rendit à son travail, enfilant la tenue qui lui était attribuée ce jour-là. Elle ne prenait jamais le temps de beaucoup bavarder avec ses collègues de travail, elle ne s'entendait guère beaucoup avec. Au début, son adaptation n'avait pas été des plus faciles ; la petite blonde riche n'avait pas l'habitude de travailler autant d'heures pour gagner de quoi manger & payer son loyer. Mais elle s'y était vite fait, favorisant son autonomie, même si cela devait impliquer le fait de se dénuder devant des inconnus, plutôt que celui d'être constamment contrôler par ses parents avec qui elle ne s'était jamais entendue. Lyssandre avait donc -presque- pris entièrement sa vie en mains.

Lorsqu'elle eut fini sa journée, vers vingt-heures, Lyssandre enfila des vêtements plus décents, robe, collants & bottes. Elle fourra son maquillage ainsi que le reste de ses produits de beauté dont elle ne pouvait pas se séparer dans son gros sac en cuir avec hâte ; elle était impatiente de manger un morceau car elle sentait son estomac lui réclamer misérablement quelque chose à manger. Etant sur le point de partir, l'attention de la jeune femme fut retenue par son téléphone qu'elle entendit vibrer. « Au bar dans vingt minutes ça te tente chérie ? Ophé <3 » Les sourcils châtains de Lyssandre se froncèrent légèrement, tandis qu'elle arrêta de marcher vers la sortie. Elle réfléchit à toute vitesse. Elle n'avait pas envisagé d'entretenir une relation amicale avec Ophélia après le petit plan à trois auquel elles avaient participé. Mais après tout, Lyssandre n'était pas le genre de fille à prendre toujours les meilleurs décisions, & elle décida d'envoyer une réponse affirmatif au SMS d'Ophélia.

Lyssandre arriva un peu plus tard, entrant dans le bar à la recherche d'une tignasse brune. Le bar n'était pas encore rempli à cette heure-ci, ce qui l'arrangea car elle avait besoin de se reposer un peu après une journée de travail comme celle-ci. Son regard se posa sur une brune assise au bar qui devait surement être Ophélia, ses pas l'engagèrent donc vers cette dernière. « Ophélia, ça va ? » dit-elle en arrivant au bar, prenant place à côté de sa nouvelle connaissance. Elle posa son sac à ses pieds avant de se tourner vers la brune, un sourire accroché aux lèvres. « Je dois t'avouer que ça m'a étonné que tu m'envoies un message, en fait j'me souviens même pas avoir donné mon numéro. » Lyssandre ria légèrement avant d'hausser les épaules. « Enfin, peu importe. Tu viens souvent ici ? »