- Wah. Dallas, en voilà une... surprise. Toi qui ne voulait pas d'une vie ordinaire, te voilà maintenant rangé correctement dans la conformité. Félicitations.

Touché!
Réprime ton sourire, réprime ton sourir, réprime ton putain de sourir! Ne cessais-je de me répéter. Maât avait eut la réaction escompté, j'avais voulut le touché. Sadique? Peut-être un peu sur les bords, mais je voulais en partie me venger du mal qu'il m'avait fait. Peut-être avait-il souffert de cet séparation. Je n'en avais aucune idée alors pour moi la vengeance semblait le meilleur moyen de satisfaire mes pulsions.J'y étais parvenu presque trop facilement. Histoire de remuer le couteau dans la plaie.

- Tu sais ton départ n'as pas été que négatif, je me suis un peu calmé et puis voilà maintenant j'ai une vie de rêve. Mileeady est le meilleure chose qui me soit jamais arrivé.

Je décidais qu'il était enfin temps d'arrêter d'exhiber mon alliance et baissait lentement ma main qui regagna l'une de mes poches. Je ne relevais pas sa petite pique. Je me souviens autrefois ne pas apprécier les gens qui avait une vie comme la mienne maintenant " rangé correctement dans la conformité" pour cité monsieur Blythe. Mais je me sentais particulièrement bien dans cette conformité qui m'apportait la stabilité que j'avais toujours rechercher.

Quelqu'un comme mon ancien coloctaire n'aurait jamais su m'apporter ce bonheur plein. Il était trop imprévisible et il avait surtout réussit à me blesser comme jamais.

Je sentais parfaitement l'aigreur dans sa voix et ça me faisait plaisir. Je devais être un peu sadique quelque part mais je n'en avais pas honte, après tout ce n'était qu'un donné pour un rendu, nous souffrions chacun à notre tour.

Je frôlais presque inconsciemment l'anneau qui ornait mon doigt et Mileeady me revenait à l'esprit. Je la considérais vraiment comme la meilleure chose qui me soit jamais arrivé. Elle m'avait apporté tout l'amour dont j'avais jamais eu besoin, et je l'aimais en retour , chaque matin lorsque je me réveillais je savais que ma place était à ses côtés. Elle avait su temperer le moindre de mes défauts, nous nous complétions en quelque sorte.

- Et bien j'en suis ravi pour toi. Je... Félicitations pour cette vie parfaite

Ce sourire, je le connaissais bien. C'était celui qu'il arborait lorsqu'il était contrarié mais qu'il feintait le "bonheur". Je l'avais dejà vu l'utiliser auparavant lorsque nous "vivions" ensemble. Peut-être avait-il oublié à quel point je le connaissais et que donc il n'était pas vraiment capable de me berner.

- Et quoi de mieux qu'une nouvelle voiture familiale pour finaliser ce bonheur perpétuel ? Et bien ça te permet d'anticiper pour tes futurs enfants. Tu sais ce que c'est, le mariage et ensuite les enfants. C'est ce qu'on dit toujours.

Je me figeais. La "problématique" des enfants me terrorisait. Je ne m'imaginais pas ou plutôt je n'arrivais pas à m'imaginer en tant que père. C'était beaucoup trop tôt... Une chose était sure cependant je ne serai jamais comme mon père, je ne voulais pas être ce père absent qui délaissait ses enfants pour son plaisir personnelle. Mais quoi qu'il en soit, pour le moment, la parentalité était une notion beaucoup trop lointaine - du moins je l'espérais - pour moi.

- Enfin... Heu, il avait réussit à me destabiliser à son tour, on y est pas encore hein. C'est juste au cas où...

Il évitait mon regard, j'évitais le sien. Deux enfants... Je jettais un dernier regard vers les photos preuves de ces temps révolus. Mon passage à l'université avait été des moins turbulant. Fêtard invétéré, drageur,etc. J'avais durant cette période réalisé certaine chose dont je n'étais pas vraiment fier. Mais comme me repetait mon inconsient ; le passé c'est le passé.

- Ben avant j'aimerai quand même pouvoir faire un tour avec la bête si tu veux bien?

J'avais opté pour le changement de sujet, ainsi nous pourrions reprendre à zéro.

Tout comme Dallas, les enfants avaient toujours été une angoisse à mes yeux. Darla et moi nous avions déjà eu cette conversation et elle s'était finalement terminée par un "effectivement, tu n'es absolument pas prêt pour être père" de sa part. Et elle n'avait pas tord. Même si j'étais très mature et resposable, l'idée de stresser pour une progéniture... me stressait justement.
- Enfin... Heu... C'est juste au cas où...
Je l'avais déstabilisé, j'en étais satisfait. Même s'il avait changé, c'était indéniable, c'était toujours le même que j'avais connu qui n'était pas prêt à avoir des enfants. Dans un sens cette constatation me rassurait : après des années passées, certaines choses restaient les mêmes.
- Je vois ce que tu veux dire. Histoire de faire plaisir à ta femme ! Une fois encore je lui souris. J'avais encore du mal à réaliser qu'il était marié et qu'il vivait cette vie si bien rangée.

- Ben avant j'aimerai quand même pouvoir faire un tour avec la bête si tu veux bien ?
Je lui fus reconnaissant de passer à un autre sujet de conversation et de vraiment reporter notre attention sur la voiture.
- Oui bien sûr, faisons ça !
Je lui ouvris la portière avant du conducteur, puis fis le tour et m'installait sur le siège passager. Je voulais me débarrasser de cette voiture, et si au passage je pouvais récupérer cet ami qui avait tant compter à mes yeux, cela m'allait très bien.

- Oui bien sûr, faisons ça !

Je souris et saisissait les clès - qu'il venait de me jeter - au vol. Je fis ensuite le tour du véhicule et ouvrais la portière du côté conducteur afin d'y prendre place. J'insérais ensuite les clés dans le contact et fit démarrer l'engin. Cet action me procurer toujours un léger plaisir, même si je ne me trouvais pas au voulant d'un bolide , j'adorais les sensations de la conduite.

Un silence pensif s'était installé dans l'habitacle alors que mes yeux eux étaient rivés sur la route. Manier le monospace était beaucoup plus aisé que je l'avais imaginé, et malgré son poids important elle glissait facilement sur la route. J'arrivais finalement au niveau d'un feu de circulation qui virait au rouge. Durant cette courte pause, je tentais - furtivement - de regarder Maât. Ses deux pupilles fixaient le bitume comme moi quelques secondes plutôt , il était comme figé dans une position pensive dont surement j'étais le seul à pouvoir l'en libérer. Mais, je m'abstint.

Alors que la couleur verte s'éclairait la voiture de devant ne sembla pas bouger d'un poil, je sentais la pression accumulée remonté en une soudaine bouffée de chaleur. Je baissais la vitre, extirpais une partie de mon torse de l'habitacle.

- Allez Mémé ! Appuie sur le champignon, y en a qu'y ont d'autres choses à faire!

Hurlais-je faisant visiblement sursauté la personne qui démarra en trombe, me permettant à mon tour d'avancer.

- Enfin

Rajoutais-je soulagé en reprenant ma place et je me tournais à nouveau vers Maât qui ne parlait toujours pas... Je soupirais et me dirigeais vers le lecture cd et enclenchait la musique.
 
« Sun 103.1 nous revoila parti pour 30 minutes de purs sons non-stop. Tout de suite Born To Be Wild de Steppenwolf...»

Alors que les notes emplissaient l'habitacles un sourir se dessina sur mon visage j'appréciais particulièrement cette chanson qui me rappellait de bon vieux souvenirs, notamment un road trip que Maât et moi avions entammé durant la période où nous étions amis...

- Booorn to be wiiild

Je ne put retenir ma voix plus longtemps alors que je tappotais sur le volant au rythme du bon vieu rock.

- Allez Mémé ! Appuie sur le champignon, y en a qu'y ont d'autres choses à faire !
Je ne pus m'empêcher de sourire, bien que je ne voulais pas qu'il s'aperçoive que j'étais plus détendu que il y avait quelques minutes. Dallas était toujours le même taré, se laissant parfois guider par des pulsions en tous genres.

- We have climbed so high. Never want to diiiiiiiiie...

Je fus agréablement surpris de le voir à son tour reprendre le refrain de la chanson. L'espace d'un instant je me croyais revenu quelques années plutôt où la seul chose qui m'importait était de m'amuser. D'un certain côté je regretter cette période beaucoup plus facile à vivre. Cela avait été une des meilleurs périodes de mon existence.

Chantant tout deux à tues têtes, le "petit tour avec la bête" s'éternisa et ce n'est qu'après un peu plus d'une heure que nous revîmes enfin au parking de Blue Lagoon, revigoré et le sourir au lèvre. J'étais heureux, j'avais l'espace d'un instant , retrouvé ma "jeunesse" et mon meilleur ami. À peine sortit vint la question fatidique.

- Alors mec, tu l'as prends ?
- Bien sur, elle est juste parfaite.

Fit-je assez enthousiaste, jamais je n'aurai cru ressentir du plaisir en achetant un monospace. Je claquais la portière puis sortait mon chequier de la poche de ma veste. Ôtant à mon tour mes lunettes de soleil - Rayban Wayfarer =P - j'écrivait en lettre le ronde le prix qu'il m'avait indiqué. Je lui tendais ensuite en y ajoutant ma carte personnelle avec mon numéro de téléphone.

- ça m'a vraiment trop fait plaisir de me revoir.

Nouvelle accolade, puis je remontais dans le véhicule lui faisant un dernier signe, je repasserai prendre mon autre voiture dans l'après-midi. Finalement ce qui s'avérait être la base un fardeau c'était révéler un moment plein de surprise. Arrêté à un feu rouge, j'inspectais discret la voiture quand je découvrit sous le siège passager une photo qu'il avait oublié... Une photo de nous deux dans le bon vieux temps, je souris à la vue du cliché et l'insérrait dans la boite à gant.