| | Une nuit, une envie [pv Thomas] | |
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| (#) Sujet: Une nuit, une envie [pv Thomas] Lun 21 Juin 2010 - 22:43 | |
| Jill ouvrit les yeux deux fois aujourd’hui.
La première fois à 14h de l’après midi, terminant doucement sa nuit, d’une journée comme à son habitude épuisante par le travail. Le mannequinat ! Qui n’a jamais pensé que ce travail est l’un des plus amusant possible, où il est presque improbable de s’ennuyer ou surtout de se fatiguer. Pour preuve le jeune top, le pensait aussi avant de se lancer dans cette carrière des plus éprouvantes : tant de voyages, tant de déplacements dans des agences dispatchés un peu partout, des heures de shoots, d’innombrables attentes de la part des photographes ou publicitaires... Tant de boulots qui fatiguent jusqu’à même dormir sur place, dans son confortable fauteuil laissant son visage à la maquilleuse, ses cheveux à la coiffeuse pour plus de 2h de préparation. 14h avait affiché sa montre quand la belle avait donc pris la peine de se lever. Elle sortit gracieusement de son lit à pas lent, descendit dans la cuisine bordeaux afin de mettre en route la machine à expresso, pour se préparer un cappuccino. Les gouttes de caféine coulèrent dans la tasse blanche tandis que Jill sortit chercher le journal qui avait été déposé plus tôt dans la matinée, devant sa porte. Un magazine people trainait lui aussi, près des Lys poussant sur la pelouse fraichement coupée. Jill ramassa les prospectus puis rentrât, resserrant son peignoir gris qui venait de laisser apparaitre un bout de sa nuisette. Passant par la pièce bordeaux, elle attrapa à la va vite son café, et monta s’affaler sur son lit King size afin de lire tranquillement le magazine qui surement parler d’elle, de sa vie privée, ou peut être même de son nouveau bouton sur le menton. Tournant les pages du magazine tout en buvant sa boisson chaude, elle le referma d’un air blazé quand elle vit que les photographes sans pitié l’avait prise, en tenue de jogging, courant dans un des parcs les plus prés. Un point que Jill aimerait supprimer de sa carrière : ses ennuyeux photographes, traquant le mannequin à chaque occasion. Malgré une assignation contre l’un d’entre eux prenant Jill dans sa propriété, les incessants comme elle les appelle, continuent de la suivre une fois Lemon Street dépassait, dans l’obligation de ne pas la shooter dans son habitation sous peine de prison pour atteinte à vie privée. Attrapant désormais le journal elle lut les premières pages en diagonal, quand elle tomba sur un article des plus éprouvant pour elle. Elle lut ce dernier, des larmes coulant maintenant sur ces joues, humidifiant ses mains tremblantes tenant le bout de papier de toutes ses forces. Elle lâcha brusquement sa tasse, la laissant tomber dans un bruit assourdissant. Elle jeta le journal puis le magazine et se remit dans son lit. Fermant ses yeux noyés d’eau, elle contrôla sa respiration qui venait de prendre une vitesse des plus rapides.
La blonde, rouvrit les yeux une seconde fois à 20h04. Encore atteinte par sa lecture d’il y a quelques heures, elle avait besoin de se changer les idées au plus vite, ou elle terminerait par faire une bêtise. Quoi qu’elle ne voyait rien qui pourrait la soulager après tout ceci. L’alcool, son dernier secours. La new Yorkaise avait déjà pensé à la drogue ; des substances qui ne lui étaient pas méconnus dans le domaine ou elle travaille. Tant de mannequins utilisent des remontants pour tenir dans ce monde de requins. Sauf que Jill n’en avait jamais pris, néanmoins tant de propositions. Encore sous son peignoir chaud, en nuisette, elle regarda le verre brisé de la tasse par terre, du liquide marron séché ayant taché un des tapis crème que Jill aimait tant. Le journal était étalé par terre, les pages quelques peu froissés, certaines déchirées par l’énervement un peu plus tôt. Jill enjamba les résidus de café, le verre afin de ne pas se couper puis entra rapidement dans sa salle de bain avec baignoire et lavabo de marbre. Elle ne voulait pas perdre de temps à se doucher. La jeune femme, se rafraichit simplement au lavabo, retirant ses vêtements de nuits afin d’enfiler un bustier noir qu’on lui avait offert durant une séance photo de chez Dolce & Gabbana, avec un jeans délavé et des chaussures Louboutin. Un simple trait sous les yeux, et une légère touche de mascara, dénouant ses longs cheveux dorés avec ses doigts, elle sortit derechef, attrapant sur sa route son sac signé Rykiel accrochait sur l’une des chaises de la salle à manger. Préférant marcher, alors que sa voiture attendait à ce qu’on daigne bien l’utilisé, elle marcha sur les grandes dalles des rues d’Ocean Grove, faisant claquer ses richissimes chaussures. Jill Maximilian Vivachi savait très bien ou elle devait aller. Un endroit où elle se rendait de temps en temps, quand elle n’avait pas la forme, quand elle avait besoin de prendre l’air, de s’amuser, de rire, de rencontrer de nouvelles têtes et surtout le meilleur endroit pour se souler à volonté. Parkwest nightclub devenait de plus en plus voyant et Jill souriait nerveusement à l’idée de se prendre une bonne cuite. Elle entra nonchalamment sans prendre la peine de jeter un coup d’œil au videur qui décidait de qui entrait ou non. Une fois à l’intérieur, la belle fit aveuglée par le noir précoce et les néons bleus et verts pomme qui se reflétait dans tout l’endroit. La musique tambourinait dans ses oreilles, tandis qu’elle se rendait au plus vite vers le comptoir pour s’adonner à quelques martinis. Elle s’assit, scrutant les horizons tout en levant la main, pour que le serveur s’avance vers elle. Pas de perte de temps, l’alcool d’abord, le reste ensuite.
- De la part du jeune homme la bas.
Le serveur montra d’un hochement de tête à la demoiselle qui avait pris la peine de lui offrir ce verre. Jill repéra au loin un homme assis dans l’ombre, son visage à peine perceptible. Elle ne prit pas la peine de sourire et avala d’un trait le martini, laissant l’olive au fond du verre.
- Tu lui diras merci de ma part ! dit elle ironiquement
Elle se leva, afin de se diriger vers la piste de danse. Se défouler un peu, puis revenir vers le bar pour boire encore et encore, tel était son plan. Personne ne pourrait y changer quoi que ce soit. Même pas un mec lui offrant un verre pensant faire connaissance, la faire boire, l’embrasser et la mettre dans son lit. Même pas en rêve ! L’italienne avait beau être naïve, elle n’était pas bête à ce point. A son habitude, elle aurait remercié personnellement la personne, mais là elle n’était pas d’humeur à être gentille et sympathique. Peut être plus tard ? ou demain matin. |
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| (#) Sujet: Re: Une nuit, une envie [pv Thomas] Jeu 24 Juin 2010 - 2:09 | |
| NBC annonça que c’était l’anniversaire de Jody Foster, une information capitale pour débuter la journée, se dit Thomas R. Sullivan alors qu’il s’extrayait du lit pour se diriger vers la salle de bains. Quelques minutes plus tard, il constata que la cafetière à minuterie avait rempli convenablement son office en saturant le contenu de deux tasses dans le pot de plastic blanc. Il vida la sienne prestement en deux ou trois gorgées, la déposa dans le lave-vaisselle et retourna dans la salle de bains se raser. Tiens encore un truc chiant. Merde, un jeune ado était toujours ravi de voir ses premières traces de duvet bruni et devenir drues…et puis, bientôt il fallait se raser une ou deux fois par semaine voir chaque matin histoire de bien présenter mais particulièrement avant un rendez-vous galant. Mais tous les matins – putain, la plaie...Il se souvenait d’avoir regardé faire son tuteur une ou deux fois, comme souvent les jeunes garçons, et de s’être dit que ca devait être rudement cool d’être un grand. Ouais évidemment. Grandir, c’était beaucoup de désagréments. Mieux valait avoir un père et une mère pour se charger de toutes ces corvées. Mais lorsque l’un comme l’autre sont absents de votre enfance… Après s’être agréablement coupé tandis qu’il était en pleine réflexion, il décida de faire un tour au McDonald prendre une omelette Egg McMuffin avec des pommes de terre grillées, sur le chemin du travail. Ce n’était pas exactement un petit déjeuner diététique, mais il calait bien et puis, à vingt-huit ans et des poussières, il ne se souciait pas vraiment des lipides et du cholestérol, cela va de soi.
Dix heures plus tard, il refit son apparition à travers l’encadrement de sa porte d’entrée, toujours autant éveillé. Le plus dur pour lui fut d’apercevoir la seconde tasse toujours remplie, une bien désagréable vision traduisant l’absence de celle qui devait normalement passer ses journées – ou tout du moins ses nuits – avec lui. Avec un peu d’espoir il tendit la main vers cette dernière en espérant qu’il ne s’agisse pas de la tournée du matin. Froide… pas de chance. Il prit le mugg et le renversa dans l’évier sans prendre de précaution et le laissa, écœuré, sur le plan de travail. Quitte à perdre son temps, il passerait le restant de la soirée sur le divan à mater les Colorado State Rams se prendre une branlée par les Miami Dolphins. Le football américain n’était pas la tasse de thé de Sullivan même s’il advenait que celui-ci en fasse de temps en temps avec ses collègues mais hors compétition.
Premier verre, premier d’ingurgité depuis le lancement du match. Une soirée que le bon flic avait commencée sous le signe des festivités mais seul. Madolyn, la pieuse psychologue des ratés de la gâchette, n’avait pas encore voulu daigner lui répondre à ses nombreux coups de fil puisqu’il ne s’était excusé d’un bon nombre de reproches machistes. Ne jamais reconnaitre ses torts, du moins il lui était très difficile d’admettre avoir un tel défaut pour une personnalité aussi complexe et aussi brillante. Aussi avait-il toujours été calculateur mais irrémédiablement gauche en compagnie des femmes, ne sachant sur quel pied danser ni comment aborder les choses essentielles dans une discussion sérieuse. Ce n’était pas sans raison qu’il devenait irritable dès lors qu’un sujet grave semblait émerger d’une conversation. Un coup d’œil à la télé et les dauphins venaient d’encaisser un touchdown … Au diable le foot. Pas vraiment bon cuisinier, il alla manger dehors comme il le faisait d’habitude, seul, parce qu’il n’avait pas de rendez-vous, ce qui n’était pas non plus inhabituel qu’il ne l’aurait souhaité. La vie peut être étrange parfois, le diné achevé et le voilà qui dévalait mentalement Ocean Street direction un bar, un bistrot, une boite où passer la nuit….Ocean Street...Ocean…Ocean’s Eleven et un petit gars du nom de Linus qui lui ressemblait en tout point, tant dans son approche avec les femmes que dans sa façon d’entreprendre un plan méthodiquement et rigoureusement. Mis à part que l’autre était vraiment un coincé et malgré son bagout à séduire les femmes d’un certain âge, il donnait la curieuse impression de n’avoir jamais…Un relan lui souleva le cœur et ce n’était pas dût à l’alcool absorbé en cette heure.
Ne s’attendant pas à retrouver une belle endormie dans les draperies de son lit, le flic décida de ne pas rentrer de si tôt. Pour Sullivan, le trajet jusqu’au Parkwest nightclub s’avérait une parenthèse étonnamment bienvenue, et même s’il n’en montra rien, il était manifestement excité malgré son état de fatigue. Encore une morne journée de boulot de tirée, se dit Thom en se dirigeant vers sa voiture. Un inconvénient de Lemon Street, c’est qu’il ne pouvait en discuter avec personne. Personne n’était assez de confiance pour rentrer dans son cercle. Pensif devant sa voiture en stationnement sur le parking du restaurant, il héla plutôt un taxi, conscient de l’état dans lequel il ressortirait plus tard, sans se faire d’illusion sur le déroulement de la soirée. Sullivan allait dans quelques heures s’écrouler sur une banquette, le bouche entrouverte et y rester pendant une heure ou deux à rêvasser face aux néons, et peut-être bien se faire confisquer ses clefs par un barman dégrossi qui ne lui voudrait que son bien. C’était ainsi pratiquement tous les soirs. Outre son léger problème substantiel avec l’alcool, il avait néanmoins pour lui une intelligence aiguisée même lorsqu’il buvait. Durant son adolescence l’oncle Charlie voulait pour ses « enfants » des professeurs qu’aucunes écoles n’auraient acceptés. Les vrais maitres, disait-il, sont ceux qui vous enseignent des vérités différentes. Thomas s’imaginait qu’il cherchait à reproduire ainsi ce qu’il avait connu de meilleur dans sa jeunesse. Une bien curieuse jeunesse dont beaucoup n’auraient souhaité. Dix minutes plus tard c’est au pied de la boite que le taxi le déposa, non pas avant d’avoir reçu sa note. Le videur ne posa aucun problème, sans doute était-ce parce que Sullivan et deux de ses compères y avaient fait une descente une semaine plus tôt pour régler un petit différent entre gros buveurs. Il alla s’assoir sans perdre de temps dans le coin le plus ombragé et commanda un Irish Coffee en mémoire de ses origines. N’avait-il eut le temps de mélanger la crème au café et au whisky que le barman – qu’il connaissait relativement assez bien pour aller jusqu’à s’envoyer des vannes – vint la serviette sur le bras le féliciter pour un acte dont il n’était absolument pas le commanditaire. « Elle te remercie… » « Pardon ? » Plus qu’étonné, Sullivan resta planté sur ces mots sans en comprendre le sens jusqu’au moment où le gérant pointa du doigt une jeune femme s’esquissant – de dos – jusqu’à la piste de danse. « J’ai déjà une régulière au cas où tu ne le saurais pas…enfin je crois…»
Le Barman insistant légèrement, Sullivan lâcha la bride et se leva « Tu me le mets au frais » « C’est censé se boire chaud… » A l’évidence, le jargon des flics n’étaient connu que d’eux seuls. Il laissa tomber sa vanne à deux balles et fit le tour de la piste dans l’unique but d’en savoir un peu plus sur elle. Et malgré le nombre de visages inconnus, un seul mérita toute son attention. C’était elle. Dans la pénombre d’où il observait la clientèle, il ne l’avait vu pénétrer dans le bar alors ne croyez pas un instant qu’il l’eut suivi, vous auriez tort. Il avait épluché son dossier du temps où il devait la « protéger » contre un fantôme de son passé. Mais Miami était une ville il était chose aisée de disparaitre et quant aux bars, Sullivan les avaient écumé un par un depuis son arrivée, il s’en était fait un impératif. La vie…étrange. Les flics avaient toujours tendance à traquer le faciès arabe ou étranger pour interpellation et interrogatoire, au point que les policiers eux-mêmes finissaient par se lasser de ce qui était presque toujours un exercice improductif contre lequel s’élevaient déjà les ligues antiracistes. Fichés par ses origines, c’était le cas dans beaucoup d’affaires mais à coté de cela, dans certains domaines, ces traits si rebutés étaient prisés voir élevés au rang de beauté et d’icones exotiques. A n’y rien comprendre. Tel était le cas de la mode et des mannequins. Dans l’intervalle, toute l’Amérique était rivée devant la télé, le nez dans les magasins, avec des reporters de new york et d’Atlanta pour raconter à la nation les derniers potins sur ces créatures hors du commun – en l’occurrence souvent des bobards – et à l’inverse tenter d’expliquer aux jeunes filles pourquoi il était si dangereux de s’engager dans cette voie. Un paradoxe n’est-ce pas ? Il retourna au bar pour se retrouver dans sa ligne de mire - une place à coté de celle que sa dite cible avait occupée - et attendit, attendit qu’elle revienne consommer. Ce genre de femmes à la carrière éphémère ne pouvaient se sustenter que d’un verre pour escompter faire la fiesta. Et l’étreindre comme n’importe lequel des gars sur la piste aurait été mal perçu, sans compter l’étiquette de sa profession qu’il portait inconsciemment sur lui « Dégonflé… » « Tg, je t'emmerde… » Malgré l'éloquence verbale, les deux hommes se regardèrent en chiens de faïence pour finalement exploser de rires. Puis Sullivan se replongea dans son insidieux mélange.
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| (#) Sujet: Re: Une nuit, une envie [pv Thomas] Ven 25 Juin 2010 - 1:46 | |
| Un pas devant l’autre, elle avançait telle une déesse vers la piste, la tête pourtant ailleurs pensant à ces lignes horizontales écrite d’encre noir sur papier blanc, légèrement grisaillé. Sa réaction poussée lui revenu à l’esprit et derechef la blonde se sentit désespérée par tant de tristesse. Seulement Jill n’avait aucun contrôle sur ces émotions ; en regardant un film quelque soit son genre, il fallait toujours qu’elle verse une larme, prétextant une petite poussière dans l’œil. Durant les mariages, elle était la première a s’effondrer par tant de beauté, d’amour et de joie prétextant une allergie au fleur précédemment envoyée valser par la mariée, pour savoir qui sera la prochaine sur la liste. Ou encore pleurant pour des retrouvailles, ne sachant dans ce cas jamais quoi prétexter dans cette situation. Alors dans un cas comme cette après midi, il avait été plus que normale –même banale- que Jill Maximilian Vivachi pleure. Sauf que là, ces tracas méritaient réactions abusives, alors elle ne prétexterait rien aujourd’hui. Surtout que ce soir, seule sur la piste, elle n’aurait pas besoin de se justifier, d’expliquer quoi que ce soit à quiconque, tous inconnu de la belle. Une chance si rare, dans ce lieu réputé où toutes les troupes d’Ocean Grove se retrouvaient. Presque aveuglée par le tourbillonnement des lumières, Jill ferma les yeux, se laissant guider par son ouïe, la musique montait maintenant aux décibels maximales autorisées pour ne pas déranger le voisinage ; voisinage ainsi inexistant, Parkwest stratégiquement installé au centre ville pour alors ne pas avoir de soucis judiciaires à propos des normes à respecter. Jouant avec ses cheveux, les lançant en l’air, secouant la tête pour faire valser ses mèches dorées, chantant à tue tête les morceaux pop que mixait le DJ, prenant appuie sur ces longues jambes bronzées et fines, elle ne dansait pas, Jill se défoulait. Ce qui ne perturbait pas plus les danseurs plus tôt venu se placer sur la piste afin de « serrer » quelques demoiselles, afin d’embellir un peu leur soirée, et par la suite s’en vanter auprès de leurs amis ou collègues de boulot. Ils restèrent là accabler par la majestueuse italienne venu sur la piste pour autrement dit saccager un art corporel. Certains la regardait pris d’amusement la voyant si spontanée, ne faisant aucun geste très cohérent et pourtant en harmonie avec le rythme. Certaines accompagnées d’hommes scrutant Jill comme des chiens atteint de la gale, la regardait d’un air méprisant, jalouses que la blonde attire autant l’attention. D’autres, l’accompagnait de claquement de mains, le sourire aux lèvres rivées vers elle, formant autour d’elle un cercle où elle était maintenant le centre. Quand Jill ouvrit plus amplement les yeux, elle prit conscience que les trois quarts de la piste était soient autour d’elle soit entrain de la regarder. Prise d’un fou rire, elle cassa le cercle pour s’enfouir de cette mascarade et reprendre sa place là où d’autres verres l’attendaient avec impatiente.
S’enfonçant dans une foule qui ne cessait de s’agrandir, elle cherchait en vain à se frailler un passage pour retrouver son très cher tabouret. « Des shoots » pensa t-elle aussitôt tout en trottinant lentement, deux femmes sur son passage la ralentissant entrain de papoter sur la nouvelle tenue de Madonna. La vodka, le citron, et le minuscule verre à avaler en une gorgée lui rappelait ce mauvais souvenir de jeunesse. 18 ans, sortant de l’école secondaire et acceptée à une des facs de droit les plus réputées de New York, Jill avait du bien célébrer cela. Une sortie pourtant imprévue, qui n’avait pas motivé plus que cela notre étudiante à cette époque. Cependant Jordan Gordon venait ; ce sublime brun aux yeux verts émeraudes qui faisait craquer la demoiselle à cette période. Elle s’était ainsi dépêchée de s’apprêter quand Clarisse avait épeler son prénom au téléphone, lettre par lettre, sachant que Jill ne résisterait pas et au final bougerait son postérieur pour aller en boite de nuit. La bande de diplômés avait terminée dans une boite piteuse, se faisant servir deux shoots à chaque fois que l’un était bu avec originalité. Disons que Jill a été la plus inspirée dans ce jeu et a terminé la tête dans la cuvette des toilettes, trop bourrée pour se tenir les cheveux, riant à son désarroi, Jordan autant éméché qu’elle terminant tout les deux sur un sofa vieillot. Le lendemain n’était que vide, mal de crane, mascara pâteux étalé autour des yeux bleus de la belle, la bouche sèche, les cheveux collants. Un succès d’avoir remporté Jordan, seulement elle aurait préféré dans diverses conditions. Jill revenue dans le moment présent effaçant se souvenir de sa tête. Toutefois, elle avait le remède à son problème : LA VODKA CITRON ! AMEN.
- Eh !!! toi !! ouais toi la fille au bustier noir …
Jill se retourna, et aperçut un homme un peu gai. Cet homme n’était pas tant inconnu à la belle Vivachi : elle l’avait vu danser sur la piste quand elle se trémoussait sans même prendre le soin d’apercevoir que bon nombre avait tenté de s’approcher d’elle pour danser à ses cotés. Surement l’un d’eux complexé par l’échec cuisant qu’il venait de se prendre par la blonde, revenant à l’assaut pourtant Jill si près de son butin : le bar et dés lors les shoots. Quoi de plus pénible quand on vous stoppait dans votre course. Jill s’arrêta net, pour retirer la main, avec agressivité, du saoul tenant désormais son poignet pour ne pas qu’elle s’enfouit plus qu’elle ne l’avait déjà fait. Cependant ce qu’il n’avait pas compris c’est que Jill ne fuyait pas les hommes –à vrai dire elle ne les avait même pas remarqué- elle voulait simplement fuir ses problèmes et les noyer dans une vodka servie bien fraiche avec une rondelle de citron qu’elle pressera avec ses dents, une fois le liquide dans sa trachée.
- Premièrement tu me lâches, deuxièmement je ne te connais pas, je ne veux absolument pas te connaitre et troisièmement, la coupe au bol est passée de mode ! CIIIAAAOOO.
D’une froideur à faire pâlir n’importe quelle personne, Jill n’avait certainement pas l’envie de se faire emmerder ni même le temps pour ce genre de conneries. Mieux valait être claire, nette et précise pour que ce dernier ne retente pas sa chance en cours de soirée. L’italienne pouvait être hautaine, snob, et glaciale quand elle le désirait, surtout quand ce n’était pas le moment et qu’elle avait soif d’alcool comme un vampire à soif de sang. Une fois la sangsue partit, la jeune femme reprit son chemin maintenant au comptoir, souriant comme si qu’elle venait de parcourir Miami / Mexique à pied, si heureuse d’être à la ligne d’arrivée. Si pressée, Jill claqua des doigts pour que le serveur se précipite vers elle, un sourire grandissant, laissant transparaitre toutes ces dents. Un autre homme était maintenant à ses cotés, ne cherchant même pas à croiser son regard.
- Apportez-moi 3 shoots s’il vous plait !
Le barman fit de grands yeux, tant stupéfait par la quantité d’alcool qu’allait ingurgiter Jill, mais exécuta les ordres de la demoiselle sans broncher. Trois minutes passèrent, si longues pour l’ancienne New Yorkaise qu’elle ne put étouffer son « Putain grouilles toi !! ». Se dandinant sur le tabouret haut, comme besoin d’aller aux toilettes, elle attendait impatiemment trifouillant des mèches de cheveux, les bouclant avec ses doigts. Elle regarda subitement le jeune homme posé à coté d’elle, la tête tournée à l’inverse d’elle, qui paraissait plus qu’étrange, las, mélangeant son liquide dans une tasse crème. Un air bien à lui, comme « dans ses pompes », là pour passer le temps, une solitude bien ancré en lui : cela se voyait au premier coup d’œil. Il paraissait ne vouloir aucunement tourné la tête, ni même la lever, restant les yeux rivés sur sa tasse fumante, n’aillant pas bougé d’un cil depuis que Jill s’était posée là. Un comportement à l’égard de la demoiselle très rare, ce qui lui fit écho. D’habitude, Jill n’avait qu’à cligner des yeux, pour qu’on la regarde, bouger la main pour qu’un homme vienne lui parler, sourire, pour qu’un dernier lui réclame son numéro. Seulement l’homme à sa droite n’avait prêté aucune attention à Jill, ce qu’elle apprécia à sa plus grande surprise. Elle chercha son regard sans grande réussite, toujours dans un angle des plus contraignants, le noir n’arrangeant rien.
- Salut !
Un mot, deux syllabes. Rien n’était sortit de mieux. Jill n’ayant pas l’habitude de faire le premier pas. Ce n’était jamais à elle de débuter une conversation. Les hommes se chargeaient tout le temps de cela. Elle le regardait, attendant une réponse, quand il tourna enfin son visage, reflétant dans la lumière bleu framboise du néon. Il sourit à la belle quand celle-ci fit prise d’un choc des plus monstrueux. Tentant de s’accrochait au comptoir pour ne pas tomber, elle renversa 2 shoots que venaient enfin de ramener le barman. « Oh mon Dieu j’y crois pas » jura t-elle tellement fort que le serveur ria fièrement.
- Bon eh bien maintenant que … ‘fin …, je mets ça sous ta note Sullivan ! lança le barman, regardant d'un air complice son interlocuteur.
Thomas Sullivan, policier engagé pour sa protection rapprochée durant le séjour avec Vogue. Tout lui revenait maintenant. Cet air solitaire, elle le connaissait. Il était chargé de surveillance dans sa propre suite. Au début réticente de partager sa chambre avec un parfait inconnu, il avait fini par montrer une distinction hors du commun et un professionnalisme à vous en coupez le souffle. Son air de gentil garçon lui avait tellement plut qu’elle avait gardé sa carte au cas où elle aurait une nouvelle fois besoin de ces services. Les mots ne sortirent pas. Jill restait là, la bouche béante à le fixait comme inexistant prêt à bientôt disparaitre. Elle avala le dernier shoot encore potable prêt de sa main droite, enfourna le citron dans sa bouche, ferma les yeux puis les rouvrit voyant toujours le policier à ses côtés.
- Mais qu'est ce que vous faites ici ??? . Une question pas des plus polies, mais rien d'autre ne sortit.
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| (#) Sujet: Re: Une nuit, une envie [pv Thomas] Jeu 8 Juil 2010 - 1:41 | |
| Pourquoi éprouver tant de gêne à lui parler ? Elle n’était qu’une femme rien d’autre même s’il était vrai qu’elle ne représentait pas qu’un dossier à ses yeux parmi tant d’autres dans la paperasse du bon flicard. Il lui arrivait, juste après avoir éprouvé remords et incertitudes, de se remémorer les glorieuses affaires dont il était particulièrement fier. En tête de liste, ce fameux dossier avait pris une place importante et pas mécontent de ses actions, de son sang-froid et de l’indifférence dont il avait fait preuve à l’égard de Mlle Vivachi, il s’y replongeait volontiers lorsque le cafard le reprenait corps et âme. Aujourd’hui ses rapports et comptes-rendus avaient pris un tournant bien monotone, le renouveau et l’innocence avaient fait place aux suspicions qui viennent avec l’expérience. Ses phrases, autrefois tournées maladroitement, se faisaient pragmatiques et de plus en plus claires et concises, prônant les faits réels au détriment de ses convictions personnelles qu’il donnait jadis volontiers sur papier. L’expérience avait fait de lui un pion du vaste échiquier de la justice - aveugle - mais il conservait néanmoins ses idéaux qu’il déballait sur table une fois le seuil de la puissante institution passé.
Un mot, deux syllabes, c’est tout ce qu’il entendit. Naturellement Thomas Sullivan détourna son regard vers la source et fut ravi de faire – pour une fois dans sa chienne de vie – le second pas. A cette éloquente salutation il ne répondit, ne trouvant rien à redire sur sa présence et pour tout dire, quoi de plus étonnant que de le voir ici une fois de plus après une journée telle que celle-ci. Le comble était la réaction de leur hôte qui s’extasiait volubilement après avoir arrangé le coup et quel coup... D'Où la connaissait-il ? Quelle image avait-il d'elle? Étaient-ils proches? Était-elle une cliente ponctuelle ou un pilier de l’établissement ? Chaque chose en son temps et pour l’heure, il lui rendit un sourire chaleureux jusqu’à ce qu’il comprenne enfin le sens de la phrase de ce dernier au sujet des conso’. Il commença alors à paniquer : « Ceux qu’elle a gâché aussi ??? » Le sourire du maitre des lieux en disait long sur la note salée dont Thomas allait devoir s’acquitter. Quitte à payer autant en profiter ! D’un coup d’œil rapide alors qu’elle commençait à entretenir ce qui ressemblait à un début de conversation sérieuse –* Vite Thomas casse toiiii ca va devenir chianttttttt * – il voulu attraper l’une des deux rondelles encore présentes dans les verres renversés alors que le barman lui lança un regard consterné « J’risque pas de les boire…. » Surveillé mais pour son propre bien. Ceci dit cette vigilance avait tendance à l’exaspérer mais il avait beau dire ou beau faire, le jeune homme tentait toujours de pousser sa bonne fée hors de ses gonds afin de se faire virer sans avoir à payer et ce n’était que partie remise pour le prochain tour… Mais ce soir le barman en avait décidé autrement, il était temps de passer à la caisse. Aussi, Thomas sentit qu’il n’arriverait pas à son but ce qui le rendait d’avance amer.
Après la première conférence ayant pour thème la rechute, Sullivan pensait ne plus avoir à refoutre les pieds pour un bon bout de temps dans ce boui boui remplit d’anonymes mais aux visages bien présents dont certains au traits déconfits par le volume d’alcool ingurgité durant leur triste vie trahissaient leurs us et coutumes. Et pourtant ce soir, comme tous les précédents, il recommençait à boire - commençant par un verre en se disant qu'il n'y en aurait qu'un mais tout le monde sait comment cela se termine. Heureusement pour lui sa bonne étoile – rôle brillamment endossé par le détenteur des décapsuleurs – veillait à ne pas lui servir trop de consommations.
Bien qu’il fut plus de neuf heures du soir, il n’y avait pas grand monde en ce milieu de semaine sur le comptoir de merisier. Peut-être l’interdiction de fumer dans les bars avait-elle eu ce fameux effet dissuasif ? Et qu’on avait enfin réussi à leur imposer par la loi de mener une vie saine. Deux fumeurs frissonnaient à la porte du bar en suçant leur mégot. En descendant en ville, il avait aperçu quelques malheureux devant les restaurants, les bars et les cafés avec leur nuage de fumée au-dessus de la tête. Ces gens grelottaient là bien que la température ambiante n’était pourtant pas des plus désagréables – un contraste entre la chaleur réconfortante d’une bonne clope et la froideur de la solitude sans doute – tout recroquevillés comme des mendiants ou fumaient à la sauvette comme des dealers. C’étaient là les troupeaux de la nouvelle classe de clochards de la nation, la classe fumeur. La centralisation finirait-elle par éradiquer toutes les faiblesses humaines face aux tentations ? Ne se déplaceraient-elles pas alors vers un autre domaine ? Elles parviendraient toujours à se trouver un refuge à l’abri des prescriptions et des interdits. Mister Hyde se cacherait toujours derrière le docteur Jekyll.
Un gars un peu éméché vint se poser de l’autre coté afin de lui demander aussi clairement qu’il lui était possible : « Heyyyyyyyy l’ami, t’as pas du feu ? » Intérieurement Sullivan l’aurait bien envoyé balader prétextant les nouvelles lois en vigueur mais il se retint en sentant l’haleine chargée de cet individu. La soirée ne faisait que commencer alors pourquoi la gâcher aussi futilement ? « J’fume pas désolé » * j’ai déjà assez de soucis comme çà….* Abattu sur le comptoir, il s’efforçait d’éloigner de lui l’écrasante fatigue psychologique et cette espèce de tristesse qui se déversait en lui par intermittences en détaillant de son regard gourmand la fine tranche d’agrume avec laquelle il jouait entre ses deux doigts avant de reprendre sérieusement en direction de la pin-up « Vous z’êtes de la police ? »
Sa question lui parue complètement idiote et à question conne réponse conne. La raison de sa présence en ces lieux d’une part ne la regardait pas, mais secondo, en y réfléchissant un peu plus, il y avait fort à parier qu’il partageait simplement la même passion que beaucoup d’entre eux pour les pintes de bière et autres liqueurs alcoolisées. C’est le barman qui voulu rattraper le coup de nouveau en roulant des épaules lorsqu’il se retourna, ouvrant la baie vitrée de son réfrigérateur sous le bar où il trouva deux canettes de Pepsy en grande conversation. Il s’immisça entre elle, en attrapa une et la tendit au buvard humain d’attablé juste derrière lui, ce dernier marmonnant déjà quelques phrases peu mémorables sur l’intellect féminin. Sullivan fixa la canette d'un air surpris, astreint à une diète forcée avant de reprendre de plus belle, très amer de se voir encore materné tout en ayant dépassé la vingtaine: « Et vous? laissez-moi deviner.... Vous êtes venue noyer votre tristesse dans la vodka parce que vous vous êtes aperçue ce soir en vous pesant que vous aviez pris 300gr? » ll tourna la tête curieux de voir la réaction de son interlocutrice et revu son jugement à la baisse « Au temps pour moi, 200?»
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| (#) Sujet: Re: Une nuit, une envie [pv Thomas] Mar 13 Juil 2010 - 18:43 | |
| Thomas Sullivan n’était pas un ami pour Jill Vivachi. Leurs relations n’étaient que professionnel même si dans d’autres circonstances, Jill aurait pu très bien se laisser tenter par son charme et sa personnalité hors norme. Un homme des plus différents de ce que voyait Jill au quotidien. Un homme ni méchant, ni gentil, et de surcroit mystérieux comme jamais. Surement son métier qui le rendait comme ça, s’était dit la jeune femme quand elle le fréquentait durant la semaine Vogue. Il avait autrefois, sans arrêt, ce sourire pincé aux lèvres comme s'il réfléchissait à longueurs de journées. Un sourire un peu ironique qui amusait la demoiselle à chaque fois qu’elle jetait un œil sur son agent de sécurité, quand bien sur elle n’était pas prise par les maquilleuses qui lui demandait de lever les yeux au ciel pour y dessiner un trait de Eye liner parfait tendant à rendre le regard de Jill plus félin, encore plus irrésistible qu’il ne l’était déjà. Thomas était de surcroit le seul des quatre agents à pouvoir rentrer dans sa suite d’hôtel, lui donnant une plus grande confiance qu’aux trois autres. Disons qu’il lui apportait un sentiment de sécurité plus intense que ses coéquipiers plus bruts, moins vigilants. L’expérience avait du le fortifier alors que les autres ne devaient pas être très confirmés. Toujours est il que malgré qu’elle avait gardé sa carte de visite avec ses coordonnés en cas de besoin, Jill n’avait jamais revu le policier, loin d’avoir besoin à nouveau de ses services. Puis peu de temps après, elle quitte New York pour Miami, ne s’attendant à ne connaitre aucun visage et à sa plus grande surprise c’est ainsi qu’elle découvre le jeune homme assis à côté d'elle, dans le plus grand des hasards. Jill n’avait pas jamais su ou vraiment vivait Sullivan ; elle savait juste qu’il avait du s’amener à New York pour son affaire, rien de plus. Lui demander son lieu de résidence n’aurait pas parut professionnel, ainsi elle s’était abstenue. Sauf que Miami était le dernier endroit ou elle avait songé à le croiser. Peut être était il en mission ? Ou vivait-il vraiment ici, à Ocean Groove...
Sa phrase raisonna dans ses oreilles et elle paraissait de plus en plus idiote à chaque écho. Le professionnalisme dont elle avait fait preuve depuis qu’elle le connaissait, venait de s’envoler en fumée, n’apportant qu’une couleur rougeâtre sur les joues de l’ancienne New Yorkaise. Elle tourna les yeux vers le barman pour éviter plus d’humiliations et se calma un peu pour bloquer un empourprement plus important et surtout plus visible. Bien heureusement qu’ils étaient dans le noir, songea t-elle. Un shoot intact l’attendait bien sagement sur le comptoir et Jill n’y réfléchit pas à deux fois pour l’engloutir. Elle jeta un œil aux verres misérablement fracassés par terre laissant le liquide incolore se rependre au pied du barman. « Bon eh bien maintenant que … ‘fin …, je mets ça sous ta note Sullivan ! » le policier regarda d’un œil paniqué le barman. « Ceux qu’elle a gâché aussi ??? » Jill s’interposa entre les deux. Elle n’allait pas laisser Thomas payé pour les bêtises qu’elle venait de causer. « Je m’en charge, je m’en charge ! Pas de panique ! » Elle sortit de son sac Rykiel son porte monnaie semblable à un bouquin de sept cents pages, pour sortir un billet de 20 dollars et le tendre à l’employé en face d’elle. « Merci beauté ! Elle au moins c’est pas une radine » en lançant un regard provocant à Thomas Sullivan qui en disait long sur leurs petits jeux provocateur mais amicaux. Cependant le barman restait là prés des deux jeunes gens comme une mère poule veillant sur son fils lors d’un premier rencart avec une fille. Il examinait les moindres faits et gestes de Sullivan comme pour l’empêcher de faire une connerie. Jill regardait les deux acolytes puis rit rapidement afin que les deux hommes ne voient pas qu’elle se moquait foutrement d’eux. Cependant cette situation lui avait fait quelque peu oublier tant de tristesse et de panique qu’elle avait eues quelques heures plus tôt.
L’originaire d’Italie pivota sur son tabouret pour scruter deux individus qui parlaient, tout en la regardant. L’un criait à l’oreille ses pensées à l’autre qui montrait désormais du doigt Jill un sourire typique. La jeune femme détourna les yeux très vite avant que ces derniers ne s’amènent pour lui parler, quand les paroles de Thomas tombèrent au bon moment. « Et vous? Laissez-moi deviner... Vous êtes venue noyer votre tristesse dans la vodka parce que vous vous êtes aperçue ce soir en vous pesant que vous aviez pris 300gr? ». Le barman regarda Thomas en désapprouvant ces paroles alors que Jill se décomposa sur place. « Au temps pour moi, 200?» *BAAFFFF* la claque partit si vite que Jill ne put se contrôler. Sa main était maintenant collé au visage de son ancien agent tandis que le barman explosa de rire, perdant même l’équilibre, tombant presque à la renverse. « Tu l’as… ahahaaa… mé… aaaah …rité Sullivan !!! » gloussa t-il au visage de son client qui à présent regardait la jeune femme d’un air choqué mais qui s’attendait bien à une réaction aussi brutale du fait de ses paroles mesquines. Jill se leva désormais, attrapant son cardigan blanc pour recouvrir ses épaules nus, et son sac le fourrant d’une vivacité sous son bras. Thomas se frotta la joue qui prenait lentement la trace de la main de Jill. « Vous êtes qui pour vous permettre de me dire ça ? Si vous avez besoin de vous défoulez, passez votre temps à insulter d’autres petites pimbêches ». Elle s’éloigna désormais saluant le barman pour son service, puis s’assit plus loin dans le club, dans un genre de petit salon cosy. Un sofa deux places venait de se libérer et Jill alla s’affaler dessus, prenant presque les trois quarts de la place, judicieusement pour qu’aucun homme ne vienne s’installer pour lui parler. Elle attrapa ses cheveux pour les placer sur son épaule gauche et laissa couler cette larme qui cherchait à glisser sur son visage. Jill lutta contre l’envie de s’effondrer en larme et laissa la colère la submerger. Au moins la jeune femme était sur de ne pas craquer de cette façon. « Connard va ! » souffla t-elle dans ses dents lançant un regard noir dans la direction de son ex agent préféré.
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| (#) Sujet: Re: Une nuit, une envie [pv Thomas] Mer 4 Aoû 2010 - 20:41 | |
| Sa première erreur fut de ne pas avoir sû analyser la gravité de ses paroles, des paroles irréfléchies lancées de but en blanc mais avec lesquelles Sullivan n’avait pas son pareil pour blesser les gens qu’ils soient proches de lui ou non. C’était devenu une habitude parmi tant d’autres, un trait de sa personnalité, un défaut qui le caractérisait et plus particulièrement lorsqu’il n’était pas au plus haut niveau de sa forme. Quant à la deuxième, ce fut de n’avoir pû se préparer assez rapidement au choc. Sullivan reçu la gifle qu’il avait - entre nous - bien méritée et ne trouva rien à y redire hormis une expression d’étonnement et d’incompréhension à l‘intention de la jeune femme. Que dire ? Il était courant au poste de s’envoyer des vannes entre collègues et recourir à la grossièreté était devenue usuel, chose à laquelle Mlle Vivachi n’avait sans doute jamais été habituée. La brulure lui empourpra la joue gauche tandis qu’il regardait aux alentours si des yeux moqueurs avaient capté la scène. Seuls quelques clients sur le coté droit semblaient en rire. Thomas souleva son blouson et la simple vu du holster à semi camouflé en calma un ou deux. Ceci dit le port de l’arme ne semblait pas avoir le moindre impacte sur le gérant qui se moquait toujours de son plus fidèle client, trop habitué à le voir ici pour en connaitre le doux caractère. La jeune femme profita de ce moment pour s’éclipser à l’autre bout de la salle dans un coin reculé. Thomas la laissa naturellement praire dans son coin, lui-même aigri par cette agression si soudaine pour trois fois rien. Dire que le Lieutenant Sullivan n’était pas hardis avec les femmes était une chose, le voir se rétamer en était une autre. Naturellement il aimait titiller le caractère féminin de temps à autre et recevait à nombreuses reprises le fruit gâté de ses efforts sous la forme d’une violente gifle mais venant de Mlle Vivachi, la brulure fut d’autant plus mordante que son désir de la connaitre d’avantage s’était fait ressentir dès le premier regard échangé. Il en était tellement surpris qu’il n’entendit rien à la déclaration intempestive de la grande perche avant qu’elle ne se retire dans son sombre boudoir.
Le regard alangui sur le fond de verre, Thomas Sullivan aka le tombeur raté, laissa son esprit vagabonder sur les trois dernières minutes de sa vie. Il sortit son portefeuille pour s’assurer d’un détail qui le tourmentait de plus en plus et avec une incertitude grandissante – ou la crainte d’y trouver une réponse qu’il ne saurait gérer, appelez çà comme vous le voulez – il scruta les divers noms se trouvant sur l’unique feuille de papier froissé jouant le rôle de carnet. Que des noms sans visage, des numéros qu’il ne connaissait que de vue, des contacts ici et là. Pas de famille et encore moins d’amis hormis celui de son partenaire. Cette liste représentait toute sa vie, son entourage mais aussi brutale que fut la vérité, aucun lien n’avait de sens réel à ses yeux sauf peut-être pour le dernier numéro, celui de Davenport. A dix mètres de là une jeune femme venait d’être blessée inconsciemment et ce de sa faute. Encore une victime de plus à son palmarès dont il se serait volontiers passé. * Allez Thom, un peu de bravoure merde… * Il rangea son bien dans sa poche de nouveau et commanda quelque chose de beaucoup moins agressif pour sa santé mentale, un jus de groseille. Pas évident de passer inaperçu dans un tel bar un jus de fruit à la main, on vous catalogue directement dans les petits buveurs, chose que le Lieutenant n’était pas. Il en éprouvait d’ailleurs une certaine fierté mais aussi paradoxalement un profond malaise. « Deux ». Le barman le fixa un instant. « Laisse donc cette pauvre fille Sullivan, elle ne mérite pas çà. » « Tu plaisantes elle est presque à mes pieds là ». Forcé de lui servir boisson, son obligé acquiesça à sa requête et lui donna satisfaction quelques secondes plus tard, glissant deux verres translucides dont la couleur pourpre contrastait délicieusement sur les reflets du sucre collé au rebord cristallin, une petite grappe de boules rouges parfaisant la déco.
Il quitta le comptoir, ses acquis dans chacune de ses mains et se dirigea au grand malheur de la jeune femme, sur ses traces jusqu’à la rejoindre dans la niche à lumière tamisée. Sa première réaction, sous ses traits gênés, fut d’éviter le regard de Mlle Vivachi. Il resta néanmoins immobile devant elle, le bourdonnement des basses couvrant la plupart de ses paroles. « Navré. L’alcool n’est en rien une excuse, seule mon imbécilité l’est mais voyez… » Il fit porter son attention sur les deux sirops à robe sombre « je m’améliore déjà. ». Choix judicieux de sa part, elle avait pris presque la quasi-totalité de la banquette ce qui n’arrêta en rien le flic dans son élancée. Il s’assit tout bonnement sur la petite table buffet juste en face d’elle, là même où d’ordinaire on y déposait les consommations et lui tendit timidement son verre. « Jus de groseille, un diurétique naturel…je vous passe la blague habituelle… » Mais le plus délicat fut de trouver dans son regard cette marque de tristesse qui la transfigurait. Dans le mouvement, en se courbant vers elle, il renversa quelques gouttes de son propre verre sur son jean et le remarqua aussitôt que la fraicheur du liquide lui licha la chair. Il dirigea son regard sur la tache vermeille mais ne réagit pas le moins du monde, attentif à la corolle qui se dessinait sous ses yeux sur le textile sans pour autant agir sur sa progression. Il soupira puis laissa ce détail de coté, jaugeant l’état de la dame plus important qu’une vulgaire bavure qu’il laisserait au juste jugement d’un programme de machine à laver tantôt dans la soirée. Une gorgée et il déposa à ses cotés son verre, reluquant une dernière fois les autres gazelles présentes sur la piste de danse.
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| (#) Sujet: Re: Une nuit, une envie [pv Thomas] Jeu 26 Aoû 2010 - 0:18 | |
| Jill n’avait jamais su d’où venait cette impulsivité si forte en elle. Cela sortait comme un lion rugissant de colère, s’il se sentait menacé. Surement une façon pour elle de se protéger des attaques ou durant des malaises. Il est vrai que ce côté de sa personnalité choquait toujours au plus au point son entourage, elle si douce, si calme… Voir le mannequin se transformait en furie surprenait généralement tout le monde. Ainsi, Thomas Sullivan, en fit les frais en cette soirée qui débutait plutôt sur de la surprise et de la joie de le revoir. Maintenant aux yeux de la belle il n’était plus qu’une bête noire. Un homme ayant bien trop de toupet, qui se permettait des propos bien trop déplacé. C’est ainsi, que Jill avait préféré s’éloigner que de rester à la vue du flic. Il fallait que désormais elle se calme, seule, dans un coin pour éviter qu’elle s’en prenne encore à quelqu’un d’autre. Sortant son téléphone de son sac, elle zieuta l’écran pour s’apercevoir du petit récépissé clignotant annonçant un nouveau message. « Tu es ou je suis passé chez toi… il n’y avait personne ! On peut se voir ce soir ? ». Jill lut plusieurs fois le sms. Un message d’un ami qui avait certainement voulu la voir en cette soirée. La jeune femme appuya sur le "répondre" tactile de son écran. « Désolé je suis sorti. Mais de toute façon je vais rentrer… on se voit dans vingt minutes. » Elle envoya le message pour enfin ranger l’objet électronique dans le Rykiel que toute femme raffole. Elle souffla d’ennui, posant sa tête sur son bras. Elle ferma les yeux. L’alcool commençait à faire son effet ; elle le sentait. Ces petits picotement au bout des doigts, sa tête tournant quelque peu, une envie soudaine de rire : les premiers symptômes débutaient.
La belle se frotta légèrement les yeux pour ne pas trop massacrer son make up. Levant la tête quand elle reconnu la musique "Senorita" de Justin Timberlake dans les enceintes de la boite de nuit, Jill vit avancer ver elle, l’homme détestable d’il y a cinq minutes avec à la main deux verres. Peut être avait il une autre victime à aller emmerder, se disait elle. C’est alors que Thomas Sullivan se posta devant la jeune femme plus ou moins gêné, à moins qu’il ne jouait un jeu, pour lui mettre les nerfs plus qu’elle ne les avaient déjà. Le mannequin lui fit un regard noir et derechef, il ouvrit la bouche, pour dire des mots que Jill avait peine à attendre. On ne pouvait appeler ça des excuses, mais c’était plus l’attention qui comptait, tendant à présent un verre en sa direction. Elle ne desserra pas les dents mais fut presque dans l’obligation de saisir le récipient laissant transparaitre un liquide mauve. Le flic, s’était à présent mis en face d’elle, s’asseyant sur la table basse centrée entre les divers fauteuils du petit salon cosy. « Jus de groseille, un diurétique naturel…je vous passe la blague habituelle… » La belle le fixa à présent les yeux vides d’intérêt tandis que lui cherchait désespérément se racheter une conduite. Elle usa de ce rire cynique, las et faux pour enfin s’exclamer. « Tiens tiens ! Vous avez des remords désormais ? Que se passe t-il ? Vous vous demandiez ma recette miracle pour garder la ligne ? ». Rancunière comme pas permis, rien n’arrangea vraiment la situation même si le jeune homme faisait des efforts pour repartir du bon pied. Le blocage venait bien d’elle. Jill but d’un trait le jus offert par l’ex agent puis se leva précipitamment. « Eh bien merci pour ce verre. Mais je dois y aller. Un conseil, utilisez les compliments envers les femmes. Elles vous tomberont plus facilement dans les bras. Ça vous évitera des gifles inutiles. » Après ces mots elle fit un salut et fit un de ces sourires ironique les plus beau qui voulait presque tout le temps dire "tu me soules, maintenant je me casse !".
Jill ne se retourna pas, laissant l’agent Sullivan en face du vide et avança lentement vers la sortie. La marée humaine dans quoi elle se déplaçait pour quitter la boite de nuit avait à présent diminué. Elle jeta un œil à sa montre et vit le cadran afficher un peu plus de 5h du matin. Poussant à présent la porte, chatouillait par le vent, elle fit contente de prendre un peu l’air puis subitement se stoppa dans sa course. « Mon sac !!! » Jill se précipita de rentrer une nouvelle fois dans Parkwest afin de retrouver le salon, où Sullivan devait surement attendre sagement le retour de la demoiselle, pour récupérer son bien. De retour à la case départ, Jill vit le flic au même endroit avec à la main le sac Rykiel. Elle sourit de joie, ayant laissé téléphone, porte monnaie, carte bancaire, papier d’identité, permis de conduire et autres affaires cruciales. « Merci beaucoup ! ». S’approchant de Thomas pour reprendre son précieux, Jill se fit bousculer de plein fouet par un homme grand, brun dégoulinant de transpiration. Le mystérieux lui lança un regard mauvais. « Regarde où tu vas ! » puis reprit sa route en direction d’un homme vêtu d’un blouson en cuir noir, un bonnet kaki sur la tête. Les deux paraissaient plus ou moins louche, mais la jeune femme ne releva pas plus ; surement de simples hommes venu se souler et se taper une nana. Jill reposa son regard sur l’agent Sullivan qui avait assisté aux premières loges de cette bousculade. « ça va j’ai rien.. Juste un peu de sueur. » Ajouta t-elle avec ironie, s’essuyant le buste à présent humide de la substance écœurante. |
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