(#) Sujet: A necessary evil Ven 9 Juil 2010 - 8:09
-18 Attention ! Pour des raisons de sexe, de violence, de drogue et d'immoralité, ce sujet est interdit aux mineurs d'âge (-18 ans). Les administrateurs et Forumactif ne peuvent être tenus pour responsables en cas d'infraction à cet avertissement. Les dialogues sont parfois crus et les événements mit en scène d’une brutalité peu courante. Nous tenons également à rappeler que bien que les évènements et les personnages soient fictifs, le sexe sans protection dans la vie réelle n’est pas recommandé. Le sida tue toujours (SIDACTION). Nous ne tenons pas à faire l’apologie du sexe sans préservatif dans ce sujet mais simplement à coller au mieux avec la réalité propre à nos personnages. Ce sujet s'adresse donc à un public mature, averti et consentant.
PREMIER JOUR
a necessary evil Gabriel McAllister & Romain S. Parker « Au château de l’impossible, Vit le Diable dans son horrible tanière. Un butor sanguinaire aux crocs d'acier. Monstre fou qui se joue de la mort. Ombre rouge, bête infâme, tu y perdras ton âme... »
7 juillet 2011 ~ 09h21 Propriété isolée ~ Everglades
« A L’AIDE ! AIDEZ-MOI ! »
Encore une fois, un hurlement de rage désespéré déchira le calme des Everglades. Allongé dans l’herbe d’une luxueuse propriété sous un soleil implacable, Romain lutait en vain contre le lien qui le maintenait prisonnier à la cheville. Les larmes aux yeux, le jeune homme tentait de défaire cette maudite chaîne de plusieurs dizaines de mètres dont l’autre extrémité était solidement forée au mur de la cave de cette demeure. Malgré tous ses efforts pour décadenasser son lien, le jeune homme n’y arriva pas. C’était du travail de professionnel. Jamais il ne pourrait enlever cette chaîne sans la clé du cadenas ou sans de bons outils, ou sans même pourquoi pas se couper le pied, mais fallait-il encore avoir une scie sous la main. Romain avait bien entendu explorer de fond en comble cette maison à la recherche d’outils ou de quelque chose pouvant faire office de tournevis, mais ses ravisseurs avaient pris soins d’y retirer tout ce qui pouvait écourter son séjour parmi eux. Même les couverts avaient été remplacés par des couverts en plastique.
Comment Durjaya avait-il osé lui faire ça ? A lui ! Comment avait-il pu laisser ces deux hommes en noirs lui passer ce lien indestructible autour de la cheville quelques heures plutôt ? Romain n’était pas un vulgaire animal, et pourtant, il avait réellement l’impression d’être traité comme tel en étant retenu captif contre son plein gré. Malgré tous ces efforts et ses injures, la grosse chaîne ne cédait pas. Elle restait odieusement tendue à l’extrême alors qu’il tirait dessus avec l’énergie du désespoir, et qu’il se faisait de part le fait, mal à la chaire.
« AU SECOURS ! A L’AIDE ! AIDEZ-MOI ! EST-CE QUE QUELQU’UN M’ENTEND ?! » « Tu vas t'égosiller encore longtemps ? » demanda calmement une voix derrière lui. « Personne ne t’entendra ici. »
Une rage épaisse et intestine monta de l’estomac de Romain et embrasa son corps en une microseconde. Le jeune homme posa un regard lourd de reproche sur le sénateur. Ce dernier était assit confortablement sur une balancelle, sous le porche de cette maison, et il savourait un onctueux café, les pieds posés sur le rebord une petite barrière de bois précieux. De son regard bleu azur, il observait sans ciller la crise d’hystérie du jeune homme. Romain lui en voulait terriblement pour tout ce qu’il lui faisait subir. Il ne comprenait pas pourquoi il le maintenait prisonnier ici, à l’écart de toute civilisation avec pour seul contact humain son horripilante personne et ses deux hommes en noirs qui montaient la garde autour de la propriété.
« DURJAYA ! LIBERE-MOI ! » somma-t-il encore une fois d’une voix qui tonna à travers toute la propriété. « Tu es devenu complètement fou ! Laisses-moi partir bon sang ! Je ne suis pas un chien que l’on garde enchaîné ! »
Brusquement, Romain se releva. Il réajusta sa tunique de disciple de lin blanc, puis à pieds nus, il s’avança vers le porche, traînant derrière lui dans de nombreux cliquetis la longue chaîne. Les bras croisés et la mine sévère, il appuya une épaule contre l’une des lourdes colonnes de bois du patio, puis il darda son regard dans celui du sénateur. Un long silence à couper au couteau s’ensuivit, long silence qui valait bien tous les reproches de la terre.
« Ca s’appelle un enlèvement ce que tu viens de faire, et c’est puni par la loi. » claqua Romain avec l’espoir absurde de lui faire peur. « Mais si tu me libères et si tu me ramènes en Inde, je te pardonnerais et je t’éviterais la chaise électrique. » Il glissa sur le côté et vint poser ses fesses contre la petite barrière, près des pieds de Gabriel. Sa voix se fit alors moins cassante et sévère, conscient qu’il devait s’adoucir pour tenter d’amadouer le beau brun. « Je ne sais pas pourquoi tu nous fait subir ce genre de chose, mais nous allons rater la Cérémonie. C’est dans deux jours. Et c’est important et tu le sais. Alors je t’en prie, chéri. Rentrons à la maison. »
Par maison, Romain faisait référence à l’Ashram, là où se trouvait Baba et ses disciples. Là où était désormais leur vie à tous les deux.
Dernière édition par Romain S. Parker le Lun 23 Aoû 2010 - 5:59, édité 7 fois
-18 Attention ! Pour des raisons de sexe, de violence, de drogue et d'immoralité, ce sujet est interdit aux mineurs d'âge (-18 ans). Les administrateurs et Forumactif ne peuvent être tenus pour responsables en cas d'infraction à cet avertissement. Les dialogues sont parfois crus et les événements mit en scène d’une brutalité peu courante. Nous tenons également à rappeler que bien que les évènements et les personnages soient fictifs, le sexe sans protection dans la vie réelle n’est pas recommandé. Le sida tue toujours (SIDACTION). Nous ne tenons pas à faire l’apologie du sexe sans préservatif dans ce sujet mais simplement à coller au mieux avec la réalité propre à nos personnages. Ce sujet s'adresse donc à un public mature, averti et consentant.
FLASHBACK. 29 JUIN 2011. AEROPORT DE MIAMI.
L'aéroport était bondé. Heureusement Romain lui avait donné rendez vous devant, et nous pas à l'intérieur. Sans réellement s'attarder sur leurs visages, Gabriel observait d'un air absent le flot inlassable de voyageurs sur le point de partir ou de retour chez eux, toute son attention dévolue à son objectif : persuader Romain de rester à Miami. Pour cela, il était en train de se rabâcher pour la cinquantième fois l'un des nombreux speech qu'il avait préparé pour faire le faire plier, lorsque son regard croisa celui de son amant, descendant d'un bus fraîchement arrivé. Le brun aurait pu fondre juste là comme ça, devant le sourire radieux qui illumina le visage de Romain, mais il se reprit à temps et le retint quand celui-ci pressa son corps contre le sien et approcha son visage pour l'embrasser.
« Reste. » dit simplement Gabriel, subitement à court de mots. Tant pis pour le speech. Il vit la déception se peindre sur les traits du jeune homme alors qu'il réalisait la véritable raison de sa venue. Il secoua la tête et lui répondit pourtant avec douceur. « Non, toi suis moi. » « Je ne peux pas. Tu le sais. » « Tu le peux, Gabriel. Tu peux au moins essayer. Nous laisser une chance. » implora Romain une dernière fois.
Et Gabriel sut alors. Il sut qu'il ne pourrait pas le faire changer d'avis. Mais il ne pouvait pas non plus le laisser repartir seul. S'il était capable de se faire une nouvelle fois violence au cœur pour le laisser vivre sa vie comme il l'entendait, il ne pouvait pas en revanche, se résoudre à le livrer aux mains d'une communauté dont il ne savait quasiment rien malgré trois jours d'investigations de ses services de renseignements. Alors, poussé par une pulsion qu'il aurait bien le temps de regretter plus tard, il saisit Romain par les épaules, ancra un regard déterminé dans le sien et dit très sérieusement.
« Une demi heure. Accorde moi une demi heure pour me défaire de mes obligations, prévenir Andy et mon équipe, et je nous accorderai une semaine pour voir où cette chance peut nous mener. »
Retour au présent.
La situation était drôlement critique. Plus que d'habitude décida Gabriel après un énième appel désespéré de son amant. La logique aurait voulu que le sénateur soit le premier à bondir à son secours pour le libérer de son lien et l'emmener au plus vite loin de cette prison dorée. Mais la logique voulait aussi qu'il ne soit pas l'instigateur de l'enlèvement et de la séquestration de l'homme qu'il aimait. Seulement, il l'était bel et bien, avec tout le dégout que ça lui inspirait. Et le regard noir que Romain lui lançait ne l'aidait pas à déculpabiliser.
« DURJAYA ! LIBERE-MOI ! Tu es devenu complètement fou ! Laisses-moi partir bon sang ! Je ne suis pas un chien que l’on garde enchaîné ! » rugit le captif avant d'enfin se redresser.
Gabriel n'en pouvait plus de le voir à terre, tirant de toute ses forces sur l'étau d'acier dans l'espoir fou de s'arracher à sa prise alors qu'il ne faisait que s'écorcher un peu plus la peau à chaque tentative. Il lui avait fallut tout son self control pour se retenir de l'empoigner par le bras et de le faire asseoir sur cette foutue balancelle à ses côtés. Mais il se refusait obstinément à laisser transparaitre le moindre signe de faiblesse. Et sa première faiblesse aurait été de montrer qu'il n'avait pas les nerfs assez solides pour supporter l'affligeant spectacle qui durait depuis...depuis combien de temps hurlait-il comme ça ? Trop longtemps.
« Ca s’appelle un enlèvement ce que tu viens de faire, et c’est puni par la loi. » « Sans blague... » maugréa Gabriel dans sa barbe tandis que Romain reprenait de plus belle. « Mais si tu me libères et si tu me ramènes en Inde, je te pardonnerais et je t’éviterais la chaise électrique. » Devant cet élan de bonté, le sénateur ne put réprimer un vague sourire sardonique qui traduisait tant sa mauvaise humeur que sa fatigue. Il était si fatigué. Fatigué de lutter contre tout.
« Je ne sais pas pourquoi tu nous fait subir ce genre de chose, mais nous allons rater la Cérémonie. C’est dans deux jours. Et c’est important et tu le sais. Alors je t’en prie, chéri. Rentrons à la maison. » Gabriel entendit sa voix s'adoucir avec calcul. Après les menaces, Romain tentait la tendresse. C'était bien pensé, mais la transition était quand même un rien abrupte. Sans compter que le politicien n'était pas non plus né de la dernière pluie. Il plongea son regard dans celui si apte à passer de la colère à la bienveillance, de son amant et déclara fermement :
« Il n'y a plus de maison. » Il insista avec dépit sur le dernier mot.« Ta place est ici, entouré de ceux qui t'aiment. Pas en Inde auprès d'un gourou qui s'avère bien plus versé dans l'art de droguer ses disciples que de les aider à laver la plus petite parcelle de leur âme. » Il avait bien détaché chaque mot, pour faire comprendre à Romain qu'ils ne jouaient plus, que ni ses insultes ni ses caresses ne changeraient quoi que ce soit à sa situation.
« Je ne te libèrerai pas. » conclut le brun, imperturbable en apparence. « Pas tant que tu ne seras pas déconditionné. » Il termina son café, déposa la tasse au sol à côté de la balancelle et ôta ses pieds de la barrière de bois pour accorder toute son attention au jeune homme enchaîné. « Cependant, j'ai conscience de t'avoir enlevé et les peines que j'encours pour cela. » Il n'était pas en train de se moquer de lui du haut de son piédestal de sénateur qui connaissait forcement les lois mieux que tout le monde. Sa voix s'était posée et son regard vieux de quelques siècles trahissait le temps qu'il avait passé à méditer sur ce qu'il allait dire. « Lorsque tout ceci sera terminé, tu seras libre. Libre de me haïr, libre de me dénoncer à la police si tu le souhaites, je ne compte pas t'en empêcher. » Après lui avoir fait un coup pareil, Gabriel ne se faisait pas d'illusions. Il savait que s'il réussissait. Non. Que quand il aurait réussit à le ramener à la raison, il aurait perdu son estime, sa confiance et surtout, son amour. Mais s'il avait une chance, une toute petite chance de sauver Romain. Son Romain. Alors Gabriel se fichait pas mal du prix à payer. Et puis après tout, peut-être qu'en prison il pourrait enfin se reposer.
Dernière édition par Gabriel McAllister le Lun 23 Aoû 2010 - 6:05, édité 1 fois
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(#) Sujet: Re: A necessary evil Sam 17 Juil 2010 - 9:30
-18 Attention ! Pour des raisons de sexe, de violence, de drogue et d'immoralité, ce sujet est interdit aux mineurs d'âge (-18 ans). Les administrateurs et Forumactif ne peuvent être tenus pour responsables en cas d'infraction à cet avertissement. Les dialogues sont parfois crus et les événements mit en scène d’une brutalité peu courante. Nous tenons également à rappeler que bien que les évènements et les personnages soient fictifs, le sexe sans protection dans la vie réelle n’est pas recommandé. Le sida tue toujours (SIDACTION). Nous ne tenons pas à faire l’apologie du sexe sans préservatif dans ce sujet mais simplement à coller au mieux avec la réalité propre à nos personnages. Ce sujet s'adresse donc à un public mature, averti et consentant.
FLASHBACK LE 1 JUILLET 2011 INDE ~ DANS UN ASHRAM
Au milieu d’une centaine de disciples amassés dans la cour de l’ashram en bord de Gange, Romain dansait sous le regard froncé de Gabriel. En transe, le jeune homme balançait son corps à moitié nu sur le rythme puissant d’une musique aux notes psychédéliques. Enivré par les effluves de napar, une boisson alcoolisée et psychotrope au lait de noix de coco, et par la fumée de cannabis qu’il inhalait à pleins poumons, le jeune homme planait. Il ne s’était jamais sentit aussi vivant qu’à cet instant. Le moindre de ses sens étaient en éveils. Romain avait l’impression que chaque seconde le rapprochait davantage de la Félicité tant espérée.
« Cela fait deux jours, Sohan. Il est temps qu’il nous rejoigne. » La main de Shemar se posa sur l’épaule dénudée de Romain qui s’arrêta aussitôt de danser. Le jeune homme planta son regard sur le sénateur. Celui-ci était assit plus loin, en retrait de la fête comme à son habitude depuis leur arrivée qui remontait à deux jours. Il paressait sous un patio à colonnades et sur une longue banquette de coussins vermillon. Devant lui, des mets on ne peut plus délicieux les uns des autres étaient déposés, mais Gabriel se refusait à y toucher. « Il lui faut encore un peu du temps avant de comprendre. » « Nous n’en avons plus beaucoup à lui accorder. Baba veut qu’il soit des nôtres ce soir. Alors fait en sorte que son souhait soit exaucé. »
Shemar tendit au jeune homme un gobelet, ainsi qu’une pilule d’un rouge écarlate. Romain hésita quelques secondes mais finalement, il céda. Il s’en empara et d’un pas lent et précis, il se faufila à travers la foule pour rejoindre Gabriel. Sur son chemin, il croisa des couples, parfois par trois ou quatre disciples qui s’adonnaient au plaisir de la chaire. L’amour était beau et il n’était que partage au sein de cette communauté. Il ne servait à rien de le cacher ou en d’avoir honte. Lourdement, le jeune homme tomba à côté de Gabriel, son corps déjà collé au sien. Tout en plaçant le gobelet sous les lèvres du sénateur, il dit :
« Bois. » Gabriel recula la tête. « Je n’ai pas soif. » « S’il te plaît. » insista Romain. Le sénateur consentit à jeter un œil à l’intérieur du gobelet. « Qu’est-ce que c’est ? » « Du napar. L’élixir des dieux. » « Je n’en veux pas. » Romain but une gorgée pour prouver avec un petit sourire en coin à son compagnon que ce n’était pas empoisonné et que même lui, il en buvait. Il pouvait donc lui faire confiance. « Tu as tort. C’est délicieux. » Encore une fois, Romain porta la boisson aux lèvres du beau brun. « Arrête ça. » ronchonna Gabriel en repoussa avec mauvaise humeur la main de son amant. « Je t’ai dit que je n’en voulais pas. » Loin d’être découragé par tant de mauvaise volonté, Romain passa à l’action. Dans un élan sensuel, il vint chevaucher le sénateur qui déposa dans un automatisme les mains sur les hanches dénudées et décorées au henné du jeune homme. « Laisse-toi aller. » chuchota Romain en rapprochant son visage de celui de son amant. « Tu es trop tendu. » Sa main libre glissa le long du torse du sénateur pour venir lui empoigner l’entrecuisse à travers le tissu de son pantalon de lin. « Ou pas assez à mon goût. » La mine maussade, Gabriel grommela : « Tout ceci me déplait fortement. » « Je pensais que tu adorais lorsque je m’occupais de ta queue. » « Tu sais de quoi je parle, Romain. » « Je m’appelle Sohan. Et tu m’as promis une semaine. Alors tiens parole. » Il vida dans sa bouche le contenu du gobelet sans pour autant l’avaler. Le regard planté dans celui de Gabriel, Romain rapprocha ses lèvres des siennes. Plusieurs fois, le grand brun tenta d’esquiver le baiser mais finalement, le sénateur céda à la tentation. Dans un baiser langoureux, Romain fit boire tout le napar à son amant. Lorsque le baiser fut rompu une bonne minute plus tard, le jeune homme déposa sur sa langue la pilule écarlate. « Non. Pas ça. » « Vois à travers mon regard. » chuchota Romain avant de sceller une nouvelle fois ses lèvres à celles du sénateur.
Contrairement à il y a quelques secondes, Gabriel fit barrage. Il n’entrouvrit par la bouche. Romain dû alors serrer plus fort l’entrecuisse durcie qu’il cajolait et tirer de son autre main libre les cheveux de la nuque du sénateur en arrière, pour le forcer à entrouvrir la bouche. Une fois la brèche accessible, Romain y glissa la langue pour y déposer la pilule. Il sentit les doigts de Gabriel lui pétrir la peau des hanches comme pour se plaindre, puis soudain, le sénateur avala.
« Tu vois, ce n’était pas si difficile mon amour. »
Romain lui lapa les lèvres avec satisfaction, heureux à l’idée que Gabriel ait déposé les armes. Après avoir chuchoté un « merci », le jeune homme se fit câlin. Il lui baisa la barbe, puis le cou et tout en déboutonnant la chemise de son amant, il descendit de son corps pour s’agenouiller entre ses cuisses. Il ne mit guère longtemps avant de rapprocher sa bouche du membre turgescent du beau brun, et cela sous le regard satisfait du Baba, assit sur son trône, et de Shemar, de l’autre côté de la cour.
FIN DU FLASHBACK
Même si c’était fort difficile, Romain tentait de ne pas s’emporter et de laisser à Gabriel l’occasion d’exprimer ce qu’il ressentait. Malgré les mots qu’il entendait, le jeune homme ne comprenait pas le comportement de Gabriel. Pourquoi s’éloignait-il ainsi de la Vérité ? Avait-il peur de ce qu’il découvrirait au bout du chemin ? Craignait-il que la déesse ne lui accorde pas son pardon à cause de ses actes passés ? Qu’importe la saleté de son âme, celui qui s’agenouillait humblement devant la déesse méritait le pardon et la rédemption. Romain était persuadé que si Gabriel fait un petit effort, que s’il abandonnait une bonne fois pour toute le combat, il pourrait atteindre l’Absolu. Mais fallait-il encore qu’il cesse de lutter. Son orgueil le perdrait un jour s’il persistait à suivre le mauvais sentier.
« Je me suis offert à toi en Inde. Plus qu’à quiconque. » commença Romain en s’agenouillant devant Gabriel et en déposant les mains sur ses genoux. « Si ton souhait est de me maintenir captif, alors qu’il en soit ainsi. Tu es mon mari Durjaya et jamais je ne ferais quelque chose qui puisse te nuire car je t’aime. »
Affronter Gabriel de front n’était pas la chose à faire. Si Romain désirait retourner en Inde, il devrait ruser et user de stratagème. Il préféra donc de loin atteindre son époux en passant par des sentiers bien plus pernicieux. Jouer sur la corde sensible par exemple. Car derrière la façade froide et impassible du sénateur, le jeune homme avait découvert l’homme doux, dévoué et amoureux qu’il était envers lui. C’était cet homme qu’il se devait d’atteindre s’il souhaitait retourner à l’ashram. Romain se farda donc d’un onctueux sourire débordant de douceur. Il se fit très câlin et terriblement mielleux. Ses mains glissèrent à l’intérieur des cuisses de Gabriel alors que sa bouche vint bécoter ses lèvres. Ouvertement, le jeune homme usait de l’arme la plus primaire mais également la plus efficace qu’il possédait : son charme.
« Tu m’aimes n’est-ce pas Durjaya ? » Romain déposa un baiser sur les lèvres de son époux. « Tu es l’homme de ma vie. Tu es mon âme sœur. Alors ne nous battons pas. » Ses mots devirent peu à peu des murmures alors qu’il incitait le beau brun à se détendre au fond de la balancelle. Encore une fois, Romain utilisait le sexe pour parvenir à ses fins. Il déboutonna le jeans de Gabriel, sortit l’objet de toute son affection, puis après un délicat sourire, il vint le prendre en bouche pour le cajoler. Entre caresses et baisers intimes, le supplice amoureux du sénateur dura un moment, un long moment pendant lequel les deux époux furent en parfaite communion. Une fois l’apogée de l’expression de leur passion atteinte, Romain dégluti et il descella ses lèvres du membre. Il susurra, le regard brillant d’amour : « Libère-moi. »
Dernière édition par Romain S. Parker le Lun 23 Aoû 2010 - 5:58, édité 3 fois
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(#) Sujet: Re: A necessary evil Mar 27 Juil 2010 - 5:32
-18 Attention ! Pour des raisons de sexe, de violence, de drogue et d'immoralité, ce sujet est interdit aux mineurs d'âge (-18 ans). Les administrateurs et Forumactif ne peuvent être tenus pour responsables en cas d'infraction à cet avertissement. Les dialogues sont parfois crus et les événements mit en scène d’une brutalité peu courante. Nous tenons également à rappeler que bien que les évènements et les personnages soient fictifs, le sexe sans protection dans la vie réelle n’est pas recommandé. Le sida tue toujours (SIDACTION). Nous ne tenons pas à faire l’apologie du sexe sans préservatif dans ce sujet mais simplement à coller au mieux avec la réalité propre à nos personnages. Ce sujet s'adresse donc à un public mature, averti et consentant.
FLASHBACK. DANS LA NUIT DU 2 AU 3 JUILLET 2011. INDE ~ DANS UN ASHRAM.
Autour d'eux les corps ondulaient. Silhouettes massées les unes contre les autres dans un langoureux ballet incessant. Ils n'étaient que fantômes flous à la vision altérée de Gabriel dont les pupilles intensément dilatées peinaient à trouver un point d'ancrage. Pelotonné contre lui, il ressentait la chaleur de Romain, ses lèvres effleurant le creux de son cou, sa voix lui murmurant son amour ou encore la caresse de ses doigts traçant des arabesques sans fin sur son torse. Pour la première fois, il était libre. Affranchit de ses chaînes, personne ici ne l'attaquait sans cesse, ni ne lui reprochait son amour pour Romain. Pourquoi ne l'avait-il pas écouté plus tôt ? Tout était devenu si facile, si clair.
Parfois pourtant, il se sentait incomplet. L'image de son frère lui parvenait alors, fugace, et avant qu'il n'ai put y attacher un sentiment, elle s'évaporait. C'était étrange et difficile à mettre en mot. Comme un voile jeté sur ses perceptions.
« A quoi pense tu Durjaya ? » interrogea doucement Romain, le tirant de ses pensées. « Crois tu que nous ayons fais le bon choix ? Que cette vie... » il désigna les lieux d'un ample geste de la main « ...soit celle qui nous attendait ?» Son bien aimé sembla réfléchir puis il plongea son regard fascinant dans le sien. « N'es tu pas heureux ici avec moi ? » « Jamais de ma vie, je n'avais connu un tel bonheur. » concéda le brun, ses craintes apaisées par l'évidence pointée du doigt par Romain. Mais ça ne semblait pas suffire au jeune homme qui arborait maintenant une mine inquiète. « Promets moi que tu ne laisseras jamais rien ni personne nous séparer. » « Rien ni personne. » assura Gabriel avec une tranquille certitude. « Jamais ? » « Jamais. » « Tu le promets ? » « Je te le promet. » « Alors prouve le. » Gabriel se redressa un peu devant l'insistance de son amant. « Comment ? » « En unissant ton âme à la mienne. » souffla Romain dans un murmure langoureux. « Tu veux que je t'épouse ? » « Oh oui ! Demande le moi ! »
Et seul comptait ce regard brun intense. Le regard de Romain qui ne quittait plus le sien. Unir leurs âmes. Existait-il plus belle preuve de son amour ? Un sourire se dessina sur le visage de Gabriel alors que la réponse lui apparaissait si évidente.
« Épouse-moi, Sohan. »
Retour au présent.
« Je me suis offert à toi en Inde. Plus qu’à quiconque. Si ton souhait est de me maintenir captif, alors qu’il en soit ainsi. Tu es mon mari Durjaya et jamais je ne ferais quelque chose qui puisse te nuire car je t’aime. »
Gabriel haussa un sourcil avec perplexité, sa manière à lui de montrer qu'il s'interrogeait. Honnêtement, il s'était attendu à tout sauf à ça. Romain ne réagissait même pas à ses propos. Il ne demandait pas pourquoi, ne se mettait pas en colère et il ne boudait même pas. Au contraire même. Tant pis, il savait dès le départ que la communication Sohan-Gabriel, ne serait pas évidente.
Une nouvelle ruse songea t-il, sur la défensive. Il laissa pourtant son amant se faire affectueux et flatteur à la manière d'un chat. C'était stupide de flirter avec Sohan, qui tenterait tout pour se défaire de sa chaîne, mais derrière cet homme né en Inde restait une part de Romain. Elle était inaccessible, enfouie loin de lui mais Gabriel avait l'impression de le retrouver à travers le goût insaisissable de sa peau resté inchangé.
« Tu m’aimes n’est-ce pas Durjaya ? » C'était le genre de question très directe qui vous fait écarquiller les yeux et fige le temps durant cinq interminables secondes. Et ça n'aurait pas manqué si un baiser n'avait pas scellé les pensées du brun en même temps que ses lèvres. « Tu es l’homme de ma vie. Tu es mon âme sœur. Alors ne nous battons pas. »
Bien qu'il s'efforça de ne pas prêter attention à son ton enjôleur, Gabriel commençait à prendre goût à ses caresses et se laissa faire lorsqu'il sentit le jeune homme ouvrir les pans de son pantalon. Il baissa un regard emplit de convoitise sur sa silhouette agenouillée, à présent débauchée et sensuelle. Puis son corps s'arqua littéralement au fond de la balancelle et une main agrippa la tête de son amant lorsqu'il le prit entre ses lèvres. Son captif s'adonnant à une activité si délicieuse et soumise, y prenant du plaisir, gémissant... La partie rationnelle de son cerveau mettait tout en œuvre pour le culpabiliser de ressentir un tel désir tandis que les légers mouvements de son bassin eux, prouvaient le contraire.
« Oh, mon ange... »
Il rejeta la tête en arrière et ferma les yeux. Il avait envie de se mouvoir dans la chaude moiteur de sa bouche mais se retint, conscient qu'il ne devait pas s'abandonner entièrement au jeu du jeune homme. Réfugié derrière ses paupières closes, un crépitement dans tout son corps le submergea et il s'imagina se retirer juste avant la jouissance pour recouvrir de son essence le beau visage de son amant, le marquant comme sien, tandis que celui-ci lui arrachait un dernier cri de plaisir.
Il reprit brusquement conscience de son environnement lorsque la voix de Romain s'éleva en une supplique amoureuse. « Libère-moi. »
Gabriel reboutonna vivement son jeans, agacé, frustré d'être si rapidement tiré de l'état d'euphorie apaisée dans lequel il se trouvait. Bon, ce n'est pas comme si il ne s'y attendait pas, mais quand même. Il se pencha en avant, pour attraper les hanches du jeune homme et le hisser à califourchon sur ses genoux.
« Si c'est ta technique pour que je te libère, tu peux recommencer autant tu veux Trésor. J'aime beaucoup. » Il lui adressa un sourire frondeur puis son regard dévia pour fixer un point derrière Romain. « Maintenant, si tu veux bien m'excuser. J'ai à faire. » Et il joignit le geste à la parole, le faisant passer à coté de lui pour se lever et aller à la rencontre de Daryl, son assistant personnel, qui venait de faire son apparition à la grille de la propriété.
« Il va bien ? » s'enquit-il en jetant un regard soucieux vers Romain, une fois le sénateur arrivé à sa hauteur. « Il a dormit, lui. » Les bras chargés de paquets, l'assistant demeura silencieux, visiblement mal à l'aise. Daryl était un type bien. Pas loin de la trentaine, méthodique, zélé et dévoué. L'un des rares hommes en qui Gabriel avait toute confiance et l'un des seuls à être au courant de ce qui se passait dans cette maison. C'est d'ailleurs lui qui avait géré toute la mise en place logistique du retour de son patron en terre américaine. Il n'était pas très à l'aise avec l'enlèvement qui s'était déroulé en même temps mais sa déférence envers Gabriel avait toujours primée sur son jugement personnel. Une qualité qu'on ne retrouvait pas souvent. « J'ai acheté tout ce que vous m'aviez demandé. » Indiqua t-il au bout d'un moment tout en tendant l'un des paquet à son supérieur qui jeta un coup d'œil à l'intérieur. « Parfait. »
Il abandonna son assistant qui disparut à l'intérieur de la maison, pour rejoindre Romain resté sur la balancelle.
« On va faire un deal toi et moi. » Proposa le sénateur tout en sortant le contenu du sac, un bermuda et un T-shirt, qu'il présenta au jeune homme. « Je t'enlève ta chaîne le temps de soigner tes écorchures, en échange de quoi tu enfiles ça. »
Si les mots n'avaient pas d'impact, il fallait procéder autrement. Et lui faire quitter ses vêtements de disciple pour une tenue occidentale était, selon lui, un début comme un autre afin de ramener Romain au détriment de Sohan.
Dernière édition par Gabriel McAllister le Lun 23 Aoû 2010 - 6:05, édité 1 fois
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(#) Sujet: Re: A necessary evil Dim 8 Aoû 2010 - 5:06
-18 Attention ! Pour des raisons de sexe, de violence, de drogue et d'immoralité, ce sujet est interdit aux mineurs d'âge (-18 ans). Les administrateurs et Forumactif ne peuvent être tenus pour responsables en cas d'infraction à cet avertissement. Les dialogues sont parfois crus et les événements mit en scène d’une brutalité peu courante. Nous tenons également à rappeler que bien que les évènements et les personnages soient fictifs, le sexe sans protection dans la vie réelle n’est pas recommandé. Le sida tue toujours (SIDACTION). Nous ne tenons pas à faire l’apologie du sexe sans préservatif dans ce sujet mais simplement à coller au mieux avec la réalité propre à nos personnages. Ce sujet s'adresse donc à un public mature, averti et consentant.
Assit sur la balancelle, les bras croisés et les pieds appuyés nonchalamment contre le rebord de la barrière, Romain fixait sans ciller Gabriel. Le jeune homme écoutait son époux lui proposer un deal. Etait-il sérieux ? Pensait-il sincèrement qu’il allait accepter d’enlever sa tenue de disciple pour revêtir ce genre de loques ? Celles-ci symbolisaient aux yeux de Romain un monde qu’il avait prit soin de laisser derrière lui ? Accepter ce compromis serait comme cracher au visage de la déesse. Ce serait comme renier ses convictions et les enseignements sacrés de Baba. Ce serait se fourvoyer pour pactiser avec le diable lui-même. Il n’était pas question d’accepter. Qu’importe la douleur qui lui tiraillait la cheville à chacun de ses pas, Romain ne céderait pas un iota de terrain, et il savait au fond de lui, qu’il en serait de même pour le sénateur.
« Je préfère encore mourir de la gangrène ! » claqua-t-il avec mauvaise humeur en se levant et en poussa Gabriel pour pouvoir passer et entrer en traînant la chaîne dans la maison. « Si tu ne me libère pas, Durjaya, je promets de faire de ta vie un enfer ! »
Le regard qu’il accorda à Gabriel en disait excessivement long sur les foudres qu’il lui réservait s’il persistait à le garder ici enchaîner. Comme une furie, Romain monta à l’étage, se cloîtrant dans la chambre que le sénateur le forçait à occuper. Avec agacement et après une injure ô combien grossière qui résonna à travers toute la demeure, il se jeta sur le lit, regardant le plafond en essayant de trouver le moyen de se calmer. Que Gabriel ne cède pas le rendait malade. Il était hors de lui, frustré que le charme n’ait pas opéré. Il devait donc trouver une autre parade. En position assise, Romain se mit alors à méditer, plusieurs heures. Chaque fois que son époux venait le voir pour s’assurer que tout allait bien, le jeune homme l’ignorait superbement, effaçant de son esprit les mots qu’il lui disait. L’exercice était difficile car sa colère enfuie en lui réclamait vengeance, mais dans l’ensemble, Romain réussi assez bien à paraître neutre et très distant.
Ce ne fut qu’un peu après la tombée de la nuit qu’il daigna enfin quitter la chambre pour descendre rejoindre le salon. Dans celui-ci se trouvait Daryl. Il était seul et occupé à lire quelques notes. Les yeux de Romain s’agrandirent imperceptiblement, puis un léger sourire en coin apparut sur ses lèvres avant de disparaître. Dans son esprit, des connexions se firent, et un plan s’établit aussitôt.
« Hrmf. » toussa Romain d’une petite voix afin d’indiquer sa présence. Daryl se leva aussitôt, attentif. « Vous avez besoin de quelque chose ? » « Où est Gabriel ? » « Monsieur le sénateur discute sur le patio. Je vais le chercher. » « Non. Je ne veux pas le voir. » Le grand blond sembla hésitant. « Que puis-je faire pour vous ? » D’un pas volontairement clopinant comme s’il traînait derrière lui un boulet et qu’il portait sur ses épaules tous les maux du monde, Romain rejoignit le canapé pour se laisser tomber dessus. « J’ai faim. Je peux manger, s’il vous plaît ? »
Immédiatement, l’assistant du sénateur s’exécuta. Il délaissa Romain quelques minutes et celui-ci en profita pour triturer sa cheville entravée. Volontairement et en grimaçant, il frotta la menotte d’acier contre sa chaire, aggravant davantage ses plaies et se faisant ainsi un peu plus saigner. Lorsque Daryl revint, le pied de Romain était en sang mais le jeune homme fit comme s’il ne l’avait pas remarqué. L’assistant lui tendit une assiette fumante de riz et de poivrons chauds qu’il manga comme s’il n’avait plus rien avalé depuis plusieurs jours. Accompagné d’une grimace désolée, Daryl s’assit sur la table basse devant Romain et avec précaution, il lui prit le pied.
« Il faut vous soignez. » La bouche pleine et les yeux brillants, Romain bredouilla : « Gabriel ne veut pas. Il veut me voir souffrir. » Ses yeux se gorgèrent de larmes. « J’ai mal. Aidez-moi. » « Tu perds ton temps, joli cœur. C’est moi qui ai la clé. » Romain releva les yeux vers Gabriel qui venait de franchir le pas de la porte du salon. Le regard autoritaire posé sur son amant, le sénateur traversa la pièce pour se saisit des vêtements que Romain avait refusé de porter quelques heures plus tôt. « J’accepte que Daryl te soigne si tu portes ceci. » Il lui lança les vêtements sur la tête. « Et ce n’est pas négociable. »
Comme à son habitude lorsqu’il était contrarié, les sourcils de Romain se froncèrent et son nez se retroussa une micro seconde. S’il voulait qu’on lui enlève cette chaîne, il devait coopérer, et cela, il l’avait bien compris. Et s’il voulait également réussir à fuir cette maison de cauchemar, Romain devait se mettre Daryl dans la poche. Car si le sénateur était immunisé contre ses multiples tentatives de manipulations, l’assistant lui ne l’était pas. Il suffirait de peu certainement pour que Daryl retourne sa veste et trahisse son patron… du moins, c’était ce que pensait Romain à cet instant. Calmement, il déposa donc sur le côté son assiette de riz et tout en ignorant superbement Gabriel, Romain enleva le haut de sa tunique, dévoilant un torse doré, imberbe et sur lequel se trouvait au niveau du cœur un tatouage…
FLASHBACK LE 3 JUILLET 2011 INDE ~ DANS UN ASHRAM « Courage mon ange. » lui avait plusieurs fois chuchoté Gabriel alors que l’aiguille perçait inlassablement sa chaire, arrachant à son épiderme des gouttelettes de sang et laissant derrière elle l’encre des prémices d’un tatouage. Le corps raidit par la douleur, Romain serrait des dents pour ne pas laisser échapper des cris. Il devait être fort et tenter d’oublier cet indien qui abattait à une vitesse folle l’aiguille dans sa chaire. « Durjaya, ça fait si mal. » grogna le jeune Parker en étreignant fort les bras que Gabriel avait enlacé autour de ses épaules pour le soutenir, mais également pour l’empêcher de trop bouger. « C’est une torture ! » « Elle est bientôt finie. » Allongé à même le sol de l’ashram, en pleine orgie, et entouré d’une dizaine de disciples, depuis plus d’une heure maintenant, Romain se faisait tatouer le cœur par un homme d’on l’habileté n’était plus à démontrer. Peu à peu, et de manière artisanale, sa chaire accueillait ce qui allait symboliser son amour éternel, indéfectible et sincère envers l’homme qu’il venait d’épouser devant la déesse et Baba. Un lotus ouvert sur son cœur symbolisait le siège de son âme et le royaume dans lequel Gabriel règnerait en maître et sans partage. Afin d’étouffer les plaintes de son époux, le sénateur l’embrassa langoureusement, lui faisant oublier un instant le calvaire qui était le sien… calvaire qui dura encore un moment avant de s’achever aussi brusquement qu’il avait commencé. Le souffle court et le cœur battant, Romain se redressa péniblement sur les genoux pour laisser la place à Gabriel. Il passa derrière et tout comme lui auparavant, Romain enserra les épaules de son mari. A peine eut-il chuchoter un « je t’aime Durjaya » que déjà le tatoueur fit son office avec la même aiguille gorgée d’encre et de sang qu’il avait utilisé une poignée de seconde auparavant. A son tour, Gabriel grogna sous la douleur mais contrairement à Romain, il se montra fort. Il ne cria pas et bougonna à peine lorsque l’aiguille lui perça la chaire. Durant plus d’une heure, les nouveaux mariés s’étreignirent, partageant le napar de bouche en bouche jusqu’à ce que le tatouage soit terminé. Une fois le tatoueur éloigné et les disciples retournés à la fête, Romain se glissa contre Gabriel. Il lui embrassa l’épaule, puis descendit peu à peu jusqu’à atteindre le sang répandu sur son torse. De sa langue, il vint laper l’hémoglobine, l’avalant tout en fixant intensément Gabriel. Il sourit et continua ainsi, laissant glisser le bout de sa langue jusqu'à la lisière meurtrie du tatouage. RETOUR AU PRESENT.
« Je pense que l’on peut prendre cela pour un oui, sénateur. » dit Daryl une fois que Romain ait enfilé avec un air faussement triste le tee-shirt.
Méfiant dans un premier temps, Gabriel demanda à son assistant d’aller chercher la trousse médicale. Durant son absence, le sénateur s’installa sur l’accoudoir du divan, tentant de communiquer avec Romain qui persistait à l’ignorer et à regarder partout ailleurs sauf dans sa direction. Lassé et blasé par cette attitude, le grand brun se résigna à décadenasser (non sans quelques avertissements préalables) la cheville de son petit ami lorsque Daryl fut fin près à le soigner.
« Ca va piquer ? » demanda d’une petite voix craintive Romain en regardant le flacon que l’assistant débouchait. « A peine. »
Daryl s’activa alors à soigner consciencieusement la cheville du jeune homme. Il fit preuve d’énormément de délicatesse, lâchant quelques « désolé » lorsque Romain gémit. Puis soudain, tout dérapas. Alors que Daryl fouillait minutieusement la trousse de soin à la recherche d’un bandage, Romain lui donna un violent coup de talon dans le nez. L’assistant tomba à la renverse, du sang s’écoulant sur son menton. Sans demander son reste, Romain se saisit de son assiette et il la lança vers Gabriel avant de détaler en sautant au-dessus du canapé. Il se mit à courir à toute jambe à travers la demeure, passant par la cuisine afin d’échapper à Gabriel qui le sommait de s’arrêter. Une fois le corridor atteint avec le sénateur sur les talons, Romain le traversa à toute vitesse en direction de la porte d’entrée. Mais hélas, à peine eut-il fait quelques pas dans le couloir qu’un bras se tendit et le heurta au niveau du torse. Lourdement, il tomba à la renverse, le souffle court.
« Tu crois allez où comme ça ? » lui demanda Raoul, un grand black au crâne rasé et tatoué, et à la gueule de tueur. Celui-ci se saisit de Romain par le tee-shirt, et sans ménagement, il le plaqua contre le mur, le maintenant en place en usant de sa grosse main qu’il noua autour de la gorge du jeune captif. « C’est pas très gentil de nous faire faux bond. » Il jeta un coup d’œil à Gabriel. « J’en fais quoi boss ? Je le ligote et le donne en pâture aux alligators ? »
DEUXIÈME JOUR Gabriel McAllister & Romain S. Parker & Liam K. Stanfield
Le 8 juillet 2011 ~ 19h56 Propriété isolée ~ Everglades
Le cri de Romain résonna à travers toute la maison, suivit de près par une nouvelle insulte. Encore une fois, l’assiette de nourriture avait valsée contre le mur, répandant au sol son contenu. Depuis qu’il était levé ce matin, Romain ne cessait de hurler et de casser tout ce qui lui passait sous la main. Il était devenu comme hystérique. Le manque de drogue jouait énormément sur son humeur, le rendant grossier, violent et irritable, si bien que Gabriel avait décidé de l’enfermer à la cave avec l’aide de Raoul et de Jason, ses deux gardes du corps (ou hommes de main aux yeux de Romain). En bas, le jeune homme pouvait s’égosiller sans casser les oreilles du sénateur. La cave était assez bien insonorisée… assez tout du moins pour permettre au son de la télévision de couvrir ses cris.
Pour la centième fois en moins d’une heure, Romain tenta de défaire à nouveau la chaîne fixée au mur en tirant comme un sauvage dessus. Le jeune homme était en nage. Il mourait de chaud à cause de son état de manque. De rage, il avait réduit en lambeau son tee-shirt et déchirer le bermuda que Gabriel lui avait forcé à enfiler hier. Simplement vêtu d’un drap de lit noué autour de sa taille, Romain continuait inlassablement de tenter de faire sauter de ses visses d’acier l’anneau maudit qui le retenait captif.
« ESPECE DE FILS DE PUTE ! GABRIEL ! GABRIEL ! »
Combien de temps hurla-t-il ainsi ? Il ne le sût pas mais à son grand étonnement, la porte de la cave s’ouvrit au-dessus des escaliers. Le cœur de Romain rata un battement. Là-haut se trouvait Liam qui descendait lentement les marches de bois, Gabriel derrière lui accoudé contre le châssis. Sans attendre une seconde de plus, Romain se leva et il se précipita vers le médecin, se jetant en pleure dans ses bras.
« Liam ! » pleurnicha-t-il avec tristesse. « Écoute-moi. »
FLASHBACK LE 5 JUILLET 2011 INDE ~ DANS UN ASHRAM Cela faisait deux jours que Gabriel et Romain goûtaient le plaisir d’une intimité conjugale. Deux jours qu’ils s’étaient dits oui sous le regard bienveillant de la déesse et de Baba. Deux jours qu’ils ne cessaient de faire l’amour, explorant les recoins les plus intimes de leurs anatomies. La sueur agglutinait leurs corps, soudant un peu plus leurs épidermes rougis par les caresses. Le lit n’était plus qu’un champ de bataille où s’étreignaient inlassablement les deux nouveaux mariés. Deux êtres si étroitement enlacés qu’ils n’en faisaient plus qu’un. « Oh mon amour ! Non ! Ne t’arrête pas ! Ne t’arrête surtout pas ! » Soudain, alors qu’il le chevauchait, Romain se cambra en arrière dans un ultime gémissement de plaisir, son corps parcouru de milliers de papillons remontant le long de son échine et se propageant à travers tout son être. Il s’abandonnait le souffle lourd à un orgasme, zébrant du fruit de sa passion le torse et le ventre de son époux. Gabriel ralentit le mouvement de ses hanches pour le laisser reprendre le cours de sa respiration, puis, il le fit à nouveau voyager sur lui dans une nouvelle chevauchée fantastique aux multiples sensations. « Je ne me lasserais jamais de ton corps. » Et brusquement, dans un élan passionnel, comme emporté par cet amour ardent qui le consumait, Gabriel bascula son époux en arrière, prenant sans vergogne ce qui lui était dû et ce qui lui appartenait. Durant un temps ô combien appréciable, il violenta de sa passion, de son amour et de ses reins le corps de Romain, se faisant un devoir de le faire crier au point que nul disciple présent dans l’ashram ne sachent, qu’ici et en cette heure, deux nouvelles âmes sœurs s’unissaient par le corps et par l’âme. « Promet-moi de m’aimer pour toujours. » murmura comme une supplique Romain, entre deux gémissements et cris de plaisir. « Et bien au-delà. » Après une succession de coups profonds et habilement placés, dans un râle, Gabriel céda à son plaisir. Tout en mordant l’épaule de Romain qui l’étreignait fortement, il se raidit, le corps brillant de sueur, et il se répandit au plus profond du jeune homme pour la énième fois depuis l’aube. De longues minutes, les deux amants ne bougèrent pas afin de calmer leurs cœurs qui battaient à tout rompre dans leurs poitrines. Ce ne fut que lorsque la porte de la chambre grinça que Gabriel roula sur le côté afin de s’affaler sur le dos, sans aucune pudeur. De son regard bleu glace, il fixa indifféremment Shemar, debout au pas de la porte. « Qu’est-ce que tu veux ? » « Puis-je parler à Sohan ? » Conciliant, Gabriel acquiesça. Et rapidement, Romain l’embrassa pour ensuite rouler hors du lit, emportant avec lui l’unique drap souillé depuis longtemps par leurs nombreux ébats. Tout en le nouant autour de la taille, il quitta la chambre pour le corridor. Il demanda, intrigué : « Qui a-t-il ? » « Baba souhaiterait s’entretenir avec ton époux tout à l’heure. » « Que lui veut-il ? » « Cela fait presque une semaine que Durjaya est parmi nous. Il aimerait savoir s’il compte rester avec toi et les nôtres, ou repartir là-bas dans les ténèbres. » « Bien sûr qu’il reste. Nous sommes mariés ! » D’un geste, Romain indiqua son tatouage au niveau du cœur. « Il ne m’abandonnerait jamais ! » « Alors, tout comme tu l’as fait, il va devoir abandonner définitivement sa vie en Amérique. Assure-toi qu’il ne déçoive pas Baba. » Sans un mot supplémentaire, Romain rejoignit Gabriel qui se reposait en fumant un peu de cannabis en plein milieu du lit. Il laissa tomber à ses pieds le drap, grimpa à quatre pattes sur le matelas, puis tout en laissant traîner sa langue le long du pied du sénateur, il remonta le mollet, l’intérieur de la cuisse, il mordilla les bourses de son mari, lécha son sexe et chemina jusqu’au nombril, goûtant ainsi cette peau sur laquelle se trouvait encore les affres de son désir, jusqu’à atteindre la gorge de Gabriel qu’il embrassa. A nouveau assit à califourchon sur le beau brun, Romain lui sourit. Quelques secondes, il se contenta de plonger son regard dans le sien, se noyant dans l’océan bleu de ses yeux. « Est-ce que ta vie est avec moi ? » « Je ne la voit avec personne d’autre. » « Est-ce que tu m’aimes ? » Gabriel caressa les hanches de son époux, les sourcils froncés. Après avoir expiré une longue traînée de fumée, il se redressa un petit peu et demanda, intrigué : « Qu’est-ce que tu as ? » « Ne m’abandonne pas. » « Ce n’est pas mon intension. » Puis, les yeux brillants de larmes, Romain vint l’embrasser et enrouler ses bras autour de son cou afin de l’étreindre contre son cœur. « Durjaya… Écoute-moi… » chuchota-t-il tristement. RETOUR AU PRESENT.
Blottit tout contre le médecin, Romain continuait de pleurer à chaudes larmes, le corps parcourut de sanglots. Il s’accrochait avec tristesse aux vêtements de Liam comme par craindre qu’il ne se dérobe à cette étreinte en le laissant-là. Le visage enfuit dans le cou du grand brun, Romain sanglotait. Il bredouilla entre deux hoquets pathétiques :
« Liam… Je t’en prie. Je suis prisonnier, ici. Ne l’écoute pas. N’écoute pas Gabriel. Il est devenu fou. Il me veut du mal. Il m'a enlevé ! Toi… toi tu sais. Toi tu sais Liam que je ne suis pas fou. Que je suis quelqu'un de bien ! Tu le sais ! Tu es mon ami et tu me connais. Alors pitié, ne me laisse pas ici tout seul. Aides-moi, je t’en prie… crois-moi. Écoute-moi... »
Mais alors que son corps et sa voix se lamentaient à l’unisson afin de convaincre de sa détresse le séduisant médecin, le regard de Romain se posa par dessus l'épaule de Liam dans celui de son petit ami resté en haut des escaliers. C’était le genre de regard que seul Gabriel arrivait à décrypter. Le genre de regard qu’il devait haïr au plus haut point. Le genre de regard qui n’était que vice et manipulation. Et celui-ci fut accompagné par un bref petit sourire narquois.
Dernière édition par Romain S. Parker le Lun 23 Aoû 2010 - 5:58, édité 5 fois
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(#) Sujet: Re: A necessary evil Dim 8 Aoû 2010 - 19:48
-18 Attention ! Pour des raisons de sexe, de violence, de drogue et d'immoralité, ce sujet est interdit aux mineurs d'âge (-18 ans). Les administrateurs et Forumactif ne peuvent être tenus pour responsables en cas d'infraction à cet avertissement. Les dialogues sont parfois crus et les événements mit en scène d’une brutalité peu courante. Nous tenons également à rappeler que bien que les évènements et les personnages soient fictifs, le sexe sans protection dans la vie réelle n’est pas recommandé. Le sida tue toujours (SIDACTION). Nous ne tenons pas à faire l’apologie du sexe sans préservatif dans ce sujet mais simplement à coller au mieux avec la réalité propre à nos personnages. Ce sujet s'adresse donc à un public mature, averti et consentant.
FLASHBACK « Docteur Stanfield, j'aurais une question pour vous! » « Je t'écoute, Emily. » Liam s'était arrêté et plongeait désormais son regard dans celui de la jeune étudiante dans l'attente d'une question. « J'aimerais changer de médecin titulaire. Le docteur Gordon n'est pas vraiment mon préféré... » « Oh... C'est vraiment délicat comme demande. Ça ne se fait pas souvent, tu sais, à moins d'un cas de force majeure. » « Il est loin d'être comme vous! Il gueule sans arrêt et je ne me sens pas réellement bien en sa compagnie. » « Tu auras toujours des gens avec qui tu t'entends moins bien, que ce soit pendant tes études ou par la suite, lorsque tu deviendras médecin. On ne peut pas y échapper; certains caractères sont incompatibles! » « Je m'entendrais bien, avec vous! Et vous êtes chef de service, vous attribuez les externes, non? » « Oui. Mais comme je te dis, le changement n'est pas autorisé à moins d'une très bonne raison. » « Et si j'ai l'intention de laisser tomber la médecine? » « C'est parce que tu n'es pas faite pour... » débuta Liam avant de se faire interrompre par une interne. « Docteur Stanfield? Il y a quelqu'un pour vous en bas. Le sénateur McAllister demande à vous voir, c'est urgent. » « J'arrive tout de suite. » Se retournant vers l'étudiante, il eut un sourire navré avant de faire quelques pas vers les ascenseurs. « Je vais voir ce que je peux faire. »
Liam ne s'était pas attendu à trouver un Gabriel exténué et pourtant, ce fut l'impression qu'il eut lorsqu'il le retrouva au bureau administratif. Il avait demandé à lui parler et Liam passa de surprises en surprises alors que son ami lui racontait les évènements survenus, du moins, ce qu'il voulait bien lui laisser entendre. Liam ne se braqua pas, mais écouta d'une oreille attentive, tentant de faire la part des choses. Il connaissait Gabriel et il savait pertinemment qu'il ne séquestrerait pas quelqu'un dans le fin fond des Everglades s'il n'avait pas une bonne raison. Romain. Le médecin demeura impassible même s'il ne s'était pas attendu à une telle révélation de la part du sénateur. Décidément, quelque chose clochait, mais il finit par acquiescer. « Attends-moi ici, je reviens. » Apparemment, d'après les dires de Gabriel, Romain était intenable et si Gabriel avait besoin de souffler, Liam avait ce qu'il lui fallait. Il quitta la pièce dans laquelle il avait entraîné son ami pour discuter seul à seul et ne revint que quelques minutes plus tard, un flacon et une seringue encore dans son emballage en main. Il récupéra une trousse de secours dans laquelle trainaient des pansements, des tampons aseptisés et autres médicaments nécessaires à une bonne guérison.
« On peut y aller. »
Il ne savait pas vraiment sur quoi il tomberait et le chemin à l'aller se déroula dans un silence plutôt pesant. Liam se demandait s'il n'avait pas fait une erreur en le suivant. Il avait affirmé à la secrétaire qu'il avait une urgence et qu'il prenait le reste de sa journée, mais doutait désormais de sa bonne foi. Personne n'avait rien dit. Les histoires d'un sénateur étaient souvent prises au sérieux et Liam n'était pas du genre à partir comme ça sans avoir une réelle bonne raison.
Il laissa son regard glisser sur le paysage alors que Gabriel conduisait avec automatisme jusqu'à une maison reculée des Everglades. Liam avait hâte, simplement, de voir ce qui se passait. Il se doutait que ce ne serait pas beau à voir et lorsque Gabriel poussa la porte, Liam le suivit non sans jeter un coup d'oeil au gaillard qui protégeait l'entrée. Sans un mot, il referma derrière lui et fronça les sourcils en faisant le tour de la pièce dans laquelle il se trouvait des yeux. Il déposa sa trousse près de l'entrée. Il n'eut pas vraiment envie de visiter les lieux et lorsque Gabriel ouvrit la porte de la cave pour l'inciter à descendre, le médecin retira seulement l'emballage de la seringue et la remplit d'un liquide incolore avant de la refermer avec un petit bouchon. Il la glissa dans la poche de son pantalon et descendit les marches avec lenteur, s'imaginant tout et n'importe quoi. Romain ne semblait pas trop en piteux état, si on excluait le drap autour de sa taille qui lui servait de vêtement. Gabriel l'avait bien avertit, qu'il n'était plus le même ces temps-ci et il fut néanmoins surpris d'accueillir dans ses bras le jeune homme en pleurs.
Les paroles de Romain étaient tremblantes et entrecoupées de sanglots alors qu'il saisissait sa chemise comme s'il avait peur qu'il ne disparaisse. Liam n'eut pas conscience du regard de Romain jusqu'à Gabriel, mais il tapota doucement le dos du jeune homme dans l'intention de le calmer.
« Je sais que tu n'es pas fou. Je sais. Mais tu ne vas pas bien, Romain. T'es en sueur... »
Le médecin saisit son stéthoscope toujours autour de son cou pour écouter rapidement le coeur de Romain, ainsi que sa respiration. Il posa sa paume contre son front afin de s'assurer qu'il n'avait pas de fièvre et il fronça les sourcils face à sa blessure à la cheville. Il ne pouvait pas s'en occuper maintenant, mais il le ferait plus tard.
« C'est toi qui dois m'écouter, Romain. Gabriel le fait pour ton bien. Ça va aller, tu verras. On va s'occuper de toi. »
Le médecin tenta de le faire asseoir et jeta un regard soucieux à Gabriel. Il tentait de lui faire comprendre qu'il maîtrisait la situation, mais il se doutait qu'il ne la maîtrisait pas tant que ça.
« T'as vu dans quel état tu es? Tu vas prendre un coup de froid vêtu comme ça...! »
Il voyait que le jeune homme était loin d'avoir froid, mais la chaleur de la cave n'était pas étouffante. À suer comme il suait, il avait chaud et les changements de température n'étaient en aucun cas bénéfiques. Il saisit les vêtements posés non loin que Gabriel avait apporté pour les tendre à Romain, un petit sourire sincère au coin des lèvres. C'était pour son bien. Le drap n'était en aucun cas salutaire.
Dernière édition par Liam K. Stanfield le Lun 23 Aoû 2010 - 6:28, édité 1 fois
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(#) Sujet: Re: A necessary evil Mar 17 Aoû 2010 - 12:40
-18 Attention ! Pour des raisons de sexe, de violence, de drogue et d'immoralité, ce sujet est interdit aux mineurs d'âge (-18 ans). Les administrateurs et Forumactif ne peuvent être tenus pour responsables en cas d'infraction à cet avertissement. Les dialogues sont parfois crus et les événements mit en scène d’une brutalité peu courante. Nous tenons également à rappeler que bien que les évènements et les personnages soient fictifs, le sexe sans protection dans la vie réelle n’est pas recommandé. Le sida tue toujours (SIDACTION). Nous ne tenons pas à faire l’apologie du sexe sans préservatif dans ce sujet mais simplement à coller au mieux avec la réalité propre à nos personnages. Ce sujet s'adresse donc à un public mature, averti et consentant.
Sans chercher à se débattre, Romain se laissa conduire par Liam vers le matelas que Gabriel et ses hommes avaient descendus à la cave. Le jeune homme tremblotait de tout son être. Il avait terriblement chaud mais également terriblement froid. C’était une sensation assez spéciale. L’intérieur de son être bouillonnait alors que l’extérieur était parcouru inlassablement de frissons et de sueurs froides. Devant l’attitude gentillette de Liam, Romain tenta de ne pas exploser de rage. Qu’attendait-il pour sauter au cou du sénateur pour l’étrangler de ses propres mains ? Qu’attendait-il pour le libérer de cette chaîne et le conduire en lieu sûr ? S’il voulait manipuler le médecin au point de le forcer à tenir tête à Gabriel, Romain savoir qu’il devait la jouer fine, et user de tout le charme dont il était capable. Jouer la comédie sous le regard froid de Gabriel était quand même un vrai plaisir. Romain adorait se pavaner. Il adorait lui montrer que même s’il ne possédait rien, il était capable de tout, et surtout de mener les hommes par le bout du nez comme il l’avait menez jusqu’en Inde par le bout de la queue.
Un nouveau sanglot déchira le calme de la cave. Courbé en deux, le visage enfuit entre ses bras déposés sur le matelas, Romain pleurait à chaudes larmes. Il ne cessait de se lamenter, jouant les victimes de ce rapt crapuleux. Lorsque Liam revint vers lui avec des vêtements, Romain releva à peine la tête, les yeux rouges et le nez coulant. Ses épaules continuaient de trembloter alors qu’un hoquet d’une tristesse infinie le fit légèrement sursauté.
« Pourquoi tu me fais ça ? » pleurnicha Romain en ancrant ses iris brunes enlarmées dans celles du séduisant médecin. « Pourquoi tu me punis pour un crime que je n’ai pas commis ? » Il réprima un nouveau sanglot. « Tu n’as entendu que sa version des faits. Pas la mienne. Tu as choisi arbitrairement de le croire-lui, alors que c’est lui le méchant. »
Une douleur à l’estomac le fit grimacer, mais il tenta de la dissimuler sous un reniflement bruyant. Doucement, Romain se saisit des vêtements, comme résigné à subir son sort. Il les déplia en continuant de pleurer, la tête basse comme un prisonnier que l’on venait de condamner à la guillotine. D’une voix toujours aussi triste et hachée par des sanglots, il reprit :
« Il m’a enlevé. Depuis… depuis… plus d’un mois… je suis ici, prisonnier. Parce que… parce que… parce que je sais des choses sûr lui qu’il veut pas qu’on sache. Il a dit qu’il allait me tuer Liam. Qu’il allait me régler définitivement mon compte. Ce n’est pas un gentil sénateur, tu sais... il tue des gens. » Il rapprocha son visage de celui de Liam, faussement craintif à l’idée que Gabriel puisse les entendre. « Et tu seras le prochain une fois que je serais mort. »
La vive douleur à son estomac le reprit. Romain se tordit sur le côté, les bras autour de son ventre. Il poussa un cri, puis il ne put retenir plus longtemps son haut-le-cœur. Il se courba et dans un râle atroce, il vomit sur le sol le peu que son estomac possédait. Le manque de drogue devenait de plus en plus insupportable, et le sevrage ne faisait pourtant que commencer.
« Liam, aide-moi... regarde ! Je suis enchaîné comme un animal ! » supplia-t-il en s’essuyant d’un revers de poignet la bouche.
Dernière édition par Romain S. Parker le Lun 23 Aoû 2010 - 5:57, édité 2 fois
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(#) Sujet: Re: A necessary evil Mar 17 Aoû 2010 - 23:42
-18 Attention ! Pour des raisons de sexe, de violence, de drogue et d'immoralité, ce sujet est interdit aux mineurs d'âge (-18 ans). Les administrateurs et Forumactif ne peuvent être tenus pour responsables en cas d'infraction à cet avertissement. Les dialogues sont parfois crus et les événements mit en scène d’une brutalité peu courante. Nous tenons également à rappeler que bien que les évènements et les personnages soient fictifs, le sexe sans protection dans la vie réelle n’est pas recommandé. Le sida tue toujours (SIDACTION). Nous ne tenons pas à faire l’apologie du sexe sans préservatif dans ce sujet mais simplement à coller au mieux avec la réalité propre à nos personnages. Ce sujet s'adresse donc à un public mature, averti et consentant.
« Tu n’as entendu que sa version des faits. Pas la mienne. Tu as choisi arbitrairement de le croire-lui, alors que c’est lui le méchant. » Le médecin poussa un soupir en relevant les yeux sur Gabriel, en haut des escaliers. Liam devait avouer qu'il ne le connaissait pas très bien et qu'il ne pouvait pas affirmer hors de tout doute que Romain avait tort. Toutefois, avec la version que Gabriel lui avait servie, le neurologue pouvait aisément comprendre que le jeune homme tentait désespérément de fuir et qu'il lui demandait de l'emmener avec lui. L'emmener pour aller où? Jusqu'à maintenant, Liam avait suffisamment d'informations pour comprendre que Gabriel ne lui voulait aucun mal. Après tout, il tentait de l'aider et il n'aurait pas demandé à Liam de venir s'il désirait jouer les tortionnaires.
Il fit le tour de la pièce des yeux avant de reporter son attention sur le jeune homme chagriné couché sur le lit. Il le regarda saisir les vêtements avec une attitude résignée, comme si sa vie en dépendait. Le regard du médecin fut de nouveau attiré par la cheville ensanglantée du jeune homme et il fronça légèrement les sourcils, espérant avoir le temps de s'en occuper. Pourtant, les paroles de Romain eurent tôt fait d'instaurer le doute dans son esprit alors qu'il redressait de nouveau la tête vers le sénateur, les sourcils froncés. Il serait le prochain? Cette simple proposition le fit soupirer de soulagement alors qu'il se rendait compte de l'absurdité de ses propos. Liam et Gabriel ne se connaissaient pas suffisamment pour qu'il veuille sa peau et de toute façon, le médecin n'avait jamais vraiment vu de tempérament violent chez le jeune sénateur. Décidément, Romain cachait bien son jeu!
Liam poussa un soupir alors que son regard dérivait de Gabriel à Romain.
« C'est mal, de mentir. »
Précisa-t-il simplement avant de suivre des yeux Romain qui se poussait sur le côté pour vomir. Gabriel l'avait avertit. Il allait mal. Et de toute façon, n'importe quel médecin saurait que Romain n'était pas dans son état normal. Liam n'avait pas jugé bon de demander le type de sevrage dont le jeune homme avait besoin, mais ce n'était pas bien difficile à deviner. « Liam, aide-moi... regarde ! Je suis enchaîné comme un animal ! » Le médecin s'était relevé et revint avec un verre d'eau qu'il tendit à Romain. Il n'y avait pas d'issue possible et Romain devait savoir qu'il devait boire l'eau qu'il lui tendait. Ça lui ferait du bien.
« Arrête ton cinéma, tu vois bien que ça ne fonctionne pas! J'ai confiance en lui et j'ai confiance en toi. Si t'es capable de te ressaisir, ça ira mieux. Gabriel ne veut que ton bien! Tu n'es pas malade pour rien, Romain! »
Liam prit place aux côtés du jeune homme en posant son regard anxieux et soutenu sur lui. La sueur coulait presque de son front tellement il avait chaud et les tremblements de ses mains lui rappelaient ses propres moments de faiblesse, lorsqu'il se rendait compte à quel point il avait besoin de boire. Ce n'était que la fatigue, bien sûr, mais il distinguait les similitudes plutôt aisément, son travail de médecin lui ayant appris rapidement à diagnostiquer et à faire concorder les moindres symptômes pour obtenir une affection ou une maladie. Mais ce qui était bon pour les autres ne l'était pas nécessairement pour lui et le neurologue se plaisait à faire taire ce proverbe qui disait exactement le contraire.
« Ce qui s'est passé, c'est mal, Romain! Tu es bien, ici. Tu te rends pas compte de toute la merde que ton gourou t'a foutu dans le crâne! C'était un illuminé et tu t'es laissé prendre au piège comme n'importe qui l'aurait fait. Ils sont faits pour ça, berner les gens! »
Il avait posé une main compatissante sur l'épaule de Romain, mais avait bien l'impression que le jeune homme n'appréciait pas ses propos. Il se releva néanmoins afin de rejoindre Gabriel au bas des marches, poussant un léger soupir de désespoir. Liam n'était pas psychologue et l'art de la psychologie renfermait des sphères qu'il n'aurait jamais le loisir de découvrir. Il pouvait tenter de l'aider au mieux, mais il ne pouvait en rien créer des miracles.
« T'as eu raison de venir me chercher... Il est pas au mieux de sa forme. »
Dans un murmure rauque et grave, il s'était adressé à Gabriel, conscient que la situation devait lui être pénible.
Dernière édition par Liam K. Stanfield le Lun 23 Aoû 2010 - 6:29, édité 1 fois
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(#) Sujet: Re: A necessary evil Jeu 19 Aoû 2010 - 1:33
-18 Attention ! Pour des raisons de sexe, de violence, de drogue et d'immoralité, ce sujet est interdit aux mineurs d'âge (-18 ans). Les administrateurs et Forumactif ne peuvent être tenus pour responsables en cas d'infraction à cet avertissement. Les dialogues sont parfois crus et les événements mit en scène d’une brutalité peu courante. Nous tenons également à rappeler que bien que les évènements et les personnages soient fictifs, le sexe sans protection dans la vie réelle n’est pas recommandé. Le sida tue toujours (SIDACTION). Nous ne tenons pas à faire l’apologie du sexe sans préservatif dans ce sujet mais simplement à coller au mieux avec la réalité propre à nos personnages. Ce sujet s'adresse donc à un public mature, averti et consentant.
La main serrée autour du gobelet d’eau qu’il avait bu sans se faire prié et cela uniquement afin de faire passer le goût acide et saumâtre du vomi qui tapissait sa gorge, Romain fronça les sourcils. Qu’il était désagréable d’entendre Liam dénigrer ainsi les convictions qui étaient désormais les siennes. Et qu’il était déplaisant de voir que malgré tous les efforts qu’il faisait pour paraître crédible et passer pour une parfaite petite victime, le séduisant médecin restait sur ses positions. Il continuait de croire que Gabriel agissait pour son bien. Etait-ce cela le bien ? Enlever quelqu’un et le séquestrer dans une cave, enchaîné comme un vulgaire animal ? Romain sentait en lui la rage monter. Elle était épaisse et intestine. Il devait se rendre à l’évidence, Gabriel avait très bien su mettre en garde Liam, et le prémunir ainsi de toute tentative de corruption. Romain devait donc changer de tactique.
En un éclair, l’attitude du jeune homme changea. Ses larmes se tarirent, ses sanglots s’arrêtèrent et il releva la tête avec un sourire arrogant. Bien que ses yeux étaient encore rouges de larmes, il n’y avait plus le moindre signe de tristesse en eux. La peine avait laissée la place à un regard noir, le genre de regard qui n’inspirait rien de bon. C’était fini la comédie. Puisque jouer les victimes ne marchait pas avec eux, il était temps d’attaquer et de frapper-là où ça faisait mal. La meilleure de toutes les défenses restait l’attaque, non ? Si Romain était bien doué pour une chose, c’était bien pour blesser par le verbe.
D’un geste d’humeur, il jeta le gobelet vers Gabriel et Liam, attirant ainsi leur attention.
« Vous êtes deux bons amis n’est-ce pas ? Deux bons amis qui n’ont aucun secret l’un pour l’autres et qui n’ont aucun scrupule à retenir prisonnier un pauvre petit gars sans défense ? Deux bons amis qui doivent partager de nombreuses choses. Comme leurs conquêtes. »
Aussitôt, Liam se raidit et voyant où Romain voulait en venir. Il ordonna alors d’un ton ferme :
« Ta gueule, Romain ! »
Le sourire de Romain se fit profondément provoquant. Il y avait dans son attitude un quelque chose de volontairement blessant. Il dégoulinait d’une aura vengeresse quasi palpable pour les deux hommes qui lui faisaient face. Loin s’en était allé la petite victime de ce rapt.
« Vous savez ce que vous avez en commun les garçons ? »
D’un geste très lent qui aurait pu passer pour sensuel dans d’autres conditions et circonstances, il défît le nœud du drap qu’il portait autour de la taille, laissant tomber le morceau de tissu sur le côté, et dévoilant ainsi son corps dans le plus simple appareil. Un petit rire moqueur s’échappa alors des lèvres de Romain. Lentement, comme un serpent qui se déployait de tout son long, prêt à bondir, il se leva, rayonnant d’une gloire malsaine.
« Vous m’avez tous les deux sauté. »
Il fixa d’abord Gabriel droit dans les yeux avec une profonde aversion et une pointe de défi, puis il reporta ses yeux noisette sur le médecin. Accompagné d’un petit dodelinement de la tête ô combien exquis, il demanda, faussement ingénu :
« Pourquoi tu as choisi Liam, Gabriel ? C’est pour me baiser avec lui ? Pour assouvir l’un de tes fantasmes ? Niquer ton mec dans une cave toute pourrie comme dans un vieux porno ? Ou alors c’est peut-être pour voir de tes propres yeux comment il m’a prit par deux fois en une nuit ? Vous voulez savoir lequel de vous deux à la plus grosse queue ? Savoir lequel a le mieux remplit mon adorable et petit derrière ? Savoir lequel de vous deux m’a fait le plus jouir ? »
« Romain, ferme-là ou ça va mal finir ! »
Un petit haussement d’épaules moqueur secoua le corps du jeune homme alors qu’il quittait le matelas et s’avançait d’un pas chaloupé vers les deux hommes. Romain tranchait l’air de son corps nu, balançant avec une certaine grâce envoûtante les entrelacs de ses tatouages aux hennés qui décoraient sa peau. Son nombril bougeait de gauche à droite comme un métronome, alors que sensuellement et d’une manière aguicheuse, il se caressait du bout des doigts le torse. A l’aise dans son corps, Romain n’avait aucune honte à se pavaner de la sorte. Bien au contraire, il prenait énormément de plaisir à s’exhiber devant eux. Car il savait qu’aucun d’eux ne restaient de marbre face ses nombreux charmes. Son corps était devenu une arme qu’il utilisait pour les blesser, et ses mots des lames acérées. Il les employait volontairement acerbes et obscènes. Ils étaient destinés à faire mal et à trancher dans le vif. Romain ne cherchait pas à être tendre avec eux. Il ne désirait plus négocier sa liberté car il savait que c’était peine perdue. Quitte à être leur prisonnier, autant leur donner du fil à retordre et les blesser là où ils étaient atteignables. Romain mourait d’envie de les meurtrir au centuple pour la souffrance qu’il ressentait au fond de lui.
Alors, poussé par le démon du vice qui l’habitait, il se mit à déblatérer un flot d’obscénité peu courant. Il exhalait toute la haine et le dégoût dont il fut capable en cet instant. Il assassinait lentement mais sûrement l’image angélique qu’ils avaient de lui. Petit à petit, brique par brique, Romain brisait leur certitude à son sujet. Il était temps qu’ils sachent jusqu’où son corps et sa belle petite gueule d’ange étaient souillés. Face à eux, à ces deux hommes dont l'importance était grande pour son cœur, Romain ne fit aucun compromis. Il avoua en se régalant de leur douleur n’être qu’une putain. Regards, insultes, provocations, actes répréhensibles et malsain, il déchaînait l’enfer et le vice qui l’habitait. Il vomissait son venin avec une haine et une efficacité redoutable. Plus il les haïssait et plus il se haïssait en retour pour tout ce qu’il avait accepté, et pire, voulu faire par le passé.
« Arrêtez de croire les garçons que je suis un ange. » fit-il suavement alors qu’il se collait au corps de Liam et qu’il laissait traîner le bout de son nez dans sa barbe drue et piquante à la fois. « Cela fait très longtemps que j’ai perdu toute vertu. » Il regarda intensément Liam dans les yeux. « Pourquoi perdez-vous votre temps à me respecter alors qu’il ne suffit que d’un ordre de votre part pour que je m’agenouille devant vous. Vous n’avez donc pas compris que je ne suis pas le genre de type que l’on respecte ? Mais plutôt que l’on baise et puis que l’on jette ? »
Et alors que son regard lançait un ultime éclair d’une noirceur abyssale au sénateur, Romain se saisit de la nuque de Liam et il vint l’embrasser, forçant les lèvres du médecin de sa langue. De son autre main libre, il empoigna l’entrecuisse du grand brun pour la serrer, sans aucune honte ni pudeur. Tel une pieuvre autour de sa proie, Romain s’était jeté sur Liam dans l’unique but de porter un coup fatal à Gabriel.
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(#) Sujet: Re: A necessary evil Dim 19 Sep 2010 - 0:52
-18 Attention ! Pour des raisons de sexe, de violence, de drogue et d'immoralité, ce sujet est interdit aux mineurs d'âge (-18 ans). Les administrateurs et Forumactif ne peuvent être tenus pour responsables en cas d'infraction à cet avertissement. Les dialogues sont parfois crus et les événements mit en scène d’une brutalité peu courante. Nous tenons également à rappeler que bien que les évènements et les personnages soient fictifs, le sexe sans protection dans la vie réelle n’est pas recommandé. Le sida tue toujours (SIDACTION). Nous ne tenons pas à faire l’apologie du sexe sans préservatif dans ce sujet mais simplement à coller au mieux avec la réalité propre à nos personnages. Ce sujet s'adresse donc à un public mature, averti et consentant.
La pestilence âcre du vomi envahissait peu à peu les lieux, saisissant les narines de Gabriel qui n'y prêtait pas la plus infime attention.
Son regard suivait l'échange entre Romain et le médecin, alors qu'il descendait doucement les marches, simplement pour êtres aux côtés de Liam, lui faire sentir sa présence. Parce que le doc se débrouillait bien, qu'il ne cédait pas un pouce de terrain comme Gabriel lui avait dit, mais que la furie qui se trouvait en face d'eux passerait à l'attaque sitôt qu'il se rendrait compte qu'aucun des deux n'était dupe de sa comédie. Et à ce moment là, même s'il n'avait pas la moindre idée de ce qui allait se passer et de comment il allait bien pouvoir le gérer, Liam n'aurait pas à encaisser seul. Après tout, c'était ses emmerdes, même s'il se demandait encore comment il avait pu se mettre si profondément dedans. Pourtant, malgré sa description sommaire, les cernes violacées sous ses yeux et la vague odeur de whisky qui l'entourait, Liam l'avait suivit dans ce merdier. Et il l'avait fait juste parce que Gabriel lui avait demandé. Et ça, ce n'était pas rien.
FLASHBACK, QUELQUES HEURES PLUS TÔT.
« Hey hey mama, said, the way you move, Gon' make you sweat, gon' make you groove »
« Et merde ! Et merde, merde, putain de merde ! »
Le bruit sourd du coup de poing s'abattant lourdement sur la table, dans un geste de rage désespérée fit violemment sursauter Daryl. Ses tympans avaient finit par s'habituer à la musique assourdissante qui émanait de la télévision et même Led Zeppelin n'avait pas pu l'empêcher de sombrer dans la torpeur d'un demi-sommeil bienvenu, alors que Gabriel avait entamé une bouteille de Jack Daniel's dénichée dans le bar de l'immense salon. Il ne savait pas combien de temps il avait dormit dans ce fauteuil de cuir moelleux, mais un coup d'œil à la bouteille lui indiqua qu'elle n'avait été consommée que d'un tiers de son contenu. Donc pas très longtemps vu la descente abusive de son patron. Il se pencha en avant, un peu trop vite, et le début d'une migraine conjuguée à la douleur de son nez cassé la veille éclata tout à coup dans son crâne. Avec une grimace de douleur, il ralentit un peu le mouvement et saisit finalement la télécommande pour baisser le son et se faire entendre sans avoir à hurler :
« Qu'est-ce qui se passe ? » Gabriel lui lança un regard furieux comme s'il venait de l'offenser personnellement. « Il se passe que ce sale... » Il serra les dents, retenant l'injure qui brûlait ses lèvres. « Il refuse encore d'avaler quoi que ce soit alors qu'il est malade comme un chien. Son état empire d'heure en heure et je suis là à pas savoir quoi faire à part patienter comme un connard pendant que le mec que j'aime, et qui me déteste, est enchaîné juste en dessous de moi dans la cave comme dans un remake merdique de Saw ! » Putain, il n'arrivait pas à croire qu'il était vraiment tombé si bas. « Et comme si c'était pas suffisant, le son de cette foutue télé est pas assez fort pour couvrir ses hurlements et j'arrive même pas à être assez saoul pour ne plus l'entendre ! » « Se saouler n'est peut-être pas la meilleure chose à faire. » statua fermement l'assistant en notant effectivement les tâches de nourriture sur la chemise du sénateur, signe que sa dernière tentative d'approche envers son compagnon s'était soldée par un échec et que le repas qu'il lui avait offert avait finalement volé sur ses vêtements. « Parce que tu sais ce qu'il faut faire toi ?! Figure toi que j'ai pas emmené mon putain de manuel de détox sauvage ! » Gabriel était à bout. Dans les pires situations, il avait toujours su quoi faire. Mais pas cette fois. L'impuissance, la frustration et la peur, cette peur glacée de perdre Romain se collaient à sa peau comme d'énormes sangsues aspirant le peu de vaillance qui lui restait. Mais malgré ça, sous le regard inquiet de Daryl et alors qu'il terminait juste sa phrase, quelque part dans le chaos qui tourbillonnait dans son esprit, les mots 'malade' et 'détox' prirent une tournure évidente et Gabriel se maudit de ne pas y avoir pensé plus tôt. Ça ne règlerait pas tout, mais c'était assez pour lui donner l'impression qu'il 'savait quoi faire', au moins quelques heures.
Une demi heure plus tard il faisait les cent pas comme un fauve en cage, confiné dans le bureau du docteur Liam Stanfield au Baptist Hospital. La main que Liam lui tendit pour le saluer en l'y rejoignant fut vite remplacée par un «Qu'est ce qui se passe Gabriel ? » anxieux, alors qu'il le forçait presque à s'asseoir, alarmé par l'expression du sénateur décomposée par la fatigue et le stress. Ce dernier hésita quelques secondes. Comment on annonce qu'on a un mec enchainé dans une cave quelque part dans les Everglades et qu'il est en état de manque ? « T'as pas dormi depuis combien de temps ? T'as bu ? » enchaina rapidement Liam d'un ton qui trahissait son angoisse de voir Gabriel dans un tel état. « Depuis environ... » Le brun se massa la tempe en essayant de se rappeler quand il avait dormit, mais c'était assez flou. Il avait du grappiller une heure par ci par là, mais de toute façon, ça ne le reposait pas. « J'en sais rien, vingt quatre heures ? Ou plutôt quarante huit...par là. Et oui j'ai bu. » répondit-il docilement avant de froncer les sourcils et de secouer la tête en regardant Liam comme pour chasser cette question inutile « Mais qui ça intéresse ? Je suis pas là pour ça. » Il n'en dirait pas plus à son sujet et le médecin hocha la tête avec patience. « J'ai besoin d'un médecin. D'un médecin en qui je puisse avoir confiance. » « Écoute, si t'as caché un cadavre dans ton coffre, tu sais bien que je peux pas t'aider. Je travaille sur les vivants, moi. » fit Liam avec dérision, en lui tendant un gobelet d'eau. Gabriel saisit la perche tendue avec la subtilité d'un bulldozer. « Non, il s'agit d'un homme bien vivant, et caché dans une cave. » Il vit une palette de sentiments différents défiler sur le visage du docteur Stanfield : Ses yeux s'agrandirent. Surprise. Il sonda son visage et évalua son sérieux pour voir si le devait le croire ou non. Doute. Puis il se prit la tête entre les mains et exhala un soupir aussi long que s'il rendait son dernier souffle. Résignation. Enfin après de lourdes secondes, il prit la parole : « Attends, t'es pas sérieux ? Tu joues à quoi là ? » Après une longue gorgée d'eau, le sénateur posa le gobelet sur la table, prit une profonde inspiration et dit le plus posément possible : « J'ai enlevé mon petit ami qui était en Inde, conditionné par une secte et l'ai ramené de force à Miami. Depuis deux jours je le séquestre dans une maison, dans les Everglades pour l'empêcher d'y retourner. J'ai besoin de toi, parce que ça faisait un mois qu'il se droguait là bas, du coup il est en état de manque, malade, et je peux pas le laisser dans cet état. » Il attendit quelques secondes que Liam assimile le tout. « Alors t'es avec moi ou pas ? »
RETOUR AU PRESENT.
En quelques minutes à peine, la situation s'étaient retournée contre eux. Gabriel contemplait à présent le corps nu de Romain, dressé face à eux dans toute sa magnificence, contrastant violemment avec cette cave sordide dont il l'avait comprit maintenant, il resterait prisonnier.
Lorsqu'il affirma avoir couché avec Liam, son regard de braise chargé d'une haine sans fin planté dans le sien lui fit l'effet d'une lame glacée plongée directement dans son cœur. Vérité ? Mensonge ? Que voulait-il dire par là ? Entretenait t-il avec Liam la même relation qu'avec lui ? Est-ce qu'il s'était moqué de lui depuis le début ? Il interrogea le médecin du regard semblant lui demander 'Pourquoi ne pas me l'avoir dit avant qu'on en arrive là ?' mais il semblait aussi désemparé que lui.
Et alors sans qu'il put rien dire pour l'empêcher, son captif reprit de plus belle, déversant sur eux un fiel d'insanité sans fin, mettant brutalement Gabriel face à quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Quelqu'un qui n'était ni Romain, ni Sohan. Quelqu'un qui n'était que souillure, vice et malveillance. Une arme hideuse que dans ses plus obscures conjectures sur ce dont Romain était capable pour lui faire du mal, ne lui avait même pas effleuré l'esprit. Oh bien sûr il connaissait le jeune homme au lit, il le savait joueur, déluré, décomplexé et sans aucun tabou, mais le jeu cruel auquel il se livrait sous leur yeux hérissait sa gorge de milliers d'aiguilles. Comment en étaient-ils arrivés là ? Comment cet homme qu'il avait embrassé, aimé, suivit au bout du monde avait pu se changer en cet être abject et plein de ressentiment ? Romain le dégoutait. Et c'était le pire. Car même à cet instant présent, alors que son corps se balançait au rythme de ses pas et qu'il s'avançait vers eux, une pensée traversa l'esprit du sénateur, aussi fine qu'une toile d'araignée mais bien présente.
Il aimait Romain. Malgré tout. Il ne savait pas pourquoi il pensait à ça maintenant, ça c'était juste imposé à lui comme une évidence limpide. Il serra les poings et baissa les yeux.
Puis les releva. Pour capter un dernier regard sombre et voir son petit ami embrasser Liam sous ses yeux. Et ce fut, ce geste, cette dernière provocation qui fracassa la digue qui maintenait toute la colère du sénateur dans une pièce sombre et reculée de son esprit.
Il l'écarta vivement de Liam et lui assena une gifle féroce qui le jeta à terre. Mais ça ne suffit pas à apaiser la rage qui brûlait ses entrailles. Il se jeta sur lui une nouvelle fois, le releva et le plaqua durement contre un des murs froid de la cave. Mais encore une fois, il ne réussit qu'à entrer dans le jeu du jeune homme qui lui lapa les lèvres avec satisfaction.
« Vas y qu'est ce que t'attends ? Baise moi fort, t'adores ça ! » Il s'empara de sa gorge d'une main, juste sous la mâchoire pour le maintenir immobile. « Tais toi. » ordonna t-il, monocorde, alors qu'il resserrait sa prise. Cette fois, il allait lui obéir. Il allait enfin la fermer et arrêter de cracher son venin. Mais même alors que Romain n'était plus en mesure de dire quoi que soit, Gabriel ne desserra pas les doigts. Il voulait lui faire mal, comme il avait rarement eu envie de faire souffrir quelqu'un auparavant, mais ce ne serait que justice après tout, que monnaie rendue. C'était bien Romain qui voulait jouer à ce petit jeu. C'était Romain qui se délectait de le faire souffrir. C'était Romain...Bon sang, c'était Romain, il ne pouvait pas faire ça. Mais avant qu'il n'ai le temps de se reprendre, ce fut Liam qui le força à relâcher le jeune homme.
« Mais qu'est ce que tu fais Gabriel, t'es malade ?! Arrête ! » Écarté de Romain par la poigne sévère de Liam, il resta là, le souffle court à observer le médecin qui l'avait délaissé pour venir en aide à son petit ami suffoquant. Il se sentait si vide et froid.
« Pique le qu'on en finisse. » dit-il d'un ton morne avant se détourner d'eux et de remonter lourdement dans le salon où le docteur Stanfield ne le rejoignit qu'après de longues minutes.
Un silence de mort s'installa entre les deux hommes. Puis Gabriel désœuvré au milieu de la pièce, se décida à le rompre. « Il..il ne.. » Il ne reconnut même pas sa propre voix, chancelante, brisée.
Il ne savait même pas ce qu'il avait voulu dire. Je l'ai perdu, songea t-il, et tout à coup ses yeux se remplirent de larmes. Surprit, il porta la main a son visage, sous l'œil. Il avait donc encore des larmes, lui qui croyait la source tarie. Mais pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Il s'était attendu à le perdre. Il se battait pour qu'il redevienne Romain, pas pour conserver son amour. C'était une cause perdue depuis le début, il le savait. Il ne devait pas souffrir de ça. Il ne devait pas... Alors pourquoi ça faisait si mal ?
Il se servit un nouveau verre de Jack Daniel's, écoutant sans l'entendre le grincement de Liam tirant une chaise pour s'asseoir à ses côtés. Il serra le verre. Serra jusqu'à ce que ses doigts lui fissent mal, jusqu'à ce que le verre émette une plainte de protestation, jusqu'à ce qu'il explose dans sa main, tranche sa paume et que le sang et l'alcool ne se mêlent à la plaie.
Lorsqu'il releva le regard sur Liam, après que celui-ci se soit emparé de sa main lacérée dans une exclamation de surprise, aucune larme n'avait coulé sur son visage. Elles étaient déjà reparties.
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(#) Sujet: Re: A necessary evil Dim 19 Sep 2010 - 3:48
-18 Attention ! Pour des raisons de sexe, de violence, de drogue et d'immoralité, ce sujet est interdit aux mineurs d'âge (-18 ans). Les administrateurs et Forumactif ne peuvent être tenus pour responsables en cas d'infraction à cet avertissement. Les dialogues sont parfois crus et les événements mit en scène d’une brutalité peu courante. Nous tenons également à rappeler que bien que les évènements et les personnages soient fictifs, le sexe sans protection dans la vie réelle n’est pas recommandé. Le sida tue toujours (SIDACTION). Nous ne tenons pas à faire l’apologie du sexe sans préservatif dans ce sujet mais simplement à coller au mieux avec la réalité propre à nos personnages. Ce sujet s'adresse donc à un public mature, averti et consentant.
Malgré le doute qui s'était emparé de son esprit à l'hôpital, Liam avait réellement cru qu'il pourrait faire quelque chose de bien ce soir-là. Il avait réellement cru qu'il pourrait aider un ami à reprendre le contrôle d'une situation qu'il semblait avoir perdu. Mais en voyant Romain s'avancer vers lui, avec toutes les conneries qu'il venait de débiter, il comprit plutôt qu'il n'aurait jamais dû se trouver là. Il secouait la tête, dubitatif, alors qu'il tentait de croiser le regard de Gabriel, déçu. Il ne pouvait pas lui expliquer et le sénateur ne pouvait pas comprendre. Pas tout de suite. Pas ici.
Les lèvres de Romain sur les siennes et sa main qui empoignait son entrejambe, ajouté aux paroles qu'il venait de balancer, suffirent à laisser Liam perplexe alors que son geste pour le repousser n'eut d'impact que lorsque Gabriel poussa violemment Romain au sol en lui assénant une gifle monumentale. Le médecin, sous le choc alors qu'il comprenait tout à fait la détresse de Gabriel, secoua la tête alors que Romain était de nouveau acculé au mur, les doigts de Gabriel se resserrant sur son cou avec la violence d'une âme en perdition. Lorsqu'il vit que Romain commençait à suffoquer et que le sénateur ne semblait pas prêt à le lâcher, le médecin intervint, utilisant sa force et le seul pouvoir de ses mots pour le faire reculer. Il avait néanmoins sortit la seringue avant de s'approcher et la planta rapidement dans le haut du bassin de Romain, mis à nu. Il poussa un soupir et détourna les yeux une seconde du jeune homme afin de voir disparaître Gabriel au haut des marches.
« T'abuses... »
Dans un murmure, il aida Romain à marcher jusqu'au lit alors que la puissance du sédatif qu'il lui avait donné faisait déjà son effet. Il prit la peine de le couvrir d'un drap, mais n'attendit pas que Romain soit complètement dans les vapes avant de monter les marches, s'arrêtant avant d'atteindre la porte. Ses mains tremblaient et il recula de quelques pas, n'osant pas franchir les quelques mètres qui le séparaient certainement du sénateur McAllister. Comment pouvait-il expliquer des gestes qu'il ne comprenait pas lui-même? Il passa une main nerveuse dans ses cheveux alors que les évènements qui s'étaient produits ce soir-là étaient un peu trop chaotiques à son goût.
Ce fut un Gabriel écroulé qu'il vit en pénétrant dans la pièce où il s'était réfugié. Un Gabriel meurtri. Déchiré. Liam ferma les yeux un moment, conscient qu'il ne saurait jamais trouver les mots pour éponger son chagrin. Romain était déchaîné, différent et la honte assaillit d'un seul coup le médecin alors qu'il comprenait l'erreur qu'il avait commise. « Il... il ne... » Liam secoua la tête sans rien dire, se contentant d'observer les meurtrissures du sénateur qui, désormais, n'avait plus rien d'un politicien. Émacié, fatigué et à l'ouest, il n'était plus l'homme posé et confiant que Liam connaissait. Il était un homme, simplement. Un homme blessé par la vie qui s'en prenait à lui d'une bien dure façon.
Le médecin n'eut pas le temps d'agir lorsque le verre se brisa dans la main de Gabriel, mais se redressa rapidement afin de saisir le membre blessé, lui offrant un regard de « Tu me laisses faire sinon je t'étrangle ». Il évalua les dégâts et se releva pour ne revenir qu'avec une paire de gants, une petite pince et un pansement. L'alcool avait de toute façon bien désinfecté la plaie. Il saisit la main de Gabriel sans lever les yeux sur lui, s'affairant à retirer les morceaux de verre coincés sous la peau.
« Je suis désolé... Je voulais pas que tu l'apprennes comme ça. »
Il avait gardé les yeux rivés sur la blessure à la main de son ami, parlant d'une voix grave, ne pouvant aucunement jauger son regard s'il voulait poursuivre. Il grimaça en retirant un morceau de verre un peu plus gros, conscient que la douleur ne devait pas être agréable. Or, si elle pouvait apaiser un tant soit peu celle de son esprit...
« Écoute... C'était il y a un moment. Je sais pas ce qui nous a pris. Je crois pas que vous vous connaissiez déjà. »
Il avait finalement redressé ses prunelles pour les poser directement dans les iris couleur océan de Gabriel. Il ne savait pas comment lui dire qu'il n'y avait jamais rien eu entre eux, que ce n'était qu'une histoire compliquée, à part, et qu'il n'y avait rien à comprendre? Liam n'y arrivait pas lui-même et il avait bien trop peur de s'empêtrer dans des explications futiles, ce qui aurait eu l'air encore plus louche, pour oser tenter quelques mots pour le rassurer.
Le médecin termina de vérifier la plaie, s'assurant que les morceaux de verre n'étaient plus, avant de la désinfecter tout de même pour y apposer un pansement.
« Je t'aurais pas fait ça. Je sais pas pourquoi il a tout balancé. Si je l'ai pas fait avant, c'est parce que... Et puis merde...! »
Liam saisit sa tête entre ses mains, ne sachant pas comment rendre les choses un peu plus simples.
« C'est du passé. Je sais que ça change peut-être quelque chose, pour toi, mais pour moi, ça change rien. »
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(#) Sujet: Re: A necessary evil Ven 24 Sep 2010 - 6:18
-18 Attention ! Pour des raisons de sexe, de violence, de drogue et d'immoralité, ce sujet est interdit aux mineurs d'âge (-18 ans). Les administrateurs et Forumactif ne peuvent être tenus pour responsables en cas d'infraction à cet avertissement. Les dialogues sont parfois crus et les événements mit en scène d’une brutalité peu courante. Nous tenons également à rappeler que bien que les évènements et les personnages soient fictifs, le sexe sans protection dans la vie réelle n’est pas recommandé. Le sida tue toujours (SIDACTION). Nous ne tenons pas à faire l’apologie du sexe sans préservatif dans ce sujet mais simplement à coller au mieux avec la réalité propre à nos personnages. Ce sujet s'adresse donc à un public mature, averti et consentant.
« Je suis désolé... Je voulais pas que tu l'apprennes comme ça. »
Gabriel perçut quelque chose dans la voix du neurologue. Comme des excuses. Ou de la compassion peut-être. Puis la douleur brûlante qui irradiait dans toute sa main s'accentua en un point tandis que Liam ôtait un morceau de verre de sa chair à vif. Alors dans un vieil automatisme acquis des années plus tôt, Gabriel se mit à compter. Compter était un bon moyen de se concentrer sur autre chose que la douleur. Dans le cas présent, c'était un bon moyen de ne pas focaliser sur les paroles du médecin.
1...2...3...Le sénateur regardait encore la plaie d'un air absent lorsqu'il s'aperçut que la pince ne s'agitait plus avec habileté dans la ligne carmine qui ceignait sa paume. Par réflexe, son regard rencontra celui de Liam. Un court instant, le temps de se demander de quelle manière il devait intervenir. S'il devait intervenir. Si Liam attendait une réponse, une réaction de sa part. Finalement ce ne fut qu'un regard échangé entre les deux hommes avant que son ami ne termine de soigner l'écorchure. Il était lourd de regrets, d'appréhension et peut-être Liam l'espérait-il, de réconfort pour Gabriel. Le sien ne devait sans doute pas exprimer grand chose. 13...14...
« C'est du passé. Je sais que ça change peut-être quelque chose, pour toi, mais pour moi, ça change rien. »
Cette fois, Gabriel arrêta son décompte mental en fixant intensément le médecin. Il était en train de lui dire qu'il comprenait qu'il lui en veuille et qu'il ne lui en tiendrait pas rancune. Une partie de Gabriel trouvait l'intention louable, mais l'autre, bouillonnante, frémissait de colère contre cet homme auquel il s'était abaissé à demander son aide et qui n'avait fait que le meurtrir davantage. Si ça changeait quelque chose ? Bien sûr, ça changeait tout. S'il avait eu la bonne idée de se manifester quand Gabriel lui avait dit qu'il s'agissait de Romain, celui-ci ne se serait pas vu offrir sur un plateau d'argent l'arme rêvée contre celui qui le gardait enchaîné dans une cave.
« Ce n'est rien... » mentit-il finalement dans un pâle murmure. Aussi ardemment que la colère lui donnait envie de coller son poing dans la figure de Liam ou de le supplier de se taire et de le laisser à sa douleur; la fatigue, la raison et la résignation avaient eu raison de lui. « Passé ou pas, ça ne change plus rien maintenant. Il me hait. »
Il attrapa la bouteille de whisky de sa main valide et but une longue gorgée, puis se laissa aller contre le dossier de la chaise tandis que le neurologue enlevait ses gants. « Vous êtes des vraies trousses de premiers secours ambulantes vous les médecins. » lança t-il histoire de dévier la conversation sur un sujet qui n'impliquait pas la blessure béante qui s'épanchait insidieusement dans toute son âme.
Cette réflexion en amena une autre sur laquelle Gabriel n'avait pas eu le temps de se pencher dans le tumulte des dernières quarante-huit heures. Il blêmit significativement. « D'ailleurs, tu aurais pas emmené de quoi faire une prise de sang par hasard ? » demanda t-il d'une voix blanche. Devant les yeux arrondis de Liam, le brun passa une main lasse sur ses joues rugueuses d'une barbe de plus d'une semaine et entreprit de déboutonner sa chemise, dévoilant sur son torse le même tatouage que celui que le médecin avait pu apercevoir sur le corps de Romain quelques instants plus tôt. . « Là bas en Inde, j'ai mêlé mon sang à celui de Romain. » Et pas que le sang, songea t-il en repensant de façon coupable et fugitive aux trois jours de noces qui avaient suivit leur union aux yeux de la secte. Mais c'était le genre de détail évident dont Liam se douterait sans que le sénateur ai besoin de lui faire un dessin. « Je dois faire le test HIV, Liam. Discrètement et sans leçon de morale. »
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(#) Sujet: Re: A necessary evil Ven 24 Sep 2010 - 7:55
-18 Attention ! Pour des raisons de sexe, de violence, de drogue et d'immoralité, ce sujet est interdit aux mineurs d'âge (-18 ans). Les administrateurs et Forumactif ne peuvent être tenus pour responsables en cas d'infraction à cet avertissement. Les dialogues sont parfois crus et les événements mit en scène d’une brutalité peu courante. Nous tenons également à rappeler que bien que les évènements et les personnages soient fictifs, le sexe sans protection dans la vie réelle n’est pas recommandé. Le sida tue toujours (SIDACTION). Nous ne tenons pas à faire l’apologie du sexe sans préservatif dans ce sujet mais simplement à coller au mieux avec la réalité propre à nos personnages. Ce sujet s'adresse donc à un public mature, averti et consentant.
Le regard du neurologue, lorsqu'il dériva dans celui de Gabriel, y surprit une flamme de colère, une once de déception qui l'atteignit malgré tout, malgré le « Ce n'est rien... » qui franchit les lèvres du sénateur. Liam avait compris que rien ne pourrait altérer sa peine pour l'instant, que les mots rassurants qu'il tentait désespérément de lui dire ne parvenaient en aucun cas à l'esprit de son ami, effondré. Ça ne servait à rien de lui faire encore plus de mal avec des propos déplacés et le médecin préféra ne pas trop en dire, se contentant simplement de secouer la tête, les yeux rivés sur la bouteille que venait de saisir le sénateur. Il ne savait pas réconforter Gabriel quant-à ce qui se passait dans la tête de Romain puisque de toute façon, l'état de l'océanologue était loin de permettre une analyse complète de son état d'esprit.
Liam retira finalement ses gants lorsque le pansement de Gabriel fut en place et accepta la bouteille qu'il lui tendit après en avoir bu lui-même une longue gorgée directement au goulot. L'alcool fort lui brûla la gorge avec une sensation exquise, mais malheureusement un peu trop banale.
« Vous êtes des vraies trousses de premiers secours ambulantes vous les médecins. » L'affirmation, au beau milieu des évènements actuels, semblait un peu absurde, bien que légitime au vu de la trousse amenée par Liam. Néanmoins, Liam avait compris que c'était loin d'être une plaisanterie; Gabriel n'était pas en état de rigoler. D'ailleurs, il blêmit soudainement, à tel point que Liam se demanda brusquement s'il n'allait pas vomir. « D'ailleurs, tu aurais pas emmené de quoi faire une prise de sang par hasard ? » La question le surprit, mais il fronça les sourcils, avalant une nouvelle gorgée d'alcool.
« Oui. J'en ai. »
Liam en trimbalait toujours avec lui lorsqu'il devait se déplacer, juste au cas où il soit dans l'obligation d'envoyer rapidement des résultats au labo pour des analyses. Le médecin secoua néanmoins la tête, ne voulant pas croire à ce qu'il voyait, lorsque le même tatouage apparut devant ses yeux. « Là bas en Inde, j'ai mêlé mon sang à celui de Romain. » Il passa une main sur son visage en fermant les paupières, conscient de la précarité de la situation.
« Je dois faire le test HIV, Liam. Discrètement et sans leçon de morale. » Le médecin hocha gravement la tête alors qu'il s'était douté de la question à venir. L'Inde n'était pas vraiment reconnue, en particulier les sectes, pour son besoin urgent de stériliser les instruments lors de telles pratiques et Liam se doutait bien qu'il n'y avait pas que ça qui le poussait à lui en parler. Gabriel semblait au bord de la crise d'angoisse et le médecin se félicita d'avoir pensé à apporter des cachets supplémentaires pour le sénateur. Contrairement à Romain, toutefois, il ne les lui administrerait pas clandestinement, c'était à lui d'accepter ou non l'aide qu'il lui offrait. Gabriel n'avait pas dormi depuis un moment et il avait décidément besoin de sommeil.
Le médecin se redressa et fouilla dans sa trousse à la recherche du kit, scellé, pour la prise de sang, sortant également les cachets qu'il déposa sur la table, devant Gabriel.
« Tiens. Prends ça, ça va te faire du bien. Ça va t'aider à dormir. »
D'une voix grave, mais douce, il ne prit même pas la peine de regarder si Gabriel les prenait ou pas. Il était suffisamment grand pour constater lui-même l'étendue des dégâts et il devait lui faire suffisamment confiance, malgré tout, pour ne pas penser qu'il veuille l'empoisonner.
Liam saisit une nouvelle paire de gant, qu'il enfila, glissant un élastique autour du bras de Gabriel, dont il avait précédemment défait les boutons du poignet pour redresser la manche. Il défit l'emballage de la seringue et y glissa le petit tube afin de récupérer le sang de Gabriel. Il désinfecta soigneusement son bras avant de poser son regard dans le sien.
« Ça va piquer un peu... »
Lorsqu'il glissa l'aiguille dans la veine du sénateur, toutes sortes de pensées se mêlèrent dans son esprit. Il détestait faire ça. L'attente et l'annonce des résultats, lorsqu'ils s'avéraient positifs, étaient tout simplement insupportables, mais surtout, barbares. Il espérait de tout son coeur qu'ils n'avaient pas, ni l'un ni l'autre, contracté le HIV; ils étaient jeunes, ils avaient, supposément, la vie devant eux. Lorsque le tube fut plein, Liam retira l'aiguille en posant sur l'intérieur du coude de Gabriel un petit coton, ainsi qu'un pansement. Il déposa la seringue dans un sac prévu à cet effet et glissa le petit tube dans l'une des pochettes de la sacoche en cuir.
Il reporta son attention sur Gabriel, alors que les pillules qu'il avait déposé sur la table n'y étaient plus.
« Dès que je retourne à l'hôpital, je dépose ça au labo. Tu devrais avoir les résultats très bientôt. Je t'appellerai. »
Il saisit finalement la bouteille afin d'en boire une nouvelle gorgée, laissant son dos s'appuyer contre le dossier de sa chaise dans un geste désespéré de retrouver une situation plus ou moins familière. Tous deux ne firent pas abstinence de la bouteille ce soir-là, alors qu'ils avaient apparemment besoin de se vider la tête, différemment.
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(#) Sujet: Re: A necessary evil Sam 2 Oct 2010 - 23:58
-18 Attention ! Pour des raisons de sexe, de violence, de drogue et d'immoralité, ce sujet est interdit aux mineurs d'âge (-18 ans). Les administrateurs et Forumactif ne peuvent être tenus pour responsables en cas d'infraction à cet avertissement. Les dialogues sont parfois crus et les événements mit en scène d’une brutalité peu courante. Nous tenons également à rappeler que bien que les évènements et les personnages soient fictifs, le sexe sans protection dans la vie réelle n’est pas recommandé. Le sida tue toujours (SIDACTION). Nous ne tenons pas à faire l’apologie du sexe sans préservatif dans ce sujet mais simplement à coller au mieux avec la réalité propre à nos personnages. Ce sujet s'adresse donc à un public mature, averti et consentant.
TROISIÈME JOUR Le 9 juillet 2011 ~ 06h32
Le clapotis de la pluie et le bourdonnement de l’orage lointain, réveillèrent douloureusement Romain de son sommeil de plomb. A peine entrouvrit-il les paupières que déjà, la lourde réalité de ce qu’il s’était passé la veille se rappela à sa mémoire. Tout ce qu’il avait dit et fait, et cela tout simplement pour blesser Gabriel au plus profond de lui-même, pesa si lourd sur sa conscience qu’il ressentit le besoin viscérale de pleurer. Jamais de toute sa vie, Romain n’avait versé autant de larmes en si peu de temps. S’en remettrait-il un jour d’avoir humilié de la sorte (car c’était bien le cas) celui qui – déraisonnablement – il considérait encore comme son époux ? Comment tout ceci avait-il bien pu déraper ? La semaine passée en Inde avait été pourtant si merveilleuse. Romain donnerait tout ce qu’il possédait et plus encore pour retourner là-bas, au sein de l’Ashram, et pour laisser définitivement derrière lui le cauchemar qu’était sa vie.
Dans des gestes très lents, si lents qu’il avait l’impression que tous ses muscles étaient atrophiés et que ses membres pesaient une tonne de plomb, Romain se redressa sur le matelas miteux, grimaçant sous la douleur qui lui vrillait les tempes. Sa cheville, toujours enchaînée, avait été à nouveau soignée… sans doute par Liam qui avait profité de son inconscience pour éviter l’infection. Il faisait plutôt sombre dans la cave. La lumière du jour qui provenait de l’unique persienne trahissait un ciel couvert et une aube à peine passée d’une ou deux heures environ. De la fenêtre légèrement entrouverte, Romain pouvait entendre le murmure incompréhensible d’une conversation se tenant sous le patio. Au timbre des voix, il reconnu Raoul et Jason. Les deux gardes du corps devaient encore et toujours faire les pieds de grues et veiller à ce que l’unique prisonnier de cette demeure ne prenne pas la poudre d’escampette.
La tête et les épaules lourdes, et la bouche pâteuse, Romain se releva finalement. Il noua autour de sa taille le drap de lit déposé la veille sur son corps endormit, puis d’un pas incertain et chancelant, il se traîna vers la machine à lavée où était déposée une bouteille d’eau. Romain s’en empara pour la boire sans s’arrêter. Sa soif était grande. Il avait l’impression d’avoir bu la mer morte en entier ! Mais hélas pour lui, alors qu’il se désaltérait à grande vitesse car il en avait terriblement besoin, la porte de la cave s’ouvrit à la volée sur un Gabriel visiblement très maussade. Le sénateur ne lui adressa aucune marque d’affection. Il descendit simplement d’un pas rapide et autoritaire les escaliers, tranchant l’air de sa mauvaise humeur, et sans un mot, il s’empara du bras du jeune homme pour le tirer violemment vers la sortie de la cave.
« Gabriel, je… » protesta Romain qui en laissa tomber sur le sol la bouteille d’eau et faillit perdre son drap. « Gabriel tu… » « Ferme-là et suis moi ! » gronda le sénateur, les traits tirés. « Tu me fais mal ! Arrête ! »
Malgré les nombreuses protestations de Romain, Gabriel amena celui-ci dans le salon de la villa, le traînant sans une once de délicatesse. Il le poussa sur un canapé et d’un regard coléreux, il le dissuada de ne serait-ce que lever le petit doigt. Fatigué de se battre, à bout, rincé par ces derniers jours de captivité, Romain se soumit et baissa la tête pendant que Gabriel allumait la télévision à l’aide de la télécommande. Aussitôt, le jingle du journal parlé retentit. Le sénateur tonna alors avec une pointe de mépris :
« Tu veux qu’on retourne en Inde, mon ange ? C’est là-bas qu’est nôtre place selon toi ? » Gabriel s’approcha de lui rapidement et sans ménagement aucun, il lui saisit la mâchoire pour l’obliger à relever la tête et regarder l’écran de télévision. « Regarde où ta putain de naïveté a faillit nous mener ! Regarde à quoi ressemble ton fameux Paradis ! Il est jalonné de macchabées ! »
Devant les yeux exorbités de Romain défilaient un flot d’images insoutenables. Plus d’une centaine de personne (il reconnaissait la plupart) se tenaient allongés, morts, dans la cours central de l’Ashram. La voix de la présentatrice disait : « Dans la région de Tamil Nadu, à des milliers de kilomètres de New Delhi, la capitale de l’Inde ; un corps allongé, des fleurs que l’ont pose sur son front. Hier, cet homme c’est suicidé comme cent quatre-vingt-deux autres personnes, dont vingt-et-un enfants… Il suivait la voie de Baba, un gourou dangereux et aujourd’hui recherché par les autorités indiennes. Selon le rapport officiel des autorités… »
Le cœur de Romain rata un battement, puis un autre devant les corps morts de ceux qu’il considérait jusqu’alors comme ses frères et sœurs. L’entière partie de l’Ashram s’était donnée la mort. Tous les espoirs et les rêves de Romain venaient de voler en éclat. En une fraction de seconde, le monde s’ouvrit sous ses pieds. Le jeune homme avait l’impression de tomber dans un gouffre dont il ne verrait jamais le fond.
Comment était-ce possible ? Et pourquoi ?
D’un geste violent, Romain tenta de repousser Gabriel mais ce dernier lui bloqua les bras et lui ordonna de toute la colère qui bouillonnait en lui de continuer à regarder. Les images défilaient sans interruption, toutes plus douloureuses les unes des autres. Ce ne fut que lorsque le reportage prit fin que Gabriel se décida à le libérer, s’écartant de Romain qui ne put retenir à nouveau ses sanglots. Il se sentait stupide d’avoir cru que son Salut se trouvait là-bas, alors qu’il était évident au jour d’aujourd’hui que seule la mort était au rendez-vous. Durant l’heure qui suivit, Romain resta immobile, les bras autour de ses genoux et le visage caché à l’intérieur de ceux-ci, blottit au coin du canapé. Il pouvait sentir les yeux bleus acier de Gabriel le transpercer de part en part.
TROISIÈME JOUR Le 9 juillet 2011 ~ 19h23
Les heures s’étaient écoulées dans un silence absolu. Et jamais durant toute cette après-midi pluvieuse, Romain n’avait adressé la parole à Gabriel. Il s’était évertué, poussé par la honte et la triste, de rester à l’écart, quittant les pièces dès que le sénateur approchait. Malgré la douleur qui lui mangeait le cœur et l’âme, peu à peu, Romain refaisait surfasse. La douche qu’il avait prise et les vêtements occidentaux qu’il avait revêtit, avaient définitivement enterré six pieds sous terre Sohan. Le reportage visionné de force lui avait fait comprendre qu’il s’était égaré. Que ce n’était pas en fuyant à l’autre bout du monde qu’il laverait son corps et son âme de tous ses pêchés. Pour atteindre la rédemption, il devait affronter ses erreurs et en assumer les conséquences, et non suivre aveuglément un homme capable de sacrifier la vie de plus d’une centaine de personnes.
« Ca partira dans quelques jours. » fit la voix de Daryl au pas de la porte de la salle de bain.
Du bout des doigts, et face au miroir, Romain caressa les ecchymoses laissées sur sa gorge par la tentative d’étranglement de Gabriel. Il détourna les yeux et tenta de chasser de son esprit les souvenirs douloureux de la nuit derrière. Même si au fond de lui, une voix lui hurlait de ne plus jamais laisser un homme le soumettre comme David l’avait fait, il savait qu’il avait mérité cette gorge bleuie et cette lèvre entaillée par la gifle monumentale qu’il s’était prise la veille.
« Je suis désolé pour votre nez. » se contenta de dire Romain en se détournant de son reflet pour regarder avec dépit le nez bandé du pauvre homme. « J’ai été stupide. Et je m’en veux. » « Il n’y a pas de mal. » assura l’assistant en lui tendant un gilet que Romain enfila par-dessus son tee-shirt. « Vous avez besoin de quelque chose ? » « J’ai un peu faim. » Daryl opina et d’un mouvement de main, il invita Romain à le suivre. « Venez, je vais vous préparer quelque chose. »
Ensembles, les deux hommes quittèrent la salle de bain. Alors que Daryl coupait au plus court pour rejoindre la cuisine, Romain dut rebrousser chemin dans le couloir, passer à travers le salon, contourner deux fois le canapé, couper par l’entrée et revenir sur ses anciens pas, et cela uniquement afin de récupérer de la longueur de chaîne. Lorsqu’il arriva à son tour dans la cuisine, l’assistant de Gabriel remplissait déjà une casserole d’eau qu’il déposa sur la gazinière.
« Le docteur Stanfield à laissé des cachets si jamais vous vous sentez mal. » Il indiqua ceux-ci d’un mouvement de tête. « Il a conseillé d’en prendre deux avant les repas. »
Romain s’empara du tube et il remercia l’assistant d’un mouvement de tête. Il alla prendre place sur l’une des chaises autour de la table et patienta, laissant Daryl s’activer à cuir des pâtes et de la sauce bolognaise. Durant toute la préparation du repas, Daryl tenta de faire la conversation, mais Romain restait vague et songeur. Ce ne fut que lorsque l’assistant de Gabriel déposa une assiette fumante devant lui que Romain posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis de longues minutes :
« Où est-il ? » « Dans le bureau. A l’étage. » répondit Daryl en sortant du gruyère du frigo pour le déposer près de l’assiette de Romain. « Monsieur McAllister à besoin de s’occuper l’esprit. » « Je vois. » « Je vais aller lui apporter de quoi manger. » « Non. » l’arrêta Romain. « Je le ferais. »
Un long silence tomba alors là-dessus que seul le bruit des couverts de Romain rompit. Sous le regard de Daryl, il mangea pour la première fois depuis trois jours. Il était si affamé qu’il se resservit une deuxième fois, avant de songer à apporter de quoi se nourrir au sénateur. Face à la porte ouverte du bureau, Romain resta figé. Il n’osait pas franchir le pas de celle-ci. Il n’osait pas déranger Gabriel qui, dans une douce pénombre, bossait sur l’un de ses nombreux dossiers apportés par Daryl. Ses traits étaient tirés, sa mine était fatiguée et ses joues étaient mangées par une barbe de plus en plus hirsute. Gabriel donnait l’impression d’avoir dix ans de plus tant son visage était sombre. A côté de lui, une bouteille de whisky se vidait petit à petit, au rythme des verres qu’il buvait machinalement.
« Gabriel ? » osa enfin murmurer Romain après un terrible effort. Il attendit que le sénateur dépose sur lui un regard méfiant avant de continuer. « Je… je… je t’ai apporté de quoi manger. » Il montra timidement l’assiette qu’il tenait avant de la déposer sur un meuble près de la porte qu’il n’osait toujours pas franchir. « C’est Daryl qui a cuisiné. C’est très bon. »
Muré dans un mutisme volontaire, Gabriel ne lui accorda aucun merci, ni même encore une fois, aucune marque d’affection. Il se contentait de toiser Romain, comme s’il évaluait minutieusement l’être qu’il était devenu. De la tête aux pieds, il le détailla, fouillant de ses yeux bleu glace les profondeurs des prunelles noisette de son amant. Malgré ce silence désagréable et oppressant, Romain ne bougea pas. Il se refusait à partir. Pas tant que Gabriel ne lui ait pas dit quelque chose. Il espérait de tout cœur que le sénateur l’invite à entrer, mais durant de très longues minutes, rien ne vint. Ce ne fut que lorsque les larmes commencèrent à faire briller le regard de Romain, que Gabriel se leva et fit enfin ce geste de la tête, infime et quasiment imperceptible. Il venait de l’inviter à s’approcher. Romain laissa échapper un sanglot en traversant d’un pas pressé le bureau pour enfin venir l’enlacer, fort, comme si sa vie en dépendait.
Amoureusement, les deux hommes s’étreignirent, puis ils s’embrassèrent passionnément. Aucun d’eux ne trouva la force, ni même le courage de parler. Ils n’avaient envie que d’une chose : se retrouver l’un et l’autre, comme avant ce maudit départ en Inde. Les mains de Gabriel s’emparèrent des hanches du jeune homme, et dans un mince effort, il le souleva afin de le faire s’asseoir sur le bureau, écrasant les feuilles du dossier en cours. Un petit soupir d’extase se faufila alors entre les lèvres de Romain au moment même où la bouche de Gabriel vint s’emparer de sa gorge, et que ses mains se faufilèrent sous le gilet et le tee-shirt à la recherche de ce corps tant convoité.
« Gabriel… » ronronna Romain entre deux souffles. « Je… » « Shuuut… » répondit simplement le sénateur qui n’avait aucune envie de parler mais plutôt d’agir, et de laisser exprimer le désir qui parcourait son corps. « Pas maintenant. »
TROISIÈME JOUR Le 9 juillet 2011 ~ 23h16
Lové tout contre Gabriel, les bras puissants de ce dernier enroulés autour de son corps, Romain somnolait, bercé par les battements réguliers du cœur de son amant. De temps en temps, il pouvait sentir la caresse des lèvres, et le piquant de la barbe de Gabriel goûter sa peau. L’amour qu’ils avaient fait par deux fois, d’abord sur le bureau, puis dans ce lit, avait cicatrisé une partie des maux ouverts ces derniers jours, mais il n’avait pas effacé à jamais les nombreuses questions et les non-dits qui avaient prit place dans leur relation. Romain avait conscience qu’un jour ou l’autre, il allait devoir s’expliquer. Il savait que Gabriel n’était pas le genre d’homme à se contenter de demi-mot.
« Qu’est-ce que tu t’évertues à fuir avec autant d’acharnement ? » chuchota justement le sénateur au creux de son oreille. « De quoi as-tu peur ? »
Comment pouvait-il lui expliquer ses erreurs de parcourt sans qu’il ne le haïsse ? Comment lui faire comprendre tout le dégoût qu’il avait pour lui-même ? Comment lui dire qu’il allait souffrir s’il venait à savoir par quoi exactement il était passé ? Tout lui dire, c’était comme faire une croix sur lui et son amour. Romain ne se sentait pas capable de le faire, et pourtant, il savait que l’heure était venue de se confesser. Il savait qu’il devait payer maintenant. Que s’il désirait aller de l’avant, laisser derrière lui son passé et prétendre à la rédemption, il devait arrêter de mentir et affronter ses actes. Gabriel méritait de savoir avec quelle pute il sortait.
« Tu veux vraiment savoir ? » « Je veux savoir ce que tu caches derrière ton beau minois. » « Tu ne peux pas te contenter du silence ? » Gabriel le serra plus fort, déposant ses lèvres piquantes dans son cou. « Libère-toi mon ange. »
Tout en se mordant l’intérieur de la joue afin d’éviter de pleurer, Romain se libéra de l’étreinte de Gabriel. Il glissa hors du lit, nu comme un ver, puis quitta la chambre sous le regard médusé du sénateur. Il rejoignit en tirant sa chaîne la salle de bain dans laquelle était déposé son sac de voyage. Il en extirpa son journal intime… ce fameux journal dans lequel était inscrit tous ses plus noirs secrets. Avec la désagréable impression d’être un prisonnier que l’ont emmène à l’échafaud, Romain retourna dans la chambre. Il grimpa sur le lit, et vola un baiser au sénateur, un tendre baiser dans lequel il y mit tout l’amour qu’il éprouvait pour lui.
« Je fuis ceci, Gabriel. » dit-il en lui tendant son journal. « Mais avant que tu ne le lises… saches que… » Une larme incontrôlable roula le long de sa joue. « Je n’ai jamais voulu te faire de mal. Pas un seul instant. Je t’aime. Je t’aime réellement et sincèrement. Je t'aime plus que je n’ai aimé un autre homme. Tu n’imagines pas à quel point je suis amoureux de toi. Et à quel point tu es important pour moi. » Il s’essuya d’un revers de poignet les joues. « Je ne suis pas l’ange que tu t’imagines. Je ne suis pas quelqu'un de bien. J’ai perdu toute vertu il y a longtemps. » Il éclata en sanglot, tombant sur le côté, sa tête dans les coussins. « Lis ce journal Gabriel et tu comprendra tout. Tu comprendras que je ne te mérite pas et que tu as fait tout ça pour rien. »