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 « There are no such things as strangers (...) » feat. Raquel Marques

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« There are no such things as strangers (...) » feat. Raquel Marques Vide
Message(#) Sujet: « There are no such things as strangers (...) » feat. Raquel Marques « There are no such things as strangers (...) » feat. Raquel Marques EmptySam 19 Juin 2010 - 17:06

« There are no such things as strangers (...) » feat. Raquel Marques Wuq6vb & « There are no such things as strangers (...) » feat. Raquel Marques 96j9mo
(c) velvet underground & godka

« (...) only friends we haven't met yet. »

Il trouva une place dans une ruelle, non loin de Bayside Street. Sachant le quartier bondé, il ne tenta même pas une incursion au centre même de cette rue populaire. Mieux valait marcher quelques centaines de mètres plutôt que de tourner en rond en espérant trouver une place, ce qui aurait été un miracle et, donc, illusoire. Bon conducteur, Jared n’eut aucun mal à manœuvrer pour se glisser dans cet espace tout juste assez grand pour son véhicule. Ravi d’avoir été chanceux pour le coup, il sortit de sa voiture, laissant ainsi apparaitre sa carrure de sportif. Il attira le regard d’un groupe d’adolescentes qui passaient par-là mais n’y prêta pas attention. Il verrouilla plutôt la portière sans un regard dans leur direction, puis il se dirigea vers le trottoir. Il ne fallait pas y voir une once de prétention. Il se trouvait simplement trop âgé pour s’intéresser aux moins de vingt ans et, de plus, les filles n’avaient jamais été son intérêt. Il y en avait des jolies, évidemment, il n’irait pas dire le contraire, n’étant pas du genre à mentir, mais voilà, s’il y avait bien une chose de certaine et qu’il n’avait jamais cachée à qui que ce soit, c’était bien le fait qu’il préférait les garçons. Il n’avait d’ailleurs jamais embrassé une fille, ce qui avait parfois étonné certaines de ses conquêtes masculines qui lui avaient avoué n’avoir pas compris tout de suite qu’ils avaient un penchant pour les garçons. Là résidait bien toute la différence : Jared était le genre d’homme à savoir ce qu’il voulait et à ne pas hésiter à tout mettre en œuvre pour avoir gain de cause. Il avait su très tôt que les garçons étaient bien plus intéressants que les filles, il avait su qu’il n’était pas fait pour les études, il avait su qu’il voulait être pompier, se mettre au service des autres, sauver des vies en danger. C’était ça, sa passion. Ça et le sport en général. Comme tout bon sportif, Jared se rendait régulièrement en salle pour se tenir en forme et pratiquait différents cours par semaine. Toute cette dépense énergétique se ressentait dans sa façon de se tenir, droit et fier, dans sa façon de marcher, assuré et vif. En bien des points il était remarquable, de par sa façon de s’adresser aux gens, franc et poli, de venir en aide aux personnes dans le besoin, avenant et protecteur. Il s’épanouissait à Ocean Grove. Il y effectuait tout ce qu’il désirait pour se sentir bien. Il rencontrait des gens variés, en aidait beaucoup, travaillait comme pompier. Chaque jour était différent, chaque jour lui permettait de découvrir les trésors dont recelait Ocean Grove.
C’était d’ailleurs ce qui le menait à Bayside Street ce jour-là. Il avait entendu parler d’une petite boutique réputée pour posséder la plupart des bouquins des Etats-Unis, même les plus méconnus. Il sortit de la poche de son jean un papier où il avait maladroitement écrit à la hâte l’adresse. Il situait plus ou moins où le petit magasin devait se trouver et se dirigea d’emblée vers la rue bondée. Il s’intercala entre les passants et s’avança au même rythme que les autres. Il aurait pu être parvenu sur le seuil de la librairie bien plus vite s’il n’avait pas été bloqué dans son avancée par les passants. Heureusement, l’impatience n’avait jamais fait partie de son tempérament et comme ce jour-là il était en congé, il avait tout le temps qu’il voulait. Rien ne pressait. Il parvint finalement devant le magasin et poussa la porte qui émit un léger tintement à son entrée. On le salua poliment lorsqu’il passa devant le comptoir et il répondit par un sourire et un hochement de la tête. De l’autre poche de son jean, il tira une liste de quelques œuvres qu’il était censé trouver ici. Il s’agissait principalement d’œuvres étrangères que sa tante désirait absolument acquérir et en bon neveu qu’il était, il n’avait pu lui refuser cette petite course. Il ne venait de toute façon pas uniquement pour ces cinq ouvrages puisqu’il avait planifié de passer par deux ou trois autres magasins pour acheter des outils et ustensiles. Ce week-end, puisqu’il était libre, il allait probablement faire quelques travaux dans sa maison. Lui qui n’avait pas toujours le temps de s’y consacrer allait le prendre, ce temps nécessaire à des activités typiquement masculines. Mais, d’abord, les livres primaient sur le reste.

« Bonjour, je cherche ces livres, pouvez-vous m’indiquer dans quelle section je peux les trouver ? » demanda-t-il en s’approchant d’une employée de la maison.

Celle-ci, affublée de binocles étranges, attrapa la liste et fronça les sourcils, semblant s’imprégner de chacun des titres avant de rendre à Jared le bout de papier et de désigner une colonne, à trois mètres de là.
- Elles se trouvent en littérature étrangère, étagère du haut, précisa-t-elle avant de se tourner vers un autre client qui réclamait son aide et semblait trépigner d’impatience.
Jared murmura un merci un peu interloqué et ne chercha pas à comprendre, se contentant de se diriger vers ladite rangée. Il n’eut aucun mal à trouver trois des livres. Le quatrième fut un peu plus compliqué. Ce qui lui posa problème, surtout, c’était le cinquième et dernier bouquin. Il passa en revue tous les livres, tous les titres, tous les auteurs, se demandant s’il avait pu être distrait et le manquer. Il se pouvait également qu’ils soient en rupture de stock. Ce n’est qu’au moment où il allait abandonner que ses yeux se posèrent sur un mot qui attira son attention et il tendit le bras pour attraper le livre épais. Un sourire triomphant se dessina sur ses lèvres alors qu’il retournait le livre pour décoder la langue étrangère qui se trouvait au dos de celui-ci. Il crut reconnaitre quelques mots portugais mais il n’était pas un connaisseur en la matière. Sa tante était connue pour s’intéresser à tout ce qui touchait aux langues tant que ça ne concernait pas l’anglais. Etrangement, elle n’éprouvait aucun intérêt pour sa propre langue et, chaque fois que Jared passait la voir, il devait donc s’évertuer à lui répondre en Espagnol, ce qui n’était pas toujours une mince affaire, surtout vu le débit de conversation de sa tante.
C’est un murmure en langue étrangère qui attira son attention alors qu’il fixait les mots d’un air distrait. Lorsqu’il tourna le regard, il croisa celui d’une jeune femme au teint hâlé et aux yeux gris magnifiques. S’il était plutôt de bonne humeur, la demoiselle semblait quant à elle plutôt énervée.
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Message(#) Sujet: Re: « There are no such things as strangers (...) » feat. Raquel Marques « There are no such things as strangers (...) » feat. Raquel Marques EmptyMer 23 Juin 2010 - 22:55

    Je n'avais jamais été patiente. Quand je voulais quelque chose, il me le fallait, tout de suite ou cela ne m'intéressait simplement plu. Oh, certaines personnes me considèreront sûrement comme capricieuse, mais ce n'est même pas le cas. Lorsque mes parents adoptifs me refusaient quelque chose, je l'ai toujours accepté. Du moins, à quelques exceptions près. J'ai notamment en mémoire une magnifique poupée en porcelaine que j'avais aperçu dans une vitrine. Si les poupées ne m'avaient pas plus passionnées que n'importe quel autre petite fille, celle-ci était simplement parfaite. Elle faisait environ soixante-dix centimètres de hauteur, et était habillée comme au XVII siècle, selon la mode viennoise. Je ne sais pas si vous visualisez, mais j'en ai encore presque le souffle coupé en y pensant. C'est une période qui m'a toujours fascinée, probablement à cause de l'époque de Sissi, l'impératrice. Pour tous ceux qui me connaissent, vous trouverez d'ailleurs ce la particulièrement surprenant. Mais revenons en à cette poupée. Le ton était pâle, mais la robe ressemblait à celle que porte encore les danseuses de valse viennoise. Large, et évasée, elle était couleur crème, avec des roses noires décorant le bustier de celle-ci. Ma mère avait refusé de me l'offrir, sous je ne sais plus quel prétexte. Tous les jours, je passais devant la vitrine en allant, et revenant des cours. Tous les soirs, j'en parlais à ma mère. Moi qui avais tendance à rapidement passer à autre chose, c'était bien la première fois que je m'acharnais sur une telle chose. Ce fut d'ailleurs l'unique chose matérielle à laquelle je m'accrochais autant. Des mois durant, j'attendais qu'elle change d'avis. J'usais de tous les stratagèmes. Ma moyenne passa de 11 à 15, espérant que cela suffirait. Je me conduisais en petite fille modèle, mais rien n'y faisait. J'ai fini par abandonné, et demandais à pouvoir travailler chez les voisins, en tondant le gazon des voisins, par exemple. Je tenais absolument à obtenir cette poupée, et cela m'effrayait peu qu'elle soit à 350 euros ( je vous rappelle que je viens d'arriver aux USA), et que cela me prendrait surement beaucoup d'heures passées à tondre des pelouses. Ce n'est que deux ans plus tard, que ma mère me l'offrit pour mon anniversaire. En effet, mon frère devait partir une semaine à Rome avec les cours, mais les parents avaient exigés qu'il se paie lui même le voyage vu la médiocrité de ses résultats scolaires. Cependant, quand arriva l'échéance de paiement, il lui manquait 100 euros pour compléter le prix. Je n'avais pas hésité une seconde. J'avais monté les marches menant jusque ma chambre quatre à quatre, et les avais déposé à sa place au moment du petit-déjeuner. Je l'admets, c'était plutôt généreux de ma part, mais j'estimais que la poupée serait encore là dans quelques mois, puisqu'elle n'avait pas été vendu en deux ans, mais que le voyage à Rome, lui, n'était pas une option ouverte éternellement. Je crois que c'est ce qui a décidé ma mère. Ca, et probablement une participation de mon frère – bien qu'il ne me l'ait avoué que plus tard. Cette poupée, je l'ai encore aujourd'hui. Et elle est avec moi, dans la maison que j'ai loué. Cependant, cette histoire est relativement exceptionnelle. Comme je le disais, j'ai rarement autant de patience, et cela faisait maintenant facilement vingt minutes que je cherchais La Création du Monde, de Miguel Torga, en version portugaise, c'est à dire originale. Un ami tenait absolument à ce que je le lise, et avait tellement insisté qu'il s'agissait de la troisième librairie que je faisais à l'heure actuelle.

    « Caralho ! » finiis-je par marmonner entre mes dents. J'aperçus le livre, mais il était bien trop haut pour moi. J'observais l'étagère, comme si je souhaitais qu'elle m'obéisse, et rapetisse, mais c'était évidemment peine perdue. Bon sang ! Mais quelle idée avais-je eu de venir vivre aux USA. Je n'aurai pas eu à aller dans la section VO, et vu que les libraires sont souvent classées en ordre alphabétique, mes chances qu'ils se trouvent à une hauteur plus acceptable auraient donc été plus élevées. Je soupirais profondément, et me tournais vers un grand jeune homme aux yeux bleus qui semblaient m'observer depuis quelques secondes. D'un ton on ne peut moins aimable, je m'adressais à celui-ci. « Au lieu de me regarder, tu veux pas me filer le bouquin sur l'étagère juste à côté de celui que tu viens de prendre ? La création du monde, de Torga s'il te plait. » Bon, si le ton était désagréable, au moins la forme y était. Le pauvre, il ne m'avait rien fait. Il se trouvait simplement au mauvais endroit, au mauvais moment. Comme beaucoup de gens en ce moment, il faut dire. J'avais toujours une bonne raison. Une journée qui commençait mal; ma famille, ou mes amis qui me manquaient; des souvenirs trop douloureux trop présents. C'était d'ailleurs d'ordinaire des raisons légitimes, et sincères. Mais ce n'est pas parce que j'étais malheureuse, ou en tout cas, en colère contre le monde entier que je devais le faire payer à tous ceux que je rencontrais. J'attendis alors que le jeune homme me donne le bouquin pour tenter de me calmer, ou du moins de paraître plus aimable. Je fermais les yeux, comptais jusque quatre, et m'adressais au jeune homme avec un ton légèrement plus agréable, et un semblant de sourire au bout des lèvres. « Merci euh.. » Je me rendais compte que il était difficile de rendre la phrase plus « douce » en ajoutant le prénom de mon interlocuteur à la fin de la phrase. J'essuyais rapidement ma main sur mon pantalon afin de m'assurer qu'elle n'était pas moite vu la chaleur extérieure, la lui tendais. « Je suis Raquel.. » Mais qu'est-ce qu'on pouvait avoir l'air con quand on se présentait.
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