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 When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil

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When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil Vide
Message(#) Sujet: When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil EmptyDim 2 Mai 2010 - 16:23

Aaron était de retour. Le prince était de retour en son royaume.
Il l'avait brutalement quitté quelques années auparavant, la voiture à bord de laquelle il se trouvait alors ayant quitté la route pour atteindre des niveaux dont l'homme ne pouvait revenir intact. Le coma, les rumeurs de mort et tout ce que cela impliquait. Et puis un premier passage à Ocean Grove, là où tout s'était arrêté, le temps de poser ses valise et d'entreprendre une nouvelle vie. Et puis le départ, l'appel du voyage qui avait été le plus fort. Il était pourtant de retour, une nouvelle fois, et plus en forme que jamais. Aaron Waterson était de retour. Et bien décidé à récupérer sa couronne.

Les journées commençaient toujours de manière assez active pour le jeune homme, une vieille habitude qu'il gardait au fil des ans sans que quoi que ce soit ne laisse penser que le contraire puisse arriver un jour. Il était réveillé et levé tôt, normal puisqu'il ne veillait jamais bien tard, enchainant avec petit déjeuner équilibré avant d'aller courir à l'extérieur pendant au minimum une demi-heure. Il faisait son jogging à un rythme soutenu, avalant les kilomètres sans les voir passer, ne s'arrêtant qu'en cas d'urgence. Il n'aimait pas être interrompu en pleine activité sportive, et les gens avaient vite compris que ce n'était pas avec lui qu'ils trouveraient quelqu'un avec qui discuter en faisant le tour du pâté de maison. Il n'ouvrait quasiment pas la bouche, et ne donnait même pas l'impression d'écouter. Quand Aaron faisait quelque chose, il le faisait bien, toujours, et avait besoin d'un minimum de concentration. Personne ne savait à quoi il pouvait bien penser en courant... Personne ne lui posait la question non plus. Est-ce qu'il faisait peur? Non, ce n'était pas ça le problème, mais il n'était pas réputé pour être facile d'accès. Pas bavard déjà, presque froid, avec une façon de dire les choses sans tourner autour du pot. Et puis une tendance à ne rien prendre au sérieux, préférant une remarque ironique à une banale réponse. Dans tous les cas, beaucoup n'avaient pas véritablement de sympathie pour lui, et ne comprenaient pas pourquoi leurs propres filles, ou les représentantes de la genre féminine de leur entourage pouvaient le regarder avec autant de délectation. Mais lui ne se posait pas la question, courant l'esprit perdu dans un monde qui ne pouvait être que le sien, souriant quand un regard plaisant voulait bien atteindre son champs de vision. Aaron ne prêtait attention qu'à ce qu'il voulait bien voir, n'en déplaise à certains, et profitait de sa jeunesse avec toute la fougue de celui qui sait apprécier le vrai sens de la vie. Il faisait ainsi tous les matins le tour du quartier, voire un parcours plus grand quand le besoin se faisait sentir. Courir n'avait jamais été une contrainte pour lui, alors quand il lui fallait se vider la tête il enfilait baskets et jogging, et partait. Tout simplement.

Cette journée là avait donc commencé comme toutes les autres, et il était à peine 9h quand Aaron fit son retour au 1707 Lemon Street. La maison était silencieuse et il se changea lui même sans faire un bruit. Il aimait bien cette atmosphère de sérénité que dégageaient les lieux, et même s'il n'y habitait pas depuis longtemps c'était tout comme. Il n'y passait pas beaucoup de temps d'ailleurs, mais quand il entrait il avait l'impression de rentrer "chez lui". Quoi de plus normal puisqu'il payait sa part tous les mois pour y vivre, mais il y avait comme un lien qui s'était créé à l'instant même où il en avait passé le seuil la première fois. Depuis sa sortie de coma il se sentait plus attaché aux choses, de la babiole quelconque aux vieux monuments devant lesquels il était passé tant de fois sans y faire attention en étant plus jeune. Avec l'âge on devient un vieux radoteur. Il s'était toujours moqué de ces gens qui ressassent sans cesse un passé qui n'est idéal que dans leur tête, ne pensant pas que ce mal l'atteindrait un jour. Il était désormais capable de passer des heures assis à côté de sa boîte à souvenir, à en exhumer les trésors un par un avant de les y re-ranger soigneusement. Gamin il se contentait de vérifier que tout y était bien en ordre quand il ajoutait un truc quelconque au reste, mais c'était tout. Il était devenu nostalgique. La plaie!
De retour donc à la maison, il prit une douche froide puis s'habilla, cette fois-ci de manière plus classique. Jean, tee-shirt, mais baskets toujours. Puis direction la cuisine où il but un jus d'orange, frais lui aussi, directement puisé à la bouteille. Il n'y avait que lui qui en prenait alors pourquoi se casser la tête à prendre un verre? Vérification ensuite de sa messagerie, au cas où on l'aurait appelé en son absence. Non. Il laissa le répondeur branché, récupéra ses clés dans le saladier installé à côté de l'entrée, et ferma derrière lui avant de se diriger vers le centre ville. Il avait rendez-vous à l'heure du déjeuner avec l'entraineur de l'équipe junior de basket du quartier, à la recherche d'un remplaçant pour les premiers mois de l'année scolaire suivante: congé parental à prendre. Une plaie ça aussi. Quand il avait contacté Aaron pour lui proposer le poste, le jeune homme avait d'abord refusé. D'une c'était encore un peu tôt pour se replonger dans le milieu sportif "professionnellement", et de deux il avait encore moins envie de le faire pour des gamins. Mais ce Nick Lloyd avait insisté, lui disant qu'il serait le meilleur pour ce poste, et Aaron avait partiellement cédé. Partiellement. Il avait accepté de le rencontrer, de parler du poste ensemble, mais sans donner de réponse définitive, précisant juste que son choix penchait plutôt du côté du refus. De toute façon ça ne coûtait rien d'en parler de vive vue, tant qu'il n'y avait pas de papier signé il n'avait obligation...
Et il avait ainsi un peu plus de deux heures à tuer avant son rendez-vous, deux heures qu'il était bien décidé à passer dans le coin de Fairway Place, un endroit qui était animé à n'importe quelle heure de la journée. Probablement que la nuit aussi, mais il pouvait moins en juger pour être plus du genre à se coucher avec les poules que de faire nuit blanche. Peut être qu'il y perdait d'ailleurs... Et c'était précisément ce qu'il était en train de se dire quand il reconnu à la terrasse du Starbucks quelqu'un de familier. Enfin, familier il fallait le dire vite. Quelqu'un qu'il connaissait en tout cas.


FLASH BACK

Pour sa première journée à Ocean Grove, Aaron était retourné auprès des gens qui avaient le plus compté pour lui. Des retrouvailles surprises, auxquelles ses amis ne s'étaient pas attendus. Dakota avait pris la chose avec une sorte de soulagement, Élisabeth avec reproches. Exactement ce à quoi il s'était attendu. Et John n'était pas là, et aucun des deux autres ne s'était montré très bavard à son sujet. Soit, le dernier des Quatre Fantastique n'avait plus trop la côte...
Sa deuxième journée avait plus ou moins eu le même programme après une matinée passée à éplucher les petites annonces immobilières; s'il n'était pas sûr de rester et de vouloir s'installer, au moins ça l'occupait. Il s'était ensuite présenté en début d'après-midi devant le portail d'une maison qu'il connaissait assez bien, mais eut un moment d'hésitation en voyant le nom à côté de la sonnette: Jones? Ce n'était pas les Jones qu'il voulait voir, mais une Garbage, Parfaite Garbage. Une des rares filles avec qui il avait une relation à peu près saine, ou du moins qui ne se limitait pas à être sortis ensemble quelques jours avant de s'oublier... Quoi qu'il en soit il semblait qu'elle n'habitait plus là et il en fut un peu déçu. Si les personnes dont il avait été proches avaient toutes quitté la ville, il n'y ferait probablement pas long feu non plus!
Et dans l'une des dernières cabines téléphoniques de la ville, peut être même LA dernière, il avait cherché s'il restait encore trace d'elle dans l'annuaire. Il n'eut pas à le faire bien longtemps, son nom étant le premier sur la page concernée, et il nota l'adresse avant de s'y rendre. Ce fut même elle qui lui ouvrit.
- Aaron? C'est pas vrai?!
Elle n'avait pas changé elle non plus, ou plutôt il n'avait pas remarqué tout de suite le changement qui s'était produit en elle. Ce n'était pas physique, ni dans sa façon de se comporter vis à vis de lui, donc plus difficile à déceler. Ayant été amis avant tout, il le connaissait peut être mieux que ceux qui se contentaient de passer une nuit avec elle.
Et c'est ainsi qu'il avait appris que Parfaite Garbage, celle-la même qu'il avait connu, vivait désormais sans plus aucune aide de la part de son père -qui se trouvait d'ailleurs désormais derrière les barreaux-, et partageait depuis plus d'un an la vie d'un seul et même garçon. Il ne l'aurait pas cru si ce dernier n'était pas précisément arrivé, pile au bon moment pour effacer tous les doutes.

FIN DU FLASH BACK


Aaron sourit en voyant Basil Lane assis à sa table, l'air plongé dans ce qu'il était en train d'écrire, et se dirigea vers lui. Il comptait aller voir Parfaite à l'occasion et n'en avait pas encore eu le temps depuis son retour, ou plutôt les seuls moments où il le pouvait il se doutait qu'elle devait être en cours, et reportait donc à chaque fois. Quant au téléphone... disons qu'il préférait la voir directement. Et puis Basil pourrait déjà lui donner quelques nouvelles. De toute façon, s'il savait que le jeune homme ne l'appréciait pas trop il n'avait pas grand chose de mieux à faire pour l'instant. Et plutôt que de perdre son temps inutilement...
Arrivé à la table du jeune anglais, il tira la chaise libre et s'assit avant de grimacer. Y'avait un truc qu'il n'avait pas vu.

    Si t'éteins pas ta clope, je reste pas.

Aaron n'aimait pas que l'on fume à côté de lui. Si les gens tenaient à se pourrir la vie c'était leur problème, mais il n'avait rien à voir avec ça! Qu'ils s'empoisonnent dans leur coin, comme tout drogué qui se respecte, et qu'ils viennent pas lui polluer son air!
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When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil Vide
Message(#) Sujet: Re: When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil EmptySam 8 Mai 2010 - 21:35

Bizarrement, depuis quelques temps j'avais du mal à écrire à la maison, ou plutôt j'avais encore plus de mal qu'avant à y écrire, que je sois seul ou que Parfaite s'y trouve aussi. Les idées venaient mais partaient tout aussi vite, et pour ne remplir ne serait-ce qu'une page convenable il me fallait une concentration dont je n'étais pas capable. A chaque fois l'envie de faire autre chose, un DVD à regarder, un truc à ranger... et puis quelques préparatifs qui m'enchantaient finalement plus que ce que j'aurai pu croire. Elle était forte quand même... Elle parvenait à me donner de nouvelles aspirations, à me faire apprécier ce que jusqu'alors je rejetais, et au final je trouvais ça presque normal. Très forte, vraiment... Quoi qu'il en soit je ne pouvais plus rester bloqué entre quatre murs pour écrire, et avec le retour du beau temps cela tombait bien: quoi de mieux que d'aller taquiner la Muse à l'extérieur, quand ni le déluge ni un manteau un peu trop épais ne viennent vous déranger? Réponse: rien. Je reprenais ainsi l'habitude de m'installer pour des heures à la terrasse du Starbucks, un Caramel Macchiato à portée de main, m'en buvant ainsi plusieurs à la suite si le besoin se faisait sentir. J'étais déjà accro au café avant de goûter ce sublime breuvage, et l'association du caramel m'avait immédiatement convaincu. C'était simple, depuis le premier que j'avais bu, je n'avais plus rien commandé d'autre chez eux. Les serveurs n'avaient même plus besoin de me demander ce que je voulais en me voyant arriver, ils avaient très vite compris que c'était toujours pareil. Je n'étais pas un client compliqué, juste quelqu'un avec ses petites habitudes et qui s'en satisfait largement. Je commandai donc mon Caramel Macchiato quasi-quotidien et me trouvai une place libre. Il n'y avait pas encore grand monde mais je m'installai en retrait pour m'assurer une certaine tranquillité. Les discussions des autres n'étaient pas forcément une gêne, mais si j'avais voulu de l'animation je serai allé ailleurs que vers Fairway Place, dans le coin de la fac par exemple... En même temps, puisque je n'y avais pas trop cours en ce moment ce n'était pas pour rattraper le temps perdu en m'y rendant pour rien. Je n'avais plus qu'un mois à tenir, plus qu'un mois à tirer, et j'en aurai fini de mes études. A chaque fois ou presque que j'y allais c'était ce à quoi je pensais. Je n'avait pas vraiment aimé être étudiant même si ça n'avait pas été désagréable pour autant, mais ça serait une chose que je ne regretterait pas. En attendant donc, et puisque l'on attaquait les périodes de révisions, je m'octroyais un peu de bon temps. Parfaite avait encore ses cours alors je l'y retrouvais de temps en temps pour qu'on mange ensemble quand elle n'était pas avec ses amis, ou alors je retrouvais ceux de ma propres classe qui faisaient de la résistance et acte de présence. De leur aveu même, ils ne savaient pas trop pourquoi ils continuaient à venir... "Pour avoir bonne conscience peut être?" J'avais hasardé cette réponse pour rigoler, mais Becca avait soupiré et lâché un "ouais, sûrement qu'il y a de ça..." que je n'avais pas vu venir. Si même elle trouvait ça inutile, alors j'avais eu raison d'arrêter plus encore que ce que je pouvais penser! Il y avait ainsi une atmosphère bizarre dans mon entourage depuis quelque temps, comme si tout le monde était sur le point d'atteindre ses dernières limites avant de toucher le fond. Moi le premier. Parfaite et moi les premiers. Mais on avait réussi à s'en sortir, prenant la situation à contre-pieds et profitant des coups malheureux du destin pour rebondir. Si je me sentais bien? Maintenant oui... Définitivement oui...

L'envie d'écrire était toujours présente en moi, mais elle s'exprimait un peu différemment. Peut être que c'était le fait d'avoir enchainé tant de pages durant mon séjour à Londres, quoi qu'il en soit il me fallait plus de temps, mieux reprendre mon souffle et mon inspiration entre chaque phrase. En me relisant je trouvais plus de détails à corriger, de termes à changer, comme une tentative d'améliorer tout ce qui pouvait l'être. C'était la première fois que cela me prenait à ce point. En général j'enchainais, et ne faisais les retouches qu'à la toute fin. Là il me fallait repartir en arrière, vérifier, m'assurer de ce que je venais, pourtant à l'instant même, de tracer sur ma feuille. Une volonté de perfection, plus grande que jamais. Pendant longtemps je n'avais eu de comptes à rendre à personne d'autre que moi-même. Ce que je postais sur mon blog était à destination d'un peu tout le monde et n'importe qui, mais je ne m'étais jamais réellement inquiété des retombées. Si ça plaisait tant mieux, si ça ne plaisait pas tant pis... Se plier aux volontés d'inconnus anonymes aurait été stupide! Alors pourquoi est-ce que les choses avaient changées dans mon esprit? Aucune idée... Peut être que le fait d'avoir été publié avait sa part de responsabilité, ou alors que le côté chaotique de ma vie ces derniers mois me redonnait envie de tout contrôler: l'écriture étant l'une des rares choses sur lesquelles je pouvais avoir une emprise totale, peut être que... Mais les hypothèses ne valaient rien.
Assis à la terrasse du Starbucks, je bus une première gorgée de mon Café Mocchiato.... Rien à redire... et déballai mes affaires. Carnet à spirales, stylo bille noir, paquet de cigarettes et briquet. L'essentiel de mon nécessaire était là et tout allait bien.
Mon café terminé, j'allumai ma première cigarette de la journée. Je ne fumais plus à la maison depuis que Parfaite était venue y vivre, ou plutôt depuis que je les avais hébergés elle et son frère. Avant, puisque j'étais seul, je ne m'en privais pas, mais en ayant des gens avec qui partager ces pièces je trouvais ça normal de ne pas polluer leur air. De toute façon ce n'était pas un besoin vital, et je m'en passais très bien... exception faite des moments de rédaction, mais bon. C'était donc la première et la meilleure de la journée. Celle qui rappelait à quel point le vice peut avoir une douce saveur. Main droite la cigarette, main gauche le stylo, les deux rarement en action en même temps. Ce n'était pas incompatible mais généralement il y en avait toujours une pour avoir l'avantage sur l'autre et l'empêcher de dévoiler l'étendue de ses capacités. Quoi qu'il en soit, je me sentais inspiré et les mots glissaient quasiment d'eux même sur le papier, me laissant une impression satisfaite quand je relisais les lignes précédentes. Je n'étais pas mécontent de moi, je devais bien l'admettre. Le léger blocage que je rencontrai à domicile disparaissait une fois le pas de la porte franchi, laissant les muses reprendre leur œuvre. Je fus même un peu étonné quand j'entendis une voix si proche de moi, alors que je ne m'étais même pas rendu compte que quelqu'un s'était installé à cette même table que la mienne. Si t'éteins pas ta clope, je reste pas. Je levai les yeux et restai quelques secondes sans réagir. Pour de bon il me faisait ce coup là...


FLASH BACK


Basil était passé chez les Rowlands, discuter de vive voix avec Tabby et autour d'un dernier morceau de gâteai de l'anniversaire de Neal qu'ils avaient fêté la veille. Passer du temps avec sa cousine était agréable, et s'ils ne se connaissaient pas depuis longtemps on aurait pourtant dit que leur complicité était de longue date. L'heure qu'il passa en sa compagnie fila donc presque toute seule avant qu'il ne prenne le chemin du retour, à pied pour lui faire plaisir puisque mademoiselle avait râlé qu'il vienne accompagné en voiture par Parfaite pour la fête de Neal.
Arrivé à destination il sortit ses clés mais la porte n'était pas verrouillée, et en entrant il remarqua tout de suite le jeune homme assis dans le salon, dos à lui.
- Euh... Bonjour?
L'inconnu fit volte face sur sa chaise et se leva en souriant.
- Salut. Tu dois être Basil?
Le jeune anglais posa ses clés dans le saladier prévu à cet effet et referma la porte derrière lui.
- Oui, c'est moi. Et toi, tu es...
- Aaron, Aaron Waterson. Un vieil ami de Parfaite.
Il parlait, l'air visiblement très à l'aise et au courant de qui était Basil, tandis que l'inverse était loin d'être le cas. Et cette présentation, "vieil ami de Parfaite", ça ne lui plaisait pas du tout: il n'avait jamais entendu parler de lui, alors s'ils étaient -ou s'ils avaient été- proches c'était particulièrement suspect. De toute façon, l'idée même des amis masculins de Parfaite ne lui était pas très agréable.
- Ah. Elle est où d'ailleurs?
Aaron se rassit, et désigna une porte du doigt sans le quitter des yeux
- Son manager l'a appelée, elle devait répondre... Bah tu vois, quand Patti m'a dit qu'elle vivait avec son copain, je me serais pas douté que ça serait avec un mec dans ton genre...
"Patti"? Qu'est-ce que c'était que ce surnom? Et qu'est-ce qu'il voulait dire avec son "un mec dans ton genre"? Ils n'étaient dans la même pièce que depuis quelques secondes que Basil sentait déjà qu'il n'allait pas porter ce Aaron dans son cœur... Il soupira et tenta un sourire, histoire de faire bonne figure.
- Faut croire que si...


FIN DU FLASH BACK


Il y avait quelque chose de pourri à la terrasse du Starbucks, et c'était Aaron qui l'avait emmenée avec lui. Pourquoi chercher plus loin, c'était sa présence même qui posait problème. Ses manies d'ancienne gloire des stades et des banquettes arrière en particulier. Il s'imaginait que ça faisait de lui quelqu'un d'irrésistible mais pour avoir été attiré par des mecs par le passé je ne voyais pas ce qui pouvait plaire à ce point en lui. Parfaite avait essayé de m'expliquer, ou plutôt de me convaincre que ce n'était pas abruti complet comme je pouvais le croire, mais c'était un peu peine perdue. De toute façon il m'avait très vite confirmé ce que j'avais commencé à deviner en le voyant se présenter, le fait qu'il n'était pas juste un ami mais aussi, et surtout, un ex. Surtout un ex. Je savais que Parfaite avait eu une vie sentimentale -disons ça pour ne pas dire autre chose- assez tumultueuse avant moi, mais tant qu'ils restaient des inconnus et des anonymes ce n'était pas vraiment un problème. S'ils venaient sonner à sa porte, là par contre ça n'allait pas coller. D'ailleurs ça n'avait pas collé entre Aaron et moi, entre autre à cause de ça, même s'il prenait visiblement un malin plaisir à essayer de mon convaincre qu'il n'était pas mon ennemi. Non, bien sûr, mais s'il pouvait éviter de se pointer devant moi, à raison de plus quand j'étais en pleine activité, je ne pouvais qu'apprécier. Rater, monsieur l'ancien comateux semblait être un amateur de la mise des pieds dans le plat. Tant pis.
Sa menace était simple: si je gardais ma cigarette allumée, il partait. Soit. Je la portai donc à mes lèvres, le regardant droit dans les yeux. Tu veux partir? Mais pars mon chéri...

    Je te retiens pas...

Mais là pas de chance, tous mes effets ne pouvaient que tomber à l'eau. Bah oui, quand il ne reste plus qu'une taffe à tirer on peut difficilement maintenir le chantage trop longtemps... Maudite cigarette que j'avais allumée un peu trop tôt! Je la fis cependant durer le plus possible, bien plus que ce que je l'aurai fait normalement, arrivant à l'extrême limite du filtre. Beurk, la fin était dégueulasse. Je souriais pourtant, maintenant ce sourire satisfait de celui qui éprouve une parfait plaisir à fumer à la terrasse d'un café. Plaisir sadique de le titiller surtout. Qu'il parte, ce n'était pas mon problème! Mais il restait, visiblement conscient qu'à continuer j'allais finir par tirer des tafes qui seraient plus de doigts que de tabac... J'écrasai donc ce qu'il restait de ma "clope" comme il l'appelait sur le cendrier au bord de la table, réduisant le tout en miettes pour essayer de faire passer le bonheur que j'avais à le revoir.

    Qu'est-ce que tu me veux?

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Message(#) Sujet: Re: When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil EmptySam 15 Mai 2010 - 21:43

Les six derniers mois de la vie d'Aaron avaient été quelques peu bousculés, mais il fallait bien admettre qu'après quatre ans dans le coma il y en avait des choses à rattraper.
Il voulait faire vite, et s'était complètement voué à la rééducation. Quand d'autres, qui suivaient leurs séances en même temps que lui, se plaignaient de la difficulté de la tâche, et à quel point ils avaient du mal, lui continuait, poussant à bout ses limites. C'était quand il s'arrêtait le pire. Allongé, la douleur de ses muscles qui n'étaient plus habitués à l'effort était presque insupportable. Il en faisait trop, mais il voulait en finir au plus vite. Alors il serait les dents et essayait de ne pas y penser. Mieux valait se concentrer sur le moment où il serait dehors, libre, enfin débarrassé de toute cette histoire. Il était pressé, quoi de plus normal, et avait la volonté nécessaire pour y arriver.
A ses séances, il y a avait une vieille dame. Dans les 70ans, veuve, qui s'était cassé le col du fémur en tombant dans les escaliers. Elle arrivait à l'heure, partait à l'heure, adressant la parole à tout le monde et admirant tout particulièrement le courage d'Aaron. Elle ne manquait pas de le suivre du coin de l'œil tandis que son tapis roulant avançait à petite cadence, sous les conseils de son médecin. Elle disait qu'il lui rappelait son petit-fils, et l'encourageait un peu plus que ce que les autres patients avaient l'habitude de faire entre eux. Avant de quitter l'hôpital, il était allé lui dire au-revoir et lui souhaiter bonne chance. "On sait tous les deux que je ne pourrai plus jamais marcher toute seule..." "L'essentiel c'est d'y arriver, même avec un canne." Elle avait sourit avec un air triste, et puis il était parti. Parti de sa chambre, parti de l'hôpital, parti de Portland. Il était rentré chez lui, à Ocean Grove, ou à ce qui restait de "chez lui". Il loua une maison, d'abord en tant que colocataire, et puis l'avait ensuite eue pour lui tout seul par la force des choses. Il avait réalisé son rêve de voyager et avait retrouvé Dakie. Quelques amis aussi. Tout s'était peu à peu mis en place, laissant peu de temps libre pour toutes ces choses qu'il avait encore envie de faire, mais ça venait.

S'assoir à la table de Basil n'était pas un acte complètement gratuit. C'était évident qu'il avait près de deux heures à tuer, mais à choisir il avait d'autres choses plus intéressantes à faire que de papoter avec lui. D'une, Basil ne l'aimait pas, de quoi nuire à la conversation. De deux, Aaron n'avait pas d'affinités particulières avec lui, donc de son côté non plus ça n'allait pas permettre grand chose. Il fallait donc une bonne raison pour qu'il se décide à aller le voir, et justement il en avait une. Parfaite.

FLASH BACK

- Aaron! Où tu vas?
- Hum? J'ai un rencard.
- Ohoh! Avec qui?
Dakota s'était approché d'Aaron et le fixait avec curiosité. Depuis quelques temps, son ami enchainait les conquêtes, plus du coté des pompom-girls et de leurs copines que de celui des membres du club d'échecs d'ailleurs. Et le jeune Wayhne faisait défiler dans sa tête les filles qu'il connaissait et susceptible d'être la chanceuse du jour, sans arriver à déterminer laquelle cela pouvait bien être... Evey semblait avoir la côte auprès de lui en ce moment, mais puisqu'elle était à Miami pour encourager l'équipe de foot du lycée ça ne pouvait pas être elle... Ou alors Ophélia? Elle venait de rompre avec son petit ami en plus...
- Hé recule un peu, t'es limite flippant là! Avec Parfaite...
Dakota recula et fit une grimace en entendant ce nom.
- Garbage? T'as pas trouvé mieux que... "ça"?
- Fais pas ton dégouté, moi elle me plait bien. C'est une chouette fille.
- Attends, me dis pas que... que la dernière fois c'était déjà avec elle que tu sortais?
Aaron sourit, l'air de jubiler même s'il n'en montrait rien.
- Oh que si! Cette fille, c'est quelque chose tu sais...
Et il lui fit un clin d'œil avant de s'éloigner, se demandant intérieurement ce qu'ils allaient bien pouvoir faire tous les deux. Bon, il y avait une partie de la soirée de prévisible, mais puisqu'ils s'entendaient bien, autant organiser un petit truc sympa en plus...

FIN DU FLASH BACK

Je te retiens pas... Aaron sourit, amusé par le peu d'originalité de Basil. OK, ça va, depuis le temps il l'avait compris qu'il ne l'aimait pas, pas besoin d'en rajouter encore une couche... Mais ce fut surtout de le voir ramener sa cigarette vers ses lèvres, probablement pour le narguer, et de découvrir qu'elle était presque finie à ce moment-là qui l'amusa. Il aurait voulu le faire exprès qu'il pas pu faire mieux! Il le laissa ainsi tirer autant qu'il pouvait sur sa clope avant d'en recracher la fumée par petites bouffée, regardant en même temps -l'air de rien- ce groupe de filles qui passait devant le Starbucks en gloussant, les yeux rivés sur le portable de l'une d'entre elles. Qui avait aussi de très belles jambes accessoirement, dommage qu'elle les ait cachées sous une jupe si longue. Cacher ses cuisses alors qu'il fait si beau, c'était vraiment du gâchis.
Qu'est-ce que tu me veux? La voix de Basil ramena alors ses pensées là où elles auraient du rester plutôt que de divaguer vers cette délicieuse apparition qui venait de passer le coin de la rue. Trop jeunes pour lui... Jusqu'au lycée ce n'était pas un problème, même si elles étaient dans des classes inférieures ça restait entre étudiants, mais maintenant qu'il approchait le quart de siècle il valait mieux éviter. Comment ils appelaient ça... du détournement de mineures? Et puis, même s'il n'était casé que depuis peu, il y avait un minimum à respecter. Ça ne l'empêchait pas de regarder ailleurs bien sûr, juste histoire d'aller vérifier si l'herbe n'était pas plus verte chez le voisin. Juste regarder, ce n'était pas crime...
Il redirigea donc ses pensées là où elles s'étaient arrêtées. Parfaite. Oui, Parfaite, il voulait des nouvelles de Parfaite.
Aaron avait toujours eu peu d'amies, et même peu de relations stables avec la gente féminine de manière générale. Il avait appris à aimer les filles, ça oui, mais plus en tant que "genre" que comme personnes indépendantes les unes des autres, plus pour ce qu'elles lui proposaient que ce qu'elles étaient. De là à dire qu'il ne les voyait que comme des objets... bon, peut être pas jusque là, mais il n'était pas le modèle dont pouvaient rêver les mouvements féministes, se trouvant même plutôt à l'opposé. A part Lizzie, très peu trouvaient grâce à ses yeux. Ou alors si, en tant qu'éventuelle conquête, mais sans volonté de creuser un lien plus profond. Et on revenait au point de départ. La jeune Garbage était pourtant la seconde exception à la règle. Elle était plus jeune que lui mais savait ce qu'elle voulait, et avait été l'une des premières à lui tourner autour. Il n'avait pas tout de suite été intéressé, mais elle insistait, s'entêtait, et à leur façon ils avaient appris à s'apprécier avant d'aller plus loin. Ça n'avait pas duré bien longtemps d'ailleurs, juste assez pour qu'ils comprennent que ça n'irait pas et qu'ils ne trouveraient rien d'autre qu'un peu de bon temps l'un avec l'autre. C'était déjà pas mal, mais un peu inutile. Quoi qu'il en soit, ils avaient gardé contact. Et si elle n'avait pas été parmi ses priorités à son retour, elle n'en avait pas été loin non plus.

De retour du Vietnam, et alors qu'il se sentait des airs de vétéran en disant cela, il avait fallut quelques jours pour se refondre dans la routine américaine. Et puis Dakie. Il n'avait pas eu beaucoup de temps pour les autres jusqu'à ce que le sujet vienne de lui même sur la table, celle de Dakie d'ailleurs. Putain, Patti avait perdu un bébé?! Il ne savait pas ce qui le choquait le plus: le fait qu'elle en ait eu un ou qu'elle l'ai perdu... Probablement la première solution. Elle faisait toujours gaffe comme elle lui avait expliqué une fois: elle ne voulait pas se retrouver avec un polichinelle dans le tiroir ni attraper de maladie. Ça plus le fait que le mec devait être à sa convenance, mais ça allait de soit. Aaron avait précisément toujours apprécié ce côté là chez elle, il savait qu'il n'avait pas à craindre une mauvaise surprise. Mais même si elle n'était pas au courant qu'elle était enceinte quand ça s'était produit, et qu'elle n'avait pas cherché à l'être comme Dakota lui avait expliqué, quelque part il avait fallut qu'elle soit moins vigilante. Ça c'était choquant. Venant d'elle encore plus que de toutes ces gourdes qui recommençaient à pointer leurs ventres énormes avec le retour du printemps. Bref, la nouvelle ne l'avait pas laissé intact. Il savait que pendant que lui s'était arrêté, le monde avait continué de tourner. Mais de là à ce que Parfaite, "sa" Parfaite se mette à vouloir fonder une famille et se mette à la tâche... Basil était donc le bon à ses yeux...
Et il l'avait face à lui, mais il ne comprenait pas plus.

    Relax Lane... Je te l'ai dit, t'as pas à être sur la défensive juste parce que je connais ta copine et que je suis sorti avec elle. C'est juste une amie...

Il soupira en terminant sa phrase. Ça le gonflait de voir Basil aussi nerveux et possessif alors qu'il n'avait rien à craindre de son côté. Il avait déjà largement de quoi faire sans se mettre en tête de piquer les chéries de ses connaissances, et puis Parfaite c'était spécial. Il y avait bien certaines filles casées dans son entourage qui le branchaient un peu plus que d'autres, mais elle, elle n'en faisait pas partie. Pas qu'elle lui plaise pas, mais il la voyait juste comme une amie, et ce n'était pas à lui de s'occuper d'elle comme Basil le faisait. Si elle avait besoin de lui il serait là, bien sûr, mais elle lui paraissait heureuse dans sa petite relation avec le jeune anglais et il ne tenait pas à briser ça. Elle méritait d'être heureuse, point. Mais quand Dakie lui avait annoncé qu'elle avait fait une fausse couche, une fois passé le choc de la nouvelle, il avait voulu savoir comment elle se sentait, comment elle allait. Là il pouvait s'en mêler. Ça ne le concernait pas directement, Dieu merci, mais il s'intéressait assez à la vie de son amie pour se douter que ça n'avait pas du être une tranche de rigolade. Il ne pouvait tout de même pas s'empêcher de penser que ce qui était arrivé était un mal pour un bien... Elle n'était pas prête, beaucoup trop jeune pour gâcher la suite de sa carrière avec un môme dans les bras, dommage juste que ça se soit fait de manière si brutale. Ça c'était bien dommage.
Il s'avança alors sur son siège pour s'y tenir un peu plus droit et s'accouda contre le dossier, continuant de fixer Basil.

    Je reviens de voyage donc je l'ai appris qu'hier, mais Dakie m'a dit pour Parfaite et le bébé... Comme elle va?
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When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil Vide
Message(#) Sujet: Re: When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil EmptySam 22 Mai 2010 - 21:07

Je n'aimais pas avoir à me forcer à faire quelque chose, et cela n'arrivait que très rarement. Je le faisais pour la fac, me disant que si ça pouvait me permettre d'avoir mon diplôme du premier coup et d'en finir au plus vite ce n'était pas plus mal, mais pour le reste c'était quand même plus rare. Aaron faisait néanmoins partie des exceptions, mais cette fois pour faire plaisir à Parfaite...

FLASH BACK


Après avoir fait un dernier signe de la main en guise d'au-revoir à Aaron qui quittait le 2968 Lemon Street, Parfaite referma la porte et se dirigea vers Basil qui était assis sur le canapé. Elle passa ses mains autour de son cou et l'embrassa, faisant ensuite le tour du meuble pour s'assoir à côté de lui, poussant un soupir de satisfaction.
- Je suis contente qu'il soit revenu!
Le jeune homme ne répondit pas, visiblement perdu dans ses pensées. Elle se rapprocha alors de lui, l'embrassant dans le cou, montant ensuite en direction de ses lèvres, jouant avec son amoureux dans l'attente d'une réaction qui ne se fit pas attendre.
- Je comprends pas! Si c'était un de tes amis, pourquoi il débarque seulement maintenant?!
La jeune fille s'arrêta, surprise, et eut un petit rire.
- Me dis pas que t'es jaloux d'Aaron?
Il grommela une réponse incompréhensible et elle rit une nouvelle fois.
- Ok, je vais te raconter. Il a eu un accident, il y a quelques années. Dakota, Aaron, John et Lizzie, mais eux je pense que tu les connais pas... Dakota conduisait. Il mal pris un des virages à la sortie de la ville et la voiture est tombée dans le ravin. Ils s'en sont tous sortis vivants, ou presque puisque Aaron est tombé dans le coma, et puis du jour au lendemain sa famille a quitté la ville. Y'a eu une rumeur comme quoi il était mort mais j'y ai jamais cru... Donc il s'est réveillé il y a quelques mois et voilà, il est de retour à Ocean Grove. Et il est passé me voir.
- Vous étiez vraiment proches?
- Basil! Je viens de te raconter un truc super triste et la seule chose qui t'intéresse c'est de savoir si on était juste amis ou plus?
Elle n'était pas énervée contre lui, juste un peu étonnée qu'il se concentre sur ce seul point... Quoi qu'à y réfléchir, ce n'était pas si étonnant que ça de sa part.
- T'as raison, désolé. Dakota m'avais jamais parlé de cet accident.
Elle haussa les épaules.
- Il aime pas en parler, je crois qu'il s'accusait d'avoir tué son meilleur ami. Enfin ils se sont vus hier et apparemment c'est arrangé. Et pour répondre à ta question, oui on était proches...
Il eut un sourire, plus un rictus qu'autre chose d'ailleurs.
- Je le savais. Il me l'avait dit.
- Pourquoi tu me l'as demandé alors? Tu avais peur que je te le cache?
- J'en sais rien. Il m'inspirait pas confiance et je voulais être sûr...
Elle pris le visage du jeune homme entre ses mains et lui sourit, les yeux dans les yeux.
- T'as rien à craindre mon chéri, avec Aaron comme avec les autres. Il aime bien les filles et les séduire, c'est vrai, mais il fera jamais rien qui pourrait t'inquiéter, ou alors juste pour rigoler s'il voit que ça te laisse pas indifférent.
- Si tu le dis...
- Fais moi confiance, Aaron c'est quelqu'un de bien quand on le connait.


FIN DU FLASH BACK


Je n'avais pas de raison de m'inquiéter, je le savais, mais c'était plus fort que moi. Aaron était comme une obsession, une obsession morbide. Je l'avais là, sous les yeux, et je n'arrivais pas à chasser l'idée de ma tête qu'il était sortir avec la femme que j'aimais, qu'ils avaient couché ensemble, et -chose plus extraordinaire encire- gardé contact. Parfaite connaissait quasiment tout de mes histoires passées. Pas forcément tous les détails, il y avait des points qui restaient sensibles même des années après, mais elle avait l'essentiel. Il n'y avait pas grand chose à dire de toute façon, vu le nombre de mes conquêtes. En revanche, j'avais toujours préféré ignorer la chose en ce qui la concernait. J'étais au courant de quelques noms, au regard de certains dans la rue quand j'étais avec elle je comprenais qu'ils y étaient passé, ou alors elle me donnait un coup de coude en me désignant quelqu'un avant de me chuchoter à l'oreille quelques détails embarrassant concernant cette personne qu'il aurait peut être mieux valu garder secrets vu leur portée. Ils restaient tout de même pour moi au stade de l'esquisse, des inconnus sans importance. Ils existaient, soit, mais au passé. Elle avait une sérieuse relation de mangeuse d'hommes pour ne pas dire plus, et il me fallait faire avec. De toute façon, j'étais bien placé pour le savoir dès le départ puisqu'elle avait aussi tenté son coup avec moi. Ça... Maintenant que j'y repensais je trouvais ça presque drôle, mais je n'avais pas vraiment apprécié le soir en question. Dire que l'on était parti de "là" pour en arriver là où l'on était désormais... il y avait du chemin, et ce n'était pas peu dire. Et à voir certaines réactions dans notre entourage, on n'avait pas forcément été les plus étonnés. En parallèle, il y avait mes amis restés à Londres, et la tâche n'avait pas été facile non plus. Ils ignoraient tout de la réputation de Parfaite, n'avaient jamais entendu parlé d'elle (et heureusement! si même en Angleterre elle avait été connue pour ses qualités une fois allongée, je crois que je ne m'en serai jamais remis) et il m'avait fallut compenser tout ça. Ils voulaient tout savoir d'elle: comment elle était, est-ce qu'elle était jolie, ce qu'elle faisait dans la vie, quel genre de caractère elle avait... bref, j'en passe et des meilleures. J'avais alors volontairement occulté certains détails, comme ce qui avait été à la base de notre rencontre, mais pour l'ensemble c'était assez fidèle.
Ne restait donc qu'Aaron, le problème Aaron. Le seul ex, à ma connaissance, avec qui elle ait gardé contact. L'interruption due à son coma ne comptait pas, bien entendu. Alors quoi, pourquoi juste lui? Elle avait été évasive sur le sujet, comme quoi ils étaient déjà amis avant de sortir ensemble, qu'en tant que capitaine de l'équipe de basket c'était aussi un peu nécessaire pour elle de rester avec lui pour maintenir sa côte de popularité... De jolies excuses, mais qui ne me convenaient pas entièrement. Je refusais de me rendre malade à cause de lui, à rechercher des explications à ce qui n'en avait peut être pas, mais sa présence les ravivais néanmoins. Quand il n'était pas là ce n'était pas un problème, je l'oubliais facilement (Dieu merci) mais quand il se pointait pour voir Parfaite ou que je savais qu'ils devaient se voir tous les deux, ça recommençais à tourner dans ma tête. Ce type n'était peut être pas un danger, mais une nuisance, ça oui!
Relax Lane... Je te l'ai dit, t'as pas à être sur la défensive juste parce que je connais ta copine et que je suis sorti avec elle. C'est juste une amie... Ouais ouais, je savais... mais il me semblait prendre un malin plaisir à me le rappeler! Je devais tout de même reconnaitre qu'il n'avait pas entièrement tord. J'avais vu comment il regardait Parfaite et comment il regardait les autres filles, et il n'y avait pas de comparaison possible. Il venait de m'en refaire la démonstration à l'instant, tandis qu'un petit groupe était passé devant nous. Je ne les aurai même pas remarqué si je n'avais senti l'attention de mon voisin de table se diriger vers un autre angle que moi, ou seulement peut être par les piaillements qu'elles pouvaient émettre. Jeunes, aguichantes, certaines de l'emprise qu'elles pouvaient avoir sur les mâles alentours... l'image même que je me faisais de Parfaite à leur âge. Aaron les dévorait des yeux, son regard balayant l'ensemble de leurs silhouettes pour mieux s'attarder ensuite sur quelques points qui semblaient particulièrement lui convenir. De par sa réaction, je le trouvais plus fascinant qu'elles. On voyait presque tous les jours dans filles dans ce genre, et elles ne m'avaient jamais intéressé. Lui était en admiration, béat, la bouche entre ouverte et des pensées faciles à deviner à l'esprit. Ah oui, une des raisons qui faisaient que je me méfiais... ce petit côté pervers qu'il me semblait avoir décelé en lui, même si Parfaite l'avait nié, haussant les épaules avant d'ajouter qu'il ne l'était "pas plus que les autres mecs". J'avais un peu des doutes quand même... Mais avec elle, il n'avait pas cet air de chasseur en train de viser sa proie; à la place quelque chose de plus doux. Sur le coup, j'avais pris ça pour une tentative de séduction, mais il était clair que non et je n'avais aucune idée de ce que ça pouvait être d'autre. C'est juste une amie... Bizarrement, j'avais envie de le croire, même si quelque chose en moi me disais de rester sur mes gardes. J'avais confiance en Parfaite, pas en Aaron. Jaloux un jour, jaloux toujours comme on dit, et si je n'avais plus de doutes à son sujet, ils n'avaient pas duré bien longtemps malgré ce que l'on aurait pu penser, il restait encore les "autres" pour m'empêcher de faire une croix sur une éventuelle menace extérieure. Ce n'était pas de la paranoïa, juste du bon sens.
Je reviens de voyage donc je l'ai appris qu'hier, mais Dakie m'a dit pour Parfaite et le bébé... Comme elle va? Après "Patti", voilà "Dakie". Ben dis donc, ce type avec le chic pour trouver des surnoms débiles... Je préférais ne pas savoir quel pouvait être le mien, craignant un truc du genre Baba (comme c'était original, on ne me l'avait jamais fait) ou Bibi puisqu'il semblait bien aimer le "i". Quoi qu'il en soit, je fus un peu surpris. "Dakie" devait sûrement faire référence à Dakota puisque je les savais assez proches l'un de l'autre et qu'il était dans le secret de la fausse couche de Parfaite, mais de là à ce qu'il le raconte à Aaron... Bon, ce n'était pas bien grave.
Il s'était redressé sur sa chaise avant de parler, reprenant son sérieux et une certaine contenance après l'épisode des gamines qui avaient passé. Wahou, ça c'était ce qu'on appelait passer d'un extrême à l'autre, Actor Studio mesdames et messieurs! A l'expression de son visage il avait l'air un peu inquiet, et j'en fus là encore surpris. Il était donc capable de penser à autre chose que lui même et aux demoiselles qui allaient partager son lit. Je ne l'aurai pas cru.
Je pris mon café en main avant de le reposer presque aussitôt, découvrant qu'il était bien fini comme il me semblait. J'écrivais vite, et buvais vite. Le nombre de stylos et de tasses que je pouvais épuiser était assez impressionnant. Je ne savais pas trop quoi lui dire, tout comme je ne savais pas trop sur quel pied danser en sa compagnie. Être franc, lui dire ce qu'il en était en passant cependant quelques détails sous silence, ou enjoliver un peu les choses pour lui barrer définitivement la route? Dans tous les cas, les choses entre Parfaite et moi allaient bien. Définitivement bien.
Je lui souris, l'air sûr de moi et de ce que j'allais dire. C'était vrai en plus, mais je ne voulais pas lui laisser la moindre en faille.

    Elle va bien... Ça n'a pas été facile, je pense que tu t'en doutes, mais elle s'en est plutôt bien remise. Il en reste des traces, c'est sûr, il en restera toujours, mais je crois qu'on a réussi à s'en sortir quand même, à repartir sur de bonnes bases...

Je ponctuai la fin de ma phrase d'un nouveau sourire et d'un geste de la main. Qui vivra verra comme l'on dit, mais j'avais confiance. En revanche, je ne tenais pas à trop en dire non plus, ni à m'étendre sur le sujet. Toujours ce fond de méfiance... Il avait quand même pris de ses nouvelles, et avait l'air un peu touché par ce qui nous était arrivé. Quelque chose me faisait penser que c'était plus ce qui lui était arrivé à elle qui l'intéressait, mais bon je n'allais pas pinailler pour si peu. Et qu'est-ce qu'il m'avait dit? Qu'il était parti en voyage? Ça pouvait toujours faire diversion comme sujet de conversation, et puis j'étais un peu curieux de savoir où il avait pu aller. Je le voyais mal partir à l'aventure, ou alors accompagné de superbes créatures qui ponctueraient chacun de ses exploits par un enthousiasme un peu excessif. Ça, ça aurait pu le faire pour lui.

    T'étais parti où en voyage?


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Message(#) Sujet: Re: When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil EmptySam 29 Mai 2010 - 21:28

Aaron n'était pas à proprement parler quelqu'un de bavard, homme d'action plus que de blabla. Il n'avait jamais aimé rester assis dans un coin, à mener la conversation avec d'autres personnes, à donner son avis sur une chose et une autre et à écouter ce que l'on pouvait en penser. Non, il ne tenait pas en place. Il lui fallait bouger, voir les choses en face, s'y confronter directement pour s'en faire une opinion propre. Déjà tout petit, il était difficile de lui faire entendre raison quand il avait quelque chose en tête. Il mettait du cœur à l'ouvrage, c'était incontestable, une vraie tête brulée. Allez lui expliquer qu'il pouvait avoir tord, ou qu'une meilleure alternative pouvait exister... ses parents avaient renoncé, perdant patience face à ses "non" enfantins à répétition. Il savait ce qu'il voulait, et comment il le voulait, hors de question que l'on se mêle de ses histoires! Il piquait de véritables crises quand l'on tentait de l'y forcer, criant plus fort que ce que pouvait le faire son interlocuteur, tapant du pied et envoyant balader tout ce qui pouvait se trouver à proximité de ses mains. Sa mère avait d'ailleurs très vite abandonné l'idée de laisser de jolis vases dans le salon, la perte de son troisième en l'espace de quelques semaines l'en ayant complètement dissuadé. Son fils était un peu vif comme elle le disait, doté d'un fort caractère et d'un "beau" caractère. Elle était fière de le voir susceptible de s'imposer, de ne pas bêtement suivre le flot mais de se poser comme meneur. Elle le voyait, tout petit déjà, entamer une grandiose carrière de politique qui le mènerait aux sommets. Pendant quelques temps, il avait d'ailleurs déclaré vouloir être "Président des États-Unis" plus tard. Président? "Oui, à la Maison Blanche. Au grand bureau." Il avait sept ou huit ans et s'était même réalisé, découpées dans du papier, des cartes de visites à son nom pour engager les gens de sa connaissance à voter pour lui aux élections à venir. Quand Aaron faisait les choses, il ne les faisait vraiment pas à moitié, et s'il n'avait pas été élu c'était sans rancune pour les gens qui avaient refusé de lui accorder leur confiance. Il avait compris. Une si grande tâche ne pouvait être confiée à quelqu'un qui n'avait pas encore fait ses preuves à plus petite échelle, et il s'était promis à lui même qu'il ferait tout pour le leur montrer. Les bonnes résolutions n'avaient cependant pas duré bien longtemps, le temps de réaliser que débarrasser la table à chaque repas comme le lui avait conseillé sa mère ne l'intéressait vraiment pas, et il avait abandonné ses grandes ambitions politiques. Disons que ce n'était qu'un avant-goût de la passion qu'il éprouverait ensuite pour le basket, et qui viendrait à lui peu de temps après qu'il ait fait une croix sur sa Présidence. Aaron ne parlait pas pour lui préférer l'action, malheureusement s'il n'y avait pas l'étincelle en lui les actes n'allaient pas bien loin non plus.

Attendant une réponse, Aaron ne le lâchait pas des yeux, essayant de deviner ce qui pouvait être en train de se passer dans la tête de Basil. Il lui avait semblé rassuré quand il avait répété que Parfaite n'était qu'une amie pour lui, et il avait trouvé ça fatiguant. Combien de fois est-ce qu'il lui faudrait encore le répéter? Basil pouvait être bouché des fois... Il lne lui jetait pas la pierre, se doutant bien qu'avec le passé de Parfaite il devait largement avoir de quoi s'inquiéter et peut être même à raison, mais il trouvait ça gonflant d'avoir à chaque fois à le lui redire. Il savait difficilement résister résister à une jolie fille, et son accident n'avait pas vraiment arrangé les choses à ce niveau là, mais il avait un minimum de moralité. Oui, même quelqu'un comme Aaron Waterson pouvait avoir une vague notion de bien et de mal. Sortir avec la copine de quelqu'un était mal, surtout si le type y était accroché, mais si c'était la fille qui en était à l'initiative alors pourquoi se priver? Il ne sortait donc pas, par principe, avec des filles maquées, à moins qu'elles ne fassent la démarches, elles-mêmes. Et sans vouloir se répéter, Parfaite n'était pas de celles-là.

FLASH BACK

- Aaron? C'est pas vrai?!
Elle lui avait sauté au cou en le trouvant sur le pas de sa porte, riant comme une gamine en le regardant.
- T'as pas changé! J'étais sûre que tu étais vivant! Entre!!
- A vos ordres, mademoiselle...
Il lui sourit et passa la porte, laissant échapper un sifflement une fois à l'intérieur.
- Wahou, ça a rien à voir avec l'ancienne maison Garbage!
Elle s'approcha de lui après avoir refermé et éclata de rire.
- Oui, mais c'est pas plus mal. J'en pouvais plus de tous ces trucs que mon père avait... "acheté". Ici je me sens chez moi. T'as soif? Il doit nous rester un jus de fruit quelque part...
- Non ça va. Hey, c'est vrai que j'ai vu deux noms sur la boîte aux lettres. Tu t'es pris un coloc'?
Il lui fit un clin d'œil plein de sous-entendus qu'elle ne pouvait que comprendre.
- Pas vraiment... En fait c'est chez mon copain ici, on vit ensemble...
Elle rougit sur la fin de sa phrase et baissa légèrement la tête. Aaron éclata alors de rire, attrapa le menton de la jeune fille entre ses doigts et rit une nouvelle fois.
- T'es vraiment devenue une bonne comédienne tu sais, j'ai faillit y croire!
Elle se dégagea de son emprise et recula.
- Aaron! Je suis sérieuse!
- Tu veux dire que le... Lane où je sais pas trop quoi...
- Basil.
Elle l'avait coupé pour préciser le prénom, comme si c'était particulièrement important.
- Ouais. Basil. Tu sors avec ce type et vous avez décidé de vivre ensemble, c'est ça?
- Oui.
- Ben dis donc! Elle est passée où la Parfaite que je connaissais?!
Elle haussa les épaules.
- Elle a changé. J'allais quand même pas passer ma vie à coucher avec des mecs que j'aurai oubliés le lendemain.
- T'étais douée pour ça pourtant...
Elle fit un nouveau pas en arrière, rougissant brusquement et l'air déçue.
- Si c'est juste ça que tu attends de moi tu peux partir.
- Relax ma belle! Je sais pas ce qu'ils mettent dans l'eau ici, mais qu'est-ce que vous êtes susceptibles toutes! C'était juste une constatation.
Il leva les mains comme dans les films quand le héros va pour se rendre.
- Je trouvais juste ça étonnant, mais si t'es bien comme ça c'est cool. Tant mieux pour toi et... Basil?
Elle lui sourit, retrouvant le Aaron qu'elle connaissait. Il n'était pas méchant, juste pas très fin parfois.
- Oui, Basil.

FIN DU FLASH BACK


Comment est-ce qu'elle avait pu changer à ce point... c'était limite surréaliste. Et comment est-ce que "lui", Basil, avait pu être à l'origine de tout ça?
Il y avait un certain nombre de choses qu'il n'avait pas comprises en les découvrant à son retour, et le changement radical effectué par Parfaite en faisait partie. Il avait cependant l'impression qu'elle ne pourrait pas ternie éternellement dans le rôle de la petite amie idéale et qu'à un moment ou un autre elle ferait un faux pas. Son chéri avait l'air jaloux, non, était jaloux, et peut être qu'à force lui viendrait l'envie d'aller voir ailleurs, en souvenir du bon vieux temps... Elle était jeune quand ils étaient sortis ensemble, elle avait quoi, 16ans, et assurait déjà. Aaron avait eu plusieurs filles, plus des aventures que de véritables copines, mais il n'était pas encore aux sommets de sa popularité, et elle l'avait aidé à y parvenir. Elle était douée avec les mecs de manière générale, et il avait du mal à croire que ce n'était qu'un genre qu'elle avait voulu se donner et sur lequel elle avait définitivement tiré une croix. Dans ce cas-là, elle aurait vraiment été une excellente actrice, bien meilleure que toutes ces dindes qui pouvaient défiler sur l'écran de sa télé.

Elle va bien... Ça n'a pas été facile, je pense que tu t'en doutes, mais elle s'en est plutôt bien remise. Il en reste des traces, c'est sûr, il en restera toujours, mais je crois qu'on a réussi à s'en sortir quand même, à repartir sur de bonnes bases... Ouais, rien de bien nouveau qu'il n'aurait pas pu imaginer lui. Sa réponse était plate, presque trop belle pour paraitre sincère. D'ailleurs, Aaron ne le croyais qu'à moitié. Il se doutait bien que ça n'avait pas du être facile. Si elle l'aimait comme elle le lui avait dit quand il l'avait retrouvée, alors le fait de perdre l'enfant qu'elle attendait de lui avait du être une vraie déchirure. Dakie n'avait pas pu (pas su?) lui en dire grand chose... Il l'avait croisée un jour et avaient un peu discuté, même si elle lui avait dit être pressée. Elle lui avait juste parlé de sa fausse couche quand il lui avait fait remarqué qu'elle n'avait pas l'air très en forme. Aux dires de Basil, ça allait donc mieux. Bien, bien, bien. Il paraissait confiant. Tant mieux pour lui, parce qu'Aaron n'était pas tout à fait sur la même ligne de mire. Même s'il avait du mal à comprendre que des gens de leur âge se décident à se gâcher la vie en se soumettant à leurs plus bas instincts (et bien oui, coucher dans un but reproductoire était particulièrement glauque à ses yeux), il était tout à fait prêt à reconnaitre que la façon dont les choses s'étaient passées pour son amie n'étaient pas tout à fait idéales. Elle était tombée d'après ce que lui en avait dit Dakie, elle n'avait donc même pas pu en prendre l'initiative elle. Dur.

T'étais parti où en voyage? Aaron releva les yeux vers Basil après s'être perdu dans la contemplation de la table du Starbucks. Léger bug. Il détestait quand ça lui arrivait, surtout que ce n'était jamais prévisible. Il était là et puis d'un coup, Pouf, plus personne. Son corps était toujours en présence, mais c'était comme si son esprit ne réagissait plus aux sollicitations, incapable de lier ses neurones entre-elles. Ça durait quelques secondes avant de redémarrer, peut être pas assez pour que ceux en face de lui ne puissent s'en rendre compte, mais lui en avait pleinement conscience, comme s'il s'éveillait après une micro sieste. De ce qu'on lui en avait dit, il pouvait s'estimer heureux de ne pas avoir de trop lourdes séquelles de ses années de coma, surtout que celles qu'il avait ne lui venaient que par intermittence. Il s'en était décidément bien sorti.

    Vietnam. Hanoï et des coins paumés aux noms pas possibles.

Il n'avait pas grand chose à raconter à ce sujet, ou du moins pas grand chose à raconter à Basil. Son voyage était un beau souvenir, une véritable revanche sur ces années cloitré sur un lit d'hôpital, un tas de trucs qu'il avait encore à l'esprit et qui ne pouvaient s'expliquer par des mots. Il n'était pas du genre pas admirer la beauté de la nature à tout bout de champs, mais là ça avait été nécessaire. La perfection d'un lagon aux eaux tranquilles, avec juste un pêcheur qui l'avait accepté sur sa barque. Et puis le rire du pêcheur, qui n'avait pas arrêté de lui parler tout le long de leur virée alors qu'Aaron avait abandonné l'idée de lui expliquer qu'il ne parlait pas sa langue et ne comprenait rien de ce qu'il lui disait. Bah, ça faisait partie du charme du voyage. Partir aussi loin pour se faire de nouveaux amis américains n'aurait pas servi à grand chose. Il n'était pas vraiment un aventurier, mais pour une fois dans sa vie il avait essayé de faire ce qu'il n'avait jamais fait totalement auparavant: vivre. Mais parler de ça ne l'intéressait pas. Probablement que Basil s'en foutait lui aussi et qu'il avait juste posé la question par politesse. Il avait toujours entendu dire que les anglais étaient très à cheval sur ce genre de trucs, alors ça ne l'aurait pas étonné. D'ailleurs, c'était bizarre, mais il lui avait semblé qu'il en avait plus l'accent qu'au moment de leur dernière rencontre... Est-ce qu'il y était retourné récemment? Il repassa dans la tête ce que Basil lui avait dit depuis qu'il s'était assis à sa table et, ouais, il avait retrouvé son accent, c'était sûr, et même assez pour que ça soit récent. Parfaite n'avait pas dit à Dakie qu'elle était partie où que ce soit quand ils s'étaient croisés, alors il y était allé tout seul? Ce con l'aurait laissée ici pour se payer du bon temps de l'autre côté de l'océan? Il avait du paniquer et s'enfuir, lâchement.
Aaron eut un petit rire méprisant. Ça voulait se donner de grands airs d'écrivain talentueux et de petit ami affectueux, mais en fait il n'était qu'un mec comme les autres, pas mieux que les autres. Il pouvait être fier de lui.
Il savait que Basil attendait une réponse, une réaction. Ils se doutaient tous les deux que les choses ne pouvaient en rester là, sans qu'Aaron ne fasse plus de commentaire. Basil s'en serait probablement contenté, attendant avec impatience qu'il se décide à quitter les lieux, mais il n'en avait pas l'intention. Il y avait des choses qu'il ne pouvait pas laisser passer.

Alors qu'il s'était appuyé contre le dossier de sa chaise quelques minutes auparavant, Aaron s'avança et s'accouda sur la table. Il ne souriait plus. Il n'était pas là que pour rigoler, et là c'était particulièrement pas drôle.

    J'espère que tu t'es bien occupé d'elle. Parfaite c'est pas le genre de fille à venir chouiner pour qu'on la dorlote, donc t'as intérêt à assurer.
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When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil Vide
Message(#) Sujet: Re: When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil EmptySam 5 Juin 2010 - 21:11

Je venais d'écrire plusieurs pages dont j'étais plutôt fier, avec l'avidité de quelqu'un qui n'avait pas ressenti d'inspiration aussi forte depuis quelques temps. Une chose en entrainent une autre, depuis mon retour d'Angleterre je n'avais quasiment rien écrit, continuant de mettre à jour mon blog mais avec de vieux posts qui attendaient dans un tiroir d'être portés à la lumière du jour. J'avais achevé mon deuxième roman à Londres, la veille de mon retour, et m'étais depuis assuré que l'ensemble allait. J'avais corrigé certains passages qui étaient un peu faibles à mon goût, en avait enlevé d'autres, mais au final n'y avais pas ajouté grand chose. Ce que j'avais fait était bon, il n'y avais pas de raison de revenir dessus. Une fois ces quelques retouches accomplies, Parfaite l'avait d'ailleurs lu à son tour, et à ses commentaires j'avais eu la certitude qu'il ne fallait plus y toucher. Le manuscrit ne bougeait ainsi plus d'une étagère de la bibliothèque qui trônait dans mon bureau, ma recherche d'un agent pour me représenter mettant un peu en pause la démarche de soumission du texte à mon éditeur. J'avais trouvé ça laborieux la première fois, et surtout très fatiguant. Je n'y connaissais rien mais il m'avait fallut me plonger dans une montagne de paperasse administrative pour être sûr de ne pas me faire avoir; si quelqu'un pouvait s'en charger à ma place, je lui en serais très reconnaissant.
Je n'avais donc plus trop à m'en faire niveau rédactionnel, et le temps que j'y consacrais avait considérablement diminué. C'était toujours un plaisir, mais je n'en avais plus autant la possibilité... Il y avait la fac déjà, avec ces examens qui approchaient à grands pas. Même si je n'assistais plus qu'à quelques rares cours, il me fallait réviser un peu, le seul moyen d'être sûr d'éviter les rattrapages ou d'avoir à repasser des matières l'an prochain. C'étaient les derniers que j'allais passer, les derniers avant de recevoir mon diplôme, et c'était ce qui me motivait. Je devais réussir pour en être débarrassé, enfin! Et puis il y avait une seconde explication à mon manque de temps, et je prenais goût à celle-là même si je ne l'aurai jamais cru à la base. Par je ne savais quel miracle, ma douce m'avait donné envie de me marier, ou plutôt de l'épouser. Il était clair que j'étais tout disposé à passer le restant de mes jours avec elle, mais je n'aurai jamais cru que ça se fasse par la case Église... et pourtant, si! Et à partir du moment où la date avait été fixée, tout s'était emballé. Il y avait tant à faire, tant à prévoir, mais ces heures où je la regardais établir des listes d'idées qu'elle me soumettait avant de les barrer pour en avoir trouvé de meilleures, ces heures là me plaisaient énormément. Elle prenait ça très au sérieux, voulant que le moindre détail soit parfait, et ça m'amusait de la voir s'agiter. Je m'investissais aussi, mais il y avait certaines choses qu'elle avait si bien en tête que ça ne servait à rien que je m'en mêle; je donnais mon avis, je tranchais s'il y en avait besoin, mais dans l'ensemble tout était au clair en elle. Parfois elle s'arrêtait en plein milieu d'un truc et me regardait: "Quoi?", et je lui répondais la seule chose que je pouvais trouver: "Non, rien", et je lui souriais. Elle avait retrouvé le bonheur que j'avais eu peur de ne jamais retrouver en elle après cette fausse couche. Je savais qu'elle était forte et que l'on pouvait dépasser toute cette horrible histoire, mais quand je la serrais contre moi en essuyant ses larmes, par moment je venais à en douter. Et si je n'y arrivais pas, si je n'en étais pas capable? Et si je n'étais pas le bon finalement, celui qui pourrait la rendre heureuse? J'avais honte d'y penser. J'étais sûr de mes sentiments, il me semblait qu'elle aussi, et ce bébé que nous venions de perdre ne changeait pas grand chose... il nous fallait juste un peu de temps. Et d'une certaine façon mon départ avait eu d'admirables conséquences en nous permettant de mieux nous retrouver, et de donner un souffle nouveau à notre relation qui, si elle n'en avait pas besoin, avait néanmoins atteint un niveau que je n'aurai pas pensé lui conférer un jour.

FLASH BACK


Allongée contre lui, Parfaite souriait, reprenant son souffle en baladant ses mains sur le corps du jeune homme.
- Tu vois, je serais presque tentée de te dire de partir plus souvent si c'est pour avoir des retrouvailles de ce genre...
Il rit en lui caressant les cheveux.
- Je te manquerais pas?
Elle leva la tête vers lui en riant à son tour.
- Si! C'est pour ça que j'ai dit "presque"...
Et elle s'étira pour l'embrasser tendrement, puis se blottit contre son épaule.
- J'ai de la chance quand même, aujourd'hui on m'a comblée sous tous les plans... Quoi que, avec un gâteau au chocolat en plus ça aurait vraiment été l'extase absolue.
Il éclata de rire et se pencha vers elle.
- Si c'est que ça, je t'en ferai un demain.
Elle hocha la tête en souriant.
- Ça serait bien. J'aime bien comme tu le fais. En fait, j'aime tout ce que vous faites Monsieur Basil Lane, vous m'avez définitivement conquise...
- Vous m'en voyez ravi. Oh, au fait, ce type d'addiction dont vous parliez n'est pas bien grave, inutile de tenter de vous en défaire.
Elle sourit, approchant ses lèvres de l'oreille de son amant pour y murmurer:
- Tant mieux. J'en avais pas l'intention de toute façon....


FIN DU FLASH BACK


J'étais curieux de savoir où est-ce qu'un type comme Aaron pouvait décider de partir. Un endroit avec du monde, ça paraissait logique, du genre grande ville, mégapole au rayonnement mondial, avec beaucoup de passage et de trucs à faire. New-York peut être. Oui, je le voyais bien à New-York, marchant le long d'une avenue quelconque avec une paire de lunettes de soleil sur le nez, son air suffisant et une blonde tout aussi quelconque aux jambes interminables à ses côtés... Ça le faisait bien. Dans une autre vie il aurait pu devenir star de cinéma, mais de ce que m'en avait dit Parfaite il n'y avait pas grand chose pour l'intéresser en dehors du sport. Elle avait bien ajouté "et les filles" avec un petit sourire en coin, mais à moins de faire acteur de films pornos c'était effectivement difficilement conciliable. Quoi que ça aurait pu bien lui réussir aussi, il avait un côté bestial qui pouvait plaire pour ce genre de productions...
Je pariais donc sur New-York, et sa réponse faussa tout. Vietnam. Hanoï et des coins paumés aux noms pas possibles. Au Vietnam? Qu'est-ce qu'il était allé foutre là-bas? Intérieurement, j'étais écroulé, mais mon cerveau semblait si choqué qu'il ne parvenait pas à lancer le signal pour me faire rire extérieurement aussi. Pour de bon? Il avait l'air sérieux en tout cas, et à mes yeux être capable de citer "Hanoï" était un véritable exploit de sa part. Non pas que je le prenne pour un abruti complet, mais je ne m'y attendais absolument pas. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer dans sa tête pour lui donner envie d'aller là-bas?! Ah, il n'y aurait pas une histoire de tourisme sexuel cachée quelque part? Si c'était le cas, c'était pathétique, vraiment. Enfin non, en y réfléchissant il ne me semblait pas que ça soit du Vietnam que l'on parle lorsqu'il y avait des affaires de ce genre présentées aux infos... et puis ça n'expliquait pas qu'il parte si loin pour trouver quelque chose qu'il aurait pu avoir gratuitement juste en faisant un petit tour en ville. D'ailleurs, depuis son retour, j'avais à plusieurs reprises entendu circuler son nom par des filles de ma classe, et monsieur semblait avoir foule de prétendantes à ses pieds. Ma foi, certaines choses étaient peut être destinées à demeurer mystérieuses, et les raisons qui l'avaient poussé à se rendre en Asie en faisaient peut être partie. J'aurai été curieux de les connaitre, mais ce par quoi il enchaina me coupa l'envie de poursuivre sur le sujet.
J'espère que tu t'es bien occupé d'elle. Parfaite c'est pas le genre de fille à venir chouiner pour qu'on la dorlote, donc t'as intérêt à assurer. Pardon? Après le coup du Vietnam... non! J'étais en train d'halluciner là, c'était pas possible, on m'avait rajouté un truc dans mon café ou quoi? Cette fois cependant, mon cerveau fonctionna comme il le fallait et j'éclatai de rire. Aaron, en train de me donner des conseils, il osait venir me donner des conseils!! Décidément, il fallait vraiment s'attendre à tout de sa part...
OK, récapitulons. Le mec en face de moi comptait parmi les plus grands baiseurs de la ville, collectionnant les filles et les aventures sans se soucier d'y donner suite, et il venait me dire comme je devais me conduire avec ma copine? Avec qui il était sorti en plus! Ça devait être une caméra cachée, un truc fait pour me piéger et Parfaite devait être en train de guetter la réaction devant un écran en s'amusant énormément. C'est sûr qu'après la bombe que venait de me sortir Aaron, il y avait de quoi rire, ce que je ne m'étais pas gêné de faire. Je reprenais quand même petit à petit mon sérieux, essuyant mon œil droit au passage puisque ce con avait presque réussi à me faire pleurer de rire.

    Venant de toi ça sonne bizarrement du sais... Tu veux me faire croire que t'es habitué à donner des conseils de ce genre?

Je repris mon gobelet en hochant la tête, et constatai à nouveau qu'il était toujours désespérement vide. Dommage, j'en aurai bien eu besoin là.

    Et t'as pas à t'en faire, je m'occupe très bien d'elle. Mieux que tout ce que t'aurai pu faire à ma place.

Et un petit sourire en fin de phrase pour marquer le coup une nouvelle fois, au cas où lui aurait pris l'envie de s'approcher un peu trop près d'elle pour tenter sa chance au jeu des consolations. Lui dire que j'allais l'épouser aurait été radical, mais je préférais me garder un joker sous la main. Parfaite m'avait dit qu'elle tenait à ce qu'il soit présent à la cérémonie -en admettant qu'il soit de retour de son mystérieux voyage entre temps, ce qui était fait- puisqu'il était un ami qui comptait énormément pour elle. Il avait même été le premier auquel elle avait pensé au moment où l'on avait commencé à établir la liste de nos invités respectifs, juste après Tyler. Ça ne m'enchantait pas vraiment qu'il soit là, mais qu'est-ce que je pouvais y faire? Elle acceptait que Lyann soit présente, peut être pas par gaité de cœur, mais elle acceptait quand même alors je pouvais bien faire un effort pour "lui". En revanche, qu'ils ne comptent pas, ma chérie et l'autre gêneur, que ça soit à moi de lui annoncer la bonne nouvelle. A moins que ça ne devienne nécessaire bien sûr.
Et puis un petit miracle se produisit, avec un serveur du Starbuck qui passa à proximité de nous et que j'attrapai au vol.

    S'il vous plait, un autre Caramel Macchiato. Merci.

Je lui fis un sourire poli, et en me retournant me retrouvai face à Aaron. Ah oui, il était là lui. Bon, on allait peut être faire un effort; comme il l'avait dit lui-même je n'avais pas à le considérer comme une menace, alors autant sceller l'accord de paix autour d'un café. Et puis, puisque les choses s'étaient un peu arrangées entre Parfaite et Lyann, je pouvais au moins essayer de faire de même avec Aaron. Allez savoir, peut être qu'on le connaissant mieux moi aussi je pourrai lui trouver d'intéressantes qualités...

    Qu'est-ce que tu veux boire? Je t'invite, pour fêter ton retour parmi nous...
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Message(#) Sujet: Re: When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil EmptySam 12 Juin 2010 - 22:57

Aaron était quelqu'un de profondément nostalgique, même s'il vous dirait probablement le contraire. Ce n'était pas une période historique précise qu'il regrettait, ni les débuts du rock'n'roll, ni le temps où le sport était plus une histoire de sacrifice de soi que de financements, mais plutôt le moment de sa vie qui se situait entre son entrée au lycée et sa tombée dans le coma. Ce n'était que quelques années, mais le souvenir qu'il chérissait le plus. Il était jeune, talentueux, adulé, promis à une belle carrière, sortant avec les plus belles filles... une époque en or où il avait un avenir certain. Maintenant, il lui restait quoi? Des souvenirs, quelques amis, de bons réflexes au basket... mais il avait vieilli, atteignant le quart de siècle sans même s'en rendre compte; c'était définitivement cuit pour devenir pro malgré tous les efforts qu'il pourrait faire et il lui fallait se résoudre à l'idée que parmi toutes les filles qu'il croisait, un certain nombre étaient bien trop jeunes pour lui. C'était rangeant. En un instant il avait tout perdu, l'instant où il avait avoué à Dakota qu'il l'aimait, et où la voiture n'avait pas suivi la courbe du virage mais foncé droit devant elle. La chute libre qui avait suivi, il s'en rappelait très bien. Bizarrement, de ce qu'on lui en avait dit, il était le seul à si bien se souvenir des choses au moment de l'accident. C'était peut être sa punition pour l'avoir causé, ne rien oublier... Malgré tout, et avec cette nostalgie qui le tenait au ventre, il avait continué à avancer. Les gens avaient changé, les choses avaient changé, tout avait changé... sauf lui. Il n'y avait que l'esprit d'Aaron Waterson qui n'avait pas vu le temps passer, et ça rendait les choses plus difficiles parfois.

FLASH BACK


Assis à la table du salon, Aaron regardait Parfaite s'affairer à tout débarrasser pour leur faire un peu de place, allant ensuite chercher deux verres et une bouteille de jus d'orange qu'elle lui tendit. Il l'ouvrit sans y penser et leur en servit à chacun. Il venait de la retrouver au lendemain de son retour triomphant à Ocean Grove, et cette première visite avait donné naissance chez lui à une étrange impression... La jeune fille rit après avoir bu une gorgée.
- Tu fais une de ces têtes! T'es pas content de me voir?!
- Si! Mais t'as plus rien à voir de la Patti que je connais, ça fait bizarre!
- J'ai pas changé tant que ça non plus! Enfin, je joue plus à la petite garce futile, c'est tout. J'ai arrêté de trainer avec Margarett et les autres filles, elles ont continué elles d'ailleurs... mais moi ça m'intéresse plus.
Elle but une nouvelle gorgée alors qu'Aaron n'avait toujours pas touché son verre.
- Va vraiment falloir que tu me présentes ton mec, tu sais. Je sais pas comment il s'y est pris, mais c'est radical!
Il vida alors son verre d'un trait, et se resservit. Après un choc il buvait toujours beaucoup, mais jamais d'alcool. Elle sourit.
- Je sais pas non plus, il m'a juste permis de comprendre que j'étais pas celle que je montrais, et puis je suis tombée amoureuse, ça s'est fait tout seul... Mais t'as qu'à rester avec moi pour l'attendre, il est allé chez sa cousine, il devrait pas tarder!
Aaron hésitait entre la curiosité de voir à quoi pouvait bien ressembler le fameux Basil et l'envie de retourner voir Dakota avec qui il avait tant de choses à dire. Et puis la curiosité l'emporta.
- Ça marche. T'as trop parlé de lui pour que je parte sans le voir!
- Génial! Euh par contre évite de lui dire qu'on est sorti ensemble, il est assez jaloux et c'est peut être pas utile de lui dire tout de suite...
Aaron resta quelques secondes son verre à moitié plein dans la main, puis éclata de rire.
- T'es quand même pas en train de me dire qu'il est pas au courant de ce que tu faisais?!
- Non, ça il le sait! C'est même comme ça que je l'ai rencontré!
Elle rougit sur le dernier mot et Aaron le remarqua. Il s'approcha en souriant et posa sa main sur le genoux de la jeune fille.
- C'est mignon comme tout... tu l'amènes dans ton lit en le séduisant sournoisement et après t'en tombes amoureuse! Un vrai conte de fées!
Elle fit une petite moue en enlevant sa main, l'air de dire que c'était le genre de geste qu'il vaudrait mieux qu'il évite avec elle désormais puis, en levant les yeux vers le plafond.
- Non. Monsieur s'était refusé justement...
Aaron éclata de rire, reposant son verre sur la table pour être sûr de ne pas le renverser.
- Sérieux? Et moi qui croyais que tu te les faisais tous! T'as quand même réussi à en trouver un pour prouver le contraire...
- Basil est l'exception sur toute la ligne.


FIN DU FLASH BACK


Oui, les choses avaient changées autour d'Aaron; il n'y avait vraiment que lui pour rester le même, et ses vieilles habitudes étaient tenaces.
Venant de toi ça sonne bizarrement du sais... Tu veux me faire croire que t'es habitué à donner des conseils de ce genre? Il eut un petit rire amusé. Sur ce coup là, Basil n'avait pas entièrement tord, il était forcé de le reconnaitre. Il n'était pas le mieux placé pour donner des conseils quant à la façon de bien s'occuper de sa copine, c'était certain, il n'avait jamais eu d'aventure vraiment sérieuse, la plus suivie n'ayant pas du dépasser les deux mois et il n'avait jamais rien trouvé à redire de la situation. Oui, si un jour il se trouvait une fille vraiment bien il ferait un effort, mais ça n'était jamais arrivé, il y avait toujours eu un truc pour clocher quelque part et le pousser à couper court ou même à ne pas avoir envie de poursuivre. Avec Dakota? Trop tôt pour en parler... Enfin, Basil avait l'air de bien s'amuser en tout cas, riant assez bêtement aux yeux d'Aaron qui ne trouvait quand même pas ça aussi drôle que ce que le jeune homme laissait entendre.
Et t'as pas à t'en faire, je m'occupe très bien d'elle. Mieux que tout ce que t'aurai pu faire à ma place. Tiens, Lane, le retour! Mine de rien, il restait sur la défensive, lançant une nouvelle pique alors qu'Aaron le croyait adouci. A croire que le jeune anglais n'était pas près de laisser tomber... Bah, dommage pour lui, il se faisait du mal pour rien à s'entêter dans son idée que tout ce que prévoyait son interlocuteur était de lui piquer sa chérie. A croire que certains ont vraiment rien d'autre à faire de leur vie que de se créer des problèmes qui n'ont pas lieu d'être. Mais si ça lui faisait plaisir... Quoi que, ça avait l'air de lui faire plaisir aussi de voir un serveur à proximité de leur table vu le sourire qu'il afficha tout en lui faisant signe de s'approcher.
S'il vous plait, un autre Caramel Macchiato. Merci. Qu'est-ce que tu veux boire? Je t'invite, pour fêter ton retour parmi nous... Aaron n'avait pas vraiment soif, et il se doutait bien que la proposition de Basil était juste faite par politesse, alors il accepta, se tournant à son tour vers le serveur.

    Un jus d'orange, ça sera très bien. Merci.

A qui était adressé le remerciement? Un peu aux deux et à n'importe qui en fait, c'était presque dit sans être pensé, comme un automatisme. Et tandis que le serveur s'éloignait, les deux jeunes hommes restaient là, assis l'un en face de l'autre, en silence. Qu'est-ce qu'ils pouvaient bien se dire de plus? Le fait qu'Aaron ait accepté un verre le condamnait à rester ici au moins le temps de le boire, et s'il n'était pas du genre bavard il avait quand même conscience qu'ils ne pouvaient pas continuer à se fixer comme deux mafieux dans un restaurant avant que l'un se décide à mettre les choses au point en sortant son flingue. Aaron ne s'ennuyait pas, il y avait du passage autour d'eux et ça lui convenait très bien, mais c'était un peu désagréable de passer du temps avec une personne sans décrocher un mot. OK, il allait donc se lancer.

    Je reviens sur le sujet mais m'en fait pas toute une crise... Tu diras à Patti que je passerai la voir à l'occasion. Je veux bien te croire quand tu me dis qu'elle va bien, mais j'ai envie d'aller la voir quand même, ça fait longtemps...

Ça faisait même très longtemps. Un mois de vacances, plus plusieurs fois où il avait reporté auparavant, donc un bon moment qu'ils ne s'étaient pas vus concrètement, même s'ils s'étaient appelés et envoyés des textos. Là il avait hésité à le faire... comme Dakota lui avait plus ou moins raconté l'histoire de la fausse couche sous le sceau du secret il avait été un peu embêté. D'ailleurs, ça lui faisait penser...

    Et quand tu dis que tu t'occupes mieux d'elle que ce que j'aurai pu faire, t'as sûrement raison... Sauf que moi j'aurai pas fait la connerie de lui faire un gamin aussi vite...

C'était dit sur un ton neutre, l'air de rien, puisque pour lui ce n'était pas grand chose, juste une constatation. S'il avait été à la place de Basil, il se serait envoyé en l'air avec elle, ça oui! mais en faisait bien attention qu'elle ne se mette pas à enfler avant de faire sortir un affreux monstre braillard de son ventre. Il ne voulait pas d'enfant, et comprenait à peine comment d'autres pouvaient en avoir envie. Venant de Parfaite ça l'étonnait particulièrement, et c'était aussi une des raisons qui faisaient qu'il voulait aller la voir. Deux trucs, soit elle avait vraiment envie de fonder une famille et se lançait à l'aventure avec Basil, ce qu'il trouvait idiot, soit c'était juste un accident qui ne se serait pas si mal fini tout compte fait. Ou alors il y avait une troisième possibilité, que Basil lui ait forcé la main, mais même si elle lui avait semblé amoureuse ça paraissait un peu gros comme histoire. Bah, il éclaircirait tout ça directement avec elle quand il irait la voir... Dans tous les cas, et pour ne pas vexer le jeune anglais plus qu'il ne le fallait, il avait rajouté ce "aussi vite" à la fin de sa phrase. Ça changeait pas grand chose, mais puisqu'il le sentait déjà un peu borderline et qu'il n'était pas au courant de toute l'affaire, il avait préféré jouer la prudence en enjolivant un peu.
Le serveur revint alors au niveau de leur table et y posa leurs boissons. Petite bouteille de jus d'orange avec un verre assorti pour Aaron, et gobelet fumant de café pour Basil.

    Merci.

Il ouvrit la petite bouteille et s'en versa un peu, s'arrêtant presque aussitôt en réalisant qu'il avait oublié de la secouer pour en mélanger la pulpe. Il soupira, trouvant l'erreur tellement bête alors qu'il avait l'habitude d'en boire, c'était pas comme si c'était la première fois! En fait, cette histoire de bébé le contrariait plus qu'il aurait voulu le faire croire. Il ne comprenait tellement pas ce qui avait pu se passer qu'au lieu de penser aux choses essentielles il se prenait le tête à essayer d'éclaircir les faits. Mais plus il y pensait, moins il comprenait. Il y avait vraiment un truc qui manquait, et il ne voyait pas quoi... Et il ne comprenait désespérément pas comment Parfaite avait pu en arriver au point où elle était désormais, puisque par moment il avait même du mal à reconnaitre son amie.
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Message(#) Sujet: Re: When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil EmptyMer 16 Juin 2010 - 21:48

Sortir avec Parfaite aurait bien du m'apprendre une chose, c'était que l'on ne devrait pas juger les gens avant de les connaitre. Le soir de notre rencontre, je l'avais tout de suite rangée dans une catégorie bien précise, et avec laquelle je ne voulais rien avoir à faire d'autre que de me tenir à distance. J'étais d'ailleurs bien décidé à rester sur mes positions quand je l'avais revue, me moquant gentiment de ce qu'elle s'amusait à être, estimant que si elle le faisait aussi explicitement j'avais bien le droit de le lui rappeler. Mademoiselle n'avait cependant pas apprécié, ce qui n'était pas étonnant en soi, et avait alors vu naître dans son esprit de petite fille pourrie-gâtée une idée pour me faire payer mes affronts. Pour elle, je devais payer. Elle n'avait pas vraiment de moyens de me faire chanter, alors elle s'y était prise autrement. Pas de chance, les choses ne s'étaient pas passées comme elle l'avait souhaité, même si désormais elle semblait être loin de le regretter. Elle ne m'avait pas fait tomber, elle ne m'avait pas jeté en pâture aux rumeurs les plus sordides, ni condamné à ce que son père pouvait faire de pire à ses opposants, au contraire. Après tout, elle s'apprêtait à m'épouser. Et après on allait me dire que quand on rencontrait la personne que l'on aimait, on savait tout de suite comment ça allait se finir... Entre ce que j'avais pensé comme fin probable le soir où elle m'avait abordé dans ce bar, et celle que l'on allait réellement avoir, il y avait une belle marge qui n'était pas pour me déplaire.
J'aurai donc du retenir la leçon. Le contact passait mal avec Aaron, j'avais du mal à le supporter ou même seulement à lui trouver un quelconque intérêt, et plutôt que de me dire que ça venait peut être seulement du fait que je ne le connaissais pas assez pour voir qui il était, je campais sur mes positions, décidé à ne rien y changer. Je faisais tout de même un effort, bien sûr, mais l'initiative ne venait pas de moi. Si Parfaite ne m'y avait pas poussé, j'aurai continué ma vie sans me soucier plus de lui puisqu'il n'avait rien à y faire, mais elle avait insisté. Comme quoi c'était un de ses amis, qu'elle n'en avait plus tant que ça vu que tous ou presque lui avaient tourné le dos quand elle avait commencé à changer et que de l'autre côté les gens avaient encore énormément d'à priori à son sujet... Des trucs que je savais très bien, dont j'avais conscience, alors je supportais Aaron. Il avait eu l'air de trouver ça malin de disparaitre de la surface d'Ocean Grove quelques semaines et je n'avais rien trouvé à en redire, étant même assez content de ne plus le retrouver assis dans mon salon quand je rentrais. Eviter la mauvaise surprise de sa présence après une trop longue journée était quelque chose de vraiment appréciable. Et si je ne l'avais jamais mis à la porte de ma propre initiative, ce n'était pas l'envie qui me manquait, juste le sourire de Parfaite quand elle parlait avec lui. Pour en honnête, il faisait partie de ces rares personnes que je ne supportais pas et qui me donnaient envie de tester la capacité de leur joli petit nez comme éventuel punching-ball. Qu'est-ce qu'Aaron avait bien pu faire pour que je me mette dans un état pareil à chaque fois qu'il se retrouvait à croiser ma route? Rien, mis à part être lui même. Son arrogance, sa fierté, son sens aigu de la connerie. L'ensemble peut être. C'était physique, comme une allergie, sauf que la désensibilisation ne marchait pas aussi bien que ce que certains -ou plutôt certaines- auraient pu l'espérer. J'essayais quand même, et cette boisson que je lui offrais en était la preuve. Ce n'était pas d'une extravagante générosité, mais ça restait un effort de ma part. Un jus d'orange, ça sera très bien. Merci. Son choix ne m'étonnait même pas, à croire que je commençais à le connaître. Quelle joie, vraiment... Et puis le silence s'installa entre nous, puisque apparemment on avait fait le tour de tout ce que l'on pouvait avoir à se dire, moi en tout cas je ne voyais pas quoi ajouter. Je ne tenais pas à me lancer dans de grandes discussions en sa compagnie, alors ça ne me dérangeait pas qu'on reste comme ça. A croire cependant qu'il n'avait pas le même genre de plans puisqu'il se lança. Je reviens sur le sujet mais m'en fait pas toute une crise... Tu diras à Patti que je passerai la voir à l'occasion. Je veux bien te croire quand tu me dis qu'elle va bien, mais j'ai envie d'aller la voir quand même, ça fait longtemps... Je hochai négligemment la tête. Oui bien sûr, qu'il aille la voir. Ça ne me plaisait pas trop de les savoir ensemble, mais leur interdire de se voir aurait quand même été particulièrement stupide, on était plus au Moyen Age et je ne tenais pas à la cloitrer ou que ce soit, quelle que soit la menace. Et puis je n'avais rien à craindre, je le savais. Même si, personnellement, la compagnie d'Aaron avait tendance à l'horripiler, ce n'était pas le cas de ma tendre alors qu'elle en profite. Ma réponse avait eu l'air de lui convenir en tout cas, et lui avait permis de prendre confiance. Comme quoi je savais qu'il ne fallait jamais baisser ma garde avec lui, j'en avais une nouvelle preuve... Et quand tu dis que tu t'occupes mieux d'elle que ce que j'aurai pu faire, t'as sûrement raison... Sauf que moi j'aurai pas fait la connerie de lui faire un gamin aussi vite... Là je manquai de m'étouffer. Pardon? Qu'est-ce qu'il venait de me sortir comme horreur encore? Et il le disait comme si de rien n'était en plus, comme si c'était banal... j'hallucinais, c'était pas possible autrement! Il se rendait compte de ce qu'il venait de me sortir ou même pas? Venant de lui j'en doutais, il avait du parler comme ça lui venait, sans réfléchir, mais même un abruti complet se serait pas permis un truc pareil. Ce qu'il aurait fait avec Parfaite regardait que lui, mais qu'il vienne pas se permettre de me juger, et surtout sur quelque chose qui le regardait aussi peu que les enfants que j'aurai avec elle. Personne en dehors de nous deux, en dehors de Parfaite et moi, n'avait quoi que ce soit à dire là dessus, et c'était quand même la moindre des choses!

FLASH BACK


- Alors? Comment elle allait aujourd'hui?
Deuxième jour du séjour à Londres de Basil, et comme la veille sa mère était venue le rejoindre sur le balcon en le voyant ôter le téléphone de son oreille. Il pleuvait un peu, une image de l'Angleterre telle qu'on se l'imagine, et le jeune homme lui sourit très légèrement.
- Ça avait l'air d'aller. Y'a eu mieux, mais elle est retournée à la fac et apparemment ça lui a fait du bien. Elle t'embrasse au fait.
Pénélope hocha la tête et s'appuya contre la balustrade.
- Je peux te poser une question?
- Hum? Bien sûr.
Elle tourna la tête vers lui, l'air un peu gênée.
- Tu le prends pas mal, mais si vous l'aviez su avant pour le bébé, qu'est-ce que vous auriez fait?
Il soupira en s'appuyant à son tour.
- J'en sais rien... Je pense qu'on l'aurait gardé même si c'était un peu de la folie de l'avoir si tôt... On en a un peu parlé, mais c'était...
Il laissa la fin de sa phrase en suspend, faisant un geste vague de la main. Elle s'approcha alors de lui de façon à ce qu'ils soient côte à côté sur le balcon, les yeux rivés sur les toits de la ville.
- Tu sais que ça m'a fait un choc quand j'ai réalisé que j'avais faillit devenir grand mère? Tu me diras, j'avais ton âge quand tu es né, mais ça m'a fait bizarre!
Il sourit en se tournant vers elle.
- T'es pas prête à ce qu'on t'appelle "mamie"?
Elle frissonna.
- Brrr, non! Arrête, j'ai pas 80ans non plus!
Il éclata de rire et passa son bras autour du cou de sa mère.
- Ben tu choisiras comment tu voudras qu'on t'appelle! Tu seras la seule grand-mère et le seul grand-parent, t'auras bien droit à quelques privilèges...
- C'est vrai que tu m'avais dit que tu côté de Parfaite... Enfin, j'espère que j'ai un peu de marge pour m'y préparer, vous avez pas mis le suivant en route j'espère?!
Il secoua la tête.
- Non, non, pas encore. On va déjà voir pour terminer nos études, qu'elle lance pour de bon sa carrière, et puis après on improvisera. On est pas pressé de toute façon.
- Ça vous a pas coupé l'envie d'en avoir en tout cas.
Il secoua une nouvelle fois la tête, souriant plus encore.
- Absolument pas. Je crois même que c'est l'inverse.
- Je vais essayer de me faire à l'idée alors, mais hors de question qu'on m'appelle "mémé", je te préviens! Je pourrai m'habituer à n'importe quoi, mais pas à "mémé"!
Penny fit une sorte de moue à la fin de sa phrase, comme pour montrer à quel point ce nom la dégoutait, et en voyant ça Basil éclata de rire.
- En fait, c'est surtout la façon dont on va t'appeler qui te déranges, pas le fait de devenir grand-mère!
- T'avais pas compris ça comme ça? Mais je suis contente moi si vous avez un bébé, très contente même, mais je veux pas qu'on me prenne pour une vieille...!
Il se retenait de rire, mais sa retenue se voyait très bien sur sa figure.
- Personne te prendra pour une vielle, t'as encore de longues années devant toi! Et c'est promis, on t'appellera comme tu le voudras. Je te l'ai dis, t'auras droit à certains privilèges...


FIN DU FLASH BACK


J'étais en train de bouillir intérieurement, en train de me répéter qu'il ne fallait pas que je rentre dans son jeu pour ne pas m'abaisser à son niveau, mais c'était pas évident. Aaron m'énervait déjà auparavant, et là il avait dépassé les limites. Qu'est-ce qui m'avait pris de me dire que je m'étais peut être trompé à son sujet? Il venait de me sortir ça, l'air de rien, et passait maintenant à autre chose. Le serveur se rapprocha de nous pour déposer sur la table nos commandes, et Aaron semblait très content. Merci. Il se gênait vraiment pas, c'était officiel. Je fis un signe de tête au serveur pour le remercier, incapable d'articuler le moindre mot, tandis que je fixais celui qui, en face de moi, commençait à siroter son jus d'orange avec une étonnante concentration. J'allais devoir prendre les choses en main.

    Va falloir que tu m'expliques là, qu'est-ce que tu veux? On est plus au lycée tu sais, à se vanter de trucs qui existent pas juste pour faire le malin devant les autres. Faut croire que tu t'en es pas rendu compte.

Il leva un œil vers moi, l'air de ne pas trop comprendre ce que je voulais dire. Il était fatigant, mais fatigant...

    Tu veux me faire croire que si t'avais été avec Parfaite ça se serait mieux passé qu'avec moi? Mais je m'en fous! C'est pas de toi qu'il est question...!

Non, c'était pas de lui qu'il était question, et je devais arrêter de m'exciter pour rien justement pour cette raison. Il ne comptait en rien dans l'histoire, il n'influençait rien et n'avait pas à s'en mêler. Il y avait quand même un point sur lequel il avait raison, mais ça ne me calmais pas d'avoir à l'admettre. J'essayais de me calmer, de me maitriser du mieux que je pouvais, mais ça devait quand même bien se voir que je n'étais pas en état de faire une démonstration d'attitude zen.

    Je le reconnais, pour le bébé c'était peut être un peu tôt. Mais si tu vas la voir, t'as pas intérêt à lui sortir ce genre de connerie, elle a pas à entendre toutes celles que tu peux avoir en tête.

Voilà, qu'il ne se fasse pas des idées. Qu'il aille voir Parfaite, ça ne me dérangeais pas, mais qu'il ne l'embête pas avec ses pseudos considérations et théories. Il pouvait penser ce qu'il voulait, je m'en foutais pas mal, mais qu'il aille pas les lui sortir. On avait réussi à aller au delà de cette fausse couche, à reconstruire de nouvelles bases, et savoir qu'il serait celui pourrait tout faire foirer me déplaisait au plus au point. Et puis, ça ne faisait pas de mal de répéter ce qui pouvait me paraitre évident, peut être que ça ne l'était pas pour lui.
Les choses mises au point, j'eus pourtant l'idée de donner un dernier coup, histoire de bien marquer les choses. Après tout, c'était à ça que servait un joker, non? Je pris donc mon crayon et me posai bien comme il faut sur le papier, affichant un sourire étrangement calme qui aurait probablement de quoi l'étonner. Pour le coup de grâce, l'effort n'était pas si dur.

    Ah oui, au fait, je l'épouse le 26 juin. Elle tenait à t'y inviter, même si je comprends pas pourquoi...
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When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil Vide
Message(#) Sujet: Re: When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil EmptySam 26 Juin 2010 - 22:44

Un jour, peu après qu'Aaron lui ait annoncé sa décision de retourner à Ocean Grove, son psy lui avait proposé un petit exercice: imaginer ce que les gens qu'il connaissait avaient pu devenir. Il avait un peu triché, ayant visité le profil de quelques uns d'entre eux sur Facebook à partir du compte qu'une infirmière -qu'elle lui avait très gracieusement prêté bien sûr- mais il n'avait pas trouvé grand chose niveau informations intéressantes. Il ne lui restait donc plus que toute l'étendue de son imagination pour faire des hypothèses; mais malheureusement, Aaron et l'imagination ça faisait plus que deux, aussi il n'était pas allé bien loin. Il voyait Dakie maqué -avec un mec, une nana, n'importe- et joueur pro dans une petite équipe du championnat, une belle voiture qui coûterait très cher qu'il conduirait lui même avec beaucoup d'attention en laissant l'auto radio à fond. Il aurait toujours une maison à OG, où il reviendrait entre deux saisons, et où sa mère collectionnerait les prix gagnés par ses restaurants. John aurait un boulot quelconque, peut être mannequin ou vendeur, maqué lui aussi avec une fille qui ne serait pas pour lui d'une façon ou d'une autre, englué dans une relation sans véritable solution. Lizzie aurait d'ailleurs largué depuis longtemps cet abruti de John ("désolé Doc, c'était plus fort que moi...") et aurait refait sa vie en passant d'un petit boulot à un autre, sans trop s'inquiéter de l'avenir tant qu'il lui resterait de quoi s'en rouler une et quelques canettes au frigo. Probablement qu'elle se serait trouvé un mec pour lui passer ses caprices et ses humeurs... Parfaite serait bien avancée sur la route de la célébrité, avec un film, un CD ou un show dont elle serait la vedette, avec une meute de jolies filles à ses pieds pour espérer être comme elle un jour. Elle aurait bien entendu des mannequins mâles à son bras et dans son lit, de ceux qu'on voit que dans les films mais qui seraient tous auprès d'elle. Et puis, peut être qu'elle aurait épousé quelqu'un, de riche bien sûr, peut être même un vieux qui aurait claqué depuis en lui léguant toute sa fortune. Le psy l'avait alors arrêté en lui demandant quelle place il pourrait avoir dans la vie de ses amis, et Aaron avait été surpris. Ça, il n'y avait pas réfléchi, et il avait du mal à se l'imaginer. Il avait eu pour mission d'y penser pour la séance suivante, mais il ne s'y était pas rendu, trop occupé à faire ses adieux à la charmante voisine qui avait emménagé quelques temps auparavant. Et bien entendu, il s'agissait de la dernière séance précédant son départ et il avait oublié cette demande du docteur Oliver.

Bien sûr, Aaron savait que ce qu'il venait de dire n'était pas vraiment ce qui pouvait être attendu dans ce type de discussion. Il comprenait que la situation ne devait pas être facile pour Basil et Parfaite, qu'ils devaient douter, se poser beaucoup de questions au sujet de leur avenir ensemble et que remettre sur la table l'éventualité d'une aventure avec la jeune fille n'était pas le meilleur choix. Mais tant pis, c'était dit et il assumait. Si le jeune anglais interprétait mal, c'était quand même pas sa faute! Va falloir que tu m'expliques là, qu'est-ce que tu veux? On est plus au lycée tu sais, à se vanter de trucs qui existent pas juste pour faire le malin devant les autres. Faut croire que tu t'en es pas rendu compte. Là, voilà, comme il l'aurait parié, il interprétait mal. Et une petite pique passage, histoire d'en rajouter une couche. Il connaissait les points sensibles d'Aaron et semblait ne pas hésiter à y avoir recours. Mais oui il savait que le lycée était fini, il s'en était rendu compte quand même! C'était d'ailleurs un peu bas comme remarque, presque comme si Aaron était un demeuré et il savait qu'il ne l'était pas! Il n'avait jamais été un très bon élève, tout juste moyen quand il s'y mettait sérieusement, mais même s'il avait redoublé deux fois (OK, la maternelle ça ne compte pas) il fallait pas le prendre pour un idiot pour autant. Juste qu'il se donnait à fond uniquement quand ça lui paraissait être pour de bonnes raisons, et le lycée et l'école de manière plus générale n'en avaient pas fait partie. Avec la carotte d'être viré de l'équipe s'il n'avait pas de meilleures notes ça s'était évidement arrangé, mais de justesse là encre. S'il n'y avait pas eu le basket, c'était évident que la fac n'aurait jamais voulu de lui, mais en l'occurrence on se l'était presque arraché. Ah, c'était le bon temps!
Tu veux me faire croire que si t'avais été avec Parfaite ça se serait mieux passé qu'avec moi? Mais je m'en fous! C'est pas de toi qu'il est question...! Aaron ricana légèrement en fin de phrase. pourquoi est-ce que Basil avait toujours autant besoin de rappeler que c'était avec lui que Parfaite sortait, et pas le contraire? Il le savait, c'était quand même un truc qu'il avait assimilé depuis le temps, pas besoin de revenir dessus toutes les cinq minutes... Et puis d'abord, il avait jamais dit que ça se serait mieux passé s'il avait été à sa place, juste autrement. Disons qu'il n'aurait pas fait les mêmes erreurs, même s'il en aurait sûrement trouvé d'autres à faire qui n'auraient pas franchement été plaisantes non plus. Inutile de se faire des illusions pour autant, il ne l'aurait pas trompé. Même s'il collectionnait les filles, il n'y en avait toujours qu'une à la fois, ce qui en un sens était logique: puisqu'il changeait de conquête plus que fréquemment, ses aventures avaient tendance à se suivre plutôt qu'à se chevaucher, l'une remplaçant la précédente, et ainsi de suite... Reste à savoir quel autre genre d'erreur il aurait pu faire, mais de sa part il n'y avait pas lieu de s'inquiéter, il aurait bien fini par trouver, même involontairement. Surtout involontairement.
Je le reconnais, pour le bébé c'était peut être un peu tôt. Mais si tu vas la voir, t'as pas intérêt à lui sortir ce genre de connerie, elle a pas à entendre toutes celles que tu peux avoir en tête. Hou, toujours autant sur la défensive le petit Lane, il devenait presque menaçant... Aaron leva les mains, comme s'il capitulait, avant de les baisser pour attraper sa petite bouteille de jus d'orange dont il se versa un verre, après l'avoir secouée évidement. Très bien, il n'en parlerait pas. Il ne parlerait même pas du bébé si elle n'abordait pas le sujet si c'était ce qu'il voulait. Et Aaron de plaindre les éventuels gamins que Basil pourrait avoir un jour, qui allaient probablement en baver avec un père comme lui. Y'avait quoi au dessus de "Papa-Poule"? Il le laissait donc se calmer, se doutant que quoi qu'il ajoute maintenant, ça serait forcément mal interprété. Par contre, il n'avait pas vu venir la suite. Ah oui, au fait, je l'épouse le 26 juin. Elle tenait à t'y inviter, même si je comprends pas pourquoi... Une chance qu'il ait entre temps posé son verre, sinon le Starbucks aurait été témoin d'une belle catastrophe.

FLASH BACK


Poussant l'assiette de cookies tout juste sortis du four vers son fils, Mme Waterson soupira.
- Pourquoi est-ce que tu l'embête à chaque fois? Elle gentille Juliet...
- Nan! Elle est comme les autres filles, et j'aime pas les filles!
Il enfourna un cookie, puis un autre. Du haut de ses huit ans, on pouvait dire qu'il savait ce qu'il voulait.
- Mon chéri, il ne faut pas dire ça. Enfin, tu es peut être un peu jeune pour le voir, mais d'ici quelques années tu les apprécieras...
- Ça m'étonnerait!
- Si, je t'assure. Et un jour, tu nous en présenteras une que tu aimeras tout particulièrement, tu l'épouseras et...
- Nan!
- Quoi "non"?
Il posa le cookie qu'il venait de prendre devant lui sur la table et croisa les bras en fixant sa mère, droit dans les yeux.
- J'épouserai pas de fille! Ça sert à rien! J'épouserai personne et encore moins une bête fille!
Voyant son air borné, sa mère sourit avant de se lever pour enlever l'assiette désormais vide.
- Tu auras le temps d'y penser, et de changer d'avis...


FIN DU FLASH BACK


Les années avaient passé, mais pas l'aversion d'Aaron à l'égard du mariage. De toute façon, en dehors de celui sportif, n'importe quelle forme d'engagement lui faisait horreur. Où était l'intérêt de se créer des contraintes, de lancer de longues procédures pour au final avoir à en relancer un autre -de divorce-, de se faire des promesses qui ne pourraient jamais être tenues d'amour éternel et d'autres trucs dégoulinant de mièvrerie? Et puis qu'est-ce que ça pouvait être restrictif! Une seule femme pour le restant de sa vie, y'avait encore des gens pour signer ce genre de contrats? Enfin, c'était bien le genre de truc qu'il voyait Basil en train de faire, persuadé surement que ça pourrait être très romantique; mais c'était surtout très con!

    Wahou, et moi qui trouvais que t'avais fait fort avec le coup du bébé, t'as réussi à faire encore mieux! Félicitation pour la corde que tu te mets tout seul autour du cou!

Sifflement admiratif pour accentuer l'effet s'il y avait encore besoin de le faire. Ça ne l'étonnait pas tant que ça en fait, pour Aaron c'était évident qu'il avait fait sa demande en désespoir de cause, pour faire oublier la fausse couche et tout le reste, essayer de se rassurer ou de sauver ce qui pouvait encore rester de son couple. D'ailleurs, vu la façon dont il venait de le lui annoncer, y'avait pas trop de doutes sur le fait que c'était bel et bien pour le tenir à distance. Sauf qu'Aaron était d'humeur joueuse, plus encore que d'habitude...

    26 juin tu dis? OK, je retiens, je serais là. Je voudrais pas rater la future Mme Lane s'avancer vers... vers quoi? Le meilleur ou le pire à ton avis? Moi j'sais pas...
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When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil Vide
Message(#) Sujet: Re: When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil EmptyMar 6 Juil 2010 - 21:14

Trois règles importantes pour ma vie en communauté: 1. éviter les foules ; 2. éviter tout ce qui est inutile ; 3. éviter de tout prendre trop à cœur.
Nota Bene: ajouter une quatrième règle: 4. éviter Aaron Waterson.

Pour être honnête, je n'aurai pas été vexé si j'avais vu, un petit quart d'heure plus tôt, Aaron passer au loin sans me prêter la moindre attention. Grand bien lui fasse de m'ignorer, ou juste de ne pas me remarquer. Il faisait partie de ces personnes pour qui ça m'était égal, et pour qui ça m'arrangeait même assez. Mais voilà, si je le soupçonnais d'éprouvais la même chose à mon sujet, il lui était venu l'idée qu'il pouvait peut être venir discuter un peu avec moi. Il se serait contenté de ça que je n'aurai rien eu à redire, mais il s'était lancé la tête la première dans les quelques sujets qui présentaient le plus de risques entre nous. Passe le fait qu'il veuille des nouvelles de Parfaite, qu'il n'approuve pas le rythme auquel les choses allaient entre nous, mais qu'il ne s'amuse pas à y faire de commentaires. Je venais de le lui dire, ça ne le regardait pas. Ce n'était pas lui qui était en jeu dans l'histoire, juste Parfaite et moi, juste ma future épouse et moi, et il n'avait pas son mot à dire. Qu'il aille tout raconter à son psy si ça pouvait lui faire plaisir, mais je ne voulais rien en entendre. Moins j'en savais, mieux je me porterai... et lui aussi accessoirement.
Wahou, et moi qui trouvais que t'avais fait fort avec le coup du bébé, t'as réussi à faire encore mieux! Félicitation pour la corde que tu te mets tout seul autour du cou! Quel idiot... Non, vraiment... Ce genre de réponse, et puis le sifflement qui allait avec, c'était tellement prévisible, et tellement bas. En même temps, je n'en attendais pas moins de lui. Il avait quand même l'air surpris, comme s'il ne s'était pas attendu à ce genre d'annonce, et je n'étais pas peu fière de le lui avoir balancé à la figure. Après tout, le mariage c'était aussi ça, avoir la possibilité de montrer au monde entier qui a gagné et qui a perdu, et de se faire le plaisir de le clamer à tous ceux qui pouvaient avoir besoin de se l'entendre dire. Et Aaron en faisait évidement partie. Je savais que je n'avais plus à m'inquiéter, je le savais depuis bien longtemps, mais il restait toujours en moi un petit quelque chose qui faisait que j'avais besoin de m'en assurer, ou plutôt de m'en convaincre. Parfaite ne me tromperait pas, enfin je ne pensais pas qu'elle puisse le faire, et mon problème ce n'était pas elle mais plutôt ceux qui pouvaient lui tourner autour. Je savais qu'elle aimait plaire, que c'était comme un jeu pour elle, surtout quand ça rentrait en compte dans sa carrière, mais je n'arrivais pas à m'y habituer. Voir un mec se retourner à son passage, un autre l'aborder dans un lieu quelconque juste parce que l'on était tous les deux concentrés sur nos propres affaires et que l'on ne pouvait pas deviner que l'on était ensemble, de petits trucs qui ne voulaient strictement rien dire mais qui me soulevaient le cœur. Elle, elle les prenait à la rigolade, flattée d'avoir du succès et mettant très vite les choses au clair, avant que l'on ne puisse trop se faire d'idées à son sujet ou que mes nerfs lâchent. Je me doutais bien que l'épouser ne changerait pas trop les choses de ce point de vue là, lui passer une bague au doigt n'allait pas la rendre repoussante pour le restant de la gente masculine, mais en tant que preuve d'amour c'était quand même pas mal. Car voilà, si elle m'avait demandé en mariage ce n'était pour régulariser aux yeux de Dieu et du restant de la communauté une situation qui avait besoin de l'être, mais pour créer un lieu plus qu'émotionnel entre nous, comme une preuve supplémentaire de ce que nous savions déjà. Et ça, ça me plaisait plutôt bien.
26 juin tu dis? OK, je retiens, je serais là. Je voudrais pas rater la future Mme Lane s'avancer vers... vers quoi? Le meilleur ou le pire à ton avis? Moi j'sais pas... Et là, la réaction brusque, instinctive, de ma main en train de s'abattre sur la table avec un bruit métallique au contact d'une de mes bagues avec la surface du mobilier. La douleur, aussitôt, irradiant au creux de ma paume. Enfoiré.
Respirer, reprendre maitrise de moi-même, ne pas rentrer dans son petit jeu. Il s'amusait à me provoquer et je ne devais pas lui faire ce plaisir, ça serait trop beau pour lui. Alors faire quoi, serrer ce même poing avant de le déplier en le soulevant pour le rabattre vers moi, serrer les dents pour ne pas dire une connerie susceptible de l'inciter à continuer. Ne pas prendre au sérieux ce n'est pour lui qu'une blague, un truc douteux qu'il me sort pour mieux me voir péter les plombs. Toujours à revenir sur les mêmes choses, sur Parfaite qui n'a rien à faire avec moi, cette impression d'auto-suffisance qu'il dégage pour montrer que toutes les filles pourraient être à ses pieds s'il le voulait... Ahah. Mais à part pour une histoire de baise, et encore, qui aurait envie de lui?
La main posée sur mon genoux, je ne le lâchais pas de yeux, avec une sorte de sourire hypocrite. Il voulait jouer au plus malin? On allait jouer au plus malin. C'était que de la provocation de sa part, bête, gratuite, et qui ne prendrait plus; pour preuve ce sourire que j'affichais. Je m'étais appuyé à nouveau contre le dossier de mon siège, bien calé je me sentais d'attaque. Pauvre petit Aaron qui devait penser qu'il allait m'aplatir avec ses remarques à la con.

    Le meilleur bien sûr, le pire elle l'a évité il y a quelques années...

A débilité, débilité et demi. C'était bas de ma part, mais en même temps pourquoi se casser la tête avec lui? A l'impressionner? Tu parles, j'avais pas envie de faire quoi que ce soit pour lui, ni pour l'écraser ni quoi que ce soit d'autre. Il devait se trouver drôle pour continuer à sortir connerie sur connerie, incapable de se rendre compte que ce n'était pas drôle du tout, juste lourd. Voilà, Aaron était lourd. J'avais même pas envie de préciser plus que ça ce que je voulais dire en parlant du "pire" que Parfaite avait évité, qu'il y mette ce qui lui faisait plaisir, lui-même ou le rôle de petite garce qu'elle jouait à merveille. Tiens, sûrement qu'ils faisaient un beau duo tous les deux, à jouer dans le vide et sur les apparences. Comme quoi certaines personnes sont capables d'évoluer, mais que ce n'est pas une chance offerte à tout le monde. Suivez mon regard...

    Bien sûr, si tu veux venir accompagné nous serons ravis d'accueillir ta cavalière. Si elle est prête à faire l'effort de te supporter toute une journée, je tiens à la féliciter personnellement...

Et hop, nouveau petit sourire hypocrite. C'était évident que les gens que nous invitions l'étaient avec leurs conjoints, et il allait de soi que si Aaron se trouvait une âme assez charitable pour tenir toute une journée en sa présence je tenais à la rencontrer. Ça ne pourrait pas être une mauvaise fille, juste un peu naïve ou trop gentille ou ayant quelques soucis psychologique... Non, ne pas être mauvais à l'avance. Qui sait, peut être que quelqu'un de doux et dévoué se pencherait un jour sur son cas, peut être que les fées existent et que l'on aurait tort d'être toujours si rationnels... Oui, croyons aux miracles, croyons en nos rêves et en un possible avenir pour les gens comment Aaron. Soyons bons, soyons généreux. OK, on va s'arrêter là quand même, la mièvrerie c'est jamais bon très longtemps. Et les contes de fées comme le reste c'est dans les livres qu'ils sont les meilleurs, extirpés de leur petit monde clos ils virent généralement à la tragédie. Pleurons nos rêves oublis, pleurons nos rêves abandonnés, et tout ce sur quoi l'expérience de la vie nous fait faire une croix.

FLASH BACK

Basil tourna doucement la clé dans la serrure, le plus silencieusement possible, mais en ouvrant la porte il vit sa mère assise sur le rebord du canapé, l'air fatigué et les yeux rivés sur lui.
- Désolé...
- Assieds-toi.
Il referma la porte et s'assit en face d'elle, tête baissée vers le sol. Elle soupira avant de se lancer.
- Écoute... J'ai jamais rien dit sur le fait que tu sortes le soir, que tu ne rentres pas pour dormir ou pour n'importe quoi d'autre, parce qu'à chaque fois tu m'avais prévenue, et que je savais à quoi m'en tenir.
- Je...
- Non attends. Je comprends que tu passes du temps avec lui, que tu ne penses pas à moi dans ces moments là et c'est bien normal, et ça je te le reprocherai jamais. Ce que j'ai pas aimé, c'est que tu partes hier soir, à... je sais pas quelle heure il était... en me lançant un vague "Je vais chez Linwood, je sais pas quand je rentre" et que tu débarque ce matin, comme si de rien n'était. Je sais que tu étais avec lui, mais tu vois j'ai pas dormi de la nuit parce que pour la première fois je me suis inquiétée. A tord, puisque tu es là, et apparemment t'as fait nuit blanche toi aussi...
Il inspira une grosse bouffée d'air, et sans relever la tête murmura d'une petite voix.
- Ça se reproduira plus, t'en fais pas.
Elle le regarda quelques instants, rabattant la bretelle de sa chemise de nuit qui lui tombait sur l'épaule, et soupira.
- Je sais que t'es un adulte maintenant, et même avant je t'ai jamais demandé de rester cloitré ici, mais parce qu'on vit ensemble on est obligé d'avoir des règles de ce genre. Après c'est à toi de voir ce que tu fais... Moi je peux pas t'interdire de le voir, ça serait idiot de le faire de toute façon, hein?
Elle sourit légèrement, essayant de faire baisser la tension qui avait envahi la pièce, mais quand Basil releva la tête elle comprit que ça n'avait pas marché pour une raison qui lui était indépendante.
- T'auras pas à le faire, je viens de rompre.
Ses yeux s'ouvrirent en grand sous le coup de la nouvelle, et elle se leva pour s'assoir à côté de son fils.
- Quoi? Pourquoi?
- Pourquoi? T'es sérieuse là? Ça fait des mois que je me demande ce que je fais encore avec lui...
- Oh Basil...
Elle se pencha vers lui et le prit dans ses bras. Elle aurait menti en disant qu'elle ne s'était pas rendue compte que les choses n'étaient plus au beau fixe entre son fils et son copain, et d'un coup, toute l'angoisse de cette nuit blanche s'était envolée, n'en restait plus que la compassion. Cela faisait presque deux ans qu'il lui avait annoncé sortir avec le fameux Linwood, et elle était presque fière qu'il ait réussi ce qu'elle avait toujours échoué: vivre une longue relation. Quoi que l'aboutissement était le même chez les deux Lane, ça se finissait toujours sur une séparation.


FIN DU FLASH BACK


Voilà, je ne m'en étais pas trop mal sorti à ce qu'il me semblait. J'aurai pu faire mieux, bien entendu, mais j'avais néanmoins l'impression d'avoir échappé au pire. Je ne m'étais pas laissé allé, j'étais resté maitre de moi-même... et sans vouloir passer pour prétentieux j'étais assez fier de moi.
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Message(#) Sujet: Re: When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil EmptyMar 13 Juil 2010 - 23:15


Aaron aimait l'imprévu, le surprenant, que ça le prenne aux tripes et le secoue complètement. Enfin, ça c'était avant l'accident, une dose suffisante pour le restant de ses jours. Il n'avait pas vu venir le coup, ni la voiture partir, spectateur impuissant du drame à venir. Les cris à l'arrière, et le regard de Dakota qui oscillait nerveusement entre lui et ce qu'il y avait devant eux. Le ravin. Le coma. Les années gâchées. Mauvaise surprise, ça l'en avait vacciné. Une des participantes de son cours de rééducation l'avait un jour abordé en lui demandant s'il voulait participer au cadeau qu'ils offriraient à un certain Jeff à sa fête surprise pour maquer la fin de ses séances. Il avait accepté, demandant au passage si c'était courant ce genre de petites sauteries, et elle avait hésité. Vu qu'il devait lui même en terminer un mois plus tard il avait compris et avait été très clair: ils n'avaient pas intérêt à faire quoi que ce soit quand ça serait son tour, ou alors il partait sur le champs; et même mieux si elle lui promettait pas là, maintenant, qu'ils ne le feraient pas, il ne se pointerait pas à la dernière. La fille avait un peu bredouillé quelques explications, essayant d'arranger les choses, mais il s'était montré inflexible et elle avait capitulé. En le prévenant sur le principe ce n'était plus trop une surprise, mais le fait de fêter la fin de son combat contre ses muscles endormis ne l'enchantait pas vraiment alors il s'en était servi d'excuse. Quelle chance que ce soit la petite gamine du groupe qui lui en ait parlé, c'était de loin la plus facile à convaincre...
Les surprises, c'était donc pas son truc, ou plutôt l'inattendu n'était pas son truc. Découvrir que la route qu'il prend tous les matins pour son jogging est exceptionnellement fermée pour cause de travaux, que la fille avec qui il vient de passer la nuit n'est pas si terrible au réveil avec sa tartine de maquillage en moins, que Bob l'éponge est considéré comme une icône gay alors qu'il n'y a pas plus viril qu'une véritable amitié entre deux mecs. Au cas où il y aurait besoin de le préciser, c'était donc plutôt les mauvaises surprises qui le gênaient; comme tout le monde sûrement sauf que pour Aaron le processus était plus vicieux. L'innattendu lui déplait? Passé le choc, il retrouve très vite ses vieux réflexes.
L'annonce de ce mariage l'avait plutôt bien sonné. Quand Dakota lui avait annoncé pour le bébé, il avait déjà eu un peu de mal pour se convaincre que c'était bien de "sa Patti" qu'on parlait. Elle avait un mec après tout, c'était le genre de truc qui devait bien arriver de temps en temps même à ceux qui prenaient leurs précautions. Il avait donc très vite mis cette grossesse sur le compte de la faute à pas de chance, et puis voilà. En revanche, un mariage c'était volontaire, ou sinon y'avait un sérieux problème dans le couple. Comment est-ce que Parfaite pouvait avoir envie de se marier, surtout à son âge?! A 40ans, quand on commence à prendre le pli et le besoin de se stabiliser pourquoi pas, mais pas au sien, quand on a encore toute la vie devant soi mais pas la capacité de se rendre compte que ce qu'on va faire est une connerie. Elle était peut être précoce pour certaines choses de la vie, mais là elle se gourait, et sérieusement!
Le meilleur bien sûr, le pire elle l'a évité il y a quelques années... Ah, trop drôle. Aaron sourit en réponse à Basil qui avait l'air de bien s'amuser tout à coup. L'espace d'un instant il avait cru qu'il allait se recevoir son poing dans la figure, mais il s'était repris. La table avait quand même fait un drôle de bruit quand la main de l'anglais s'y était aplatie, mais fallait croire que ce n'était qu'un numéro de plus de sa part. Ça confirmait ce qu'il avait toujours soupçonné, que Basil était peut être fort pour coller des mots les uns à côté des autres, mais qu'il avait une jolie trouille quand il fallait faire de même dans la vie et se comporter comme un homme. Franchement, demander sa copine en mariage après une fausse couche c'était pas une preuve de lâcheté? Pour Aaron, c'était opter pour la sécurité et le confort immédiat, sans penser au gâchis que ça allait être. Rien de bien nouveau quoi, il avait senti dès qu'il l'avait rencontré qu'il vivait dans une sorte de petite bulle où il n'acceptait de voir que ce qui pouvait l'arranger...

FLASH BACK


Après avoir serré la main de Basil, Aaron se rassit et croisa les jambes tout en reprenant son verre en main.
- Alors, c'est toi qui as tiré le gros lot?
- Quoi?
Basil se retourna, fermant la fermeture éclair de son sac d'un geste un peu brusque, tentant de pas avoir l'air trop décontenancé.
- Ben oui, c'est toi qui sors avec Parfaite, c'est toi qui a tiré le gros lot...
- Ah... oui, on peut dire ça... T'es un ancien ami à elle alors?
Il s'assit à son tour, pas très enthousiaste face à la métaphore qu'Aaron avait employée mais faisant comme si ce n'était pas le cas.
- Ouais, on s'est connu au lycée. Elle était pompom girl, j'étais capitaine de l'équipe de basket... bon je vais pas te faire un dessin non plus.
- Non, ça ira.
Sourire poli et forcé de Basil qui prenait mentalement note du fait qu'Aaron était un ex de Parfaite. C'était toujours bon à savoir même si ça ne lui plaisait pas trop.
- C'est une fille bien Patti. Je l'avais pas vu depuis longtemps et ça m'avait manqué, je suis content de la revoir. Mais qu'est-ce qu'elle a changé, t'y es pas allé de main morte!
- C'est pas moi qui l'aie changée, elle a fait tout le boulot toute seule../
- C'est pas ce qu'elle dit. Apparemment elle l'a fait pour toi.
Basil baissa la tête, un peu gêné d'avoir à parler de ça avec un inconnu, et qui plus est un ex de sa chérie. Il laissa passer un léger silence puis se redressa.
- Alors on va dire qu'on l'a fait à deux.
- Basil, t'es rentré!
Et les deux hommes tournèrent en même temps la tête vers Parfaite qui faisait son retour parmi eux. Souriante, elle posa son téléphone sur la table et s'assit à côté de son copain après lui avoir volé un baiser.
- Voilà tu l'as vu! Basil Lane, mon colocataire et un peu plus...
- J'ai vu. Pas sûr que je l'aurai deviné par contre...
Elle éclata de rire et attrapa la main de son amoureux dans la sienne.
- T'exagères Aaron!


FIN DU FLASH BACK


Bien sûr, si tu veux venir accompagné nous serons ravis d'accueillir ta cavalière. Si elle est prête à faire l'effort de te supporter toute une journée, je tiens à la féliciter personnellement... Là ça devenait vraiment lassant, Aaron ne trouvait même plus ça drôle... Qu'il ait des problèmes de confiance en lui ça se comprenait, qu'il ait peur qu'on lui pique sa chérie ou qu'elle parte d'elle même à la rigueur aussi, mais qu'il arrête d'être aussi lourd pour rappeler que oui, Parfaite est avec lui, et que oui, c'est lui qu'elle aime. Ils pouvaient pas vivre constamment collés l'un à l'autre, alors ça allait devoir lui rentrer dans la tête qu'il fallait faire un minimum confiance aux gens autour de lui, et puis à elle en particulier. Elle était toujours aussi jolie, et elle devait continuer à tourner pas mal de têtes, mais ça faisait partie du jeu. S'il sortait avec une mocheté complète il aurait pas autant de problèmes, mais avec Parfaite il fallait assurer et sur tous les plans. Pas juste faire acte de présence de temps en temps, se dire que ça passera quand même et au pire avec un petit cadeau pour se faire pardonner, mais lui montrer que la vie avec elle c'est pas comme avec n'importe qui. C'était l'impression qu'il avait eue en sortant avec elle, que malgré les mecs qu'elle enchainait elle restait une fille pleine de rêves et d'idéaux en attente. Venant de la plupart des autres, il aurait trouvé ça ridicule, mais chez elle... Chez elle c'était différent, il laissait passer les choses plus facilement.

    Cavalier t'acceptes aussi j'imagine, je vais pas me mettre en robe ou en faire mettre une à Dakie juste pour te faire plaisir...

La phrase achevée, il reprit son verre en main et le vida d'un trait, satisfait de son petit effet. C'était pas très malin, il savait qu'il aurait pu faire mieux, mais connaissant Basil il se doutait que ça allait déjà le faire cogiter et même douter. Quoi, Aaron le super séducteur avec un mec, il aurait viré de bord?! Et puis Dakie, peut être qu'il ne savait pas de qui il s'agissait, et dans ce cas ça serait même encore plus drôle puisqu'il savait qu'ils se connaissaient tous les deux. Ce n'était donc pas du grand "Aaron Waterson" qu'il venait de faire, mais il en était déjà assez fier. Et puis, ce pauvre petit Basil avec ses révélations pseudo-fracassantes n'avait pas le monopole du genre, lui aussi pouvait s'amuser à lui en sortir...
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When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil Vide
Message(#) Sujet: Re: When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil EmptySam 17 Juil 2010 - 23:19

Je réalisai tout à coup que ce mariage dont je parlais à Aaron se passerait dans très exactement deux mois jour pour jour, chose à laquelle j'avais déjà pensé plusieurs fois depuis mon réveil mais sans m'y attarder plus que ça, et d'un coup ça me sautait aux yeux. Deux mois encore, mais plus que deux mois. Peu de gens avaient été mis au courant pour l'instant, et à chaque fois avec pour consigne de ne pas l'ébruiter -même si ce n'était pas secret, nous préférions faire l'annonce nous même aux concernés, les cancans et autres rumeurs ayant de toute façon toujours assez de temps pour se développer. Parfaite s'était évidement chargée de le dire à Tyler, qui était apparemment déjà dans la confidence du projet, dès qu'elle avait eu un petit moment seule avec son portable, les autres l'ayant aidée dans cette réalisation ayant attendu le lendemain. Pareil pour ma mère et Brad & Liv qui, décalage horaire oblige, avaient eu en plus l'exclusivité de la date qui avait été fixée tandis qu'ils dormaient ou travaillaient tranquillement de l'autre côté de l'océan. Tout était allé très vite, je devais bien le reconnaitre, mais puisqu'on était tous les deux sûrs de vouloir le faire il n'y avait pas vraiment de raison d'attendre. A la rigueur si nous avions eu l'ambition démesurée de faire la cérémonie du siècle, mais même sans en discuter pendant des heures on s'était rapidement accordés à faire quelque chose de simple. Elle savait mon rejet de tout ce qui est inutilement ostentatoire et des déballages luxueux, alors puisque la seule chose que nous voulions c'était nous-même...
Comme à chaque fois entre nous, les choses s'étaient passées très vite, ça aurait été stupide de défendre le contraire. Après tout, on était ensemble "que" depuis un an et demi... Et même temps, il nous avait suffit de quelques mois pour passer d'une relation à couteux très tirés à une amitié profonde et sincère (si si, rien que ça), glissant ensuite peu à peu vers des sentiments plus tendres encore... Je comprenais tout à fait que l'on se soit étonné à nous voir arriver ensemble à la fac par un beau lundi matin, nous embrassant avant d'aller rejoindre nos cours respectifs, puisque moi le premier je n'avais pas très bien compris ce qui m'arrivait quand elle m'avait avouer m'aimer... L'effet de surprise était ainsi l'un des traits de son caractère qui la définissait le mieux, et si j'avais parfois un peu de mal à m'y faire, je considérais aussi ça comme l'une de ses plus grandes qualités. Non pas que les autres soient négligeables, mais je savais qu'à ses côtés même la plus ennuyeuse des routines serait agréable. Et pour continuer dans notre chronologie, à quatre mois de relation je luis présentais famille et amis londoniens à l'occasion de l'anoblissement par la Reine de ma mère; tandis qu'à notre retour les événements nous avaient conduit à peu à peu emménager ensemble, inconsciemment au départ puis en ne trouvant aucun désir d'y remédier chez l'un comme chez l'autre. Et à la suite il y avait la vie, du temps et des jours qui passaient avec une certitude constante, du bon comme du moins bon mais toujours à deux pour l'affronter. Et puis, à mon retour d'Angleterre, une grande décision de prise. Allez, plus que deux mois avant d'embrasser un nouveau cycle dans mon existence, peut être le surprenant de tous, et en très bonne compagnie.

La présence d'Aaron à notre mariage était une concession. Elle acceptait Lyann, j'acceptais l'autre débile. Et puisqu'elle n'avait pas montré plus de difficulté avec Bhryséis... Mais les choses étaient quand même un peu différentes entre mes deux invitées à "possibles problèmes". La présence de mon ex était logiquement indésirable même si elle était depuis devenue l'une de mes amies les plus chères -ce que Parfaite ignorait-, et c'était avec un peu d'anxiété que j'avais abordé le sujet. Mais ma chérie s'était montrée très compréhensive, et même conciliante, m'expliquant qu'elles s'étaient toutes les deux vues durant mon absence et qu'elles avaient tout mis au clair entre elles. Malgré la curiosité qui me rongeait, je m'étais abstenu de demander par quel miracle est-ce qu'un truc pareil avait pu se produire, me doutant qu'il y avait certaines choses qu'il était par nature préférable de ne pas trop agiter. Quant à Bhryséis, c'était le fait de me voir si proche d'une autre qu'elle qui titillait ma chère et tendre, mais là encore elle m'avait répondu qu'elle ne voyait aucun inconvénient à ce qu'elle soit là avec un léger sourire, et j'avais là aussi compris qu'il valait mieux ne pas poser de question supplémentaire. Sans nous faire de secrets, on était tous les deux conscients de certaines zones d'ombre dans la vie de l'autre, rien de très gênant mais qui permettait de nous assurer à la fois une intimité susceptible de nous préserver et de quoi renouveler tout l'attrait que l'on se trouvait mutuellement. La liste de mes invités était donc établie, et j'en était satisfait; les gens que j'appréciais le plus seraient présents et c'était tout ce qui comptait à mes yeux. Et puis le tour des siens était arrivé, et j'avais compris pourquoi elle avait grimacé sur deux des miens. Elle avait commencé par le plus délicat d'entre tous, Aaron, et enchaîné avec un autre qui ne faisait pas vraiment partie non plus de ceux en qui j'avais une entière confiance, Caleb. Dans les deux cas pourtant je m'étais plié à ses désirs, acceptant plus pour lui faire plaisir et montrer que moi aussi je pouvais faire un effort que par conviction de vouloir les trouver auprès de moi ce jour là. Enfin, Caleb je ne le connaissais pas donc il ne me dérangeait pas vraiment, j'avais même plutôt envie de voir en chair et en os celui qui avait amené Parfaite à se comporter comme elle l'avait fait pendant si longtemps; le problème restait encore et toujours Aaron. Encore et toujours, c'était le cas de le dire.
Cavalier t'acceptes aussi j'imagine, je vais pas me mettre en robe ou en faire mettre une à Dakie juste pour te faire plaisir... J'avais baissé la tête l'instant précédent, ayant senti mon portable vibrer dans mon sac, et m'étais penché pour le récupéré. Et je venais à peine de le prendre en main quand j'entendis la nouvelle connerie qu'Aaron venait de trouver, ce qui me fit relever la tête dans un mouvement un peu brusque. Il avait l'air sérieux, calme comme souvent, sûr de lui comme toujours. Bon, qu'est-ce que c'était encore que cette histoire. Un cavalier? Parce qu'il allait me faire croire qu'il était gay maintenant? Que toutes les filles qu'il s'envoyait c'était juste une couverture pour ne pas assumer, ou parce qu'il se cherchait? Non là vraiment ça devenait au mieux ridicule, au pire pathétique. Et puis d'abord c'était qui ce "Dakie"? Qu'il s'invite une fille s'il voulait, mais hors de question qu'il amène d'autres tarés dans son genre! Je lui fis donc un joli sourire serein, comme si ce qu'il venait de me dire ne me choquait pas, ce qui était à moitié vrai. Après tout, le nombre de mec n'assumant pas le fait d'être gay était beaucoup plus important que ce que l'on voulait bien le croire, et c'était bien regrettable d'ailleurs, alors pourquoi est-ce qu'il n'aurait pas été touché lui aussi.

    Bien sûr. Même un escargot, une girafe ou un ornithorynque si ça peut te faire plaisir... C'est quel genre ton "Dakie"?

Voilà, je me m'étais pas laissé démonter ni déstabiliser par son petit jeu, et j'en étais plutôt content. En rentrant quand je raconterai à Parfaite qui j'avais vu, j'allais pouvoir lui dire avec un beau sourire hypocrite qu'elle comprendrait comme tel que j'avais réussi à supporter Aaron sans excès ni violence. Qu'est-ce que la soirée serait belle...

FLASH BACK


- Et tu te rappelles de Tommy?
- Brad! Fais attention!
- Oups, pardon!
Abandonnant le souvenir qui lui était brusquement venu en mémoire de Tommy Kurtz, la terreur du lycée à qui Basil avait une fois explosé le nez sur le ring, Brad se leva prendre une éponge pour nettoyer la compote de son fils qu'il avait renversé sur la table.
- Bien sûr que je m'en rappelle! Comment tu veux que j'oublie un tordu pareil? Il a pleuré comme un gamin de dix ans quand il a compris qu'il avait perdu, et face à moi en plus! Je suis même pas sûr qu'il s'en soit remis...
Il éclata de rire, rapidement suivi par Brad qui ramenait un petit pot avec lui et reprit son fils sur ses genoux.
- Je te promet que la première fois que tu m'as dit que tu allais faire de la boxe, je t'ai tout de suite vu couvert de bleus et avec un dentier! Et j'sais pas comment tu t'es débrouillé pour y échapper toutes ces années...
L'intéressé haussa les épaules en reprenant un morceau de tarte.
- Je sais pas... Peut être parce que je prenais les choses avec un peu plus de sérieux que les autres...
Liv secoua la tête, l'air désespérée.
- T'avais envie de gagner et t'avais les heures d'entrainement derrière, ça a payé. Quand je venais te voir c'était pas drôle tu sais, je restais assise dans mon coin et j'attendais que ça passe.
Brad lui donna un léger coup de coude.
- Comme si ça te dérangeais de rester assise à le regarder frapper un punching-ball en petite tenue!
Basil et elle se tournèrent en même temps vers lui et répondirent d'une seule voix:
- J'étais pas en petite tenue!
- Je venais pas pour mâter!
Se rendant compte que leur réponse si rapide ne pouvait que paraître suspecte, ils éclatèrent de rire, ensemble une fois de plus.
- Bien sûr, je vous crois... Allez, fais "Ahhhh"...
Et les yeux rivés sur son papa, le petit Tom ouvrit en grand la bouche pour une nouvelle cuillère de compote, tandis que les trois grands le regardaient faire, de larges sourires sur leurs visages.


FIN DU FLASH BACK


Au fond c'était une bonne nouvelle, je pouvais supporter Aaron plus longtemps que je l'aurai cru. On était loin de devenir les meilleurs amis du monde, mais c'était quand même un bon début. De quoi me dire que l'avoir au mariage ne serait peut être pas la torture que je craignais... "Torture" était quand même un peu fort comme terme, disons plutôt que l'avoir toute une demi-journée auprès de moi ne serait pas si difficile que j'aurai pu le penser. Comme quoi il ne fallait jamais désespérer, même le pire peut avoir de bons côté. Enfin, en cherchant bien.
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When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil Vide
Message(#) Sujet: Re: When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil EmptyDim 25 Juil 2010 - 23:40

    La question de savoir pourquoi est-ce qu'il était tombé amoureux de Dakota avait toujours un peu perturbé Aaron depuis le moment où il avait eu sa révélation. Les mecs ne l'attiraient pas, et voir deux types ensemble lui avait toujours paru contre nature. Il n'était pas homophobe et n'allait pas faire un scandale à la vue d'un couple gay dans la rue, mais ça faisait partie de ces choses qui lui apparaissaient incompréhensibles et bien trop lointaines pour qu'il y pense plus que ça. En fait, il n'y pensait pas tout court. Il y avait plein de choses importantes sur terre, alors pourquoi se compliquer la vie avec des trucs qui n'en valent pas la peine? Il avançait toujours à l'instinct, au grès de ses désirs et de ses envies, et comprendre comment des gens pouvaient être homosexuels ne l'intéressait absolument pas. Le sujet l'avait pourtant un peut titillé le jour où il avait compris que Dakota n'agissait pas tout à fait normalement avec John. Bon, c'était pas super flagrant, mais vu tout le temps qu'ils passaient ensemble ça ne pouvait pas échapper à Aaron. Il était de toute façon tout le temps aux aguets, surveillant le point faible de tout le monde et attendant le moment où ça déraperait. Pour ses amis, c'était une habitude fatigante, mais ils supportaient comme ils le pouvaient, Dakota en en râlant, John en le laissant dire pour mieux le rabaisser plus tard et Lizzie en lui sautant à la gorge à la moindre occasion de le faire. Pour les autres personnes qui le croisaient c'était un peu plus compliqué, et si ça lui avait causé quelques problèmes la plupart du temps les gens s'en foutaient. Pas qu'on parle d'eux dans leur dos ou qu'on se moque de leurs faiblesses, mais ils savaient qu'avec Aaron ça se servirait à rien. Et puis, à voix basse, il se disait qu'il était pas très malin et que c'était pas sa faute. La rumeur était d'ailleurs persistante, comme quoi il était "léger" et qu'on le gardait uniquement parce qu'il était vraiment doué au basket, même si elle n'avait rien de fondé: c'était juste une question de motivation, et en dehors de ses parents et des trois autres personne n'avait idée des raisons qui le faisait agir ou non dans une situation. En fin de compte, une fois qu'on avait compris le truc avec lui il était facilement manipulable, le problème étant qu'il avait une forte tendance à faire ce qui lui chantait, et le résultat n'était jamais garanti. Probablement que son entraineur ne se remettra jamais du jour où il l'avait planté en plein match, prétextant une histoire sans aucune logique, et où l'équipe avait lamentablement perdu après avoir vu son capitaine les abandonner, chose à laquelle il ne s'attendait absolument pas... Aux yeux du jeune homme, tout ce qu'il faisait était pourtant logique, et tant pis si les autres ne s'en rendaient pas compte. La seule chose avec laquelle il avait eu du mal était donc ces sentiments pour Dakota qui étaient apparus du jour au lendemain, ou presque. Il ne se souvenait plus comment il s'en était rendu compte, comment ça lui avait pris, mais d'un coup ça lui avait semblé évident. Pourquoi Dakota? Pourquoi un mec? Quand on voyait le genre de filles qui l'intéressaient, il n'y avait d'ailleurs pas beaucoup de rapport... Il fallait qu'elles soient grandes, minces, bien roulées, les cheveux longs de préférence et ne pas porter trop de rouge à lèvres, détail qui avait beaucoup d'importance à ses yeux. En comparaison, Dakota ne faisait pas vraiment le poids. Sa tentative de s'éloigner de son ami ne lui avait pas apporté de réponse à ce qui pouvait lui plaire en lui, aussi il était retourné, comme si de rien n'était. Le principal intéressé n'avait pas compris ce qui s'était passé, et il venait seulement d'en découvrir la raison, quand deux jours auparavant il lui avait tout dévoilé. Et dire que certains avaient évoqué la possibilité du couple Dakota/Aaron, toujours sur le ton de la moquerie mais quand même, s'ils savaient maintenant...

    FLASH BACK

    - Aaron... où tu vas?
    La voix se faisait caressante, tout comme la main sur le bras du jeune homme qui se relevait, même si l'alcool la rendait moins séduisane que ce qu'elle aurait voulu.
    - Je te l'ai dit, faut que j'aille voir Dakie.
    - Encore! Mais t'es déjà allé le voir tout à l'heure! Il te manque tant que ça Dakie?
    Elle ricana en vidant son verre et, l'air étonnée de ne plus rien en sentir couler le renversa pour voir ce qui pouvait bien se passer. La voyant faire, il soupira.
    - Arrête avec tes conneries, j'ai juste oublié de lui demander un truc pour tout à l'heure.
    - D'y demander quoi-ah?
    Elle venait de faire tomber son verre, et en voulant le ramasser s'était retrouvée nez à nez avec Aaron qui allait faire de même. Elle lui sourit alors en reprenant cette même voix mielleuse.
    - Tu veux pas rester avec moi plutôt... C'est la fête de fin d'année, on vient d'avoir nos diplomes, on pourrait aller dans ma voiture pour.. fêter ça...
    Il se releva rapidement pour se défaire de cette halaine alcoolisée qu'elle lui infligeait depuis un petit moment et se passa la main dans les cheveux.
    - T'es pas en état de fêter quoi que ce soit tu sais, ça serait pas drôle.
    Elle ricana en se relevant à son tour.
    - Parce qu'avec Wayhne ça sera plus drôle? Il te fait quoi de beau?
    - Ferme la Amber, tu me saoules!
    - Tu veux pas me dire? Oh je m'en fous! Pas parce que je t'ai proposé de venir à la fête avec moi qu'on est obligé de coucher ensemble! Je peux en trouver pleins d'autres de plus gentils que toi! Vas-y, va rejoindre Dakie, et amusez-vous bien dans sa voiture!
    Elle lui tourna le dos et partit en direction du gymnase où se déroulait la fête. Aaron de son côté partait à la recherche de Dakie, donnant des coups de pieds dans les cailloux sur son passage en se maudissant d'avoir choisi une fille si chiante pour l'accompagner, surtout qu'il n'avait même pas pu en profiter avec tous les verres qu'elle s'était enfilés.

    FIN DU FLASH BACK

    Bien sûr. Même un escargot, une girafe ou un ornithorynque si ça peut te faire plaisir... C'est quel genre ton "Dakie"? Ce qu'il était drôle ce Basil quand même, à chaque fois qu'il ouvrait la bouche c'était avec une blague, ou un truc bien débile à dire. Quel plaisir pour Parfaite, partager la vie d'un petit rigolo dans ce genre devait sûrement être une bénédiction! Elle qui avait toujours dit aimer les gens sérieux, mais pas trop quand même, elle avait trouvé la perle rare. Plus le temps passait, et plus Aaron avait du mal à comprendre pourquoi lui plus qu'un autre avait eu droit aux faveurs de sa Patti. Il n'était pas particulièrement beau par rapport à tous ceux avec qui elle était sortie avant, il n'était pas riche, n'avait pas un nom célèbre, avec un caractère banal et plutôt ennuyeux... Comme quoi l'amour rendait vraiment bien aveugle...
    Mais Aaron était un peu étonné de la question. Qu'est-ce que ça voulait dire ça, "c'est quel genre ton Dakie"? Comme si c'était son habitude de cotoyer des transexuels et autres bizarreries! Non non, très peu pour lui! Déjà que le fait de sortir avec un mec lui paraissait bizarre par moment, quand il y repenssait, fallait pas trop en demander et lui mettre sur le dos tout ce qui pouvait être imaginable dans une relation. Il n'avait jamais fait de truc trop extravaguant, restant toujours dans le plus pur classicisme, au détriment de ce que certains aimaient à penser... Mais il y avait aussi quelque chose qui l'étonnait chez Basil, c'était qu'il ne sache pas qui était Dakie. C'était quand même pas bien compliqué à comprendre, même tout le monde le savait à Ocean Grove de l'époque d'avant son coma. Alors soit le surnom avait disparu, soit l'anglais était pas très malin. Surtout qu'il lui semblait qu'ils se connaissaient tous les deux, alors s'il ne faisait pas le lien c'était vraiment bizarre. A moins qu'en son absence personne d'autre qu'Aaron ait appelé Dakota "Dakie". Le surnom lui plaisait pas, il avait oublié ce détail, alors peut être qu'en quatre ans plus personne ne l'avait appelé comme ça. Oui, ça devait être ça, mais les bonnes habitudes allaient devoir reprendre quand même.

      Je pense que tu connais suffisamment Wayhne pour pas que je réponde à la question.

    Voilà, c'était dit. Première fois qu'il disait à quelqu'un qu'il sortait avec Dakota, et ça avait rien de très difficile en fin de compte. Pour l'instant il repoussait encore le moment de l'avoue à Lizzie, mais pour d'autres raisons que la difficulté de lui dire un truc pareil, mais face à quelqu'un d'aussi... aussi neutre que Basil c'était pas compliqué. Bon, il n'avait pas fait son coming-out non plus, mais en lisant entre les lignes ça ne devrait pas etre trop dur de déduire ce qu'Aaron venait d'annoncer. Et puis, les mariages étaient de bonnes occasions de mettre les choses au point, non?
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Message(#) Sujet: Re: When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil EmptySam 31 Juil 2010 - 23:41

A l'évidence, Aaron et moi étions tous les deux en train de perdre notre temps. Pendant que je devais me le supporter, lui et sa conversation, mon texte n'avançait pas, ce qui était tout à fait logique. Je n'étais pas vraiment en retard pour le rendre puisque comme à mon habitude je m'y étais pris à l'avance, mais je savais qu'Utopia aimait que le bouclage de Funhouse soit prêt avant la date fatidique, et elle n'avait jamais eu à se plaindre de moi à ce sujet. C'était l'avantage d'avoir à écrire un article n'ayant que peu d'emprise sur un jour ou un événement particulier, préférant une vision d'ensemble d'un phénomène sur lequel je posais mon regard. Elle m'avait engagé en me faisant confiance, m'expliquant très précisément ce qu'elle attendait et espérait de moi, et je n'avais pas failli à la tâche. Après tout, elle m'avait même renouvelé mon contrat quand il était arrivé à son terme, ça en était une belle preuve... Mais là, à cause d'Aaron, je piétinais. En posant les premiers mots, j'avais eu l'impression que j'allais réaliser de grandes choses -même si rapportées à l'échelle d'un bref article dans un magasine ça paraissait un peu futile- et peut être même dénouer entièrement tous les nœuds qui me bloquaient ces derniers temps quand je me mettais au travail. Les phrases s'étaient ainsi enchainées avec une facilité que je n'avais pas eue depuis longtemps, mais bien entendu ça ne pouvait pas durer et Aaron s'était pointé à ma table. Dans le genre nuisible, lui aussi il faisait fort. Je ne recherchais pas sa compagnie, je la subissais. Et visiblement, il en était de même de son côté vu le plaisir qu'il semblait éprouver à se trouver en face en face avec moi. Je ne comprenais pas ce qu'il attendait, ce qu'il voulait. En fait, ce mec était une véritable énigme que je ne parvenais pas à cerner. Il collectionnait les aventures et les jolies filles, reprenant apparemment sa petite vie d'avant son coma sans trop se poser de questions, et puis d'un coup devenait très sérieux et parlait du passé avec une gravité que j'avais du mal à croire comme étant vraiment la sienne. Je ne savais pas sur quel pieds danser avec lui, comment me comporter, ni même ce que je pouvais attendre de sa part. Il n'avait pas l'air de trop m'apprécier, mais semblait faire un effort pour Parfaite. Bien sûr, c'était pour elle qu'il faisait ça. Sa chère "Patti" comme il l'appelait, un surnom qui me paraissait assez idiot pour qu'il l'ait trouvé tout seul. J'étais un peu dur avec lui, mais c'était plus fort que moi. L'avoir sous les yeux ne me donnait pas envie d'être patient, ni même de faire un quelconque effort pour me montrer sympathique. Est-ce qu'il en faisait, lui? J'en savais rien, et je ne tenais même pas à le savoir. Il était assez grand pour faire ses propres choix, et moi j'étais assez grand pour faire les miens. Nos vies prenaient deux chemins très différents et très éloignés l'un de l'autre, mais pourtant Parfaite faisait tout pour essayer de les réunir. Elle tenait à ce que son meilleur ami et son amoureux s'entendent bien, ou au moins pas trop mal. Presque comme une faveur, elle m'avait demandé d'essayer. Je savais ce que ça lui coutait de supporter Lyann ou Bhryséis alors j'avais accepté. Les choses n'étaient pourtant pas pareilles, mais j'avais cédé. Ca ne servait à rien que l'on s'engueule pour quelqu'un comme Aaron, ça n'en valait vraiment pas la peine. Alors je faisait semblant, jouant à l'hypocrite même si ça ne me plaisait pas, et je tentais de ne pas me montrer trop désagréable. Qu'on me rajoute donc sur la liste pour le Prix Nobel de la Paix, j'avais peut être pas sauvé le monde d'un cataclysme imminent mais niveau self-control j'avais battu des records...
Je venais de lui annoncer mon mariage avec Parfaite, et après quelques moqueries prévisibles il avait subitement changé d'expression. Quelque chose dans le regard qui était passé, un truc très bref et qui m'avait intrigué. L'inviter à venir avec n'importe quel animal avait quelque chose de légèrement insultant, j'en avais conscience, mais quand j'étais avec lui je perdais un peu mes moyens. Il avait parlé juste avant de venir avec un cavalier, ce que j'avais interprété comme une nouvelle blague de sa part, mais tout à coup j'avais compris qu'il avait arrêté de faire le malin et me disait la vérité. Ce n'était pas évident à deviner, mais j'en avait tout à coup la certitude. Quand il voulait impressionner son interlocuteur, il avait une façon de sourire très particulière, et là il ne l'avait pas. Il souriait à peine, comme si ce qu'il me disait en était inutile. En revanche, si j'avais compris que ce qu'il allait me dire n'était pas une nouvelle plaisanterie, je ne m'attendais pas à cette réponse là. Je pense que tu connais suffisamment Wayhne pour pas que je réponde à la question.

FLASH BACK


- Servez m'en un autre s'il vous plait...
Basil repoussa le verre du bout du doigt vers le milieu de la table, attendant qu'on vienne le lui remplir à nouveau. C'était le quatrième à la suite qu'il buvait et pourtant il sentait encore au fond de sa gorge ce picotement qui ne voulait pas le quitter depuis plusieurs jours, et que les heures rendaient de plus en plus désagréable.
- Ça sera peut être le dernier, vous pensez pas?
Sans être sûr que c'était à lui que l'on parlait, Basil tourna la tête en direction de la voix et vit le jeune homme assit à la table à côté de la sienne en train de le fixer. Venant de quelqu'un qui était lui même en train de siroter son verre, c'était pas très convainquant. Il eut un petit rire dédaigneux.
- Et pourquoi? Je rentre à pieds et je tiens bien l'alcool... Et puis qu'est-ce que ça peut vous faire?
Repoussant son verre, l'inconnu lui sourit.
- Je suis le gérant de ce restaurant, donc si vous buvez trop ça me gêne. Ça sera donc le dernier, je vous le confirme. Sans rancune bien sûr.
Basil soupira et ferma les yeux tandis qu'il inclinant la tête en l'air.
- Oh et puis vous avez peut être raison, ça changera rien de toute façon...
- Peine de cœur?
Le jeune anglais ricana avant de se tourner à nouveau vers le gérant.
- C'est si visible que ça?
L'autre secoua la tête.
- Non, mais je suis dans le même cas alors ça aide. Dakota Wayhne, enchanté.
Basil le regarda quelques instants, comme s'il ne savait pas quoi faire avec la main qu'il lui tendait, puis se reprit et la serra.
- Basil Lane. Enchanté aussi.


FIN DU FLASH BACK


Aaron sortait avec Dakota? C'était une mauvaise blague, c'était pas possible... J'essayais de ne pas trop le montrer, mais la surprise devait quand même se lire sur mon visage vu l'effet que me faisait son annonce. S'il n'avait pas eu l'air si sérieux, et si je n'avais pas réussi à discerner les moments où il rigolait de ceux où il disait la vérité, j'aurai franchement eu des doutes. Enfin, j'en avais encore un peu.

    Dakota? Tu veux dire que tu veux venir au mariage avec Dakota?


Ca c'était de la nouvelle! J'avais connaissance de certaines penchants de Dakota, mais venant d'Aaron c'était plus qu'inattendu. Alors toutes ces filles c'était juste une façon de dissimuler son attirance pour les garçons alors qu'il ne s'assumait pas? Surprenant, vraiment. Moi qui le voyait avec une psychologie plutôt simpliste, voilà que je me faisais avoir comme un débutant. Et dire que je l'avais cru amoureux de Parfaite... Ce que je pouvais être naïf parfois, comme quoi elle avait bien raison en me disant que j'avais tord de me méfier de lui, elle devait être dans la confidence et essayer de calmer le jeu entre nous. Ça lui ressemblait bien d'ailleurs, elle avait toujours eu certains dons pour la diplomatie et voilà qu'elle avait fait preuve une fois de plus.
Bon, maintenant qu'il m'avait mis dans la confidence, s'il ne s'assumait pas pleinement, c'était pas le moment de faire une connerie. Pour être passé par là même si ça avait été avec plus de facilité, je savais qu'il valait mieux ne pas le brusquer. Aaron était peut être une petite chose fragile finalement... Je me rappuyai donc contre le dossier de ma chaise, me sentant tout à coup plus à l'aise. C'était parfois bête les relations que l'on pouvait avoir, il avait suffit qu'il m'annonce qu'il était gay pour que je cesse de le voir comme une menace. Et là je commençais à comprendre ce qu'avais pu éprouver Parfaite en apprenant que je pouvais aimer autant les hommes que les femmes, l'angoisse de ne pouvoir se rassurer en se disant que du moment qu'elle surveillait les autres filles tout irait bien... mais là c'était l'inverse, en une seule petite phrase il m'avait permis de le rayer de la liste de toutes les personnes en qui je n'avais pas confiance vis à vis de celle que j'allais épouser. Si elle n'avait pu ressentir que l'immensité du monde qu'elle aurait à combattre, moi je me félicitais de la savoir à l'abri des mains un peu trop baladeuses à mon goût d'Aaron. Deux situations à l'opposé mais qui me faisaient comprendre la solitude à laquelle elle avait du faire face. Souriant à Aaron, je me disais que peut être qu'on allait bien s'entendre finalement.

    J'y vois aucun inconvénient, c'est même bien comme ça. Et pas la peine de vous travestir, ni l'un ni l'autre bien sûr, c'est un mariage, pas un carnaval.

Légère pointe d'humour sur la fin, histoire de dire que je le prenais bien. Il m'avait fait confiance, j'allais pas le trahir. Ah, en parlant de trahison j'avais presque oublié mon portable avec toutes ses révélations, et ouvrit la main pour voir ce qui y était affiché: "NOUVEAU MESSAGE: Darling". Bon, de quoi continuer sur la lancée des bonnes nouvelles apparemment. Comme quoi, si j'avais senti que j'allais faire de grandes choses aujourd'hui, il n'y avait pas que l'écriture qui était concernée. "Mon prof est pas là, j'ai fini pour ce matin, si tu veux venir plus tôt je t'attends. ♥" Les yeux sur l'écran je me mis à sourire un peu plus, ravi par ce que je venais d'y lire. Même s'il était déjà prévu que je la rejoigne à la fac pour qu'on mange ensemble, si on pouvait avoir une petite heure de plus c'était pas plus mal. Et puis, il me semblait que j'en avais globalement fini avec Aaron, alors j'appuyai sur la touche "RÉPONDRE", relevant les yeux vers lui avant de taper mon texte.
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When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil Vide
Message(#) Sujet: Re: When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil When you make a cup of tea you act like it's alchemy but it's not | Basil EmptyJeu 12 Aoû 2010 - 15:44

    Il y avait un truc qu'Aaron n'arrivait pas à comprendre, c'était pourquoi Basil n'arrivait pas à le voir autrement que comme ennemi. La première fois d'accord, trouver quelqu'un que l'on connait pas installé dans son salon n'est pas franchement l'idéal pour partir sur de bonnes bases, mais à forces il aurait quand même bin du s'y faire. Il lui avait dit, lui avait redit et re-redit et tout ce qu'on pouvait faire comme variations sur ce thème, mais à chaquefois ça ne servait à rien. Ce que l'anglais pouvait être bouché quand même! A croire qu'une fois une diée en tête o,n ne pouvait plus l'en faire sortir. Probablement que Parfaite aussi avait tenté, il en était même certain, mais il fallait croire que l'amour qu'il lui portait n'était pas assez fort pour aller au delà de ses préjugés. Cela faisait donc des mois qu'il sentait Basil gardait un oeil sur lui quand ils se retrouvaient tous les deux dans une même pièce, comme s'il allait faire quelque chose de stupide ou de dangereux. A force ça devenait vraiment lassant. Et puis d'un coup, comme si on s'était servi d'une baguette magique, tout ça c'était fini. Il ne se montrait pas encore charmant, et puis quoi encore, mais presque. Passé ses moqueries douteuses, à croire que c'était vraiment une habitude chez lui, Basil avait en effet montré une toute autre face de sa personnalité, le jeune homme gentil et prévenant. Une première entre eux! Et c'était à partir d'une simple petite phrase que le changement s'était opéré. Dakota? Tu veux dire que tu veux venir au mariage avec Dakota? Voilà, il avait compris. Cavalier, invité, Dakota... Aaron pouvait presque voir l'intérieur du cerveau de son interlocuteur en train de tourner à plein régime, avec les petites roues et les pompoms accrochés au guidon. Autant dire que ça pédalait sec. On aurait presque dit qu'il avait du mal d'ailleurs, vu son expression. Comprendra, comprendra pas? Ah c'était bon, il avait trouvé! Dieu bénisse les anglais et Basil le premier! Son expression changea aussitôt, et aaron assistait avec un certain plaisir à la métamorphose. On aurait dit qu'il cherchait ses mots, ne sachant pas s'il devait se jeter dans ses bras pour le féliciter, lui serrer la main ou autre manifestation tactique purement virile. Tant qu'à faire, Aaron préférait qu'il fasse simple; inutile de rameuter tout le quartier et de lui griller ses chances avec les quelques jolies filles qu'il pourrait avoir l'occasion de recroiser un jour...
    Il s'appuya donc plus confortablement contre son dossier, souriant à Basil pour lui faire comprendre que oui, bravo, il avait enfin trouvé, qu'est-ce qu'il était fort, susucre? La réaction était d'ailleurs presque drôle, comme au ralenti. Il en venait ainsi à comprendre pourquoi Parfaite s'était tourné vers lui un jour, parce qu'elle était sûre qu'elle s'amuserait beaucoup en sortant avec lui. Bah oui, ça compte. Si c'est pour tenir la main d'un dépressif complet qui ne ressemble à rien ça ne vaut pas le coup...
    Et donc Basil réfléchissait. Probablement qu'il hésitait sur ce qu'il devait dire aussi. Peut être même qu'il s'imaginait d'autres trucs encore plus fous, mais pour l'instant Aaron était surtout curieux de savoir ce qu'il allait lui sortir. S'il pouvait se dépécher d'ailleurs, ça l'arrangerait bien. Le temps filait mine de rien, et s'il avait fini son jus d'orange il avait un rendez vous à honorer, donc qu'il abège. J'y vois aucun inconvénient, c'est même bien comme ça. Et pas la peine de vous travestir, ni l'un ni l'autre bien sûr, c'est un mariage, pas un carnaval. Aaron sourit, poli et légèrement amusé. C'était vrai qu'imaginer Dakota en femme, avec perruque blonde, robe sexy et talons s'était particulièrement poilant! Un peu glauque peut être, mais à imaginer c'était plus que pas mal. Dakota en train d'imiter Marilyn sur une bouche d'aération! Encore mieux! Hum non là il s'éloignait du sujet. Ainsi il n'y voyait aucun inconvénient? Bien sûr, ça lui faisait un concurrent -et un concurrent de taille- en moins, il ne pouvait que se réjouir! Le jour où l'ensemble de la population masculine de la terre, pour sûr qu'il n'aurait aucun remord si ça lui permettait d'avoir Parfaite pour lui tout seul éternellement. Le monde serait beau n'empêche, avec juste Basil pour sauver l'humanité... Pour sûr qu'il serait même pas conscient de sa chance, et qu'il gacherait tout pour des questions de morale ou de n'importe quelle autre connerie de ce genre. Bah, heureusement que l'apocalypse n'était pas encore annoncée, sinon ça lui aurait fait mal. Nouvelle divagation. Ca commençait à devenir un peu trop fréquent n'empêche, à croire que le coma et la concentration ne faisait pas bon ménage chez lui. Qu'est-ce qu'il avait dit au début, que c'était bien quand même? Il était pas en train de le prendre pour un gay au moins? Pas ça?! Pourtant c'était ce qu'il semblait, vu les pincettes qu'il utilisait pour répondre. Plus d'air d'amant jaloux pret à me sauter à la gorge, plus de menaces ou de d'agressivité... non, Basil était devenu un modèle d'amabilité. Ce gars là était vraiment incompréhensible.
    Et puis Aaron le vit pencher la tête vers son sac. Quoi? Il allait lui offrir un cadeau pour le féliciter? Ca va, c'était plus un môme, pas besoin d'un bon point parce qu'il vient de dire un truc juste! Enfin non, c'était en fait son portable qu'il regardait, et apparemment ce devait être une bonne nouvelle vu son sourire. On pariait que c'était Parfaite?

      T'es pas en train de prévenir Patti que je sui gay j'espère, parce que je le suis pas.

    Ohoh il avait visé en plein dans le mille vu la tête de Basil. Bah non, il était désolé de le décevoir mais il était pas gay. Alors il était quoi, bi? Encore moins! Même si la question l'avait travaillé pas mal de fois, il avait eu la révélation devant un épisode de Docteur House rediffusé en plein milieu de la nuit. Les voisins d'a coté faisaient un boucan pas possible à l'occasion de leur anniversaire de mariage et il n'arrivait pas à dormir malgré les boules quies qui n'arrivaient pas à filtrer la moitié du bruit. A un moment il en avait eu marre et avait allumé la télé. Il n'avait jamais trop suivi cette série, tout ce qui était centré sur du médical l'emballait pas franchement, mais là il avait pas trouvé mieux vu que la chaine porno avait la bonne idée d'être momentanément indisponible.

      FLASH BACK


    - ... "amour narcissique. En fait tu veux coucher avec... toi.."
    La fatigue et l'air d'Hugh Laurie y faisait, Aaron avait éclaté de rire! Vouloir coucher avec soi même, y'avait quand même des malades! Et puis d'abord comment ils faisaient? Il avait compris que c'était une sorte de métaphore qui était utilisée, mais la question méritait réflexion et puisqu'il était près de deux heures du matin c'était l'occasion ou jamais. Et après un effort intellectuel d'une rare intensité pour lui, il en arriva à la conclusion qu'il n'était peut être pas si éloigné de ces "malades" comme il les avait appelé. Après tout, s'il s'entendait si bien avec Dakota c'était parce qu'il avait l'impression d'être sur la même longueur d'onde que lui, qu'ils avaient les mêmes goûts, les mêmes passions... dond d'une certaine façon, ce qui lui plaisait en Dakota c'était... lui même?
    De rage il attrapa la télécommande et coupa le son de la télé, priant pour que House ne sauve pas son patient et que l'autre abrutil de Wilson ne lui prescrive pas sa dose de Vicodine, ça serait bien fait!

      FIN DU FLASH BACK


      Non je suis pas gay hein, te fais pas des idées comme vous en avez l'habitude vous les écrivains, Dakota c'est juste... spécial...

    Voilà qui était clair. Pauvre Basil, il ne devait plus savoir quoi penser à force... Bah, ça pouvait pas lui faire de mal de toute façon, il devait avoir l'habitude de cogiter après 3ans de fac. Dans tous les cas, ce dernier ne réagissait pas, comme choqué. Il avait plus rien à lui dire? OK. Et Aaron se leva.

      Bon, merci pour le verre et tous mes voeux de bonheur à vous deux. C'est bien ça qu'on dit il me semble... Enfin je serai là pour fêter ça, ma boite aux lettres t'es grande ouverte...
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