" L'amour, le grand amour, n'a parfois rien à voir avec la justice l'amour doit souvent se montrer cruel. "
Cela faisait maintenant un peu plus de 3 semaines que je venais d’être libérée de prison. Et autant dire que le retour à la vie normale était plutôt brutal. Il fallait quand même préciser que j’avais passé plus de 8 années derrière les barreaux, une éternité. Moi qui avait attendu cette libération avec impatience, comptant les jours qui me restaient, les marquant sur les murs de ma cellule, et bien j’aurais cru que ça m’aurait rendue beaucoup plus heureuse que ça. Je sortais d’un monde hostile pour aller dans un autre. Retourner dans la ville où j’avais passé le plus clair de mon enfance n’était peut être pas une si bonne idée que ça. Peut être aurais je du vendre la maison de ma grand-mère – dont j’ai hérité à son décès – et m’installer très loin de Miami, là où personne ne me connaissait. Sauf que voilà je n’avais pas pu me résoudre à vendre sa maison, il y avait tellement de bons souvenirs ici… Et puis ma meilleure amie habitait à Ocean Grove. La perspective de tout quitter, là où je ne connaissais rien ni personne était tout de même assez effrayante. Alors qu’ici j’avais au moins un logement et une amie. Enfin c’est ce que je croyais… Car bizarrement depuis ma sortie, Crystal se montrait très distante envers moi. Je ne l’avais revu qu’une fois lors d’un déjeuner et je trouvais son comportement assez étrange. Depuis je l’ai eu au téléphone mais je trouve qu’elle cherche toujours à écourter la conversation. Assez paradoxal je la voyais plus souvent lorsque j’étais en prison que maintenant libérée. J’avais le sentiment qu’elle cherchait à m’éviter. Comme si le fait que je sois enfin sortie ne la réjouissait pas tant que ça… Moi qui justement avait le plus besoin d’elle en ce moment, et bien elle se trouvait aux abonnées absentes. A ne plus rien y comprendre. Voilà pourquoi aujourd’hui j’avais décidé de la confronter, elle ne pourrait plus se défiler cette fois ci. J’étais bien décidée à comprendre le fin mot de l’histoire car je restais persuadée qu’elle me cachait quelque chose. Autant crever l’abcès maintenant plutôt que de laisser s’éterniser cette histoire.
Mais avant j’avais plus important à faire : me pointer à mon rendez vous chez mon contrôleur judiciaire. Si je manquais ne serait ce que la moindre visite je risquais de retourner illico en prison. Il devait s’assurer que je restais bien dans les parages, que je m’efforçais de m’intégrer correctement, en toute légalité, me trouver un job, une stabilité. La moindre faute de ma part était impardonnable. Hors je jouais déjà avec le feu… En effet j’étais censée me trouver un job – en étant obligé de mentionner mon séjour en prison. Sauf que voilà comme on pouvait s’y attendre, personne ne se risquer à employer une meurtrière. Conclusion pour trouver un boulot décent je m’étais retrouvé contrainte à mentir, et sur mon passé, et sur mon CV. Et oui parce qu’en plus de mon étiquette de taularde je n’avais aucun diplôme puisque je m’étais faîtes arrêter à l’aube de mes 20 ans, alors que je me trouvais en deuxième année de médecine. J’avais réussi à me faire employer par l’architecte Enery Delaney en sa qualité d’assistante. Je savais qu’en faisant cela je risquais gros, mais hey il fallait bien que je trouve de quoi payer mes factures. Pour duper mon contrôleur judiciaire je lui ai dis avoir trouvé un job de serveuse dans un bar. Ce qui est la vérité. Je suis aussi à temps partiel serveuse le soir. Bref, alors que je sortais tout juste de chez mon contrôleur, j’eus la désagréable surprise de découvrir ma voiture taguée, avec l’inscription « meurtrière » écrite sur les portières du côté gauche de la voiture. Ce n’était pas la première fois qu’un évènement de la sorte arrivait, certaines personnes étaient vraiment hostiles à ma libération. Mais s’ils croyaient que ça allait réussir à me faire fuir la ville, grand dieu ils se trompaient. Il m’en faudrait beaucoup plus que ça. La première chose que je fis fut forcément de me rendre directement chez un garagiste histoire qu’il m’enlève cette horrible inscription. Pas question de débarquer dans mon quartier comme ça. Certaines personnes, même si elles commençaient à se faire de plus en plus rares ne connaissaient pas encore mon passé. Et je ne comptais pas les aider pour le découvrir. Malheureusement la rénovation de ma voiture me coûta ton mon budget des deux prochaines semaines à venir. J’allais devoir me taper des heures supp au bar, génial.
Autant dire que cette journée était assez merdique, tout ça m’ayant mis de mauvaise humeur. Je fus tenté un instant de repousser ma visite chez ma best, et puis finalement non. Autant le faire tout de suite. Je n’aimais pas reporter les choses au lendemain. C’est ainsi qu’aux alentours de 18h je sonnais à sa porte. Une voiture étant garé dans l’allée je supposais qu’elle se trouvait là.
Beaucoup de personnes ont l’habitude de ressasser le passé aussi souvent que possible, laissant les souvenirs heureux remonter à la surface comme si le simple fait d’avoir apprécié les joies de la vie les rendait vivant. Aussi étrange que cela puisse paraitre, les mauvaises périodes persistent encore plus à l’intérieur du cœur de l’Homme, comme si celles-ci se retrouvaient gravées indéfiniment en lui. A force de philosopher sur cette pensée, on ne pouvait qu’en prendre partie sur le long terme. Sauf lorsque l’on choisit de passer outre ces anciens évènements afin d’aller de l’avant, de tourner la page une bonne fois pour toute au passé et regarder vers l’horizon naissant. C’est en quelque sorte le parcours que j’avais effectué depuis maintenant de très longues années. Plus précisément depuis trois ans. Plus aucune accroche au passé si ce n’est un élément majeur, une seule chose était apparue à mes yeux comme importante, alors que finalement ça ne représentait rien du tout : le travail. Qui sait ? J’aurai été simple vendeur dans un grand magasin, ou même banquier de renom, je ne pense pas que ça aurait eut un impact suffisant pour étouffer mes problèmes sentimentaux d’antan. En revanche, devenir militaire, passer des diplômes et devenir un haut gradé, ça m’a donné deux avantages. Le premier étant l’obtention d’une discipline rigoureuse sur divers aspects : la mentalité d’une part, le physique d’autre part. Il faut dire les entrainements pour y parvenir m’ont permis d’obtenir un degré de compétence tel que mes pensées se sont peu à peu vidées, laissant d’une part Xiu de coté, mais également la douloureuse décision de tourner la page et l’oublier.
Aujourd’hui, début d’après midi.
Une difficile nuit passée à la base militaire aux abords de Miami pour un exercice en temps réels, même les choses les plus primaires de ma vie s’étaient dérobées, masquant même Crystal qui attendait mon retour. Ce n’est pourtant que vers les quatorze heures que je suis rentré, retrouvant la maison vide, avec un simple petit mot de ma femme me signalant qu’elle rentrerait tard. Aucune crainte à avoir, j’étais même plutôt content du contexte qui me permettrait une bonne après midi de sommeil. Pensez-vous, ce n’est pas à portée de tous le monde de pouvoir rester debout plus d’une journée sans une seule pause. Je méritais bien un peu de repos. Le seul souci auquel je ne m’attendais pas du tout, c’était de ne pas pouvoir garder les yeux fermés plus de trois heures. Le réveil matin affichait 17.25 lorsque mes paupières s’ouvrirent. En temps normal, repartir dans les bras de Morphée aurait été un jeu d’enfant. Mais visiblement, ce n’était pas ce que souhaitait la providence divine. Qu’importe, on fera une exception pour aujourd’hui et puis, n’y avait-il pas un match de football à cette heure-ci ? Tentant de sortir du lit, les muscles endoloris de mon corps me harcelèrent jusqu’à ce qu’un bain chaud soit prit. Les bonnes choses ayant une fin, la sonnette de l’entrée se répercuta comme une alarme à l’intérieur de la maison. En temps normal, Crystal aurait été ouvrir. En son absence… Eh bien il fallut quelques secondes avant que je ne réagisse que c’était à moi d’y aller. Sec aussi rapidement que faire se peut, je prie la peine de m’habiller de manière convenable. Après tout, ouvrir la porte en caleçon et torse nu face aux beaux parents, ça fait mauvais genre. Rien de tout ça. Jeans large pour être à l’aise, sandales aux pieds et large teeshirt pour plus de confort pour le coté vestimentaire. Xiu Juan Dewyze à l’entrée pour l’invité.
Pour une surprise, ç’en était une de taille. Je me demande même si je n’aurai pas préféré les beaux parents. Mes yeux s’étaient directement dirigés sur son visage. Pas sur ses mains, ni sur sa coiffure, mais sur ses yeux. La retrouver ainsi sur le seuil de la porte avait de quoi déconcerter le plus à même des hommes ayant vécu la même situation que moi-même. Il n’avait fallut qu’un seul regard, un seul coup d’œil pour la reconnaitre. C’était si simple, si facile de faire rejaillir un visage aussi rayonnant que le sien à partir des souvenirs enfouis et paradoxalement, elle était inévitablement différente après ces longues années en prison. Combien de temps s’était écoulé depuis l’ouverture de la porte ? Combien de temps avant que mes bras n’offrent, de manière inconsciente, une étreinte à la jeune femme brune sous mes yeux ? Aucune idée. Ce frisson sur ma nuque qui s’en suivit, était-il dû à une goutte d’eau froide qui trainait suite au bain ? Mieux valait arrêter de penser, de réfléchir à trop de question bien qu’une autre s’extirpa cette fois-ci de mes lèvres.
« Xiu. » Dis-je alors, peut-être un peu plus tendrement que je ne le devrais. Après tout, de longues années s’étaient écoulées, qui sait ce qu’elle avait pu faire de sa vie depuis sa sortie. Quel idiot je pouvais devenir tout de même… X.J. Dewyze venait de passer huit longues années en prison, que pourrait-elle avoir fait ? Néanmoins, une certaine crainte me fit desserrer cette étreinte, devenant peut-être maintenant, trop professionnel avec elle. « Tu vas bien ? Je veux dire… » Rien d’étonnant maintenant, à ce que j’en perde mon langage. Une chance que je puisse continuer avec des gestes pendant que mon cerveau redémarre en mode sans échec. Une chose était certaine, j’aurai beaucoup de difficulté à discuter en ce début de soirée. Poussant du plat du pied la porte, j’invitai la brune à pénétrer dans la demeure partagée avec Crystal. Crystal Stendel, ou la meilleure amie de Xiu… Ou ma femme. Encore une chose un peu trop inexplicable à mon gout, et qui n’expliqua pas non plus ce petit « Tu m’as manqué. » comme conclusion à cette première rencontre depuis trop longtemps.
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(#) Sujet: Re: N° 2206 - Retrouvailles (Pv Caldwell) Mar 15 Juin 2010 - 16:58
Innocemment j’attendais que la porte s’ouvre sur ma meilleure amie, sans me douter un seul instant du drame qui allait se jouer dans cette maison. Je dû poireauter une bonne trentaine de secondes avant qu’enfin on daigne m’ouvrir. Mais au lieu de la blondinette qui aurait dû se trouver dans l’encadrement ce fut un homme imposant qui m’apparut et pas n’importe lequel. Caldwell. J’eus le sentiment que mon cœur s’était arrêté de battre l’instant de quelques secondes. Je me figeai, incapable de prononcer le moindre mot ou d’effectuer ne serait ce qu’un mouvement. Sans bouger je me laissai étreindre par Cal’ qui paraissait tout aussi surpris que moi. Bien que de mon côté c’était carrément un choc. Tout cela me renvoya des années auparavant lorsqu’il vint me voir pour la dernière fois en prison. Depuis je n’avais plus eu aucunes nouvelles. Je m’étais résolu depuis très longtemps à ne plus jamais le revoir. Et voilà que soudainement il réapparaissait dans ma vie…à un endroit des plus inattendus. « Xiu. » Un instant ce fut comme si on ne s’était jamais quittés, puis il relâcha son étreinte et tout se brisa. D’une voix quasiment professionnelle il me demanda si tout allait bien. Une question anodine que se poseraient deux connaissances en se voyant. Et moi dans tout ça j’étais encore pétrifié, sérieusement je devais le dévisager comme une demeuré. Je n’avais toujours pas prononcé le moindre mot. C’était comme si mon cerveau s’était pétrifié, me laissant dans l’incapacité de réfléchir. Ce n’est que lorsqu’il m’invita à rentrer que mes neurones commencèrent à se reconnecter, me sortant ainsi de ma léthargie.
Ce ne fut qu’à ce moment là que je réalisai que quelque chose clochait. Que faisait-il là ? Pourquoi était ce lui qui ouvrait la porte ? Et qui m’invitait à rentrer comme si c’était chez lui ? Je n’étais pas devenue folle tout de même je m’étais bien rendu chez Crystal, je ne m’étais pas trompé de numéro. Aurait-il fait une surprise à Crystal en débarquant à l’improviste chez elle ? Je ne voyais pas d’autres solutions car sinon ma meilleure amie m’aurait prévenu de son retour. Oui mais dans ce cas où était elle ? Car en pénétrant dans la maison, aucun signe de Crystal. A moins qu’elle ne soit cachée dans sa chambre ou se trouve aux toilettes elle n’était pas là. Étrange. M’enfin je ne doutais pas qu’il y avait une explication plausible à tout cela. Je ne fis pas attention à l’environnement dans lequel j’étais. Mon attention était exclusivement concentré sur Caldwell, je n’arrivais pas à détacher mes yeux de lui, comme si j’avais l’impression qu’il suffisait que je tourne la tête pour qu’il disparaisse. Comme si c’était un rêve. « Tu m’as manqué. » Ces quelques mots pouvaient peut être paraître insignifiants mais pas pour moi, ils comptaient beaucoup. En 8 ans il était bien la seule personne à qui j’avais manqué, ou tout du moins me l’avouer. « Toi aussi tu m’as manqué Cal’ » Oh bien plus que tu ne pourrais jamais l’imaginer. J’aurais tellement aimé lui dire qu’il ne s’était pas passé un jour sans que je ne pense à lui, mais je savais que cela aurait été déplacé. Trop de temps s’était écoulé, trop de choses s’étaient passés. Il avait probablement refait sa vie et… mon regard s’arrêta sur son annulaire gauche. Il portait une alliance. Évidemment. A quoi m’attendais-je d’autre ? Et pourtant je ne pus m’empêcher de sentir comme un poids qui m’écrasait la poitrine. J’avais envie de pleurer. Et pourtant je ne versai aucunes larmes. Hors de question de pleurer maintenant, j’avais déjà assez donné dans ma vie. La Xiu d’avant n’aurait pu s’empêcher de retenir ses larmes, mais celle d’aujourd’hui s’était endurcie. Alors qu’une partie de moi voulait lui hurler qui était la poufiasse qui avait osé mettre le grappin sur lui je n’en fis rien. C’est d’une voix que je tentai de paraître normale que je lui demandai « Qu’est ce que…qu’est ce que tu fais là Cal’ ? » Néanmoins on pouvait constater un léger tremblement dans ma voix que je m’empressai d’essayer d’effacer. « Non pas que je ne sois pas heureuse de te revoir mais…je ne comprends pas… Et où est Crystal ? » Non mais sérieusement c’était à ne plus rien y comprendre. Mon regard restait plongé dans celui de Cal’, attendant une réponse, qu’il m’éclaircie les idées. Peut être avait il apprit mon retour à Ocean Grove, et décidé de passer pour me voir ? En ayant auparavant fait un détour chez Crystal ? Pourtant je n’arrivais pas à me départir de cet étrange pressentiment qui montait en moi. Quelque chose dans ce tableau ne collait pas, mais je ne saurais dire quoi.
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(#) Sujet: Re: N° 2206 - Retrouvailles (Pv Caldwell) Mer 16 Juin 2010 - 21:25
Il n’existe aucune machine sur cette terre capable d’arrêter le temps, ni aucun concept permettant la mise en pause de la vie humaine. Ces capacités là étaient réservées aux machines, comme les magnétoscopes et autres lecteurs. J’étais conscient de ne pas être enfermé dans une bulle temporelle où, seul avec Xiu Juan, les minutes ne filaient plus convenablement, où les secondes se changeaient en heures. J’en étais conscient, mais ce que je percevais se révélaient être sensiblement différent de la réalité. Après tout, il ne s’était passé qu’une bonne minute, voir deux au maximum, avant que tout la porte se referme derrière nous. En tout cas, c’est ce que j’espérais autrement nul doute que les maisons voisines nous prendraient pour des fous. Ou pire encore, qu’ils m’inventent une relation d’adultère ! Ce qui s’avèrerait tout à fait légitime tant la situation laissait deux choix se poser : soit la jeune femme était une amie de longue date ou un membre de la famille ; soit j’étais réellement un beau salaud qui profitait de l’absence de ma femme pour inviter les plus jolies créatures de la ville, moyennant ou non la marchandise. Le seul problème à ces suppositions proviendrait certainement si je n’étais pas tel que je suis actuellement : quelqu’un de bien indifférent aux remarques de ceux qui ne me sont pas proches. D’autant plus lorsqu’en face de moi se trouve la seule personne que j’avais ardemment tenté d’oublier sans pourtant n’en avoir aucune envie.
Il y avait néanmoins un léger problème dans la scène qui se profilait déjà sous mes yeux. D’une part, une certaine frontière aurait dû se construire entre ce que je ressentais auparavant pour cette jeune femme récemment sortie de prison, ce qui aurait été tout à fait normal au vue de la situation. Mais le simple fait d’avoir revu ce visage aimé avait totalement détruit toute barrière. C’était un peu comme si, l’espace d’un instant, tout était redevenu comme avant les évènements de huit années auparavant. Et ça, c’était tout sauf bon signe au vue de l’instant présent. D’autres parts, je n’avais pour ainsi dire aucune nouvelle concernant la sortie de prison de Xiu. Ayant stoppé toutes visites et mêmes toutes relations avec elle depuis de longues années, est-ce qu’elle-même aurait pu avoir envie de me retrouver après tout ce temps ? L’espace d’un instant, ça m’avait semblé l’idée la plus probable. Avant bien évidemment de penser à l’élément annexe ou plutôt, la personne tierce à ce léger dilemme. Crystal. C’était surement elle que Miss Dewyze était venu voir. Après tout, c’était sa meilleure amie. Tout du moins c’est ce qu’elle était encore aux dernières nouvelles car dans cette maison, rares étaient les fois ou Xiu Juan était le sujet de conversation. Et pourtant… Je pouvais bien tenter de vider de ma tête tout ce que je voulais, ces quelques mots en ma faveur ne firent que se répercuter à l’intérieur de mon crâne sans arrêt. Je lui avais manqué. Je lui avais manqué, moi, Caldwell Fabreker, son petit-ami qui ne lui a plus donné signe de vie du jour au lendemain. Pour tout avouer, je n’y croyais pas totalement malgré la volonté de le vouloir.
« Tu veux boire quelque chose ? Coca, jus de fruit… » Lui demandai-je en l’accompagnant jusqu’à la cuisine. Petit bar en plein milieu accompagné de haut tabouret, divers bouteilles se trouvaient déjà (encore) sur place, dont une du breuvage appelé whisky. J’avoue, cette bouteille est la mienne en tant que buveur occasionnel. Mais visiblement, Xiu Juan n’avait aucune envie de tourner autour du pot, posant diverses questions qui firent tout effet sauf celui de me mettre à l’aise. D’ailleurs, j’étais encore figé de mon coté du bar à jouer avec mon alliance. Car bien que furtif, je savais que le regard de la belle brune s’y était attardée. Je ne l’enlevai pas pour autant et préféra poser deux verres sur tables afin que, si elle le souhaitait, Xiu pouvait se servir d’elle-même. Après tout, elle était tout sauf une inconnue. « J’ai… » Il fallait s’y attendre. Devais-je dire la vérité à celle que j’aimais ? Que j’avais aimé ? Bon sang, les oreilles de Crystal ont dû sacrement sifflé en cet instant. C’était elle sa meilleure amie, c’était à elle de s’en charger. D’ailleurs, pourquoi ne lui avait-elle pas encore dit la vérité ?
« Crystal et moi sommes… » Bon dieu, faites qu’on m’abattes. Je ne sais pas moi, une rupture d’anévrisme pourrait faire l’affaire, tout comme me faire foudroyer sur place. J’aurais préféré recevoir tout les maux du monde, et même perdre la vie ici et maintenant, plutôt que d’affronter le visage de Xiu suite à ce qui allait suivre. A cet instant, un brusque virement dans le choix de ma boisson se fit. Préalablement, c’était un jus de fruit qui se trouvait dans mon verre. Saisissant plus en hauteur un verre rond et large, versa une bonne dose de whisky avant de l’avaler d’une traite. « Mariés. » Il fallait finalement croire que ça ne m’avait pas donné plus de courage que prévu. « Crystal est sortie. » Mon visage se baissa, mes yeux observant la table sous mes mains comme si elle était devenue la plus belle chose que je n’avais jamais vue. Alors qu’en vérité, cette chose était face à moi, à portée de main.
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(#) Sujet: Re: N° 2206 - Retrouvailles (Pv Caldwell) Jeu 17 Juin 2010 - 12:17
Alors que nous étions maintenant tous les deux, à l’abri des regards indiscrets, Cal’ me proposa comme un maître de maison si je désirais boire quelque chose. Il me donnait la réelle impression de faire comme s’il était chez lui. En tout cas il était clair que ce n’était pas la première fois qu’il était venu ici. Je devais avouer qu’un peu d’alcool n’aurait pas été de refus, je sentais que j’allais en avoir besoin. Néanmoins je préférais conserver mes idées claires. L’alliance que j’avais aperçue à son doigt hantait encore mes pensées. Pourquoi le ressentais-je comme une trahison ? Alors que c’était clairement moi qui l’avait poussé à refaire sa vie. Je devrais plutôt être heureuse qu’il m’ai écouté, n’était ce pas ce que je voulais ? Une partie de moi, égoïste je dois l’avouer aurait aimé le retrouver à ma sortie célibataire. Le rêve ultime – mais carrément utopique – aurait été qu’il me fasse une surprise en m’attendant devant la prison le jour de ma libération. Mais cela n’était jamais arrivé. De toute manière comment aurait il pu savoir quand je sortais ? Et quand bien même pourquoi l’aurait il fait étant donné qu’il ne m’avait plus donné de nouvelles ? Mon esprit divaguait sur la femme que Cal’ avait épousé, me demandant comme elle était. Brune comme moi ? Ou avait il choisi mon opposée ? Une femme qui ne me ressemblait en rien ? En tout cas pour que Cal’ l’ai choisi je ne doutais pas que cela devait être une femme extrêmement jolie, intelligente, drôle…Bref qui avait tout pour elle. Houla pourquoi pensais je à cela ? Je me faisais du mal pour rien. Et puis si ça se trouvait il était en instance de divorce qui savait ? Stoooooop. Arrêtes ça t’es ridicule. J’étais loin de m’imaginer à cet instant là que cette femme mystérieuse je la connaissais…plus que bien.
Debout, à côté du comptoir je regardais Caldwell attende qu’il éclaircisse enfin cette histoire. Seulement la réponse tardait à venir. « J’ai… » Oui mais encore ? En quoi était difficile de répondre à la simple question : que faisait-il là ? Le fait qu’il semblait cherché à éviter mon regard m’inquiéta. Ce n’était vraiment pas bon signe, tout comme le fait qu’il n’arrivait pas à aligner deux mots à la suite. « Crystal et moi sommes… » Non…Réflexion faîte je ne pouvais plus tellement connaître la suite de sa phrase. Mais qu’on le fasse taire avant qu’il dise une énormité. Mon cœur se mit à battre très fort. Commencer une phrase ainsi, non ce n’était pas… Et voilà maintenant qu’il se servait un whisky, comme pour se donner du courage. Le terrible pressentiment que j’avais tout à l’heure ne faisait que s’accentuer de plus en plus. Bon allez ce n’était peut être si horrible que ça. Ils pouvaient être tout et n’importe quoi. Amis ? Colocataires ? Désolés ? Deux imbéciles ? Contents de me revoir ? En froid ? N’importe quoi mais pas…« Mariés. » Le couperet était tombé. Mais ma première réaction fut le déni. Mariés ? Eux deux, la bonne blague ! « Crystal est sortie. » Cette dernière phrase je l’entendis à peine tant mon esprit était resté bloqué sur le mot ‘’marié’’. « Non…Ce n’est pas vrai…Tu mens » Ma phrase n’était pas tellement tournée comme une affirmation mais plutôt une supplique. Du genre pt’ain je t’en pris dis moi que tu mens, IL LE FAUT !!!! Sauf que voilà, quel intérêt aurait-il à me mentir sur une chose aussi énorme que ça ? A moins qu’il ne pense que mes 8 ans derrière les barreaux n’étaient pas suffisants comme peine et qu’il voulait m’achever ici, tout de suite et maintenant.
Tout à coup, depuis que j’étais entré dans cet appartement, ce fut la première fois que je le voyais réellement. Mon regard se détacha de Caldwell qui contemplait ses mains comme si c’était la 7ème merveille du monde pour faire plus attentions aux détails qui m’avaient échappés. Je m’empressai de me diriger dans le salon vers le meuble où se trouvait des photos encadrés. Je crus défaillir lorsque la vérité jaillie sous mes yeux. Caldwell et Crystal. Enlacés. Lui en smoking, elle en robe de mariée. Il ne faisait plus aucun doute possible maintenant. La réalité s’imposait à moi aussi cruelle soit elle. Cal’ était bel et bien marié comme je l’avais constaté quelques minutes auparavant, mais pas à une inconnue…à ma meilleure amie. Enfin plutôt ex meilleure amie. De toute manière l’avait jamais t’elle été ? Cal’ aurait très bien pu m’arracher le cœur et le piétiner devant moi que ça m’aurait fait autant d’effet que maintenant. En 8 ans derrière les barreaux, je crois que jamais je ne m’étais sentie aussi mal que ça. LE SALAUD !!!! TRAÎTRES !!!! Je comprenais à présent comme certains se retrouvaient en prison pour dans un accès de folie avoir tué leur compagnon. Je vous jure à ce moment là j’avais envie de tuer Crystal de mes propres mains. Sérieux elle avait vraiment de la chance d’être sortie aujourd’hui sinon je ne répondais plus de moi. D’ailleurs dans un geste de rage d’une traite je balayais toutes les photos encadrées qui vinrent à s’écraser par terre et se briser en milles morceaux. « Nooooooooooooooooon ! » Un cri de désespoir. Probablement qu’il ne m’avait jamais vu dans cet état mais je m’en foutais. Je n’arrivais plus à contenir les larmes qui me montaient aux yeux, de rage et de douleur. Et Caldwell qui pendant ce temps était resté dans son coin à se faire tout petit sans piper le moindre mot ! Je pris le premier truc qui me vint sous la main – à savoir un cadre qui avait réussi à survivre à l’assaut – et le balança de toutes mes forces envers ce « Salauuuuuuuuuud !!! » Malheureusement pour moi il faisait preuve de bons réflexes et réussit à l’éviter à temps, ce qui fait que mon cadre s’écrasa sur le mur derrière lui. Mine de rien j’avais parfaitement visé. Moi violente ? Noooooon. « Comment as-tu pu me faire ça ? » Voilà que maintenant étant à court de munitions, c’est mon sac à main qui vola à travers la pièce en direction de Cal’. Je frisais l’hystérie.
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(#) Sujet: Re: N° 2206 - Retrouvailles (Pv Caldwell) Sam 19 Juin 2010 - 23:37
Ce n’était pas juste. Rien n’avait été juste depuis l’évènement tragique qui poussa Xiu à terminer ses jeunes et belles années derrière les barreaux. Désignée coupable, affichée comme une meurtrière, elle avait subit des épreuves qu’elle n’aurait jamais eut devoir affronter. Elle avait perdu de longues années, prisonnière d’une cellule alors que sa place était en dehors, libre. Et à mes cotés. Il ne servait néanmoins à rien d’imaginer ce qu’aurait été la vie sans le drame qui me sépara d’elle. Quoique, en y repensant plus attentivement, rien ne pouvait nuire au lien qui nous unissait. Et pourtant, il suffisait de voir la situation actuelle pour se rendre compte que les choses semblaient avoir changé. Oui, semblaient. Parce qu’on pouvait bien dire ce qu’on voulait de la scène du moment, qu’elle était grotesque, surdimensionnée ou autre chose encore, il n’en était pas moins évident que j’avais comblé l’espace qui me séparait de la furie, quitte à me retrouver juste face à elle, à portée de bras. Ou à portée de main, c’était la même chose au vue de la gifle retentissante qui rompit le silence suite à mes déclarations.
Néanmoins, de là à dire que j’avais bel et bien cherché cette gifle, c’était une question de point de vue. Qu’importe ce que je pourrais imaginer, de toute manière, jamais je ne saurais réellement ce que pouvais penser Xiu. Pas à moins que celle-ci ne m’en touche un mot. Sauf que tout ce qui se passait actuellement en sa compagnie allait de travers, passant par un passage de violence avec cette insulte, ce « salaud », et maintenant cette main qui avait fondu sur mon visage. Encore une fois, je pouvais bien tenter quoique ce soit pour comprendre la réaction de ce brin de femme, rien ne m’apparaissait plus qu’un certain degré de torture. Une torture qui durait maintenant depuis que je l’avais revu. Cette gifle n’était rien. En tant que militaire, on nous entraine à endurer les souffrances physiques. Elle aurait même pu m’arracher un doigt que je n’aurais surement rien senti. Rien de pire en tout cas que cette torture intense à l’intérieur de mon corps, causée par le simple fait de la voir dans un état aussi survolté et déprimant à la fois. Seulement, même si cette sensation était insoutenable, ça n’était pas le pire. Le pire, c’était de savoir qu’au fond, elle avait raison, et sur toute la ligne. Mettant dans le même temps que ses répliques, mes maigres arguments au tapis.
Mais tout était fini. Plus de questions sur son attitude, plus la moindre pensée imaginant l’état dans lequel Xiu se trouvait. Maintenant je comprenais, puisqu’elle prit le temps, finalement, de donner le fin fond de sa pensée sur le fait de mon mariage avec Crystal. Sa meilleure amie qui, étrangement, n’était pas présente ce soir. Cette même meilleure amie qui ne lui avait jamais annoncé la nouvelle lors de ses visites envers X.J. Et c’est Crystal qui était bel et bien visée dans les propos de mon ancienne petite-amie, des propos qui furent plus virulent que les autres bien qu’au moins, Xiu ne pouvait s’en prendre physiquement à elle. Au lieu de m’insurger néanmoins, c’est un élan de compassion qui naquit et me força à combler l’écart qui me séparait d’elle. Pour la première fois depuis son apparition dans mon champ de vision, elle laissait ses sentiments prendre le dessus, ne pouvant retenir une fine larme bien trop visible face à quelqu’un comme moi. Tant bien que mal, j’essayai la prendre dans mes bras pour la réconforter ou plutôt essayer.
« Je sais. Je sais que tu n’aurais jamais dû être emprisonnée. Je sais aussi que si tu m’as demandé de continuer ma vie, c’était pour mon bien. » Affirmai-je d’une voix totalement calme, d’un ton beaucoup plus doux que celui qu’employait Xiu. Visiblement, même la douleur de la gifle n’avait pas fait naitre une quelconque colère ou peine vis-à-vis d’elle. Comment pourrai-je le devenir d’ailleurs face à une personne comme elle ? « Tant de fois j’ai voulu venir te voir en sachant pertinemment que ça serait douloureux, autant pour toi que pour moi. Mais sans toi… » Ajoutai-je en baissant les yeux, comme si les regrets réapparaissaient sur mes épaules tel un fardeau. « Vivre sans toi était très, même trop dur. La seule personne qui me comprenait un minimum et qui m’évitait de commettre de graves erreurs, c’était Crystal. » Marquant une pause, j’ai tenté de poser mon regard sur celui de Xiu, tentant d’y apercevoir une trace de compréhension. « Elle était… Elle était la seule à être réussir à me faire relever la tête. Mais aussi la seule personne qui laissait une trace de toi dans ma vie… Ton absence m'a laissé un vide incommensurable Xiu. Tu n'imagines pas tout ce que j'ai fait pour tenter de t'oublier. Et à chaque fois j'ai échoué. Tout ce que j'ai pu, c'est faire semblant de ne plus te connaitre. Tout ce que j'ai pu... » Sincère tout en restant solide, comme le métier me l’avait appris, il n’y avait plus grand-chose à faire par la suite si Xiu restait dans sa bulle. En tout cas, c’était l’impression que j’avais depuis quelques minutes déjà même si à sa place, j’en ferais surement de même.
Dernière édition par Caldwell Fabreker le Sam 26 Juin 2010 - 13:56, édité 1 fois
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(#) Sujet: Re: N° 2206 - Retrouvailles (Pv Caldwell) Dim 20 Juin 2010 - 18:19
« Xiu, non ! Stop ! Ne fais pas çaaa ! » Quoi ? Et pourquoi pas ? Peut être ses photos avaient elles une valeur sentimentale pour lui mais je m’en fichais éperdument. A vrai dire je ressentais l’envie de tout casser dans la baraque. Hors de moi je ne me maîtrisais plus, une vraie furie. Je vous jure sur le coup j’aurais encastré Caldwell dans le mur si j’avais pu. Je fus amèrement déçue qu’il réussisse à éviter mes projectiles à temps. Dire qu’avant mon petit séjour en prison je ne cautionnais pas la violence. Fallait croire qu’après un meurtre et plusieurs bastons sérieuses je m’y étais habitué, ayant même déteint sur moi. Y’avait qu’à voir, avant la simple vue du sang me dégoûtait me donnant des hauts le cœur, et maintenant cela ne me faisait ni chaud ni froid. « Comment j’ai… » Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que mon sac à main volait déjà dans sa direction. N’ayant pas grand-chose dedans il était assez léger, donc il réussit à le rattraper au vol. Encore raté. Bon Dieu il avait suivit un entraînement ou quoi pour améliorer ses réflexes ?! Si j’avais pris attention à regarder toutes les photos avant de les balancer j’aurais su qu’il faisait parti des militaires. N’ayant plus de projectiles à porter de mains je me calmai un instant, disons que je restais tranquille en attendant sa réponse, bien que j’avais du mal à tenir en place.
Caldwell répéta ma question, comme pour gagner du temps, puis finalement il reprit la parole. « Huit années. Huit longues années Xiu. » Merci pas besoin de me le rappeler. Je crois que j’étais la plus à même de savoir combien d’années cela faisait, oh je le savais parfaitement bien, comptant les jours dans ma petite cellule merdique qui me rapprochait de la liberté. Vous auriez du voir ma cellule à la fin, les murs étant complètement recouverts de petites barres, ce qui faisait office de calendrier en quelque sorte. En tout cas je ne voyais pas vraiment le rapport avec ma question, 8 longues années et alors ? Cela lui laissait le droit de se taper ma meilleure amie ? Pire de l’épouser ? Je ne savais pas qu’il y avait une date limite à partir de laquelle il pouvait. « Et n’oublie pas que c’est toi qui m’a demandé de ne plus venir te voir ! C’est toi qui m’as laissé seul au parloir en jouant les dures, comme si ça ne te faisait rien de ne plus me voir par la suite ! » QUOI ? Non mais il était sérieux là ? Cet enfoiré rejetait la faute sur moi ? Il n’avait qu’à dire aussi que c’était moi qui l’avais poussé dans les bras de Crystal ! Mon Dieu ce qu’il ne fallait pas entendre. A l’écouter c’était lui la pauvre petite victime dans l’histoire. Bon sang tout cela eut le don de me mettre encore plus en rogne. BAAAAAAAM. Je venais de lui flanquer une gifle retentissante. « Je t’interdis de tout me mettre sur le dos !! Et puis qu’est ce que tu crois ? Que ça été simple pour moi de te demander de me laisser tomber ? De ne plus venir me voir ? Ça a été la décision la plus dure à prendre de toute ma vie ! Alors ne viens pas me dire que cela ne me faisait rien !!!! Tu ne peux pas t’imaginer le nombre de fois où j’ai espéré que tu viennes me rendre visite…Que tu ne m’écoutes pas. Mais ce n’est jamais arrivé. » S’il savait le nombre de fois où j’avais été déçu lorsque je recevais une visite et que je me rendais compte que ce n’était pas lui. Fort heureusement au bout d’un moment – assez long quand même – j’ai pris conscience que cela ne servait à rien de me torturer inutilement, qu’il ne reviendrait pas. Alors j’ai arrêté d’espérer, sans pour autant arrêter de penser à lui. « Je sais que je ne peux pas t’en vouloir pour ça. Et je ne regrette pas ma décision. J’étais sincère quand je disais vouloir ton bonheur…Que tu refasses ta vie même si ça me torturait. » Ces dernières phrases je l’avais dis d’un ton plus calme, qui ne dura pas bien longtemps d’ailleurs. « MAIS CRYSTAAAAAAAAAAAL ????? De toutes les femmes qu’il y a sur cette planète il a fallu que tu choisisses elle ? En sachant pertinemment le mal que cela pourrait me faire ? » Je fermai les yeux pour tenter de me calmer. Je ne pus retenir une larme qui s’échappa et roula sur ma joue. Au bout de quelques secondes je rouvris les yeux et le regardai. « Elle m’a brisé. Elle m’a tout pris. Ma vie…Ma liberté. Et maintenant toi. Je ne suis même plus sure qu’elle n’ai jamais vraiment été mon amie. J’aurais dû la laisser crever ce jour là » Des mots extrêmement durs et cruels que je ne pensais pas. Seulement pour l’instant je n’étais pas vraiment à même de penser clairement, étant mué par la colère et la douleur. Je n’arrivais pas à croire qu’ils aient pu me faire une chose pareille. Que pendant tout ce temps Crystal ai pu me mentir aussi effrontément, en me regardant droit dans les yeux. Dire qu’à chaque fois qu’elle venait me voir, elle devait sûrement ensuite retourner chez elle, dans les bras de son cher mari… Pas étonnant qu’elle soit venue si souvent, mademoiselle devait se sentir atrocement coupable. Seigneur, comment avait on fait pour en arriver là ?
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(#) Sujet: Re: N° 2206 - Retrouvailles (Pv Caldwell) Sam 26 Juin 2010 - 13:59
Zut, j'ai édité mon précédent message au lieu de le citer
Ce n’était pas juste. Rien n’avait été juste depuis l’évènement tragique qui poussa Xiu à terminer ses jeunes et belles années derrière les barreaux. Désignée coupable, affichée comme une meurtrière, elle avait subit des épreuves qu’elle n’aurait jamais eut devoir affronter. Elle avait perdu de longues années, prisonnière d’une cellule alors que sa place était en dehors, libre. Et à mes cotés. Il ne servait néanmoins à rien d’imaginer ce qu’aurait été la vie sans le drame qui me sépara d’elle. Quoique, en y repensant plus attentivement, rien ne pouvait nuire au lien qui nous unissait. Et pourtant, il suffisait de voir la situation actuelle pour se rendre compte que les choses semblaient avoir changé. Oui, semblaient. Parce qu’on pouvait bien dire ce qu’on voulait de la scène du moment, qu’elle était grotesque, surdimensionnée ou autre chose encore, il n’en était pas moins évident que j’avais comblé l’espace qui me séparait de la furie, quitte à me retrouver juste face à elle, à portée de bras. Ou à portée de main, c’était la même chose au vue de la gifle retentissante qui rompit le silence suite à mes déclarations.
Néanmoins, de là à dire que j’avais bel et bien cherché cette gifle, c’était une question de point de vue. Qu’importe ce que je pourrais imaginer, de toute manière, jamais je ne saurais réellement ce que pouvais penser Xiu. Pas à moins que celle-ci ne m’en touche un mot. Sauf que tout ce qui se passait actuellement en sa compagnie allait de travers, passant par un passage de violence avec cette insulte, ce « salaud », et maintenant cette main qui avait fondu sur mon visage. Encore une fois, je pouvais bien tenter quoique ce soit pour comprendre la réaction de ce brin de femme, rien ne m’apparaissait plus qu’un certain degré de torture. Une torture qui durait maintenant depuis que je l’avais revu. Cette gifle n’était rien. En tant que militaire, on nous entraine à endurer les souffrances physiques. Elle aurait même pu m’arracher un doigt que je n’aurais surement rien senti. Rien de pire en tout cas que cette torture intense à l’intérieur de mon corps, causée par le simple fait de la voir dans un état aussi survolté et déprimant à la fois. Seulement, même si cette sensation était insoutenable, ça n’était pas le pire. Le pire, c’était de savoir qu’au fond, elle avait raison, et sur toute la ligne. Mettant dans le même temps que ses répliques, mes maigres arguments au tapis.
Mais tout était fini. Plus de questions sur son attitude, plus la moindre pensée imaginant l’état dans lequel Xiu se trouvait. Maintenant je comprenais, puisqu’elle prit le temps, finalement, de donner le fin fond de sa pensée sur le fait de mon mariage avec Crystal. Sa meilleure amie qui, étrangement, n’était pas présente ce soir. Cette même meilleure amie qui ne lui avait jamais annoncé la nouvelle lors de ses visites envers X.J. Et c’est Crystal qui était bel et bien visée dans les propos de mon ancienne petite-amie, des propos qui furent plus virulent que les autres bien qu’au moins, Xiu ne pouvait s’en prendre physiquement à elle. Au lieu de m’insurger néanmoins, c’est un élan de compassion qui naquit et me força à combler l’écart qui me séparait d’elle. Pour la première fois depuis son apparition dans mon champ de vision, elle laissait ses sentiments prendre le dessus, ne pouvant retenir une fine larme bien trop visible face à quelqu’un comme moi. Tant bien que mal, j’essayai la prendre dans mes bras pour la réconforter ou plutôt essayer.
« Je sais. Je sais que tu n’aurais jamais dû être emprisonnée. Je sais aussi que si tu m’as demandé de continuer ma vie, c’était pour mon bien. » Affirmai-je d’une voix totalement calme, d’un ton beaucoup plus doux que celui qu’employait Xiu. Visiblement, même la douleur de la gifle n’avait pas fait naitre une quelconque colère ou peine vis-à-vis d’elle. Comment pourrai-je le devenir d’ailleurs face à une personne comme elle ? « Tant de fois j’ai voulu venir te voir en sachant pertinemment que ça serait douloureux, autant pour toi que pour moi. Mais sans toi… » Ajoutai-je en baissant les yeux, comme si les regrets réapparaissaient sur mes épaules tel un fardeau. « Vivre sans toi était très, même trop dur. La seule personne qui me comprenait un minimum et qui m’évitait de commettre de graves erreurs, c’était Crystal. » Marquant une pause, j’ai tenté de poser mon regard sur celui de Xiu, tentant d’y apercevoir une trace de compréhension. « Elle était… Elle était la seule à être réussir à me faire relever la tête. Mais aussi la seule personne qui laissait une trace de toi dans ma vie… Ton absence m'a laissé un vide incommensurable Xiu. Tu n'imagines pas tout ce que j'ai fait pour tenter de t'oublier. Et à chaque fois j'ai échoué. Tout ce que j'ai pu, c'est faire semblant de ne plus te connaitre. Tout ce que j'ai pu... » Sincère tout en restant solide, comme le métier me l’avait appris, il n’y avait plus grand-chose à faire par la suite si Xiu restait dans sa bulle. En tout cas, c’était l’impression que j’avais depuis quelques minutes déjà même si à sa place, j’en ferais surement de même.
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(#) Sujet: Re: N° 2206 - Retrouvailles (Pv Caldwell) Mar 29 Juin 2010 - 18:16
Le boulet mdr
Cette larme je n’avais pu la retenir malgré tous mes efforts. Je ne voulais pas me montrer faible devant lui, vulnérable, et pourtant cela devait sans doute être l’impression que je lui donnais. Pour quelqu’un qui avait eu 8 longues années pour faire le deuil de ma relation avec Caldwell je réagissais un peu trop virulemment. Que devait il penser de moi ? Que je l’aimais toujours ? Que je n’avais pas réussi à l’oublier ? Malheureusement c’était bel et bien la vérité… Seulement je préfèrerais qu’il ne le sache pas. A quoi bon de toute manière puisqu’il avait maintenant refait sa vie, et qu’il était à l’évidence passé à autre chose depuis fort longtemps. Malgré mes insultes et ma violence Caldwell lui se montrait extraordinairement calme face à mon. Ce qui n’était pas plus mal s’il ne voulait pas envenimer les choses. Bien qu’il aurait été en droit de lever le ton après la gifle que je vais de lui infliger et les mots cruels que j’avais eu à l’encontre de…sa femme. Ce nouveau statut m’était insupportable. Cal’ confirma le fait que mon emprisonnement avait été une injustice. Même si j’avais tué un homme, ce n’était que de la légitime défense, pour sauver notre peau – surtout celle de Crystal – alors d’accord j’aurais peut être mérité de la prison, mais avec sursis. En tout cas pas une peine de 10 ans. Contrairement à ce que j’avais dis tout à l’heure, pas une seule seconde je n’avais regretté mon geste, si c’était à refaire je referais la même chose.
« Tant de fois j’ai voulu venir te voir en sachant pertinemment que ça serait douloureux, autant pour toi que pour moi. Mais sans toi… » Alors pourquoi ne l’avais pas tu fais j’eus envie de crier. Pour moi cela aurait été douloureux certes, mais pas autant que le vide qu’il avait laissé dans mon cœur en disparaissant de ma vie. Et je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même. « Vivre sans toi était très, même trop dur. La seule personne qui me comprenait un minimum et qui m’évitait de commettre de graves erreurs, c’était Crystal. » Ouais ben j’aurais préféré que ça soit quelqu’un d’autre. Mais quelque part je pouvais comprendre. Tous deux vivaient la même situation, forcément cela devait rapprocher. Mais quand même… Je savais que quelque part je devrais être reconnaissante à Crystal pour lui avoir redonner goût à la vie, mais c’était au dessus de mes forces. « Elle était… Elle était la seule à être réussi à me faire relever la tête. Mais aussi la seule personne qui laissait une trace de toi dans ma vie… Ton absence m'a laissé un vide incommensurable Xiu. Tu n'imagines pas tout ce que j'ai fait pour tenter de t'oublier. Et à chaque fois j'ai échoué. Tout ce que j'ai pu, c'est faire semblant de ne plus te connaître. Tout ce que j'ai pu... » C’était tellement injuste. Même si ça n’avait pas forcément marché, lui au moins avait pu tenté de faire des choses pour m’oublier. Mais moi ? Enfermée dans ma cellule toute la journée ? Autant vous dire que j’avais eu largement le temps de ressasser le passé. Encore et encore. Certes je m’étais faite des « amies » en prison, mais de quoi pouvions nous parler hormis de notre passé ? De qui porte la plus belle tenue ? Du temps qu’il fait ? Des oiseaux qui chantent ?
Les paroles de Cal’ me faisaient mal. J’avais parfois tendance à oublier que dans l’histoire on était deux à souffrir. Même si lui il était libre de ses faits et gestes, il n’en restait pas moins que lui aussi avait énormément souffert de la situation. En tout cas toutes ces émotions avaient eu le mérite de me calmer. Caldwell pouvait lâcher la garde, j’avais baissé les armes, je ne comptais plus le frapper. Enfin sauf s’il avait d’autres bombes comme celle-ci à me lâcher. Du genre, ah et au fait on a aussi eu un enfant…Sans rancune hein ? M’enfin je pensais quand même être à l’abris de telle déclaration, je pense quand même que j’aurais remarqué si Crystal était tombée enceinte. « J’aurais seulement préféré que ça ne soit pas dans ses bras que tu m’oublies… N’importe qui mais pas elle. La seule amie qui me restait… » Remarquez que j’avais parlé au passé. Car à mes yeux notre amitié était bel et bien morte. « Je n’ai plus personne maintenant ». La réalité faisait mal. Paradoxalement depuis que j’étais libre jamais je ne m’étais sentie aussi seule. Au moins en prison j’avais tissé des liens avec certaines détenues, on se serrait les coudes, se protégeait mutuellement… Mais aujourd’hui. La seule personne ne m’ayant pas tourné le dos ou abandonné était Crystal. La seule qui m’avait aidé à tenir le coup, qui me donnait envie de sortir. Et maintenant que me restait il ? Que dalle. « Je suis désolée, je n’aurais pas du réagir aussi violemment. Ce…c’était complètement disproportionné. Après tout libre à toi de refaire ta vie avec qui tu veux, c’est ton droit. Et je peux te comprendre tu sais je… » Remarquez quand même les efforts que j’essayais de faire. C’est surtout que je voulais rattraper les pots cassés, refermer les vannes, tentai de paraître moins atteinte que je ne l’étais réellement. Tentative assez pathétique je savais, après la scène que je venais de lui faire. Qui d’ailleurs à mes yeux était amplement méritée malgré ce que je venais de dire à l’instant. J’en brûlerais même la maison tiens. Mais en fait c’était surtout après Crystal que j’en avais. « Mais pas Crystal. Elle aurait du me le dire… Quand je repense à toute ces fois où elle est venue me voir… Tous ses mensonges. Et qu’on ne vienne pas me faire croire que c’était pour me protéger. La pilule aurait été beaucoup plus facile à avaler si je l’avais su plus tôt. J’aurais eu le temps de m’y faire. » Ou pas. En revanche j’aurais eu le temps de préparer mes réactions, et de ne pas me faire prendre à chaud. « Tu…Vous…ça fait combien de temps que vous êtes mariés ? Je ne savais pas pourquoi mais je sentais que j’aurais mieux fais de ne pas poser la question.