| | ‘ Take another walk out of our fake world.’ | |
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Pamela Auberwhat is your secret ?
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| (#) Sujet: ‘ Take another walk out of our fake world.’ Dim 3 Mai 2009 - 18:34 | |
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RHYS & NAUSIKAA ‘ Take another walk out of our fake world.’ - Nausikaa, Rhys ! Vous n’êtes pas passé la semaine dernière. Nous accusa-t-elle avec déception. - Ho oui, nous sommes désolés. Nous avons eu un contre temps. Mentis-je.
Elle haussa les épaules et nous conduit à la chambre 175, comme chaque semaine. La vérité c’est que je m’étais dégonflée la semaine dernière, et qu’aujourd’hui encore je n’aimais pas l’idée de venir. Rhys restait silencieux comme à chaque fois. Pourtant ce n’était pas faute pour l’infirmière d’avoir essayé de lui décrocher quelques mots. Je pense même qu’elle avait eu le béguin pour lui à une époque. Il faut dire qu’il était toujours différent lorsque nous mettions les pieds à l’institut. Il semblait torturé, mal à l’aise. Tout comme moi. Alors que nous avancions dans le couloir bleuté, je posa mon regard sur lui et souffla quelques mots qu’il fût le seul à entendre. « Ce n’est pas bien. » Le personnel de l’hôpital serait-il aussi accueillant s’il savait pourquoi nous étions là, réellement ? J’en doutais. Nous nous travestissions, nous et la vérité d’une certaine manière. Après quelques secondes de marches, nous arrivâmes devant la chambre. Rhys entra en première, puis je fis de même, dans son ombre. J’avais besoin de sortir de l’institut, comme si j’étais entrain d’y suffoquer l’air me manquait. Mon pas était rapide, j’avais devancé Rhys alors que jusqu’à présent ça avait été le contraire. Ce fût une libération lorsque je senti la brise et le soleil se poser sur mon visage. J’avais l’impression de redevenir moi, sans avoir à cacher mes intentions à l’une de mes victimes. Je détestais cette situation au plus haut point, et pourtant il m’était impossible de me détacher totalement de ce rituel honteux. Nous faisions cela depuis plus d’un an, depuis que nous étions séparés. A vrai dire, je me demandais parfois pourquoi je tenais autant à cette tradition. Souvent ma conclusion était que je le méritais, le reste du temps je m’avouais que c’était mon unique façon de voir Rhys. Je n’avais pas assez de courage pour affronter nos démons sur un terrain neutre, autour d’un café, dans un parc, en ville. C’était une excuse pour continuer de fréquenter celui qui un jour avait apprivoisé mon coeur. Et ce n’est pas peu de choses. Le voir m’étais douloureux pour des millions de raisons (et je savais qu’il en était de même pour lui), mais malgré tout je ne pouvais me résoudre à couper les ponts. S’il n’était plus important de la façon dont il l’avait été il y a quelques années, il n’en restait pas moins que je n’imaginais pas ma vie sans croiser son hombre au détour de quelque ruelle. Il était un chapitre de ma vie que je peinais à clore. Mais ne vous méprenez pas, il n’y avait là aucune question d’amour persistant, seulement l’impression d’une fin injuste.
Je finis par me retourner vers lui, le regard lourd de ressentiments. Une fois encore j’étais partagée. Je lui étais reconnaissante de tellement de choses, mais j’avais toute cette rancune vicieuse et injuste que je ne pouvais destiner à personne d’autre que lui, et moi. C’était exactement ce qui nous avait éloigné, ce que je détestais ressentir, et pourtant c’était toujours là en moi, après tous ces mois. Je laissa échapper un soupir, et sentis mon regard changer. J’étais désolée, troublée à présent.
- Je ne sais plus quoi penser de tout ça Rhys. Avouai-je. Est-ce au moins justifié ? Parce que j’ai l’impression qu’on ne fait que s’ajouter des torts. Terminai-je sur un ton désemparé.
Je cherchais une réponse dans ses yeux, et continuait de reculer à petits pas tandis que lui avançait vers moi. A vrai dire je n’y avais même pas prêté attention, ça s’était fait machinalement : comme un vieux réflexe qui allait contre ma volonté. De nombreuses fois j’avais rêvé de retrouver la chaleur de son contact, la douceur de son parfum. Juste pour être sûre de ne pas oublier à quel point cela pouvait être enivrant. Mais je me l’interdisait, je ne pouvais me laisser torturer par mes envies, je l’étais déjà assez par mes souvenir et mes regrets.
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| | | InvitéInvité
| (#) Sujet: Re: ‘ Take another walk out of our fake world.’ Dim 3 Mai 2009 - 20:41 | |
| Pour qui se faisaient-ils passer ? Pour un jeune couple philanthropiste et sensible. La question serait plutôt, pourquoi faisaient-ils ceci ? Nausikaa Adonis et Rhys Blythe formaient bien un couple, certes, mais pas d'amants. Ils avaient eu leur chance, leur histoire mais à présent, ils ne pouvaient réciproquement plus soutenir le regard de l'autre sans flancher. Mais ils se retrouvaient toujours, inlassablement et irrémédiablement chaque fin de semaine, comme une promesse qu'ils étaient forcés de tenir. Cela faisait un an à présent que leur relation avait prit fin. D'un point de vue extérieure, cette rupture était incompréhensible et déconcertante : ils semblaient si bien ensemble, leur complicité et leur épanouissement réciproques crevaient les yeux. Et pourtant, ils n'étaient plus ensemble mais se rejoignaient sur le parvis d'un centre d'éducation motrice avec la même constance que le tic tac d'une horloge. Ou à peu de chose près. En effet, Rhys avait du affronter la première absence de Nausikaa la semaine présente. Elle s'était défilée mais pourtant, il était impossible pour le jeune homme de lui en vouloir. Il avait ressenti une pointe de déception en n'apercevant pas sa chevelure blonde à l'heure convenue mais il n'était pas surpris. Rhys savait parfaitement combien ces visites étaient difficiles à rendre pour la jeune femme pour la simple et bonne raison qu'elles étaient insoutenables pour lui aussi. Il n'avait pas insisté naturellement : Nausikaa était assez grande et avait la pleine conscience de ce que son absence impliquait, il n'avait donc aucune raison de l'appeler pour lui faire la morale. Ce n'était pas son genre de toute façon et il savait que cette démarche n'aurait aucun effet sur elle. Aussi, tout du long de la semaine qui suivit, il ne cessa de se demander si cette absence avait été la première d'une série. Il n'osait penser qu'elle était même la décision d'un terme définitif à leurs visites mais il craignait tout de même que cela le soit. Lorsque le vendredi suivant Rhys arriva sur l'esplanade de l'annexe de l'hôpital d'Ocean Grove, son cœur fit alors un bond. Elle était présente, de dos et face à l'édifice mais Rhys la reconnut immédiatement dès qu'il gara sa voiture à son emplacement habituelle non loin de l'entrée principale. Lorsqu'il vint la rejoindre, son visage n'exprima cependant aucune joie apparente mais son regard prouvait son soulagement et la fierté qu'il éprouvait à la voir ici. Il ne lui fit aucune référence à la semaine précédente et se contenta de lui adresser un furtif sourire sans joie avant de lui presser doucement le bras au niveau du coude pour lui signifier son soutien. Il était temps, rien ne servait d'essayer de retarder l'épreuve. Ensemble, ils pénétrèrent alors à l'intérieur du centre et suivirent le chemin bien trop familier qui les conduisit à l'accueil.
Près de deux heures s'étaient écoulées entre leur deux passages des portiques de l'entrée du centre. Était-ce à cause du laps de temps qui les avait séparés depuis leur dernière visite ou bien la gravité du moment ? Quoiqu'il en soit, lorsqu'ils sortirent enfin à l'air libre, ils étaient fébriles et intenables comme jamais. Nausikaa surtout semblait être en prise à une véritable tourmente et Rhys se sentait désagréablement impuissant. La visite s'était pourtant passée avec succès – si un tel terme était utilisable dans une telle situation – puisque rien ne les avait trahis et que leur relation avec les patients restait intacte. Mais c'était précisément cette perfection dans leur manège qui les brisaient. Ils n'étaient que des hypocrites dès qu'ils entraient dans cette annexe et en ressortaient comme les plus grands torturés que la Terre puisse porter. Ne les jugez pas, ils se blâment bien assez eux-mêmes. Rhys se tenait à l'écart de la jeune femme, comprenant qu'elle avait besoin de temps et d'espace pour se remettre de cette nouvelle épreuve. Décidément, même un an ne suffisait pas à s'habituer à une telle chose. S'il n'osait pas s'approcher, son regard ne voyait pourtant qu'elle. La voir dans cet état de nervosité et de colère le faisait terriblement souffrir – en souvenir de ce qu'ils avaient ressentis l'un pour l'autre durant trois années mais aussi parce qu'elle comptait toujours pour lui. Nausikaa lui était peut-être inaccessible à présent, mais elle était toujours présente en lui. Lorsqu'elle détourna enfin son regard sur lui, Rhys ne cilla pas même s'il sentait clairement toute l'animosité qu'elle ressentait à son égard. Il ne lui en voulait pas car il reconnaissait lui-même que ce qu'il lui faisait subir chaque semaine était détestable. Malheureusement, il n'avait pas le choix et était persuadé que même si cela était douloureux, c'était primordial. Rhys l'écouta alors quand elle se décida à lui adressa la parole. Sa voix était ferme mais suppliante à la fois : elle commençait à craquer sous ses yeux. Il n'hésita alors pas longtemps avant de s'approcher d'elle, le visage fermé mais le regard accablé. Il comprenait mais redoutait aussi sa position : Nausikaa ne devait pas remettre en cause leur démarche parce que sinon, ils l'abandonneraient aussitôt et ce n'était pas une chose qu'ils devaient faire : ces visites avaient un sens. Se pinçant les lèvres et malgré que les pas de la jeune femme s'éloignaient de lui, Rhys s'avançaient toujours irrémédiablement vers elle, comme s'il voulait être certain de l'avoir à sa portée et être ainsi sûr qu'elle comprenne et accepte ce qu'il s'apprêtait à lui répondre.
« Tu préfèrerais qu'on se contente des chèques qu'on envoie, n'est-ce pas ? Ce serait plus aisée, sans le moindre doute. Mais est-ce que c'est ce que tu recherches, Nausikaa ? La facilité ? »
Ses mots n'étaient pas accusateurs, ils étaient en revanche pleins de compréhension parce que Rhys aussi avait plus d'une fois penché vers cette solution. Mais il avait toujours refusé de s'y soumettre totalement, le remord étant bien trop violent pour le laisser en paix après avoir signé quelques bouts de papier. Lorsqu'il arriva à arrêter le recul de la jeune femme, ils se retrouvèrent près de l'espace « détente » des infirmières où elles venaient prendre leur pause cigarettes. L'endroit était vide mais cela ne l'empêcha pas de reprendre la parole faiblement, comme s'il craignait d'être surpris par une tierce personne.
« On leur doit bien ça, on doit assumer, même si cela est dur. »
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