« Bonjour… » Micaela sortait difficilement de son sommeil. Après la visite de Pride quelques heures plus tôt, une des infirmières lui avait donné de quoi dormir profondément. Son sommeil avait été lourd et assommant, lui laissant l’impression d’être engourdie alors qu’elle recouvrait conscience. Elle se mouva doucement entre les draps blancs pour se tourner et faire face à la personne qui venait lui rendre visite. Elle n’avait pas le moindre idée de l’heure qu’il était et se souvenait avec difficulté de la date. « Je… je suis désolée… » Echappa une jeune femme au bord des larmes. Micaela la regarda un instant, essayant de se souvenir de qui elle était. Sa voix lui était familière et son visage lui rappelait vaguement quelqu’un, pourtant elle n’arrivait pas à mettre le doigt sur son identité. La mexicaine se redressa un peu et secoua la tête doucement. Elle n’avait pas envie d’essuyer les excuses larmoyantes des autres, mais elle comprenait malgré tout leur démarche. Alors, elle tenterait de se faire douce dans ses réponses, mais surtout très convaincante. « Ca va. Ne vous en fait pas. Ca va aller. » Répétait-elle à voix basse. Micaela prenait conscience d’une chose alors qu’elle parlait : si elle voulait éviter les questions, les effusions de compassion et la tristesse de son entourage alors elle ne devait pas nourrir leur pitié, elle devrait se montrer forte et peu importe si au fond, elle était brisée. « Je tiendrai le coup. » Dit-elle complètement blasée.
La voix douce et Fragile de la jeune femme résonnait dans les oreilles de la brunette qui tentait toujours de retrouver qui elle pouvait bien être. Malgré son impression de déjà-vu, Micaela flottait dans un noir intense, cherchant les réponses au mauvais endroit. C’est finalement lorsque la demoiselle s’avança timidement vers elle et que son parfum fruité vint lui chatouiller le nez que l’ancienne mère sembla comprendre. Sa voix tremblante et ses yeux tristes étaient ceux de la personne qui l’avait trouvée, après son agression. C’était elle, son héroïne, celle qui avait sans doute sauvé sa vie. Si tôt qu’elle prit conscience de se trouver face à celle qui avait été là pour elle, la mexicaine senti son cœur se serrer avec ferveur, rongé par de violents souvenirs. « C’est vous qui étiez-là? … Votre parfum, et vous aviez peur… Vous avez appelé l’ambulance. » souffla Micaela, déstabilisée. Ses propos n’étaient pas des plus clairs, portés par un flot de pensées et de souvenirs vagues, ils traduisaient le cheminement de sa pensée. Alors que son visage se marquait d’une moue douloureuse, elle posa ses yeux sur son héroïne avec reconnaissance et retenue.