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 I left her alone

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I left her alone Vide
Message(#) Sujet: I left her alone I left her alone EmptySam 24 Avr 2010 - 23:44

    I left her alone Ixyr76 I left her alone Spgjro
    A time for us, at last to see
    A life worthwhile for you and me.

    PREVIOUSLY : Damaged at best
    3:48 am



    « Elle est encore un peu sonnée par la morphine... »

    Les paroles de l'infirmière venaient frapper son esprit absent sans qu'il ne l'entende, les rétines ambrées du jeune homme posées sur la porte de la chambre, appréhendaient cet instant qui probablement lui ferait un choc. Il avait pourtant cette hargne et cette envie virulente de la voir, de lui serrer la main, de lui murmurer que tout irait bien... Et pourtant Pride n'était pas certain d'avoir le coeur suffisamment bien accroché pour supporter la vision qu'il pourrait alors avoir : Micaela sinistrement allongée dans son lit, le ventre plat et d'une rondeur absente. Le regard embué du jeune homme perdu ne cilla pas, seules sa mâchoire crispée et sa gorge déglutissant par instants trahissaient son appartenance au commun des mortels qui grouillaient autour de lui. La voix de l'infirmière lui était lointaine, si lointaine, que malgré la proximité de cette dernière, il ne parvenait pas à l'entendre. Ce fut lorsqu'elle ponctua sa voix un peu plus fortement qu'enfin Pride sortit de sa léthargie, tournant doucement son regard vers la demoiselle. Jamais l'on avait vu le jeune agent aussi perdu, lui qui offrait toujours cette impression de froideur, tel un mur imperturbable et impressionnant.

    « Monsieur Berrington ?  » fit-elle avec un léger sourire compatissant et gêné, accrochant de son regard les prunelles du jeune homme qui la toisaient d'un air absent. « … vous pouvez entrer. »

    Secouant doucement la tête et laissant une lueur de présence illuminer enfin son regard ambré, Pride reprit ses esprits et s'avança vers la porte, le coeur tremblant au bord des lèvres et l'estomac contracté. Il savait qu'il ne supporterait pas la vision d'un enfant absent, il n'ignorait pas non plus que de voir Micaela en sinistre état ne ferait que le faire enrager encore plus contre l'individu qui s'en était pris à elle. Si pour le moment le jeune homme semblait encore sous le choc, il était à prévoir de sa part une impulsivité violente et brusque : Pride demanderait vengeance, et il était à peu près certain que la portée de son geste revanchard à l'égard de l'assassin serait d'une violence rude et des plus brutales... Craignant la montée d'un venin virulent demandant donc le paiement par le sang, ainsi qu'une tristesse soudaine face à la réalité concrète, ce fut non sans retenir quelques instants sa respiration bloquée par son palpitant arrêté, que Pride ouvrit la porte avant de la refermer derrière lui. Son regard noisette se posant sur la silhouette de Micaela, inerte et couverte d'hématomes, eut alors l'effet qu'il aurait souhaité éviter : sa gorge se serra tandis que son regard habituellement si froid se teinta d'une tristesse embuée et abattue, tandis qu'il sentait sa respiration se couper pour mieux laisser les tremblements de colère et de chagrin s'emparer de son corps. Ce fut néanmoins avec sa naturelle et légendaire prestance, grandement affaiblie néanmoins, qu'il se dirigea à pas lents vers Micaela.

    « Qu'est-ce qu'il t'a fait... »

    Sa voix habituellement déjà basse se faisait cette fois murmure à peine audible, tandis que ses mots prisonniers peinaient à sortir de sa gorge sèche et serrée. Son regard abattu et embué posé sur la silhouette de la jeune femme, Pride prit place sur la chaise libre posée à côté du lit d'hopital. Un silence s'installa un instant, le temps qu'il ne parvienne à libérer ces mots qui ne voulaient pas venir, à l'instar des larmes qui ne coulaient pas encore, malgré une voix affaiblie.

    « ... Qu'est-ce qu'il nous a fait. »

    La main du jeune homme, légère et perdue, vint se poser sur le ventre plat de Micaela non sans sentir une tristesse insupportable prendre en otage son coeur pour mieux enserrer sa gorge. Ses prunelles embuées se levèrent un instant vers le plafond pour retenir quelques larmes qui ainsi ne vinrent pas couler sur ses joues ; il prenait conscience enfin qu'ils venaient de perdre leur enfant. Non désiré ou pas, le petit être qu'il avait senti grandir dans le ventre rond et maternel était parvenu à le rendre épanoui : Pride s'était préparé à être père, plus que jamais, malgré tous les obstacles que Micaela et lui avaient pu subir durant leur relation plus ou moins chaotique mais qui avait repris de l'ampleur avec l'enfant. Tout était réduit à néant désormais. Baissant son regard résigné sur l'ex mère, sa main chercha celle de cette dernière, qu'il enserra avec douceur.

    « Je n'aurais pas du te laisser seule. C'est de ma faute. »

    Intimement persuadé de sa culpabilité, le jeune homme n'en était pas encore aux éternelles questions : qui, comment, et pourquoi... Car la voir dans cet état était déjà en soit une épreuve, aussi il ne voulait pas éveiller sa colère, quand bien même le jeune homme irait demander toutes les explications à Liam. Il était à parier que Pride ne sortirait pas d'ici sans avoir quelques éléments, et sans posséder au ventre ce terrible et sanglant désir de vengeance.
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Pamela Auber
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Message(#) Sujet: Re: I left her alone I left her alone EmptyDim 25 Avr 2010 - 1:16


« Mademoiselle, vous m’entendez ? » demandait l’infirmière d’une voix douce et sereine. Micaela rouvrit les yeux et comprit qu’elle n’était plus en salle de réveil. Sans doute était-ce l’infirmière qui avait déplacé son lit. Peu importe. Elle leva les yeux vers la femme en blanc et attendit qu’elle continue. « Il y a quelqu’un qui désire vous voir. Dois-je le laisser entrer ? » La mexicaine avait du mal à saisir le sens de ses mots, elle devait se concentrer pour reconstruire sa phrase et tenter d’y trouver une réponse. Après quelques instants, elle hocha la tête de manière infime puis regarda l’infirmière s’éloigner jusqu’à la porte non sans avoir soufflé quelques paroles rassurantes avant de la quitter.
Se retrouvant seule et consciente pour la première fois, elle tenta de se souvenir exactement de ce qui l’avait tristement menée ici. Tout était flou, rien n’arrivait à elle de manière concrète et chaque fois qu’elle pensait mettre le doigt sur quelque chose, son esprit semblait s’y refuser au dernier moment. La main qu’elle avait glissé sur son ventre anormalement plat ainsi que les mots des médecins dépités furent ses seules réponses et sitôt qu'elle y songea, son cœur s’arrêta. Elle espéra alors de toutes ses forces pouvoir se réveiller et oublier ce cauchemar sans nom. Malheureusement, tout était réel : de la douleur que provoquait son cœur lacéré aux brûlures de son visage et le vide macabre de son ventre. Micaela ne comprenait pas, malgré tout le mal qu’elle se donnait à essayer de trouver un sens et une raison à son état, elle ne pouvait concentrer son esprit sur autre chose que sa perte. Comme si rien ne lui serait jamais épargné, elle se sentait lasse et épuisé d’essuyer la cruauté de la vie. Plus encore, elle était dévastée à l’idée d’avoir perdu celui qui en quelques mois était devenu le plus grand amour de sa vie. La jeune femme réalisait lentement que tout était réduit à néant. Ses projets, ses espoirs, son enfant, sa famille la plus précieuse … Il ne restait rien. « Qu'est-ce qu'il t'a fait... » La voix basse et torturée de Pride venait de la tirer de ses pensées alors qu’elle n’avait pas même entendu la porte s’ouvrir et se fermer. Le sens de ses mots lui échappa, seuls les murmures de sa voix avaient trouvé une importance à ses yeux. Ehontée, la mexicaine ne put se résoudre à poser son regard désespéré sur Pride. Prise soudainement d’une culpabilité étouffante, Micaela senti sa respiration se faire difficile et douloureuse alors que sa poitrine toute entière s’écrasait sous une masse abstraite. « ... Qu'est-ce qu'il nous a fait. » Ajouta-t-il en prenant place sur une chaise près du lit. Alors que la main chaude et rassurante de Pride trouva le ventre de Micaela, elle posa enfin son regard brun sur lui. Elle le regarda sans dire un mot, tentant de mettre les mots justes sur toutes les excuses qu’elle désirait lui faire. Lorsqu’il leva les yeux pour ravaler ses larmes, c’est la jeune femme qui sentit son cœur glacé se soulever douloureusement et l’une de ses main fut prise de tremblements nerveux et inconscients jusqu’à ce qu’il ne pose sa main chaude dessus. Micaela entremêla ses doigts dans les siens puis referma sa main sur celle de Pride. « Je n'aurais pas du te laisser seule. C'est de ma faute. » S’ajouta alors à sa peine l’idée insupportable de voir le jeune homme s’incriminer, à tort.

La mexicaine serra la main de Pride un peu plus et ancra son regard dans celui de l’agent, forte de détresse et culpabilité. Elle ouvrit alors la bouche dans le but de lui répondre mais elle sentit aussitôt ses yeux se noyer dans l’eau, sa visions de troubla mais elle ne fit pas marche arrière. « Non. » Commença-t-elle. Dès qu’elle eut prononcé son premier mot, les sanglots étouffèrent sa voix alors que des larmes venaient brûler les quelques plaies de son visage. « C’est moi … J’ai … perdu le bébé. » Ses mots étaient entrecoupés par les soubresauts de sa voix affaiblie. Puis, alors qu’il allait répondre quelque chose, elle continua. « Pride, je suis désolée. » Souffla-t-elle. Micaela fondit littéralement en larmes alors qu’elle le suppliait du regard de ne pas lui en vouloir. Déchirée entre sa culpabilité et sa peine insoutenable, son cœur qu’elle pensait endormit par la douleur se réveillait brutalement, une nouvelle fois écorché à vif par la perte de son enfant. Crispée par les tressaillements que provoquaient les sanglots qu’elle ne retenait plus, Micaela avait l’impression que des couteaux venaient planter sa chair chaque fois qu’elle contractait son ventre. Elle était néanmoins incapable de se contrôler, en se donnant tout le mal du monde, elle n’arrivait qu’à rendre ses pleurs moins intenses. La douleur était pourtant bien dérisoire face à l’idée de devoir renoncer à son bébé, son tout. C’était ce qui pouvait lui arriver de pire. Elle qui n’avait jamais eu une carrière particulièrement brillante, pas de don incontestable avait trouvé en cet enfant une révélation salvatrice, une solution et finalement, une évidence. Pourtant, rien ne subsistait après ce coup cruel et fatal du Destin.
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Message(#) Sujet: Re: I left her alone I left her alone EmptyDim 25 Avr 2010 - 12:36

    Jamais Pride n'aurait pensé qu'une telle horreur se serait abattue sur eux, sur l'enfant, sur leur avenir qui bien qu'empruntant des chemins séparés aurait été réunifié partiellement par leur fils qui trois mois plus tard aurait du naître sous le regard heureux des parents. Il n'y avait plus qu'à remballer leurs coeurs, les vêtements de coton de taille minuscule posés ça et là dans quelques tiroirs, ne plus avoir à débattre pour un prénom, une école, un avenir qu'ils auraient désiré pour leur fils. Il n'y avait plus rien, pas même les prémices d'un enterrement digne de ce nom ; le deuil serait considérablement lourd et ignoble à porter, si toutefois les parents y parviendraient. Pride, malgré son tempérament fort et imperturbable, n'était pas parvenu dans cette épreuve à maintenir le mur froid qui le rendait inattaquable et insensible : alors si le jeune homme habituellement impassible s'effondrait maintenant, qu'en était-il de la mère qui avait porté cet enfant en son ventre, en sa chair, jusqu'à l'aimer avec hardiesse ? La mâchoire crispée, la gorge serrée, le jeune agent peinait à laisser s'échapper les mots tout en réprimant quelques sanglots qu'il ne désirait plus que ravaler, le coeur au bord des larmes et la mine abattue. Serrant un peu plus sa main dans celle de Micaela dont les doigts avaient fait tendrement prisonnier les siens, dans une détresse certaine, Pride ne daigna plus la lâcher de son regard à la fois embué de chagrin et rassurant. S'il était vrai que le jeune homme n'avait jamais su faire preuve de tact en matière de sentiments, on ne pouvait nier son instinct farouche de protecteur. Son coeur loupa un battement sous le tressaillement de la mère déchue, abattue par la tristesse, l'incompréhension et visiblement la culpabilité : les deux parents se sentaient alors responsables du crime infâme. Puisque concrètement, ils ignoraient encore qui s'en était pris à la jeune femme et à l'enfant, il leur fallait un coupable et leur choix s'était posé sur eux-même. Humainement désespérant, et désespérément humain.

    « Non. » fit-elle dans un sanglot étouffant sa voix tremblante. « C’est moi … J’ai … perdu le bébé. » Le coeur serré et la tristesse abattue sur son visage aux regard sombre et perdu, Pride entrouvrit les lèvres pour mieux s'opposer à la tirade de Micaela se sentant coupable, mais cette dernière dans un dernier élan secoué de larmes intarissables, renchérit avec désespoir. « Pride, je suis désolée. »

    Le regard suppliant de la jeune femme acheva de lui broyer le coeur déjà fragile ; Pride se leva de sa chaise sans jamais daigner détourner son regard de la mère en deuil, gardant sa main dans la sienne, alors qu'il vint s'asseoir sur le lit. Hochant alors la tête avec douceur, il tenta un sourire rassurant mais bien trop voilé par la tristesse de l'instant. Le sourire néanmoins, bien que forcé mais se voulant porteur d'espoir, était tout entier offert à la jeune femme, pour mieux lui prouver que jamais, il ne lui en voudrait. Déglutissant un instant sous l'assaut d'un myocarde brouillé et d'une gorge sèche malgré l'humidité des larmes qui ne désiraient plus que monter à ses yeux noisettes, Pride parvint enfin à lâcher quelques mots, confinés dans une douceur résignée.

    « Ce n'est pas ta faute, rien n'est de ta faute, ne pense pas ça. Je suis là... d'accord ? » Le jeune homme réitérait ses mots résignés pour mieux conforter la jeune femme dans son innocence. Attendant que celle-ci ne daigne acquiescer, Pride se pencha pour mieux déposer un baiser sur le front hâlé de cette dernière. Certes le coeur n'était pas vraiment à l'attendrissement, mais bien plus à la compassion et au chagrin d'infortune ; mais quitte à alléger leurs âmes mutilées, autant faire preuve de présence concrète. Se redressant alors, Pride planta son regard presque trop strict dans les yeux noyés de larmes de son ancienne amante : il n'y avait dans ses rétines aucune froideur glaçante, mais seulement cette envie de ne pas la voir s'enterrer sous les affres de la culpabilité. « Je suis là, je te promets que tout ira rien. Je te promets que tu n'auras plus jamais à avoir peur. Tu ne seras plus jamais seule, fais-moi confiance. », insista-t-il de sa voix faible et saisissante autant de tristesse que de résignation à la soutenir, cachant dans ses mots quelque chose de bien concret. Pride sans doute, ne laisserait jamais la demoiselle seule suite à cet épisode tragique, et il était à prévoir que l'instinct protecteur du jeune homme s'en retrouverait alors bien excessif : l'idée d'engager certains de ses hommes comme gardes du corps discrets et lointains pour la jeune Mexicaine n'était alors plus à exclure. « Je te promets que je retrouverais celui qui nous a fait ça et qui nous a enlevé notre fils. Justice sera faite. » souffla-t-il enfin, une lueur de colère brillant dangereusement dans son regard embrumé.

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I left her alone Vide
Message(#) Sujet: Re: I left her alone I left her alone EmptyDim 25 Avr 2010 - 16:50


S’imaginer déjà vivre avec son fils et l’aimer si fort rendait l’idée de le perdre si lointaine et impossible que jamais Micaela n‘avait envisagé une telle chose. Les seuls pleurs qu’elle avait imaginé n’étaient pas les siens mais ceux d’un enfant qui refusait de dormir, qui était tombé ou qui tentait d’amadouer ses parents. La jeune femme avait tellement songé à lui que malgré l’absence physique du nouveau né, sa présence était aussi concrète que celle de n’importe qui. Faire son deuil s’avèrerait sans doute délicat et douloureux, tel une opération visant à ôter tout espoir de son cœur meurtri sans l’endommager plus qu’il ne l’était déjà. D’un coup, d’un seul, il fallait renoncer à la seule chose qui avait remplit sa vie de joie et de légèreté après des désillusions successives. Finalement, c’était à croire que l’univers tout entier tentait de lui faire passer un message.
Son seul soulagement face à cette vague de tristesse et de souffrance s’avérait être Pride, sa main tendrement mêlée à celle de Micaela, sa voix basse et rassurante. Sa simple présence apaisait l’âme torturée de la jeune femme. Ainsi, elle le regarda venir prendre place à ses côtés sans broncher, serrant sa main dans la sienne avec appréhension, toujours aussi étouffée de culpabilité. « Ce n'est pas ta faute, rien n'est de ta faute, ne pense pas ça. Je suis là... d'accord ? » Micaela gardait ses yeux sombres posés sur lui. Elle avait un mal fou à se faire à l’idée qu’elle n’y était pour rien. Comment pouvait-il lui dira ça alors que c’était elle et personne d’autre qui avait perdu l’enfant. Elle n’avait pas eu la force de le garder, elle était trop faible, elle était stupide d'être sortie ce soir là, elle avait été attaquée pour une raison, bien qu’elle lui échappe pour l’instant. En somme la jeune femme trouvait mille et une raisons de s’en vouloir, néanmoins, elle aurait offert tout ce qui lui restait pour que Pride continue de demeurer à ses côtés. Le baiser qu’il déposa sur son front eut le don de calmer des sanglots de Micaela, se faisant maintenant silencieux. Il n’y avait plus que des soubresauts de sa respiration qui trahissait leur violence passée. « Je suis là, je te promets que tout ira bien. Je te promets que tu n'auras plus jamais à avoir peur. Tu ne seras plus jamais seule, fais-moi confiance. » Ses propos arrachèrent quelques nouvelles larmes à Micaela. Elle avait besoin de le croire, de penser qu’elle n’aurait plus jamais à affronter une telle situation. Sans ça, elle n’aurait plus eu aucune raison de sortir de cet hôpital ni de prétendre à continuer sa vie. Parce qu’avec la peine d’avoir perdu le fruit de ses entrailles s’accumulait la peur de voir le monde continuer à tourner et pire encore la peur de l’affronter. Alors elle lui faisait confiance, toute entière, aveuglement, sans condition. S’il ne lui en voulait pas, elle serait pendue à ses lèvres et elle compterait sur lui plus que sur personne. Pride avait perdu cet enfant en même temps qu’elle, il devait abandonner l’idée d’avoir un fils dans quelques mois et ravaler douloureusement chaque espoir qu’il avait porté en cet être. Il pouvait la comprendre comme personne d’autre. Micaela hocha alors la tête, témoignant sans un seul mot de tout ce qu’elle faisait reposer sur ses épaules. « Je te promets que je retrouverais celui qui nous a fait ça et qui nous a enlevé notre fils. Justice sera faite. » Les sourcils de la mexicaine se froncèrent dans une moue inquiète mais préparée. Elle devait s’y attendre.

La main libre et tremblante de la jeune femme vint se poser sur son visage pour essuyer les larmes qui continuaient de couler une à une. Micaela, dame fierté, était en train de craquer avec la vulnérabilité d’une enfant. Jamais elle n’avait dévoilé tant de larmes à quelqu’un. En serrant un peu plus sa main, elle prit une profonde inspiration avant de parler: « Ne fais rien de stupide, s’il te plait. » Sa voix déjà affaiblie par la fatigue et le choc devenait pareille à un murmure s’élevant difficilement dans la pièce. Pourtant, c’est au-delà de ces simples mots que sa phrase trouvait tout son sens. Bien plus qu’une banale question d’intelligence, elle refusait surtout de le voir s’éloigner d’elle une nouvelle fois. « J’ai besoin de toi ici … La justice ne nous rendra pas notre fils. Au mieux, elle t’éloignera. » Oui, dans le meilleur des cas Pride passerait son temps à chasser l’agresseur, temps qu’il ne pourrait passer avec Micaela. Dans le pire des scénarios et connaissant le tempérament ardent du jeune homme, alors il pourrait y perdre une nouvelle fois sa liberté, ou pire encore. Tant de possibilités aux quelles la brunette refusait de se faire. En se pinçant les lèvres pour étouffer le douleur des mouvements, Micaela s’écarta un peu plus vers l’extrémité du lit en attirant Pride vers elle. Si elle ne pouvait plus sentir son enfant en son ventre grandir et bouger, alors au moins elle désirait sentir quelqu’un contre elle, quelqu’un qui puisse la comprendre.
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Message(#) Sujet: Re: I left her alone I left her alone EmptyLun 26 Avr 2010 - 20:34


Le froid avait pris possession de son corps, malgré la chaleur ambiante des lieux, rien ne semblait plus jamais pouvoir le réchauffer. Perdre un enfant était sans doute de ce qu'il y avait de plus inhumain dans une vie faite de désillusions, et si Pride savait la fatalité cruelle, jamais il ne l'aurait crue aussi perfide. La magie d'un moment, l'illusion d'un bonheur, l'envie d'entendre des rires et des pleurs résonner dans la maison qui ne serait plus jamais vide mais jonchée de jouets, de crayons de couleurs, de lait renversé sur le tapis et qui aurait pu faire enrager le père un peu trop maniaque qu'il était... tant d'attentes soudain envolées en une nuit, en quelques heures. La vie de ses griffes mesquines pouvaient vous faire miroiter un bonheur pour mieux vous le reprendre, et il semblait que le coeur des deux parents s'était arrêté dans un dernier battement commun. L'enfant n'avait pas encore de nom, mais il aurait grandi bien entouré, aurait été à Harvard, poussé par son père, sans doute aurait-il aimé passer ses vacances quelque part au Mexique pour retrouver ses racines, et aurait fait une grande carrière pour mieux se repaître du bonheur offert par Pride et Micaela, deux anciens enfants abandonnés qui auraient évité ce reniement à leur fils pour au contraire le combler de tendresse et d'une véritable présence. Plus rien n'était alors concret, si ce n'était le ventre plat et meurtri de Micaela dont les larmes ne cessèrent plus de couler : la mère endeuillée semblait pleurer pour deux, portant les larmes de l'enfant qui aurait dû naître. Le coeur serré et au bord d'un gouffre sinueux, ce fut non sans un effort surhumain que Pride retint ses larmes, tenta un sourire, desserra sa gorge pour mieux parler de son regard douloureusement embué. Sans doute n'aurait-il pas du confier son désir de vengeance à son ancienne amante : il n'était pas nécessaire de l'accabler d'une nouvelle peur, celle de voir Pride réagir avec un peu trop de violence qui lui ferait commettre la pire des erreurs. L'impulsivité du jeune homme d'apparence calme semblait reprendre le dessus : si le jeune agent avait souvent été un modèle implacable de sang-froid, il semblait perdre son flegme légendaire cette nuit là.

« Ne fais rien de stupide, s’il te plait. » fit-elle non sans essuyer d'une main tremblotante ses sanglots secoués, après avoir repris fébrilement sa respiration. Le regard de Pride dévia alors légèrement, abattu, pensif, protecteur, avide d'une vengeance crue. Sa mâchoire carré dessina les raidissements de la colère malgré tout ; cette envie mesquine de vouloir frapper plus fort brûlait ses entrailles avec tant de hardiesse, qu'il se sentait incapable de l'écouter. Il aurait voulu clamer son désir de représailles néanmoins, souffler d'un venin acide qu'il retrouverait l'assassin pour mieux lui faire payer son ignominie : un à un, Pride lui enlèverait ses êtres chers pour mieux le voir souffrir et agoniser dans sa propre douleur insupportable et lancinante. Tel était le désir du jeune agent de police, porté par un élan aussi cruel que l'homme ayant fait du mal à Micaela. Cette dernière néanmoins n'ignorait pas que l'ancien père était capable de remuer ciel et terre pour trouver ne serait-ce qu'un indice, une piste, pouvant le mener à sa vendetta odieuse. Pride cependant ne dit rien à la jeune femme, prenant conscience que cette dernière avait déjà souffert d'un peu trop de violence pour qu'il ne lui avoue son terrible désir rancunier. Reposant son regard résigné sur Micaela, ses prunelles se radoucirent néanmoins aussitôt : la douleur de cette dernière lui étreignait le coeur ; le jeune homme ressentait pour une rare fois une empathie forte et vive envers une autre personne. « J’ai besoin de toi ici … La justice ne nous rendra pas notre fils. Au mieux, elle t’éloignera. »

Pride se contenta d'acquiescer, silencieux, la gorge trop serrée et l'envie également de ne rien lui promettre. Pourtant, la jeune femme avait raison : aucun geste, aucun acte, aucun fait, ne leur ramènerait jamais leur fils. Seul le pouvoir de remonter le fil du temps lui aurait permis de ne pas être coupable : si Pride avait été à ses côtés, s'il ne s'était pas résigné à tant de fois à la repousser, peut-être que les deux parents n'auraient pas été obligés de se séparer ainsi. Peut-être que, cette nuit là, il aurait été présent et que rien ne se serait passé. Peut-être que le cauchemar actuel n'aurait jamais existé, et qu'il se réveillerait en sursaut et en sueur, avant de se pencher sur le ventre rond de la jeune mère allongé à ses côtés afin de s'assurer que tout irait bien. « Je suis désolé. » souffla-t-il enfin, dans un élan perdu et véritablement sincère alors que son regard humide mais préoccupé accrocha les prunelles noyées de larmes de Micaela. La première véritable excuse qu'il ne lui avait jamais murmurée fut accueillie par les bras de cette dernière qui l'attirèrent à elle, et ce fut dans un ultime soupir perdu entre le soulagement et l'abattement que Pride posa son front sur l'épaule de la jeune mère. Une voix lointaine et inconnue vint néanmoins rompre la scène des deux jeunes parents endeuillés, que le jeune homme n'entendait pas encore. La voix, de plus en plus insistante mais douce, continua d'appeler son nom jusqu'à ce que Pride ne se redresse et se retourne vers l'infirmière, la mitraillant de son regard glacial et assassin.

« Monsieur Berrington, il faut y aller. »
« Je reste ici pour la nuit. » fit-il d'une voix stricte et froide, dans un froncement de sourcil non sans se relever alors.
« Elle a besoin de repos. » murmura alors l'infirmière en posant son regard compatissant sur la silhouette allongée de Micaela, les yeux de Pride suivant alors le coup d'oeil de cette dernière. Conscient qu'elle avait plus que raison, le jeune homme accepta alors l'invitation à sortir, si cela pouvait aider la jeune femme à mieux reprendre des forces. Les dernières paroles de l'infirmière achevèrent alors de lui faire changer d'avis. « Et elle a d'autres soins à recevoir, je suis désolée. Vous pouvez repasser demain, à partir de midi. »

Ne laissant pas même l'infirmière terminer sa phrase, Pride hocha sèchement d'un signe de la tête avant de se diriger vers la porte, se retournant une dernière fois vers Micaela.

« Tout ira bien. Tu es en vie, c'est le principal. J'aurais pu vous perdre tous les deux. » confirma-t-il une dernière fois, rassemblant ses dernières forces vives pour mieux tenter de la réconforter dans un bref sourire malgré sa gorge serrée, quittant enfin la chambre maudite.
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