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 And when you left you kissed my lips.

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And when you left you kissed my lips. Vide
Message(#) Sujet: And when you left you kissed my lips. And when you left you kissed my lips. EmptyDim 18 Avr 2010 - 21:47

    And when you left you kissed my lips. 2073xbd And when you left you kissed my lips. 10opslw
    GUARDIAN SOULMATES
        Et par le pouvoir d'un mot, je recommence ma vie.
          Je suis né pour te connaître, pour te nommer. Liberté.



    Certes la fatalité n'avait guère été jusque là très tendre avec le jeune homme, qui il fallait bien l'avouer, ne faisait rien pour assagir sa situation. Néanmoins cette dernière semblait ces derniers temps lui faire les yeux doux : entre une relation moins froide avec la mère de son enfant, le retour inespéré de celle qu'il considérait à juste titre comme son âme soeur éperdue, et la justice jugée défaillante qui l'avait libéré pour erreur de procédure, la chance tournait pour Pride qui désespérait de revoir la lumière non grillagée du jour. L'hideuse combinaison orange n'était plus, le jeune homme avait revêtu dès sa sortie un costume sombre ainsi qu'une chemise blanche immaculée pour mieux sentir se réapproprier son identité envolée en ces murs qu'il avait quitté non sans l'acclamation des prisonniers : Berrington semblait être un triste habitué des lieux, plus encore portant le charme en étendard et la couleur des parfums qui vous chamboule, il avait su s'imposer dans la jungle carcérale en quelques jours. Le départ de Pride eut l'effet d'une acclamation générale qui avait dès lors arraché un sourire arrogant à ce dernier, marchant pour la dernière fois – du moins il l'espérait – dans l'ombre terne de ce long couloir. Le propre surveillant à ses côtés ne put s'empêcher d'en rire lui aussi, malgré le visage fermé et agacé de ses collègues geôliers : le charme de Pride avait même su se mettre le surveillant tolérant dans la poche. Une fois dehors, Pride respira l'air vivifiant d'une liberté retrouvée, quand bien même il savait que l'euphorie ne durerait pas : son âme entière criait vengeance contre le sénateur, quand sa raison tentait d'apaiser les torpeurs de son esprit. Ce fut alors accompagné de Clyde, ami et colocataire venu le chercher à la sortie de prison, que Pride rentra chez lui après un simple mois de détention : dieu que la justice était mal faite, tout de même. La joie d'une douche chaude et salubre, ainsi que d'un déjeuner consistant avaient suffit à remettre d'aplomb le sombre jeune homme dont les pensées n'étaient néanmoins ni tournées vers sa nouvelle liberté, ni même vers Micaela à qui il venait de téléphoner pour lui assurer sa bonne sortie, mais envers Jaelyn, douce créature à la beauté éthérée dont la réapparition avait été inespérée. Les échos de son passé lui revenaient en tête par flash successifs, et spécialement les souvenirs imbibés de poudre blanche, d'amour et de vodka, qui résonnaient en choeur avec le nom de Jaelyn : des caresses, des soupirs, des rires et les conneries de la jeunesse... Plus rien ne semblait vouloir lui faire sortir la demoiselle de son esprit, aussi ce fut sur un coup de tête que Pride se renseigna auprès de Clyde sur l'adresse du travail de la demoiselle : l'avantage mesquin de dormir sous le même toit qu'un agent du FBI.

    Ce fut donc au volant de son Aston Martin payée à coup de billets blanchis par les nombreuses frasques à Las Vegas et Wall Street que Pride partit savourer sa toute première journée de liberté : et cette dernière, égoïstement, était avant tout consacrée à Jaelyn. Il avait besoin de la revoir pour mieux exorciser l'image de cet ange autrefois décharné à la poudre blanche hanter ses pensées, il avait besoin de savoir ce qu'elle avait fait de sa vie, besoin de l'entendre dire qu'il n'y avait personne qui n'était parvenu à s'emparer de l'écrin de son palpitant... Ce fut d'une prestance charismatique que Pride alors arrivé aux portes du bâtiment, pénétra les lieux avant de demander la demoiselle de ses souvenirs à l'accueil : on lui indiqua le neuvième étage dans un sourire radieux, indications suivies par le brun ténébreux qui emprunta alors l'ascenseur. Une simple sonnette enclencha l'ouverture des portes, et il se dirigea vers le bureau fermé qu'une secrétaire vint lui ouvrir : passant le seuil de ce dernier, le jeune homme posa ses rétines fauves sur la clarté des lieux, décorés avec raffinement et goût. Des peintures modernes jonchaient les murs blancs, la sobriété classe des environs miroitaient une lumière radieuse : mais rien n'était plus pur que l'ange assis derrière son bureau. Esquissant un sourire en coin , Pride s'avança vers l'architecte de sa prestance charismatique.

    « Je passais par hasard dans le coin. » souffla-t-il de son murmure suave et épicé, en référence à l'inexistence coïncidence de la visite de la demoiselle en prison. « … Je voulais savourer mon premier jour de liberté avec toi. Entendre ta voix résonner à mes oreilles et fermer les yeux pour mieux t 'entendre. Dis moi qu'il reste encore de la place pour moi dans ta vie. » fit-il non sans une assurance déstabilisante.
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And when you left you kissed my lips. Vide
Message(#) Sujet: Re: And when you left you kissed my lips. And when you left you kissed my lips. EmptyLun 19 Avr 2010 - 11:58

  • L’existence de la jeune femme était emplit de déboires et de frasques, cependant, une nouvelle inattendue vint adoucir sa journée. Parcourant l’imposant couloir martelé par ses bruits de pas, Jaelyn inspira profondément. Son détachement déroutant avait finalement eu raison de son associé et par mille et une pirouettes, elle l’avait convaincu de revoir leur stratégie de vente. Epuisé par tant de vigueur et d’acharnement, il avait apposé, dans un soupir, sa signature en bas de page. Avec un sourire triomphant, Jaelyn contacta sans plus tarder le comptable de la société. Prenant place sur le bord du bureau, la jeune femme remarqua non sans y faire attention, le regard intéressé de son acolyte. « Écoute, il s’agit d’une excellente affaire. Notre société est en déclin constant et améliorer notre stratégie marketing et commerciale pourrait nous êtres plus que bénéfique. Tu ne seras pas perdant dans cette histoire, s’il te plaît, je te demande simplement de me faire confiance. » Murmura t’elle avec douceur. Puis ce fut en temps que femme d’affaires qu’elle exposa son projet au principal intéressé. A l’autre bout du fil, le comptable semblait lui aussi enjoué, il rappela quelques chiffres en baisse avant de prôner la prise de décision de la belle. Un sourire charmeur ponctua le tout et son associé quitta l’agence, dossier en main, rencontrer le banquier de la société.

    Verrouillant le bureau de son ami, Caroll vint à sa rencontre « Vous avez été incroyable Jaelyn, tant de rigueur et surtout de preuves. Vous avez fait un travail épatant. Il est très difficile de le faire changer d’avis. John a toujours eu beaucoup de mal à lui faire prendre des risques. Comment avez-vous pu créer un tel dossier ? » Ajouta son assistante intéressée. « Et bien, le but était de lui fournir un travail prémâché, une simple signature et il pouvait se rendre à la banque. Pour le coup, j’ai établi ce dossier en parallèle de mon travail. Je l’ai commencé depuis mon arrivée, je crois. » Quelque peu hébétée par tant d’acharnement, Caroll prit la parole une nouvelle fois « Très bien, nous allions prendre un café, voulez-vous vous joindre à nous ? » Désolée, Jaelyn refusa l’offre avec politesse avant de rejoindre son bureau.

    Sa rigueur avait toujours été une véritable qualité, cependant, elle lui avait fait défaut en quelques semaines. Resserrant l’imposante ceinture de son ensemble clair, Jaelyn accola son front satiné sur le rebord de l’imposante fenêtre. A l’autre bout de la ville, son amant se trouvait toujours en prison et elle avait failli à sa promesse. La lâcheté sans doute ou encore la peur de voir la vérité en face. Son cœur lui appartenait encore, cela était indéniable, mais souffrir une nouvelle fois ? Cela ne pouvait être envisageable. Poussant un maigre soupir, son regard mordoré quitta l’horizon, malgré une heure déjà bien avancée, Jaelyn reprit son travail. Se penchant sur un nouveau dossier, elle détailla avec minutie chaque partie du contrat avant de se perdre dans les méandres de sa passion. Empoignant son crayon, la belle dessina avec habileté le plan d’un pool house qui bordera le sol ensablé d’un quartier huppé. Par la suite, elle donna vie au dessin grâce aux avancées mirobolantes d’un logiciel informatique.

    Puis, fatiguée par cet écran fixe, alors qu’elle se massait les tempes avec douceur, Jaelyn sursauta quant à l’arrivée soudaine d’un homme dans son bureau. « Pride .. ? » prononça t’elle avec difficulté. Lui faisant face, son amant au sourire charmeur s’avança vers le bureau en implorant la sincérité de ses paroles. Bouche bée, la belle ne sût d’abord quoi répondre ou même envisager. Vacillante, elle quitta son fauteuil de cuir, avant de s’appuyer sur son bureau massif. « … Je voulais savourer mon premier jour de liberté avec toi. Entendre ta voix résonner à mes oreilles et fermer les yeux pour mieux t 'entendre. Dis moi qu'il reste encore de la place pour moi dans ta vie. » L’assurance de son compagnon était si déroutante que le remord de sa promesse la toucha en plein cœur. « Je voulais venir te voir … Je… Je dois cependant t’avouer mes faiblesses Pride, je suis totalement perdue. Pour rien au monde je voudrais te mentir, alors oui, j’ai besoin de toi mais de ton côté, qu’attend-tu de moi ? » L’implora t’elle avec fièvre.
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Message(#) Sujet: Re: And when you left you kissed my lips. And when you left you kissed my lips. EmptyLun 19 Avr 2010 - 20:20

    De son front blanc à ses lèvres cerises, il n'y avait plus de traits dont il ne se souvenait plus d'elle. Paradoxalement, là où la poudre blanche, l'excès de crack, de vodka et de marlboro aurait du creuser des trous noirs dans leurs cerveaux de junkie abrutis par la drogue, Pride semblait se rappeler des moindres détails de leur mois passé ensemble, il y avait de cela des années déjà. Trente jours, sept-cent vingt heures, cent vingt éclats de rire, quarante-deux rails tracés à sa black card, et pourtant un lien si fort que malgré le départ forcé de son premier amour, le jeune homme l'avait toujours dans son esprit. A l'époque déjà, elle semblait avoir été sa première alliée lorsque arrivant dans ce monde de luxe et de paillettes, Pride portait encore en son sang l'impulsivité enflammée des ghettos. Aujourd'hui encore, Jaelyn se faisait partenaire de son sort, parce qu'elle seule avait connu la véritable facette de l'homme devenu aujourd'hui trop sombre. Peu à peu néanmoins, Pride perdait de sa froideur pour gagner en chaleur humaine : si son travail n'était pas aisé tous les jours psychologiquement, il avait gagné en sentiments plus ouverts depuis qu'il avait appris qu'il allait être père. C'était d'ailleurs un 'détail', qu'il se devait d'avouer au plus vite à son ancienne amante aujourd'hui retrouvée : Pride refusait de jeter les troubles du doute sur leur retrouvailles, même par une soit-disante omission de ce genre de choses. Ses yeux ambrés soutinrent la silhouette gracile de la demoiselle devenue architecte contournant son bureau : l'adolescente était devenue femme, pleine de succès et rengorgée de ses rêves de toujours, son parfum sucré de lys lui subsistait encore, néanmoins. Certes, le jeune homme apparaissait peut-être comme égoïste pour rendre visite ainsi à une ancienne conquête qu'il n'avait pas revue depuis plus de sept ans, au détriment de la mère de son enfant ; et pourtant ce fut guidé par son coeur et sa raison qu'il vint d'abord rendre visite à Jaelyn. Après tout Micaela comme lui-même s'étaient confié de vive voix vouloir tourner la page entre eux, la belle mexicaine ayant même avoué avec tendresse qu'elle ne voulait rien voir renaitre de leur ancienne idylle éphémère malgré la naissance de leur enfant : investi d'un amour fort pour son fils qui allait apparaître dans sa vie néanmoins, Pride avait décidé de reprendre cette dernière en main. L'espoir de reprendre tout de zéro et d'assurer la renaissance de son coeur en cendres s'appelait peut-être bien Jaelyn, quand bien même ils ne resteraient, au pire, qu'amis : l'avoir à ses côtés suffisait amplement, malgré l'étrange ambiguïté de leur relation d'aujourd'hui.

    « Je voulais venir te voir … Je… Je dois cependant t’avouer mes faiblesses Pride, je suis totalement perdue. Pour rien au monde je voudrais te mentir, alors oui, j’ai besoin de toi mais de ton côté, qu’attend-tu de moi ? »

    Qu'attendait-il vraiment... Lui-même ne le savait pas encore vraiment ; le jeune homme savait seulement qu'il éprouvait le besoin de l'avoir à ses côtés, comme dans leurs souvenirs de junkies débauchés qui refaisaient le monde à eux deux.

    « Je ne sais pas... » murmura-t-il enfin dans un souffle, son regard ambré se plongeant dans les rétines brodées d'étoiles de la demoiselle avant de rajouter dans un bref sourire nostalgique. « Peut-être retrouver la Jaelyn avec qui je passais des nuits blanches à refaire le monde avant de lui faire l'amour tendrement. » Le sourire complice et chaleureux du jeune homme persistait sur ses lèvres carmin, dans une tirade sans doute trop franche : néanmoins, malgré leurs chemins séparés, Pride n'avait pas changé. Adolescent déjà, il n'avait jamais mâché ses mots. S'avançant alors vers la demoiselle de son oeillade complice, il eut l'audace de ne se stopper qu'à quelque centimètres de la silhouette de cette dernière, sa main venant replacer une mèche blonde derrière son oreille délicate. « Retrouver la Jaelyn qui écoutait du Pink Floyd en boucle, qui mettait du gloss à la cerise, qui adorait regarder les films d'horreur sous la couette avec moi, et qui me parlait de ses rêves de devenir architecte.... Oui peut-être bien quelque chose du genre. » Un bref rire s'échappa de ses lèvres complices avant qu'il ne secoue négativement la tête, conscient de son propre emportement déplacé avant de poser son regard fauve par-dessus l'épaule de Jaelyn, fixant un point invisible d'un air absent. Après un bref silence, l'aveu qu'il lui fallait sortir s'échappa enfin de sa gorge sèche, déconnectée de leur conversation, mais si présente en son esprit qu'il lui fallait parler pour le soulager. « Je vais être père... Certes pas avec une femme qui m'aime comme une mère devrait aimer le père de son enfant, mais je vais en avoir un. Bientôt. »

    L'heure des révélations avait sonnée, quoique nombre d'autres secrets étaient bien conservés ici, à Ocean Grove. Reposant ses rétines ambrées et sérieuses sur Jaelyn, il attendait alors la réaction de la demoiselle qui fixerait sa réponse.
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Message(#) Sujet: Re: And when you left you kissed my lips. And when you left you kissed my lips. EmptyMar 20 Avr 2010 - 11:39

*FLASHBACK*

    « Pride, s’il te plaît ! Non ! Tu n’as pas le droit de faire ça ! Donnes moi en un peu... » Implora la jolie blonde aux jambes nues et fuselées. Lançant un regard grave et déçu à son compagnon, celui-ci se ravisa avant de laisser couler quelques gouttes de vodka sur le bord de ses lèvres. Emporté par une fièvre brûlante, son jeune amant laissa glisser ses doigts puissants dans l’échancrure de son épaule satinée. La parcourant de ses lèvres, il stoppa cependant sa course avant d’y déposer un baiser fougueux. Lui arrachant un soupir passionné, Pride dévoila un sourire des plus satisfaits. La main fine de la belle vint trouver la peau tremblante et meurtrie de son dos et délicatement, elle y enfonça ses ongles vernis. « Ne joues pas trop avec moi, je peux encore dépasser mes limites. » paracheva t’elle dans un murmure. Pourtant, son amant l’observa avec attention, détaillant chaque parcelle de sa peau avec envie, Jaelyn se sentit défaillir et, basculant sa tête en arrière, le junkie vint trouver ses boucles blondes avec lesquelles il s’enivra de délice. « Tu perds facilement le contrôle Jae’, ce qui ne me déplait pas d’ailleurs » ajouta t’il d’une voix suave, alors que le cœur détruit et camé de la belle ne cessait de la torturer, Pride ajouta non sans franchise « Jae’ … Je … Enfin, je …» L’amour était sans nul doute impossible entre ses deux âmes vagabondes, mais l’entendre lui dévoiler ses sentiments, l’aiderait à quitter sa tourmente, ainsi elle pourrait croire à nouveau aux miracles, au bonheur d’une vie à deux. « Dis-moi… » Fermant les yeux, le courage du jeune homme sembla s’évaporer, sa fougue destructrice diminua et dans un soupir désolé, Pride termina « Je t’apprécie beaucoup … Plus que je ne le devrais malheureusement. » Son arrogance lancinante avait su avoir raison de ses faiblesses, il était redevenu lui, adolescent rebelle et désabusé. Leur orgueil était sans pareille, avalant une gorgée de vodka, Jaelyn cacha non sans difficultés sa peine grandissante. « Ne dis pas que tu m’aimes Pride, car au fond, nous sommes fait l’un pour l’autre. Je t’interdis de me montrer tes sentiments et encore moins de me les dire. Tu es beaucoup trop fier pour ce genre de déclaration, et rassures toi, je ne t’en veux pas. Mais saches qu’au fond, malgré ce qui peut se passer, je serais et resterais ton double. Dans ton bonheur comme dans ton malheur, je serais toujours là »

    *FLASHBACK ENDED*

    Qui aurait pensé qu’un jour elle lui ferait face à nouveau, implorant sa clémence, sa présence et par-dessus tout, son amour. Malgré un caractère fort, son arrogance fléchissait au fil du temps, Jaelyn n’était plus cette jeune femme brisée par la colère, sa rage envers autrui s’amenuisait. Elle s’était juré de suivre une vie calme et sereine, mais voilà que le retour de son amant chamboulait tous ses plans. Elle lui avait fait promettre de garder ses sentiments, qu’entre eux, ils passeraient outre cette relation fusionnelle et passionnée. Pourtant, tout cela avait été une effroyable erreur. Elle maudit son orgueil d’autrefois le suppliant d’un regard de se dévoiler, de dévoiler cette foutue passion qui les immolait tout deux. « Peut-être retrouver la Jaelyn avec qui je passais des nuits blanches à refaire le monde avant de lui faire l'amour tendrement. » Les mots de son compagnon la frappèrent en plein cœur, encore une fois, son aisance était si déroutante. Audacieux, il se posta devant elle et la jeune architecte eut le bonheur de lire dans ses yeux rieurs. « Retrouver la Jaelyn qui écoutait du Pink Floyd en boucle, qui mettait du gloss à la cerise, qui adorait regarder les films d'horreur sous la couette avec moi, et qui me parlait de ses rêves de devenir architecte.... Oui peut-être bien quelque chose du genre. » Bouleversée par tant de souvenirs déchus, Jaelyn ne dissimula pas un sourire complice, la vie à ses cotés avait été si excitante, si magique et le simple fait de l’imaginer dans ses bras, son corps frêle pu en ressentir des frissons d’extase. « Pour rien au monde je ne changerais. J’ai besoin de me retrouver avec toi, je me perds et je sais qu’encore une fois, tu serais capable de me tenir hors de l’eau. » A ces mots, le sourire enjôleur de son amant devint grave, son visage ô combien malicieux se ferma. Fixant un point imaginaire, son regard se perdit dans les méandres de la ville. « Pride ? » ajouta Jaelyn soucieuse « Que se passe-t-il ? »

    « Je vais être père... Certes pas avec une femme qui m'aime comme une mère devrait aimer le père de son enfant, mais je vais en avoir un. Bientôt. » A cet instant, le monde sembla s’écrouler. Cette atroce révélation lui fit prendre conscience que de nombreuses années les avaient séparés. Il avait poursuivi son chemin, Jaelyn avait fait de même. Le cœur en miettes, une boule se forma au fond de sa gorge et elle déglutit avec difficulté. « Oh … et bien dans ce cas, toutes mes félicitations aux futurs parents. Je souhaite à votre enfant énormément de bonheur et de réussite. » Répliqua t’elle avec tristesse. Ravalant ses sanglots, la jolie blonde ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Tout cela avait été de sa faute. Cachant ses larmes, elle vint se poster devant l’encadrement de la fenêtre, ouverte, avant d’inspirer profondément. « Je pensais que tu étais revenu pour moi. J’ai été bête de croire qu’il pouvait y avoir une sorte de renouveau entre nous. Enfin, ce n’est pas grave, je suis sincèrement heureuse pour toi. Quand l'as-tu appris ? Ai-je avant tout le droit de m’intéresser à vous ? » Acheva t’elle avec peine.
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Message(#) Sujet: Re: And when you left you kissed my lips. And when you left you kissed my lips. EmptyMar 20 Avr 2010 - 13:42

FLASHBACK


    « Pride ! »

    La musique sourde emplissait la chambre de l'adolescent ; voix graves et rythmes frénétiques balançaient leurs ondes depuis la chaîne stéréo diffusant les Pink Floyd en boucle. Elle n'était partie que depuis quelques jours à peine, mais il semblait que le rituel demeurait bien ancré dans sa peau : malgré la vodka confisquée et la poudre blanche revendue en quelques tours de mains depuis le retour des Berrington de leurs vacances, Pride semblait avoir porté en étendard les habitudes peu recommandables auxquelles il s'était exercé avec sa petite amie... tout juste renvoyée de la maison par les propriétaires des lieux. Allongé sur son lit, le regard désabusé mais brillant d'une arrogance infaillible, l'adolescent trop pâle glissa ses mains derrière sa tête brune, contemplant d'un oeil distrait la fumée grise de sa cigarette flirtant avec ses lèvres. La porte s'ouvrit dans un grincement sourde qu'il n'entendit pas, la silhouette du paternel apparaissant dans le nuage brumeux de nicotine dans un soupir. Ce dernier se dirigea vers la chaîne stéréo qu'il coupa d'une main ferme.

    « C'est trop fort, Casey ne peut pas travailler. » souffla le père d'un ton moralisateur et pourtant si paternel.
    « Casey pouvait travailler même lorsque Dina lui criait dessus, complètement saoule. Je ne vois pas pourquoi ça aurait changé aujourd'hui. »
    « Parce que vous avez une nouvelle vie. »

    Son père adoptif s'avança d'un pas décidé, le coeur chaleureux et l'aura paternelle forte : cet homme avait une bonté d'âme que Dina, la mère biologique des enfants Sorrow aujourd'hui nommés Berrington, n'avait jamais eue. Sa silhouette pleine de prestance prit place sur le lit, sur le rebord froissé du matelas, sans que Pride ne daigne lui accorder une oeillade. Mué dans une insolence certaine, l'adolescent tira une dernière bouffée de la nicotine pourtant interdite en ces lieux, tendant la cigarette à son père qui s'en empara d'une moue moralisatrice.

    « Je sais que tu m'en veux... Mais votre relation n'était pas saine. Ni pour cette jeune fille, ni pour toi. Je ne veux pas que vous gâchiez votre potentiel pour des conneries de jeunesse. »
    « Je m'en fiche. » murmura l'insolent dans un mensonge magistral, haussant alors les épaules. « J'en trouverais une autre. »
    « Tu l'aimais beaucoup. » souffla le paternel en un sourire attendri sous le froncement de sourcils de Pride.
    « Qu'est-ce qu'il te fait dire ça ? »
    « Tu as toujours été un coureur de jupons, mais elle est la seule que tu as regardé partir. » Un silence s'installa entre eux, mué de non dits, d'une complicité sans faille, d'un mutisme qui, et le père le savait, voulait signifier beaucoup de choses pour Pride qui ne pouvait plus démentir. « Mais je veux que tu réussisses ta vie. Peu importe ce que tu choisis, je veux une vie saine, pour toi. Avocat, flic ou vendeur de chaussures, peu m'importe, tant que tu seras heureux. »
    « Avocat... » répéta-t-il dans un murmure songeur. « Je ne serais pas avocat. Je ferais de grandes choses, je gagnerais beaucoup d'argent, je mettrais Casey définitivement à l'abri du besoin. Je rencontrerais les grands de ce monde, et je les plumerais tous. Au nom des bas peuples de Chicago. »

    Un sourire, un rire partagé sur ces grands mots taquins qu'il ne pensait pas. On n'est pas sérieux, lorsque l'on a dix-sept ans...


FIN DU FLASHBACK



    Elle était là pourtant, lui qui jamais n'avait tenté de retrouver avec une autre la passion de son adolescence envolée. L'heure des aveux néanmoins, ou presque, avait jeté une tension oppressante et palpable entre les deux jeunes gens dont les routes s'étaient séparées. Reposant son regard ambré sur la demoiselle, la tête légèrement baissée vers le bas tandis que ses rétines se levaient sur son visage angélique, il put, malgré lui, déceler la vitrine humide des beaux yeux de Jaelyn soudainement désemparée.

    « Je ne savais pas... » commença-t-il de son murmure suave, coupé néanmoins par la tirade de son ancienne amante.
    « Oh … et bien dans ce cas, toutes mes félicitations aux futurs parents. Je souhaite à votre enfant énormément de bonheur et de réussite. »

    Je le lui souhaite aussi, aurait pu alors être la réponse de Pride qui espérait le mieux pour son enfant. Au point que sa première idée, lorsque la mère lui avait annoncé la grossesse, avait été de confier l'éducation du petit être à venir à un autre homme, qui se serait fait père modèle. Ne voulant pas accentuer la peine visible de l'ancienne junkie, Pride se contenta de garder le silence, avisant la demoiselle lui tourner le dos pour mieux se poster devant l'immense fenêtre ouverte.

    « Je pensais que tu étais revenu pour moi. J’ai été bête de croire qu’il pouvait y avoir une sorte de renouveau entre nous. Enfin, ce n’est pas grave, je suis sincèrement heureuse pour toi. Quand l'as-tu appris ? Ai-je avant tout le droit de m’intéresser à vous ? »
    « Je suis revenu pour toi... Ecoute-moi. » résigné et déterminé à ne pas laisser l'aveu soudain venir troubler un possible renouveau entre eux, Pride s'avança à pas sûrs vers la jeune fille, se postant néanmoins dans son dos, contemplant sa nuque offerte à son regard piqueté d'or et d'acier. « Micaela... » Une pause, et le jeune homme ravala ses mots, cherchant les paroles justes et assez explicites. « Je l'ai appris il y a trois mois, mais l'enfant grandira comme tous les enfants de divorcés. Avec sa mère d'un côté et son père de l'autre... Ne me tourne pas le dos parce que je tiens à ce que mon fils fasse partie de ma vie. » murmura-t-il de sa voix basse et certaine, alors qu'il continuait dans sa lancée, trop audacieux. « Regarde-moi et dis-moi que tu souhaites maintenant m'éviter parce que je vais avoir un enfant avec une femme qui n'éprouve pour moi que de la simple amitié. Laisse-moi t'enlever, une nouvelle fois. » acheva-t-il dans un sourire sombre.
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Message(#) Sujet: Re: And when you left you kissed my lips. And when you left you kissed my lips. EmptyMar 20 Avr 2010 - 15:29

    FLASHBACK

    « Jeune fille, veuillez cesser de vous donner en spectacle. Votre fugue pitoyable ne vous donne t’elle déjà pas assez honte ? » Le déchirement volontaire d’un cahier assena la classe d’un profond silence. Offusquée, le professeur laissa glisser la craie le long du tableau noir, dans un bruit strident, Jaelyn ne pu s’empêcher de serrer les dents. Le retour à la réalité avait été si éprouvant, pourquoi ne pouvait on pas lui accorder un peu de repos ? La solitude aurait été maitresse de ses journées. Debout, au centre de la classe, l’adolescente laissa choir les deux morceaux qui à la base, formaient un cahier. « Espèce d’insolente ! Comment oses-tu te comporter de la sorte ? Moi qui devais attendre la fin du cours, je ne peux plus tenir. Sors d’ici et file chez le directeur immédiatement ! ». Sans une once de provocation, la jolie blonde endossa son sac de cours avant de quitter la salle. Fermant la porte derrière ses pas, la jeune adulte ravala ses sanglots avec difficulté. Les larmes perlaient au coin de ses yeux de biche et ce fut en pensant à lui, que Jaelyn fondit en larme. Le destin était si cruel, comment se plier à cette douloureuse fatalité sans cet être témoin de son malheur ? L’absence de Pride était un véritable fardeau à porter, consciente qu’elle était allée, une fois de plus, trop loin, elle ravisa son jugement avant d’emprunter l’immense couloir scolaire. Frappant à la porte avec politesse, la voix du directeur la pria d’entrer et avec stupeur, elle découvrit que son père l’attendait également. « Jaelyn ! » s’empressa t’il d’ajouter avant de prendre sa fille dans ses bras paternels. « Votre enfant ne mérite pas autant de gratitude Monsieur Austen. Je vous ai convoqué ensemble afin de vous expliquer ses frasques stupides » lança t’il avec violence en désignant la jolie blonde d’un signe de tête. « Jaelyn a certes fugué, mais nous avons retrouvé alcool et cigarettes dans sa chambre. De plus, elle se permet de sécher les cours et montre une répulsion certaine pour l’autorité. Comprenez que nous ne pouvons tolérer une telle dépravation dans l’enceinte de notre établissement. » Stupéfait par tant de révélations, son père lui fit face consterné « Enfin Jae’ ! Pourquoi un tel comportement, je ne te comprends plus. » L’incompréhension de son père, ne changea pas pour autant la donne, il lui inspira même pitié et faiblesse. « Comme si tu n’avais jamais été jeune ! » Se redressant sur son siège, Monsieur Austen l’implora « Il ne s’agit pas de ça Jaelyn ! » Cela en était de trop, haussant la voix, le regard mordoré de la belle inspirait crainte et frayeur. « Je n’ai plus rien papa, j’ai perdu une chose rare qui m’étais plus que chère. Comment puis-je outrepasser ça ? Tu ne connais rien de nous, de ce que nous avons fait ! » Levant sa main puissante, son père lui assena un douloureux coup. Pliant face à la douleur, Jaelyn massa la joue meurtrie avant de sangloter telle une enfant. « Que crois-tu savoir de la vie à dix-sept ans ? Ce Pride ne t’a rien apporté et je t’interdis de le revoir à nouveau, tu m’entends ? Tu as intérêt à rentrer dans les rangs et quoiqu’il arrive tu termineras ta scolarité ici ! » Courbée face à la puissance de ses mots, malgré l’autorité, la jeune femme s’avoua vaincue non sans une once de défi. « Je te déteste. »

    FLASHBACK ENDED

    Pride n’avait eu de secrets pour elle, le connaissant pour ainsi dire « par cœur », elle tomba de très haut lorsqu’il lui apprit l’arrivée imminente d’un bébé. Le revoir dans cette cellule avait su ranimer son cœur éteint et malgré sa raison, Jaelyn avait toujours espéré le retrouver. Il ne pouvait lui appartenir, cet oiseau de malheur n’aspirait qu’à la liberté. Le choc était si incroyable et ô combien douloureux. « Je ne savais pas... » Poussant un léger soupir d’amertume, l’incompréhension régnait dans son esprit. Pourtant, il n’avait pu lui mentir, un certain respect devait toujours le lier à elle, mais cela était bien insuffisant. « Je suis revenu pour toi... Ecoute-moi. » Un long soupir, murmure d’une peine sans nom, déstabilisa son amant, qui reprit cependant avec ferveur « Je l'ai appris il y a trois mois, mais l'enfant grandira comme tous les enfants de divorcés. Avec sa mère d'un côté et son père de l'autre... Ne me tourne pas le dos parce que je tiens à ce que mon fils fasse partie de ma vie. » S’en était de trop, brusquement Jaelyn lui fit face le priant de se taire par un simple regard. « Comment peux-tu oser dire une telle chose ? Je t’ai toujours soutenu dans ton malheur, j’ai fais de mon mieux pour t’apporter le meilleur de mon être et encore tu penses que je vais te tourner le dos simplement parce que tu as mis une femme enceinte ? Je croyais que tu me connaissais mieux que cela Pride. Je t’avoue être chamboulée, mais ce n’est pas l’enfant qui pose problème ! Le réel problème est que j’ai vécu toutes ces années dans une illusion parfaite, j’ai cru à un idéal et je me rends compte que … » Cherchant à fuir son regard de bronze, les mots lui manquèrent, son amour se trouvait au bord des lèvres, il lui inutile de souffrir davantage. « Regarde-moi et dis-moi que tu souhaites maintenant m'éviter parce que je vais avoir un enfant avec une femme qui n'éprouve pour moi que de la simple amitié. Laisse-moi t'enlever, une nouvelle fois. »

    « Je ne peux faire une telle chose, je ne peux me forcer à t’oublier une nouvelle fois… A prétendre que mon existence est parfaite alors que tu n’es pas près de moi. Voilà sept ans que je t’ai perdu, ne m’abandonnes pas à nouveau… Enlève-moi, embrasse-moi... » Animée par une vague de désir brûlant, ses doigts fins vinrent trouver la chaleur de sa peau halée et frôlant ses lèvres avec délice, Jaelyn murmura à nouveau « Je t’en prie … »
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Message(#) Sujet: Re: And when you left you kissed my lips. And when you left you kissed my lips. EmptyVen 23 Avr 2010 - 12:33

    L'avait-il retrouvée pour mieux la perdre ? L'espace d'un instant, cette terrible question emprunte de doutes et d'incertitudes vint voiler l'ambre de ses yeux pourtant attendris, la douceur de ses rétines se posant sur la nuque gracile de Jaelyn, tandis que ses lèvres soufflaient sa défense. Le jeune homme souhaitait anticiper avant que son ancienne conquête ne prenne la parole : mieux se défendre, mieux se justifier, pour mieux la garder à ses côtés. Car Pride avait compris que bien trop longtemps, il n'avait vécu sa vie que comme un jeu, entre manipulations et non-dits, qui au final n'avait fait que compliquer d'avantage son existence et de la plomber de difficultés. Cette fois le jeune homme souhaitait la reprendre en main : une nouvelle bouffée d'air pur pour un nouveau départ, lui qui l'avait espéré depuis plusieurs mois déjà. Ainsi, il se refusait à laisser planer de l'incompréhension entre eux, s'obligeant à se dévoiler et ouvrir un peu plus son coeur qui trop longtemps s'était refermé dans son écrin de glace, avec comme espoir de reconquérir la belle Jaelyn pour ce nouveau départ tant attendu. Les choses bien sûr étaient loin d'être faciles : un enfant compliquait toujours un parcours même non jonché d'obstacles, bien que Pride déjà semblait ressentir pour son fils un amour sans faille, lui qui ne se pensait pas l'instinct paternel. Il était prêt pourtant, à accueillir cet enfant dans sa vie, tout autant que de la reprendre de zéro, espérant visiblement y inclure Jaelyn. Pour une vie, ou pour une nuit, qu'importait puisque Pride semblait être insufflé d'un souffle nouveau en compagnie de l'ancienne junkie, tant elle lui rappelait son bonheur passé. Bien déterminé à ne pas la laisser partir, Pride employa son don pour la rhétorique afin de mieux la convaincre. Néanmoins la demoiselle se retourna vivement, presque furibonde sous les paroles du jeune homme qui ne comprit pas en l'instant ce qu'il avait pu dire de mal : lui qui pourtant savait si bien blesser volontairement par la pointe de ses syllabes acides, était-il capable de faire du mal par les mots même intentionnellement ? Jaelyn vint cependant répondre à son interrogation, se livrant également un peu trop. Les retrouvailles étaient teintées d'aveux qui sonnaient presque comme des déclarations... Presque.

    L'enfant n'était donc pas le problème d'une désillusion soudaine de la part de son ancienne amante : c'était par ailleurs une chance, car jamais le futur père n'aurait mis de côté son fils pour une idylle potentiellement nouvelle, quand bien même il se remémorait encore leur aventure passée. Ces odeurs d'alcool entremêlées au parfum délicat de Jaelyn, la façon qu'il avait de dévorer sa peau blanche et sucrées de ses lèvres affamées, les regards insatiables qu'il lui lançait malgré la douceur de ses caresses, les rires et les battements de coeur affolés... Sans que jamais, l'un comme l'autre ne murmure les trois mots tant attendus. Les adolescents junkies ne désiraient pas s'y étendre, un 'je t'aime' s'apparentant à une faiblesse, les deux amants éperdus préféraient autant baisser les yeux sur leurs rails de poudre blanche plutôt que de les planter dans le regard du bien-aimé et tout avouer dans un souffle amoureux. Aujourd'hui encore, le coeur de Pride semblait renaître sous ces retrouvailles inattendues : elle n'avait pas changé ; la silhouette toujours aussi fine, la voix cristalline, la beauté éthérée qu'on ne voit que sur les mannequins des papiers glacés... Finalement le jeune homme succomba : par un aveu sincère, Pride lui souffla la demande de le laisser l'enlever. S'il pouvait simplement attraper la main de la demoiselle et l'emmener sur un coup de tête à Chicago, tout aurait pu être si beau, et si facile. Mais tout était bien trop compliqué.

    « Je ne peux faire une telle chose, je ne peux me forcer à t’oublier une nouvelle fois… A prétendre que mon existence est parfaite alors que tu n’es pas près de moi. Voilà sept ans que je t’ai perdu, ne m’abandonnes pas à nouveau… Enlève-moi, embrasse-moi... » Les doigts graciles et féminin vinrent caresser les lèvres quémandées, tandis que le jeune homme plantait ses rétines ambrées dans les prunelles satinées de Jaelyn. Combien de souvenirs éteints dormant dans leurs palpitants ne demandaient plus qu'à être ravivés ? Car sur cette simple requête, il pouvait se remémorer la Jaelyn passée, celle qui l'observait de ses grands yeux troubles et voilés de poudre blanche ou brune avant de murmurer des mots incompréhensibles mais tendres sous l'assaut d'une emprise hallucinogène. « Je t’en prie … »

    D'une douceur infinie et d'un silence seulement rompu par le froissement de leurs tissus, Pride enfin se pencha avant de déposer un baiser d'abord sage puis langoureux sur les lèvres cerises de Jaelyn. La demoiselle avait toujours ce même goût de baies sauvages parfumées de cannelle ; la main du jeune homme vint d'ailleurs se poser délicatement sur la joue pâle de cette dernière, comme pour s'assurer que sa peau d'opaline portait toujours cette même douceur. Son autre main plus audacieuse vint alors se poser sur la hanche gracile de son ancienne amante non sans jamais cesser le baiser au goût fruité des retrouvailles, et sans doute que Pride ne se serait guère arrêté là, emporté par son coeur et ses souvenirs d'adolescent, si la sonnerie criarde du téléphone posé sur le bureau ne s'était pas manifestée. Craignant de toute évidence retomber dans ses grands emportements d'adolescent, Pride se redressa dans un sourire tendre.

    « J'avais presque oublié... Je te dérange durant tes heures de travail. »

    Quelques secondes empruntées pour mieux contempler la beauté lui faisant face, et le jeune homme tourna les talons, prêt à prendre la porte avant de se retourner vers Jaelyn, une fois la main posée sur la poignée. Ce fut dans un sourire taquin et complice que Pride lui lança alors :

    « Demain soir, je t'emmène au restaurant. » souffla-t-il de sa voix suave sans même lui laisser le choix. « J'ai un anniversaire raté à rattraper dignement en ta compagnie. »

    Passer son anniversaire en prison il y avait de cela quelques semaines déjà n'avait rien eu de reluisant, aussi le jeune homme espérait que le tête à tête improvisé serait placé sous le signe d'un nouveau souffle, quand bien même ses vingt-quatre ans à fêter n'étaient qu'un prétexte pour avoir la demoiselle à ses côtés. Amusé de son audace, Pride enfin quitta les lieux sous le regard interrogatif et curieux de la secrétaire de la nouvelle architecte.
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