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 tell me why. - pride

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tell me why. - pride Vide
Message(#) Sujet: tell me why. - pride tell me why. - pride EmptyMar 27 Oct 2009 - 20:55

    Les langues noircies de suie se déliaient, cherchant pour la énième fois à happer leur proie qui, une fois de plus, leur échappa. La respiration haletante, le souffle court, elle sentait son corps tout entier lui échapper, ardent à la suite de cette excessive consommation d’oxygène, parvenant tout juste à rapprocher un peu ses jambes de son buste, à resserrer un peu sa main sur la tige métallique qu’elle avait fait glisser entre ses doigts. La morsure du froid n’avait pas semblé la dompter, bien au contraire, et elle réchauffait le fer à une vitesse affolante, tentant d’oublier que sous elle, le sol s’effondrait, pour laisser place à un abîme, aux flammes dévorantes en surgissant, léchant la mince paroi qui l’en séparait encore. L’enfer s’était découvert, et elle était sa prochaine victime, déjà la Faucheuse s’avançait, menaçante, laissant s’échapper du trou béant lui servant de bouche un râle lugubre et pénétrant, tandis que son haleine fétide pesa sur sa poitrine, alors que la nausée la prenait.

    En sursaut, Casey s’extirpa de ce songe trompeur et pernicieux, elle sentit les larmes qui n’avaient pas encore séchées, sur son visage, remarqua le froissement particulièrement frappant des draps bon marché qu’elle avait cru voir devenir son linceul, perçut encore les battements de son cœur tambourinant à un rythme effréné contre son sein. En se hissant hors du lit, elle pu s’apercevoir que ses jambes se dérobaient, fragilisées par la crainte passée qui avait signé son oppression également dans la réalité, que son corps n’avait cessé de trembler, malgré l’éveil, trop brusque, trop tôt. Le cerveau grésillant d’avoir été malmené, les yeux toujours obstrués par un brouillard épais, rien ne venait perturber la normale, pourtant. Le même goût de sang contre le palais, la même sensation d’insécurité, la même peur de s’effondrer, pour ne plus jamais se relever. Chaque fois, elle croyait devenir folle, et après tout, peut-être qu’elle l’était. Les dommages causés par son choc ne cessaient de s’accroître avec le temps, quand elle s’était persuadée que cela s’estomperait. Foutaises. Elle était désormais face à son paradis barricadé, dépouillé, dépecé, le spectacle désolant s’étendant sous ses regards larmoyants, ses hurlements se répandant dans la nuit noire, alors qu’elle cherchait à tout reconstruire, mais la magie n’opérait plus, l’Ange avait perdu ses pouvoirs.

    Elle passa sous l’eau froide, un instant, effaçant les dernières traces de cette agitation passée. Trois heures du matin, une heure à laquelle les loups rôdaient. A laquelle elle n’aurait osé sortir si elle s’était encore trouvé dans les miteux ghettos de Chicago. Mais les temps avaient bien changé, et elle s’était habituée à la sérénité, tout du moins apparente, extérieure, elle n’était plus que sa seule ennemie, ou en tout cas la plus grande, et elle enfila robe, collants et gilet pour se plonger dans l’obscurité du dehors. Bien que la ville demeure encore pour elle inconnue, son déménagement récent ne lui ayant pas permis déjà de visiter ne serait-ce que son quartier, que le lieu si lisse, avec ses maisons tranquilles, ses jardins impeccables, ses voitures parfaitement alignées, tout juste épongées, son atmosphère paisible, soit idéal pour y faire se dérouler un film d’horreur, ou une série à suspense à la Desperate Housewives, elle ne s’en inquiétait pas, et vagabondait ça et là, laissant son regard courir sur les murs identiques, les noms joliment écrits, placardés sur les boîtes aux lettres, elle écoutait le bruit de ses talons, qui se répercutaient sur les dalles de l’étroit chemin, l’étourdissant silence, qui enveloppait en cet instant Ocean Grove, accompagnant Nyx dans son règne temporaire. Dans quelques heures, le soleil se lèverait, les cris des enfants, joyeux ou déchirants, engloutiraient les passages, les passants, l’odeur du petit-déjeuner dorant dans la poêle déborderait des fenêtres pour venir chatouiller vos narines, et on n’aura pas en tête qu’il y a ne serait-ce que quelques instants, tout était si différent. Casey s’imprégnait de l’odeur pleine de fraîcheur qui l’entourait, pas encore polluée par les gaz d’échappement des 4x4 flambants, déboulant sur le macadam, ou celle de ces femmes s’étant baignées dans le Chanel n°5, ou autres flacons signés Guerlain. Casey était de ces éternelles enfants, que la naïveté perdrait, qui ne jugeaient rien, ne critiquaient personne, et posaient constamment sur le monde un regard toujours neuf, toujours neutre.

    Elle finit par atteindre ce square, peut-être un peu sinistre, lugubre, alors qu’il était vide, dénué de toute vie, de toute présence, poussa le minuscule portail qui lui arrivait au niveau du genou, et se glissa sous le toboggan déserté par ses compagnons pliant sous le joug de Morphée. Et là, au milieu de l’un de ces terrains de jeux dans lesquels elle ne devait pas remettre les pieds avant quelques années, elle s’était laissée couler, comme dans l’espoir de s’inventer une enfance semblable à celle qu’elle n’avait jamais vue, un cœur qu’elle n’avait jamais senti battre en elle, de ceux qui ne connaissaient qu’insouciance et innocence.
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tell me why. - pride Vide
Message(#) Sujet: Re: tell me why. - pride tell me why. - pride EmptyMer 18 Nov 2009 - 18:55

    Les effluves du passé lui revenaient en mémoire, mais il n'y avait plus rien qu'il ne pouvait à présent réparer. Ni le départ de ce père qu'ils n'avaient jamais connu et qui sans doute était un mal pour un bien, et moins encore cette relation houleuse avec leur mère alcoolique dont la présence l'insupportait au moins autant qu'un fêtard à la gueule de bois exècre un verre de vodka au réveil... Ce qu'il aurait pu réparer, néanmoins, c'était l'aveuglement dont sa jeune soeur avait été victime pour lui, la poussant au geste le plus ignoble sans doute jamais demandé par son aîné. Ce cadavre étendu à terre dans un coin de la cuisine crasseuse n'hantait guère les pensées de Pride, mais encore aujourd'hui il demeurait persuadé que le fantôme de leur mère dévorait les pensées de Casey par ce meurtre immonde que la fillette avait alors perpétué. Cette disparition soudaine de leur mère brutale et alcoolique n'avait jamais été un problème pour Pride, par ailleurs il n'avait jamais eu de remords lorsque, creusant la tombe de cette dernière en pleine nuit dans un coin de terrain vague des ghettos, le jeune adolescent qu'il était s'était contenté d'une brève et dernière oeillade sur la sépulture de fortune de leur mère repentie, une cigarette aux lèvres et une moue blasée sur le visage. Avait-il eu un coeur, pour ainsi glisser l'idée du meurtre de sa génitrice à sa si douce et candide Casey pour laquelle il se souciait tant, néanmoins ? Avait-il eu un coeur, de nouveau, lorsque partant pour Harvard il avait exprimé sa joie de quitter Chicago pour d'autres contrées plus intéressantes à ses yeux ? Si l'amour pour sa soeur était inconditionnel, il ne pouvait passer outre son égotisme intense qui le rendait plus bourreau que prince, et bien souvent malgré lui. Encore aujourd'hui, les pensées envers sa soeur étaient minimes, et non plus qu'elle n'habitait plus son coeur mais les projets malhonnêtes de Pride obnubilaient son esprit de façon si intense qu'il ne se passait pas une journée sans qu'il ne fasse un geste ou ne prononce une parole sans une idée bien précise derrière la tête. La manipulation était devenue son credo, et l'escroc qu'il était ne rêvait plus que de casses du siècle et de billets verts, laissant les choses plus lumineuses de la vie de côté... comme sa Casey, par exemple.

    Déambulant seul dans les rues, il était rare que le ténébreux Pride n'aille quelque part sans but ou destination précise, c'était par ailleurs une étrange virée aux abords de la banque qui anima sa motivation du jour. Passant à côté des locaux, son regard observateur et avisé eut tôt fait de noter deux ou trois détails sans qu'il ne s'arrête pour autant, continuant finalement son chemin en tout discrétion avant de pianoter sur son téléphone portable d'un air sérieux. Son visage impassible et préoccupé lui donnait des airs d'homme d'affaire stressé par un lourd dossier, ce qui en vérité était en quelques sortes le cas : mais cette affaire confidentielle ne concernait que Clyde, Maddie et lui-même, d'où la discrétion sans faille qu'il voulait assurer. Avançant d'un pas décidé et ne prêtant pas attention aux badaux venant en sens inverse qui durent se pousser d'eux même pour laisser passer l'arrogant jeune homme, ce fut le téléphone portable greffé à l'oreille en vue d'appeler l'un de ses comparses escrocs qu'il se dirigea vers l'un des endroit du centre ville le plus calme qu'il connaissait, et en l'occurrence là où les oreilles des curieux ne pouvaient trainer. Passant le portail trop ba du parc alors que le bip de son téléphone résonnait lourdement, Pride continuait de s'avancer d'une démarche cette fois plus lente alors que son regard aux aguets balayait les environs pour s'assurer d'être seul. Une silhouette néanmoins attira son attention, frêle et frémissante, baignant dans un clair obscur lui laissant un doute quant à l'identité de cette personne et pourtant, il demeurait persuadé de la connaître. Une impression, une évidence, plus qu'un sixième sens c'était comme s'ils étaient reliés psychiquement l'un à l'autre. Coupant finalement son appel avant même que Clyde n'ait pu décrocher, le regard de Pride l'observait à la dérobée, comme son coeur s'agita d'un bond trop intense, nouant son estomac par la même occasion.

    - Casey ?

    Cet intense sentiment de la revoir ainsi lui tirailla l'âme comme il la lui soulagea soudainement. Son regard accrochant alors celui de sa jeune soeur souleva d'avantage son palpitant alors qu'il se dirigeait vers elle à grands pas. Allait-elle bien, avait-elle pris des couleurs, lui qui s'était toujours évertué à l'appeler Blanche-Neige pour la taquiner, mais surtout, était-ce vraiment une coïncidence de la revoir ici...

    - Qu'est-ce que tu fais ici ?

    Question stupide confortée par ses craintes infondée qu'elle ne soit au courant pour son projet malhonnête qu'il planifiait à Ocean Groove, était-elle ici pour tenter de le raisonner, de le suivre, de le contrer... Dieu que la pensée humaine est stupide lorsqu'elle est dans le doute, mais aussi fortement égocentrique quand les seuls mots qu'il auraient du avoir auraient du être : Tu m'as manqué.
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tell me why. - pride Vide
Message(#) Sujet: Re: tell me why. - pride tell me why. - pride EmptyMar 24 Nov 2009 - 14:54

    Elle s’était souvent retournée avec cette enivrante sensation d’avoir senti son parfum, qu’il la guettait, non loin, veillait sur les moindres de ses faits et gestes. Elle avait de lui un être surhumain, capable de tout puisqu’il était maître de son cœur, de changer le monde comme il avait régi sa vie. Ses désillusions avaient été nombreuses, quand alors qu’elle se retournait, elle ne pouvait que constater le vide et le silence de la ruelle dans laquelle elle s’élançait. Casey avait guetté le moindre claquement de porte, le moindre coup de sonnette à la porte des Berrington, elle avait dévalé des escaliers en vain, elle avait cavalé dans les couloirs de la demeure, mais ses apparitions étaient trop peu fréquentes, trop rares étaient les fois où elle pouvait entourer sa nuque de ses bras, mêler son parfum au sien, l’encensant afin de mieux le posséder. Mais il finissait toujours par s’échapper, se glisser hors de cette étreinte qu’elle aurait voulu éternelle, il se retournait pour ne plus la regarder, et alors que le seuil de son enfer était franchi, ce monde où il cessait d’exister, les larmes s’écoulaient en silence, sans qu’elle ne puisse les maîtriser. Il était le seul en lequel elle n’avait jamais cru, elle l’avait immolé son âme pour ce dieu cessant progressivement de poser ses prunelles sur celle qui s’était damnée pour lui.

    Son départ ne l’avait pas guéri de sa naïveté, bien au contraire. Son aile étendue au-dessus de sa tête comme un abri où elle pouvait sereinement s’assoupir, bien qu’elle fût brutalement repliée, ne l’avait pas empêchée de rosir une terre qui tournait de manière bien irrégulière. Chaque être à une vision de ce qui l’entoure différente de son voisin, et Casey avait décidé de sourire, même si ses rêves ne pouvaient être préservées des griffes acérées de ses détracteurs. Ils possédaient des masques de suie, avaient observé leur vie s’envoler au gré du vent, cendres d’un passé qu’ils ne pourraient reproduire et qui les avait profondément affecté, ainsi de leur enfer ils désiraient faire celui de tous les autres, de leur douleur ils avaient souhaité faire un maux connu de tous. Elle avançait cependant en évitant soigneusement leurs filets, sautant à pieds joints de pierre en pierre, ne tombant jamais dans l’acide qui aurait dévoré sa peau. Mais elle savait que si jamais elle laissait tomber les parois de verre qui l’entouraient, celles-là même qui coloraient une vie que d’autres ne saisissaient que par nuances, elle trébucherait assurément, et jamais elle ne saurait émerger à la surface de l’acide l’ayant brûlée, jamais elle ne saurait réaffronter cet empire une fois sa chair calcinée, son cœur acété.

    PRIDE – Casey ?

    Elle avait lentement levé la tête, et sourit. Ce n’était qu’un mirage. Une apparition parmi tant d’autres. Qu’aurait-il fait ici ? Sa folie s’étendait, déjà elle sentait le trépas qui l’appelait à elle, les ténèbres qui l’agrippaient et se l’accaparaient. Un ange au milieu du noir pour éclairer ce que l’on ne saurait voir. Elle le laissa s’approcher, bientôt, il disparaîtrait. Sa silhouette se flouerait, ses gestes se feraient saccadés, son ombre s’effacerait. Le cristal de sa peau se briserait, enfin, l’immuable silence reprendrait sa place, la nostalgie recouvrerait son cœur, et elle irait se rendormir avec en mémoire celui qui avait bercé son enfance.

    PRIDE – Qu’est-ce que tu fais ici ?

    Etait-ce un messager de Dieu ? Du Diable, cela serait plus probable. Il s’éternisait, et cela commençait à lui paraître étrange. Il l’interrogeait, et ça ne faisait pas partie du plan. Elle fronça les sourcils, se retira du jeu pour enfants. Elle aussi, aurait aimé continuer de voguer sur la pente métallique, continuer de rire à gorge déployée, avec la certitude que quelqu’un l’attendait, là, en bas, ouvrant largement ses bras pour l’y accueillir. Avait-elle seulement connu ça ? Ou se mettait-elle à réécrire sa vie afin de la rendre plus facile au souvenir ?

    Doucement, elle s’avança vers ce qui avait été à la fois son bourreau et son plus grand admirateur. Sa main, elle aussi, s’étendit vers ce faciès dont elle connaissait le moindre trait, comme si elle les y avait elle-même gravés, illuminé par les reflets que la lune venait y déposer, spectatrice de ces troublantes retrouvailles. Elle n’abandonnait jamais ses enfants, c’était une chose dont vous pouviez être assurés, elle guettait leurs chutes et leurs ascensions, de son œil neutre, et elle s’amusait de ce qui se tramait dans les recoins de cette scène qu’elle mettait en place.

    Mais au contact de cette peau refroidie par l’atmosphère fraîche de la nuit dominante, des sentiments contraires s’entrechoquèrent ; ses yeux s’écarquillèrent, alors qu’elle s’apercevait que tout cela était bien réelle. La surprise avait produit ses effets : elle s’était lancée contre son torse, trouvant refuge entre les plis de sa chemise, humant pour de bon cette odeur qu’elle désirait plus que tout sentir, une fois encore, entourant de ses bras ce bassin qu’elle s’était parfois surprise à rêver de parcourir. Et tandis qu’elle se laissait aller à cette tendresse que son aîné qualifierait assurément de faiblesse, l’évidence la hantait désormais, celle qu’elle repoussait avec une farouche détermination, celle qu’il l’avait trompée.

      - Tu ne m’as pas menti. Dis-le moi.

    Encore, elle refusait d’y croire, encore, elle larguait cette crainte sur le lac de l’incertitude, et le pressait de se retirer, de voguer sur l’eau pour ne plus la déranger, quand elle ne saurait plus l’apercevoir. Mais elle avait beau faire, cela persistait, bien que ses raisons demeurent obscures. Ils avaient bien reçu des courriers de Harvard, il y était allé, de cela au moins elle était sûre, mais de ce qu’il lui semblait, Harvard ne se situait pas ici. Qu’est-ce qui méritait son silence, quand on savait ce qu’ils avaient déjà fait ensemble ? Quels actes pouvaient bien être pire que ceux qu’ils avaient comploté, qu’il avait élaboré et dont elle s’était faite sa funeste complice ?
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