| | N° 1666 AR (F.Blythe) - Pardonne-moi si je fais un faux pas... (end) | |
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| (#) Sujet: N° 1666 AR (F.Blythe) - Pardonne-moi si je fais un faux pas... (end) Jeu 6 Aoû 2009 - 22:01 | |
| | (c)pnimio (lj) - bleeding_light Victoria Blythe & Neal Rowlands chez Blythe - 1666 apple road |
Ce n‘est qu‘une larme, juste un reste du passé, Dont je m’éloigne; & qui ne cesse de me hanter… Ce n’est qu’une lame, qui entaille mes pensées, Je retrouve mon âme, ton regard me donne envie d’avancer… Jona Lee - ‘‘j’aimerais tellement…’’ Parler à Neal était la même chose que si on parlait à une tombe. Il ne le faisait pas exprès, il ne calculait rien à ce silence - seulement il n’arrivait pas à se confier; à se vendre; à simplement communiquer normalement. Chacune de ses paroles étaient présentes dans l’unique but de blesser, de titiller, de marquer à jamais l’esprit de la personne. Chacune de ses expressions permettaient aux autres de mieux comprendre son attitude. Il avait cette manie à toujours vouloir tout diriger, qu’on aille dans son sens; qu’on le comprenne sans en faire une brebis égarée. Il n’aimait pas être vu comme le boulet de service - à moitié trop sympathique, il avait donc laissé son père lui forger une carapace. Il s’était mis à le croire; à penser que tout ce qu’il disait n’était que pour sa faveur, que pour lui. & si Rowlands père était connu pour être le pire manipulateur de son envergure, Neal voulait croire que face à lui, il ne réagissait pas dans ce but. C’était simplement une fausse image d’un père soutenant son fils, que Neal tentait de voir. Tout n’était qu’illusion, une épaisse brume. Et c’est lorsqu’il reçu une lettre qu’il s’en était aperçu. Une lettre de sa vraie mère - pas l’épouse de son père. Depuis que son père ne voyait que par le mariage de Neal & d’une prétendante - que par la futur collaboration entre les deux hommes, qu’il a eu la preuve de la franchise de cette femme qui se disait être sa mère - Neal a complètement et sans remord coupé les ponts avec tout ceux qui se disaient appartenir à sa famille. Des personnes qui faisaient partis de son ancienne famille. Tirer un trait lui était bien plus facile que de pardonner. Et en revenant à océan grove, il a davantage officialisé ce nouveau départ - c’était comme si il voulait se donner une nouvelle chance. Seulement si de son point de vu, le passé devra rester silencieux - il est bien le seul à penser de cette sorte. Il se bat alors pour ne pas qu’on puisse connaître toutes ses raisons qui ont fais de lui un lâche - en partant du jour au lendemain sans donner signe de vie. Et qui ont fais de lui un indécis - qui revient sept ans après et qui semble avoir perdu la mémoire. Dans le fond, il aurait mieux fait de tout oublier. Faire croire que le passé était effacé par un simple accident - juste pour ne pas devoir tout assumer. Endosser les erreurs du passé n'était pas à son goût. Les mots doux échangeait entre Victoria & lui-même ne le laissait pas indifférent. Le rapport qu’il a toujours eu avec elle ne l’a jamais laissé sans vie. Près d’elle, il était différent. Il était vivant. Il souriait, s’occupait pour la faire rire. Il aimait la taquiner car elle réagissait au quart de tour. Ils étaient vraiment sur la même longueur d’onde mais cette relation a souvent rendu jaloux de nombreuses personnes. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ces personnes n’étaient pas de la famille de Victoria - Neal n’a jamais connu de reproches ni d’injures en sa direction, au contraire il s’entendait bien avec Rhys, du moins juste assez pour ne pas être séparé de sa douce. Et ne se souvient pas de disputes avec l'aîné de la famille. Mais de son côté, on voyait l’avenir différemment. On supposait un futur meilleur, un mariage exemplaire, une union solide et populaire. Comment faire en sorte que l’entreprise soit la plus populaire si on ne misait pas sur le mariage de l’année ?! Après tout, sa famille était aussi riche que celle de Neal, alors comment les deux enfants ne pourraient pas s’aimer ?! Voudrait-il voir la société Rowlands au plus bas de sa forme ? Bien sur que non; alors le chantage était de mise! C’était, ce qu’à présent Neal savait. C’était la raison pour laquelle il s’était enfuis. Il fallait dire que cette idée avait mûrit longuement dans sa tête, il avait voulu calculer la moindre minute de son échappatoire, comme si l’idée de rater sa fuite le hanter. Comme si dans le fond il craignait d‘échouer; de tout perdre. Et à la première occasion où il était certain de ce qu’il faisait, le jeune Rowlands prit la porte; pour ne jamais revenir. Encore de nos jours, l’idée que son passé reprenne le dessus était présente - et il ne connaissait pas la réaction qu’il pourrait avoir si un jour, il en était contraint. Arriverait-il à gagner ce combat que beaucoup ont jugés perdu face à monsieur Rowlands ? Ou en subirait-il les conséquences sans rien pouvoir faire d’autre ? Il voulait croire qu’il serait le gagnant - car dans un combat si intense, il y aura un perdant & le gagnant. Et perdre n’était pas dans son optique. On se disait tout, on n'se cachait rien; Entre nous on ne se devait rien. On riait de tout, on avait peur de rien ; Entre nous y' aura jamais de fin… Liane Foly - ‘‘Entre nous’’ Flash backAoût deux mille neuf, le jeune homme avait tenté durant plusieurs semaines de l’éviter. Elle avait été si longtemps une proche amie, qu’il restait perplexe pour son futur en sa compagnie. Ils s’étaient croisés un soir au lycée de la jeune fille - Neal a toujours voulu faire passé cette rencontre pour un simple hasard. Croyez-vous que Neal Rowlands - l’ancien mannequin d’ocean grove laisse un seul de ses pas - de sa vie se remettre au hasard ? A cette chose incertaine ?! La question qui demeure encore sans réponse, c’est « pourquoi ? » - il ne le savait pas lui-même. Il était venu vers elle, avait tenté un pas; peut-être attendait-il qu’elle fasse la même chose : qu’elle complète l’autre moitié du chemin. Elle ne l’a pas fait; il s’était donc rangé dans sa carapace indestructible. Il ne voulait pas lui parler, plus du moins - chacun de ses dialogues de sourd lui brouillait la vue, le tourmenté. Et il n’avait pas besoin de ça; pas en ce moment. Alors autant qu’il pouvait la fuir, il la fuirait. Un jour séparé d’elle, était un de plus - un de trop. Alors ce soir de juillet, il avait rompu son choix de la fuir, son choix d’échapper aux griffes de la jeune fille. Après un appel, il était venu la secourir, pendant qu’elle était en train de boire et qu’elle s’était retrouvé dans les bras d’hommes aux mille pensées en forme de perversité. Neal était sobre, il ne connaissait que trop ces regards, ces gestes, ces voix alléchantes. Victoria n’avait conscience de rien - telle une poupée qui ne sait pas dire non, elle tolérait un peu trop de chose au goût du jeune homme. Ni une, ni deux; il n’en fallu pas beaucoup pour transformer Neal dans une rage incontrôlable : il voulait être le seul à la toucher, la sentir, lui promettre la lune. & il ne tolérait aucun rival pour décrocher le cœur de Blythe. Alors que le combat s’était menée sans trop de difficulté, Neal était l’un des seuls qui n’avait pas abusé de l’alcool et ces gestes étaient précis et haineux. Bien plus que ces adversaires. Seul contre tous - l’image de Victoria se laissant dominer par ses hommes le hantait - le détruisait à petit feu. Couché à terre, Neal s’était battu dans le vide - pendant que ses adversaires avaient réussi à fuir; s’échapper pour survivre. Seule la présence de la jeune fille était arrivé à le calmer. Il était quand même froid & distant envers elle et lui avait promis que si elle ne le suivait pas dans sa bagnole, elle pourrait faire une croix définitive sur eux deux. En fait, il ne s’était pas imaginé qu’elle ne veuille pas le suivre, il aurait été définitivement anéantis, c’était une évidence. A peine dans la voiture, Neal avait appuyé sur le champignon et roulait à fond la caisse. Il voulait oublier cette épisode, il voulait vraiment oublier ces hommes & Victoria ensemble. Tantôt, Vicky lui demandait de s’arrêter pour parler; de l’autre côté Neal accéléra d’avantage. Il ne saurait pas lui parler, il n’avait rien à dire, rien à lui prouver. Il l’aimait malgré lui, mais refusé son amour. Elle était la seule à pouvoir le rendre heureux, triste, passionné. Il était le seul à pouvoir guérir de cette envie : l’oublier. Mais c’est une chose qu’il n’avait toujours pas réussit à faire - au fond, en avait-il réellement l’envie ? Au cours du chemin, la jeune fille devînt incontrôlable, au point de vouloir tourner brusquement le volant de la voiture en se penchant sur Neal; il tenta de la retenir, de maîtriser sa voiture qui partait en vrille. En vain. Non seulement il s’était pris une voiture côté passager à l’avant et avait finis sa route contre un arbre - mais en plus un troisième corps gisait sur le sol. Neal, à peine conscient pu observer chaque détails et pu avertir les secours. Le verdict est sans appel. Dakota Wayhne, inconscient & en sang - Victoria Blythe, inconsciente & blessée. Une question demeure encore sans une seule réponse : que faisait Dakota en pleine nuit, à vouloir traversée une route peu éclairée ? Pourquoi Victoria eu cette envie meurtrière de tourner le volant alors que la voiture était lancée à vive allure ? Et pourquoi Rowlands ne s'est pas arrêter avant que le carnage n'eu réellement l'impact qu'il a eu ? Le jeune homme était conscient mais dans les vaps. Suffisamment conscient pour tout entendre, tout voir, mais pas assez pour bouger. J’aimerais tellement te dire ce que veut mon cœur, mais je n’ai pas les mots, noooon J’aimerais tellement te dire que je n’ai plus peur mais ces mots sonnent faux… Jona Lee - ‘‘j’aimerais tellement…’’
Et si extérieurement parlant, Neal semblait avoir complètement oublié cette fille qui fût autrefois sa confidente, ne peut-on pas dire que la brume efface les formes existantes ?! J’entend par la, qu’il ne faut pas se fier aux apparences. & que certes, Neal ne parlait plus d’elle - ou peu. Qu’il n’allait plus vers elle, qu’il l’ignorait, la fuyait tant que possible. Mais elle n’avait pas été éradiquée de son cerveau pour autant, seulement quelque chose l’empêchait d’aller plus loin. Il ne savait pas si elle pourrait comprendre ses choix, les accepter. Et pourtant, elle n’aurait pas le choix. Tic tac, tic tac, tic tac. Les minutes passaient bien vite à son goût. Il repoussait à chaque heure sa visite près d'elle - comme si l'idée de la retrouvée en face d'elle était une corvée. Pourtant, il était bien décidé à y aller et lui montrer signe de vie. Il n’habitait pas très loin de chez elle, c’était la raison pour laquelle il allait y aller à pied. La seconde raison, étant qu’il n’avait plus de voiture et que les réparations prenaient plus de temps que prévu. Les mains dans les poches, mais tenant un sac; une casquette sur la tête - le jeune homme sortit de chez lui. Arrivant devant chez elle, il s’arrêta un instant; fixant la porte avec un léger soupire. Il prit une inspiration avant de constater qu’elle n’y était pas - du moins pas derrière la fenêtre comme elle avait cette habitude. Ou peut-être était-elle encore plus espiègle qu’il ne le pensait… Il déposa alors une lettre et un cadeau devant sa porte quand cette dernière s’ouvrit, en silence. « Je… Il releva le regard vers elle, les yeux remplis de désespoir, je suis navré pour tout ce qui t‘arrive… » Il se tenait devant la porte et venait à peine de se relever, quand il aperçu la jeune fille devant lui, qui se tenait à la porte. Il venait d’ailleurs de reculer d’un pas, à la vision d’une ombre pour peu à peu se calmer. Ce n’était qu’elle, celle pour qui il était venu jusqu’ici. Celle qui, malgré lui, arrivait à lui faire battre son cœur de pierre. Celle qui, sous les apparences, était la personne la plus importante à ses yeux. Celle qui ne l’a jamais trahis, celle pour qui il n’a jamais été déçu - mais qu’il a blessé à mainte reprise. La seule qui saura faire toute la différence. Ses mains se crispèrent et son regard ne se détachait pas du siens - malgré la gêne qu’il pouvait avoir. Il s’abaissa alors pour récupérer la boite qu’il était venu déposer sur le sol. La lettre aussi, mais il tentait soigneusement de ne pas la mettre à l’évidence. Il ne savait pas ce qu’elle pensait de tout cela - même si il avait déjà son opinion dessus. ‘Victoria, Je viens d’apprendre que tu étais enfin rentrée chez toi, j’espère que tu vas bien. Je suis certain que tu t’en sortiras, tu n’es pas une battante pour rien! Si besoin, je serais toujours à tes côtés - mais pour l’instant, je pense qu’il vaut mieux qu’on continue notre chemin… Séparément… Je t’aimerais toujours, quoi que tu penses de moi…
Ton protecteur qui a tout fichu en l’air…’ Il glissa la lettre dans sa poche, discrètement. Connaissant la jeune fille, elle avait du voir qu’il tentait de cacher quelque chose, qu’il tenter une nouvelle fois de lui mentir. Mais les choses étaient bien plus compliquées qu’elles n’y paraissaient. Et elle n‘était pas censé ouvrir la porte quand il était encore présent. Elle aurait du attendre qu‘il dépose la boîte de chocolat noir et la lettre; et ouvrir pour récupérer le tout après sa disparition. Mais sans rien dire, sans savoir ce qu‘il fallait faire d‘autre - il lui tendit le sac qui contenait la boite de chocolat, soigneusement emballée.
Dernière édition par Neal Rowlands le Dim 8 Nov 2009 - 9:46, édité 1 fois |
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| (#) Sujet: Re: N° 1666 AR (F.Blythe) - Pardonne-moi si je fais un faux pas... (end) Ven 28 Aoû 2009 - 12:52 | |
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VICTORIA : Rhys, lâches-moi ! Je suis pas encore faite en sucre ! La voix de la jeune cadette de la fratrie résonnait à travers la demeure des Blythe. Que cela devait faire du bien à ses habitants de l’entendre de nouveau. Qui n’a pas entendu parlé du coma de Victoria Blythe ? Cette dernière a retrouvé le monde des vivants depuis trois jours seulement mais cela faisait déjà un peu plus de 24 heures qu’elle était entrée chez elle. C’était quelque chose qui était plus que plaisant pour la jeune fille. Les hôpitaux, elle estimait avoir eut sa dose pour les trois mois à venir, au grand minimum. Victoria avait donc retrouvé avec grand plaisir la demeure familiale après avoir tanner du mieux qu’elle pouvait le personnel de l’hôpital. Elle n’était pas encore complètement remise, autant physiquement que moralement, mais sa force résidait nullement dans cette façon de prendre les choses de façon dérisoire. Après tout, son mordant était connu de tous. Et puis, n’oublions pas que parler de sa personne n’était pas forcément quelque chose dont elle était la plus forte. Cependant, Rhys ne semblait pas vouloir croire sa cadette quand cette dernière lui disait qu’elle se sentait parfaitement capable de descendre les escaliers toute seule. Mais le plâtre présente à sa jambe droite ne plaidait pas en sa faveur. Son frère s’entêtait à la considérer pour plus fragile qu’elle ne l’était réellement. Et si cela aurait pu agacer sa sœur en temps normal, il en fut autrement. Cette dernière se sentait assez légère de cœur et d’esprit pour retrouver une certaine insouciance digne des plus grands enfants. C’est la raison pour laquelle sa phrase avait été prononcé de manière enjouée et amusée, même si cela était une tentative de persuasion destinée à son aîné. En effet, la jeune fille voulait que ce dernier la lâche au lieu de la prendre dans ses bras pour la descendre au rez-de-chaussée. Victoria avait l’impression de passer pour une incapable et cela, elle ne pouvait le concevoir. Mais ce n’était pas demain la veille qu’elle arriverait à contrer les idées nettes et précises de son frère car, malgré ses coups, ses protestations et ses débattements physiques, rien n’y faisait. La jeune blonde baissa alors les défenses en passant ses bras autour de la nuque de Rhys et en posant sa tête contre son épaule. On aurait dit qu’elle était redevenue la petite fille qu’elle chérissait tant à conserver en elle. Elle ne comptait pas changer, bien sûr. Elle ne souhaitait pas profiter de son réveil pour prêcher tous ce qui pourraient être ses mauvaises actions. Mais Victoria avait toujours eut ce côté rêveur et dingue qui l’avait jamais quitté. La jeune fille se sentait juste assez apaisée pour l’instant pour retrouver une certaine jeunesse et pouvoir profiter comme il se doit du cocon familial et amical. Parce que, si la jeune Blythe pouvait être détestée, elle était aussi appréciée. Et du monde, elle en avait vu défilé, en une semaine et demi. Ce qui avait eut le don de la rendre terriblement mal à l’aise. Victoria se laissa donc porter en bas de l’escalier principal de la maison, profitant de l’odeur rassurante de son frère durant quelques secondes. Quand ces dernières s’envolèrent, ce fut dans un soupir de satisfaction qu’elle sentit ses pieds entrer en contact avec le sol du hall. Et ce fut dans une joie non dissimulée qu’elle apprit que Rhys allait faire un tour.
Victoria fut tellement ravie qu’elle en oublia totalement de le questionner. Il lui annonça spontanément qu’il y avait encore quelques détails à régler – le gala des Blythe, connue et reconnue, se tenait le lendemain même – et qu’il fallait qu’il s’absente quelques instants. Sa cadette hocha la tête de façon énergique, non sans dissimuler son engouement face à ce départ soudain. La perspective de se retrouver seule dans la demeure était plus que réjouissante et ce fut en se traînant vers la porte qu’elle encouragea son frère à poursuivre son idée. De bonne foi, elle lui ouvrit même la porte et, un sourire radieux collé au visage, elle salua Rhys, avant de refermer l’objet dans un bruit sec. Postant son dos contre ce dernier, Victoria ferma les yeux et profita du semi-silence de la maison. Voilà longtemps qu’elle ne s’était pas retrouvée en tête-à-tête avec elle-même. Seul le bruit de la télévision se faisait entendre. Certainement son frère qui avait oublié de l’éteindre. Victoria se dirigea alors vers le salon, traînant toujours sa jambe et cela, sans béquille. Plus que quelques jours et elle pourra marcher sans complication. Tout en s’affalant dans le canapé, la jeune Blythe attrapa la télécommande laissée sur l’accoudoir avant de regarder d’un air vide ce qui se passait dans l’écran rectangulaire. Une chaîne de sport, qui aurait pu en douter autrement ? Rapidement, son regard dévia vers la fenêtre, où l’action humaine de son quartier semblait être plus intéressante que l’effort physique fournit par les mâles de la télévision. De plus, la tête encore bourrée par le film Paranoiak que Rhys avait voulu regarder la veille, Victoria finit par éteindre l’engin et se lever pour aller rejoindre le rebord de la fenêtre, qui donnait exactement au plein Apple Road, la rue où elle-même logeait. Sa curiosité lui avait un peu fait défaut, ces derniers temps. Peut-être est-ce parce qu’elle ne cherchait pas à comprendre une partie importante de sa vie qui lui avait coûté ce coma. Aussi fut-il aussi pour cela que la surprise l’envahit quand son regard se posa sur une ombre qu’elle ne connaissait que trop bien. Et qu’elle n’aurait pas imaginé de revoir de sitôt. Neal Rowlands savait nourrir la surprise, l’étonnement et la contradiction à lui tout seul. Le fait qu’il remonte l’allée de sa maison lui bloqua soudainement le cœur et affola aussitôt son esprit. Comment devait-elle réagir ? Comment elle devait se comporter face à cette visite imprévue ? Victoria se pencha légèrement, mais toujours en discrétion, vers la fenêtre et y poussa de quelques millimètres le rideau, comme pour vérifier que c’était bien lui. En l’espace de quelques secondes, elle fut presque émerveillée de cette personne qui remontait l’allée de façon hésitante. Reprenant ses esprits, elle se redressa brutalement et devient raide comme un piquet, l’air perdu, avant de sautiller jusqu’au hall. La demoiselle percevait très bien les formes de l’ombre du jeune homme à travers la porte alors qu’elle restait planter en plein milieu de l’entrée. Comme si elle attendait quelque chose. Mais qu’attendait-elle, au juste ? Peut-être un simple bruit de sonnette pour se déclarer ? Mais Neal ne semblait pas vouloir souligner sa présence. Alors, dans un néant total d’interrogations, Victoria s’approcha de la porte et l’ouvrit discrètement, comme si elle-même ne voulait pas montrer sa présence. NEAL : Je… je suis navré pour tout ce qui t‘arrive… Le jeune homme leva les yeux vers elle et Victoria fut frappée de les voir aussi honnêtes et désespérés. Ils s’étaient montrés tellement distants, ces derniers mois, qu’elle était presque surprise de voir qu’il était capable de venir jusqu’à chez elle pour s’excuser. La gamine de onze ans qui sommeillait toujours en elle lui criait de le prendre dans ses bras, de le rassurer, de lui prouver qu’elle était toujours à ses côtés et qu’il faudra plus qu’un coma pour les séparer. Mais Victoria avait un minimum de fierté et de rancune qui l’empêchait de répondre aux attentes de son fort intérieur. La première et dernière entrevue dont elle se rappelait ne s’était pas bien passée. Neal avait fait preuve d’une colère qui avait brusqué la demoiselle. Et cette dernière n’avait rien fait d’autre que de se braquer contre lui. Après tout, pouvait-on la blâmer d’avoir réagit de la sorte ? Pouvait-on dire qu’elle n’avait pas le droit de s’être comporter comme cela ? Il lui avait lui-même apprit à se méfier des autres ? Pourquoi échapperait-il à la règle ? Neal n’était pas assez stupide pour penser que tout redeviendrait comme avant en un claquement de doigts. C’était une manière pour elle de se protéger d’une éventuelle trahison future venant de sa part. Mais elle savait que, de près ou de loin, le jeune homme avait toujours une place particulière. Seulement, elle ne pouvait s’y résoudre. Elle ne pouvait comprendre et accepter qu’elle lui accordait plus d’importance qu’elle ne le voulait et qu’elle ne consentait. Mais Victoria savait qu’ils étaient liés à jamais. Ils avaient partagé et vécu tellement de choses ensemble qu’elle ne pourra jamais l’ôter de sa mémoire. Et encore moins de son cœur. Il avait toujours été le premier à la défendre, à l’encourager, à la consoler et à la faire rire. Dans sa tête, Neal avait toujours eut le parfait rôle. Il avait été son plus proche ami, son meilleur confident, un allié de taille et elle lui avait toujours démontré une amitié sans faille. Rien ne semblait pouvoir les séparer. En tout cas, c’était ce que la gamine de onze ans croyait. Aussi, elle vécut cet abandon comme un drame personnel. Victoria était devenue la risée des élèves du jour au lendemain. Elle avait dût apprendre à se défendre seule, à défaut d’avoir des frères devenus trop grands pour passer leur temps à la protéger. Elle avait été exclue par ses camarades et privée de toute vie sociale. Comme si le départ de Neal avait fait partir en même temps la barrière qui empêchait tout le monde d’attaquer sa protégée. Et ce ne fut que lors de ces moments précis que la demoiselle se rendit compte de l’impact de Neal dans sa vie. Il avait été son équilibre qui avait su la préserver du monde extérieur de façon remarquable. Lors de son départ, ce fut comme un retour brutal à la réalité. Une réalité qu’elle n’avait jamais connu et dont elle aurait aimé ne jamais connaître. Même son fidèle acolyte Esteban Carson tentait de lui mettre le grappin dessus depuis quelques temps, après s’être bien assuré que leur ami n’allait pas revenir de sitôt. Avec le temps, Victoria s’était forgée comme jamais. Ne dit-on pas ‘Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort’ ? Et bien il semblait que la demoiselle était la personne parfaite pour comprendre et représenter ce dicton. Mais, au delà de la carapace forgée, cela n’a pas suffit à panser pleinement la blessure infligée par ce départ. Ca avait été comme l’élément déclencheur de sa lente descente en enfer. Neal avait toujours été là quand elle se sentait mal, quand elle avait besoin de conseil et de se changer les idées. Ne plus l’avoir à ses côtés, c’était comme perdre ses racines, ses repères : on avait l’impression d’être perdu et seul face au monde. FLASH BACK (2001) Victoria sortait de l’école en courant et en pleurant. Elle venait encore de passer une sale journée, notamment à cause de Beatriz et son ami John qui s’amusaient à l’embêter à longueur de journée. Et là, c’était la goutte qui avait fait débordé le vase. Elle avait à peine dix ans et ses frères étaient déjà dans l’école supérieure. Le seul vers qui elle se pouvait se tourner était Neal, qui l’attendait patiemment à leur endroit habituel où ils prenaient le fameux bus scolaire jaune canari. Instinctivement, elle se dirigea vers lui tout en séchant les quelques larmes plaquées sur ses joues rosées. Un sourire apparu même sur ses lèvres quand il fut dans son champ de vision. C’était le seul qui arrivait à lui faire oublier ses soucis rien que par sa présence. Mais lui prit compte rapidement des yeux rouges de son amie puisqu’il fronça les sourcils de façon adorable tout en caressant soigneusement les cheveux de la fillette, l’air inquiet plaqué au visage. NEAL : Vicky, qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi tu pleures ? VICTORIA : Je pleure pas, j’avais juste un truc dans l’œil. C’était un mensonge, bien sûr. Et la gamine savait très bien que son ami n’allait pas la croire. Son regard se dévia donc de celui de Neal, qui avait glissé sa main dans celle de Victoria pour l’entraîner dans le bus jaune qui venait d’arriver. La blondinette savait qu’il n’allait pas abandonné l’affaire tant qu’elle aurait pas craché le morceau – car il n’y avait nul doute qu’il ne l’avait pas cru. Et elle l’adorait certainement pour cela. En partie. Cette façon de se soucier d’elle était réconfortant. Savoir qu’elle avait une épaule qui l’attendait à la sortie était une image plaisante. Aussi, dans le bus, le jeune Rowlands avait mis un bras protecteur autour des épaules de son amie, qui avait installé sa tête l’épaule réconfortante de son ami. Le trajet se passait en silence mais ils n’avaient pas besoin de parler ; leur présence mutuelle suffisait amplement. Victoria put alors se calmer à sa guise, observant le paysage qui défilait devant eux. Comme d’habitude, ils étaient les derniers à sortir. La plage, leur lieu de jeu favori. Dans la demi-heure qui suivrait, ils savaient que quelqu’un viendrait les chercher. C’était leur rituel, leur routine. Mais pour rien au monde ils s’en sépareraient. Neal attendit donc d’être au pied de leur arbre avant de la questionner de nouveau. NEAL : Victoria, dis-moi ce qu’il s’est passé. Je sais qu’il s’est passé un truc. Dis-le moi. S’il te plait. le garçon lâcha son sac sur le sable avant de s’avancer vers la jeune fillette et lui caresser la joue, sachant pertinemment comment lui faire dire ce qui la tracassait. sa voix était douce et basse, juste de quoi l’insinuer à parler. VICTORIA : C’est Beatriz et John. Ils m’ont encore embêté, aujourd’hui. |
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| (#) Sujet: Re: N° 1666 AR (F.Blythe) - Pardonne-moi si je fais un faux pas... (end) Ven 28 Aoû 2009 - 12:53 | |
| La blondinette avait baissé la tête ; Rhys avait toujours dit qu’elle était un véritable livre ouvert pour les personnes qui la connaissaient parfaitement bien. Autrement dit, elle ne pouvait quasiment rien cacher à ses frères et à Neal. Aussi fut-il pour cela qu’elle n’avait pas pu mentir une deuxième fois à son ami. Même si elle aurait aimé ne rien lui dire, connaissant sa future réaction. Mais Victoria n’arrivait pas forcément à lui résister, surtout quand l’affaire lui pesait dans l’esprit. Aussitôt, elle sentit Neal se raidir. Et quand elle leva les yeux vers lui, elle remarqua les siens se durcir et sa mâchoire se crisper. NEAL : Je vais me les faire, un de ces jours, ces deux-là. VICTORIA : Non non, Neal. Tu ne ferras rien à personne, tu m’entends ? C’est pas grave, j’ai l’habitude, tu sais. Victoria avait posé une main sur son bras et l’autre sur sa joue, pour lui ôter l’idée d’aller de nouveau jouer les preux chevaliers. Elle trouvait qu’il avait souvent un comportement assez excessif et terriblement impulsif quand cela la concernait. Aussi, la demoiselle glissa la main le long de son bras avant d’entrer en contact avec celle du jeune garçon. Elle se rapprocha d’un pas tout en serrant fort sa main, son regard émeraude plongé dans celui plus sombre de son ami, comme pour le calmer et le raisonner. VICTORIA : Tu ferras rien, promis ? Je t’apporte assez d’ennuis comme ça. Je veux plus que tu fasses de bêtises. NEAL : Oui oui, promis. Neal avait grommelé ces quelques mots tout en fuyant le regard de la fillette, qui poussa un léger soupir, l’air résigné. Cette tentative de persuasion d’attaque était ni la première et ne sera certainement pas la dernière. Le jeune Rowlands était une véritable tête de mule et elle savait que sa promesse n’était que du vent. Mais jamais elle ne pourra lui en vouloir. Qu’importe ce qu’il pouvait faire, ce qu’il pouvait penser ou ce qu’il pouvait dire, Victoria ne pourrait jamais lui faire la tête comme elle le faisait parfois avec Lullaby car elle était consciente qu’il agissait souvent pour son bien à elle. Neal n’était pas n’importe qui, tout comme il n’était pas sa meilleure amie. Et cela suffisait amplement pour qu’elle retrouve le sourire dans les cinq secondes qui suivirent. La jeune Blythe se perdit tellement dans ses pensées, dans leurs pensées, qu’elle en avait à peine remarqué ce qui se trouvait sur le paillasson. Ce ne fut que quand Neal se pencha pour ramasser ce qu’il était venu lui apporter que son regard émeraude s’abaissa pour ne pas le quitter de son champ de vision. Victoria pencha légèrement la tête pour voir ce qu’il trônait à ses pieds et que le jeune homme semblait vouloir reprendre aussi vite qu’il l’avait posé. Et il fut si rapide qu’elle eut juste le temps d’apercevoir une sorte d’enveloppe échappée à sa vue. Sa phrase naviguait méchamment dans sa tête, comme pour essayer d’en comprendre le sens. S’excuser de son comportement ? De l’accident ? Elle ne savait pas réellement quoi répondre ni même pourquoi il avait dit ça. Mais dans le fond, qu’importe la manière de l’interpréter, elle ne pourra jamais lui pardonner ces années d’absence. Neal était à lui seul une grande source d’émotions pour la jeune Blythe. Elle avait à la fois envie d’abandonner toutes les défenses qu’elle dressait entre eux pour se laisser aller mais aussi l’envie de le frapper jusqu’à ce qu’il comprenne à quel point elle avait été blessé. Mais ni l’un ni l’autre n’était faisable pour le moment. Quant bien même elle avait dût grandir sans lui, sans avoir la moindre nouvelle, n’ayant que pour seuls souvenirs les photos, sa mémoire et leur arbre, elle ne pouvait et ne voulait pas agir de la sorte. Cela serait lui montrer plus d’importance qu’elle ne voulait lui en donner. Et puis, Victoria se sentait assez maîtrisée pour ne pas se laisser déborder. Réagir de façon aussi spontanée et impulsive serait une trahison à son état d’esprit du moment. La jeune Blythe ne cherchait pas les histoires. Elle ne voulait pas s’embrouiller. Et même si rien que par sa présence, Neal lui faisait complètement perdre ses moyens, elle ne souhaitait pas à reproduire la même erreur qu’elle avait faite au mois d’avril. Autrement dit, elle refusait de parler sans réfléchir, de se laisser envahir par des émotions que seul lui pouvait lui faire ressentir. Si c’était pour qu’ils se fuient encore durant les cinq mois à venir, autant avoir une vraie et bonne discussion qui fasse avancer les choses. Après tout, même si elle n’en parlait pas, Victoria n’en pensait pas moins. Elle avait évité soigneusement le sujet qu’était Neal Rowlands. Et ses frères l’avaient bien compris. Personne n’avait osé lui en parler. Et Victoria n’imaginait pas la réaction qu’elle aurait pu avoir envers la personne qui aurait abordé le sujet. Déjà, elle-même avait bien remarqué que Rhys vouait un profond mépris envers le jeune homme. Depuis qu’elle était revenue de son entrevue avec ce dernier, son frère avait vite remarqué que quelque chose clochait. Et il n’avait plus jamais abordé le sujet. Et puis, cela lui faisait bien trop mal pour la jeune blonde de savoir que celui qui l’avait toujours faite chaviré était de nouveau à quelques pas de chez elle. Auparavant, le spectre de Neal avait surgi de maintes et maintes fois, jusqu’à rendre folle la demoiselle. Ne plus pouvoir le toucher était quelque chose de terriblement cruel. Mais l’avoir en face d’elle était tout autant une épreuve physique que morale que lors de son absence. La demoiselle brûlait d’envie de tendre la main pour toucher la peau de Neal, ne serait-ce que pour savoir s’il était toujours comme dans ses souvenirs, souvenirs qui lui paraissaient terriblement loin pour l’instant. Mais Victoria restait raide, le visage impassible, attendant la suite des évènements. Elle avait peur de faire quelque chose qui trahirait le combat intérieur que se livrait depuis un long moment en elle. Aussi fut-il pour cela qu’elle patientait et qu’elle espérait que Neal réagisse. Mais ce dernier ne fit rien d’autre que de tendre le sac vers elle, dans un silence profond. La jeune Blythe garda ses pupilles dans ceux de Neal un long moment avant de se décider à prendre ce qu’il lui tendait. Un coup d’œil rapide et elle put remarquer qu’il n’avait pas oublié son pêché mignon. Et venant de sa part, son cœur n’avait pas fini de s’emballer. Victoria se mordilla la lèvre tout en relevant son regard vers lui. VICTORIA : Merci. Allait-il pouvoir l’attendrir avec une boîte de chocolat noir ? Quant bien même Victoria savait que ce n’était pas dans les habitudes du jeune homme de faire ce genre de choses, ce n’était pas plus dans ses habitudes à elle de pardonner aussi facilement. Elle voulait en savoir plus, toujours plus. Elle voulait tout savoir. Elle voulait qu’il réponde à ses attentes et ses interrogations. Elle ne supporte pas l’idée qu’il puisse lui cacher des choses. Et elle savait qu’il nourrissait le mystère. Mais elle voulait savoir ce qu’il s’était passé au Michigan, pourquoi il était partit et pourquoi il était revenu. Mais les questions restaient coincés dans sa gorge noué. Dans un autre registre, Victoria savait qu’il avait été présent lors de l’accident qui lui avait causé ce repos forcé de deux semaines. Elle ne se rappelait pas de ce qu’ils avaient échangé comme paroles. Elle ignorait ce qu’elle avait pu lui dire mais elle devinait facilement que ça ne devait pas être des paroles tendres. Et elle ignorait aussi totalement si Neal avait délié quelque peu sa langue ou non. A vrai dire, à part la vision du corps robuste du jeune homme à ses côtés dans la voiture, elle ne se rappelait de rien. Mais pour l’instant, ce n’était pas cela qui la perturbait. Elle avait l’instinct qui lui disait qu’il ne s’était pas passé grand chose, ce soir-là. La demoiselle posa alors le sac sur le meuble situé à côté d’elle avant de recentrer son attention sur Neal. Elle n’avait pas vu l’ombre d’une enveloppe, dans ce sac. Certainement avait-il encore quelque chose à cacher ? Tout en croisant les bras, Victoria releva un peu la tête pour plonger de nouveau son regard dans celui du jeune homme, regard rempli de dureté mélangée à une certaine mélancolie. VICTORIA : T’as attendu que je me réveille de ce fichu coma qui aurait pu me coûter la vie pour venir me voir ? Après tout, s’il tenait autant à elle qui ne le lui avait répété autrefois, Victoria avait pensé qu’il aurait tenté de renouer plus de fois. Seulement, il ne s’était déclarée qu’une unique fois, en avril dernier. Cependant, sa voix était terriblement calme et paisible. La jeune Blythe ne semblait pas chercher à reproduire le même scénario qu’il y a cinq mois. Elle voulait comprendre certaines choses, notamment ce qu’elle pouvait penser de lui, ce qu’elle pouvait ressentir envers lui. Les années n’avaient pas changé grand chose. A vrai dire, le temps écoulé sans qu’ils n’aient gardé contact n’avait fait qu’empirer les choses. Ils avaient mûri, grandi et terriblement changé. Même si elle avait souvent croisé son regard sur le papier glacé en passant devant une librairie – chose qui lui faisait presque évité de passer devant – Victoria n’avait pas imaginé à quel point sa carrure s’était développée et imposée au fil du temps. Et ça lui faisait exactement le même effet qu’il y a cinq mois : la sensation de n’avoir quasiment pas changé face à lui. Il était devenu indéniablement plus attirant. Et le fait qu’il soit un fantôme du passé qui refaisait surface – et quel fantôme ! – n’arrangeait rien à la chose. Encore habillée dans son pyjama de fortune – un simple mini-short (avec un plâtre, le choix fringue était vite fait) et un tee-shirt un peu ample mais qu’elle adorait – et les cheveux encore un peu humides, elle avait l’impression de n’être qu’une chose insignifiante face à lui. Prenant une profonde inspiration, comme pour se donner du courage, la blonde décroisa les bras et recula légèrement, alors qu’elle se semblait se détendre. VICTORIA : T’as de la chance que Rhys et Maât soient absents. Victoria s’effaça en poussant un peu plus la porte derrière elle. C’était carrément une invitation à entrer. Certains pourraient la traiter de stupide petite idiote mais elle avait vite compris que parler d’un ton froid et abjecte n’allait pas l’aider à en savoir plus sur ce que Neal a fait pendant sept ans et qu’il semble ne pas vouloir révéler. La jeune Blythe avait baissé la tête vers le hall, comme pour attendre que le jeune homme y rentre. Et, dans le fond, il fallait avouer qu’elle ne laisserait pas le plaisir aux autres habitants d’assister à une scène qui ne les regardait absolument pas. Elle habitait ici depuis assez longtemps pour connaître le mode de fonctionnement des mégères du quartier. Et ce n’était pas elle, Victoria Blythe, qu’on allait piéger à son propre jeu. Mais il n’y avait nul doute que l’apparition de Neal au seuil de la porte de son ancienne amie avait de quoi alimenter les rumeurs les plus folles. Mais Victoria était à des kilomètres de penser à ce que pourrait bien inventer les vieilles du troisième âge pour égayer leurs journées – et leurs pauses café. Neal semblant hésité, la jeune Blythe releva les yeux vers lui pour l’inciter à entrer rapidement et que non, ce n’était pas une plaisanterie et qu’elle ne lui claquerait pas la porte au nez.
La jeune fille sentait ses défenses s’affaiblir – aider par le fait qu’elle n’était pas physiquement et moralement au meilleure de sa forme – mais maintenant qu’elle avait commencé, elle comptait bien aller jusqu’au bout. Serait-ce un pas hésitant mais présent vers une quelconque réconciliation ? |
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| (#) Sujet: Re: N° 1666 AR (F.Blythe) - Pardonne-moi si je fais un faux pas... (end) Dim 30 Aoû 2009 - 8:58 | |
| Il était vrai que Neal ne la reconnaissait pas vraiment. Il se demandait encore comment il avait trouvé le courage de venir jusqu’ici, sans faire demi tour. Mais aussi comment Victoria pouvait gardé un calme si apparent alors qu’il avait détruit sa vie durant ses derniers jours. Le scénario se répétait comme à chaque fois, la brisant de plein fouet - le laissant désarmé. Il s’était nommé son protecteur, mais il lui faisait plus de mal que les autres ne lui ont jamais fais. C’était à se demander si ce surnom lui allait finalement ?! Sinon pourquoi il échouait la, où il était censé être le meilleur ? Sa passion pour l’automobile, pour la vitesse lui échappait à chaque fois. Tout se répétait. Il prenait sa volvo pour vouloir fuir un monde qui le pesait trop - des situations qui l’échappaient malgré lui. Question de lâcheté, de remise en question. Il se sentait si bien seul face au vent, à admirer le compteur de sa bagnole augmentait à vu d’œil, juste parce qu’il le décidait - juste quand il appuyait sur son accélérateur : il était le seul maître et personne ne le contredisait. Mais si ses scènes se répétaient si souvent aux goûts des gens qui l’entouraient, lui-même ne s’en rendait pas compte. Il avait beau aimer vivre, aimer respirer, aimer rigoler, aimer dessiner - il ne se voyait pas vivre sans la sensation que lui fournissait la vitesse. Et surtout, il était seul, sans compagnie. Tout petit, il avait été le même : à vouloir pédaler le plus vite possible, en faisant une course contre Duncan Thomas. Bien souvent, le jeune Rowlands la remportait haut la main : Thomas s’arrêtait souvent en court de route pour draguer une fille qui les regardait. Ce qui exaspérer au plus haut point Neal - qui était certes un génie et tout mignon petit gamin mais qui semblait se foutre des filles comme de sa première chemise. Ses seules conquêtes n’étaient purement un jeu ou un pari bidon fait avec ses acolytes. Mais jamais du sérieux, est-ce au fond parce qu’il savait que le sérieux, il l’avait déjà trouvé ?! Et si il appréciait draguer de temps en temps - la course lui était bien plus précieuse. Neal Rowlands ou l’avidité de la vitesse. D’une manière comme d’une autre, être né d’une famille riche ne lui était pas si négatif qu’il le pensait : il pouvait dépenser tout son fric pour son joujou. Et quiconque touché à sa voiture avait directement à faire au diable en personne. Détrompez-vous - si Neal paraissait bien plus calme que quand il était gamin c’était pour la bonne raison qu’il était devenu plus mûre, qu’il réfléchissait bien plus qu’avant, qu’il avait une force encore inexistante à l’époque. Il était devenu meilleur, changé. Mais aussi contradictoire, plus méchant, teigneux et ordure si on dépassait les limites. Si avant, il se battait contre une fille parce qu’elle l’avait cherché, désormais il jouait un autre jeu et connaissant les règles comme si il les avait écris; il connaissait les points faibles de ses dernières. Alors oui, il avait changé en meilleur, mais il était devenu aussi largement plus arrogant qu’il n’aurait pu penser. Si à l’époque, il fallait l’avoir en ami - désormais, mieux vaut ne pas l’avoir en ennemi…‘‘On peut détruire le souvenir avec des mots, mais non sa beauté…’’
(Flash.back - Février 1999) « Tu ne m‘attraperas jamais.. Sortant de sa chambre, la jeune fille déboula dans les escaliers » « Ralentis dans les escaliers… ! Neal était à la traîne, elle l‘avait bien eu sur ce coup.. » Passant entre Rhys et le poteau la jeune fille s‘en était bien sorti - Neal quand à lui se le prit de plein fouet ce qui engendra des deux côtés un bougonnement. D’ailleurs Neal tomba sur la première marche aussitôt que son corps se cogna contre celui de son collègue. Il était bien plus petit que lui de taille, et niveau force n’en parlons pas. Mais si Neal soupira à plusieurs reprises, il pu entendre le rire sec des deux Blythe résonnant dans la maison. Victoria était déjà arrivée au salon alors que le jeune homme se faisait attendre. Impatiente, elle alla même jusqu’à pencher sa tête, appuyant fermement ses deux mains contre le poteau pour admirer la scène : Rhys se tenant d’une droiture exemplaire, laissant échapper quelques rires en regardant Neal - quand à ce dernier, il avait toujours le cul par terre et grommeler des paroles inaudibles. Non seulement il venait de se prendre un coup contre un adversaire de taille mais en plus il savait que Victoria était arrivée avant lui. Alors que d’un côté Rhys montait les escaliers encore sous l’effet de la bonne humeur de voir Rowlands à terre par sa faute, Neal lui se releva sans plus attendre pour relever la tête vers le poteau, où quelques secondes avant il avait pu voir Victoria, mais qui était désormais désert. La jeune Blythe avait anticipé et elle était revenue en toute rapidité jusqu’au salon, à côté de sa fenêtre. « Je t‘ai attrapé, qu‘est-ce que tu disais.. disait-il fièrement en la regardant avec une pointe de plaisanterie sans détacher ses bras de sa taille » « C‘est parce que je me suis arrêté de courrir ! Rétorqua-t-elle à la seconde qui suivit tout en se dégageant de son étreinte, décidée à avoir le dernier mot. » Neal se retourna vers elle avant de lui tirer la langue en guise de réponse - Victoria ne pu que brièvement faire une mine fière tout en rigolant en direction de son ami qui digérer bien mal sa défaite. Il se dirigea même sur le fauteuil sans rien dire pour s‘y asseoir avant qu‘il ne sente quelque chose l‘en empêchait. La main chaude de la jeune fille venait de saisir le bras du jeune homme - qui le stoppa immédiatement. Pivotant tout juste sa tête vers elle, Victoria venait de s‘asseoir au bout du meuble, qui se trouvait dans le salon même - juste à côté de la fenêtre. Le jeune garçon qu‘il était à l‘époque ne s‘était pas fais prier pour la rejoindre et debout à ses côtés, il paraissait déjà bien plus grand qu‘elle. Restant de toute sa corpulence svelte et grande, il ressemblait tel à un cow boy : le gardien du ranch ! Et tout deux regardèrent à travers la fenêtre, tel deux commères qui espionnaient les voisins. Et le moment était bien choisi car Neal pouvait apercevoir le voisin d‘en face qui était en train d‘arroser son jardin, à quelques mètres de lui se tenaient les enfants du quartier qui semblaient prendre soin de l‘embêter. Alors qu‘il avait le dos tourné, l‘un des gosses se précipita vers le robinet d‘où le tuyau s‘alimentait et referma le robinet en toute rapidité avant de prendre ses jambes à son cou et de courir le plus vite possible - tandis que l‘homme suffisamment âgé pour ne pas pouvoir courir très longtemps, tentait tout de même de les suivre avec sa canne levé en l‘air pour tenter de les effrayer. Mais les gosses revenaient finalement en charge dès qu‘ils ne voyaient plus la présence du grand père derrière eux. Chose que Neal prenait soin de regarder, en tant que bon spectateur qu‘il était - et Victoria le suivit de ce geste tout en complimentant les gosses chacun à leurs tours. Ou encore à deux maisons à droite de celle-ci, où les habitants avaient trois gros chiens. Neal connaissait ses bêtes pour en avoir fais les frais la semaine précédente, où l‘un d‘entre eux lui avait choppé le mollet sous prétexte que Neal passait trop près de la maison. Mais au lieu de reculer face aux trois chiens, le jeune garçon les avait affronter, en les regardant fixement et en avançant - chose idiote me diriez-vous ?! Le propriétaire de la maison était sorti en toute rapidité pour faire fuir Neal ainsi que de rattacher ses chiens dans l‘enclot fermé. Neal savait qu‘un jour ou l'autre, il y aurait un accident avec ses trois chiens - c‘était à ses yeux inévitable. Surtout quand des petits monstres comme ceux qui habitaient dans ce quartier passe leur temps à provoquer, harceler ses chiens. Voila ce qu‘était le quotidien des deux gosses quand ils étaient dans la maison de l‘un ou de l‘autre : espionner les gestes de chacun afin de pouvoir mieux en rire par la suite ! « Merci, les paroles de la jeune fille fit sortir Neal de ses songes. T’as attendu que je me réveille de ce fichu coma qui aurait pu me coûter la vie pour venir me voir ? Il détourna le regard vers autre chose que le siens » « On peut dire ça ainsi… Finit-il par dire comme si cela lui semblait évident » Il n’avait cependant aucune once de remord à le lui avouer - aussi cruelle que sa réponse puisse l’être : elle l’a cherché ! Bien que l’intonation de sa voix soit dès plus neutre et sans arrière pensée, Neal connaissait suffisamment la jeune fille pour y déceler comme une certaine gêne, une certaine incompréhension. Elle était en train de remuer le couteau dans la plaie - de provoquer Neal en détournant ses questions afin de le piéger. Mais il semblait vouloir se laisser faire. Pour une fois.. Ou peut-être n’avait-il plus la force de combattre contre elle à ce jeu. Bien qu’il soit un brin manipulateur & qu’il aime lui aussi les commérages, les ‘nouvelles’ - il n’arrivait pas à la cheville de Victoria sur ce terrain. Vous pouvez en être certain ! Et bien que jusqu’ici, il était arrivé à tout gardé pour lui, gardé ses secrets, ses tourments, ses choix, ses actes - il n’en demeurait pas tant infidèle pour vouloir tout lui dire. Mais la encore, il se pinçait les lèvres sèchement - ce qui lui arracha une grimace au bout de son troisième pincement. La regardant prendre le sac, il pu apercevoir une lueur de curiosité qui se lisait dans son regard malgré qu’elle tentait de ne rien laisser entrevoir. Comme si elle s’inquiétait de la réaction de Neal face à son geste. Aussi, il pu voir le sourire de la jeune fille sur ses lèvres quand elle aperçu la boite de chocolat. Sourire qui se fendit bien vite, laissant un point d’interrogation. Et le jeune homme ne pu que soupirer pour une énième fois en la fixant. Elle s’attendait à quoi après tout ? Qu’il vienne avec un bouquet de fleur ? Trop facile, trop simple. Qui ne vienne sans rien ? Impensable à ses yeux ! Pour conclure, il n’avait pas hésité à lui prendre la boite de chocolat, c’était pas un cadeau que tout le monde offrait - pas comme une peluche ou un simple bibelot. Le chocolat était quelque chose d’éphémère, parce que dans quelque temps, elle ne pourra plus en manger, elle aura finit sa boite : elle aura tout dévorée. Mais toutes les choses éphémères ont meilleurs goûts : on en est pas lassé qui plus est, dans le cas des chocolats, on prend plaisir à en manger. Alors pourquoi se priver de cette douce attention ?!
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| (#) Sujet: Re: N° 1666 AR (F.Blythe) - Pardonne-moi si je fais un faux pas... (end) Dim 30 Aoû 2009 - 8:59 | |
| « T’as de la chance que Rhys et Maât soient absents. » « J‘ai bien choisi le moment alors… Ajouta-t-il en plaisantant » Il ne connaissait malheureusement pas Maât, certes il avait déjà du le voir traîner chez lui pendant que Neal s’amusait avec Victoria - mais de la, à se souvenir de lui; lui semblait être une tâche difficile. Alors qu’il soit présent ou non, ne le surprenait pas dans le fond. Par contre si quelque chose pourrait l’étonner c’était de savoir Victoria fatiguée seule dans une grande maison. Pourquoi Rhys n’était pas présent, lui son protecteur de frère ?! Lui qui ne sait faire que des belles paroles mais qui n’assume pas grand-chose, lui qui déteste tant tout garçons qui s’approchent d’elle, sous prétexte qu’elle est trop fragile ? Si les deux jeunes garçons ont pu s’entendre ce n’était uniquement pour une seule chose : défendre la jeune fille sans qu’elle le sache. Rhys lui demandait si souvent comment ça se passait entre les autres garçons de son école et elle - comme si Neal était capable de se laisser dominer par Rhys. Neal n’était pas vraiment coopérant ou préférait inventer des histoires : mettre une seconde couche. Si Rowlands restait mystérieux sur sa famille, il le restait également sur ses coups contre les autres habitants. Et en général quand Neal jugeait bon de contre attaquer certains garçons dont il aurait pu jalouser : il allait voir le grand Blythe et lui faisait un rapport détaillé, en mettant de côté le fait qu’il est déjà réglé ses comptes avec la personne. Alors si souvent, les garçons s’approchant trop près d’elle avait eu non seulement Neal sur le dos, mais allait avoir Rhys également. De quoi se souvenir, qu’on ne s’approche pas de n’importe qui… Surtout quand ça concerne la soeur de Blythe, meilleure amie de Rowlands : deux grosses têtes dans un même quartier ! & le jeune homme - autant l’avouer, en jubilait ! Mais tout ce temps n’est que du passé, un long passé qui semble si loin derrière lui. Et Neal saurait finalement caché son enthousiasme à se savoir enfin seuls chez elle : il pourrait lui parler plus facilement - si encore il savait parler. Non pas qu’il comptait lui avouer ses trésors, ceci étant avec Victoria, mieux valait être prévenu d’avance. Si le sourire pouvait se lire sur ses lèvres à cet instant, il s’effaça aussitôt que la jeune demoiselle entra dans sa demeure. Le jeune homme s’avança d’un pas avant de s’arrêter de nouveau. Il venait de mettre les mains derrière son dos, et son regard pivotait dans tous les sens, en fixant l’intérieur du couloir. Il n’était plus qu’à quelques millimètres - à quelques dizième de seconde - de pouvoir rentrer dans cette maison qu’il avait si bien connu. Et malgré tout ce temps passé, il semblait reconnaître chaque détails. Les meubles, les murs, les positions de chaque pièce d’où ce couloir menait. Il savait que pas très loin de la, reposait la fenêtre qui lui rappelait tant de choses - ses si nombreux souvenirs… & que malgré ça, il n’était pas prêt d’y renoncer. Pas encore. Si le sourire pourrait se lire dans ses yeux, si son regard pourrait s’illuminer - la pression de son cœur lui était encore trop douloureux. C’était peut-être le moment qu’il se rende compte de ce qu’on lui avait volé - de ses années où il n’avait pas pu reposait sur toutes ces choses qu’à l’époque il se reposait. Il saurait même pas qualifier si il était content ou non, si tout ça lui avait manqué. Et si il était prêt à réapprendre à vivre avec. Peut-être désormais, en prendrait-il soin ?! C’était à ses yeux le moment où jamais, de prendre connaissance - douloureusement, de ce qu’on lui a retiré, étant gosse. Hésitant à suivre la jeune demoiselle, il la fixait et quand elle se retourna, comme impatiente qu’il rentre; il fronça les sourcils en soupirant. Fuyant aussitôt son regard, ce dernier fixait l’intérieur sans trouver son bonheur, avant qu’il n’ose enfin un pas timide. « Je ne voudrais pas te déranger très longtemps , Neal fronça les sourcils, elle ne devait peut-être pas trop avoir envie de le voir, je pense que tu dois avoir envie de te reposer ou de te retrouver seule… Tout en parlant, il continuait d‘avancer tout en regardant la déco de la maison, c‘est fou, je n‘ai pas l‘impression que quelque chose ai changé, c‘est toujours aussi… Chouette ici ! S‘exclama-t-il tout en hochant les épaules. » Si il aurait voulu être plus enthousiaste, il aurait sûrement réussi sans problème. Ceci étant, aussi bizarre que cela lui paraissait, il était gêné d‘entrer dans cette maison. Il ne s‘y sentait plus vraiment à son aise après tout ce qui s‘était passé. Alors qu‘il se voyait encore courir, en étant gamin afin d‘attraper la fille cadette de la famille dans les couloirs de cette demeure, tout ses souvenirs semblaient remonter à la surface sans qu‘il ne puisse véritablement y faire quelque chose. C‘était comme une dose d‘adrénaline : on en a besoin mais la descente peut souvent faire très mal. Un rappel aux sources, une chose inévitable : il savait qu‘un jour ou l‘autre, il devra l‘affronter mais il n‘avait nullement douter que ce jour était arriver. Aussi contradictoire que cela puisse lui paraître : il avait beau être certainement gêné d‘entrer de cette sorte chez elle, après l‘avoir envoyé dans le coma; mais il retrouvait dans chaque pièce ce parfum qu‘il avait si souvent aimé à l‘époque. Et il ne pouvait, lui l’homme terne - d‘avoir autre chose qu’un sourire aux lèvres. S‘arrêtant alors brusquement il pivota sa tête vers la fenêtre. Cette fameuse fenêtre de son enfance…
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| (#) Sujet: Re: N° 1666 AR (F.Blythe) - Pardonne-moi si je fais un faux pas... (end) Lun 31 Aoû 2009 - 18:00 | |
| NEAL : On peut dire ça ainsi… VICTORIA : Et si je ne m’étais jamais réveillée ? Tu serais venu te repentir sur ma tombe ? demanda-t-elle de façon abrupte et irréfléchie. quelques secondes s’écoulèrent avant que la jeune fille baissa la tête tout en soupirant faiblement, blasée de sa propre impulsivité. Désolé. Victoria inspira profondément, comme pour calmer son fort intérieur d’adolescente de dix-huit. Elle était encore jeune, plus jeune que Neal, et son répondant était sans appel. Mais pour le moment, elle n’aimait pas cela du tout. Elle ne voulait pas que Neal la fasse défaillir violemment comme la dernière fois. Non seulement ça n’avancerait pas les choses dans la relation mais en plus, le jeune homme se fermera aussi rapidement qu’une huitre. L’entrevue qu’ils avaient eut n’avait eut pour résultat de les éloigner l’un à l’autre encore plus. Victoria songea alors à sa propre stupidité. Si elle avait été moins idiote, elle serait allée le voir elle-même. Elle aurait prit son propre courage à deux mains et elle serait allée l’affronter de son plein gré. Mais elle n’avait pas pu. A chaque fois que son regard croisait la maison où il logeait, la jeune Blythe sentait ses forces l’abandonner et la seule chose qu’elle arrivait à faire, c’était de tracer sa route tout en redressant le buste en regardant devant elle, comme pour se donner un semblant de dignité. Car, il fallait le dire, la dignité Blythe prenait une partie importante dans son mental, même si cela ne se voyait pas forcément. Être la cadette d’une des familles les plus influentes de la région n’était pas forcément une tâche facile à vivre tous les jours. Et pourtant, pour Victoria, cela semblait être un défi qu’elle acceptait sans rechigner. Quant bien même elle n’avait jamais porté son grand-père paternel dans son cœur – puisque ce dernier a foutu en l’air la vie de la fratrie – la jeune blonde porte la famille en mention chère à son cœur. Aussi, le manque cruel de Neal s’était fait ressentir au début de l’année, alors que le jeune homme n’était même pas revenu, mais où son père avait perdu la vie dans un banal accident de voiture. Sept ans après, elle n’avait toujours pas l’air remise de ce vide, qui s’était creusé peu à peu. Haute à peine comme trois pommes – combien ont été les personnes à se moquer gentiment de son un mètres cinquante-sept ? – Victoria croyait tout ce que lui disait son plus fidèle ami. Il avait bercé son cœur d’insouciance enfantine sans qu’elle s’en rende réellement compte. Il lui avait promis et juré qu’il serait toujours là pour elle. Qu’il la soutiendrait quoiqu’il arrive. Mais il n’avait pas été présent dans les moments les plus instables de la jeune fille. Il n’avait pas été présent dans les instants où elle avait terriblement besoin de lui. Dans le genre de période où la présence d’un être cher autre que sa famille était plus qu’important. Comme la mort de son père, son défunt mentor. Mais elle-même se sentait mal de ne pas avoir été là pour lui, durant ces sept dernières années. Victoria ne se réjouissait pas à l’idée qu’il ait dût affronter le regard des autres tout seul dans une ville qu’il ne connaissait pas. Dans un sens, elle s’en voulait de ne pas avoir été plus insistante. De ne pas avoir cherché à comprendre réellement le pourquoi du comment. Il était partit si brusquement, en la mettant devant le fait accompli et par des mots qui l’avaient blessé au plus profond, qu’elle fut comme réveiller de sa transe des mois voire des années plus tard. Si elle avait été plus vive et si elle avait tenu à lui comme elle le pensait, le disait et le clamait, la jeune Blythe aurait fait des pieds et des mains pour garder contact avec son ami de toujours. Mais dans un autre sens, Neal n’avait pas fait grand chose pour rester proche d’elle. Les lettres qu’elle se butait à lui envoyer durant les premiers mois n’avaient jamais eut de réponse. Et, à y repenser, Victoria se demandait même s’il était en connaissance de ses lettres. Après tout, même si elle n’allait que très rarement chez lui, la demoiselle savait qu’il n’entretenait pas une relation parfaite avec sa famille. Mais cette idée ne fit pas longtemps dans son esprit, puisqu’elle ne connaissait presque rien sur les histoires de la famille Rowlands. La jeune fille avait préféré l’idée qu’il les esquivait, tout simplement. Cela lui donnait l’impression de pouvoir justifier un peu la rancune qu’elle éprouvait face à cette solitude contrainte. Elle avait été bête, jeune et stupide. NEAL : J‘ai bien choisi le moment alors… Je ne voudrais pas te déranger très longtemps, je pense que tu dois avoir envie de te reposer ou de te retrouver seule… C‘est fou, je n‘ai pas l‘impression que quelque chose ai changé, c‘est toujours aussi… Chouette ici ! VICTORIA : A croire que certaines choses restent intactes malgré le temps qui passe. elle referma doucement la porte avant de se tourner vers lui. Je ne pense pas avoir besoin de te faire visiter les lieux, n’est-ce pas ? Sa première phrase avait été prononcé légèrement mais il était clair que les sous-entendus étaient là et bien présents. Victoria rajoutait encore un peu plus de confusion dans ce début de conversation déjà assez bancale. Il était vrai que, pour une fois, la solitude n’aurait pas été du luxe même si la jeune fille n’était pas encore totalement remise. La maison pourrait se faire attaquer qu’elle ne pourrait compter que sur sa voix pour hurler comme jamais, à défaut de ne pas avoir ses deux jambes de valide. Mais Victoria croyait encore à la sureté du quartier qui l’a vu naitre, malgré les meurtres et les incendies. A cette dernière pensée, son cœur se serrait de nouveau. A cause de cette affaire, une de ses amies avait été envoyée en prison et s’était pendue dans sa cellule. Tout le monde a crut bon de la nommer coupable de l’affaire des incendies juste parce qu’elle s’était disputée avec la rousse flamboyante du quartier quelques temps auparavant. C’était absurde et, aujourd’hui encore, Victoria croyait à l’innocence de Kayleigh. Et le fait qu’elle est eut la visite d’un certain Smith juste avant sa mort était bien trop étrange à son goût. Pour la police, l’affaire semblait être close mais pas pour Victoria Blythe. Mais ce n’était pas en ce moment qu’elle allait pouvoir faire bouger les choses. Encore moins sans voiture, qu’elle avait abandonné à Caleb la veille même de son accident. D’ailleurs, à mieux y repenser, elle avait été plutôt évasive et absente quand elle s’est rendue à son garage. La blonde appréciait beaucoup aller taquiner et distraire le jeune homme, notamment avec des questions qui se voulaient normales mais qui étaient terriblement indiscrètes. Elle aimait sa compagnie et il n’était pas rare de la voir installée sur la carrosserie d’une des voitures présentes au garage, en train de parler sans fin au jeune Varnham, qui semblait s’en amuser plutôt qu’autre chose. Mais lors de sa dernière visite, c’était lui qui semblait curieux face au silence de sa jeune amie. Comme si Victoria avait sentit d’avance ce qui allait lui arriver. Et pourtant, elle était loin d’avoir un sixième sens. Juste un instinct qui ne l’avait jamais énormément trahit jusqu’à maintenant. L’instinct, le flair, l’intuition, autant de mot pour désigner la même chose. Mais elle n’avait jamais eut le flair du retour de Neal. L’espoir, oui. Mais l’intuition, non. Pour sa partie terre-à-terre, il était clair qu’il était partit, qu’il ne voulait plus la voir et que tout était fini. Mais pour le côté un peu plus léger de son être, la blonde avait nourrit un certain espoir à le revoir, ou même ne serait-ce que d’avoir un mot de sa part. Il ne lui aurait écrit que trois mots à peine qu’elle aurait été ravie, contente et heureuse. Une preuve qu’elle comptait toujours pour lui. Après tout, la manière dont il était partit avait laissé sous-entendre qu’il comptait la balayer de sa vie. Et même si ce n’était pas l’idée, Victoria de onze ans l’avait prit telle quelle. Ce ne fut qu’à son départ qu’elle se rendait compte qu’il avait été l’ami le plus précieux et le plus fidèle qu’elle n’avait jamais eut. Un compagnon de jeu remarquable, toujours à accepter et supporter la grande enfant qu’elle avait été. Avant son départ, elle était une véritable pile électrique, une boule d’énergie sur pattes avec en prime un sourire absolument adorable et des grands yeux verts qui semblaient toujours pétillés d’un quelque chose que l’on appelait la joie, le bonheur ou encore, l’émerveillement, l’adoration ou la malice. Maintenant, Victoria était devenue une véritable assoiffée de vérités, de balayer le mensonge qui pouvait entourer les gens du quartier, montrer que la vie n’est pas si belle qu’on le prétend. & pourtant, elle était pareille. Elle était comme toutes ces personnes qui tentent de sauver les apparences, qui se tiennent droit alors qu’ils se sentent brisés et qui étalent un bonheur presque faux, irréel et terriblement mensonger. Mais la jeune Blythe ne se laissait pas autant avoir. Après tout, l’enterrement très médiatisé d’Archibald Blythe l’avait bien montré ; le lendemain même, la demoiselle avait eut le plaisir de faire la Une de quelques magasines, avec des titres qui soulignaient tous le discours direct, spontané mais terriblement choquant qu’elle avait prononcé lors de la réception donnée juste après. Sans oublier l’alcool qui avait été plus que visible, notamment par ses joues rosées et la coupe de champagne qu’elle tenait dans sa main. Et pourtant, Dieu sait que cette fille-là ne sait pas tenir l’alcool. A croire qu’elle l’avait fait exprès. Victoria s’était sentie terriblement prisonnière. Après tout, cette cérémonie était tous sauf intime et sincère. De toute façon, elle n’avait jamais eut de grands liens avec son grand-père. Elle avait vu, au travers du champagne ingurgité, une sorte de liberté qui permettrait peut-être de la faire sentir plus légère. Et elle n’avait pas raté son coup. La jeune Blythe aurait pu avoir sa famille sur son dos, suite à cet épisode qui faisait encore grincer des dents. Mais la solidarité familiale était bien plus forte qu’un dérapage médiatique. Si le contraire avait été de mise, la jeune fille n’aurait tout simplement pas pu s’en remettre. Elle n’aimait pas l’hypocrisie maladive de ce quartier et perdre sa famille alors qu’on s’était montré plus sincère que jamais, elle ne l’aurait tout simplement pas accepté.
Dans le fond, la jeune Blythe était bien plus sensible qu’elle le laissait apercevoir. Bien sûr, elle était dure à abattre. Bien sûr qu’il était difficile de la voir désarmée et touchée en plein fouet par certains évènements. Mais ceux qui la connaissaient excessivement bien savaient qu’elle prenait les choses bien plus à cœur qu’elle le montrait. A l’époque, elle était peut-être vivante, hystérique, souriante et affreusement joyeuse, elle n’en était pas moins naïve, rêveuse et inconsciente. Un rien la faisait s’effondrer. Et la seule personne qui arrivait à lui faire surmonter chaque coup de vent était Neal – qui d’autre, de toute façon ? Aussi, son départ fut suivi d’une énorme baisse de moral de la part de la jeune fille, qui s’était alors retrouvée vulnérable face à ses camarades. Victoria avait eut le bonheur, l’année qui suivait, de voir arrivée Alexzandra. Elle avait eut l’impression qu’en l’aidant elle, elle pourrait mettre ses soucis entre parenthèses. Comme si elle-même avait besoin, à son tour, de prendre quelqu’un sous son aile. De plus, Alexzandra semblait être perdue, terriblement seule et sur son visage se lisait une certaine tristesse que seule la jeune Blythe avait remarquée. Ensemble, les deux jeunes filles – malgré leur année d’écart – s’étaient retrouvées à affronter le regard des autres. Cela avait été assez bénéfique autant pour l’une que l’autre. Mais leur relation n’arrivait pas à égaler celle qu’elle avait eut avec Neal – relation qui avait été unique, dans son point de vue. FLASH BACK (2000) VICTORIA : Chut ! Une petite main vint se poser brusquement sur la bouche de Neal, interrompant ce dernier en pleine phrase. Accroupie à ses côtés, Victoria s’était quelque peu relevée avant de passer un bras autour du cou de son ami et de le faire taire avec sa main de l’autre bras, le regard aux aguets. Il semblait que le jeune Rowlands s’ennuyait bien ferme, planqué derrière les rosiers d’une vieille dame. Si celle-ci venait à les découvrir, il y avait fort à parier qu’elle crierait au scandale. Mais déjà à neuf ans, la jeune Blythe avait prit ses précautions. Et selon ses plans, la vieille Husman ne rentrerait pas de son club de lecture avant un petit moment. Elle avait donc décrété que c’était le moment idéal pour aller s’introduire dans son jardin et regarder avec aisance ce qui se passait de l’autre côté de la barrière. Et de l’autre côté de la barrière se tenait une petite fille s’amusant tranquillement dans la verdure. Victoria grimaça légèrement ; cette Emma paraissait presque normale alors qu’elle était la pire des pestes à cette époque. |
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| (#) Sujet: Re: N° 1666 AR (F.Blythe) - Pardonne-moi si je fais un faux pas... (end) Lun 31 Aoû 2009 - 18:00 | |
| NEAL : Victoria, tu peux me dire encore ce qu’on fait là ? Et si la vieille revient plus tôt que prévu, t’imagines les problèmes qu’on va avoir ? la concernée roula des yeux, alors qu’elle s’était de nouveau repliée aux côtés de Neal, qui s’était penché à son oreille. VICTORIA : T’as la frousse ou quoi ? NEAL : Bien sûr que non ! le jeune homme avait haussé la voix, l’air d’avoir été atteint dans son amour propre, tout en redressant le buste. Un coup de coude dans ses côtes et il étouffa un léger cri de surprise. VICTORIA : Alors arrête de poser des questions. Victoria reposa son attention sur la scène banale qui se tenait devant elle, comme si elle voulait absolument avoir le détail qui allait pouvoir mettre fin au règne de cette petite terreur féminine. Une fois n’est pas coutume, elle voulait attaquer en plein front mais sur un terrain inconnu, c’était bien trop risqué. Mais l’air bougon de Neal ne l’aidait pas vraiment ; ce dernier se renfrogna, croisant bras et jambes, tirant une tête de trois pieds de longs. La jeune Blythe leva les yeux au ciel avant de se pencher un peu plus à travers les rosiers, jambes sous les fesses. Sa mère allait encore lui reprocher d’être allé dans de l’herbe avec sa robe blanche mais qu’importe. Quelques minutes passèrent et Victoria lâcha un léger soupir tout en reculant son buste et reposant ses fesses sur ses jambes. NEAL : Alors ? Découverte passionnante ou pas ? se moqua gentiment Neal. VICTORIA : C’est sûr que je peux pas compter sur toi, pour ce coup-là. NEAL : Tu sais que je préfère le terrain plutôt que les tranchés, Vicky. Neal lui tira la langue tandis que la surnommée grommela quelques paroles dans sa barbe, tout en faisant apparaitre une moue mi-déçue mi-songeuse. Elle refusait tout bonnement de s’avouer vaincue et voir Emma ne jouer que tranquillement l’horripilait incroyablement sans savoir vraiment pourquoi. Victoria se mit alors à observer la mère de la fillette qui arrivait avec une peluche dans les bras. Haussant un sourcil, elle se pencha de nouveau dangereusement vers l’avant, au risque d’en perdre sa discrétion. NEAL : Fais gaffe, V… La jeune Blythe fit taire son ami en secouant fébrilement la main, tentant d’entendre les paroles de la mère d’Emma, dont les yeux s’illuminaient. Puis, un léger sourire vint se poser sur le visage de la jeune blonde. Serait-ce un objet ayant une quelconque valeur à ses yeux ? De qui ? Pourquoi ? Des questions aussi futiles se bousculaient dans sa tête. Mais elle n’eut pas le temps d’en savoir plus qu’une voix criarde se fit entendre, venant du perron de la maison où ils s’étaient faufilés dans le jardin. ▬ Bande de chenapans, je vous tiens ! la vieille dame se brandissait sa cane avec fureur. Victoria sentit ses membres se raidir et ne plus bouger, alors que Neal lui avait prit la main, dans le but de la secouer. Emma et sa mère avaient levé la tête vers leur direction et il était clair que maintenant, on les avait repérés. De toute façon, cela était-il étonnant venant de la part de Victoria Blythe et Neal Rowlands ? Ce dernier tira furieusement sur le bras de sa jeune amie, qui semblait enfin se réveiller. NEAL : Victoria, il faut qu’on parte ! VICTORIA : Oui oui oui ! En soit, ce n’était pas vraiment le fait d’avoir été repéré par la vieille Husman qui était le plus alarmant. Non, ce qui perturbait le plus Victoria était le regard d’Emma sur elle. C’était comme lui montrer qu’elle lui accordait de l’importance et qu’elle veut se venger de ce qu’elle a pu lui faire. Mais là, sa vengeance n’avait pas encore sonné et la seule chose qui venait à l’esprit de la jeune blonde était de prendre ses jambes à son cou. Au moins, ils étaient largement plus rapides et agiles que cette pauvre dame. Neal eut un léger sourire de confiance avant de s’élancer au-dehors, tenant toujours fermement son amie par la main. Cette dernière se laissa entrainée. Quand ils passèrent devant la vieille pie, cette dernière brandit une nouvelle fois son arme de fortune à l’encontre des deux gosses tout en continuant à proférer des menaces du troisième âge. Arrivés dans la rue, Victoria lâcha Neal mais ils ne s’arrêtèrent pas pour autant. Lemon Street devait être remontée entièrement avant de contourner à l’épicerie et de se diriger vers la maison des Blythe. Une fois arrivés à destination, Victoria et Neal entrèrent toujours en courant jusqu’au deuxième étage, où se trouvait la chambre de la cadette. Au passage, cette dernière salua brièvement son père et sa mère, qu’elle croisa au salon et dans un couloir. VICTORIA : La vache ! Voilà qui fut la première réaction de la jeune blonde alors qu’elle venait de claquer bruyamment la porte. Ils étaient totalement essoufflés ; Neal reprenait son souffle allongé sur le lit tandis que Victoria se tenait les côtes, tout en souriant légèrement. Elle sauta sur le lit, et pencha sa tête au-dessus de celle de Neal, ses cheveux blonds lui chatouillant le visage. VICTORIA : Ça va ? son ton et son regard étaient taquins, cherchant à le charrier du mieux que possible. NEAL : Victoria Blythe, tu es une fille morte. déclara son ami, avant de l’empoigner par la taille. La blonde eut un léger cri de surprise avant d’hurler tout en riant. Habituellement, les chatouillements n’étaient pas ce qu’elle préfèrerait mais vu que c’était Neal, elle passait volontiers l’éponge. Victoria tenta de se défaire en gigotant, en le repoussant mais en vain ; la corpulence de son ami était largement supérieure à la sienne. Mais il semblait que toute cette bonne humeur ne soit pas au goût de tous puisqu’un poing vient tambouriner contre la porte. ▬ Faites moins de bruit, y en a qui essayent de bosser, ici ! Neal s’arrêta un moment avant de reprendre son activité. mais la jeune blonde tenta de le raisonner rapidement. VICTORIA : Arrêtes, Neal ! Maât rigole pas quand il s’agit d’école ! Il va s’énerver pour de vrai si on arrête pas. Neal grommela un moment tout en se redressant, Victoria suivant son mouvement. Tu boudes ? le jeune garçon leva les yeux vers elle, visiblement inquiète pour de vrai. NEAL : Peut-être bien. Victoria fronça les sourcils, songeuse, avant de lui taper l’épaule. VICTORIA : Nan, tu me fais marcher, j’en suis sûre. Et pour montrer qu’elle ne croyait pas, la jeune fille se replia vers ses oreillers, s’allongea et tapota à côté d’elle, un léger sourire aux lèvres. Neal patienta quelques secondes, certainement dans le but de la faire languir et douter un peu plus, avant de se résigner à aller la rejoindre. A peine fut-il allongé que Victoria vint se blottir contre lui, sa tête reposant une nouvelle fois contre le torse du jeune homme. D’un geste machinal, Neal passa son bras de nouveau sur la taille de son amie tandis que la main de son autre bras allait pour caresser doucement la chevelure dorée de Victoria. Cette dernière leva légèrement la tête et murmura, son sourire s’agrandissant. VICTORIA : Jamais tu ne m’auras, Neal Rowlands. Et pourtant. Sept ans après, Victoria avait l’impression de s’être bien fait avoir. Les deux jeunes gens ne savaient pas comment se comporter et cela était compréhensible. Après des années de silence, la frayeur de voir que l’autre avait changé et était devenu un inconnu était présent. Pour elle, il était clair que Neal avait changé – et pas que physiquement. La situation était plus qu’étrange ; ils se manquaient mutuellement mais quand il faut s’affronter, chacun se montre fuyant, comme pour échapper à cette scène sur laquelle ils ne semblaient pas avoir grand contrôle. Et pourtant, Victoria ne tenait pas à le laisser partir si facilement. Maintenant qu’il était rentré, il ne partira pas rapidement de cette maison tant qu’elle n’aura pas eut ce qu’elle voulait. Des réponses. Victoria se tripota machinalement les mains, ses béquilles trainassant de part et d’autre dans la maison. Elle avait décrété pouvoir marcher quelques pas avec son plâtre et les béquilles lui donnaient des crampes aux mains plutôt qu’autre chose – il parait que c’était parce qu’elle n’était pas encore habituée. De toute façon, elle allait bien être obligé de s’y adapter car si elle veut pouvoir se déplacer un minimum – autrement dit, dans le quartier – elle ne pourra pas faire autrement. La jeune blonde suivit Neal du regard alors qu’il observait le salon. Penchant légèrement la tête, elle vit un léger sourire sur ses lèvres, ce qui la fit baisser la tête. Outre la plage, la maison des Blythe était leur deuxième terrain à souvenirs. On pouvait dire qu’ils avaient choisi avec soin leurs premières destinations. La jeune fille se mordilla légèrement la lèvre avant de reprendre la parole d’une voix calme, presque douce et basse. VICTORIA : On m’a dit que t’es venu… A l’hôpital. Victoria ne mentait pas ; Maât lui avait brièvement dit l’information, l’air passablement embêté de le lui dire. Peut-être que cela expliquait le fait qu’elle avait sentit qu’il était hors de danger. Cela n’avait fait que la conforter un peu plus dans ses espérances et elle n’avait pas cherché à en savoir plus. Pour elle, le savoir en vie et, apparemment en un seul morceau, avait de quoi la rassurer. Mais ce qui la rassurait moins était le trou noir qu’elle avait vis-à-vis de cette nuit là. La blonde s’en fichait jusqu’à maintenant mais Neal, lui, devait se souvenir. Elle hésita un moment, ses yeux s’affolant derrière leur paroisse. Heureusement que Neal était dos à elle. De toute façon, maintenant qu’elle y était, autant lui demander, surtout que sa curiosité commençait à prendre le dessus. VICTORIA : Je ne me rappelle de rien en ce qui concerne ce soir-là. Enfin, rien à part… elle hésita de nouveau avant de lâcher dans un léger souffle. Rien à part toi. |
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| (#) Sujet: Re: N° 1666 AR (F.Blythe) - Pardonne-moi si je fais un faux pas... (end) Dim 6 Sep 2009 - 9:12 | |
| Il avait été particulièrement hésitant mais désormais, ses pas étaient bien plus précipités. Il avait retrouvé sa force pour affronter Victoria, yeux dans les yeux. Et si il la mettait mal à l’aise, c’était voulu. Il ne la regardait jamais directement et détournait le visage dès qu’il sentait son regard sur lui néanmoins il fixait tout ses gestes. Les uns après les autres attentivement. Cette maison avait beau lui rappeler de merveilleux moments - il n’en restait pas moins nerveux d’y revenir. Elle représentait tant de choses à ses yeux et il n’était pas certain de vouloir revivre la peine de devoir la quitter. Pourtant pour la retrouver, il savait qu’il devait partir - c’était ce qu’on lui avait appris quand il devait quitter certaines personnes dont il n’en avait pas envie. C’était une excuse dont il avait commencé à prendre l’habitude. D’une humeur plutôt banale, il était non seulement contrarié de revenir ici mais aussi heureux de constater que rien avait changé - ou presque. La demoiselle semblait lui en vouloir, pourtant son expression disait le contraire. C’était en quelque sorte comme si elle recherchait à lui faire mal alors que sa cicatrice n’était pas totalement guérie. Elle se voulait froide et impulsive - mais ne pouvait s’empêcher de le regarder, lui poser des questions. Il était certain qu’elle lui cherchait des excuses, s’en cherchait aussi - mais sans oser se l’avouer. Comme si elle recherchait la faute, le coupable, la raison ou encore… Neal ne savait pas ce qu’elle recherchait concrètement - ou du moins il ne voulait pas chercher à le savoir. Lui-même à toutes les réponses aux questions de la jeune demoiselle mais il n’était pas pour autant certain de vouloir le lui dire. Cela changera quoi ? Et puis expliquer ce genre de chose signifierait devoir lui avouer toute la vérité ?! Il était mal à l’aise rien qu’en pensant que tous ce qu’il avait réussi intelligemment à cacher pourrait découvrir le grand jour. Il avait mit toute sa force, toute ses pensées pour que personne ne puisse douter de ses paroles inventées de toute pièce. Et pourtant, il avait rencontré quelques jours plus tôt un homme qui semblait en savoir plus qu’il ne le prétendait. Basil Lane. Sans savoir pourquoi, le jeune homme avait attiré l’attention de Rowlands avant même que ce dernier ne s’assoit à sa table. Et Neal avait fais la grave erreur de s’y asseoir quelques secondes après - d’où Basil s’était senti à l’aise pour poser quelques questions indiscrètes. Non seulement qu’il connaissait son nom, la réputation de ce nom qui va avec - mais en plus il semblait savoir pas mal de chose sur la société familial, sur l’oncle de Neal mais semblait loin de l’idée réel qu’était cet homme pour le jeune homme. Sans comprendre, Neal avait mit les pieds dans le plat en préservant sa famille mais aussi il a pu embrouiller complètement Basil sans en prendre connaissance. Les choses étaient pourtant simple à comprendre : Basil a énormément d’indications, il sait de quoi il parle et ça se voit. Mais il ne détient pas tout ce qu’il sait dans le bon ordre, ce qui l’emmêle plus qu’autre chose. Alors insouciant, Neal avait déjà tiré deux explications sur cette rencontre : soit Basil était l’un des espions les plus prestigieux qui puisse exister et il mettait tout en ordre pour avoir de plus ample informations sur le vrai du faux. Sa technique : Raconter une part de vérité, le reste est inventé de toute pièce mais reste néanmoins suffisamment plausible pour exister. Soit il est gay et a flashé sur notre bel apollon lors de l‘une de ses photos pour un magazine quand il était mannequin. Ce qui était loin de plaire à Rowlands - qui le remettra en place sans tarder. Flash back 1997 « Andrei, emmène moi la voir La voix douce et calme du petit de sept ans venait s’abattre sur la maison silencieuse, ANDREI ! » Le jeune garçon commençait à s‘impatienter. Son frère, Andrei Rowlands était un garçon lent et qui aimait se faire languir. Pourtant du haut de ses douze ans, Andrei était le seul à pouvoir le prendre avec lui pour sortir hors de la maison familial. Bien sur, ses parents s’en foutaient pourtant il y avait toujours une raison pour que le gamin âgé de sept ans ne puisse prendre l’air tranquillement. Neal se jugeait pourtant assez grand pour sortir seul, mais Andrei était à cet instant, vu comme le sauveur qui lui permettait d‘aller retrouver sa meilleure amie. Et Neal s’impatientait déjà quand son grand frère mettait trop de temps à se préparer. Debout devant la porte, il agitait nerveusement ses bras, et criait à tout va le prénom de son frère, qui résonnait au second étage : chambre des deux garçons. Mais Andrei ne réagissait pas pour autant plus vite. Neal ne savait pas ce qu’il faisait exactement, mais comme pour éviter de l’énerver, il n’osa dire ce qu’il pensait : il avait l’habitude de traiter son grand frère comme si il était une fille. Et il n’était pas rare que le jeune méprisant Neal s’exclamait en demandant à Andrei d’arrêter de se coiffer ou de se maquiller juste pour aller voir ses potes. Cette image de voir son grand frère se fixant dans le miroir avec un rouge à lèvre avait tendance à faire énormément rire Neal, qui se foutait clairement de sa gueule. Déjà en 1997. Après tout son frère n’a jamais été tendre avec lui - alors il ne voyait pas pourquoi il le serait en retour ! Il a toujours été un garçon sur de lui & méprisant, et ce n’était pas face à sa famille, qui serait différent. Neal détourna son regard vers l’escalier pour enfin apercevoir le bouffon de service, qui semblait être mécontent qu’on est pu le brusquer. « Je t‘attends, morpion ! Andrei attrapa son frère par le col pour l‘entraîner hors de la maison. » Neal ne pu résister à la force de son grand frère, pourtant il lui agrippa sa main autour du bras de ce dernier en tentant une énième fois de provoquer une pression susceptible de faire mal à Andrei pour qu’il le lâche. Mais Andrei le tenait toujours aussi fermement, ne se rendant pas compte qu’il ne permettait plus à Neal de respirer. Ou ne le faisait il pas exprès ? Si le surnom morpion était un signe d‘affection chez certaines familles, elle ne l‘était pas chez eux. Pas entre les deux frères du moins. Ils étaient en compétition, et s’acharner sur l’autre comme ils s’acharneraient sur l’ennemi potentiel. Le jeune Neal pu enfin retrouver la liberté de bouger quand Andrei décida de le lâcher juste devant l’allée - l’ayant entraîner ainsi sur plusieurs mètres, devant les yeux de certains habitants. Neal avait jusque la serré fortement ses poings en dévisageant un à un tous les habitants, qui passaient seulement dans la rue. Son regard était froid, et d’une méchanceté qui lui valait la réputation d’être comme son père. Et surtout aucun d’eux n’osait le dire - au risque de se faire plumer par un gamin âgé de sept ans. Enfin il remonta l’allée de Victoria Blythe. Son amie, confidente à l’époque - à l‘époque tout juste six ans. Quand la porte s’ouvrit, Rhys appela sa sœur, discutant quelques secondes avec Neal avant de comprendre qu’il devait les laisser seul. « Viens, viens, viens… Agitant le bras, il prit la main de Victoria avant de l‘entraîner avec lui, c‘est un truc super excitant ! » « Où tu m‘emmènes Neal ? » Les jeunes enfants se mirent à courir, l’un derrière l’autre. Neal envoyait toujours son regard derrière lui pour savoir si Victoria le suivait toujours et dès qu’elle ralentissait, il faisait de même pour récupérer la main de son amie et la tirer avec lui. C’était la raison pour laquelle ils avaient fais la moitié du chemin, main dans la main. Mais si cette année la, rien était sous entendu, on pouvait croire que désormais dans cette même situation, Neal aurait attendu bien plus de sa part. Les temps changent, les enfants grandissent et perdent leurs innocences. Ils venaient de redescendre la rue principale mais avant même de trouver la seconde route barrant la leur, ils bifurquèrent sur la gauche, entre deux habitations. Ils n’avaient pas plus le droit d’être ici que dans d’autres jardins. Cependant les fouilles de monsieur Rowlands l’avait emmené à trouver une boîte qu’il avait réussi à ne pas ouvrir et avait avertis au plus vite la jeune fille pour qu’ils découvrent ensembles ce que comportait cette boîte. « Qu‘est-ce qu‘on fait ici ?! Instinctivement elle se rapprocha de lui, comme pour être protéger » « Je voulais te montrer quelque chose… » Victoria n’avait pas peur, mais elle se méfiait. Elle n’aimait pas être entourée d’arbres si grand alors qu’elle était si petite à côté. Et sachant que les voisins pourraient les voir d’une minute à l’autre l’angoissait un peu. Pourtant les bras rassurant de son ami ne pouvait que la calmer, mais elle restait sur la défensive malgré tout - restant suffisamment consciente dès qu’un bruit retentissait aux alentours. Neal la tira avec lui, jusqu’à ce qu’il se laisse tomber sur les genoux. Près d‘un arbre, il gratta la terre quelque secondes avant de découvrir quelque chose de dur. A cette vu, Victoria s‘abaissa également à ses côtés et l‘aida à retirer toute la terre entourant cette chose dure. Elle aimait savoir ce qui se passait autour d‘elle et si cette boite était si bien cachait, c‘est qu‘à son tour elle protégeait quelque chose… Mais quoi ? Fin du FB
« Et si je ne m’étais jamais réveillée ? Tu serais venu te repentir sur ma tombe ? Répliqua-t-elle d‘un ton froid et hargneux, désolé baissant la tête, elle avait compris qu‘elle était allé trop loin et pourtant… A croire que certaines choses restent intactes malgré le temps qui passe. Je ne pense pas avoir besoin de te faire visiter les lieux, n’est-ce pas ? Conclut-elle face au jeune homme qui restait en recul. » « Ça te sera inutile en effet » & pourtant Neal la comprenait. Il savait que derrière ce visage méprisant et intolérant se cachait une femme fragilisée qui fut autrefois trompée, déçue, humiliée. Il connaissait ses torts et assumait les conséquences, seulement en partie. Être parti comme un voleur n’avait pas été forcément ce qu’elle attendait de lui mais comme dans toute histoire d’amour, le sort semblait s’abattre sur eux - telle une évidence - le destin. Il avait toujours été présent pour elle - Victoria avait toujours su rendre ce garçon souriant et blagueur. Loin d’elle, il avait l’impression d’entamé une longue journée morose. Et les jours qui ont eus habituellement leurs doses de nouveauté ne semblaient plus l’être ainsi - les jours se ressemblaient & un de plus l’éloignait d’elle un peu plus. C’était pour cette optique et dans cet unique pensée, que désormais devant elle, il aurait voulu faire bouger les choses - lui faire voir que malgré la distance, il ne pensait qu’à elle. Et que si parfois il lui arrivait d’aller voir ailleurs, c’était dans l’unique but de compléter le manque de son absence. Mais si cette pensée venait de traverser l’esprit, parce qu’il se rappelait chaque détails de ses sept ans, les mots restaient coincés dans sa gorge, sans qu’il ne puisse les laissé s’échapper. Il restait donc muet, seul ses mains qui venaient de s’engouffrer dans les poches de son pantalon se crispèrent, l’une après l’autre. Son regard paraissait vide, comme si il était dans ses pensées, dans son monde. Un univers que seul lui en a la connaissance, un univers différent de la réalité mais pourtant si peu convainquant à ses yeux. Après tout, il aimait trop les combats, les challenges, la guerre pour admettre qu’il n’avait pas une minime excitation entre elle & lui. Il voulait descendre le plus bas possible pour arriver à se relever le plus haut ! - telle était sa vision des choses & jusque là, rien ne l’avait trompé. Si Neal avait changé sur bien des points, il était rester toujours le même peu bavard. Pire, il avait passé tellement de temps seul, qu’il avait presque du mal à se voir entouré. Mais parfois les regards suffisent pour parler, il espérait donc retrouver cette alchimie avec Victoria - comme à l’époque ! « On m’a dit que t’es venu… A l’hôpital. Il détourna son regard du siens, comme attrapé dans un piège, je ne me rappelle de rien en ce qui concerne ce soir-là. Enfin, rien à part… Elle semblait hésiter toutefois elle osa ajouter dans un murmure, rien à part toi. « On n'oublie rarement le plus important Plaisantait-il en la regardant de côté »
Dernière édition par Neal Rowlands le Dim 6 Sep 2009 - 9:31, édité 2 fois |
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| (#) Sujet: Re: N° 1666 AR (F.Blythe) - Pardonne-moi si je fais un faux pas... (end) Dim 6 Sep 2009 - 9:14 | |
| ‘‘Si je comprenais quelque chose dans cette histoire, c’était mon inquiétude permanente un jour de devoir faire face à ma passion & à celle dont j’éprouve un sentiment plus fort que l’amitié. Je - moi, Neal Rowlands - ne pouvais pas choisir mais surtout je ne le voulais pas ! Je m’étais arrêter sur un choix et durant sept ans, j’avais fermé les yeux. Il était cruel pour moi de regarder la vérité en face. Il était inconcevable que je choisisse entre mes deux seules raisons de vivre. Ma vie dans le Michigan ne me déplaisait finalement pas : je restais la plupart du temps seul, j’étais confronté seulement à mes pensées, je devais m’aider pour me sortir des emmerdes dont je prenais soin à m’y fourrer, comme pour me rappeler du bon vieux temps. J’étais devenu le solitaire que j’aimais être, je m’étais redécouvert. A la différence qu’à ocean grove, j’étais tout le temps entouré, choyé, apprécié. Ma côte de popularité était en pleine inflation et je ne pouvais me résoudre à m’en plaindre - bien qu’extérieurement je jouais sur l’indifférence. J’ai toujours admiré les gens populaire et tout juste enfant, je rêvais d’être vu de la sorte. Même si sans me demander mon avis, je commençais à apercevoir qu’on me traitait différemment des autres enfants - pauvre par exemple. Et quelque part en moi, ça me dégoûtait. J’étais un grand rêveur, je l’ai toujours été, alors j’imaginais que c’était seulement pour moi et non pour un père bien souvent absent pour son entreprise. On ne choisit pas sa famille mais ses amis, on pouvait. Je devais ! C’était la raison pour laquelle je fuyais chez moi : je ne me suis jamais entendu avec mon frère, je le reconnais; on est comme chien & chat mais plus on me parle de lui et moins je peux le supporter. Ses caprices, son mépris : il me rappelle trop bien ce père ! Mon père quand à lui n’est pas spécialement méchant, il est juste hautain & ne voit que par la réussite, quitte à forcer, utiliser les lois, les gens pour obtenir ce qu’il désire. M’utiliser également - rien ne lui fais peur, rien n’arrêtera son obstination. Ma mère - ou devrais-je dire belle mère s’étant faite passée pour ma mère depuis ma naissance, en soit pendant dix neuf ans - je n’ai aucune opinion sur elle, après tout je ne suis pas son fils et je ne le serais jamais ! Rien ne m’a lié à elle, alors cette découverte ne me fais ni chaud ni froid, elle est devenue une inconnue à mes yeux - ou devrais-je dire, qu’elle l’a toujours été et que je viens tout juste de m’en rendre compte ?! Qu’importe ma famille, j’avais l’impression de pouvoir retrouver ce manque ailleurs, de pouvoir m’identifier à une autre famille, d’y trouver la place que je désirais. Mais ma famille était bien trop riche pour que mes relations soient sincères. La sincérité n’est pas pour notre monde - elle est destinée à ceux qui n’ont pas ou peu d’argent, comme si dans la vie on ne pouvait pas tout avoir. Partir pour le Michigan fut une déchirure, car si on m’éloignait des seuls êtres sur qui ma confiance pouvait reposer, cela signifiait aussi que je me rapprocherais de ma famille - celle qui me lie par le sang. Ces personnes ayant les mêmes gènes mais seulement ça : on ne pouvait pas tout avoir dans la vie ! Pourtant, l’image au départ m’avait effrayé, refroidit bien plus qu’en retour. Je n’étais jamais parti aussi loin, je ne voyageais pas, j‘avais toujours connu uniquement océan grove et ses alentours grâce aux différents transports en communs ou voiture de mes parents. Mais malgré tout, je n’avais pas peur de l’inconnu, j’avais même trouvé l’image réconfortante. Une chose était certaine : je ne me rapprocherais pas pour autant de ma famille et ses derniers me l’ont bien fais payés. Seule l’image de mon enfance me revenait : son image était ancrée dans ma mémoire ! Ici je n’avais plus de raison de continuer, plus de protégée, et je n’en voulais pas d’autres. Pourtant je suis reparti du Michigan avec une amie ainsi qu’une ancienne connaissance dont j’avais perdu de vu depuis quelques mois. J‘ai trouvé aussi le bonheur du mannequinât, la force de poursuivre dans les réparations de voitures, vélo & moto : j‘aidais les voisins également - alors on me voyait bien plus qu‘une simple célébrité faisant fortune seulement pour son physique. Je n’y ai donc pas tout perdu. A mon retour en deux mille neuf, j’étais plus fort que jamais, plus décidé, plus vivace. J’étais prêt à tout pour de nouveau être confronté à des expériences et des situations dont j’étais doué pour m’y enfoncer. Mon tact & mon obstination me permettait de me relever plus facilement. Je n’avais donc aucune crainte à avoir. Assis dans le cinéma en présence de Dakota Wayhne, le temps était long. Pourtant j’ai toujours apprécié ce garçon, il me permettait de voir la vie différemment, de me sentir apprécier autrement que par les regards et cris hystériques des filles. Il était un confident pour qui j’aurai remuer ciel & terre pour lui. Pourtant, plus les années passent, plus je me sens à des années lumière de lui. Je ne suis peut-être plus le même, lui non plus qui sait. Le film avait semblé duré une éternité - même si Dakota était obnubilé par l’écran et l’image que ce dernier renvoyait. Moi je m’ennuyais tout simplement. Dans un autre état d’esprit, un autre contexte, sous un jour meilleur j’aurai pu aimer ce film et y être un minimum intéressé. Mais pas aujourd’hui, pas maintenant alors que le coup de fil que j’attends me semblait être plus important. Si le son paraissait fort, j’arrivais sans difficulté à m’isoler de tout le reste, je fixais l’écran d’un air ahuri. Une personne m’aurait vu, elle se serait dit que je m’ennuyais, que j’avais un regard étrange, perdu. En fait je réfléchissais, j’essayais de connaître les meilleurs techniques d’approches pour une fille qui semblait ne plus vouloir connaître mon existence. Mais comme si cette idée n’était pas si terrible pour une personne dont la popularité est élevée - en plus cette femme c’est celle pour qui je serais prêt à presque tout. Presque, parce qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver, presque pour laisser le doute planer. Machinalement je rentre dans ma voiture, Dakota est le passager. Je restais silencieux, trop même aux yeux du jeune homme pourtant il ne disait rien à son tour, comme si il respectait mon silence, comme si il respectait ce que je ressentais. Le film venait de se finir mais je n’avais pas retenue le résumé - tout me passait au dessus. J’essayais néanmoins d’être présent pour mon ami - en vain ! Quand le portable se mit à sonner, les minutes s’arrêtèrent de tourner, j’avais l’impression que mon cœur allait cesser de battre. Heureusement que j’étais assis, car mes jambes m’auraient lâcher - je m’en suis rendu compte car en conduisant en même temps que d’entendre cette voix, je ne sentais plus le contrôle de la voiture et je dus ralentir pour ne pas causer à tord un accident. Un coup de pied dans le frein suffit à faire comprendre qu’il devait sortir de la voiture. Pourtant Dakota paraissait mécontent de ma réaction. Il n’avait jamais compris comment moi : Neal Rowlands, l’enfant prodige, le populaire, l’enfant aimé pouvait être si aveugle face à Victoria Blythe - son ennemie première. J’ai voulu plus d’une fois rassembler ses deux amis, qu’ils cessent leurs chamailleries, leurs gamineries. J’ai lamentablement échoué - je suis certain d’une seule chose : Victoria n’aura jamais couchée, ni embrassée Dakota. C’était à mes yeux une chose rassurante - un garçon en moins à surveiller. Car d’après mes deux autres anciens partenaires qui, à l’époque nous formions les trois mousquetaires, Victoria semblait plaire et elle semblait être l’une de ses filles faciles. Oui d’après eux d’eux, qui croire ? Si quelque part au fond de moi, je voulais penser le contraire, je ne pouvais m’empêcher de me poser des questions, de craindre pour sa sécurité, pour elle, pour moi, pour nous deux… Quand Victoria venait de me dire qu’elle était dans un bar, mon poux s’accéléra sans que je puisse le contrôler. La haine m’envahissait lentement, jusqu’à ce que sur le chemin, je devienne un peu plus méchant. Ma conduite était provocante, mes mains en tremblaient, mon pied ne saurait pas ralentir. Le compteur augmentait à chaque secondes pour arriver à une vitesse acceptable : plus de cent soixante dix km/h. Mais si mes gestes étaient réactionnels, mon regard lui était perdu dans un brouillard haineux. Je détestais déjà les garçons qui se trouvaient en sa compagnie, sans les connaîtrent, sans les avoir vu. Mes doigts se crispèrent sur le volant, comme pour tenter de m’agripper à une sensation éphémère. Elle s’était laissée traîner la bas, par eux, j’en étais certain. Pourtant, j’avais durant deux bons mois réussis à détourner son image de ma tête, je ne parlais plus d’elle mais j’avais compris que rien ne servait d’aller à l’encontre de son nom : il me revenait sans cesse sans que je puisse y faire quelque chose. J’avais beau multiplier les rencontres avec des filles, coucher avec Jhordan & Sky plus fréquemment. L’image de Victoria Blythe me revenait sans cesse. Arrivé enfin devant le bar, je venais de croiser le regard désireux de la belle. Je ne supportais pas qu’on la regarde comme ses hommes le faisaient et très vite la pression monta en moi, me donnant la force de les affronter, malgré leurs nombre supérieur. Observant les gestes de certains, les paroles des autres, j’ai su discerner le ‘chef ’ et je l’ai attaquer de front. Sur le sol, mes poings étaient précis et puissant. Et même si j’en reçu du camps adverse, notamment des coup de pied de la part des spectateurs - sûrement du camps adverse - ils ne comptaient pas à mes yeux. Après de bonnes longues minutes, l’un d’entre eux arriva à tirer son collègue de mes griffes assassins mais je continuais de me battre dans le vide. J’étais comme aveuglé par la rage, je ne voyais plus rien si ce n’est les coups que je donnais. Et je jubilais d’avoir le dessus, alors comme une excitation supplémentaire, je ne cessais pas. Mais Victoria vînt à ma rencontre, calmant mes ardeurs de mâles. Mes vêtements déchirés, je reprenais peu à peu l’existence qui m’entourait et qu’inconsciemment j’avais oublié pendant quelques instants. Mon nez coulait le sang, mes jambes présentaient quelques hématomes mais je ne saurais regretter. Un dernier souffle me permit de parler à Victoria, qui me suivit sans tarder dans la voiture. Alors qu’elle était sous le choc, ma voiture allait vite. Trop vite pour elle. Pourtant malgré ses nombreuses demandes de ralentir, j’accélérais comme par provocation de ce qu’elle venait de me faire. Non pas pour cette bagarre : j’aurais sûrement trouvé le moyen de me disputer ailleurs, mais plutôt de la peur qu’elle m’a fais, en m’appelant. Tout est si vite passé par la suite. Involontairement, dans sa rage soudaine, elle se jeta à son tour sur le volant pour tenter de nous faire dériver de la route. Elle cherchait juste que je m’arrête, que je freine. Et pourtant pas même cette sensation de perdre le contrôle de la voiture, le contrôle de la situation ne me fit freiner. Tentant à mon tour de l’écarter de la, je ne regardais plus la route, me préoccupant de pousser sa main tandis que l’autre passait à la charge. La voiture fit un tour sur elle-même avant de percuter de plein fouet Dakota Wayhne - mon meilleur ami. Sans la voir arriver, une voiture venait en face et vînt à son tour percutait le côté passager : Victoria Blythe qui par le choc fut propulser en dehors de la voiture. Le véhicule finit son chemin en rentrant dans l’arbre le plus proche de l’accident. Tout est allé trop vite pour que je puisse faire quelque chose et pourtant chacune des personnes autour de moi semblaient ne plus être vivantes. Je tentais de m’échapper de cette voiture avant qu’elle n’explose, qu‘elle ne prenne feu, si elle devait le faire mais j’appelais les secours avant même de me préoccuper d’y sortir. Après de longues minutes d’attentes les secours arrivèrent pour emmener Victoria Blythe, Dakota Wayhne aux urgences. Quand à moi, je pris le troisième véhicule pour rejoindre l’hôpital, une fois que tous les deux avaient le leurs. ’’
Dernière édition par Neal Rowlands le Dim 6 Sep 2009 - 9:42, édité 2 fois |
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| (#) Sujet: Re: N° 1666 AR (F.Blythe) - Pardonne-moi si je fais un faux pas... (end) Dim 6 Sep 2009 - 9:15 | |
| « Il n‘y a pas grand-chose à savoir, mais si tu as besoin de connaître les détails, je suis la, Victoria… Qu’avait-il à dire ? Pas grande chose, alors si elle a des questions, autant qu’elle les demandent, je me souviens de tout, sa voix basse et douce se voulait rassurante. On était dans la voiture et par un geste inconscient, je n‘avais plus le contrôle. Et je roulais bien trop vite pour maîtriser la voiture et pour pouvoir éviter l‘obstacle se présentant devant nous : Dakota. Après je ne sais pas, tout est allé trop vite. Dakota était sur le sol, toi allongé à l‘extérieur de la voiture. J‘avais beau t‘appeler, tu ne répondais plus alors j‘ai… Appelé les secours ! Ses mains tremblaient de rage malgré le fait de savoir que désormais elle était saine & sauve. » Le jeune homme s’était finalement laissé tomber sur l’un des fauteuils dans le salon, durant ses paroles. Si il n’avait pas spécialement eu de rage pour sa voiture, il avait été néanmoins choqué, et bouleversé de n’avoir rien pu faire. Pour la première fois de sa vie, il avait du remettre celle de Victoria dans d’autres mains. Et cette idée le mettait hors de lui, ainsi la jeune fille pouvait voir de nouveaux traits se durcirent sur le visage de son ancien ami. Il avait eu conscience, que par sa faute, elle avait failli perdre la vie. Mais comme si ce choc n’était pas si terrible, il n’avait même pas pu l’aider pour la sortir de la. C’était sûrement ça qui le hantait le plus, le perturbait. Son regard s’était finalement tourné vers le décor du salon, certains choses avaient changés de place, mais il se retourna, comme pour se prouver d’une chose : la table basse à côté de la fenêtre y était encore présente. Il ne pu s’empêcher de sourire, tentant de trouver le réconfort nécessaire pour retrouver son doux visage de sa jeunesse. Mais les images étaient encore trop présentes, trop vivantes pour qu’il puisse s’en débarrasser aussi facilement. Il reporta son attention sur son amie, la fixant de ses yeux noisettes sans laisser aucune trace sur son visage si imperturbable « J‘ai appris pour ton père &… je suis désolé d‘avoir été absent - il baissa aussitôt la tête. » Le Neal présent face à Victoria semblait avoir retrouvé l‘ancien lui de 2002. Il était un homme puissant, respectable et manipulateur à souhait. Mais comme chaque personnes sur cette terre, il avait un point sensible : Victoria Blythe. Beaucoup s‘amusaient à l‘époque à titiller le jeune homme sur cette affaire : Esteban Carson, Duncan Thomas, Dakota Wayhne et bien d‘autres. Et malgré les apparences pour vouloir sauver les meubles, ils savaient qu‘elle seule pourrait le rendre heureux comme le blesser - à jamais. Mais ils étaient bien trop jeunes à l‘époque pour vouloir faire ce genre de chose. Ils étaient donc restés en très bon contact, plaisantant sur les éventuelles proies de chacun. Tout comme Neal plaisantait sur les nouvelles recrues de sa classe, ils faisaient la même chose en sa direction. Ça amusait le gosse qui était en lui, blagueur & bagarreur. Mais si tous aimait Neal pour sa discrétion innée, il n‘en restait pas moins qu‘ils le connaissaient suffisamment pour savoir qu‘aucune autre fille que Victoria ne l‘attirait plus qu‘elle. C‘était comme un aimant, son oxygène. Même si rien ne l’empêchait de regarder les autres filles, de délirer avec ses amis sur ses éventuelles conquêtes, aucun d’eux n’osaient l’affronter assez directement sur Victoria. Et malgré le jeune âge, ils allaient si bien ensembles - ils se complétaient !
- Spoiler:
Je ne suis pas arrivé à faire autrement u__u
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| (#) Sujet: Re: N° 1666 AR (F.Blythe) - Pardonne-moi si je fais un faux pas... (end) Sam 12 Sep 2009 - 9:30 | |
| Et quand nos regrets viendront danser autour de nous nous rendre fous Seras-tu là ? Pour nos souvenirs et nos amours Inoubliables inconsolables Seras-tu là ?
NEAL : On n'oublie rarement le plus important. Victoria l’observa un moment avant d’opter pour le silence face à cette phrase. Pourquoi rajouter quelque chose alors que cela semblait être véridique ? Elle n’avait pas à contrer cette idée, même si elle ne savait pas vraiment si ce que Neal avait dit était profondément réel ou pas. Il avait dit cela de façon plutôt légère, presque comme évidence. Est-ce que ça se voyait tant que ça qu’elle ne pouvait pas le rejeter sans cesse ? La jeune fille en aurait presque oublié la manière dont Neal la comprenait, la lisait. Il était certainement un peu comme ses frères, de ce côté-là. Elle ne pouvait rien leur cacher – ou quasiment rien. Cela en était parfois très frustrant, d’ailleurs. Surtout quand on voit les poids qu’étaient Maât, Rhys et Neal. Encore, son aîné ne se souciait peu d’elle – à part en ce moment, ce qui est compréhensible. Mais les deux autres étaient une autre affaire. Surtout Rhys – puisque Neal a disparu de la circulation pendant sept ans. Rhys lui vouait une protection sans borgne et depuis son accident, il ne la quittait quasiment jamais. Il faut avouer qu’elle s’est tournée naturellement vers lui au décès de leur père, Maât étant arrivé plus tard que lui. Evidemment, il ne jouait pas le rôle du paternel – ce n’était pas son genre. Son frère était quelqu’un d’irresponsable, aux yeux de sa sœur, par moment mais qui avait la qualité de ne pas se prendre pour ce qu’il n’est pas. Et Victoria lui en sera éternellement reconnaissante. Elle avait toujours dit qu’elle vouait à ses frères une adoration sans borgne, sans limite. Et elle avait toujours pensé qu’elle pourrait mettre ses histoires de côté au profit de sa famille. Mais elle avait tord. Quand à Neal, compte-t-il de nouveau lui faire confiance et lui dire toute l’histoire de A à Z ou a-t-il décrété de vouloir rompre à tout jamais avec elle ? Voilà qui restait un mystère des plus entiers. Evidemment, elle nourrissait un espoir immense envers la première solution. Même si elle avait mal réagit lors de son retour – elle le reconnaissait plutôt volontiers – la jeune Blythe ne voulait pas songer à ce qu’il y avait une remplaçante. Cela serait terrible si elle apprenait qu’il l’avait remplacé par une autre. C’était comme brûler le livre de leur enfance et en recommencer un autre avec quelqu’un d’autre. Victoria ne voulait pas se faire à l’idée que Neal avait pu l’écarter de sa vie alors qu’elle, en sept ans, n’avait jamais réussi à le faire. Aussi fut-il pour cela que son ventre se tordait de plus en plus, en même temps que ses doigts entre eux, signe d’une certaine nervosité. Nervosité de se retrouver face à lui. Nervosité de ce qu’elle allait bien pouvoir entendre. Nervosité de retrouver un ancien ami qui se trouve être aussi important que votre famille, à l’heure actuelle. Auparavant, Victoria clamait qu’elle avait la valeur riche de la famille, que rien ne pourra lui enlever cela et que, quoiqu’il arrive, la fratrie Blythe restera soudée à jamais – et vu les évènements passés dans la famille, ils ne s’étaient jamais décomposés, éparpillés. Mais, est-ce que par sa seule personne, Neal Rowlands allait pouvoir détruire les liens qui retenaient Victoria à ses frères ? Il y a encore quelques temps, elle aurait répondu d’un non franc et direct. Mais maintenant, elle ne savait plus trop. Elle avait peur. Et elle avait toutes les raisons du monde de l’être. FLASH BACK (avril 2009) Victoria tentait vainement de comprendre le problème qui se posait à elle en science. Seulement, la seule question qui lui tournait dans la tête n’était pas celle sur laquelle elle devait travailler mais cette fichue interrogation ‘Pourquoi ?’ Elle s’était levée en attendant une journée, banale, habituelle, comme les autres. Le célèbre slogan boulot-maison-dodo. Mais tout a été chamboulé il y a quelques heures à peine par l’arrivée d’un seul être. Mais quand cet être-là se trouve être votre plus intime des amis, qui est partit il y a sept ans, en revenant avec un sourire au coin et une moue que vous n’avez jamais oublié, cela ne chamboulait pas que votre journée ; c’était tout votre être qui en est ébranlé. La jeune Blythe n’avait plus que cette image en tête ; celle de ce garçon de douze ans calquée sur la récente du jeune homme de dix-neuf ans. Neal Rowlands l’avait frappé par sa taille, sa carrure, son regard et tout ce qui faisait de lui l’être le plus parfait aux yeux de la fillette de onze ans. Le regard de l’adolescente de dix-huit ans était plus dur, moins compréhensive et terriblement fuyant, en cette soirée. Rhys l’avait harcelé presque dès son arrivée, ayant très vite compris que quelque chose n’allait pas – bien trop vite au goût de sa sœur. Et quand elle avait décrété de lui dire, de façon claire et le plus rapide possible, la jeune blonde avait filé dans sa chambre aussi vite qu’une flèche. Voilà donc une bonne heure passée après le repas qu’elle n’avait pas mis les pieds dehors, préférant se confronter à ses soucis plutôt qu’au regard de son frère. Aussi, elle fut étonnée de voir la voiture de son aîné revenir vers la maison ; il était partit ? Partit où ? Dans un froncement de sourcils, et parce que la voiture avait traversé la façade de la maison – partie invisible de sa chambre, Victoria sauta du rebord de sa fenêtre pour dégringoler dans les escaliers – avoir sa chambre au deuxième étage avait plus ou moins ses avantages. Elle finissait les dernières marches que Rhys ouvrait la porte à la volée. Précipitamment, il se dirigea vers la cuisine, sans jeter un regard à sa sœur, qui fronçait un peu plus des sourcils. Alors qu’il s’installait enfin au comptoir de la pièce, cette dernière s’approcha et put amplement remarquer que le visage de son aîné ne semblait pas être comme elle l’avait quitté, il y a déjà quelques petites heures. ▬ Bon sang, Rhys, qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? Victoria s’était approchée jusqu’à se trouver aux côtés de son frère, une main commençant à tourner le visage de Rhys vers elle. Elle fit les gros yeux en y découvrant une lèvre ouverte et un œil passablement amoché. Celui (ou celle, pouvait-on toujours espérer) qui lui avait fait ça n’y était pas allé de main morte. Et pour cause ; les seules moments où elle avait vu son frère dans ce genre d’état, c’était lors de ses championnats de boxe – et encore, car il lui semblait qu’il y avait un casque. Mais qu’importe. Rhys détourna la tête brutalement, les traits crispés et en lâchant un grognement – de douleur ou de rage, Victoria n’en savait que trop rien – alors que sa cadette avait commencé à lever sa main vers son œil. ▬ Ce qui m’est arrivé ? C’est la folie de ton petit ami qui m’est arrivée. Mais ce n’est pas grand chose par rapport à ce que j’ai infligé en retour. ▬ Neal ? Rhys lui jeta un coup d’œil et la jeune Blythe se sentit se rétracter. Il venait de la prendre dans son propre piège et elle l’avait bien sentit. Son regard semblait aussi dire ‘Si tu le sais, pourquoi tu me demandes ?’ Passant la main dans ses cheveux, elle se retira du champ de vision de son frère pour aller chercher serviette et glaçons pour apaiser un minimum le violet/bleu qui entourait l’œil de son frère, qui la suivit un instant des yeux avant de soupirer et de se servir de l’eau. La jeune blonde avait les gestes quelque peu maladroits, des tourments en plus dans le crâne naviguant et la narguant presque de son ignorance. Dieu qu’elle n’aimait pas ne pas savoir. Elle qui voulait tout savoir sur tout le monde, elle n’était même pas fichue de régler ses propres soucis. Revenant auprès de Rhys, qui n’avait pas bougé, Victoria passa la compresse improvisée sur son œil, faisant légèrement grimacer son propriétaire. ▬ A peine revenu et ce type déjà sa loi… Sérieusement, Vicky, sois prudente. Pourras-tu suivre là où je vais ? Sauras-tu vivre le plus mauvais ? La solitude le temps qui passe Et l'habitude, regardes-les, Nos ennemis, dis-moi que oui.
Être prudente… Comme si c’était facile. Comme si cela était facile de se braquer indéfiniment contre celui pour lequel vous serez prête à tout. Comme si cela était simple d’avoir les traits tirés et crispés alors que vous n’avez envie que d’une chose : se nicher contre son torse, entre ses bras, respirer de nouveau son odeur, sentir son souffle chatouiller ses oreilles, entendre son cœur battre et ressentir une vague reposante de bien-être vous envahir. Rhys ne savait pas de quoi il parlait et ce n’était que maintenant, face au concerné même, que Victoria le comprenait. Jamais ses frères, surtout Rhys, ne pourraient comprendre. A vrai dire, personne. Si déjà les concernés avaient quelques soucis de compréhension, ça n’allait pas être des personnes extérieures qui allaient les aider. Et même si elle se voulait prudente, la jeune fille savait et sentait que ses défenses faiblissaient. De toute manière, elle savait pertinemment qu’elle ne résisterait pas longtemps. Elle s’était déjà retenue pendant cinq mois, frustrée, et un terrible manque l’envahit soudainement. Mon Dieu que c’était dur. Mon Dieu que c’était cruel de se sentir emprisonnée et de ne pas pouvoir être libre de ses faits et gestes. Qu’il était terrible de se faire violence comme jamais contre soi-même, pour ne pas se laisser attendrir ni même laisser les liens passés reprendre le dessus. Victoria sentait son estomac commencer à se tordre de douleur, ses bras réclamant ceux de Neal avaient une férocité incroyable. Elle n’avait jamais connu pire combat que celui-ci. Ne dit-on pas que notre première guerre était celle contre soi-même ? Et bien, la jeune fille en faisait l’amère expérience. Elle voulait sentir Neal contre elle, près d’elle & cela, à tout jamais. Mais elle se l’interdisait, tout bonnement. NEAL : Il n‘y a pas grand-chose à savoir, mais si tu as besoin de connaître les détails, je suis là, Victoria… Je me souviens de tout. On était dans la voiture et par un geste inconscient, je n‘avais plus le contrôle. Et je roulais bien trop vite pour maîtriser la voiture et pour pouvoir éviter l‘obstacle se présentant devant nous : Dakota. Après je ne sais pas, tout est allé trop vite. Dakota était sur le sol, toi allongée à l‘extérieur de la voiture. J‘avais beau t‘appeler, tu ne répondais plus alors j‘ai… Appelé les secours ! Victoria le suivit du regard, alors que Neal s’avançait progressivement dans le salon, avant de poser son derrière sur un fauteuil. La jeune Blythe resta un moment planté près de la porte, l’air d’intégrer et de comprendre les paroles du jeune homme – ainsi que de les accepter. Ainsi donc, il avait fait preuve de la même folie de la vitesse que la première fois qu’elle l’avait vu ? Même si elle se rappelait du goût du risque que nourrissait le jeune Rowlands déjà môme, elle n’aurait pas pensé que cela se serait porté alors sur les voitures - & quelle voiture ! La jeune Blythe ne pouvait que comprendre l’attention que pouvait avoir Neal envers l’engin ; elle-même possédait une Chrysler LeBaron qu’elle avait déjà depuis deux ans & demi et dont elle ne semblait pas vouloir se séparer. La demoiselle avança lentement, et en clopinant légèrement, le visage soucieux. Neal semblait s’être crispé, le regard embrumé, comme si ce souvenir était passablement douloureux pour lui. Elle se mordilla légèrement la lèvre tout en la baissant, alors qu’elle restait debout, devant la télévision, bras toujours croisés. A vrai dire, elle n’appréciait guère de le voir comme ça. Pendant une fraction de seconde, elle fut presque honteuse de le lui en avoir parlé. La jeune blonde secoue sa tête, comme pour éloigner cette honte. Après tout, est-ce de sa faute si Neal avait perdu le contrôle de sa voiture ? Non. Mais il y avait fort à parier que le jeune homme semblait avoir ça sur la conscience. Et ça, c’était quelque chose Victoria redoutait toujours, même sept ans après. NEAL : J‘ai appris pour ton père &… je suis désolé d‘avoir été absent. Victoria eut un haut cœur ; voilà le genre de souvenirs dont elle n’aimerait pas se rappeler. Et en avoir deux pour le prix d’un, pour une fois, elle s’en serait largement passée. Le décès de son père avait été une telle tragédie que même plus de six mois après, la blonde refusait tout bonnement d’en parler. C’était son sujet tabou, son sujet sensible, celui que personne ne devait aborder. Au risque d’avoir à faire un mur de glace, un bloc de pierre. Elle se redressa de façon significative, les membres de nouveau crispés. Réaction qu’elle avait à chaque fois. La jeune Blythe se pinça furieusement les lèvres dans le but unique de ne pas laisser les larmes prendre le dessus. Peut-être qu’un jour, elle aura l’occasion d’en parler quelque peu à Neal mais pour l’instant, c’était bien trop vif, trop tôt et trop douloureux. La tête de ce dernier était baissée, comme pour montrer la sincérité de ses paroles. Etrangement, la jeune Blythe n’eut aucun mal à le croire. Il y avait pensé et, même si les souvenirs même faisaient mal, cela la réconfortait dans un certain sens. |
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| (#) Sujet: Re: N° 1666 AR (F.Blythe) - Pardonne-moi si je fais un faux pas... (end) Sam 12 Sep 2009 - 9:30 | |
| Avec du recul, je me rencontre que ces derniers mois furent assez éprouvants, pour moi. Tout d’abord moralement, puis physiquement. Le décès de mon père – dont un nœud et une boule se créent toujours dans mon ventre et dans ma gorge en y repensant – m’avait passablement ébranlé. Par la suite, ce fut la mort de mon grand-père qui me mit dans une angoisse permanente – non pas par soucis de douleurs. Par des soucis familiaux, va-t-on dire. Par des raisons diverses et variées. Puis, ce fut le retour de Neal. Autant dire que je pensais qu’un retour n’était plus envisageable, même si j’avais toujours nourri cet espoir. Je n’avais pas su comment réagir face à lui. Je n’ai jamais sût qu’elle aurait pu être ma réaction s’il réapparaissait, comme ce jour-là, en fin d’après-midi. Alors forcément, mes instincts et mon caractère prenant le dessus, je me suis braquée et énervée, jusqu’à le pousser lui-même à bout. Jamais il ne m’avait parlé comme il l’avait fait. Ce ton brusque, ce visage dur… Jamais il ne l’avait utilisé envers moi. Jamais, pas même le jour où il était partit. Où il avait prononcé cette phrase qui résonnait encore dans ma tête, même sept ans après. Tout est fini, Victoria. Nous ne serons plus un poids l‘un pour l‘autre. A y repenser, il avait certainement dit cela pour me protéger. Une dernière et unique fois. Seulement, je ne pouvais m’empêcher de détester cette phrase. Lui-même n’avait pas tenu ses engagements ; le voilà affalé dans un fauteuil du salon où j’habitais. Peut-être qu’il ne voulait pas que cela se finisse, lui aussi. Il y avait toujours cette voix qui me soufflait de lui faire confiance comme avant, d’effacer un peu ce que je pouvais ressentir de négatif à son égard. En serais-je encore capable ? Même si Neal Rowlands était un des êtres les plus compliqués à comprendre que j’ai eut l’occasion de rencontrer, il n’en restait pas moins celui qui me comprenait le mieux. A l’époque, je le connaissais par cœur – les gens, que ce soit adulte ou enfant, le voyaient comme un chahuteur, une bête noire au milieu de cette famille qui semblait si parfaite. Il était aussi froid que distant, aussi teigneux que curieux, aussi aventurier qu’agaçant. Personne n’a jamais pu voir le Neal Rowlands que moi j’avais connu. Certains radotaient que l’amour rend aveugle. Comment savoir que la frontière est mince, à onze ans ? Et ce n’était pas un aveuglement ; c’était une vérité. Neal se montrait largement plus chaleureux avec moi, plus taquin, plus souriant. Plus tendre et protecteur, aussi. Combien de fois je me suis refugiée de ses bras, que je jugeais de rassurant ? On avait beau être différents, on se ressemblait sur certains points. Mais une de nos plus grandes forces était qu’on se complétait l’un à l’autre. Un simple regard suffisait pour nous lancer dans un fou rire, comme une simple emprise de main de l’un suffisait à calmer l’autre. Si les choses ont changé ? Certainement. On avait largement mûri, chacun de notre côté. Je ne sais pas trop si lui a radicalement changé – à priori, pas tant que je pourrai le croire – mais il était clair que moi, je n’étais pas restée la môme qu’il avait connu. Mais peut-être que sa présence refera quelque peu revivre la fillette qui se planque en moi depuis sept longues années et qui n’attendait que le jeune homme qui se présentait devant moi, qui sait. Est-ce que les choses peuvent revenir comme avant ? Voilà une question dont je ne m’étais pas encore préoccupée. A vrai dire, je n’en sais strictement rien. Pour le moment, ma seule motivation envers Neal était, notamment, d’en savoir toujours plus. Je ne lui avais pas laissé l’occasion de s’expliquer clairement lors de notre première entrevue, je ne voulais pas répéter l’erreur une deuxième fois. Il n’avait pas non plus mis plus du sien pour comprendre mon malaise, il fallait l’avouer. Mais je ne pouvais pas rejeter la faute sur lui à longueur de temps. Même si, à mon avis, il avait plus à se reprocher qu’il le laissait paraitre. Rien que pour le mal qu’il m’a fait, j’aurai pu le repousser sans cesse. Mais jusqu’à quand ? Jusqu’à ce qu’il se lasse, qu’il me considère comme toutes les autres et qui se rende compte que je n’avais plus de valeur à ses yeux ? Après tout, si je lui avais ouvert volontairement la porte, c’était aussi pour prouver – me prouver – qu’il tenait toujours à moi. Pour me rassurer qu’il ne m’avait pas remplacé, qu’il n’avait pas rapidement tourné la page. Le contraire m’aurait totalement brisé. J’avais jugé bon de ne pas aller vers lui. Mais Dieu qu’il avait occupé mon esprit. Il l’occupait d’ailleurs toujours. Et il l’occupera encore, quoiqu’il advienne de notre tête-à-tête du moment. Cependant, aller vers lui aurait été en totale contradiction par rapport à la résistance intérieure dont je faisais preuve. Je n’avais pas à m’abaisser pour le supplier de revenir vers moi, de faire comme si rien ne s’était passé et de repartir comme avant. Je n’avais pas à me mettre en quatre alors que je me considérais comme la victime, dans cette affaire. Si je n’avais pas eut ce coma, serait-il venu me voir quand même ? Aurais-tu eut le courage de venir m’affronter ? Après tout, je sentais bien que je n’étais pas la seule à être mal à l’aise et avoir le regard fuyant. Mais que se serait-il passé si je n’avais pas eut cet accident puis ce coma ? Chacun serait resté dans son coin ? A croire que oui. Mais je refusais de laisser ces idées et pensées négatives. A vrai dire, j’évitais de penser tout court. Je n’avais plus envie de me voiler la face. Sept années, c’est long. Trop long. Et même si j’avais pensé et repensé à tout ce que j’aurai pu lui dire quand je le verrai à nouveau, cela semblait se bloquer dans ma gorge, comme si rien ne voulait sortir. Je n’avais plus qu’à compter sur les liens passés qui nous réunit encore aujourd’hui et me laisser guider. Qu’il advienne ce qu’il pourra. Que ce soit négatif ou positif, je sais que je ne sortirai pas indemne de cette entrevue. FLASH BACK (mai 2000) Victoria lisait tranquillement sur son lit, comme elle avait pas mal l’habitude de faire ces derniers temps depuis que sa maitresse avait décrété de leur donner de la lecture à faire le soir quotidiennement. Il était 6pm déjà bien passé mais le soleil frappait d’une telle force qu’on se croirait presque en pleine après-midi. Un trait consciencieux plissé sur son front, le regard défilant rapidement sur les lignes et les mots, la jeune Blythe semblait totalement subjuguée par le contenu quand un bruit se fit entendre contre la fenêtre, suivie d’une voix qu’elle ne connaissait que trop bien – et pour cause, elle ne l’avait quitté il y a à peine une heure. NEAL : Victoria, ouvre cette fenêtre ! lLa blondinette fronça des sourcils avant de se précipiter vers le rebord, ouvrant l'objet. VICTORIA : N…Neal ? Mais qu’est-ce tu fais ? T’es fou ou quoi ? Apparemment, le jeune garçon n’avait pas apprécié la vivacité lente de sa jeune amie car il se mit à bougonner, souffler, râler et ronchonner dans sa barbe alors qu’il époussetait d’un geste rapide et impatient ses vêtements. Victoria le regarda, bouche-bée, comme si c’était la première fois qu’elle le voyait dans sa chambre – ce qui était faux, évidemment. Jetant de nouveau un coup d’œil par sa fenêtre, elle jugea rapidement la hauteur de l’arbre auquel Neal avait escaladé avec agilité déconcertante. Puis, elle tourna un regard sévère vers lui, peu rassurée de le voir accomplir ce genre d’exploit. VICTORIA : T’es inconscient, Neal ! Tu te rends compte que c’était dangereux ? T’aurais pu te tuer ! Et qu’est-ce qui te prends te vouloir venir escalader l’arbre de chez moi ? Tu sais, papa et maman t’auraient laissé entrer sans problème. Pas obligé de fai… NEAL : Du calme, Vicky. Je faisais ça juste pour m’amuser. Victoria croisa les bras et tira une moue renfrogné, qui ne fit que plus sourire Neal, qui s’approcha d’elle. VICTORIA : J’aime pas ce genre d’amusement. NEAL : Et moi, j’aime bien te faire peur. Victoria tira la langue à Neal, qui avait le visage tiraillé par la taquinerie. A neuf ans, elle en avait déjà connu des sueurs froides. Que ce soit de part Neal, ses frères ou Lully, par exemple, le résultat restait le même. Elle avait peur. Toujours cette peur de perdre quelqu’un qu’elle appréciait, qu’elle aimait. Et ce fut à cause de la peur qu’il lui avait causé qu’elle resta près de la fenêtre, les bras croisés, semblant refuser tout contact physique avec son ami, qui s’était alors beaucoup rapproché. NEAL : Tu ne vas quand même pas bouder alors que je viens de risquer ma vie pour te voir, quand même ? Victoria se mordilla la lèvre, prise dans un terrible dilemme. alors le jeune garçon la prit par les épaules, plantant son regard sombre dans les siens. Aie confiance en moi, Vicky. cette dernière craqua en laissant retomber ses bras, le visage levé au ciel. VICTORIA : Bon Dieu que tu m’énerves, Neal ! T’as de la chance que je t’adore, sinon, je t’aurai déjà tué. sa réaction fit agrandir le sourire du garçon avant que la fillette s’échappe de ses mains, se libérant de son emprise. Quand nos secrets n'auront plus cours Et quand les jours auront passé Seras-tu là? Pour nos soupirs sur le passé Que l'on voulait que l'on rêvait Seras-tu là?
Victoria ne quittait pas Neal des yeux alors que ce dernier s’était mis à observer les environs de la pièce, comme pour voir si rien n’avait changé. A vrai dire, rien n’avait bougé. Il y avait toujours ce sentiment de chic et de luxe, mais aussi d’ancien et de sobre. La famille Blythe était connue et reconnue grâce à la compagnie de son grand-père – décédé lui aussi en avril dernier – mais ses membres avaient réussi à imposer leur image : une valeur familiale sûre, comme il est rare d’en trouver de nos jours. Aussi, jamais les parents Blythe avaient décrété vouloir bougé de la maison où ils avaient décidé d’élever leurs enfants. Victoria a toujours vécu à Ocean Grove. Elle avait naquit dans cette ville qu’était Miami, à l’instar de ses frères qui avaient vu le jour à San Fransisco. La maison où ils se situaient était une de leurs anciennes demeures secondaires, où venait se prélasser ses grands-parents paternels pendant leurs vacances. Jamais les Blythe n’avaient étalé leur argent au grand jour. Ils avaient préféré laisser la prétention et les faux-semblants aux autres. Ses parents, Victoria était proche d’eux comme jamais. Après tout, elle n’avait jamais réellement quitté la maison familiale, contrairement aux deux autres. Elle se sentait toujours un peu perdu si un de ses géniteurs n’était pas près d’elle. Surtout son père. Il n’était pas rare de la voir assise à ses pieds, entourée de livres pour enfants, dans son bureau au dernier étage, alors qu’il travaillait sur quelques affaires en cours. La jeune blonde a toujours adoré l’odeur du cuir ainsi que du bois que dégageait cette pièce. D’ailleurs, Victoria avait refusé qu’on touche quoique ce soit de ce bureau. Elle n’était pas encore prête à se séparer de ce qui lui rappelait tant de souvenirs avec son père. Il avait été son guide inné, la personne qui l’avait toujours soutenu et conseillé. Il avait été un des pères les plus magistrales et aimants qui puissent exister. Sa mort fut vue comme une véritable malédiction de la part de sa jeune fille. Pourquoi est-ce toujours les meilleurs qui partent en premier ? Mais, ne souhaitant pas se laisser ses émotions débordées, Victoria ferma un instant les yeux avant d’aller d’installer sur la table basse, juste pour faire face à Neal, affalé dans un fauteuil. VICTORIA : Je veux pas que tu sois désolé, Neal. Je veux savoir pourquoi. Pourquoi tu es partit ? Pourquoi tu es revenu ? Qu’est-ce qu’il s’est passé, là-bas, pendant sept ans ? elle marqua une pause, la mine songeuse, avant de reprendre, la voix mal assurée, le front plissé et le regard interrogateur. Le soir de l’accident, je… Je devais avoir bu, non ? Est-ce que j’ai dit des choses… Enfin, des choses que tu aurais pu… Mal prendre ? Malgré la rancœur, la blessure, le déchirement, la tristesse, la solitude et la remise en question que Neal avait pu entrainé avec lui en partant sur la jeune Blythe n’égalait pas ce sentiment soucieux qu’elle nourrissait quant à savoir ce qu’il pensait. Surtout d’elle, à vrai dire. Il était celui qui avait une influence totale sur Victoria. Déjà à l’époque. Tous les conseils qu’il donnait étaient considérés comme précieux. Les critiques qu’il aurait pu faire étaient les seules à la blesser réellement. Neal avait toujours un certain impact sur la vie de la jeune fille. Mais cela n’était pas nouveau, n’est-ce pas ? Pour cette dernière, si. Ne dit-on pas, chasser le naturel et il revient au galop ? Et bien, pour la blonde, il semblait que sa nature passait revenait en même temps que Neal. Exactement comme quand elle s’inquiétait de le voir silencieux. Ou quand elle avait besoin d’un avis, d’un conseil, d’un jugement. Il avait toujours été là pour la guider sur le chemin qu’il considérait être comme le bon. Et il n’avait pas forcément besoin de la forcer pour qu’elle veuille se ranger de ce côté ; ils étaient peut-être différents, mais se vouaient une telle confiance que Victoria lui confierait jusqu’à sa propre vie. VICTORIA : Et pour Rhys ? T'as aussi perdu le contrôle avec lui ? sa voix était déjà plus cassante et plus amère face à l'idée qu'ils s'étaient battus - et pas qu'un peu - tous les deux. |
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| (#) Sujet: Re: N° 1666 AR (F.Blythe) - Pardonne-moi si je fais un faux pas... (end) Dim 13 Sep 2009 - 21:41 | |
| Il s’en était voulu et s’en voulait encore. Il ne comprenait pas pourquoi la jeune fille s’obstinait tant à en savoir plus. A l’époque déjà, elle lui posait certaines questions mais il avait la noblesse de les esquiver. Et elle savait qu’un moindre faux pas, une parole en l’air et le jeune homme saurait se borner à son silence légendaire. Neal Rowlands était comme ça : le joyeux de la troupe, le taquin et chieur à souhait - mais qui savait devenir silencieux comme une carpe, borné à en crever quand on touche un sujet tabou. & Dieu sait qu’il avait beaucoup de points sensible. Victoria avait appris à vivre avec et elle ne s’en plaignait pas - du moins, Neal n’en a jamais rien su. Et aujourd’hui, rien n’a changer. Il avait beau avoir mûrit, être devenu un homme, un peu plus chaque jours mature. Il n’en restait pas moins cet ancien garçon enfantin, rêveur & passionné. Alors oui, il s’emporte quand on touche à une personne qu’il soutient - oui il s’isole quand on l’oblige à avoir une conversation qu’il ne veut pas avoir. Mais comment pourrait-il mieux se protéger si il n’agissait pas ainsi ? Victoria était désormais proche de lui, plus précisément en face du jeune Rowlands. Elle avait un regard compatissant, comme si elle comprenait les choses. Ne les comprenait-elle pas finalement ?! Probablement que oui ! Malgré la douleur qu’il aurait pu avoir à raconter ce qui s’était réellement passé durant ses sept ans, il se refusait d’en parler, d’y penser. Tout comme elle, elle évitait avec soin le sujet de son père. & Neal s’en était rendu compte sans difficulté. Il rapprocha sa main vers la sienne, sans la lui toucher - cependant qu’il l’a frôla tout en la regardant. Il comprenait sa peine, il savait ce qu’était de perdre un être cher, sans pour autant avoir eu la conscience de la perte d’un père. Il faut dire que la relation entre les Blythe a toujours été puissante, et le garçon savait que la relation qui la liée avec son père était passionnelle. Il ne pouvait alors pas passer outre le fait qu’elle est encore mal - bien plus que lui à sa place si il avait perdu le siens ! Mais alors que sa main chaude était à quelques millimètres de la sienne et chercher à la provoquer sans pour autant la lui prendre assurément, il la retira aussitôt qu’elle commença à parler. Son regard s’était perdu dans la pièce tandis que la jeune fille commençait de parler. Le regard du jeune homme qui s’était jusque la, éclairci - devint de plus en plus sombre. Il ne supportait pas l’idée qu’elle puisse vouloir le protéger - c’était à lui d’avoir ce rôle : il était plus âgé qu’elle, il était le mec qui a toujours été dur, froid et protecteur. C’était pas le rôle de Victoria ! « Je veux pas que tu sois désolé, Neal. Je veux savoir pourquoi. Pourquoi tu es partit ? Pourquoi tu es revenu ? Qu’est-ce qu’il s’est passé, là-bas, pendant sept ans ? continua-t-elle de sa voix hésitante, le soir de l’accident, je… Je devais avoir bu, non ? Est-ce que j’ai dit des choses… Enfin, des choses que tu aurais pu… Mal prendre Conclut-elle, peinée. » « Tout est de ma faute, COMPRIS ?! Commençait-il par s'emporter en la fixant droit dans les yeux, serrant ses poings, et sa mâchoire, Excuse - moi… Souffla t-il en sa direction, détournant le regard. » ‘‘ Je ne voulais pas m’emporter, je ne voulais pas la blesser comme j’avais réussi à le faire, sept ans auparavant. Désormais, je n’étais plus obligé de la faire réagir par des mots violents et ce n’était pas mon intention. Je me souvenais de chaque instants passés en sa compagnie, comme si je savais qu’elle était la seule à pouvoir me fournir une telle sensation. En fait, j’étais certain et conscient de l’amour que je portais pour elle. Que je porterais le reste de mon existence : comme si je m’étais interdit d’avoir d’autres sentiments pour d’autres - en fait c’était une chose dont j’avais jamais mis de barrière. Alors pourquoi ce sentiment reste intact malgré les années de mon absence ? J’étais certain que je ne voyais qu’elle, que je n’aimais qu’elle. Mais comme je ne pouvais m’en résoudre totalement, je cherchais à me compliquer la vie. A nous compliquer la vie. `Nous` - n’était pas le mot que j’avais l’habitude d’employé. Non, ce `elle` lui était destinée. Le `je` était pour moi. Et les autres je les qualifiais de `eux`. J’entends par la, le monde entier, le reste des gens nous entourant. Une façon étrange de parler de nous deux, que d’employer ce nous, qui me surprend encore. Je n’aime pas m’associer aux autres, je n’aime finalement que ma solitude : je veux être libre ! Je ne veux plus de contraintes, plus de blessures. Je ne veux plus souffrir à cause des autres, à cause d’elle. Alors comme si c’était la seule façon que j’avais de me défendre, je la reniais. Je rejetais ce sentiment étrange que j’avais toujours eu en sa compagnie, je rejetais ce besoin constant d’être toujours à ses côtés, de vouloir la protéger contre le reste du monde, contre les autres qui s’attaquaient à elle - au point que j’aurais pu commettre la pire faute de ma vie juste pour ses beaux yeux - juste pour lui prouver à quel point je tenais à elle. Je mettais une barrière entre nos rapports, je m’obstinais à vouloir faire le contraire que ce que mon cœur me dictait. Alors le fait d’être parti m’a en quelque sorte délivrer de ce poids qu’elle était à mes yeux, ça m’a rendu heureux et je me suis senti revivre. J’étais libre. Et je n’étais plus obligé de la secourir, plus forcé de m’en prendre aux autres, j’étais peut-être moins bagarreur, moins faible. Mais si cette délivrance s’était accomplie, très vite je ressentais ce vide. Un besoin de devoir prendre quelqu’un sous mon aile et de la guider du mieux que je pouvais. Sauf que je n’ai jamais réussi à trouver la personne, je n’ai jamais finalement songé à la remplacer par une autre. J’aimais cette image fragile de Victoria - qu’aucune autre fille n’arrivait à me montrer. A la fois, cette taquinerie et ce sentiment étrange. A la fois, cette obstination et sa fragilité. A la fois ce rire et ses larmes. Je sais que je ne trouverais jamais une deuxième personne comme elle. Car Victoria Blythe est une femme de goût, de risque mais surtout une personne authentique ! Mais même si j’éprouve un sentiment fort pour elle, je ne pourrais pas aussi facilement le vivre pleinement. La peur qu’elle me rejette, qu’elle ne veuille plus être à mes côtés, qu’elle ne m’aime pas de la même façon me faisait reculer à grand pas - hésiter. Habituellement, je ne vivais pas dans la peur, je ne vis que par passion et je vais où le vent m’emporte. Sans me poser de questions, sans douter. Mais sa présence me faisait douter, son attitude me dérangeait. Pourtant, tout me semblait possible à ses côtés. Ma crainte s’évaporait alors que je tentais de dissimuler cette envie par l’indifférence. ’’ « Quoi qu‘il en soit, c‘était moi au volant. C‘était moi le conducteur, le seul à avoir renversé Dakota, à bousiller plusieurs vies. Moi seul qui est détruit une nouvelle fois ta vie ! Serrant davantage ses dents, sa peau était tiré comme pour vouloir arrêter de se faire du mal, sans y parvenir, j‘étais impuissant, je n‘ai rien pu faire. Rien ! C‘est comme si je ne sais pas, j‘avais failli te perdre et que je n‘ai rien pu faire pour te sortir de la. Neal Rowlands t’a été pour la première d’aucune utilité ! Alors oui, je suis désolé. Désolé d‘avoir été impuissant, de n‘avoir rien pu faire dans les moments où t‘ en avait le plus besoin. Désolé d‘avoir fichu une partie de ta vie en l‘air, désolé d‘avoir réagi comme un gamin l‘aurait fais… Se confiait-il, nerveux de cet aveux » Il était évident qu’il n’avait pas réussi à l’oublier. Pourtant, en sept ans, il avait eu suffisamment le temps mais il se considérait comme faible. Il était petit, insignifiant et frêle. Il n’était même pas capable de tenir sa promesse - de l’oublier comme il lui avait demandé de le faire. Pourtant, malgré les larmes qui avaient pu couler sur les joues du jeune garçon de treize ans qu’il avait été - il n’avait jamais pu renoncer à son départ, à lui envoyer une moindre lettre, à lui prouver qu’il était encore vivant. Il avait tenu bon, il avait tenu la promesse qu’il avait faite face à ses parents - et c’était le plus important à cette époque. Malgré qu’il s’en voulait, qu’il se reprochait un tas de choses - il n’en avait jamais parlé à quiconque. Pas même à Victoria, alors cet aveux était bien plus douloureux à avouer qu’autre chose. Il aurait seulement pu s’excuser et repartir. Ou encore fuir cette ville pour ne plus lui faire de mal, ne plus tenter de la perdre sans pouvoir la secourir - mais il n’avait pas puiser suffisamment de force pour arriver à vaincre cette idée. Il était lâche de rester près d’elle, de ne rater aucune occasion pour mettre la vie de la jeune fille en danger. Et le pire était sûrement qu’il n’arrivait pas à faire en sorte de la sauver. Neal Rowlands - le puissant et courageux petit homme n’avait pas pu la sortir de l’emmerde dont elle s’était plongé par sa faute. Il ne savait pas ce qui était le pire : qu’elle a failli perdre la vie à cause de lui - ou si c’est parce qu’il a du remettre la vie de Victoria entre d’autres mains que les siennes ?! Il était suffisamment plus fort quand il était jeune - car jamais il n’avait cédé, jamais il n’avait abandonné. Et à cette idée, il était dégoûté. Il ne cherchait pas à prendre l’unique responsabilité de cet accident - elle lui avait demandé de raconter ce qui s’était passé, il venait de le faire. Et même si il a sauté quelques passages, si il a oublié quelques informations prouvant qu’il n’était pas le responsable de l’histoire, mais que chacun à contribués en quelque sorte à cet incident - il n’en était pas moins le conducteur. Et en tant que ce titre, il avait la majorité des responsabilités. Peut-être même que si il n’avait pas roulé si vite, rien de tout cela ne se serait passé - elle n’aurait pas eu la folle idée de vouloir tourner le volant pour arrêter la voiture. Dakota aurait eu le temps et l’intelligence de se pousser du milieu. La voiture n’aurait pas zigzaguer en tout sens et aucun accident ne serait arriver. « Et pour Rhys ? T'as aussi perdu le contrôle avec lui ? Les paroles de la jeune fille le plongea soudainement dans un souvenir… » Flash back 2009 - église ( avec R. Blythe ) Je ne sais même pas ce que j‘étais venu faire ici. Je ne suis pas croyant, je n‘ai jamais cru en quelque chose, sauf en mes capacités. D’un pas hésitant, j’avais pourtant réussi à mettre mes préjugés de côté et à vouloir chercher le pardon que je n’arrivais pas à trouver. A mon retour à ocean grove, j’avais voulu reprendre contact avec elle. Cette fille, Victoria Blythe. & j’avais réussi à trouver la force d’aller la voir, lui rappeler que j‘existais encore, malgré cette absence. Mais tout s’était mal passé, elle s’est emportée, je me suis renfermé. Comme d’habitude… Et un soir, j’ai commencé à boire. Les verres s’enchaînaient alors que j’avais passé mon adolescence à vouloir freiner mes amis sur l’alcool. Neal Rowlands ne boit pas, ne fume pas. Enfin, je ne buvais pas. Mais ce soir là, tout était différent, j’étais triste et je ne savais pas comment l’oublier. J’avais tout essayé - ou presque, je ne savais par vers qui me tournait, car la seule pouvant me réconforter me rejetait. Bien sur, je ne l’accuse pas, en aucun cas - je mérite sûrement ce que je vis aujourd’hui. Du moins si c’était à refaire, je le referais sans hésitation, alors je suis conscient que je mérite qu’elle m’ignore, qu’elle me rejette, qu’elle m’est effacé de sa vie. Je lui en avais fais la demande ! J’ai cette image d’elle me repoussant en tête, les larmes ne coulent pas, pourtant je pourrais - j‘aimerais peut-être, mais elles ne coulent toujours pas, alors j’ai bu encore & encore. Le lendemain matin je me suis retrouvé dans le même lit qu’une fille avec pour seul tissu : un drap. Cette fille était ma pire ennemie - confidente de Victoria : Lullaby Walkers ! Son nom me donne des frissons, me donne envie de vomir. Voila la raison qui m’avait poussé à entrer dans l’église : me faire pardonner de cette nuit, de mon accoutumance à l’alcool. De tout le mal que j’avais fais par une seule nuit, par aucune excuse. Mais l’effet de voir Lullaby me mettait dans une rage folle - elle était incontrôlable ! J’ai donc marché encore et encore avant d’arriver à l’église - où j’ai trouvé la force de me faire pardonner. Mais en sortant du confessionnal, je suis allé rejoindre le banc pour me permettre de m’isoler avant de quitter l’endroit. Je ne suis toujours pas croyant mais l’église m’avait calmé. J’étais sage, quand une voix se fit entendre. « Dis-moi que tu te moques de moi … Et après quoi, je vais te retrouver dans ma salle de bain, faisant trempette dans ma baignoire ? Qu'est-ce que tu fiches ici, Rowlands ? » C‘était bel et bien la voix d‘un de mes anciens amis - enfin celui avec qui j‘ai toujours fais semblant de jouer. Il était populaire, apprécié et surtout il était le frère de ma confidente, alors comment aurais-je pu avoir la méchanceté de lui avouer qu‘à mes yeux, il n‘était rien ?! Pourtant, je ne l’avais jamais considéré comme l’homme à abattre, malgré ce que je ressentais pour lui : de la jalousie. J’étais frustré de le voir rire avec les autres habitantes du quartier, régler les problèmes entre différents groupes si aisément, qu’il me donnait envie de me buter face à lui. J’avais envie de lui résister, parce que personne d’autres le faisaient, je voulais me rendre différent de tout ses habitants mais j’étais freiné par sa sœur, car je savais qu’elle le vivrait mal. Je savais que quitte à choisir entre son frère ou un ami - même le meilleur, le confident - elle choisirait celui qui avait son sang, chose logique. Alors j’essayé de ne pas montré ma haine, de cacher ma jalousie à son égard, me promettant que le jour où je pourrais lui planter un coup de couteau, je le ferais sans une once de pitié, de remord, de culpabilité. Je m’étais retourné un sourire en coin vers Rhys - je savais que c’était lui ! « Serait-ce une proposition Blythe ? Avais-je rétorqué, prônant mon sourire remplis de sous entendu » « Sans doute la meilleure que tu pourras recevoir dans ta vie, profites-en. Rhys était devenu amer, amen » Et il m’a frappé. Il a osé l’impensable malgré que l’église aurait du me protéger. Oser un geste pareil par un croyant dans un tel lieu était pathétique - au point que j’ai remis sa croyance en doute. Ce n’était pas possible à mes yeux qu’il le fasse devant son Dieu. Et après il se permettait de faire sa morale alors qu’il ne la respecte pas ! Ce geste était déjà déplacé à l’extérieur, mais dans l’église même : c’était interdit. Un péché ! J’avais pourtant vu venir ce geste, dans le fond Blythe ne m’avait guère étonné : il était tellement prévisible ! Alors sans hésiter, et en me jetant sur lui, j’ajouta en sa direction. « & maintenant, j‘espère que tes jambes sont assez longue pour courir vite… » J’étais à présent couché sur le sol. Rhys l’était également. J’avais réussi à prendre l’avantage mais la perdit aussitôt pour la retrouver alors que j’y avais mit toute mes forces. Les poings partaient tant bien que mal, péniblement j’en recevais quelques unes du jeune boxeur. Ma jambe me tirait lourdement, pourtant mes bras habiles agrippaient le jeune homme sans les lâcher. Je le détestais de me résister autant. Je n’en avais malheureusement pas l’habitude. Habituellement, je gagnais les combats sans forcer, sans y mettre ma force. Et la, j’étais déjà à bout de souffle, mais lui résister malgré tout. Il peinait oui, mais il avait réussi là où beaucoup avaient échoués. Après de bonnes minutes, le jeune homme arriva à m’échapper des mains; tandis que mes doigts se resserrèrent entre eux pour émettre un bouclier. Je le fixais de mon regard noir, l’injurier par ma pensée. « Abruti. Tout ça pour ça, sérieusement ? T'aurais mieux fait de rester dans ton trou. Tu penses que ça te ramèneras Victoria que de se ruer sur son frère ? Ma sœur est maligne, dès qu'elle l'apprendra, tes chances – si tu espérais encore en avoir après ton départ de lâche – seront foutues. » J’essayais de ne pas l’écouter, de ne pas entendre cette voix. Pourtant ça me paraissait quasiment impossible. Il était devant moi, de sa droiture exemplaire, de son sang froid inné. De son arrogance et de sa méprisante. J’étais assis sur le sol, la tête entre mes jambes comme pour tenter de me calmer difficilement. Alors que Blythe était assis sur l’un des bancs de la première rangée. Il me fixait malgré que je ne voulais pas le regarder, il n’avait jamais eu d’importance à mes yeux. Et le regarder lui donnait cette impression de supériorité qu’il n’aura jamais envers moi. « Bravo Blythe, tu viens de réaliser ton fantasme… » Avouais-je, avec une rancœur démesurable. J’avais trouvé la force de me relever, boitant; j’avais changé : je réussissais à quitter le lieu sans le frapper de nouveau. Je me surprenais de cette réaction mais elle me semblait la plus adéquat, la plus difficile aussi. Mais si il avait trouvé le courage de s’arrêter, je trouverais le miens de ne pas recommencer cette guerre. Parce que je le sais : cette bataille sera sans fin ! Fin du FB
« Je vois que les nouvelles vont vite ! & je présume qu‘il t‘a déjà raconté sa version, son air était ironique bien que mélanger à une certaine amertume. Alors pourquoi me poser la question ?! » Neal la fixait de son regard sombre - est-ce que ce qu’il venait de dire avait surpris Victoria ? Croyait-elle sérieusement qu’il pourrait plaider son innocence alors que son frère était déjà passé par la ?! Il avait parlé d‘un ton froid & dur. Victoria savait qu‘entre eux, ça n‘était pas rose - elle connaissait suffisamment Neal pour connaître sa posture face à Rhys. Elle les savait proche, peut-être ami et du jour au lendemain, Neal avait tiré un trait sur cette histoire - comme il l‘avait fais avec elle. Alors pourquoi devait-elle toujours chercher des explications ?! Et si cette fois-ci, il n‘y en avait pas ?! Et si Neal n‘a jamais pu se voir Rhys car sa tête ne lui revenait simplement pas ? Et si c’était aussi simple que cette hypothèse ? Parce qu‘il était tout simplement jaloux de lui, de sa réputation ! Alors qu‘il gardait les poings serrés, il osa relever son regard dans le siens, et la fixait sans jamais vouloir se détourner d‘elle. Si ses yeux trahissaient de la haine et du mépris, son corps restait passablement tendu, ses doigts s‘étaient serrés comme pour émettre une barrière. Il n‘avait jamais voulu faire de mal à Rhys, il voulait seulement qu‘on évite de lui parler de cet homme - il voulait faire parti du passé du jeune Blythe, comme il voulait que ce dernier fasse parti du siens ! Ce n‘était pas plus compliqué que ça…
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| (#) Sujet: Re: N° 1666 AR (F.Blythe) - Pardonne-moi si je fais un faux pas... (end) Mar 15 Sep 2009 - 23:07 | |
| Victoria, qui avait gardé ses mains jointes et son regard dessus, put aisément observer le manège rapide mais présent de Neal. Si ça n’avait tenu qu’à elle, ses doigts auraient rapidement attrapé les siens pour finir emmêler les uns aux autres. Rien qu’à l’idée de penser à cet attouchement physique faisait à la fois bondir son cœur et serrer le ventre. Mais elle restait là, à attendre que le temps passe, certainement en espérant profondément qu’il ose. Malheureusement, il rompit tout contact quand elle se décida à parler et ce fut presque sur un regard déçu que ses paupières se refermaient. Etaient-ils donc devenus assez éloignés pour ne tenter aucune approche tactile ? Eux qui passaient leur temps dans les bras de l’un et de l’autre à l’époque, n’osaient à peine se regarder et se toucher, à présent. Et cette absence masculine, en dehors de ses frères, s’était rapidement propagée avec le temps. NEAL : Tout est de ma faute, COMPRIS ?! Excuse-moi… Victoria avait relevé la tête, presque mal de le mettre dans un état pareil. Il s’emportait et c’était certainement ce que les deux voulaient éviter. Son mot d’excuse confirma qu’ils avaient certainement pris en leçon, autant l’un que l’autre, de leurs retrouvailles. Ils ne voulaient pas reproduire deux fois la même erreur. En tout cas, Victoria le percevait comme cela. Ils n’osaient guère se confronter par peur de faire un geste ou de dire un mot qui énerverait rapidement l’autre. Apparemment, ils avaient l’air aussi impulsifs l’un que l’autre. Mais ils étaient aussi désolés tous les deux. A vrai dire, pour la jeune fille, s’en était assez rassurant. De voir que Neal se refermait soudainement après avoir hausser le ton. Bien sûr qu’elle fut surprise de ce ton de parole. Elle n’arrivait pas à s’habituer à ses traits qui se crispaient et à ce regard dur et sombre qui lui adressait. Et ce geste peiné en baissant la tête qu’il eut agrandissait un peu plus l’envie de le serrer contre elle. Mais Victoria résista et ne fit aucun geste, restant dans un silence profond, comme si elle savait qu’il allait reprendre la parole. NEAL : Quoi qu‘il en soit, c‘était moi au volant. C‘était moi le conducteur, le seul à avoir renversé Dakota, à bousiller plusieurs vies. Moi seul qui aie détruit une nouvelle fois ta vie ! J‘étais impuissant, je n‘ai rien pu faire. Rien ! C‘est comme si je ne sais pas que j‘avais failli te perdre et que je n‘ai rien pu faire pour te sortir de la. Neal Rowlands t’a été, pour la première fois, d’aucune utilité ! Alors oui, je suis désolé. Désolé d‘avoir été impuissant, de n‘avoir rien pu faire dans les moments où t‘ en avait le plus besoin. Désolé d‘avoir fichue une partie de ta vie en l‘air, désolé d‘avoir réagi comme un gamin l‘aurait fait… VICTORIA : Bon sang, Neal, j’ai plus onze ans ! Arrêtes un peu d’avoir cette fichue tendance de vouloir toujours me sauver de tout ! Tu n’es pas invincible ! Et je m'en suis sortie avec juste un fichu plâtre, ce n'est pas la mort, tout de même ! Ma voix était exaspérée et mes yeux, levés vers le ciel. J'étais agacée. Contrairement à Rhys, je n’avais jamais réellement cru aux dires de ma mère à propos de Dieu, Jésus et toutes ces histoires. Je ne savais pas comment mon frère faisait pour croire, espérer et vouer presque un culte à une personne qui n’existe pas. Ou presque pas. Après tout, Dieu n’existe qu’à travers les livres. Personne a eut l’occasion de déclarer : Aujourd’hui, j’ai vu Dieu. Je suis plus du genre à voir pour y croire. Aussi pour cela que je traque sans cesse pour avoir des preuves. Des preuves de la culpabilité des gens, de leur mensonge, de leur hypocrisie, de ce monde virtuel et d’apparence dans lequel on vit. Je n’aime pas me sentir défaitiste et de n’avoir, en ma possession, aucune raison valable et pertinente à offrir contre mes adversaires. J’ai subi bien trop il y a quelques années pour me laisser marcher sur les pieds, qu’on me manque de respect. Alors je traque. Sans cesse et sans relâche pour obtenir ce que je veux derrière leur dos et marchander ce que je souhaite en les mettant devant le fait accompli. Aussi, je n’avais jamais vu de photo réelle de Dieu. Je n’avais encore moins vu Dieu en vrai, ne serait-ce que pendant mon coma. Après un coma, certaines personnes se retrouvent une foi perdue depuis longtemps. Une foi qu’ils n’avaient pas auparavant. Perdues dans la société artificielle, ces personnes se sentent renaitre, comme un embryon qui sort du ventre de sa mère. Je ne peux que les comprendre ; je me sens bien mieux après mon coma qu’avant. Je ne sais pas ce qui a opéré ce changement mais mon être me semblait être débarrassé d’un poids immense. Mais j’ignore ce que s’est. Quoiqu’il en soit, certaines personnes se retrouvent à vouloir prêcher la bonne parole, à lire la Bible, à adresser un petit mot de remerciement avant chaque repas, à aller à l’église tous les dimanches et à vouloir se débarrasser de tous ce qui est considéré comme mauvais par le Seigneur là-haut. Ils se refont une vie, une santé morale et une nouvelle personne apparait à la surface du jour. Une personne dite de profondément bonne, généreuse, loyale et souriante. Je refuse de participer à ce lavage de cerveau. Je ne veux pas m’excuser, je ne veux pas me repentir sur la faute de mes actes. Je sais que j’ai commis des erreurs ; mais ne dit-on pas que l’être humain possède des failles ? Bien sûr, j’ai fait des choses dont je pourrai ne pas être fière. Auxquelles je pourrais ressentir de la culpabilité, de la peine ou du mal-être. Seulement, j’ai tendance à assumer tout ce que je fais et ce que je dis. D’ailleurs, c’est là un changement au fil des années. Après plusieurs évènements passés, à commencer par le départ de Neal, j’ai enfin commencé à assumer entièrement tout ce que je faisais. Et ce ne fut que lors de cette prise de conscience que les gens ont fini par avoir un semblant de respect envers ma personne – semblant car je suis la mieux placée pour savoir que des mauvaises langues se délient derrière mon dos. Je ne suis pas assez naïve ni même arrogante pour croire que tout le monde m’aime, m’adore et me lance des fleurs. J’ai causé bien trop de tords dans le quartier pour penser cela. D’ailleurs, je suis sûre que les gens aiment bien me détester. Je ne les blâme pas. Ceux qu’ils ne m’aiment pas ont leur raison. Diverses et variées, mais je ne m’en soucie pas. La plupart du temps, je ne les aime pas non plus. Je ne suis pas là pour me faire amis, de toute façon. Je n’ai jamais été une personne profondément impliquée dans une relation sociale. A quelques exceptions près, évidemment. Je ne pouvais pas nier que je m’étais totalement dévouée à Neal. Il avait été le seul à me faire rêver, à l’époque. Il m’avait promis tout ce qui est rassurant à entendre quand on n’a même pas onze ans. Il était certainement le plus mature des deux. Il avait toujours été présent pour me stopper dans mes élans de folie enfantines, pour me raisonner ou, au pire des cas où je ne voulais pas l’écouter, pour me suivre dans mes péripéties. Une seule et unique question me préoccupait à l’époque : pourquoi mes deux plus grands amis ne pouvaient tout simplement pas se voir ? Dès que Neal croisait le chemin de Lullaby, ils ne pouvaient s’empêcher d’être amers et distants ainsi que méfiants l’un envers l’autre. Je n’avais jamais réussi à savoir d’où venait la cause du problème. A vrai dire, je n’avais pas non plus chercher à trop savoir le pourquoi du comment. Il n’était pas rare que l’un me parle de l’autre de façon cachée, avec dédain et mépris. Mais j’avais vite appris à ne pas trainer sur le sujet. Ce que je faisais avec l’un ne concernait pas l’autre et vice-versa. Je refusais sans relâche de m’étendre et ils n’en savaient que le B.A BA. Le strict minimum. Lully n’avait jamais connu mon adoration réelle et intense envers Neal. Et Neal n’avait jamais eut vent à l’attachement profond que je vouais à ma meilleure amie. Et même s’ils étaient au courant, rien n’aurait changé pour moi. Je n’avais pas non plus à me priver pour eux. Et maintenant ? Est-ce que les deux s’étaient croisés, sept ans après ? Voilà un moment que je n’avais pas vu Lully – et la dernière fois, c’était chez elle, lors d’une soirée avec son frère jumeau et le meilleur ami de ce dernier. Autrement dit, absolument pas dans des conditions appropriées pour ce genre de discussion. Je n’aurai pas changé pour eux et pourtant, durant sept ans, j’ai changé. En partie à cause de lui. J’étais devenue plus maligne que les autres, plus tenace, bien plus fière, aussi. J’avais appris à me défendre et à attaquer. De là résidait un de mes plus grands changements. Loin est derrière moi, cette petite fille qui se cachait derrière le dos de ses frères ou de son meilleur ami. On a tous grandi et il avait été grand temps pour moi de montrer que je n’avais pas besoin d’être défendu. Autant cette idée a été plutôt bien incrustée dans l’esprit de mes camarades mais ce fut mes frères, surtout Rhys, qui mirent du temps avant de comprendre que je n’avais plus dix ans. Et aujourd’hui encore, Neal était la preuve vivante que mon cher frère n’avait pas la main molle sur mes relations, passées, présentes ou futures. Je me battrai pour ne pas redevenir cette enfant bien trop frêle et bien trop fragile que j’étais – même si son innocence et sa pureté me manquent. Je n’avais pas croisé Dieu, encore. Je n’y croyais pas réellement. Je refusais de croire que le profond sommeil dans lequel j’ai été engrené pendant une semaine a pu être une connexion avec Dieu. Je le sentirai, sinon. Et pourtant. Mes yeux toujours levés vers le ciel, je semblais implorer toute l’aide du Seigneur là-haut, ne serait-ce que pour m’aider à y voir plus clair. J’étais perdue et je m’en remettais à un esprit non-identifié auquel je ne croyais pas vraiment. N’est-ce pas stupide ? NEAL : Je vois que les nouvelles vont vite ! & je présume qu‘il t‘a déjà raconté sa version. Alors pourquoi me poser la question ?! VICTORIA : Ça n’est pas venu frôler ton esprit que ça pourrait me faire du mal de savoir que vous vous êtes battus ? Vous avez tous les deux réagit comme des abrutis finis ! Pourquoi tu t’entêtes à être aussi borné et agressif envers moi, alors que j’essaye simplement de savoir ce qui ne tourne pas rond ?! T’es donc aussi insensible que les gens le disent ? Même envers moi ? Pendant ses paroles, Victoria s’était levée pour se diriger vers la cheminée, qui était à sa droite. La cheminée en brique faisait majestueusement face aux deux fauteuils et au canapé, la télévision se trouvait quelque peu sur le côté. Oui, ce qu’elle venait dire était de la provocation. Exactement comme les ondes de choc pour faire redémarrer un cœur. La jeune fille voulait le faire réagir, le secouer un peu. Elle avait été aussi un peu vexée de la façon dont il lui avait parlé alors que, quelques secondes plus tôt, il s’excusait de tous les maux du monde qu’il avait pu lui causer. La voix de la jeune Blythe avait alors haussé et son visage était devenu colérique. Elle flanchait. Elle flanchait royalement. Aussi pour cela qu’elle s’était éloignée. Victoria avait bien sentit que cette proximité envers Neal n’était pas pour la mettre à l’aise. Malgré ce fichu plâtre, elle se posta contre la cheminée, son épaule posée contre la brique où étaient posés des cadres de photos. La jeune fille avait le regard perdu, perdu dans ses pensées. Ou plutôt, dans ses souvenirs. Enfin, elle prit la parole de façon absente, comme si elle s’adressait à elle-même. Presque de façon automate. VICTORIA : Tu ne peux pas imaginer à quel point c’était dur, Neal. Bien plus dur que tu peux l’imaginer. Pas de nouvelles, pas de mots, même pas un signe vivant qui m’aurait permis d’être un peu alléger. Tu n’as rien fait. Strictement rien. Le néant pendant sept longues années. Moi qui pensais avoir un quelconque intérêt à tes yeux, elle eut un léger rire froid. je fus bien naïve. FLASH BACK (septembre 2000) ▬ Alors, Blythe, parait que ton Rowlands s’est tiré ? Paul Wealthy, désagréable personne à la tête d’un trio infernal. Quiconque sait que, si vous arrivez dans leur ligne de mire, vous êtes affiché et désigné comme le bouc émissaire de toute l’année. Les trois garçons étaient contre le mur, mur devant lequel l’interpellée continua sa route, faisant l’oreille sourde face à cette nouvelle provocation. Le regard vert plongé droit devant elle, sa tête semblait se faire violence pour rester droite. Comme si elle pensait les oublier en allant directement là où elle devait aller, sans prendre garde aux railleries qu’ils pouvaient y avoir sur son trajet. Seulement, la bande des trois garçons qui se trouvait être dans la même classe que Neal l’an dernier – et possédait donc un an de plus que la jeune blonde – n’appréciait guère que Victoria fasse comme s’ils n’existaient pas. Alors, ils se mirent à l’accoster comme ils savaient si bien le faire. ▬ Il a sûrement enfin remarqué que ta gueule en valait pas la peine et qu’il a préféré fuir. se moqua ouvertement Stefan Wealon, en l’attrapant par le sac. ▬ Little Vicky se retrouve maintenant toute seule, sans personne pour l’aider. gémissait faussement le troisième gaillard de la bande, Eric Grahams, provoquant ainsi l'hilarité dans sa bande. ▬ Fichez-moi la paix. Victoria n’avait pas tenu. Encerclée par les trois garçons, elle avait baissé la tête, serrant un peu plus fort contre elle les livres qu’elle tenait dans ses bras. La fillette de onze ans n’avait pas passé une seule journée depuis la rentrée sans entendre des paroles qu’elle aimerait ne pas comprendre. Elle donnerait tout pour entrer six pieds sous terre, pour qu’on l’oublie, pour qu’on la laisse en paix. Elle ruminait suffisamment toute seule, en ayant jusqu’à avoir du mal à se lever, pour supporter les jérémiades exagérées et moqueuses de ses camarades. ▬ Sinon quoi ? T’es toute seule, là. ▬ On va pouvoir un peu s’amuser, qu’est-ce que t’en dis ? Victoria recula la tête du mieux qu’elle pouvait alors que la main de ce grand crétin de Wealthy approcha sa main de son visage. Non pas pour la gifler ou la frapper mais pour caresser sa joue, de façon mesquine et qui fit grimacer sévèrement la jeune fille. Elle avait peur, c’était le moins qu’on puisse dire. Ses membres tremblaient et elle se faisait presque violence pour tenir ses jambes droites. La peur la tétanisait et aucune partie de son corps ne voulait répondre à l’appel, alors que le couloir devenait terriblement désert – évidemment, personne n’eut la brillante idée de venir l’aider ou, au moins, appeler un adulte. ▬ Lâchez-moi. ▬ Elle pleure, la petite Vicky ? Cette dernière baissa un peu plus la tête, les yeux laissant couler quelques larmes sur ses joues. Comment allait-elle pouvoir supporter cela tous les jours ? Pourquoi Neal l’avait-il si salement abandonné ? Elle ne l’avait jamais maudit et pourtant, cette semaine là – celle de la rentrée – son ancien ami, habitant maintenant au fin fond du Michigan, devait avoir les oreilles qui sifflent tellement qu’elle n’est pas cessée de le maudire. La force de ses paroles psychiques était tellement forte qu’on pourrait penser qu’elle voulait et croyait que Neal les recevait. La jeune Blythe serra les dents, comme si le sol va s’ouvrir en deux et l’engloutir à tout jamais. Une main baladeuse se promenait toujours sur son visage avant d’atterrir dans ses cheveux blonds. Comment pouvait-on être si malsain, si pervers, à douze ans ? Victoria recula d’un pas, tentant de protéger son visage en baissait toujours un peu plus la tête, au risque d’attraper un léger mal à la nuque. Mais elle s’en fichait ; elle voulait seulement être tranquille. Serait-ce trop demander ? ▬ Vous avez rien d’autre à faire, morpions ? Cette voix fut accueillie comme si elle venait tout droit du ciel divin pour Victoria. Les trois compères s’éloignèrent d’un pas avant de voir la personne qui les avait interrompue. Beth Wealer, une amie de la jeune fille qui s’inquiétait certainement de ne pas la voir avec elle en cours, venait d’arriver et regarder de manière mauvaise du trio ; apparemment, elle ne semblait pas avoir peur. Agacés d’avoir été stoppé dans leur élan, les garçons lancèrent un silencieux « On se reverra » à Victoria avant de quitter les lieux. La jeune Blythe ferma les yeux, une expression douloureuse flanquée sur ses traits. Elle avait mal, elle se sentait trahit et abandonné mais par-dessus tout, elle n’avait jamais été humilié de cette façon. Dieu qu’elle maudissait Neal Rowlands. VICTORIA : C’est sûr que partir est l’option la plus facile. Nouvelle ville, nouvelles têtes, aucun compte à rendre à personne, une vie entière à refaire… elle baissa la tête avant de la tourner légèrement pour apercevoir le jeune homme brièvement. J’étais à deux doigts de faire une dépression, Neal. Sa dernière phrase avait été prononcée dans un souffle, un simple murmure. Cela pourrait être vu comme exagérer mais ça ne l’était pas. La jeune Blythe avait perdu l’envie même de se lever, de sortir, de manger. Même dormir devenait un véritable cauchemar éveillé. Bien sûr, le départ de Neal n’était pas le seul et l’unique cause. Mais tout à débuter par ce départ. Très vite la jeune fille s’est retrouvée passablement fragilisée par ce vide. Elle n’avait jamais été aussi en bas de sa forme, aussi bas dans son état moral. A présent, en 2009, dans la même pièce que Neal, des légères larmes roulèrent de nouveau sur ses joues en souvenirs de ces passages à vide qui l’avaient passablement marqué. Sur le mur situé à côté de la cheminée était disposé un grand miroir. Victoria y croisa son propre reflet et grimaça ; l’image renvoyée ne lui plaisait guère, apparemment. Sa main passa rapidement sur ses joues pour effacer toute trace de larme avant de se tamponner sans grand succès les yeux, dans un but de se calmer quelque peu. Et pourtant, la seule chose qu’elle voulait, c’était à la fois de pleurer comme jamais et envoyer chaque objet à travers la pièce. Mais Victoria ne voulait pas que Neal est cette image d’elle en tête. Elle ne souhaitait pas le brusquer, le contrarier, l’énerver ou quoique ce soit. Et au-delà du fait qu’il l’ait blessé comme jamais, la jeune Blythe ne souhaitait pas plus le blesser en retour. Étrangement. Son regard vert, via la glace, se posa sur le reflet de Neal avant de lâcher un léger rire froid de nouveau tout en joignant ses mains, ses yeux baissés alors nouvellement sur elles. VICTORIA : Je suis juste… pathétique. Ruminer contre le passé ne sert strictement à rien, n’est-ce pas ? Ce qui est fait est fait. elle passa de nouveau la main sur ses paupières tout en secouant la tête d'un air désespéré, les paroles s'adressant plus à elle-même qu'à Neal, faisant dos à ce dernier. |
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| (#) Sujet: Re: N° 1666 AR (F.Blythe) - Pardonne-moi si je fais un faux pas... (end) Dim 20 Sep 2009 - 10:42 | |
| Neal regrettait déjà de lui en avoir trop confié. Il n’avait pas pour habitude de parler de lui, de son passé, de ses éventuels sentiments. Et pourtant, il n’avait pas eu d’autres alternatives. Il n’avait pas réussi à contenir sa rage, son angoisse, ses craintes. Et comme le bien être de brûler des pages de ses cauchemars, il venait de lui montrer son mal être. Ce côté à la fois si sur de lui et méprisable que faible et craintif. Il n’avait jamais eu peur de mourir, ni d’être confronté à une bagarre qui se voulait perdu d’avance. Il s’était toujours battu le plus dignement possible sans crainte de son adversaire. Bien sur il a mené des combats plus ou moins dur, plus ou moins effrayant pour sa sécurité, plus ou moins long dans la durée - mais il s’en était jusque la, toujours sorti brillamment. Il connaissait trop souvent ce que les autres pouvaient penser, dire, sous entendre - alors son départ ne l’a certainement pas laissé sans ses insultes, ses mensonges. Déjà à l’époque, on enviait son duo avec Victoria - beaucoup de garçons - se disant son ami, s’étaient ouvertement et sans gêne, affichaient avec la jeune demoiselle après son départ. Tout comme les filles courraient derrière lui, en l’espoir qu’il ouvre les yeux et qu’il rompe tout contact avec Victoria Blythe. Comme si cela était possible. En effet; il avait pleinement conscience de ce qu’on pouvait penser de son ‘couple’ avec elle, de cette amitié sans faille. Elle avait été si souvent le fruit de toute tentation et il avait joué si brillamment son protecteur qu’aucun d’eux n’étaient arriver au but promis. Alors oui, son départ a forcément créer boule de neige et chacune des personnes - fille comme garçon - en a convenablement profité. Trop à son goût ! Ce qui raidit le jeune homme instantanément. Ses doigts se resserrèrent aussitôt et son regard venait de se durcir; alors qu’elle n’avait pas encore commencé son discours. Pourtant son regard trahissait ses sentiments : elle semblait revivre sept ans auparavant. Malgré qu’il se voulait rassurant et qu’il avait osé rompre tout éloignement; elle n’avait rien fais pour garder sa main dans la sienne. Il avait pourtant hésité à retirer la sienne, comme si il semblait attendre un geste de sa part, le refus de le lâcher. Mais rien. Un geste qu’elle n’avait voulu faire, devant le regard attendrissant du jeune homme, qui pourtant tenter de cacher sa haine envers ceux ayant fais du mal à la jeune demoiselle. « Bon sang, Neal, j’ai plus onze ans ! Arrêtes un peu d’avoir cette fichue tendance de vouloir toujours me sauver de tout ! Tu n’es pas invincible ! Et je m'en suis sortie avec juste un fichu plâtre, ce n'est pas la mort, tout de même ! Sa voix était exaspérer et elle semblait lever les yeux au ciel avant de rétorquée, tendue par les paroles de son ancien ami, ça n’est pas venu frôler ton esprit que ça pourrait me faire du mal de savoir que vous vous êtes battus ? Vous avez tous les deux réagit comme des abrutis finis ! Pourquoi tu t’entêtes à être aussi borné et agressif envers moi, alors que j’essaye simplement de savoir ce qui ne tourne pas rond ?! T’es donc aussi insensible que les gens le disent ? Même envers moi ? Articula t’elle à la dernière phrase. » « Aujourd’hui c’était un plâtre, on est d‘accord. Et la prochaine fois ce sera quoi ?! Renchérit-il, hargneux et sur la défensive, ah parlons de ton frère ! Tu veux vraiment qu‘on parle de lui ?! Le ton qu’il venait d’employé était désinvolte » ‘‘ Je la mettais en garde. Je ne serais jamais ami avec lui, c’était une idée inconcevable à mes yeux - l’impossible. Alors oui, si elle voulait parler de lui, de moi - de nous deux, alors elle devait s’attendre au pire. Elle devait se mettre en tête que je n’étais plus le même - plus ce garçon fermant sa gueule sous prétexte que Rhys est son frère. Je ne veux plus me taire pour me rabaisser à lui - je veux montrer mon vrai visage à ce type que je n’ai jamais porté dans mon cœur. J’étais soudainement très tendu, voir irrité par la situation. J’étais venu dans cette maison, en signe de paix - comme pour vouloir trouver un compromis. Chose visiblement difficile ! Je ne voulais pas hausser le ton, ni paraître froid avec elle; mais rien que la vision de voir Victoria plaidait la cause de son frère m’insupportait. Pourtant, ce n’était pas quelque chose que je pouvais lui reprocher - contrairement à moi, il a toujours soutenu sa jeune sœur. Il a été probablement l’épaule sur qui, après mon départ, elle s’était reposée. Et seulement à cette image, je ne pourrais lui en être que reconnaissant. Soit, c’est normal qu’il l’a soutenu, c’est son frère après tout et je connais l’importance du sang Blythe qui coule dans les veines de chacun des enfants. Quelque chose d’honorable et que ma famille ne possèdera malheureusement pour eux, jamais ! Ceci étant, désormais je suis revenu et si Rhys pourrait s’écarter de mon chemin : ce serait fortement conseillé ! Et puis si je me comporte comme ça, c’est surtout parce qu’il ne mérite pas mon attention. Après tout, qui a déclenché la bagarre dans l‘église ? Rhys Blythe ! Alors je n’ai aucun mal, aucune pitié à me comporter comme le pire des connards à son égard. Et même si dans l’histoire, il n’a pas cette place, il n’en ai pas loin ! Mais au delà de cette image relativement négative que j’ai toujours eu de lui, j’ai jamais voulu me laisser commander sous prétexte qu’il savait influencer ou qu’il était le plus âgé. Après tout, ma famille a toujours été l’une des plus reconnues de ce quartier et me laisser marcher dessus par un merdeux de son espèce n’a jamais - et ne sera jamais - ma tasse de thé. Je préfère encore me faire démolir la tête, si encore la personne y arrive, plutôt que me rabaisser à ce genre d’idioties - peut-être par fierté ! Qu’importe, j’étais devenu de marbre, mes membres s’étaient contractés alors que je dévisageais Victoria. Si bien qu’elle s’était finalement levée et qu’elle me tournait à présent le dos. Mais pour ne pas changer, mon regard l’avait suivi - péniblement je dois l’avouer. Un soupire sorti de ma bouche alors que je savais que j’étais allé, une nouvelle fois, trop loin. Moi qui savais si bien la comprendre à l’époque, je l’avais toujours épaulée, défendue et pour cause : j’avais finis par renoncer à ma famille pour la revoir ! Mais jamais, elle ne devrait le savoir - lui imposait cette vérité n’était pas dans mon optique et les problèmes avec ma famille ne regardait que moi. Alors oui, je saurais me relever de ce trou noir, seul - sans aide. Pourtant plus je la regarde, et plus je me sens fautif. Je ne cesse de la voir comme à cette époque je la voyais : cette fille fragile et douce. Et malgré les blessures, elle est rester comme une poupée. Aussi frêle & délicate que du verre, aussi vulnérable qu’une enfant. Je n’étais peut-être pas très à mon aise, je savais qu’elle était seule dans la maison, qu’on ne s’était pas revu depuis l’accident : du moins c’était ce qu’elle imaginait - je crois. Et d’une minute à l’autre, l’un de ses frères pourrait rentrer chez lui et me voir - confortablement assis dans cette maison que j‘avais si bien connu, à l‘époque. Et selon certaines paroles, je me connaissais particulièrement arrogant et têtu pour vouloir me faire leurs peaux. Aussi rancunier qu‘hargneux. & peut-être arriver à mes fins - devant le regard incrédule de la sœur cadette, celle pour qui je devais paraître fort à tout moment. Plus les secondes passaient, plus cette image me hantait, comme si je savais qu’un faux pas serait impardonnable. Et pourtant mon geste de fuite de deux mille deux avait déjà été jugé impardonnable. Avais-je donc la possibilité de me racheter ? L’avais-je déjà fais inconsciemment ? Si je ne suis pas ce garçon qui veut tout savoir, tout connaître - soif de curiosité, je peux dire que malgré ça, j’aime posséder le maximum de carte en main. Et si je dois obtenir ses cartes en faisant le mal, en réduisant en miette mes adversaires, en bravant le danger comme une lionne dévorerait sa proie - alors je n’hésiterais pas une seule seconde ! Je n’ai pas pour habitude de m’imposer des limites, je ne suis pas cette chose fiable dont on peut avoir confiance en elle. Mais j’ai des principes et je les tiens ! Malgré les obstacles qu’on me laisse sur mon chemin, malgré la colère qu’on essaye de me faire sortir, malgré le danger rôdant si souvent à mes côtés. J’arriverais à mon but, à mes fins coûte que coûte ! ’’ « Tu ne peux pas imaginer à quel point c’était dur, Neal. Bien plus dur que tu peux l’imaginer. Pas de nouvelles, pas de mots, même pas un signe vivant qui m’aurait permis d’être un peu alléger. Tu n’as rien fait. Strictement rien. Le néant pendant sept longues années. Moi qui pensais avoir un quelconque intérêt à tes yeux. & dans un rire froid, elle ajouta, je fus bien naïve. » Elle était bien loin de la vérité. Et Neal dissimulait parfaitement son sourire au coin des lèvres. Bien sur qu’il était en connaissance de cause : il savait parfaitement le mal qu’il lui avait fais, même si c’était inconscient. Il n’avait jamais voulu la blesser ni l’attristée pourtant la réaction de la jeune fille l’y avait forcé : elle n’avais pas voulu accepter qu’il parte. Et si ça tenait qu’à ses parents, il serait même parti sans le lui dire, comme il l’a fait avec tous les autres - alors quelque part, elle avait été chanceuse dans son malheur ! Mais au lieu de le comprendre, au lieu de lui rendre la tâche facile, elle s’y était opposée; comme si elle pouvait y changer quelque chose. Victoria était une fille qui croyait en beaucoup de chose, qui espérait bien trop aussi. Alors Neal n’avait pas eu le choix que de se comporter ainsi, que de lui avouer qu’il lui rendait sa liberté et qu’en retour, il espérait autant de sa part. C’était ce que ses deux dernières phrase voulaient dire. Une liberté recherché mais jamais trouvé ! « C’est sûr que partir est l’option la plus facile. Nouvelle ville, nouvelles têtes, aucun compte à rendre à personne, une vie entière à refaire… J’étais à deux doigts de faire une dépression, Neal. Elle était dos à lui, mais malgré tout, il savait ce qu'elle ressentait, je suis juste… pathétique. Ruminer contre le passé ne sert strictement à rien, n’est-ce pas ? Ce qui est fait est fait. » Il s’était levé, fou de rage et était arrivé à quelques centimètres d’elle. Dans la précipitation, elle s’était retournée d’un geste vif, craintive elle fixait chaque gestes de Neal. Pourtant aussitôt à ses côtés, la tension encore palpable quelques secondes auparavant étaient redescendue à zéro. C’était comme si elle réussissait à le calmer malgré la haine qui enveloppait ses pensées. Il se voyait déjà revivre ce qu’elle avait vécue et si il aurait réussi à lui retirer chaque noms, il aurait pu aisément s’en prendre à chacune de ses personnes séparément. Si bien que cette pensée ne s’arrêta pas, il s’efforça pourtant à soupirer comme pour faire redescendre la pression, même si cette pensée demeurait encore vive dans son esprit. Ses yeux devenaient ceux d’un animal en recherche d’une proie, son teint rosé laissait ses formes quotidiennes apparaître sur un visage fin et à la fois tendu. Ses traits tirés, il lui souriait péniblement, mais arrivait tout de même à la sécurisé. La jeune femme semblait apeurée, ses larmes ne cessaient de couler sur sa joue sans pour autant qu’elle ne puisse y faire quelque chose. Neal savait que tout était malgré elle, qu’elle n’était pas du genre à verser ses larmes facilement. Il savait également que ce n’était pas des larmes qui couleraient facilement, elle n’avait jamais été une pleurnicheuse. Sans plus attendre, elle se sentit tirée par lui et vînt se calfeutrer entre le torse raide du jeune Rowlands. Passant une main dans le dos de sa jeune amie, il s’était jusque là, complètement tue. Il était comme un bouclier, et se devait de la protéger de toutes attaques extérieurs. Il était impossible qu’elle ne se sente pas en sécurité dans ses bras ferme qui l’empêcher de sombrer. Pourtant, si ses bras la sécurisé, elle ne pu s’empêcher de fondre en larme - comme si Neal avait tout prévu. Il partait du principe, qu’elle devait montrer ses émotions, faire le contraire de lui, sinon sa haine ne pourra que s’aggraver. Et elle n’était pas une fille pour aimer vouloir faire la guerre - la bataille était la sienne, pas celle de Victoria. Il n’ajouta rien, cependant elle devait ressentir tout ce que le jeune homme aurait voulu faire passer. Mais cet acte le fit une nouvelle fois plongé dans un souvenir lointain. Flash back 2002 Comme à notre habitude, nous avions prévu - Victoria et moi-même - de nous retrouver sur le pont à la sortie de la ville, vers dix sept heures. Ce n’était pas dans mes habitudes d’être en retard, en général et surtout quand je sais que je vais retrouver la jeune Vicky, je m’oblige à y être bien en avance. Mais j’ai eu un léger contre temps, un empêchement de dernière minute qui ne me permit pas d’arriver à temps. Pourtant si moi-même je n’avais réussi à être à l’heure, je ne pouvais pas en dire autant d’un autre garçon. Kyle Evans - douze ans bientôt treize se trouvait également sur le pont, accompagnée de ma charmante confidente. Je n’aimais guère ce type, je ne lui prêtais rarement attention, ce qui l’énervait si souvent. Il s’était montré à plusieurs reprises odieux envers la jeune fille, ce qui lui avait valu la place dans mon carnet rouge. Oh bien sur je ne tiens pas spécialement une feuille regroupant tous mes contacts noirs, je n’aurai probablement pas assez de place. Et pourtant, elle se tenait droite, près de la rive, se tenant fermement à la barrière qui l’empêchait de tomber dans l’eau. « Alors Blythe, on est dehors sans son ‘chéri’ ? Evans se moquait une nouvelle fois d‘elle en s‘approchant dangereusement. » « Lâche-moi ! Résista-t-elle tant bien que mal en se débattant. » « Tu es aussi aveuglée que les rumeurs le disent pauvre fille… Siffla t’il en la tenant plus fermement que jamais. » Il lui avait pris son visage entre ses pommes, lui caressant divinement bien sa joue, en y mettant toute la douceur attendue par une gamine de son âge. Elle le détestait, le haïssait. Ses poings s’étaient refermés alors qu’elle baissa la tête que très légèrement. Kyle venait de lâcher le visage de Victoria avec violence - sous le choc, elle faillit même tomber de la rambarde. S’agrippant à cette dernière tant bien que mal, les larmes lui montaient inconsciemment aux yeux. Il le payera cher pensa-t-elle - la jeune fille savait que Neal allait venir d’une minute à l’autre et le connaissant, il allait lui faire la peau. Une partie d’elle l’espérait, même si l’autre aurait préféré qu’il soit plus fort que ça. « Evans, laisse la en dehors de tout ça ! La voix de Neal avait fais écho alors qu‘il pédalait le plus vite possible sur son vélo en direction de la scène. » « Hou le chevalier arrive… Il tourna la tête en ma direction, en arquant les sourcils, et il n‘a plus de cheval, mais un vélo ! L‘ironie de Kyle me fît rentrer dans une colère encore plus grande. » Je sauta de mon vélo qui roulait encore. Le pied gauche sur la pédale, celle de droite se tenait du même côté mais était libre. Mes mains habiles, étaient sur le guidon et le quitta aussitôt alors que le vélo fût propulser sur le bas côté du lieu. Mes jambes ne répondaient à aucun appel et vînt heurter celle de mon ennemi, je le pris par le col pour dégager Victoria, qui se mit aussitôt à reculer et qui se positionna juste derrière le vélo couché à terre. Reprenant mon souffle, je venais de jeter à terre le jeune homme, qui semblait me fixer avec lourdeur. Il ne comprenait probablement pas ce qui lui arrivait, il était certain d’avoir suffisamment surveiller son arrière pour ne pas être surpris par l’arrivé d’une troisième personne. Et pourtant il connaissait aussi bien que nous, ma colère noir face à ceux & celles qui s’en prenaient à Victoria. Il connaissait suffisamment ma réputation, ma haine sans merci, mon attachement sans limite pour elle. Alors pourquoi voulait-il quand même s’en prendre à elle ? N’en avait-il pas marre de se prendre des coups parce qu’il jouait trop près avec le feu ?! Était-il assez stupide pour croire un seul instant qu’il allait gagner face à cet amour destructeur ? Assis sur la pierre, en plein milieu de la route où rare les véhicules passaient, il examina tant bien que mal la situation. Je voyais que son visage craignait quelque chose, je sentais ses membres tremblaient alors qu’il soutenait mon regard. Je le soutenais aussi courageusement - ce qui le mettait dans un léger doute. Tout en se relevant pour se diriger vers moi, il ajouta devant mon silence sans borne. « Ce n‘est pas un endroit où aller pour un petit prétentieux de ton envergure, fils à papa… Dit-il, rageusement » J’étais à deux doigts de me jeter sur lui pour lui montrer ce qu’était un vrai fils à papa. Mais sans connaître la force qui m’en empêchait, je réussissais à me convaincre qu’il n’en valait pas la peine. Cependant que mes jambes restaient immobiles, je fronçais les yeux et serrais les poings. Ma bouche simula une grimace qui fit sourire le jeune homme en face de moi, tandis que Victoria restait silencieuse. J’aurai presque pu l’oublier si sa respiration n’était pas haletante. Avançant d’un dernier pas décisif, je complétais le peu d’espace qui me séparait du jeune homme, affrontant son regard, de la tête haute et rétorquant aussi sec à son encontre. « & ce n‘est pas un terrain où dois s‘aventurer une tapette de ton genre… Je défiais son regard comme personne ne savait si bien le faire ! » Je savais bien que ce mot’tapette’ allait être très mal pris de sa part. Certaines rumeurs couraient sur lui et j’en connaissait probablement la moitié. D’une part parce qu’en tant que rumeurs, cela signifie qu’elle court, qu’on en parle fréquemment. Mais d’autant plus quand c’est moi-même qui la lance. Bien sur, aucune preuve serait pour le prouver mais ce qui est dommage dans notre monde, est que nous n’avons pas besoin de preuve pour lancer certaines idées. Fort dommage pour les personnes touchées, mais j’aime tellement faire le corbeau. Sans plus attendre et après avoir jeté un dernier regard vers Victoria, je sentis quelque chose me jetais à terre. Pourtant, j’étais conscient que rien ne se finirait par un si beau discourt, il fallait de la violence, des coups, des blessures et des cris pour que nous comprenions que nous étions allés trop loin. Deux gamins du même âge, de la même corpulence se battaient tant bien que mal, chacun des deux prirent possession chacun à son tour de la jouissance de la bagarre. Je voulais le dominer, tout comme je sentais la puissance du jeune homme contre moi. Il allait tout faire pour me ridiculiser, pour gagner cette bataille. Je lui avais si souvent fais du mal que c’était à ses yeux une vengeance. Mais ma méfiance envers les inconnus me valait ce poste - je devais me comporter ainsi pour montrer mon règne, pour que mes disciples ne se rebellent pas. Et chacun s’opposant directement -ou indirectement - à ma famille ou à Victoria se voyait anéantis par le désir de colère. J’avais si souvent eu cette habitude de créer les conflits, de nouvelles inventions réduisant leurs réputations en miette. Je m’y plaisais simplement. Après de longues minutes où on s’étaient battus comme de vrai chiffonniers, et ne voyant jamais la fin arrivait, Victoria se mêla à la scène. Elle courut vers nous, poussant un cri qui nous stoppa aussitôt dans nos mouvements, ne laissant face qu’à deux statuettes à moitiés couchés sur le sol de la route. Durant quelques centièmes de secondes, aucun de nous deux n’avaient osés bouger ou tenter quoi que ce soit, jusqu’à ce qu’on récupère notre activité comme si rien ne s’était passé. Loin de vouloir en rester la, Victoria fonça dans le tas, attaquant Kyle de toute ses forces, tout y passait. Les coups de pieds, les tapes et surtout les jurons. Je ne la reconnaissais plus, ainsi j’étais resté médusé face à cette attaque, mais se relevant avec rapidité, Kyle essayait d’échapper à l’emprise de la jeune fille alors que je m’étais déjà redressé et que je le dépassais largement d’une tête. Croisant les bras, ce sourire si bien connu arborait mon visage alors que Victoria ne cessait de vouloir le frapper sans pour autant viser ses coups. J’avais la vague impression qu’elle réagissait comme je le faisais à la suite d’une bataille. Cette adrénaline qui nous fait chavirer la tête, parce qu’on sait qu’on a le dessus. Et quoi que notre adversaire tentera, il n’aura jamais la main. C’était si puissant que je n’hésita pas à la prendre dans mes bras pour tenter de la calmer. Je savais si bien ce que c’était ! Se recroquevillant sur elle-même, tout d’abord Victoria se débattit. Tapant de sa poigne féroce sur mon torse; je ne sentis pratiquement rien, elle posa malgré tout la tête au côté de sa main droite sur mon torse. Comme signe d’abandon, elle leva le bras gauche et vînt la poser délicatement sur ma joue; qui a cet effet, je venais de pencher cette joue sur le côté pour lui faciliter la tâche. Fermant les yeux, j’encerclai la jeune fille de mes bras insistant. J’étais seul avec elle sur le pont, Kyle avait pris la fuite dès qu’il avait réussi, trop peur qu’on le poursuive. Malgré lui, il s’était retourné à mainte reprise pour s’assurer que ni Victoria ni moi-même le suivions. Mais je ne disais rien. Et je sentais Victoria mal, les larmes lui coulèrent sans qu’elle ne puisse y remédier. Pourtant à en juger certaines paroles, mes bras étaient plus réconfortant qu’autre chose dans cette situation. Mais les larmes coulaient quand même, je la serrais alors davantage contre moi, lui caressant de ma main livre sa chevelure blonde. Elle avait été si courageuse en ce jour la que je commençais sérieusement à me poser des questions… Fin du FB
« Ce n‘était pas dans mon intention. Je n‘ai pas cherché à te blesser mais… Il la serrait encore plus contre lui, tentant de vouloir se faire pardonner de son futur geste assassin, mais je ne pouvais pas faire autrement que partir. Alors bien sur je ne pourrais jamais savoir ce que tu as réellement ressentie, vécue, sa main glissa dans la chevelure soigneuse de Victoria alors qu‘il s‘efforçait de parler, comme pour vouloir stopper ses larmes et la réconforter, et toute cette peine causée, mais je peux y remédier dès à présent… S‘écartant d‘elle, il l'a repoussa comme il ne l'avait jamais fais jusqu'à présent. Il était devenu distant et inquiet mais si peu hésitant dans ses paroles, rejette toute la faute sur moi, jette moi autant de pierres qu‘il faudra, crache tout ton venin mais souviens toi de tout ce que tu me diras, de tout ce que tu feras… Je n‘oublierai jamais rien ! Ses yeux brillaient, tel par défi devant les larmes qui coulaient du visage de la jeune fille, par rage. » Il recula à nouveau d‘un pas, la laissant seule affronter la vérité en face. Si elle ne saura jamais la vérité sur son passé, elle était en mesure de prendre la réalité de ce qu‘était devenu le jeune homme. Un être insaisissable et manipulateur - pourtant il l‘aimé trop. Et il se détruirait à petit feu en renonçant au seul amour qu‘il pourrait vivre. Mais tel était son choix, sa destinée, ses actes. Il se savait faible alors il mettait tout en œuvre pour se montrer froid, juste pour qu‘elle le rejette à nouveau. Juste pour que la descente soit moins violente. Juste pour que cette barrière les saisissent de front. Son regard était menaçant et imbus de sa personne - il cherchait à la provoquer, à la défier comme jamais il n‘avait osé faire. Désormais, elle avait la balle dans son camps.
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