(#) Sujet: Rencontre violente. Sam 5 Sep 2009 - 20:12
Topic avec Gabriel McAllister
La musique ne cessait de résonner dans l'habitacle de la voiture. Je ne pouvais qu'admettre que le volume était surement trop fort, mais je ne pouvais pas conduire une voiture sans musique. C'était comme ça depuis l'accident de voiture qui avait plongé Maggie dans un coma, qui l'avait conduit à la mort. C'était en 2007, et depuis j'avais refait ma vie, mais il y avait toujours des restes de cet accident de voiture : je ne conduisais jamais de voiture, toujours à monter dans un taxi. Et quand je me résignais finalement à louer une voiture pour une journée -comme aujourd'hui- la musique était montée à la limite du supportable. Regardant droit devant moi, les mains posées correctement et de manière crispée sur ce putain de volant, je me laissais bercé par les paroles de "I know I know I know".
Et c'est là que je l'ai percuté. C'est ainsi qu'il est rentré dans ma vie, surement trop violemment. Je n'y étais pas préparé, ce n'était pas le bon moment. Mais l'existence est ainsi : ce qui doit être fait sera fait, ce qui doit se produit se produira toujours. J'étais destiné à rencontrer Gabriel McAllister. Comment aurais-je pu aller à l'encontre de ça ?
Une voiture klaxonna pour me prévenir, mais ce fut trop tard : je grillais le feu rouge, et je percutais de plein fouet une magnifique moto et son conducteur -magnifique ?- à grande vitesse. - OH MON DIEUUUUUUUUUUU ! Mes freins grincèrent pendant que j'enfonçais la pédale de freinage, puis me saisissant du frein à main. Le véhicule dérapa et s'immobilisa au milieu du carrefour. Je n'avais rien. Déjà je sortais du véhicule sans prendre le soin de refermer la portière derrière moi, et je me mis à courir vers le motard qui semble bouger. - Putain de bordel de merde ! Monsieur ! Monsieur est-ce que ça va ?! angoissais-je. Visiblement, il était conscient. Comment était-ce possible ? Rien de cassé ? - Non non, ne vous levez pas !
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(#) Sujet: Re: Rencontre violente. Dim 6 Sep 2009 - 1:22
Andrew était partit pour le week end. Gabriel était officiellement en vacances et seul pour en profiter. Il ne lui avait pas fallut longtemps pour savoir de quel manière il allait en profiter. Debout dans son garage, combinaison de cuir sur le dos, casque en main, il en était à décider quelle moto choisir. L'hyper-sport. Véritable bolide de course ultra moderne au prix exorbitant, mais peut-être pas l'idéale pour une ballade... Son regard se posa sur son autre moto. Un modèle sport également mais plus ancien qui commençait à se faire rare. Gabriel n'avait jamais eu le temps de commencer une collection mais celle là, il n'avait pas pu passer à côté. Il l'avait récupérée dans un sale état et retapée avec amour. Il y avait passé un temps considérable, rien que pour trouver les pièces. Autant dire qu'il n'était pas peu fier du résultat : le véhicule avait retrouvé sa ligne sportive et son design rétro. Un vrai petit bijou.
Gabriel pencha pour cette dernière et cinq minutes plus tard, il était en route pour le centre ville de Miami. Après quelques pointes de vitesse mêlées aux rugissements rauques du moteur, le week-end s'annonçait définitivement bien.
Au loin devant lui, le feu de venait de passer au vert. Il en profita pour pousser le beau gabarit qu'il avait entre les jambes dans une accélération conséquente. Arrivé au carrefour, un coup de klaxon retentit. Alarmé, Gabriel eu à peine le temps de tourner la tête vers le véhicule qui arrivait à pleine vitesse sur sa gauche, et encore moins le temps de freiner ou même de faire une quelconque manœuvre qui aurait pu lui sauver la vie.
Le choc fut violent et Gabriel fit un formidable vol plané sur plusieurs mètres avant de revenir tâter de la texture du bitume. La collision avec le sol avait été brutale également. Il avait du faire deux ou trois douloureuses roulades avant de s'arrêter enfin. Groggy, mais conscient. Il bougea, lentement tant que ça ne le faisait pas trop souffrir, lorsque la voix affolée d'un homme lui parvint.
- Putain de bordel de merde ! Monsieur ! Monsieur est-ce que ça va ?!
Il se redressa tant bien que mal en position assise. Est ce que ça allait ? Il avait mal partout, mais rien d'insupportable. Wow, si vraiment il n'avait rien de cassé ça relevait du miracle. Il tenta de se relever mais l'autre homme le lui interdit, alors Gabriel ôta son casque d'une main et leva le nez vers son vis à vis.Un jeune homme qui devait avoir à peu de choses près le même âge que lui. Un physique de play boy de Miami, l'élégance en plus et des yeux d'un vert intense envahies par l'anxiété. Gabriel ne douta pas une seconde qu'il faisait autant de ravage en amour que sur la route. -Ça va, je crois...dites vous savez, quand le feu est rouge généralement on s'arrête. Le ton n'était pas particulièrement venimeux. Gabriel était encore trop sonné pour ça, mais il se serait bien passé de ce crash test forcé. Après quoi il se mit debout malgré la contre indication de Play-Boy-aux-yeux-verts ( à défaut de savoir son nom) qui se retrouva obligé de l'aider à tenir sur ses jambes. - Vous voyez, ça va. Bon sa jambe droite lui faisait un mal de chien et son omoplate le lançait péniblement, mais il était hors de question qu'il finisse à l'hosto. Pas le premier jour de ses précieuses vacances ! Il se composa un sourire histoire que l'autre le croit. Sourire qui se décomposa lamentablement lorsqu'il risqua un coup d'œil à sa moto. Son Précieux gisait sur la route, défoncé. Une moto qu'il avait entièrement retapée...Non en fait hôpital ou pas, son week-end était à l'eau pour de bon.
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(#) Sujet: Re: Rencontre violente. Dim 6 Sep 2009 - 10:56
Je savais que dans tous accidents de la route, le mieux est de ne rien faire et t'attendre les secours. Mais ce motard ne semblait pas dans un sale état. Comment était-ce possible ? Il retira son casque et mes yeux se posèrent sur son visage qui ne m'était pas inconnu. Mais je ne parvenais pas encore à mettre un nom sur ses traits physiques. Il était... beau. Une barbe de un ou deux jours (un point commun), un contour de visage saillant et strict, une mèche brune de ses cheveux lui tombait sur le front - quant à ses yeux, noisettes, renvoyaient cette impression d'homme qui en a trop vécu, trop tôt. Comme l'aura de quelqu'un de particulier, que l'on ne rencontre pas à tous les coins de rues.
- Ça va, je crois... Dites vous savez, quand le feu est rouge généralement on s'arrête. - Je... Son ton n'était pas agressif ni plein de reproche. Ce qui me prit au dépourvu. Je suis terriblement désolé. Je n'ai pas fait attention au feu. Je me sentais bouffé par le remord et la culpabilité.
Têtu, mon accidenté de la route se mit sur ses jambes et machinalement, je l'y aidais. C'est alors que je pus remarquer que sa combinaison de cuir était déchirée sur toute la longueur de son dos. Quant à son casque, il était évidemment méchamment enfoncé dans un côté. Autant d'accessoire qui lui avaient indéniablement sauvés la vie et qui portaient maintenant la marque de ma connerie : Maât Blythe-Sheldon, danger public. - Vous voyez, ça va, assura-t-il. - Vous devriez quand même aller à l'hôpital, juste pour faire quelques radios histoire de vérifier que tout va bien. Je vous payerai évidemment les frais médicaux, ajoutai-je. Typiquement moi, et ma capacité insupportable à exposer ma "fortune". Mais vu la moto qu'il conduisait, je me doutais que mon motard n'avait pas de difficulté à rouler sur l'or - enfin plutôt à marcher sur l'or, étant donné que j'avais ruiner son moyen de transport. Je suivais d'ailleurs son regard qui se posait sur sa moto et je ne pus m'empêcher de me mordre la lèvre inférieure. Et merde... Un accident de plus à ajouter à mon palmarès. Il était maintenant évident que plus jamais je ne conduirais et que prendre un chauffeur ne serait finalement pas une mauvaise idée. Je me sentais coupable et incroyablement mal devant cette situation. J'étais complètement en tord et je n'avais aucune excuse. - Et je vous paierai aussi les frais de réparation... soupirai-je. Je sortais déjà mon portable pour appeler une ambulance.
- Vous devriez quand même aller à l'hôpital, juste pour faire quelques radios histoire de vérifier que tout va bien. Je vous payerai évidemment les frais médicaux Un frisson désagréable parcouru l'échine de Gabriel lorsqu'il entendit le mot "hôpital". Malheureusement il n'avait beaucoup d'autres options. Il ne pouvait pas remonter sur l'épave qui lui servait désormais de moto et le fou du volant n'avait pas l'air apte à conduire de nouveau – ce qui valait mieux pour tout le monde d'ailleurs. Ils n'allaient pas non plus rester là comme deux imbéciles, plantés au milieu du carrefour, à bloquer la circulation pendant des heures.
- Et je vous paierai aussi les frais de réparation...fit l'homme dans un soupir. Deux fois déjà qu'il proposait de dégainer sa carte bancaire en l'espace d'une minute. Soit il était fortuné et généreux, soit il se sentait sacrément coupable. Gabriel leva les yeux au ciel puis se détourna du jeune homme pour s'installer contre le capot de sa voiture. Il tenait debout par un bel effort de volonté et la voiture représentait un appui plus neutre que les bras de son Play Boy de chauffard.
Il posa sur lui un regard attentif tandis qu'il prenait son portable, sans doute pour appeler les secours. Quelque chose chez cet homme l'interpellait. Était-ce cette lueur troublée dans son regard quand il lui avait dit ne pas avoir fait attention au feu ? La manière maladroite qu'il avait d'espérer que régler tout les frais le déchargeait de ses responsabilités ? Ou alors c'était cette moue absolument coupable qu'il arborait, en se mordillant la lèvre inférieure. L'ensemble était... Charmant. Oula, non. Associer au mot charmant l'homme avait faillit le tuer en donnant une dimension nouvelle à l'expression "faire du rentre dedans", n'était définitivement pas une bonne idée. Gabriel chassa cette pensée tandis que Play Boy rengainait son portable et s'intéressait de nouveau à lui.
- Ne vous en faites pas pour les frais, on trouvera un arrangement équitable, proposa t-il par courtoisie en portant machinalement la main à son épaule blessée. Il poussa un long, très long soupir. Quelle journée de chiote...Pensée qu'il décida d'exprimer à voix haute, avec un petit supplément, juste pour voir la réaction de son intrigant chauffard. -Vous avez ruiné ma moto, passe encore, Mon épaule, je m'en remettrais. Mais vous avez complètement foutu en l'air mon week-end, et pour ça vous allez me devoir au minimum un café... Puis il plongea la main dans la poche de sa veste et en sortit son portable pour appeler un garagiste. Il ne fut qu'à moitié surprit de l'état de celui-ci : le téléphone ne se remettrait pas de la collision avec le bitume, rien que l'écran éclaté en témoignait. -Et un téléphone...ajouta t-il, avec un sourire mi-figue mi-raisin.
Les secours arriveraient d'un instant à l'autre maintenant...Il faudrait qu'il pense à lui demander son nom d'ici là.
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(#) Sujet: Re: Rencontre violente. Mer 9 Sep 2009 - 22:58
Je me mordis une autre fois la lèvre inférieure, sans remarquer que mon accidenté de la route était en train de m'observer. Ensuite, après avoir donné les indications du carrefour au standard du 911, je remis mon téléphone portable dans une des poches de mon jean's. C'est alors que, lorsque je reportais mon attention sur lui, mon inconnu blessé reprit la parole : - Ne vous en faites pas pour les frais, on trouvera un arrangement équitable. Je le regardais masser légèrement son épaule endolorie - ce qui eu pour effet de me sentir d'avantage responsable de sa douleur et de cette mésaventure. -Vous avez ruiné ma moto, passe encore, Mon épaule, je m'en remettrais. Mais vous avez complètement foutu en l'air mon week-end, et pour ça vous allez me devoir au minimum un café... et un téléphone... - D'accord, je vous paierai un café juste après un bon check-up à l'hôpital, acquiesçais-je. Et un téléphone. Comme ça, il était obligé de céder et de se faire ausculter par un médecin pour vérifier qu'il n'avait aucune blessure sérieuse. Je ne savais pas quoi penser de toute cette situation. Devais-je y voir une certaine ambiguïté dans cette invitation à prendre un verre ensemble ? En même temps, je lui avais ruiné sa moto, il était donc normal que l'on se pose dans un coin - et donc un bar - pour que nous puissions régler tranquillement les formalités, au lieu de rester au milieu de ce carrefour.
Je m'avançais vers sa moto que je redressais comme je puis pour la mettre davantage sur le trottoir, histoire que la carcasse métallique ne gène plus la circulation. Ensuite j'invitais mon "percuté" à prendre place à côté de moi dans ma voiture, puis je me rangeais sur le bas côté puis éteignais le contact. C'est alors que je tournais la tête pour lui faire un sourire. - En tout cas je devrais m'estimer heureux de tomber sur un type aussi sympa que vous. Ce n'est pas tout le monde qui serait aussi courtois avec la personne qui a failli les tuer ! ironais-je. C'est un miracle que vous n'ayez que des égratignures. Evidemment, il faudrait attendre l'arrivée des secours pour nous assurer que l'accident n'aurait pas de graves conséquences.
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(#) Sujet: Re: Rencontre violente. Jeu 10 Sep 2009 - 16:44
Voilà que l'inconnu du jour remettait ça avec son foutu hôpital en retournant habilement la proposition de Gabriel contre lui. La belle affaire. En contrepartie il acceptait de bon cœur, c'était déjà ça. On ne pouvait pas appeler ça un rencart, mais autant lier l'utile à l'agréable et en profiter pour faire sa connaissance. D'autant plus que Gabriel avait vraiment besoin d'un café, comme à chaque fois qu'il était stressé, ou occupé, ou qu'il se faisait renverser en moto...Bref, souvent donc.
Quelques minutes plus tard, sa bécane encombrait le trottoir plutôt que la route et l'autre lui faisait signe de monter dans sa voiture. Chouette alors, s'asseoir à la "place du mort" alors qu'il venait tout juste de passer à côté. C'est qu'il avait de la suite dans les idées le garçon. - En tout cas je devrais m'estimer heureux de tomber sur un type aussi sympa que vous. Ce n'est pas tout le monde qui serait aussi courtois avec la personne qui a failli les tuer ! Lança t-il avec un sourire après s'être garé plus convenablement. C'est un miracle que vous n'ayez que des égratignures. Quand bien même le choc de la chute avait quelque peu anesthésié son caractère emporté, Gabriel n'aurait pas pu s'en prendre à cet homme qui paraissait aussi désemparé que lui. Sauf qu'il ne comptait pas particulièrement le lui avouer. Il lui rendit son sourire avant de répondre. - Un miracle en effet...Et les miracles n'étant malheureusement pas légions, croyez bien que c'est avec courtoisie que je compte vous faire retirer votre permis. Fallait pas non plus le prendre pour le Père-Noël. Et puis en tant que sénateur, ce serait sa contribution personnelle à la sécurité routière de Miami.
Sur quoi il sortit de la voiture pour accueillir les secours qui arrivaient à grand renforts de sirènes. C'est là que ce qui devait arrivé arriva. L'un des ambulanciers qui s'affairaient maintenant autour des deux hommes stoppa net en face de Gabriel, puis le dévisagea quelques secondes avant de lui demander, presque choqué de le trouver là. - Sénateur McAllister ?! Ce dernier répondit par l'affirmative avant de se tourner vers son compagnon d'infortune qui lui, ne l'avait pas reconnu depuis tout à l'heure. Amusé, il haussa les épaules d'un air faussement innocent, qui voulait dire « Eh ouais, c'est des choses qui arrivent.»
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(#) Sujet: Re: Rencontre violente. Jeu 10 Sep 2009 - 21:49
- Un miracle en effet...Et les miracles n'étant malheureusement pas légions, croyez bien que c'est avec courtoisie que je compte vous faire retirer votre permis. Je restais bouche-bée devant cette fin de phrase. Le pire était qu'il avait l'air complètement sincère et qu'il était en droit de le faire. Ainsi, aussi agréable soit cet homme, je devais m'attendre à des conséquences suite à mon inattention au volant. - Moi qui vous trouvez sympathique... ironisais-je.
Je descendis de la voiture en même temps que lui, et la vérouilla après que mon passager soit également à l'extérieur. - Sénateur McAllister ?! - Hein ?! m'exclamais-je. Et devant son air "surprise", je sentis mon sourire fondre pour laisser plus à un air débité. Comment ça Sénateur ? Comme Sénateur des Etats-Unis ? Du genre "homme élu par des milliers de personnes, et qui a donc beaucoup de pouvoir" ? Je compris alors que c'était surement la dernière fois que je conduisais une voiture de ma vie - un moniteur ne me donnerait plus jamais mon permis de conduire que j'avais eu de justesse la première fois. Mes yeux se posèrent sur ma voiture et je crus voir mon permis de conduire doté de petites ailes et s'envoler parmi les nuages. - Et merde... dis-je sans m'en rendre compte. De toute évidence, je devrais faire appel à un taxi pour me rendre dans ce bar où je paierai un café au sénateur McAllister.