Les jours se suivent et se ressemblent. C’était toujours la même histoire, toujours le même
scénario. Les parents des deux jeunes gens étaient simplement des amis, ils appartenaient au même monde. Ils se voyaient toutes les semaines, au grand désarrois des deux petits. Du coup, sans pouvoir faire quoi que ce soit, Heidi & Neal devaient montrer bonne figure -
jouer pour s’en sortir. Mais au fond, la haine ne pouvait que s’amplifier. Tandis qu’elle paraissait indifférente au jeune homme, lui mûrissait un mépris. Rare a été les fois où on l’ignorait et le fait que Heidi y arrivait parfaitement, ne pouvait qu’énerver le jeune Rowlands. Ainsi, à chacune des soirées, ils ne se parlaient pas, ils s’ignoraient. Sauf qu’en Neal allait vers elle, provocateur comme jamais, il aimait lui envoyer des petites pics enfantin. C’est vrai qu’ils étaient jeunes, ils étaient
innocents même. C’était à se demander si leurs parents ne fermaient pas les yeux sur le comportement de leurs enfants ? Peut-être même qu’au fond ils s’en amusaient…
Flash back 2000
« Je peux savoir ce que tu fais ?! Dit-elle en fixant Neal »
« J‘observe… Répondit Neal du tact au tac tout en continuant de la dévisager »
« J‘aime pas être observée.. »
Neal avait beau être petit - ils avaient d’ailleurs le même âge, il ne se laissait certainement pas influencer si facilement. & ce n’était pas parce qu’elle lui faisait son caprice féminin, qu’il répondait à ses attentes. Il continuait donc désespérément de fixer la jeune fille avant de rétorquer, froidement.
« C‘pas mon problème! »
« Looser Finissait-elle par dire, en détournant le regard »
Elle n’aimait encore moins le jeune garçon, elle ne lui trouvait aucun attachement, elle paraissait même jouer au dessus de tout ça. Si il s’amusait à paraître débile, tant mieux pour lui - mais qu’il s’amuse seul. C’était alors sans surprise, qu’elle se leva pour aller reposer ses petites fesses sur une chaise plus loin. Elle n’estimait même pas avoir perdu la bataille, car jamais elle n’avait participée à ce jeu. A ses yeux, il était bien plus facile de gagner quand on était le seul à jouer. Et la jeune fille, même toute jeune s’en était rendu compte. Elle avait donc pris la décision de le laisser dans son coin - le laisser gamberger. À ce qu’il paraît, on doit retirer quatre ans d’âge mental à un garçon pour arriver aux chevilles des filles du même âge. Ce qui pourrait être effrayant quand on y repense un peu mieux, mais qui ne semblait pas effleurer l’esprit du jeune apollon. Ils avaient passés la suite de la soirée, chacun de son côté; s‘échangeant de brefs regards sans aller plus loin. Sans plus s‘adresser la parole.
Numéro 1468 - lemon streetNeal s’était aventurait peut-être dans une zone dangereuse. Il n’aimait guère venir dans ce quartier. Sa zone était tout simplement apple road, mais venir dans ce quartier lui permettait d’avoir un plus long pouvoir. Neal avait toujours fait parti de ses gens ‘
mauvais’ de son quartier, l’homme à abattre - celui dont les vieux n’aimaient guère. Il était la source de nombreux problèmes, de multiples bagarres - et il s’y amusait encore, tel un gamin le ferait avec un de ses jouets favoris. Même de nos jours, il restait toujours avec les mêmes personnes - celles qui comme lui aimaient créer des tensions. A vrai dire, il restait très rarement chez son cousin - là où il a élu domicile depuis avril, tout simplement car il n’aime pas la fiancée de ce dernier. Il trouve qu’elle fait
tapisserie - discrète & timide, elle n’ose jamais ouvrir la bouche quand ils sont tous les trois, elle n’ose pas bouger, il se demande fréquemment si elle respire d’ailleurs. Il trouve qu’elle se prend trop la tête, qu’elle veut trop en faire et finalement elle ne fait pas grand-chose, elle ne rigole pas beaucoup. Neal ne supporte pas ce genre de personne, qui ont toujours peur de vivre, ceux qui se posent autant de questions sur la vie qu’ils mènent… Oh non, Neal est plutôt une personne détachée, il ose vivre et peut souvent paraître gamin.
D’ailleurs, si lui ne l’aime pas; elle non plus. Plusieurs fois Neal avait surpris une discussion entre elle & son cousin, où elle lui disait ses réticences à avoir un gamin causant autant de problèmes chez elle. C’est de là, où le jeune Rowlands prit ses
distances, où il ne rentrait que certains soirs dormir mais n’y restait pas la journée; de toute manière, il ne voulait pas être enfermé dans une maison alors que dehors tant de choses l’attendait. Les mains dans les poches, le jeune venait de fermer sa
volvo argenté dans la ruelle en face de chez les
Kolpov. Il était comme à son habitude, souriant et dynamique. Tôt le matin, il s’était rué contre le muret de la maison de son nouveau patron, où il avait une vue imprenable sur la zone entière du jardin de devant. Non seulement il était payé pour garder la maison, mais en plus son devoir ne s’arrêtait pas là. Il se devait de répondre à toutes les attentes, du style si une course devrait être faite, c’était lui à y aller; le journal ramassé; les poubelles jetés.
Un vrai homme à tout faire, qui laissait les habitants du quartier indifférent.
« Neal, il te restera les poubelles de la cours de derrière.. »
« Bien monsieur »
Le jeune homme rejoignit la cours en quelques enjambés, ouvrit la porte et sortit de la maison. Cette maison était vraiment grande, c’était dans ses moments qu’il s’en rendait compte. Heureusement qu’il ne devait pas faire le ménage - quoi que si on lui demandait, aurait il la possibilité de refuser ?! Et rien qu’à cette idée, il plissa les yeux, c’était pas drôle.
Pas pour lui. Il laissa refermer la porte, sa casquette sur la tête lui permettait d'éviter de trop s'exposer. Cependant, la plupart des voisins le reconnaitront sans trop de souci. Sans le vouloir, le jeune homme déposa ses yeux tout autour de la cours, comme si il cherchait quelque chose. Comme si il avait senti une
présence. Très vite, il posa son regard envers la direction d'une jeune fille - celle qu'il avait vu lors de cette fête du quartier chez l'un des voisins. Sans perdre une minute, il ne l'avait pas vu depuis tellement d'années - sept ans exactement, et pourtant il la
reconnaissait.
« Les années passent vite, hein ?! »
Dit-il en se laissant tomber contre le mur, à quelques pas de la jeune fille - sourire au coin des lèvres. Il était loin ce temps, où Neal paraissait pour le débile de service. Il était loin ce temps où Neal s‘amusait d‘un rien et où il n‘avait aucune conversation intéressante avec les inconnus. Il n‘était pourtant pas idiot, même à l‘époque; cependant le jeune garçon était loin de se confier aux inconnus, il préféré passer pour l‘incompris, plutôt que risquer d‘être déçu par une rencontre. C‘était une forme de
carapace, qui depuis tout petit s‘était déposé sur sa peau et qu‘il le défendait contre l‘inconnu. Et finalement avec le temps, il apprenait à oser; à ne plus avoir peur de ce monde étranger. Mais la route était encore longue,
lui le solitaire. Et si, la situation était bizarre pour un homme de son envergure, populaire à souhait, ancien mannequin, né d'une famille bourgeoise, ne vous fiez pas aux apparences.
Il ne fait jamais rien gratuitement...