Les malheurs de Sophie, vous connaissez ? Non ? Oui ? Et bien vous allez apprendre à connaitre les malheurs de Victoria. C'est juste, pas la même période, pas la même époque et pas les mêmes soucis. Sophie était gosse, Victoria est plus ou moins grande. Certes, elle avait pas encore sa majorité mais c'était pas ça qui l'empêchait de coucher avec Noah ou d'aller boire un coup avec Elvis. C'était pas non plus ça qui la freinait à fricoter avec des mecs plus mûrs, plus vieux qu'elle - certains ayant même l'âge identique de ses frères - ni même pas à prendre ses fichues pilules dont elle pensait se débarrasser rapidement. Ces pilules, voilà environ quatre jours qu'elle en consomme et semblait pas encore prête à les quitter. Pas tant qu'elle aura pas passer ses examens finaux, en tout cas. Victoria fourra alors le papier - qui était devenu une boule dans le creux de sa main - dans la première poubelle qu'elle croisa, le pas qui s'était ralentit pour fouiller tranquille. Enfin, tranquille était un grand mot puisqu'on la stoppa net dans son élan. Encore une fois. & encore fois, c'était Robynn. & encore fois, elle eut des envies de meurtre. Des envies de meurtre qui ne se sont que plus enflammées en sentant son sac brutalement quitter son épaule pour être fouiller par un type qui n'avait en aucun cas le droit de le faire. La jeune Blythe ne pouvait même pas penser à atteindre son bout de tissu que Robynn s'était retourné pendant qu'il fouillait tranquillement dedans. Y a des gifles qui se perdent.

ROBYNN : C'est quoi Vic ...

La dénommée hausse un sourcil alors qu'il se retournait vers elle, l'objet de son bien-être entre ses mains à lui. Pourquoi fallait-il qu'elle soit maudite à ce point ? Et pourquoi fallait-il que cet espèce de salaud qui se mêlait de ce qui le regardait pas était diablement sexy ? Ses yeux verts étaient furibonds et elle se maudissait de pas avoir prit son taser, qui dormait tranquillement dans sa table de chevet. Un petit coup de jus n'aurait pas pu faire de mal à cet abruti de première classe. Au pire des cas, elle peut toujours viser les points sensibles. Après tout, elle a vécu avec des garçons durant sa courte vie, dont un ancien boxeur, donc elle est assez parée pour ça, non ?

ROBYNN : T'en prends combien par jour ?

Walkers la regardait comme un parent découvrant la faute de son gosse. Seulement, Victoria était loin d'être son môme - que Dieu l'en préserve - & il était à des kilomètres d'être son père - paix à son âme - ou ses frères - qu'ils aillent en enfer, ces deux-là. Son ton était peut-être froid mais ce n'était rien comparé au sang qui bouillonnait de plus belle dans les veines de la jeune Blythe. On ne pouvait donc pas la laisser seule cinq minutes ? Serait-ce trop demandé ? La blonde eut un soupir d'agacement avant de reprendre avec force son sac. Puis, elle tenta d'attraper ce qui lui importait le plus mais Robynn, profitant du fait qu'il était un peu plus grand qu'elle, leva le bras pour mettre ce qu'elle voulait hors de sa portée. Son visage montrait clairement qu'il attendait une explication et vite. Comme si elle allait le lui dire.

VICTORIA : En quoi ça te regarde ? T'as aucun pouvoir sur moi alors rends-moi. Tout de suite.

C'était dans un grognement audible que Victoria prononça cette phrase. La main tendue, elle attendait. Bien sûr, elle n'attendrait pas très longtemps. S'il fallait employer les grands moyens, elle le ferra. Après tout, elle s'est montrée très coopérante et très gentille vis-à-vis de la gifle qu'elle a reçu. Qu'il ne tente pas de faire quoique ce soit autre que de lui rendre sa boite sinon, Robynn pourrait en payer les conséquences aussi. Victoria tentait de garder le contrôle sur ses nerfs mais elle sentait que, si elle ne s'aérait pas bientôt l'esprit, elle allait criser. Robynn peut-il aussi être envoyer en enfer ? Tant pis que Lullaby en soit triste ou pas. D'ailleurs, vu comment il traitait sa sœur, elle était sûre que ça serait un poids qui s'enlèverait de ses épaules. Ce fut donc dans une tension électrique que la jeune Blythe attendit ce qui lui revenait.

Victoria Blythe se maudissait d'être petite, par moment. Par exemple, en ce moment précis, elle aurait aimé être plus grande pour pouvoir atteindre ce qu'elle convoitait et, par la même occasion, pouvoir assommer d'un coup pied précis sur le haut du crâne cet espèce d'être infâme qui profitait de sa petitesse pour la faire languir. Mais pas comme elle l'aurait voulu. Après tout, Robynn était le type même avec qui Victoria a une relation fusionnelle visuellement. Entre eux, il y a quelque chose, on pouvait pas le nier. Mais là, c'était tout bonnement insupportable que ce gigolo de service soit lui. Et c'était encore plus insupportable de se dire que c'était le frère - jumeau par dessus le marché ! - de sa meilleure amie. Oui, le tout faisait qu'il était insupportable. Sa présence du moment, ses yeux sur elle, cette façon de tenter une explication avant de tourner les talons, gélules en main... Victoria fronça les sourcils ; où il allait ? Qu'est-ce qu'il allait foutre ? L'amener à l'hôpital le plus proche ? Non, il l'aurait sans aucun doute empoigné de force. La dénoncer à une quelconque station de police du coin ? Non, il n'avait pas de réel preuve concrète de ses futures paroles. Alors qu'allait-il faire, bon sang de bonsoir ? Remettant son sac sur son épaule, la jeune fille suivit lentement le jeune homme, mais en gardant un œil attentif sur lui. Si elle n'était pas curieuse de savoir ce qu'il allait faire et où, voilà bien longtemps qu'elle l'aurait attaqué de force. La jeune Blythe fronça encore plus les sourcils avant de lancer un petit grognement énervé entre ses dents alors que Robynn semblait se diriger vers la poubelle. Fouillant rapidement dans son sac après avoir deviné ses intentions, Victoria avait complètement oublié que son taser était finalement sur elle, au fin fond de son sac que la jeune homme venait juste de retourner. Après avoir jeté un coup d'œil dans les alentours et s'être approchée d'un pas énervé contre Robynn, elle sortit son arme et lui fit prendre un coup de jus au niveau de la nuque. Ce dernier avait commencé à jeter ses précieuses gélules dans cette infâme poubelle. Il n'avait eut que ce qu'il méritait. Victoria s'en fichait bien de savoir si son acte était légal ou pas - de toute façon, leur entrevue avait été tellement violent et brutal qu'il ne fallait pas s'attendre à une fin des plus gais.

VICTORIA : On récolte que ce que l'on sème.

Sa voix était calme et basse mais son regard mauvais. Rangeant son arme de fortune dans son sac, la jeune fille se baissa pour attraper ce qu'il lui appartenait. En profitant que la boite était ouverte, elle en prit un de plus en se redressant. Elle ne faisait pas attention aux regards sur eux. Elle n'en avait strictement rien à faire. Comme elle s'en fichait de partir comme ça, en le laissant inconscient par terre. Oui, Victoria s'en fichait bien. & que Robynn ne se tourne pas contre elle ; c'est de la faute de ses frères. Paix à leur âme.