(#) Sujet: let's go crazy. ⇟ eddie Jeu 15 Mar 2012 - 19:48
we are what we believe we are.
Un soupir quitta ses lèvres couleur cerise alors qu’elle fixait l’insaisissable horizon. Elle le fixait de la fenêtre de sa maison, d’un air triste et vain, de celle qui on abandonné l’espoir de quitter leur prison de verre. Enfermée dans son chez elle qu’elle connaissait par cœur, elle ne faisait plus qu’attendre que l’heure arrive. Celle qui lui redonnerait son éternel goût à la vie et son sourire si éblouissant. Au volant de son bus magique, là où tout avait un sens, Tori sentait la vie lui parcourir les veines. Là, lasse, délaissée et oubliée, comme une enfant que le temps aurait rejeté, elle n’avait d’autre occupation que l’attente infinie et la conception de rêves tous plus farfelus les uns que les autres. Au-delà de ses montagnes d’insatisfaction, il y avait un monde meilleur elle le savait. Un monde composé de petit lutin, de fleur chantante et de chats souriants. Peut-être qu’il était stupide de vivre dans un rêve éveillé, peut-être que c’était absurde de maquiller la vérité, mais elle ne se voyait pas vivre autrement. Depuis qu’elle était en âge de saisir les choses de la vie, Tori n’y avait vu que des choses abhorrables et pénibles. Ces bons souvenirs se comptaient sur les doigts d’une seule main et lorsqu’elle en faisait le calcul, elle se rendait compte que plus de la moitié n’avait jamais été que des fantaisies de son esprit. Ce n’était pas sa faute, si le monde était trop grand pour elle. Pas sa faute, si au dehors, les gens crient au lieu de parler. Pas sa faute, si les gens passent leur temps à se moquer à dénigrer. C’était la vie qui voulait ça. C’était injuste, incompréhensible, mais ça devait se passer comme ça. Pour se rassurer parfois, elle se disait que si elle n’avait pas connu des moments pénibles, elle ne reconnaitrait pas le bonheur lorsqu’il venait frapper à sa porte. La seule chose que Tori n’a pas compris, c’est que parfois, le bonheur il ne vient pas. Tout le monde n’est pas récompensé d’être ce qu’il est et c’est pénible de devoir faire face à cela. Voilà pourquoi dans son monde à elle, les gens sont souriants et non pas pressées. Heureux et non pas grognons. Gentils, doux, délicats et pas brutaux, condescendants et irrespectueux. Voilà ce qui se cachait au-delà de la banalité du quotidien… Un bruit la sortit de ses pensées et d’un geste mécanique, elle tourna la tête dans la direction d’où il provenait. Elle fronça le nez, légèrement dégoûté, en découvrant que le chat errant qu’elle avait pratiquement adopté lui avait rapporté une soirée. « Merci Moïse, c’est trop aimable. » Le ton de sa voix avait toujours son éternel douceur. Elle l’avait appelé Moïse parce que, d’après elle, elle l’avait sauvé des eaux. Il n’avait pas plu des cordes, mais elle se plaisait à être une super héroïne. Elle jeta alors un regard rapide vers l’horloge et constata avec plaisir qu’il était l’heure pour elle de récupérer son engin et d’aller chercher ses petits monstres. Elle attrapa un chewing-gum sur la table, le mâchouilla avec sa grâce habituelle et le recracha dans l’herbe en repensant à un vieux souvenir. Attendrie, elle sourit. Grimpant dans son engin, elle mit la musique à fond, tout droit jusqu’à l’école. Avec automatisme et simplicité, elle effectua le trajet et se gara avec aisance. Ouvrant la vitre et les portières, elle attendit patiemment que la cloche sonne en tapotant sur son volant en sifflotant un air joyeux. Lorsque la sonnerie retentit, un large sourire s’installa sur son visage et elle coupa la radio. Se mettant sur ses deux jambes, elle quitta son habitacle et se plaça devant la carcasse abîmée du véhicule scolaire. Elle accueillit les enfants avec joie, écouta l’un ou l’autre lui conter le résultat d’un devoir, une visite ici ou là. Son regard glissait sur les silhouettes alors qu’elle comptait ceux qui grimpaient peu à peu dans le bus. Son regard, déjà fort curieux depuis un moment, n’avait de cesse de se poser sur un inconnu plutôt étrange. Il semblait attendre quelque chose et ne l’ayant jamais vu trainé dans le coin, Tori imagina le pire. Fronçant les sourcils, elle veilla bien à ce que tout le monde monte dans le bus mais… Il en fallait toujours pour déroger à la règle ! Elle observa un gamin se diriger vers ce type bizarre et commencer la discute. D’humeur aventurière et courageuse, Tori demanda aux enfants de patienter dans le calme alors qu’elle de dirigea vers les deux garçons. Ignorant superbement le type bizarre, elle demanda à l’enfant : « On ne parle pas aux inconnus… Allez, file dans le bus ! » Pas une seconde il ne lui venait à l’esprit que, peut-être, ce brave petit monsieur n’était pas un pédophile en liberté mais bien la personne chargée de venir récupérer le bambin. Ne voyant pas l’enfant réagir, elle fronça les sourcils. « Bah alors, bouge tes fesses ! » Là encore, pas une fois elle ne posa son regard sur l’inconnu.
Invité
Invité
(#) Sujet: Re: let's go crazy. ⇟ eddie Ven 16 Mar 2012 - 0:59
Le téléphone retentit sur la table de nuit. Eddie ne dormait pas, mais il était pourtant étendu sur son lit, à explorer le plafond à la recherche d’un je ne sais quoi. Il tendit le bras sans regarder où il se posait, et tâtonna pour trouver le dit téléphone, décrochant et s’éclaircissant la voix. C’était Mme Martins. Elle voulait lui rappeler qu’il fallait qu’il récupère Arthur après l’école. Il n’était pas stupide ni tête en l’air, il n’avait pas oublié. En revanche elle, elle était plutôt casse-pieds. A chaque fois qu’elle appelait, elle lui faisait un discours et lui racontait même sa vie. Il n’en avait que faire de cette bonne femme. Elle se faisait entretenir par un mec plein aux as, et elle lui avait fait un enfant afin de garder ses privilèges. Pas folle la guêpe. Mais lui parler de sa manucure à seize heures, ça ne l’intéressait pas franchement. Elle aurait même pu lui parler de musique qu’il ne l’aurait pas écoutée. Il ne fit que prononcer la même phrase tout au long de la conversation : « Oui Mme Martins, ne vous inquiétez pas. » Il aurait préféré lui balancer : « Ta gueule connasse, tu me fais chier. Ton fils il est même pas doué. » Mais ça serait mentir. Arthur était très doué au piano. Il reproduisait ce qu’on lui montrait très rapidement, et il avait l’oreille musicale. C’était peut-être le gamin qu’il préférait de tous ceux dont il avait à s’occuper musicalement. Il n’avait rien d’un garnement. Il était bien peigné mais avait déjà son look bien à lui et il s’exprimait bien. L’éducation de son père probablement. Ca lui rappelait sa propre enfance, et il eut un hoquet de rire à cette pensée. Ah son père…un grand monsieur, mais un vrai connard aussi. Après avoir raccroché, il se releva et constata que Vador dormait en boule au pied du lit. Son chat était du genre à aimer le confort, ça ne faisait aucun doute. D’un coup d’un seul, il le vira du lit, frottant énergiquement l’endroit où le chat s’était couché pour lever les poils. Il avait son propre panier, qu’il y reste. Le chat était pourtant attaché à lui, même s’il le virait de son lit les trois-quarts du temps. Il remit sa chemise qui était posée sur le dossier de la chaise de sa chambre, bien convenablement, par-dessus son débardeur. Ajustant le col, il mit ensuite ses bretelles. Personne n’avait un tel look ici. Les gens le craignaient, mais il s’en fichait royalement. Certains avaient même osé l’appeler Hitler un jour. C’était tout de même extrême. Peu lui importait. Il regarda l’heure. Il ferait mieux de se mettre en route. Son tacot n’était pas sûr de démarrer. Mais quand il passa devant son piano, il ne put s’empêcher de le regarder un long moment avant de prendre place devant lui. Doucement, il effleura le capot, et il le souleva, laissant apparaitre les touches devant lui. Ce piano, il y tenait plus que ce qu’on pouvait imaginer. Il était précieux. Personne n’y avait touché depuis son achat sauf lui. Posant ses doigts dessus, il commença à pianoter quelques notes, et il finit par s’embarquer dans un morceau. La musique était probablement la seule chose qui parvenait à donner un semblant d’humanité à Edward. Le son qu’elle produisait au rythme de ses doigts le perdait dans des émotions d’une pureté intense qu’il gardait cependant pour lui. C’était l’heure. Il devait y aller. Il referma son piano soigneusement et entreprit de quitter la maison rapidement, ne vérifiant rien, comme à son habitude. Il attrapa juste sa veste et sortit récupérer Arthur à l’école. Quand il arriva, les enfants n’étaient pas encore sortis. Il se posta non loin du bus de ramassage, au cas où le petit garçon eut oublié. Une sonnerie stridente retentit. Les enfants sortaient tous en courant, chahutant. Ils se ressemblaient tous. Pas un ne sortait du lot. Eddie se mit à écouter les bruits que ces derniers produisaient. Ils devenaient des sons, et des sons, la musique se créait. Il suffisait juste d’écouter. Le vent soufflait et donnait du rythme à cette envolée. Il ouvrit les yeux et aperçut Arthur au loin. Il était singulier avec son vieux cartable sur le dos. Et comme à son habitude, Arthur le salua d’un grand sourire, tandis qu’Edward lui ébouriffait les cheveux et que le petit garçon grimaçait. Comme si cette scène n’était pas assez attendrissante, on les interrompit. Une femme. Pour être honnête, elle avait l’air vulgaire aux yeux du jeune Dale. Se retournant brièvement, il comprit qu’elle était chauffeur de bus. Elle aurait pu remplacer celui des Simpsons. Otto ? C’était son nom ?! Impossible de s’en souvenir. La jeune femme ne s’était pas adressé à lui directement. Arthur l’avait toisé du regard. Parlait-elle d’eux ? Arthur voulut se défendre. « Mais Tori c’est pas un inconnu… » Et Edward renchérit. « Tu ferais mieux de te préoccuper des gamins qui montent dans ton bus et qui crachent sur les vitres plutôt que de raconter des conneries. » Il avait horreur qu’on se prenne pour ce qu’on était pas à vouloir intervenir de partout. « Il ne montera pas dans le bus. Pas aujourd’hui. » Il apparaissait très calme, il ne servait à rien d’hausser le ton, mais il saurait se faire comprendre si le besoin se faisait sentir.
Invité
Invité
(#) Sujet: Re: let's go crazy. ⇟ eddie Ven 23 Mar 2012 - 16:44
Elle avait toujours été bien plus concernée par les autres que par son propre sort. Sa vie lui avait toujours semblé insignifiante et morne au point qu’elle avait finit par trouver un refuge. Un univers qu’elle réinventait chaque au jour au quotidien. Des histoires qu’elle racontait à qui voulait bien les entendre. Des répliques tout droit sortit de livres, de séries ou de films. Tant et si bien qu’une scène tout ce qu’il y avait de plus banal et ordinaire la faisait douter de tout. Un petit garçon qui prend ne prend pas le bus scolaire parce qu’on vient le chercher n’a rien d’alarmant, en soi. Mais bien sûr, avec Tori, les explications étaient toutes autres. Elle voyait chez cet étranger un pervers en puissance. Une espèce de pédophile guettant sa proie et l’appâtant a coup de jolies sucettes colorées. Elle connaissait pourtant suffisamment Arthur pour savoir qu’il s’agissait d’un enfant relativement bien élevé et surtout, intelligent. Il n’aurait certainement pas la bêtise d’aller voir un parfait inconnu avec un large sourire de ce genre. Intérieurement, la jeune femme le savait. Elle savait très bien que tout cela était normal et que cet homme, bien qu’elle ignore totalement de qui il s’agit, avait le droit d’être là pour emmener l’enfant avec lui. Mais pinçant les lèvres, elle laissait son propre monde surplomber la réalité et sans délicatesse aucune pour l’étranger, ramena l’enfant à l’ordre. Ce dernier se défendit comme il put, assurant à la conductrice qu’il ne s’agissait pas d’un inconnu. Mais bien sûr, elle n’en fit qu’à sa tête et répondit du tac au tac : « Euh, Arthur, les copains que tu te fais sur l’internet ou que sais-je encore, ce n’est pas la réalité. Ce sont des inconnus. Crois-moi, je sais ce que je dis. » Elle n’en savait rien du tout, du tout, du tout. Tori n’avait jamais touché à un ordinateur de sa vie alors Internet, c’était un peu un autre monde pour elle. Un océan de pédophile, d’ailleurs, d’après ce qu’elle avait pu lire dans les journaux ou entendu à la télé. Normal qu’elle prenne ce type pour un… Un voleur d’enfant. Mais il ne semblait visiblement pas très enclin à se faire insulter et la répartie qu’il eut pour elle la fit se tordre les doigts, mal à l’aise. Elle daigna finalement poser ses prunelles sur lui et sans la moindre discrétion le dévisagea de haut en bas. Elle ne disait pas des conneries. Ou pas vraiment. Qu’il la comprenne au lieu de se montrer aussi impoli ! Habituée aux bonnes manières et à un langage correcte, Tori acceptait difficilement qu’on s’adresse à elle comme à la plus parfaite des idiotes. Toutes sont enfance et son adolescence, elle avait essuyé les remarques et elle n’était plus prête à s’en prendre aujourd’hui encore. Pinçant les lèvres avec supériorité, elle leva le nez en signe de profonde indignation et serra ses bras contre sa poitrine. « Je vous demande pardon ? » Le ton de sa voix était tout ce qu’il y a de plus impérieux, espérant ainsi instaurer un minimum de respect entre eux. Si tant est que cela soit possible lorsque l’on parle à un détraqué sexuel. Tori agita finalement son doigt sous le nez de l’inconnu et articula avec beaucoup de difficultés – comme toujours lorsqu’il fallait s’exprimer devant un public qu’elle ne connaissait pas et que son discours n’avait rien de très précis – en postillonnant malgré elle : « Ecoutez, je ne sais pas qui vous êtes mais je n’aime pas beaucoup votre façon de faire, Monsieur. On ne dit pas ‘conneries’ mais ‘bêtises’ surtout lorsqu’un enfant est dans les parages. Ça s’appelle la politesse, vous connaissez ? Ensuite, on ne tutoie pas quelqu’un que l’on voit pour la première fois. C’est totalement indélicat. Mais pire que tout, et je crois que là vous et moi on ne va pas s’entendre : on ne vole pas les enfants à la sortie de l’école. Je peux comprendre que oui, peut-être, vous trouvez ça très excitant mais s’il vous plait monsieur, enfermez vous à double tour et pensez aux autres, que diable ! » Elle s’était animée à mesure que les mots avaient franchis la barrière de ses lèvres, elle voulait démontrer un côté fort qu’elle ne possédait pas et même si elle avait conscience d’être légèrement à côté de la plaque, cela ne l’empêcha de continuer sur la même voie : « Loin de moins l’idée de vous insulter, bien sûr. Mais je vous prie de faire un peu plus attention à ce que vous faites et dites devant le petit Arthur. Je connais ses parents et si vous ne voulez pas qu’ils fassent appelle à la police, faites attention à votre popotin. Mais moi ce que j’en dis après tout… Enfin, il dit qu’il vous connait. Donc, ça doit peut-être vrai… » Elle posa un doigt sur son menton, réfléchissant avec beaucoup de profondeur. Un peu trop, peut-être.
Invité
Invité
(#) Sujet: Re: let's go crazy. ⇟ eddie Mar 3 Avr 2012 - 17:35
L’intention du chauffeur de bus féminin était bonne. Peut-être même bien fondée si on en jugeait l’attitude et l’accoutrement de ce cher Dale qui aimait son style rétro des années 40. Mais malheureusement pour elle, elle avait tout faux. Arthur aurait pu prendre la parole et cesser ce malentendu, mais il n’avait pas non plus envie que tout se retourne contre lui, vu la férocité des propos des adultes. Ils étaient d’un stupide parfois. Quant aux amis qu’il se faisait sur internet, il n’en avait pas. Tout bonnement parce que le seul ordinateur qui existait dans sa demeure était celui de son père, et il était hors de question qu’il y touche. Sa seule activité autre que la musique était la lecture. Lui aussi, comme les vêtements d’Edward, il avait l’impression de vivre à une autre époque. En réalité, il ne le savait pas, mais Eddie se revoyait à travers lui, sauf qu’Arthur lui semblait un peu moins timide et effacé puisqu’il était fils unique. « Tori…J’ai pas internet. » En fait, il se contentait de répondre à moitié à ses affirmatives, après tout, Edward pouvait bien se défendre seul, et il avait l’air de s’en délecter. Il n’y avait qu’à regarder ce sourire narquois qui habitait son visage. Les femmes voient le mal partout. En même temps, Arthur pouvait comprendre la réaction de son chauffeur de bus, Eddie n’avait rien d’un gentil garçon au premier abord. Il fallait le connaitre. Sa mère lui avait dit qu’il avait fait la guerre en Irak, alors c’était peut-être pour ça. Il ne lui avait jamais posé la question par simple respect. C’était son professeur de piano, pas un ami, il ne pouvait pas lui poser toutes les questions qu’il désirait. La jeune femme toisait d’ailleurs ce dernier se grandissant pour lui paraitre supérieure. Edward ne bougea pas d’un cil alors qu’elle s’indignait probablement de la façon de parler de l’ex-militaire. Elle s’approcha de lui, prête à lui faire des représailles. Il avait horreur de la pseudo-autorité que les gens souhaitaient exercer sur lui. Il avait déjà eu suffisamment à faire avec son père et il avait fini par fuir cette autorité, mais en ce qui concernait les inconnus, il leur montrait simplement qu’il n’y avait pas lieu d’avoir envie d’exercer leur autorité sur lui. Pourtant, il écouta ce qu’elle avait à dire, ne détachant pas une seule seconde son regard d’elle. Elle avait du caractère. Mais ça ne fonctionnait pas avec lui. Surtout qu’elle racontait n’importe quoi et qu’elle faisait des conclusions hâtives. « En plus t’es sourde… » lâcha-t-il dépité par l’attitude de la jeune femme. Il s’était toujours imaginé les chauffeurs de bus assez grossiers, elle, elle n’avait pas l’air d’un chauffeur de bus avec ses manières. Mais il ne comptait pas lui faire une fleur et la vouvoyer. Les seules personnes qui le méritaient avaient été ses supérieurs militaires. Eux méritaient le respect. Le reste du monde pouvait tenter de se faire respecter par sa petite personne, ça ne serait jamais le cas. « Et idiote. » Ajouta-t-il. Parce qu’elle croyait vraiment qu’il se comporterait de la sorte s’il était un violeur ou kidnappeur ? Elle avait trop regardé de films. « Je trouverais ça plus excitant que tu te taises. » Et il lui mit la main sur la bouche. « Un peu de silence. C’est tellement plus reposant. » Il jeta un regard complice à Arthur, comme si le petit pouvait comprendre qu’elle était agaçante. Mais alors qu’il relâchait la pression sur la bouche de la jeune femme, celle-ci continua ses menaces, et il soupira. « Ils sont charmants les Martins. En effet. Appelez la police si vous voulez. Vous finirez à l’asile. » Et Arthur sentant que cette entrevue tournerait mal, se mit à faire des révélations : « C’est mon prof de piano…D’habitude on a des cours plus tard, mais ce soir je pouvais pas alors on a avancé la leçon. » Elle allait se sentir bien bête la pauvre.
[pouah c’est tout petit j’suis désolé.]
Invité
Invité
(#) Sujet: Re: let's go crazy. ⇟ eddie Dim 8 Avr 2012 - 17:17
Elle avait le cœur sur la main, elle avait le sourire au bord des lèvres et la vie perdue en éclat dans ses prunelles. Elle ne voyait pas le mal en allant gentiment aborder Arthur et l’homme qui l’accompagnait. Mais visiblement, elle aurait mieux fait de se mêler de ses affaires. Si Tori avait pour habitude d’être traitée avec peu de courtoisie, cela ne changeait pas le profond sentiment de mal être qui l’habitait. Elle essayait souvent de camoufler le tout derrière ses rêveries, ses pensées insensées, mais parfois, ça ne suffisait pas. S’entendre dire qu’elle était sourde était une chose qu’elle pouvait accepter. Pinçant malgré tout les lèvres, un peu agacée. Elle n’était pas sourde, elle voulait être certaine que tout cela n’était pas quelque chose d’horrible. Elle n’était pas ce genre de femme qui pouvait dormir sur ses deux oreilles si elle avait l’impression désagréable d’avoir laissé un drame se produire. Aussi soupira-t-elle lourdement avant d’articuler avec délicatesse : « Je vous assure que j’entends très bien. » Cette répartie n’avait rien d’une naïveté trop grande mais bien une manière de tempérer les choses. Elle ne tenait pas à ce que la conversation dérape au point de se retrouver ne confrontation pure et simple avec cet énergumène qu’elle jugeait bien étrange. Son accoutrement ne lui disait rien qui vaille et si elle-même avant tendance à paraître extravagante et exubérante par moment, elle refusait obstinément de laisser ce môme partir avec un potentiellement monstre. Et qu’il ne fut pas horrible à ses yeux lorsqu’il lâcha sans douceur qu’elle était une idiote. Bien sûr, une fois de plus, elle accusait le coup sans broncher. Se mordant l’intérieur de la joue pour garder contenance et réprimant son envie de geindre et pleurer qui lui brûlait la rétine. Elle s’apprêtait d’ailleurs à rétorquer qu’elle était loin d’être idiote lorsqu’il posa sa main sur ses lèvres. D’abord étonnée, Tori ne bougea pas d’un pouce et se mit à loucher sur cette main audacieuse. Ensuite, profondément vexée, elle attrapa le poignet du jeune homme pour s’en libérer, n’écoutant qu’à moitié les inepties qui pouvaient bien sortir de sa bouche. Non mais pour qui se prenait-il à la fin ? Plus qu’irritée et au bord de la crise de nerf, la jeune femme prit une grande inspiration pour retrouver son calme avant de continuer ses mises en gardes. De toute façon, il n’y avait que ça à faire. Elle ne voyait pas pourquoi elle se défendrait devant un énergumène de ce genre et plus elle perdait du tout et plus elle entendait les mômes s’impatienter derrière elle. Se retournant d’ailleurs pendant une minute, elle fit les gros yeux aux gosses qui n’en faisaient qu’à leur tête, agitant l’index comme une maitresse en colère et reprit sa place initiale avant de répondre du tact au tac : « Et bien, voilà. Ce n’était pas compliqué à dire, il me semble. T’es vraiment impoli, tu sais ça ? » Puisque monsieur ne prenait pas la peine de la vouvoyer, pourquoi l’aurait-elle fait ? Elle glissa un regard doux sur Arthur et lui offrit un beau sourire avant de lui ébouriffer les cheveux gaiement. « Je ne savais pas que tu jouais du piano ! Ca te plaît ? Tu es doué ? » C’était les questions basiques que l’on pose à un enfant. Et bien que Tori avait conscience d’être passée pour la cruche de service, elle n’avait pas réellement envie de s’excuser. Cet homme avait été on ne peut plus désagréable avec elle, il l’avait insultée… Que devait-il dire et faire après cela ? Comment était-elle supposée agir ? Elle n’en n’avait pas la moindre idée. Soupirant, elle s’essuyait le front, qui perlait de sueur, du plat de la main et passa négligemment sa langue sur ses lèvres. « Eurk. Tu t’es lavé les mains ? » qu’elle demande sans même s’en rendre compte, glissant un regard à l’inconnu. Mais elle ravala bien vite ses impolitesses et orna sa bouche d’un sourire on ne peut plus hypocrite avant de tendre la main au professeur de piano. « Désolée. Je ne voulais pas. Mais vous savez avec tout ce qu’ils disent les gens… Pas à la télé, j’en ai pas. Ni d’ordinateur d’ailleurs. Mais bon, le problème n’est pas là. Bref. Je suis vraiment désolée. Je m’appelle Tori Moriarty. » Sa main resta suspendue pour que l’autre s’en empare alors qu’elle détournait le regard, gênée, sentait ses joues rosir à vue d’œil. « J’ai l’air stupide, en effet… Mais je ne suis pas idiote, d’accord ? Que ce soit clair… Je suis pas… Ravie de vous rencontrer. » marmonna-t-elle, hésitant entre partir en courant, grimper dans son bus et partir à toute vitesse ou rester plantée là, le regard rivé au sol, immobile et… l’air complètement cruche.
Invité
Invité
(#) Sujet: Re: let's go crazy. ⇟ eddie Lun 9 Avr 2012 - 16:17
Edward jeta un regard étonné à Arthur. Les gens s’inventaient rapidement des histoires. S’il avait su, il aurait attendu qu’Arthur prenne le bus et se serait pointé chez lui pour son heure de piano plutôt que de débarquer à la sortie de l’école pour l’emmener chez lui. Le chauffeur de bus faisait des histoires en jugeant sur les apparences. Elle ferait mieux de se méfier, car s’il n’avait pas l’envergure d’un psychopathe, il avait été militaire, bien que contre son gré, il avait côtoyé un milieu qu’il ne conseillait à personne. Le seul milieu où la violence était véritablement tolérée et presque appréciée. Pas des hommes, mais de leurs supérieurs. Elle, en tant que femme et chauffeur de bus, elle n’en avait aucune idée. Elle était trop chétive pour ça. Il se fichait de ce qu’elle pouvait penser de lui, il n’était pas là pour plaire aux gens, il était ici uniquement pour récupérer le petit et lui donner une leçon de piano parce qu’il avait du talent, et qu’il ne voulait pas que cet enfant passe à côté de ça. Le piano était un art, et tant qu’Arthur ne l’avait pas saisi, il resterait un talent brut non-exploité. Mais il semblait à Edward que la mère d’Arthur semblait passionnée par ce genre de musique et qu’elle souhaitait approfondir les talents de son fils. Ils avaient un beau piano, comme une charmante maison. Mais le sujet n’était pas là. Ils étaient toujours devant l’école, et Eddie commençait à s’impatienter. Tellement, qu’il fit taire la jeune femme de sa main, et ce geste déplut fortement à la petite brune, qui s’en défit bien vite. Finalement Arthur avait dit la vérité et il n’y avait plus de malentendu. En fait, ça aurait été plus simple que le jeune Dale mette fin à la supercherie d’entrée, mais ça l’avait tellement surpris qu’elle s’en prenne à lui sans raison qu’il avait voulu la contrarier un peu. C’était tout lui. Autrefois, quand son père s’en prenait à lui sans raison, il lui donnait ensuite une bonne raison de l’engueuler doublement. Histoire de se sentir puni pour quelque chose. Stupide comme réaction, mais il avait toujours agi de la sorte. Tori semblait heureuse d’apprendre que c’était un malentendu, mais blâmait Edward, qui réagi du tac au tac : « T’es parano, c’est pas de ma faute. Et je vois pas en quoi j’ai été impoli.» Il haussa les épaules, désinvolte, alors qu’Arthur semblait désespéré. Ces deux-là ne comptaient pas s’entendre, c’était désolant. Il regarda Arthur grimacer quand elle lui ébouriffa les cheveux. Les femmes étaient toutes les mêmes, pensa l’ex-soldat. Alors qu’elle posait les questions à Arthur, il prit la liberté de lui répondre. « Oui, il est doué, seulement si vous continuez à nous taper la discute il progressera jamais. De plus, les gamins dans le bus aimeraient rentrer chez eux. » Il était insupportable, mais il se fichait bien de ce qu’il était en fin de compte, tout ce qu’il voulait c’était être payé. Arthur aimait bien le piano, ça se sentait à sa façon de jouer. Pas besoin de le lui demander. Tori posa ensuite une question assez surprenante. S’il s’était lavé les mains ? « Question idiote. Non je me lave pas. » L’ironie teintait son ton. La jeune femme ne faisait rien pour se faire apprécier, elle avait l’air comme lui sur ce point. Finalement elle essayait de ravaler sa fierté et se présenta en racontant sa vie toujours plus, et lui offrant une main qui avait l’air tout sauf sincère. Ainsi, il fixa avec insistance la main, sans pour autant la serrer. « Faut pas tendre une main quand t’as pas envie de le faire. Edward. » Il lâcha sans trop de conviction son nom, sans mentionner son identité en entier. Il n’était pas fier de son nom de famille, il préférait qu’on ne le sache pas, même loin du Wyoming. « Prouve-le que t’es tout sauf idiote. Car pour l’instant, j’en ai pas franchement l’impression. » Il était franc, et il n’y allait pas de main morte. Pauvre Tori. Arthur lui s’était empressé de discuter avec un de ses amis plutôt que de continuer à les écouter. Au moins, ils ne se tapaient pas dessus, c’était déjà ça.
Invité
Invité
(#) Sujet: Re: let's go crazy. ⇟ eddie Jeu 12 Avr 2012 - 19:40
« Je ne suis pas parano. » rétorqua-t-elle en pinçant les lèvres. Il n’empêche qu’elle avait souvent pensé à consulter un psy, histoire d’être certaine que son psychisme intérieur se portait bien et qu’elle n’avait pas un inconscient trop surchargé. « J’ai juste une propension absurde à la rêverie. C’est pas totalement ma faute. » Et d’un côté, elle n’avait pas tort. Si lui était, de toute évidence, un type complètement blasé par la vie et incapable de sourire si prétexte que ça fait mal aux joues et bien, elle avait le droit d’être un peu à côté de la plaque. C’était un peu sa marque de fabrique, à Tori. Être à côté de la plaque. Mais gentiment. Ça faisait sourire, ça donnait envie de se moquer mais jamais de taper. Contrairement à lui, visiblement. Elle avait une envie irrépressible de lui prouver par A + B qu’il avait été plus qu’impoli. Mais sa désinvolture évidente laissait présager qu’il n’allait pas l’écouter. Mais de toute façon, elle n’avait plus rien à perdre désormais. Et bien qu’Arthur la regardait d’un air désespéré, priant sans doute pour qu’elle ferme sa bouche et rejoigne son bus, elle ajouta avec une pointe de sarcasme : « Il n’y a qu’un impoli pour ne pas voir l’impolitesse. Mais soit, de toute façon, ce qui est fait est fait. » Elle n’allait pas tergiverser sur la question pendant des heures, elle n’allait pas perdre un temps fou à mettre un mot sur chaque idée. L’impolitesse faisait, de toute façon, partie intégrante de ce bonhomme. Il n’y avait qu’à voir sa manière de se tenir ou de s’exprimer. Ou encore de couper la parole, par exemple. Quand Tori s’adressait à Arthur, c’est de lui qu’elle attendait une réponse, pas de balourd de prof. Elle n’aimait pas se voir dire ce qu’elle devait faire, c’était quelque chose qu’elle avait du subir trop longtemps et aujourd’hui, en tant que femme mûre, majeure et vaccinée, elle avait le droit de faire ce qu’elle voulait. « J’ai le droit à un ‘vous’ maintenant ? » fut la seule chose qu’elle prit soin de relever. De toute façon, elle n’avait rien à répondre au reste si ce n’est une injure et elle détestait ça, jurer. Elle trouvait ça immonde et moche, encore pire devant un enfant innocent qui n’avait rien demandé à personne. « Tu devrais arrêter l’ironie, ça rend vilain. Et par vilain j’entends moche, soyons clair. » Si Tori était une femme douce et délicate la plupart du temps, il en fallait peu pour l’irrité. Elle pouvait être une parfaite petite prince délicate et la seconde d’après une espèce de gros macho sans foi. C’était ça, de rêver sa vie. Boy viril, se répétait-elle, je suis boy viril. Et tout ça pourquoi ? Pour ne pas avoir envie de pleurer devant les incessants reproches de son interlocuteur. Elle faisait des efforts, vraiment, elle faisait de son mieux pour paraître agréable et disciplinée. Pour sourire, pour tendre la main, pour montrer qu’elle était de bonne foi. Mais ça n’allait jamais que dans un sens et, sa patience mise à rude et preuve, l’obligeait à se mordre violemment la lèvre inférieur pour ne pas se montrer trop virulente. Elle laissa retomber sa main le long de son bras, visiblement, il ne la laisserait pas gagner la partie si facilement. « Tu as toujours quelque chose à dire, monsieur je-sais-tout ? » demanda-t-elle d’un ton qui trahissait son impatience. Elle entendit du chambardement derrière elle et se retourna une fois de plus pour faire la leçon aux enfants turbulents, formulant sur ses lèvres des mots silencieux. Elle ne partirait pas d’ici tant que cet insupportable Edward ne soit un minimum sympathique avec elle. Mais là, elle était bien loin du compte. « Je ne vois pas ce que j’ai à te prouver, Edward. Jusqu’à présent, tu n’as pas daigné être sympathique une seule fois et je ne crois pas que tu sois donc en mesure de juger quoi que ce soit qui vienne de quelqu’un d’autre. » Elle avait fait preuve d’une douceur infini pour dire ses mots, ne voulant pas le froisser. « Et si je te le prouve… Tu seras plus agréable par la suite ? Ou alors j’ai plus de chance de monter dans mon bus et te rouler dessus au passage ? » Un petit rire nerveux lui échappa. Non vraiment. L’idée de rouler sur quelqu’un ne l’intéressait pas. « On fait un pacte, si tu veux. Je ramène les mômes chez eux. Tu donnes ta supeeeeer leçon de piano à Arthur et puis on se donne rendez-vous pour prouver à l’autre qu’il a tort ? Ou alors j’ai raison te concernant et c’est peine perdue. » marmonna-t-elle, pas vraiment certaine de ce qu’elle faisait.
Invité
Invité
(#) Sujet: Re: let's go crazy. ⇟ eddie Dim 6 Mai 2012 - 0:05
Si elle n’était pas parano, il était le roi d’Angleterre. Et il n’était même pas anglais le bougre. Mais la pauvre Tori continuait de justifier auprès de l’ex-soldat, qui lui, il fallait l’avouer, n’en avait rien à foutre de ce qu’elle pouvait raconter. C’était à se demander si Arthur ne portait pas habituellement des bouchons dans les oreilles, ou s’il avait un moyen pour la faire taire. Elle ne cessait de jacasser. Levant les yeux au ciel, il le lui fit d’ailleurs comprendre : « Je m’en fous. Va raconter ta vie ailleurs. » Non il était définitivement pas agréable. S’il y avait bien une raison à tout cela, il devait quand même apprendre à se modérer, s’il ne voulait pas qu’Arthur pose à son tour des questions. D’ailleurs il jeta un regard à ce dernier qui avait fini par se désintéresser d’eux. Il ne comprenait donc pas pourquoi elle continuait à s’acharner sur lui. Que voulait-elle à la fin ? Qu’il lui donne raison ? Plutôt mourir. Les femmes dans son genre ne méritaient pas qu’on leur donne raison, elles jubileraient beaucoup trop et seraient intenables. Tori continuait son speech. Cette fois c’était au sujet de l’impolitesse. Qu’est-ce qu’elle pouvait être agaçante. « Elles sont d’aucune utilité tes phrases toutes faites. Ca marche avec les simples d’esprit. Pas avec moi. » En plus il apparaissait hautain et arrogant. Tout ce qu’il voulait c’est aller donner sa leçon de piano. « Tu veux pas non plus que je te mange dans la main ?! » C’est vrai, pourquoi s’acharnait-elle à vouloir obtenir un simple merci ou s’il vous plait ? Elle n’avait rien fait qui allait dans son sens. Au contraire, elle avait simplement accusé le jeune homme d’être un pédophile. Et puis après c’était lui l’impoli. Mais elle avait réussi à provoquer de l’impatience chez le jeune Dale qui était pourtant toujours d’un calme olympien. Il n’y avait qu’elle pour l’avoir fait. Il leva les yeux au ciel une nouvelle fois. Elle chipotait même sur les mots. « Si t’es vraiment à ça près. Soit ! C’est pas tout mais j’ai un cours à donner moi. » Et elle devait ramener les enfants à leur domicile. Qu’attendait-elle pour le faire ? Il n’avait qu’une hâte, qu’elle déguerpisse. Mais même en y mettant toute l’énergie qu’il fallait pour cela elle était toujours là. Qu’elle lui dise qu’elle l’appréciait serait probablement la cerise sur le gâteau. Mais ce n’était pas le cas, heureusement pour lui. Il avait cru que Fantine était collante, mais la petite Tori jouait dans une catégorie supérieure. Voilà qu’elle lui faisait une énième remarque. Il n’avait rien à dire là-dessus. « Le jour où je me soucierais de l’image que je renvoie, je te téléphone, okay ? » Autant dire qu’il ne l’appellerait jamais. Il aurait aussi pu lui dire qu’elle avait l’air de rien, mais ça ne l’intéressait pas, il n’y avait rien d’amusant là-dedans. Il fallait aussi dire qu’il était loin d’avoir détaillé la jeune femme et serait incapable de la décrire, à part dire qu’elle était brune. Elle n’avait rien d’atypique. Elle aussi était agacée par son comportement. Sentiment mutuel. Ils avaient là quelque chose en commun finalement. « Oui, tu vois ton bus ? Tu rentres dedans, tu t’assois, tu démarres, et tu pars vers les maisons des gosses. » Il aurait pu être bien plus virulent. Ce n’était pas si dur à comprendre. Il ricana bien franchement quand la jeune femme finit par exploser et lui dire ses quatre vérités. Ce n’était pas ça qui allait arranger les choses. « On va dire que tu as une drôle de manière d’aborder les gens. » Il avait encore en travers de la gorge le fait d’avoir été pris pour un pédophile. Apparemment Tori comptait l’inviter pour un rendez-vous qui n’aurait rien de galant. Son frère lui aurait dit de sauter sur l’occasion. Lui ne pensait pas que ce soit utile. « Rouler sur passant, c’est homicide volontaire dans ce cas, et puis retrait de permis, et ces pauvres enfants seraient sans chauffeur. C’est dommage. » Tout cela sur le ton ironique habituel. « Je suis sur que ça va me faire perdre mon temps, mais pourquoi pas. Au moins j’aurais une bonne raison de me saouler ensuite. » Elle allait en faire tout un truc de cette histoire d’alcool, alors qu’il n’était pas sérieux. Ca serait marrant à voir.
Invité
Invité
(#) Sujet: Re: let's go crazy. ⇟ eddie Dim 13 Mai 2012 - 16:55
« Toujours d’une délicatesse sans nom, comme je vois. » ne put-elle s’empêcher de faire remarquer en pinçant les lèvres avec agacement. Elle ne lui racontait pas sa vie, elle fournissait une réponse à ses questions silencieuses. Elle expliquait le comportement qu’elle avait et que, de toute évidence, il peinait à comprendre. Mais elle se heurtait sans cesse à un mur et elle devait se faire violence pour ne pas lui envoyer une bonne gifle. Lui remettre les idées en place ne serait pas de trop. Comment pouvait-on se comporter de manière aussi peu délicate avec le genre humain ? Comment pouvait-on espérer attendre quelque chose des autres si nous n’avions même pas la capacité de témoigner un peu de respect ? L’agacement de Tori n’était pas feint, mais heureusement, elle avait toujours eu plus ou moins de tenue. Cela l’empêcherait probablement de faire une bêtise. Une de plus, songea-t-elle presque à regret. Elle n’aurait pas du se mêler de ce qu’il ne la regardait pas. Elle aurait été tranquille et tout cela n’aurait jamais eu lieu. Mais… Et si cet Edward avait réellement été un pédophile ? Elle aurait du avoir sur sa conscience un tragique incident ? Non, finalement, plus elle y songeait et moins elle regrettait son geste. Tant pis si elle se devait d’endurer un pareil goujat désormais. « Les simples d’esprit ? » répéta-t-elle d’un air indigné. Son grand cœur et ses manières rêveuses l’obligeait à voir le bien partout et avoir pour le genre humain une confiance aveugle et sans limite, pratiquement. Elle pensait donc qu’il y avait suffisamment de jugeote dans ce monde pour ne pas avoir à faire à ce genre de petit con qui se croyait tout permis. Les simples d’esprit, eux au moins, aurait probablement la délicatesse de traiter les autres avec égard et respect, ce qui n’était pas le cas du professeur de piano. « Les simples d’esprit n’aurait pas le droit à ce genre de phrases. Les simples d’esprit savent se montrer respectueux quant il le faut. Les simples d’esprit, comme tu le dis si bien, sont probablement de bien meilleurs personnes que toi. Alors descends de ton poney cow-boy, tu vas te prendre une branche en pleine gueule. » cracha-t-elle sans pouvoir se retenir, cette fois. Son vocabulaire et la virulence de son discours n’était pas chose quotidienne chez Tori. En règle générale, elle savait se tenir. Du moins savait-elle éviter les esclandres. Ce jour là, avec pareil énergumène, c’était bien trop lui demander. « Je ne veux pas que tu me manges dans la main, non. Je ne voudrais pas me salir. » renchérit-elle en arqua un sourcil presque supérieure qui ne lui ressemblait pas. Elle ne voulait pas paraître désagréable ou même totalement insupportable, mais visiblement ce jeune homme éveillait le pire en elle. Il fallait cependant se rendre à l’évidence : peut-être qu’elle aussi, éveillait le pire en lui. Mais elle ne se pensait pas capable de faire autant d’effet et ce n’était donc pas cela, pour sûr ! Elle se mordilla la lèvre inférieure lorsqu’il lui signala qu’il avait un cours un donné. Elle saisit l’allusion au vol et se demanda même pourquoi, en effet, elle était encore là à essayer de communiquer. La communication, il fallait être deux pour la mener à bien. Or là, elle bataillait seule contre vents et marées : c’était peine perdue. « J’ai pas de téléphone. » laissa-t-elle couler sans s’en apercevoir. Elle avait conscience que la question n’était pas là et qu’elle prendrait surement un bien d’enfer à lui faire remarquer mais la réflexion était sortie toute seule. En règle générale, elle aurait passé quelques minutes à essayé d’expliquer son choix. Mais elle garda le silence cette fois. Comme il le lui avait si bien fait remarquer, il s’en fichait pas mal de son existence et de tout ce qui pouvait bien se rapporter à sa petite existence de Sainte Nitouche. « Je fais ce que je veux, d’accord ? » formula-t-elle d’une voix couinante alors qu’il lui parlait de ce qu’elle se devait de faire. Elle le savait, pas la peine de lui rappeler. C’était une grande fille, qu’il arrête de la prendre pour une espèce de débile sortie de n’importe où ! « Oh, ça va, digère ! J’ai dit que j’étais désolée, tu veux quoi de plus ? Que je me mette à genou peut-être ? » Son irritation grandissante était plus que palpable à des kilomètres à la ronde. Pourtant, elle n’avait pas envie de perdre cette bataille ridicule. Elle ne voulait pas s’avouer vaincue face à un petit con de prof de piano. Elle ne voulait pas que l’impolitesse, la supériorité et toutes les mauvaises manies, quel quelles soient, l’emportent. « Je n’aime pas du tout ton ironie. » avoua-t-elle en cillant des paupières, incapable de rester totalement impassible, malgré ses efforts. Cependant, un large sourire traversa son minois alors qu’elle entendait l’acceptation de l’autre. Puisqu’il le prenait de cette façon, elle allait bien se moquer de lui. « On se saoulera pendant. Ca me donnera peut-être l’occasion de te voir sourire. Qui sait. Ouuuh, rien que d’y penser j’en frissonne. » Sa plaisanterie était peut-être de mauvais goût, mais elle ne le remarqua pas. Elle laissa échapper un rire sincère et haussa des épaules avant d’ajouter. « Et bien, d’accord. Alors on va dire… 21h au Blue Lagon Bar de Miami ? Sinon, je peux te proposer une boîte de striptease, ça me dérange pas. Je suis pas du tout fermée à ce genre de chose. » Sa nonchalance n’avait rien de feint. Si Tori pouvait paraître par moment très coincé et très à cheval sur les bonnes manières, elle était aussi ouverte d’esprit et prête à découvrir pas mal de nouveauté. Elle offrit un sourire à l’autre, un sourire mi-hypocrite mi-amusé, qui voulait dire : quoi que tu choisisses, tu ne seras pas déçu. Elle savait s’amuser, il ne fallait pas croire !
Invité
Invité
(#) Sujet: Re: let's go crazy. ⇟ eddie Dim 20 Mai 2012 - 19:26
« Ta délicatesse tu te la mets où je pense. » Elle allait continuer longtemps ? Ne pouvait-elle pas le laisser tranquille ? Il avait l’impression qu’elle revenait plus il la repoussait de ses vives paroles. Il réfléchissait activement au meilleur moyen pour qu’elle le laisse tranquille. Lui proférer des insanités ne fonctionnait absolument pas. Etre gentil avec elle ne ferait qu’accroitre son attitude collante et agaçante, donc il lui restait qu’une seule solution : l’ignorer totalement et se faire la malle, mais même s’il considérait cette option de plus en plus, il savait qu’Arthur n’apprécierait certainement pas, et il fallait se rappeler que les adultes étaient des exemples pour les enfants. Sinon, il serait parti bien rapidement. Il n’avait donc pas le choix : il se devait de subir encore un peu. Et elle semblait toujours plus étonnée de son comportement. Tous ceux qui le connaissaient ne l’étaient plus. Il était vraiment aigri à son âge et ne semblait plus vouloir changer. Son enfance lui avait été fatale. Elle avait fait de lui l’homme qu’il était aujourd’hui, ne vous déplaise. Tori s’étonna de la mention des simples d’esprit comme il les appelait. Et agacé, il rétorqua vivement : « Oui, les crétins, les idiots, les simplets, tout ce que tu veux, les cons en clair ! » Et elle continuait à chercher à lui prouver que le monde était tout beau tout rose, et qu’il faisait office de grand méchant loup. Oui mademoiselle, si ça vous convient. Mais après être parti à la guerre votre définition du monde en prend un coup. Tous les soldats reviennent marqué au fer rouge par les horreurs de la guerre, et personne n’arrive à retrouver une vie normale. Impossible de blâmer Tori pour ça, elle ignorait qu’il était un ancien soldat d’Irak. Il rit, cynique. « Si ça te fait plaisir. On dirait que tu parles en connaissance de cause. » S’était-elle pris une branche en pleine poire ? Ca ne changeait rien au fond, elle restait une cruche à ses yeux. Branche ou pas. Elle essayait de le faire réagir, mais c’était peine perdue. Il avait bien les mains salies par la guerre et la mort, mais le doigté qu’il avait au piano était rare et on lui enviait ses mains de pianiste longues et distinguées. C’était difficile à croire que les mêmes mains aient servi autant pour le piano que pour tenir des armes en Irak. Inutile de répondre, il jeta un coup d’œil à Arthur qui discutait toujours aussi passionnément avec son ami à propos du nouveau Pokémon. S’il ne l’aidait pas, ils ne partiraient probablement jamais. Et son cours de piano resterait impayé. Elle jouait sur les mots la petite. Elle n’avait pas de téléphone, il s’en trouvait ravi de l’apprendre, au moins elle ne pourrait pas l’enquiquiner. « Ah tu fonctionnes encore aux télégrammes ? » Petite pique en plus. Il avait ce rictus aux lèvres qui ne semblait pas vouloir disparaitre. Comme Tori qui ne semblait pas vouloir partir. Elle lui assurait avoir le droit de faire ce qu’elle voulait. Véridique. « Sauf si tu m’embarques dans ton délire. » railla-t-il. Il était vraiment insupportable. Il continuerait jusqu’à ce que mort s’en suive. Remarque, il avait trouvé plus insupportable que lui en la personne de Fantine et Tori jouait dans une catégorie légèrement inférieure, à la différence que l’une savait se faire apprécier du pianiste même si elle passait son temps à le prendre pour une femmelette. Remarque, à lui parler d’alcool, peut-être qu’elle parviendrait à être plus agréable que lors du premier contact. Après tout, l’alcool était bien connu pour rapprocher les gens. Se mettre à genou en revanche, bien qu’il ne l’apprécie pas plus que ça n’était pas envisageable. « L’homme ne devrait jamais se mettre à genou. Les faibles le font. » Et il ajouta rapidement : « Si tu crois que l’alcool me fait sourire alors là tu te trompes. Je suis pas un novice. Je bois autant que ce que tu barjaques ! » 21 heures au Blue Lagon Bar. Ils y passeraient donc la soirée. Arquant un sourcil il fut surpris : « Qui a parlé de boite de striptease ? En plus tu me prends pour un beauf. Vraiment débile. On a qu’à aller voir de l’opéra, peut-être que ça t’éveilleras à quelque chose d’intéressant. » Et il soupira avant d’appeler Arthur : « Tu crois pas qu’il serait temps d’y aller Arthur ? » Le gamin acquiesça.