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 run baby run (pv)

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run baby run (pv) Vide
Message(#) Sujet: run baby run (pv) run baby run (pv) EmptyDim 29 Jan 2012 - 17:52

Une personne non avertie n’aurait même pas discerné sa silhouette dans l’obscurité. Il était tard, ou tôt, selon le point de vue et Tatum patientait au détour d’une ruelle, dissimulé dans la pénombre. Seule l’odeur de la cigarette trahissait sa présence, à chaque fois qu’il expirait la fumée par les narines. Appuyé contre le mur, il observait la rue déserte, guettant l’arrivée de Josh, un pauvre type qu’il avait trouvé en fouinant un peu dans le quartier. Si le bonhomme ne représentait aucun intérêt aux yeux de l’ouvrier, c’est ce à quoi il avait accès qui l’avait fait approcher Josh. Il était pourtant d’un ennui mortel et Tatum ne se gênaient jamais pour le lui faire sentir dès qu’il ouvrait la bouche. Mais puisqu’il fallait supporter ses balbutiements et ses hoquets pour obtenir ce qu’il voulait, il faisait preuve d’une patience d’ange. Du moins, pour lui. Ce genre de type, il avait plutôt l’habitude de leur vouer un mépris sans nom alors lui montrer un minimum de respect lui demandait un effort considérable qu’il n’était pas certain de pouvoir fournir encore bien longtemps. Il soupira et sortit son portable pour jeter un coup d’œil à l’heure. Josh avait du retard. Il avait intérêt à avoir une bonne excuse parce qu’il mettait les nerfs de Tatum à rude épreuve et ce n’était pas bon pour son matricule. Il patienterait encore un quart d’heure, parce que ça devenait une réelle nécessité, mais si l’autre ne se montrait toujours pas, il irait voir ailleurs. Il n’eut cependant pas à attendre bien longtemps, le pas trainant du pauvre homme se fit entendre et Tatum envoya valser son mégot d’une pichenette. Il ne bougea pas pour autant, attendant que Josh entre dans son champ de vision pour enfin faire un mouvement. Il l’attrapa vivement par le col de sa veste et l’attira dans l’étroite ruelle, le plaquant contre le mur avec une férocité qui n’avait d’égale que sa fureur. « Tu t’fous de ma gueule, gras du bide ? T’as vu l’heure qu’il est ? » Sa voix était aussi dangereuse que la lame d’un couteau. Ses yeux lançaient des éclairs qui terrorisèrent l’ingrat. La gorge comprimée par les poings de Tatum, il ne parvint qu’à bégayer des mots que Tatum ne voulait pas entendre. Son regard, le temps d’un instant, vacilla. « Tu—tu quoi ? » Il étranglait Josh et il n’en avait cure. Le visage de sa victime virait au rouge, ses yeux étaient exorbités mais Tatum n’entendait rien. Il fixait les lèvres d’où sortaient des sons, des gargouillis et des mots inintelligibles. Privé de sa source, Tatum risquait de perdre les pédales. Il y avait tellement longtemps qu’il n’avait plus été sevré qu’il appréhendait ce jour qui venait enfin de lui tomber dessus. Ses yeux verts restèrent un instant perdus dans le vide puis ils retrouvèrent toute leur intensité et la haine farouche qui lui vrilla le cœur flamboya. « Comment se fait-il que tu n’en aies plus ? Hein ? HEIN ? Espèce de connard, je te paie une fortune pour me fournir et tu viens pleurnicher, maintenant ? » Il secouait son fournisseur avec violence et la tête de celui-ci heurtait le mur à chaque contrecoup. Jusqu’au moment où un son macabre résonna dans la ruelle. Un son caractéristique que Tatum aurait reconnu entre mille. Il lâcha brusquement Josh qui s’affala comme une poupée de chiffon, le crâne ouvert. Le sang maculait les briques et Tatum recula, sous le choc. « Merde ! » gronda-t-il avant de baisser les yeux sur ses paumes ouvertes. Des gouttes de sang étaient parvenues à les moucheter et il se frotta machinalement les mains sur les cuisses de son pantalon. Josh était avachi contre le mur, la tête penchée sur le côté, le sang imbibait peu à peu sa chemise. Incapable de s’assurer s’il était toujours en vie ou non, Tatum recula encore. Il avait perdu son sang-froid, c’est ce qu’il craignait le plus en venant à ce rendez-vous. Il fallait qu’il appelle les secours, qu’il s’assure que Josh serait emmené aux urgences mais la vie de cet homme lui importait peu. Tout ce qui l’inquiétait c’était son état à lui, celui dans lequel il serait s’il ne se fournissait pas rapidement pour contrer les effets négatifs du sevrage. Il était tellement obnubilé par l’accident qu’il ne vérifia que trop tard qu’il n’y avait pas de témoins. Quand il tourna les yeux pour s’assurer de leur tranquillité, il croisa le regard incrédule et effrayé d’une inconnue. Qu’avait-elle vu, au juste, il n’en savait rien. Mais même si elle venait tout juste d’arriver, le fait qu’il soit debout et l’autre à terre, inanimé, en disait long sur les événements.


Dernière édition par Tatum Turner le Dim 10 Juin 2012 - 22:47, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: run baby run (pv) run baby run (pv) EmptyDim 29 Jan 2012 - 21:02

Le réveil sonna et ce fut d’un mouvement las qu’elle interrompit l’horrible sonnerie lancinante. Elle aurait pu l’éteindre avant qu’il ne sonne si elle l’avait voulu, réveillée depuis des heures, elle n’avait fait que contempler les chiffres se métamorphosé tout au long de la nuit. Comme chaque nuit, Bobbie avait fait cauchemars sur cauchemars. À peine fermait-elle les yeux que les images dévastatrices coulaient sous ses paupières. Et les cris résonnaient si férocement dans son esprit qu’elle ne parvenait pas à les faire fuir. Au bout d’un laps de temps qu’elle définit de deux heures, elle abandonna l’idée de trouver le sommeil. Voilà des années que c’était comme cela. Elle avait beau penser à tout un tas de belles choses, rien n’effaçait le traumatisme qu’elle avait vécu. Elle aurait du recommencer à vivre, pourtant. Elle aurait du mettre un pied devant l’autre et marcher vers l’avenir. Mais non, inlassablement, elle se cramponnait au passé. Comme s’il s’agissait d’une bouée en pleine mer. C’était la pire chose qu’elle puisse faire, mais elle ne parvenait pas à faire autrement. Soupirant tristement, la jeune femme sortit de son lit l’esprit ailleurs. Elle pensait à son chez elle qu’elle avait oublié. Elle pensait à ce qu’elle avait perdu. Elle pensait à ce que sa nouvelle vie ici, à Miami, lui avait apporté. Et si tout cela avait pour habitude de lui remonter légèrement le moral, ce ne fut pas le cas ce jour là. Elle ne fit pas un bruit, craignant de réveiller son horrible colocataire. Lee était un homme étrange aux yeux de Bobbie. Il était tout ce qu’elle détestait et craignait. Mais il était là, à quelque pas d’elle, somnolant gentiment dans un lit deux places. Elle regrettait parfois d’avoir fait l’erreur absurde d’accepter le premier venu. Peut-être aurait-il du passer un casting ? Elle chassait rapidement cette pensée de son esprit, les choses étaient faites et elle n’allait plus se tarauder avec ça. Elle passa par la cuisine où elle mit en route la cafetière avant de se rendre dans sa petite salle de bain. Pendant une fraction de seconde qui lui paru interminable, la jeune femme détailla son visage pâle dans le miroir. Il n’y avait pas à dire, la fatigue la marquait de toute part. Deux immenses cernes bleus avaient battis logis sous ses yeux, la faisant soupirer las. Elle mettrait un peu de maquillage, pensa-t-elle alors qu’elle se déshabillait pour entrer sous la douche. Aujourd’hui, elle devait être plus tôt que d’habitude. Un nouveau camion d’antiquité allait être livré et maniaque comme elle l’était, elle avait ressenti ce besoin dérangeant de tout ré-agencer avant qu’il n’arrive. Sa douche ne dura que quelques minutes, il en fut de même pour la séance maquillage et habillage. Bobbie préparait toujours la veille, c’était un gain de temps non négligeable et elle avait l’esprit tranquille. Elle retourna alors dans sa petite cuisine où elle se servit une tasse de café fumante, elle le but, noir et sans le moindre sucre. Ce fut ce qui la réveilla et la poussa un jeter un œil à sa montre. Voyant qu’il était déjà bien tard pour ce qu’elle avait pris, elle fila plus vite que l’éclair.

Ses chaussures claquaient sur le sol dans un bruit sec qui n’avait de cesse de la faire sursauter. Bobbie n’avait pas de voiture, Bobbie avait peur des voitures. Aussi, peu importe la destination où elle devait se rendre : elle faisait le chemin à pieds. Mais ce matin là, bien trop tôt dans la journée, là où le commun des mortels morfle encore dans les bras de Morphée, les alentours lui donnaient la chair de poule. Son regard courait de ci et de là, cherchant quelque chose auquel se raccrocher et ne plus penser à cette peur dérangeante qui la gagnait inévitablement. Elle accéléra le pas mais soulevait les talons de telle manière à ne pas être entendue. Et puis, tout bascula. Elle se retrouvait devant cette ruelle, le regard hypnotisé par la scène qui se déroulait sous ses yeux. Son cœur battait la chamade alors que ses pieds semblaient être fixés au sol. Elle n’avait de cesse de vouloir s’enfuir et pourtant, elle était tétanisée. Elle serra son sac contre sa poitrine alors qu’elle voyait un homme en secouer un autre. La logique aurait voulu qu’elle s’enfuit à toutes jambes où qu’elle alerte la police, mais rien, pas un geste, pas un mouvement. Pétrifiée. Elle regarda la silhouette s’effondré et un couinement lui échappa alors que le regard de l’autre se portait sur elle. Elle était suffisamment loin pour ne pas dissimulé la haine qui y dansait, mais suffisamment près pour sentir la tension ambiante. Mécaniquement, elle tourna les talons, priant qu’il l’oublie. Non. Il ne devait pas l’avoir vu. Il prendrait la fuite. Ses pas se faisaient de plus en plus rapides alors qu’elle serrait son sac toujours plus fort contre elle. « Tu as rêvé Bobbie, ce n’est rien, un horrible cauchemar. Tu vas te réveiller, tu vas te réveiller, tu vas te… » Et comme une litanie sans fin, la jeune femme entonnait ce refrain. Elle allait se réveiller. Tout cela ne devait être qu’un rêve.
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Message(#) Sujet: Re: run baby run (pv) run baby run (pv) EmptyMer 8 Fév 2012 - 15:31

Pris entre deux feux, Tatum hésita. Une demi-seconde. Ce qui suffit à la demoiselle pour reprendre ses esprits et faire volte-face, s’éloignant à toutes jambes de cet endroit paisible qui, soudainement, était devenu bien plus dangereux, par la seule présence de l’ouvrier. La jeune homme émit un grognement de frustration en la voyant détaler, le roux de ses cheveux s’élevant dans son sillage. Il se passa la langue sur les lèvres et détourna la tête pour poser les yeux sur sa victime. S’il n’éprouvait aucune pitié pour cet homme qu’il connaissait à peine, il regrettait toutefois son geste qui risquait de lui causer de sérieux ennuis. D’habitude, il se maitrisait complètement et infligeait à sa proie ce qu’il était nécessaire pour qu’il obtienne ce qu’il voulait. Or, dans le cas présent, il pouvait difficilement extorquer quoi que ce soit de cet individu flasque et pleurnichard. Et pendant ce temps-là, le témoin oculaire s’éloignait et risquait à tout moment d’avertir la police, si ce n’était pas déjà fait. Grondant contre sa propre bêtise et contre la jeune femme – que faisait-elle dehors à une pareille, franchement ? – il courut le risque d’abandonner l’homme à son sort. Il n’irait pas voir s’il s’était simplement assommé ou s’il risquait une hémorragie interne. L’heure n’était plus à la réflexion, en admettant que ça l’ait jamais été. Il quitta la pénombre et la sécurité de la ruelle et s’élança à la suite de la jeune femme. Contre toute attente, elle ne s’était pas mise à courir ni n’avait cherché à se cacher et Tatum ne tarda donc pas à la rattraper. Quant à savoir ce qu’elle marmonnait pour elle-même, il ne chercha même pas à le deviner ou le distinguer. En quelques pas supplémentaires, il était sur ses talons et l’empoigna pour l’arrêter et prévint tout risque qu’elle se mette à s’égosiller en plaquant sa main sur les lèvres de l’inconnue. « Chut, chut, chut » souffla-t-il à son oreille en tâchant de l’immobiliser. « C’est un malentendu, ce que vous avez vu. Rien de plus » Alors pourquoi s’efforçait-il de la faire taire ? Pourquoi la poursuivre sinon pour s’assurer qu’elle n’irait pas avertir quelqu’un, les autorités ou quelqu’un d’autre, peu importe qui. Il était rôdé, il avait déjà vécu des situations semblables par le passé. Sauf que les dernières fois, il avait été minutieux et tout faisait partie d’un plan bien précis. Dans ce cas-ci, c’était la débandade. Rien de tout cela n’était censé se produire. « Vous n’allez pas crier ? Vous le promettez ? » Il ne savait pas à quoi il jouait mais il ne pouvait pas la maintenir éternellement et la menacer de mort si elle causait à qui que ce soit reviendrait à admettre sa culpabilité. Le souffle court, il attendit un signe de sa part pour ôter lentement sa main, paré à l’éventualité qu’elle se mette à hurler. Si elle le faisait, il n’hésiterait pas à la faire taire à nouveau, mais il se montrerait plus persuasif. Elle était déjà effrayée, de toute façon, alors qu’elle le soit un peu plus ou un peu moins, au final… Il s’arrangea pour la coincer entre le mur et lui et en profita pour la dévisager. Un doigt sur les lèvres pour lui intimer le silence, il souffla, espérant que son haleine dépourvue d’alcool la rassurerait un minimum : « C’est un malentendu, je n’aurais pas dû m’emporter mais maintenant, ce pauvre bougre est à terre et il a peut-être une commotion cérébrale. Vous voulez bien m’aider ? » Peut-être qu’il allait l’effrayer davantage. S’il avait été ivre, il aurait pu se trouver une excuse plausible pour expliquer son comportement. Mais ce n’était pas l’alcool qui était la cause de ce dérapage et il ne pouvait donc compter que sur une chose : qu’elle soit suffisamment intelligente que pour l’écouter et ne pas essayer de s’enfuir. C’était déjà suffisamment encombrant de devoir se préoccuper de sa victime. Alors s’il devait se soucier de cette nana, en plus, cela risquait de ne pas être du gâteau. « Je ne voulais pas vous effrayer. J’ai été pris au dépourvu, ce n’était pas malin de ma part de m’énerver » La contrition perçait dans son ton mais est-ce que cela signifiait pour autant qu’elle allait obtempérer et ne pas crier au loup, c’était une toute autre affaire. « Comment vous appelez-vous ? » Et pendant qu’il tentait de calmer la demoiselle, l’autre idiot risquait fort de perdre tout son sang. Il ne savait pas comment faire pour la ramener à la ruelle, pour s’assurer que l’imbécile s’en sortirait sans trop de dommages – afin qu’il n’aille pas porter plainte, entre autres – et qu’elle garderait son témoignage pour elle. Malheureusement, rien n’était moins sûr que l’issue de cet événement et Tatum détestait ne pas contrôler la situation.
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Message(#) Sujet: Re: run baby run (pv) run baby run (pv) EmptyJeu 9 Fév 2012 - 13:57

Serrant son sac à main contre son cœur avec toute la force qu’elle possédait, Bobbie avait le souffle coupé. Elle haletait sans pouvoir calmer son envie d’oxygène de quelques manières qu’elles soient. Si elle n’avait pas été autant surprise sans doute se serait-elle mise à courir ou appeler à l’aide. Comme tout le monde. Elle aurait détalé à toutes vitesses pour disparaître de la circulation et ne pas être à découvert, elle aurait frappé à toutes les portes en hurlant ce qu’elle avait vu, elle aurait sorti son téléphone portable même si elle avait toujours pris soin de ne pas l’utiliser, bref elle aurait trouvé un moyen de rendre la situation moins dangereuse. Ou quelque chose dans le genre. Mais elle avait été tellement impressionnée et surprise par ce qu’elle avait vu que son seul réflexe avait été de presser le pas en se répétant que tout cela n’était qu’un horrible cauchemar. Après tout, elle en faisait tous les jours et ils prenaient toutes sortes de forme… Un cauchemar. Pourquoi ne pouvait-il pas uniquement s’agir de cela ? Parce que même si elle essayait de s’en persuadé, elle savait pertinemment que tout cela était réel et que, peut-être, elle allait avoir de sérieux ennui. Ce léger constat affolant bien davantage son cœur alors que ses pas tâchaient de se montrer plus persévérants et rapides. Et si elle avait été témoin de… De quoi ? Dans le fond, elle ne savait même pas ce qu’elle avait vu ! Mais elle espérait vraiment que tout cela ne soit que le fruit de son imagination, que ce jeune homme n’avait pas fait ce qu’elle avait cru voir, que… Et ce fut cette empoignade qu’il la ramena violemment à la réalité, ouvrant la bouche pour laisser un cri de stupeur lui échapper, elle se vit contrainte au silence. Une main en barrière devant ses lèvres et cet homme qui lui intimait le silence d’un souffle dans l’oreille. Les yeux de Bobbie commençaient doucement à s’embuer de larmes de détresse, alors qu’elle serrait les poings pour les contenir. Elle ne voulait pas avoir l’air d’une poupée fragile et facilement impressionnable, même si elle l’était légèrement. « C’est un malentendu, ce que vous avez vu. Rien de plus » Si la jeune femme aurait pu accepter ce fait lorsqu’il était loin d’elle, elle ne pouvait pas s’empêcher de penser que tout cela était pire que ce qu’elle pensait. Si ça n’avait pas de réelle importance, elle ne voyait pas pourquoi il se donnait la peine de la maintenir silencieuse. Pour l’éviter de crier, certes, mais elle n’aurait pas eu à crier la situation avait été tout ce qu’il y a de plus normale ! Et lorsqu’il lui demanda si elle n’allait pas crier, si elle le promettait, elle hocha vivement de la tête pour lui faire comprendre qu’elle ne se risquerait pas à cela. Bobbie n’était pas de celle qui voulait jouer à la plus maligne et il était évident qu’elle n’aurait jamais le dessus face à lui, pour sa propre survie : elle se devait d’être coopérative. Et lorsque le jeune homme libéra ses lèvres, elle laissa échapper un léger sanglot étranglé, bien malgré elle. Se mordillant alors sévèrement la lèvre inférieure pour ne plus se laisser déborder. Mais se sentant coincé entre le mur et l’inconnu, elle eut bien du mal à ne pas se laisser déborder par tous les sentiments désagréables qui l’habitaient. Si elle voulait bien l’aider ? Les yeux apeurés de Bobbie fixaient ceux de l’inconnu de manière incrédule. Il semblait en pleine possession de ses esprits et plutôt normal pour un type qui venait de fracasser le crâne d’un autre. Parce que oui, tout à coup, les images défilaient dans la tête de Bobbie qui n’avait aucune idée de comment les interpréter. Que voulait-il qu’elle fasse ? Elle n’était médecin, ni infirmière, elle ne serait d’aucune idée ! Pire que tout, elle n’avait pas envie de trainer dans une histoire de ce genre. Si tout cela finissait mal, elle serait désignée comme complice et sa vie serait gâchée ! Peut-être allait loin en pensant ainsi, mais elle était totalement dépassé. Et bien qu’elle ouvrit la bouche pour assurer qu’elle ne serait d’aucune idée mais qu’elle garderait le silence, aucun son n’en sortit. L’autre reprenant cependant : « Je ne voulais pas vous effrayer. J’ai été pris au dépourvu, ce n’était pas malin de ma part de m’énerver » Non, ce n’était pas malin, pensa-t-elle en baissant les yeux, fixant ses chaussures avec passion. Lorsqu’il lui demanda son nom, Bobbie resta muette pendant un long moment, incapable de savoir si oui ou non, elle devait lui dévoiler sa véritable identité. Mentir était la meilleure option qu’elle avait et bizarrement elle songea a prononcé le prénom de Jaime pour lui faire payer d’être aussi envahissante quand elle préférait se voir ignoré, et puis cette fille devait être un aimant à problème, un de plus ou un du moment… Mais non, Bobbie était quelqu’un de gentil et, quoi qu’on en dise, un peu naïve. « Je m’appelle Bobbie… » souffla-t-elle alors douloureusement. Elle aurait voulu dire quelque chose de plus, mais elle ne voyait vraiment pas quoi dire ni quoi faire. Ses jambes tremblaient, ses mains aussi, elle était affolée et sa gorge était incroyablement sèche. Elle déglutit avec difficulté avant de murmurer : « Je… je… peux pas vous aider. Je ne sais pas quoi faire, je… je ne dirai rien, s’il vous plait ne me faites pas mal ! » Sa voix se brisait en sanglot alors que ses yeux menaçaient de déborder à tout moment. Elle essayait cependant de garder son sang-froid et de ne pas se laisser dépasser par la crainte. Se mordant l’intérieur de la joue avec violence, elle sentit le goût âcre du sang se répandre dans sa bouche alors qu’elle cherchait les mots qui lui brûlaient les lèvres. « Je n’ai rien vu, je vous le promets. Je ferai tout ce que vous voulez mais ne me faites pas de mal. » Elle avait l’air belle à supplier les yeux rougis et le corps tremblant de toute part.
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Message(#) Sujet: Re: run baby run (pv) run baby run (pv) EmptySam 18 Fév 2012 - 22:01

Il n’avait pas vraiment eu le temps de s’attarder sur elle, finalement. Car quand il l’observa un instant, il vit qu’elle était jolie. Peut-être que la pénombre jouait un rôle là-dedans, ou la lueur effrayée qui luisait dans son regard, il n’aurait su dire. Quoi qu’il en soit, il retrouva rapidement ses esprits. L’heure n’était pas à la contemplation mais à la réflexion. Coincé dans une situation plus que désavantageuse pour lui, il se retrouvait à devoir gérer deux autres personnes, lui qui avait l’habitude de n’avoir qu’à compter que sur lui. Qu’est-ce qui lui avait pris de perdre son sang froid, franchement ? Il se retrouvait dans la merde jusqu’au cou. Mais il devrait faire avec et maugréer ne lui serait pas bénéfique. Il devrait faire de son mieux pour calmer cette fille, d’abord. Le gros attendrait bien son tour, s’il n’était pas déjà à moitié mort entre temps. Ignorant à quel genre de femmes il avait affaire, il se trouvait sans armes. S’il avait su comment la manipuler, il aurait aisément trouvé les mots et l’attitude pour se la mettre dans la poche. Mais comme il ignorait si elle était du genre docile ou récalcitrante, il serait contraint de la surveiller de près. Au moins eut-elle la sagesse de ne pas s’époumoner dès qu’il libéra ses lèvres roses du bâillon improvisé qu’était sa paume. Le sanglot qu’elle laissa échapper le laissa de marbre. Il n’avait aucune patience, en général, et n’était pas sensible à ce genre de démonstration de chagrin ou de peur. À vrai dire, il avait appris à mépriser ce son, l’ayant trop entendu provenant de sa mère, qui faisait tant la fière quand elle arpentait les rues de sa ville natale alors qu’elle ne valait rien chez elle. Quand elle le regarda, interloquée, il se demanda s’il n’était pas tombé sur la dernière des idiotes. C’aurait été sa veine, tiens, qu’il se coltine une imbécile en plus du reste. Pas un seul instant, il ne lui vint à l’esprit qu’il s’agissait du comportement naturel d’une femme apeurée qui se voyait invitée à prêter main forte à son agresseur. C’était le monde à l’envers. D’où son changement de tactique pour savoir comment elle s’appelait. Bobbie. Il la détailla de la tête au pied, comme si ce prénom ne lui seyait pas. Mais après, à quoi s’attendait-il exactement, il n’en savait rien. « Pourquoi ça, Bobbie ? Tu ne sais même pas ce que je vais te demander de faire » Lui-même n’en avait aucune idée mais il n’appréciait pas qu’elle refuse de l’aider. Déjà qu’elle balbutiait, chose qu’il avait en horreur – oui, il y avait beaucoup de choses qui irritaient Tatum – il fallait en plus qu’elle ne lui facilite pas la tâche. « Ah non, tu vas pas pleurer toute la soirée, hein ! » s’impatienta-t-il en l’attrapant par le bras pour la ramener à leur point initial. « Le fait que tu dises que tu n’as rien vu est la preuve évidente du contraire » répliqua-t-il simplement. « Et arrête de supplier comme ça ! Si j’avais voulu te faire mal, crois-moi, tu le saurais » Il se montrait rarement aussi bavard, surtout enlisé comme il l’était, dans les emmerdes. Mais c’était là un moyen de se dire qu’il maitrisait la situation – chose qu’il ne faisait pas du tout – et puis tant qu’il parlait, il accaparait son attention et l’empêchait d’envisager de lui fausser compagnie. L’incapable qui lui servait de fournisseur était toujours là, avachi contre le mur mais il n’était visiblement pas mort puisqu’il gémissait en bougeant légèrement la tête. Loin de ressentir une pitié quelconque à son encontre, il poussa Bobbie dans sa direction et lui dit : « Essaie de voir comment il se sent. Il aura moins peur si c’est toi qui demandes. » Il aurait certainement moins peur que si c’était Tatum qui se penchait sur lui, dépourvu de la moindre sollicitude. « En plus, je suis certain qu’il n’a jamais vu une jolie fille de si près, il va se croire aux portes du Paradis » ajouta-t-il railleur, avant de poser sur le malheureux un regard dédaigneux. Il aurait pu être tranquillement chez lui, ou occupé à vaquer à ses occupations, mais non, il avait fallu qu’il se pointe pour rien et qu’il se retrouve avec deux empotés sur les bras. « T'inquiètes pas, je ne vais pas te demander de lui faire un bisou magique, je crois qu’il s’en sortira sans » Sentant l’impatience jouer avec ses nerfs, il s’approcha pour tâcher d’évaluer l’ampleur de la blessure. « Y a un hosto à quelques blocs d’ici. Mais je doute qu’on parvienne à porter un tel poids lourd. Une idée, Ginger ? » Il pouvait aussi appeler les secours, cela leur éviterait une poussée de sueur inutile mais étrangement, cette solution ne lui convenait pas non plus. « Le souci, c’est qu’on a pas toute la nuit. T’allais où avant de voir ce que tu n’as pas vu ? » demanda-t-il en allant jeter un coup d’œil à la rue perpendiculaire pour s’assurer qu’un autre témoin n’approchait pas.
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Message(#) Sujet: Re: run baby run (pv) run baby run (pv) EmptyLun 20 Fév 2012 - 8:27

La peur était un sentiment qu’elle haïssait plus que tout parce qu’elle le connaissait mieux que n’importe quel autre. Bobbie vivait constamment avec la peur au ventre, comme si une enclume se trouvait au-dessus de sa tête et qu’elle ne pourrait pas l’éviter à chaque fois. Lorsque ce poids s’abattrait sur elle, elle serait dépassée par les événements et ses frêles épaules ne tiendraient pas la distance. Elle allait s’écrouler au sol, mourir sur place, étouffée, oubliée, apeurée. Elle vivait avec cette peur dévorante qui vous dévore le ventre du matin au soir. Comme si le ciel menaçait sans cesse de s’écraser sur elle, comme si tout ce qu’elle possédait partirait en fumé, comme si tout ce qu’elle avait bâti aujourd’hui ne serait plus qu’un souvenir demain. Elle avait peur, de tout, mais surtout des gens. Parce qu’ils ne la comprenaient pas, parce qu’ils ne savaient pas, parce que tout cela n’était que sans importance pour eux. Pouvez-vous donc imaginer les nœuds que faisait son estomac face à cet inconnu bizarre et dangereux ? Elle-même n’aurait sur l’expliquer. C’était là, présent dans chaque respiration et chaque geste. Elle ne rêvait que de courir à toutes jambes, s’envoler, disparaître. Mais non seulement elle était coincée mais en plus, ses jambes refusaient de lui répondre. C’était le drame total. « Mais je sais que ça ne me plaira pas. » répondit-elle audacieusement alors qu’il susurrait son nom ave une facilité énervante. Pourquoi n’avait-elle pas mentit sur son nom, finalement ? Elle entendrait éternellement son prénom prononcé par une espèce de fou furieux sortit d’un hôpital psychiatrique. Mais déjà elle baissait les yeux. Jouer à la plus maligne n’était pas conseillé dans ce genre de situation. Elle aurait du s’excuser de son audace, faire comprendre qu’elle allait, de toute façon, coopérer. Même si elle suppliait qu’il la laisse partir, elle ne songea pas réellement à s’enfuir. Ce genre d’homme finit toujours pas vous retrouver et vous décapiter dans un coin. Elle l’avait vu à la télé, lu dans les livres, imaginé dans ses cauchemars. Non, elle ne jouerait pas avec le feu. Mais comme toujours lorsqu’elle était confronté à un stresse trop grand pour elle, Bobbie pétait les plombs. Elle agissait sans penser réellement aux conséquences, vidait ce qu’elle avait sur le cœur et n’en faisait pas tout un plat. Sa timidité maladive et son silence habituel laissait place à l’ancienne jeune fille qu’elle avait été des années auparavant. Têtue et très loin d’être docile. Elle se mordit la lèvre inférieure, observant la pointe de ses chaussures avec attention, lorsqu’il se plaignit de l’entendre geindre. Il s’attendait à quoi ? A ce qu’elle le regarde avec un grand sourire, qu’elle lui donne la main et qu’il gambade joyeusement jusqu’à la victime pour l’achever à coup de talons aiguilles ? Un peu de sérieux… « T’es drôle, toi ! » lâcha-t-elle sans s’en rendre compte. Peut-être qu’en effet, il lui aurait déjà fait du mal si cela était son attention, mais elle n’était pas à l’abri d’un coup de folie. Elle se ravisait donc très vite et releva le regard, légèrement brillant d’une lueur peureuse et prononça d’une voix calme, pensant que le vouvoiement était peut-être plus adapté, finalement : « Je n’ai rien vu à partir du moment où je prétends que c’est le cas. C’est pas le but de la manœuvre, que je la boucle ? Vous ne m’avez pas dit votre nom, vous… » Mais qu’est-ce qui lui prenait ? Elle avait conscience que le stresse était quelque chose qui la rendait folle, que la peur qu’il avait éveillé chez elle était pire que n’importe quelle autre parce qu’elle ne cessait de s’imaginer couverte de sang, étendue sur le sol. Il allait la tuer. C’était peut-être ça le plan, finalement. Achever l’autre, la tuer, les balancer dans des sacs poubelles noirs et les jeter à la mer. Il n’y avait qu’à observer l’homme gémissant pour comprendre que la situation était plus catastrophique qu’elle ne le pensait. Et lorsqu’elle se sentit pousser vers l’homme, Bobbie tâcha de faire de la résistance mais elle se retrouva très vite devant l’homme. « Oui, bien sûr, et après je vais passer pour complice, c’est ça ? » Elle avait déjà regardé des séries télévisées et elle savait à peu près comme ça se passait dans ce genre de cas. Elle se tourna alors vers l’agresseur et demanda avec inquiétude : « C’était quoi le problème pour que vous lui fracassiez le crâne ? Vous savez… Histoire que je ne vous mette pas en colère. » Peut-être que si elle voulait éviter ça, elle ferait mieux de garder le silence. Mais non, la peur qui lui prenait les tripes la rendait plus téméraire que jamais. « Blague de mauvais goût. » jugea-t-elle, alors qu’il blaguait sur les portes du Paradis et les bisous magiques. Elle s’approcha un peu de l’homme et du bout de sa chaussure, elle lui poussa le bras. L’homme marmonna quelque chose et elle recule de trois pas. Comment réagir face à cela ? Elle n’en n’avait pas la moindre idée. Et pourtant, il lui demandait son avis, comme si elle était plus apte que lui à gérer ce genre de solution. « Appelle-moi Ginger encore une fois et je te promets que c’est toi qui finira dans un brancard. Et j’en sais rien… Ca ne m’arrive pas tous les jours de croiser un espèce de détraqué qui tabasse des personnes sans défense et qui demande à d’autres personnes sans défense de se charger du souci. Je sais pas, appelle une ambulance et part en courant. Ce pas ce qu’ils font, les gens, en règle générale ? » Elle ne plaisantait plus, là. La peur avait disparu. Ce type lui parlait comme s’ils étaient les meilleurs amis du monde, elle n’allait pas le juger autrement. Elle leva les yeux au ciel lorsqu’il lui assura qu’il n’avait pas toute la nuit. Bien vu, ne put-elle s’empêcher de penser. Elle avait d’ailleurs une seule réponse à l’esprit, mais se garda bien de lui répondre un « dans ton cul ». Le stresse et la loquacité de son agresseur avait beau apaisé l’être peureuse et réveillé la battante, elle n’en demeurait pas moins folle pour autant. « Si je te le disais, je devrais te tuer ensuite. » marmonna-t-elle en lui glissant un regard noir. Bobbie finit par se mettre à quatre pattes près du blessé et regarda avec attention la blessure. Prenant la tête du jeune homme avec précaution, elle esquissa une grimace dégoûtée en voyant le résultat de la bagarre. « C’est vraiment moche… Il faudrait quelque chose pour éponger le sang… » Elle tapota la joue de l’inconnue et demanda d’une voix suppliante : « Restez avec moi, hein. C’est pas votre jour. Pas aujourd’hui, pas dans mes bras. D’accord ? Alors gardez les yeux ouverts. » Cette situation était digne d’un film. Ça ne pouvait pas être la réalité, elle rêvait, voilà pourquoi elle semblait presque à l’aise entre un homme à l’article de la mort et un autre complètement cinglé qui lui avait déglingué le ciboulot.
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Message(#) Sujet: Re: run baby run (pv) run baby run (pv) EmptyMar 13 Mar 2012 - 21:30

Il s’impatientait et tout dans son attitude s’en ressentait. Les bras croisés, il se rongeait l’ongle du pouce en observant la demoiselle près de sa victime. Cette vision le répugnait, aussi bien parce qu’elle incluait une tierce personne qui n’aurait pas dû se trouver là que parce que son fournisseur était gros, laid et pathétique. Il avait mieux à faire que de se retrouver coincé avec cet imbécile et cette ingénue qui n’avait pas l’air de briller par son intelligence. Voilà qui lui apprendrait à mieux se tenir, la prochaine fois. Ou plutôt, voilà la preuve qu’il n’avait pas à se fier à des gens aussi mous et incapables que ce couillon affalé par terre, à gémir et à grogner. C’était bon, quoi ! Il aurait pu écoper de pire, Tatum ne s’étant jamais arrêté à de simples menaces par le passé. Il avait déjà été agressif, avait failli précipiter un gars d’un gradin et avait usé de la lame de son couteau fétiche quand il l’avait jugé nécessaire. Or, il ne maitrisait plus rien et détestait ce sentiment de n’avoir aucune issue car quelle que soit la direction empruntée par son esprit pour trouver une échappatoire, il y avait toujours un détail pour contrecarrer ses plans. Il s’agita nerveusement, à défaut de pouvoir faire quelque chose de plus constructif. Il aurait bien donné un bon coup dans le derrière de l’autre abruti mais il l’avait déjà suffisamment abimé sans qu’il risque de le ruiner complètement. S’il n’avait pas été aussi brusque, il serait déjà loin et il ne se tracasserait pas pour la santé d’un incapable. Mais il ne pouvait pas le laisser dans cet état. S’il mourrait, il y aurait forcément une enquête et il ne serait plus à l’abri. Il y aurait un témoin pour corroborer la thèse du meurtre et il ne faudrait pas longtemps pour qu’on trouve ses empreintes. Il y avait une nette différence entre provoquer la mort d’un drogué, dans les bas-fonds de New York et abandonner un type en plein Miami. Même si on ne le considérait pas comme un meurtrier, on lui collerait la non assistance à personne en danger et il écoperait d’une autre peine. Tatum n’avait aucune envie de retourner en prison. Il y avait déjà fait un séjour de plusieurs mois, il avait suffisamment donné. Il préférait de loin la liberté de mouvement à la réclusion dans une cellule minuscule avec un illettré tatoué de la tête aux pieds. Ce n’était pas la crainte qui parlait mais bien le dégoût au souvenir de ces hommes, ces bêtes, enfermés là pour un temps variable, selon la gravité du crime. Non. Ce pauvre type ne serait pas la cause de son emprisonnement, il en était hors de question, il n’en était pas digne. « Et si tu te mêlais de ce qui te regarde, ma jolie ? » rétorqua-t-il quand elle l’interrogea sur la raison de son emportement. « Moins tu en sais, mieux c’est. Tu n’es pas déjà suffisamment impliquée peut-être ? » Quelle bécasse ! Il n’avait pas besoin de ses questions intempestives. Entre sa tentative de glaner des informations sur lui – comme s’il allait se présenter, dans une situation pareille ! – et maintenant l’approfondissement de son interrogatoire, il avait juste envie de lui gueuler de la fermer. Mais il fallait qu’il garde son calme. Aucune réflexion valable ne lui viendrait s’il laissait la colère guider ses gestes et ses paroles. « Et arrête de ronchonner, ça te va pas » asséna-t-il avec un soupir exaspéré. Il avait fallu qu’il tombe sur une demoiselle pénible, en plus, pour ne pas lui faciliter les choses. « Si c’est pour me bassiner d’âneries, tu peux fermer ta gueule, Bobette ! Et te fous pas de ma gueule, tu vois pas que tu risques gros, là ? » Il l’observa alors qu’elle inclinait légèrement la tête du jeune homme avachi. Une grimace vint froncer son joli petit nez et, comme un miroir, celui de Tatum s’assombrit. C’était donc bien ce qu’il pensait, il y avait été un peu fort – quel doux euphémisme ! « J’ai l’air d’avoir ma trousse de secours ? » railla-t-il. À bout, il sortit son téléphone et composa le numéro des urgences. Il avertit son interlocuteur qu’il y avait un homme blessé dans une ruelle, avec une vilaine plaie à la tête. Il parlait vite, d’une voix blanche, le regard absent fixé sur Bobbie, guettant la moindre tentative de fuite. Quand il raccrocha, il avait pris sa décision. Sortant le couteau dont la lame aiguisée luisait dans la pénombre, reflétant la lumière d’un lampadaire, il s’approcha de ses deux victimes, attrapant la chevelure de l’une tandis qu’il appuyait dangereusement son arme contre le gras du cou de l’autre. « Bon, Baloo ! Tu m’écoutes, j’vais faire court, t’as intérêt à tout enregistrer, j’m’en fous que tu sois assommé et j’en ai encore moins à faire que tu clamses là, compris ? » Il attendit confirmation du jeune homme avant de poursuivre : « J’ai appelé les secours, ils vont arriver. Mais un mot sur ce qu’il vient de se passer et je refroidis la demoiselle ici présente. Tu crois que t’as les épaules assez larges pour assumer ? J’plaisante pas. Je t’ai à l’œil. Si j’ai le moindre souci, c’est elle qui en prend plein la gueule. Pigé ? » Malgré la souffrance, Josh parvint à secouer la tête pour marquer son assentiment. « Et j’oublie pas que tu me dois toujours ma marchandise. Débrouille-toi pour me la filer rapidement. T’as deux semaines. » Sans un mot de plus, il se redressa, les doigts toujours refermés autour de la douce chevelure de Bobbie. « Allez, Ginger, on va se balader, tous les deux, on a pas besoin qu’il tienne la chandelle » Il la tira dans son sillage et ne relâcha sa prise que pour passer un bras autour de ses hanches tandis qu’ils revenaient dans la rue principale. La trainer par les cheveux n’aurait en effet pas été très discret alors que là, il pouvait toujours la menacer et obtenir sa coopération. Pour en faire quoi, et aller où, il n’en savait toujours rien. Il avait réglé un problème, mais pas le second. « Maintenant tu me dis où tu allais, Princesse. Au boulot ? Tu rentrais chez toi ? » Il ne l’avait pas vraiment regardée jusque-là et quand il daigna enfin lui porter une attention plus soutenue, ce fut pour lui lancer un regard glacial, qu’elle sache qu’elle n’avait pas le droit à l’erreur et qu’il n’était pas d’humeur à plaisanter non plus.
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Message(#) Sujet: Re: run baby run (pv) run baby run (pv) EmptyVen 23 Mar 2012 - 11:24

Bobbie pinça les lèvres, vraiment affligé du comportement que pouvait avoir l’agresseur. Se mêler de ses affaires ? Il était peut-être un peu tard pour ça, ne pouvait-elle s’empêcher de penser. Il l’avait foutu dans une mouise totale et elle s’estimait en droit de savoir ce qui allait lui arriver. Si, par un pur hasard, elle était amenée à raconter ce méfait, il lui fallait un tout petit plus de détail. Elle n’avait pas demandé la lune, non plus, seulement la raison de ce geste violent. Mais évidemment, les détraqués n’avaient pas besoin de réelles raisons pour péter un plomb et tout détruire sur leur passage. Cette réflexion lui permit de garder le silence, et l’empêcha de rétorquer quoi que ce soit à ce qu’il venait de dire. Il était vrai que moins elle en savait, mieux elle se portait. Mais moins elle en savait, plus elle avait l’impression d’avancer dans le noir et elle avait le très désagréable sentiment qu’elle finirait par se prendre un mur en pleine face. « Je vous ai pas demandez de venir me chercher. » gémit-elle pour se défendre, légèrement, de ce qu’elle prit comme une accusation. Oui, elle en savait déjà trop mais ce n’était pas sa faute ! Elle aurait très bien pu continuer sa petite existence pénible de son côté en mettant toute cette histoire dans un tiroir affaire classée et ne plus jamais y penser. Elle était capable de le faire. C’était de sa faute à lui, après tout, s’il y avait des témoins et non la sienne. Elle ne pouvait pas savoir qu’en se baladant tranquillement elle verrait quelque chose d’affreux. Son cœur s’emballait dangereusement en réalisant qu’elle risquait gros avec ses questions à deux francs et ses petites réflexions désobligeantes. Elle ne réalisait pas vraiment que le stresse la rendait aussi bavarde et aussi peu maitrisée, mais elle allait finir en rôti si elle continuait sur cette voie. « Désolée. » fut la seule réponse qu’elle parvint à formuler. Oui, elle risquait gros mais peut-être que finalement, il la libèrerait d’un poids énorme en mettant gentiment fin à ses jours pénibles. Bobbie était de ces femmes qui avaient peur de la vie et de tout, en règle générale, la mort était donc à envisager comme une délivrance. De toute façon, ses relations en ce bas monde n’avait rien de bien intéressant et si elle venait à périr personne ne s’en rendrait compte. Le silence radio entre elle et sa famille avait été ininterrompu pendant trop longtemps pour ça. Elle regarda malgré tout la blessure de l’homme à Terre, déglutissant douloureusement à la vue du sang. Le tournis l’a guettait alors qu’un haut le cœur lui bordait les lèvres. Elle allait très certainement lui vomir dessus si elle ne se reprenait pas. Elle respira donc un bon coup. « Peut-être que vous devriez. Si vous dégommez tout le monde comme dans un jeu vidéo, mieux vaudrait avoir des pansements avec vous. » Se balader avec une trousse de secours n’était pas une mauvaise idée. Qu’il dise cela pour se moquer d’elle ou non, d’ailleurs. Reportant avec difficulté son attention sur le blessé, Bobbie écouta d’une oreille distraite la conversation téléphonique de l’agresseur. Roulant des yeux en entendant avec quelle superbe il pouvait feindre la détresse ou la peur. C’était un excellent acteur, elle en était presque admirative. Mais ses brèves pensées admiratives se changèrent en crainte lorsqu’elle sentit une poigne s’abattre sur sa chevelure. Elle grimaça et laissa échapper un cri de stupeur en voyant la pointe brillante d’un couteau. Les yeux de la jeune femme s’embuèrent de larmes à l’entente de son possible futur. Elle n’était pas réellement rassurée par l’assurance de la victime et son courage s’était envolé à des années lumières. Ses peurs de tout et de rien étaient revenues au grand galop. Lacérant son corps de part et autre, tendu de toute part, ravalant sanglot après sanglot. Elle se remit sur ses pieds lorsqu’elle sentit ses cheveux tirés en arrière et se mordilla la lèvre inférieure pour ne pas geindre de douleur. C’était vraiment le pompon. Était-elle toujours obligée de tomber sur des détraqués tout droit sortit d’un film d’horreur ?! « J’ai pas très envie de me balader, à vrai di… » elle s’interrompit en se sentant emportée malgré elle. Et bien, elle n’avait pas trop le choix. Lorsqu’il relâcha ses cheveux un léger soupir lui échapper mais elle se tendit bien plus en sentant la prise qu’il exerçait sur sa taille. Grimaçant, à la fois de dégoût et de terreur, Bobbie posa son regard sur cette main posée sur sa hanche. « Pourriez-vous, je vous prie, ne pas me toucher de cette façon ? Je ne m’en n’irai pas… Je le jure… Mais je ne supporte pas les contacts physiques. S’il vous plait. » La voix blanche et le regard braqué sur cette main, elle ne réalisait pas vraiment qu’elle n’avait pas le moindre mot à dire sur la suite des événements. Et la question qu’il lui posa lui passa complètement au-dessus de la tête tant elle était subjuguée et blasée par ce contact qu’il avait instauré. « Je ne vois pas pourquoi vous faites ça. » lâcha-t-elle finalement en portant son regard sur lui, ressentant un calme olympien venu de nulle part. « Je n’ai pas l’intention de parler. De toute façon, j’ai rien compris alors bon. À part que vous étiez un drogué en manque. » Ca ne pouvait être que ça. Évidemment. Il avait parlait de marchandise. Quoi d’autre ? Un Iphone peut-être ? Certainement pas, non. « Vous pouvez m’achever maintenant, là tout de suite. Comme Jack l’éventreur si vous voulez. Si je disparais, personne ne le saura, personne ne le remarquera. Je suis transparente ici. Alors bon, votre chantage vous savez, je m’en fous un peu. D’ailleurs, ce serait probablement me rendre service que de me trancher la gorge. Juste sur la jugulaire, là, vous voyez ? » Elle lui indiqua l’endroit, du bout du doigt, avant de sourire avec amusement et de laisser un rire lui échapper, ne sachant d’où il pouvait provenir. « Je suis sûre que vous avez un nom de détraquer. Du genre… Alphonse ou Barry. Chez vous, vous avez une collection de couteau en tout genre et de petites fioles de poisons. Vous devez avoir une petite sœur que vous aimez plus que tout et qui est votre seule attache. Ou alors une sorte d’amitié tordue avec une malade mentale aux envies meurtrières. Je suis sûre que vous avez aussi quelques problèmes de sexualité, non ? Un truc genre… Votre petit oiseau à des soucis pour se redresser s’il n’y a pas de sang, ou un truc du genre… Ouais, je l’imagine vachement cool votre vie. » Une imagination à toute épreuve cette enfant, risquer sa vie ne lui semblait plus si grave désormais, la peur était de toute façon un sentiment qu’elle connaissait mieux que n’importe quel autre…
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Message(#) Sujet: Re: run baby run (pv) run baby run (pv) EmptyVen 20 Avr 2012 - 23:23

Il avait beau agir comme s’il avait l’habitude d’être confronté à des situations pareilles, dans son esprit, la réflexion était intense et ses pensées bouillonnantes l’encombraient alors qu’il observait ses deux victimes, l’imbécile et son otage, d’un air absent. Il fallait qu’il se débarrasse d’eux. Pour le mollusque avachi et gémissant, ce n’était pas un gros problème, Tatum savait qu’il pouvait le laisser là, l’ambulance viendrait le chercher et il tiendrait sa langue, trop peureux qu’il était pour braver la menace de l’ouvrier. Il avait eu le temps de se faire à la personnalité de cet invertébré qui n’avait d’intérêt pour lui que parce qu’il pouvait lui procurer sa marchandise. Autrement, jamais Tatum n’aurait porté la moindre attention à ce type aussi mou et tremblant qu’il était invisible. Il s’étonnait même de l’audace dont celui-ci avait fait preuve pour se procurer les produits requis. Après, le Texan n’avait jamais été le féliciter ou l’encourager, ne monnayant les sachets que contre des remarques sèches et des sarcasmes bien sentis. Et voilà qu’il se trouvait avec un problème supplémentaire sur les bras : en plus de ne pas avoir sa came, il devait se coltiner un porcinet et une rousse écervelée. « T’as raison, c’est pas de chance pour toi » répliqua-t-il simplement. Si elle n’était pas passée par là, si elle n’avait pas assisté à leur altercation, jamais il n’aurait dû aller la chercher et il n’en serait pas là. S’il pouvait laisser l’autre abruti agoniser jusqu’à l’arrivée des médecins, il pouvait difficilement en faire de même avec la jeune femme qui se tenait parfaitement sur ses jambes et était en pleine possession de ses moyens et pourrait donc raconter en détail ce qu’il s’était passé – ou ce qu’elle s’imaginait qu’il s’était passé. Soupirant, il réfléchit aux différentes options qui s’offraient à lui : aucune de vraiment intéressante en ce qui le concernait. C’était le destin de la jeune femme qu’il jouait plus particulièrement. En tout cas, une chose était certaine, la laisser s’en aller pour lui donner l’opportunité de parler n’était pas dans ses plans. Son impatience commençait également à se faire sentir, ce qui n’arrangeait pas son affaire. Le temps pressait. Bientôt, les sirènes retentiraient et il ne leur resterait pas beaucoup de temps pour déguerpir. Subir les bavardages inutiles de la jeune femme ne l’aiderait en rien aussi fallait-il qu’ils s’en aillent au plus vite, s’éloignent le plus possible et laissent ce gros idiot livré à lui-même. S’il n’était pas assez fort pour survivre à une petite commotion, qu’espérait-il de la vie, exactement ? « Ferme-la, Bonnie, tu me fatigues » soupira-t-il, agacé par ses réflexions sans intérêt. Il ne dégommait pas tout le monde, il avait juste fallu qu’il tombe sur le mec le plus faible et le plus craintif que la Terre ait jamais porté. Il était plus à plaindre que l’autre avachi. C’était lui qui subissait sa vue, pas l’inverse. Il n’allait toutefois pas s’expliquer devant cette nénette. Il ne lui devait rien. Tout ce qu’il voulait, c’était se débarrasser d’elle tout en se préservant d’une quelconque dénonciation qui le mènerait tout droit en prison. Il avait donné, merci bien ! Dès qu’ils tournèrent les talons, le son lointain des sirènes leur parvenant à peine, Tatum se sentit un peu mieux. Un poids – et quel poids ! – en moins. Plus qu’un, plus léger, certes, mais également plus récalcitrant et agaçant. Et ce petit air pincé qu’elle prenait n’arrangeait rien à son affaire. La pauvre, cependant, ignorait totalement à quel genre de spécimen elle avait affaire. Au lieu d’opter pour le silence, qui l’aurait probablement préservée de la folie passagère de son ravisseur, elle parla avec une franchise désarmante qui eut l’effet opposé : s’attirer les foudres de l’ouvrier qui, l’entendant se plaindre de la façon dont il la tenait, esquissa un rictus mauvais. « Oh, Mademoiselle Sainte-Nitouche ne supporte pas les contacts physiques ? » répéta-t-il, moqueur, sur un ton légèrement haut perché. Et comme pour saisir la perche tendue, sa main perdit de l’altitude et vint pincer la fesse de la jeune femme pendant qu’il parlait, comme pour détourner son attention. « Je fais quoi ? » demanda-t-il, faussement innocent. L’arrêtant quand elle le traita de drogué en manque, il lui saisit le bras et, glacial, rétorqua : « Oh, tu ne m’as pas vu en état de manque, ma belle. Je pense que tu préférerais largement me voir en manque de drogue que dans l’état où je suis maintenant » Et il ne plaisantait pas. Bien sûr, il n’était pas invincible et son corps ressentait les effets du manque provoqué par l’absence de drogue, mais là n’était vraiment pas le problème à cet instant précis. Il aurait d’ailleurs largement préféré être en manque, bien plus simple à gérer que sa situation actuelle. « J’ai mieux à faire que de saigner une idiote dans ton genre » Elle parlait pour ne rien dire et, honnêtement, ce qui s’échappait de ses lèvres ne l’intéressait guère. C’est d’ailleurs tout juste s’il écouta son discours incohérent. Sa main gauche toujours serrée autour du coude de la jeune femme, il fouilla les poches intérieures de sa veste d’un geste expert et finit par sortir un sachet qui contenait une unique pilule. « T’as l’air d’en savoir un bout sur ma vie, dis donc » conclut-il, railleur avant de lui ordonner d’avaler le ‘médicament’. « Et ne t’avise pas de faire semblant parce que j’ai des moyens de m’assurer qu’elle parvient bien au fond de ton gosier » Un sourire tranchant. Il n’avait pas pu venir avec meilleure échappatoire. Tout le monde s’en sortirait bien. Le gros n’oserait pas parler, de peur que Tatum s’en prenne à la jeune femme. Et si la jeune femme ne se souvenait plus de rien du tout… il n’aurait plus aucun souci à se faire de ce côté-là non plus… Et cela lui éviterait de devoir employer les grands moyens. « Ça ne te fera aucun mal » lui dit-il, histoire de la faire coopérer. « Tu ingères ça, tu bois un petit coup et hop, demain, tu ne te souviendras plus de rien. Ça t’évitera d’avoir à te rappeler quoi que ce soit et moi, je ne devrai pas m’inquiéter de ta langue trop pendue. Allez, bouffe ! » Il l’observa durement, attendant qu’elle s’exécute avant de ricaner : « Tu dois en avoir entendu parler, la drogue du viol, qu’on l’appelle. Mais ne te fais aucun souci, t’es bien trop chiante pour que j’ai envie de te faire quoi que ce soit. Tout ce que je veux, c’est me débarrasser de toi. On y gagne tous les deux, tu vois ? » Son sourire sonnait faux. Plus vite il en aurait terminé avec elle, plus vite il pourrait retourner vaquer à ses occupations et trouver une solution miracle à son problème.
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Message(#) Sujet: Re: run baby run (pv) run baby run (pv) EmptySam 28 Avr 2012 - 11:56

C’était plus que ‘pas de chance pour elle’ et elle n’appréciait pas franchement la façon dont il avait de se moquer de cette situation. Bien sûr, elle agissait plutôt bizarrement et pouvait même paraître un peu cruche, ce qu’il avait toujours été, mais ce n’était pas sa faute. Les situations de stresse n’avait jamais été quelque chose qu’elle parvenait à gérer. La plupart du temps, elle préférait fuir plutôt que d’y être confrontée. Mais là, elle devait y faire face. Obligée par une espèce de fou, elle n’avait plus réellement voix au chapitre ce qu’il allait advenir de sa pauvre personne. Et c’était bien cela qui chamboulait tout son système nerveux. Le pire c’est qu’elle ne parvenait pas à comprendre comme ce jeune homme faisait pour ne pas voir que sa réaction était, à défaut d’être tout à fait banal, normale. Il n’y avait qu’à la connaître pour le savoir. Alors lui dire de la fermer parce que cela dérangeait monsieur, c’était la chose plus repoussante qu’elle n’ait jamais eu à endurer. Pinçant les lèvres, elle ne put retenir un : « Ouais, et bien vous, vous êtes insupportable. Et criminel. » grincheux. Elle avait, comme à son habitude, omis de réfléchir avant d’ouvrir la bouche. Et elle en paierait bien évidemment le prix. Mais tout cela lui semblait bien futile, finalement. Il fallait avouer que sa vie n’était jamais qu’un long fleuve tranquille. Aucunement semé d’embuche. Cela ne l’avait jamais gênée parce qu’elle était comme ça, Bobbie, elle laissait la vie s’écouler lentement et elle attendait de voir ce qui se passait. Mais là, revigorée par ce mouvement soudain, cette bourrasque violente, ce tsunami de pression, il fallait avouer qu’elle ne savait plus trop si sa vie avait réellement un sens et s’il était donc vraiment utile qu’elle cherche à fuir l’inévitable. Elle s’imaginait déjà morte, étranglée, étripée, dépecée. Un peu comme Jack l’éventreur l’aurait fait avec une fille de joie, elle s’attendait à ce que son inconnu se jette sur elle pour lui régler son compte une bonne fois pour toute. Mais cela n’aurait été qu’un bien trop beau cadeau et elle avait, visiblement, plutôt mal évalué le spécimen. « Si vous pouviez arrêter de vous moquez aussi expressément de moi, ça me ferait– ih. » Un drôle de son étrange avait interrompu sa phrase alors qu’elle avait senti une main s’égarer sur une partie qu’elle jugeait intime de son anatomie. Elle pâlit à vue d’œil, déglutit avec grande difficulté et sans qu’elle ne puisse la retenir, une gifle partit toute seule. « MAIS CA VA PAS, OU QUOI !? Y A DES LIMITES A NE PAS FRANCHIR ! » s’étrangla-t-elle. Essayant de se détacher du fou furieux qui la maintenant, sans y parvenir toutefois. Elle se mordit la langue et l’intérieure de la joue pour ne pas lâcher de nouvelle invective qui lui aurait très probablement valu un coup ou deux. Ou peut-être pas. Sans doute n’allait-il pas l’abîmer, pour ne pas éveiller davantage de soupçon sur la rousse, ou quelque chose de ce genre. Elle n’en savait trop rien mais elle laissa son imagination s’échapper alors qu’il feintait la crédulité avec grossièreté. « L’innocence ne vous sied guère. » marmonna-t-elle de manière presque imperceptible. Elle dut étouffer un cri lorsqu’il interrompit leur marche pour lui encercler le bras d’une poigne de fer, lui débitant des choses peu rassurantes d’un air glacial. Elle avait envie d’être une toute petite souris à cet instant précis, elle rêvait de fuir, là-bas au loin, peu importe où du moment qu’il ne faisait plus partie du décor. Si ce n’était pas le manque de drogue son problème, quel était-il donc ? La question martelait son crâne avait assez de violence pour qu’elle la laisse échapper malgré elle. « C’est quoi votre soucis, alors ? » sa voix était tremblante, ce n’était qu’un simple murmure, mais elle avait délaissé les mots avec franchise, préférant savoir à quoi elle avait à faire. Elle savait qu’il ne lui répondrait pas. pourquoi l’aurait-il fait ? Ils n’étaient pas entrain de copiner, après tout ! Et même si elle n’aurait pas du, qu’elle aurait même probablement du se sentir soulager, Bobbie se vexa de sa nième remarque. Comme ça, il avait mieux à faire que saigner une idiote dans son genre ? Serrant les dents, ravalant une fierté qu’elle n’avait jamais eu, la jeune femme garda la tête et haute ignora presque superbement le commentaire. Elle observa la petite pilule dans son sachet, fronçant les sourcils, légèrement craintive à l’idée de devoir l’avaler. Son regard passait d’ailleurs du granulé au visage fermé de son interlocuteur. Il n’avait pas l’air de plaisanter et elle n’avait pas vraiment envie de lui donner des raisons de faire pire que ce qu’elle n’avait déjà vu. Mais en même temps, l’idée d’avaler quoi que ce soit lui semblait impossible. Elle peinait déjà déglutir, alors bon. Surtout qu’il présentait ça de la pire manière qui soit. « J’ai pas d’eau… » fut la seule défense qu’elle tenta, avant de se mordre violement l’intérieur de la joue, conscience que ce n’est certainement pas cela qui la sauverait d’une telle situation. Tout était déjà allé trop loin, elle n’avait plus qu’à s’exécuter pour ne pas finir en chair à saucisse. Alors, dans un geste vif, elle envoya au fond de son gosier la petite pilule et l’avala difficilement. Elle avait toujours éprouvé de grande difficulté avec ce genre de chose, alors sous le stresse, c’était mille fois pire. Mais voilà qui était fait, elle avait remplis sa part du marché. Et dès lors qu’il expliqua de quoi il s’agissait, Bobbie eut l’impression que les effets étaient déjà présents dans son organisme. Comme si le monde s’était mis à tangué en une fraction de seconde. Sans doute était-ce la crainte qui éveillait ça. Et alors qu’elle ressassait ses mots avec dégoût, elle cherchait quelque chose à répondre. Une manière de lui faire remarquer que, non, peut-être qu’ils n’y gagneraient rien. ni l’un, ni l’autre. Bien trop de mot, trop complexe. « Vous allez me laisser là ? » demanda-t-elle péniblement, alors qu’elle ferma les yeux un instant pour retrouver contenance. L’idée même d’être abandonné au beau milieu de nulle part, complètement droguée ne l’enchantait pas. Pas le moins du monde, même. Mais il ne fallait pas s’attendre à ce qu’il lui offre une chambre d’hôtel, non plus.
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Message(#) Sujet: Re: run baby run (pv) run baby run (pv) EmptyMar 15 Mai 2012 - 20:51

Il l’avait un peu en travers de la gorge de devoir utiliser une pilule aussi bêtement mais mieux valait être prudent, il le savait. Il avait suffisamment fait de séjours en prison ces dernières années pour vouloir y retourner dans un avenir proche ou lointain. Il n’y avait rien de plus mortellement ennuyeux que d’être derrière les barreaux, à ne pas avoir grand-chose à foutre de sa journée à part se tourner les pouces et éviter les ennuis. Et Dieu sait si s’attirer des ennuis était sa spécialité ! Alors ce petit sacrifice pouvait en valoir le coup, si mademoiselle daignait obéir, ce qui n’était pas assuré, vu sa façon à elle de s’enfoncer dans la merde jusqu’au cou. C’était bien la première victime à réagir ainsi face à lui. Habitué aux regards effrayés et au mutisme, il ne savait pas comment la faire taire. À croire qu’il ne l’effrayait pas pour un sou. Ou bien il s’agissait d’un tout autre souci : elle était folle ou complètement débile. D’où son incapacité à voir le danger qu’il représentait. C’était bien qu’il avait déjà suffisamment fait de dégât pour un soir qu’il supportait ses babillages insupportables parce qu’autrement, il y aurait longtemps qu’il lui aurait coupé toute envie de continuer sur cette voie. Loin d’apprécier son honnêteté – sa bêtise, oui ! – il tâchait de garder son calme, ce qui n’était pas chose aisée avec elle. C’était comme si elle avait un don particulier pour trouver les répliques les plus agaçantes possibles. Des deux, il ne savait pas qui détenait la palme du plus insupportable. Quant au côté criminel, il en prenait la responsabilité. C’était exact. Il l’était, l’avait toujours été et n’était pas près de changer, malgré les séjours qui auraient pu lui apprendre qu’adopter un autre comportement pouvait lui éviter bien des désagréments. Mais depuis quand Tatum Turner abdiquait-il pour une existence paisible et sans remous ? C’était bien mal le connaitre ! Et elle ne le connaissait pas. Ni d’Eve, ni d’Adam, quelle que soit la stupidité de cette formule. Et il n’en connaissait pas davantage sur elle et ne tenait pas vraiment à en apprendre plus que ce qu’il avait déjà pu expérimenter de sa charmante compagnie. La gifle qu’il récolta pour sa main trop baladeuse au goût de madame n’arrangea pas son humeur. Pris de cours par ce geste pourtant attendu, il resta un moment interdit, sentant la rage couler dans ses veines et menaçant de briser les quelques barrières qui le retenaient encore. Il porta lentement la main à sa joue meurtrie, comme s’il risquait de perdre son sang froid s’il agissait plus rapidement. Il fit aller sa mâchoire comme pour vérifier qu’elle n’avait rien et jeta un regard noir à sa jeune captive. « Fais gaffe, Ginger, tu es visiblement encore plus idiote et inconsciente que ce que je pensais… » Son ton était presque menaçant et laissait clairement deviner la sècheresse qu’elle lui inspirait. Il n’avait aucune pitié, aucune tendresse, aucune patience et commençait sérieusement à en avoir ras-le-bol de se la coltiner. Il fallait qu’il écourte ce tête-à-tête au plus vite : d’où sa solution miracle qui lui restait tout de même en travers de la gorge. « La connerie, par contre, te sied à merveille, poupée ! » rétorqua-t-il en accentuant sa prise sur elle. Pas question qu’elle s’échappe et qu’elle s’en tire à si bon compte, en plus de risquer de le dénoncer. « Pas tes oignons ! » Et puis quoi encore ? Il allait lui balancer son carnet de santé, aussi, tant qu’il y était ? Il n’avait de cesse d’être époustouflé par la bêtise dont elle pouvait faire preuve. Bientôt, elle en redemanderait et là, il serait bien ! Mais non, la pilule magique allait le sauver et l’extirper de cette situation absurde. Haussant les épaules, il arqua les lèvres : « Ça, tu t’en doutes, c’est le cadet de mes soucis » Qu’elle s’étouffe avec, même, pour ce que ça pouvait lui foutre ! « Mais arrange-toi pour que ça soit fait, sinon c’est moi qui vais te l’enfoncer dans le gosier. Pas sûr que tu apprécies » Il l’observa s’exécuter sans chercher à dissimuler sa satisfaction. Ce genre de pouvoir l’amusait follement et il en retirait toujours un plaisir certain. « À ton avis, Einstein ? Tu veux que je te traine chez moi, peut-être ? » Exaspéré, il jeta un coup d’œil à sa montre. Remarquant qu’elle avait fermé les yeux, il saisit l’occasion pour se glisser derrière elle et passer un bras autour de sa gorge. Le geste sûr et précis, il serra vivement pour l’empêcher de crier et, par la même occasion, lui couper la respiration. Cela aurait au moins l’avantage de lui faire perdre conscience, à défaut de l’étrangler et comme ce n’était pas son premier coup d’essai, il ne tarda pas à déceler les indices qui lui indiquaient que ses forces l’abandonnaient et qu’elle rejoindrait bientôt les limbes de l’inconscience. Il recula en jetant des regards circulaires pour s’assurer qu’il n’y avait pas de nouveaux témoins oculaires et disparut rapidement dans une ruelle. Le temps qu’il parvienne au fond de celle-ci, sa victime n’était plus qu’un corps inanimé mais vivant. Il l’allongea à l’ombre de poubelles. Il n’avait plus qu’à espérer que la sieste de la jeune femme dure quelques heures et permette ainsi à la pilule d’avoir son effet. À son réveil, elle ne se souviendrait de rien et lui, il serait retourné à ses occupations. Il s’accroupit et pressa les doigts contre la gorge de la jolie rousse. « Bonne nuit, Ginger » commenta-t-il simplement avant d’ouvrir son sac pour trouver son portefeuille. Il préférait avoir quelques informations supplémentaires sur elle, juste en cas de besoin. Enregistrant son âge, son nom et son adresse, il rangea le tout à sa place initiale et se redressa. À présent, il n’y avait plus grand-chose à faire qu’espérer que toute cette histoire resterait leur petit secret et pour cela, il faudrait qu’il ait une conversation sérieuse avec Josh. Mais ce serait pour quand il serait remis. Pour l’instant, Tatum ne devait certainement pas être sa personne préférée sur cette Terre. Mais ce n’était pas grave, puisqu’il était loin d’être la sienne non plus. Tournant finalement les talons, il abandonna Bobbie à sa triste position et disparut bien vite. Comme si rien de tout cela ne s’était passé.

THE END
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