VICTORIA : Il me semble avoir compris que t'étais doué avec les ordinateurs. Enfin, c'est ce que j'ai entendu. Mais je veux bien prendre le risque de vendre mon engin au diable.

Voilà déjà une semaine que la jeune Blythe avait prononcé ces paroles, tout en posant sans gêne son portable sur le bureau d'Hermès, un léger sourire aux lèvres. Son portable l'avait lâché la veille et son réparateur était parti en retraite faire le tour du monde. Et impossible pour elle de songer à le mettre entre les mains de son remplaçant, bien trop douteux à son goût et qui pouvait réagir très mal en allant voir ce qu'il y avait sur son ordinateur. Elle s'était alors aisément rappelée que Jessalyn lui avait parlé du petit prodige nouvelle technologie quand ce dernier est arrivé dans le centre, il y a quatre mois environ. La blonde ne lui avait jamais parlé avant ce jour-là. & elle n'avait aucune gêne à interrompre ce qu'il faisait juste pour son besoin personnel. Du culot, vous avez dit ? Certainement. Mais il fallait avouer qu'elle n'allait pas pouvoir tenir très longtemps sans son précieux objet qui contenait bien plus que ce qu'il pouvait laisser prévoir. Victoria se voyait donc confier une importante partie de son passe-temps à un inconnu dont elle n'avait entendu que des commentaires. Mais elle risquait le tout pour le tout ; il avait une bonne tête.

C'était donc après son service au Blue Lagoon que la jeune Blythe reçut le message laissé par Hermès. Il devenait presque normal qu'elle ne rentre pas chez elle directement après le travail. Victoria sauta donc dans sa voiture et roula en direction du poste de police. Il n'était pas non plus rare qu'elle s'y rende, le torse bombé et le regard fier, le sourire moqueur envers les policiers diplômés qui n'étaient même pas foutus de faire un piège à brigands. Oui, elle se savait bien plus douée que toutes les personnes employées réunies. Et cela, Jessalyn allait bien être forcé de se l'avouer un jour ou l'autre, malgré le fait que, pour l'instant, elle voit d'un très mauvais œil le fait qu'une future ex-lycéenne pointe son nez dans les affaires de la justice du pays. Mais Victoria était sûre que son aide n'était pas refusée. Tout comme celle qu'elle fournissait à Austin. Seulement, lui, il assumait entièrement le fait qu'elle était importante pour certaines de ses affaires. Et puis, cela lui permettait d'avoir un œil sur l'héritier du cabinet Blythe. De plus, il fallait aussi avouer que le jeune avocat avait un charme très attrayant et carrément attirant. Mais il était hors de question pour elle de penser aux garçons. Lundi prochain commençait ses examens, elle avait autre chose à penser et à faire que de s'occuper d'histoires pareilles. La demoiselle franchit le seuil du centre après avoir sournoisement salué le gardien des lieux, qui la connaissait assez pour savoir qu'elle n'allait pas cacher un explosif dans les bouches d'aération. Victoria connaissait le chemin, mis à part son erreur avec la confusion entre les portes de bureau et celle des toilettes. Enfin, elle eut un léger soupir de victoire alors qu'elle tapait à la porte voulue et tourna la poignée.

VICTORIA : Désolé d'avoir été un peu longue mais je me suis encore faite emmerder sur le trajet.

Victoria poussa un léger soupir d'exaspération ; c'était bien sûr faux. Mais détendre l'atmosphère de cette façon était devenue comme une deuxième peau. Elle se jeta sur le siège destiné aux personnes qui s'introduisaient dans le bureau, son sac à ses pieds et les mains jointes sur son ventre. Scrutant le visage d'Hermès de son regard émeraude, la jeune Blythe savait très bien qu'elle n'avait pas besoin de parler pour savoir la venue de sa raison vu que c'était lui qui l'avait appelé.