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 walk me down your broken line (...)

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walk me down your broken line (...) Vide
Message(#) Sujet: walk me down your broken line (...) walk me down your broken line (...) EmptyVen 12 Juin 2009 - 19:19

Walk me down your broken line, all you have to do is cry.


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walk me down your broken line (...) Mb75af
STARRING DARLA DAVENPORT & RHYS BLYTHE



    Le temps entre l'instant où Rhys vint retrouver Darla Davenport et celui où il poussa la porte d'entrée d'une des chambres du Four Seasons Hotel fila à une allure impressionnante.
    Une demi-heure plus tôt, le portable du jeune homme avait vibré au fond de sa poche et lorsqu'il baissa ses yeux sur l'écran lumineux, ce fut le prénom de Darla qui s'afficha en tant qu'appel entrant. Depuis la très récente rupture de la jeune femme avec son frère aîné, Rhys avait eu beaucoup de mal à savoir où se situer dans cet affaire : la solidarité fraternel faisait obstacle à son amitié grandissante avec la jeune femme. Il avait alors opté pour la solution la plus facile : le refus de prendre parti. Si extérieurement il se montrait neutre et totalement détaché de l'affaire, il avait tout de même l'intime conviction que Maât était le seul à blâmer dans l'histoire. C'était tout de même lui qui avait mis un terme à leur relation alors qu'il avait été responsable d'un déménagement pour la jeune femme. De plus, sa décision de quitter Darla pour un homme ne défendait certainement pas Maât aux yeux de son petit frère.
    En cette soirée de fin de semaine, alors que l'heure était déjà bien avancée, Rhys arriva à l'adresse du bar que lui avait communiqué Darla, d'une voix faible et brève, au bout du téléphone. Elle sonnait exténuée et le jeune homme n'émit pas la moindre hésitation avant de lui promettre d'arriver au plus vite. A l'heure où elle l'avait appelé, Rhys était au volant de sa Land Rover sur le chemin qui le mènerait à la rue d'Apple Road mais il fit demi-tour, en abandonnant son portable sur le siège passager à sa droite, en direction de la ville de Miami qu'il venait tout juste de quitter. Il n'eut aucun mal à trouver le bar qu'il connaissait assez bien et ses traits se crispèrent sensiblement en descendant de la voiture : il savait pertinemment qu'à cette heure-ci, le lieu ne comptait plus que des clients saouls et si Darla se trouvait seule au bar, elle-même pompette, il ne valait mieux pas que Rhys traine. Pénétrant dans l'espace à la lumière tamisée et à la musique bien trop forte, Rhys trouva rapidement celle qu'il recherchait : Darla, à moitié avachie sur le comptoir du bar, quelques verres vides en face d'elle, fixait un point loin devant elle tandis qu'un homme à l'œil vicieux ne cessait de lui faire du gringue à quelques sièges d'elle. Silencieusement, Rhys vint alors se placer à la droite de Darla, lançant un regard intimidant et sans équivoque à l'individu qui tourna finalement son siège en ronchonnant. L'étudiant s'annonça alors en posant doucement une main sur le bras de Darla pour ne pas l'effrayer. Elle leva son regard vers lui et sans un mot, le suivit à l'extérieur du bar, se faufilant avec l'aide de Rhys à travers la petite masse compacte de camionneurs, musiciens ratés et fêtardes en tout genre. Ce ne fut que lorsqu'ils arrivèrent dans l'enceinte de la voiture du jeune homme qu'ils partagèrent leurs premiers mots. Darla s'excusa vaguement et Rhys lui assura qu'elle n'avait pas besoin de se sentir gênée. Elle fit alors la demande, totalement compréhensible, de ne pas être reconduite au numéro 1666 d'Apple Road. Rhys fronça les sourcils mais fit un effort de compréhension : il était évident qu'elle ne désirait pas prendre le risque de voir Maât dans cet état et surtout pas si tôt après avoir appris la terrible nouvelle qu'il lui avait annoncé quelques jours plus tôt. Le jeune homme démarra alors son auto et conduisit jusqu'à l'hôtel le plus proche qu'il connaisse : le Four Season. Se garant puis descendant de sa voiture, Rhys aida Darla à descendre à son tour et insista pour la soutenir d'un bras, elle qui, plus sous la fatigue que sous l'alcool chancelait parfois. Lorsqu'ils arrivèrent à l'accueil, Rhys n'eut aucun mal à obtenir une chambre parmi les plus modestes : il n'était question que d'une nuit, inutile donc de se ruiner. Cinq minutes plus tard, les deux jeunes gens sortirent de l'ascenseur qui les avait élevés jusqu'au troisième étage et n'eurent aucun mal à trouver la chambre qui leur était destiné. Glissant la clef à l'intérieur de la serrure avec plus ou moins d'adresse, le jeune homme poussa la porte de son épaule avant de guider Darla à l'intérieur. Rhys jeta alors un coup d'œil rapide, malgré la pénombre, à la pièce principale dans laquelle ils venaient de mettre les pieds : le stricte nécessaire y était présent dans une unique pièce assez spacieuse pour contenir un lit double, un canapé, une commode et un téléviseur. Une petite porte dans un coin menait vraisemblablement à la salle de bain. Le jeune homme chercha alors l'interrupteur mais dut arriver à la conclusion que seule la lampe de chevet installée près du lit fonctionnait. Décidément, les cinquante dollars pour la nuit leur assuraient vraiment que le strict minimum. Quittant un instant Darla, il se dirigea rapidement vers la lampe et l'alluma avant de rejoindre la jeune femme et la guider vers le lit où il souhaitait visiblement qu'elle y prenne repos.

      « Allez viens, tu vas t'allonger et essayer de te vider l'esprit. Ou peut-être que tu préfères te vider l'estomac d'abord ? » Il était ironique sur sa dernière phrase bien sûr et, une fois qu'elle fut assise, Rhys ajouta alors, debout face à elle et le regard soucieux. « Je vais redescendre deux minutes, demander à obtenir une chambre voisine et demain matin, on rentrera ensemble. »

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Message(#) Sujet: Re: walk me down your broken line (...) walk me down your broken line (...) EmptyVen 12 Juin 2009 - 22:38


D’ordinaire on se saoule pour oublier, pour essayer de passer à autre chose. Dans mon cas, c’est différent. J’ai beau tout avoir de la jeune femme parfaite, amicale et sans problème, quand je tombe bas, je vais bien plus profond que vous n’imaginez. Moi, je ne me saoule pas pour oublier. Je bois pour me faire mal, pensant que cette souffrance atténuera la précédente. Je m’autodétruis sans même m’en rendre compte. C’est à chaque fois la même rengaine.

Ce soir, après être rentrée du boulot, j’étais tombée nez à nez avec Maât à la maison, Rhys et Victoria étant encore en vadrouille à mon plus grand malheur. Il avait essayé de me parler mais j’avais refusé d’ouvrir la bouche. J’étais fatiguée d’entendre ses excuses qui, pour moi, n’avaient pour but que de soulager sa conscience. Ca faisait une semaine qu’il m’avait avoué m’avoir trompé avec un homme, une semaine que la même scène se déroulait à chacune de nos rencontres, une semaine que j’étais haineuse contre lui. Je n’étais absolument pas prête à lui pardonner, d’autant plus que je sentais qu’il ne me disait pas encore toute la vérité – il m’assurait avoir rencontré l’homme avec qui il m’avait trompé la veille du jour où il me l’avait annoncé. J’ignorais ce qu’il ressentait ou même s’il était toujours avec ce mec – j’aurais pu me renseigner auprès des autres membres de la famille mais ma colère m’empêchait de m’intéresser à ces détails. Moi, tout ce que je voyais c’était que, à chaque fois que je rentrais du travail, déjà bien épuisée, je devais me heurter à cet ex – dorénavant – qui refusait de comprendre que je n’avais aucune envie de lui parler. Comme à mon habitude, alors qu’il répétait sans cesse des « je suis désolé » et « je t’aime plus que tout » alternés avec du blabla que je ne prenais même plus la peine d’écouter, je montais à l’étage et lui s’arrêtait aux escaliers. Je claquai la porte de ma nouvelle chambre quand j’y pénétrai. Plus tard, je descendis manger, mon iPod branché aux oreilles : je faisais alors totalement abstraction de Maât. J’engloutis mon repas en moins de dix minutes et, alors que j’allais me renfermer dans ma chambre, il me barra le passage de l’escalier, me tint par les poignets, me forçant à l’écouter. Je me débâtai, je finis par crier ; il me lâcha finalement, l’air abattu. Je n’eu aucun remord à ma violence, il l’avait bien cherchée. En retournant dans la chambre, je claquai à nouveau la porte violemment. En colère, je décidai de sortir pour au moins me donner une soirée loin de lui. Je n’eu pas envie d’appeler Bonnie ou Izzy, j’avais besoin de me retrouver seule avec moi-même. Je pris donc ma Lexus et conduit un peu au hasard dans les rues commerçantes de Miami. Je me garai devant un bar qui avait l’air plutôt tranquille – la rue n’était pas très fréquentée et de nombreuses places restaient libres au parking. L’intérieur du bar était plutôt lugubre, limite sale, mais je m’en fichais. Je me fichais de l’état des sièges sur lesquels j’allais m’asseoir, je me fichai de la couleur du papier toilette et même de la forme des verres. Je voulais juste boire de l’alcool tout en fumant mes cigarettes sans me soucier du regard des autres – chose impossible à faire dans les bars que je fréquentais d’ordinaire, j’y aurais forcément rencontré une connaissance.

Je passai des heures assise sur le même tabouret en cuir, buvant les mêmes Martini et fumant les mêmes Phillip Morris sans voir les heures s’enchaîner. Mon taux d’alcoolémie devait frôler des sommets, ma vision se troublait de plus en plus et le nombre de cadavre de bouteille de bière s’accumulait autour de moi tout comme le nombre de cadavre tout court. Seuls les « vrais » alcooliques, ceux qui ne pouvaient même plus penser à l’idée de rentrer chez eux, restaient collés à leur siège. J’en étais réduite à leur position mais, chance pour moi, je ne m’en rendais pas compte. La seule chose que je voyais à présent, c’était les yeux globuleux d’un brun barbu qui me regardait avec insistance. Il n’avait rien de rassurant et, avec quelques coups dans le nez, j’avais tendance à devenir parano. Je voyais à présent les minutes passer et plus elles passaient, plus j’avais l’impression que le pervers se rapprochait de moi. Incapable de conduire, je décidai d’appeler un chauffeur pour venir me chercher. J’aurais pu choisir Maât, afin qu’il voit à quoi j’en était réduite, par sa faute. J’aurais pu choisir Victoria, comme elle-même l’avait déjà fait, mais j’avais peur que son jeune âge ne lui permette pas de comprendre l’étendue de ma situation. J’aurais pu choisir Bonnie ou Izzy, ou même une autre voisine mais j’avais peur de leurs regards. J’appelai alors Rhys, le plus jeune frère de Maât. Nous nous étions rapprochés depuis mon arrivée à Ocean Grove, je savais qu’il ne voyait pas les derniers actes de Maât d’un très bon œil, je savais que je pouvais lui faire confiance.

Il ne tarda pas à arriver et me sauva du bar et de ses occupants pervers. Je n’étais alors pas assez lucide pour voir à quel niveau de nullité j’étais tombée en venant ici ou même en décidant d’y rester. Je m’en fichais, en fait. L’autodestruction peut aller loin, heureusement, ce soir, j’avais eu la présence d’esprit de limiter les dégâts. Mon caractère prévoyant me perdrait. Rhys m’emmena alors loin du bar, au volant de sa Range Rover. Alors que je ne lui avais adressé aucun mot à l’intérieur du bar, je lui dis d’une voix faible que je ne voulais pas rentrer à la maison. Affronter Maât dans mon état aurait été une erreur. J’étais presque honteuse. Il me conduisit alors au Four Seasons Hotel où il loua une chambre dans laquelle il m’aida à me rendre. Mettre des talons de dix centimètres lors de soirées prévues pour être dévastatrices était définitivement une mauvaise idée. Je m’affalai sur le lit après que Rhys en ai ouvert la porte et m’y ai conduit. Il m’annonça qu’il allait descendre pour louer une autre chambre, cette fois pour lui. J’eu alors un geste incontrôlé, je me redressai sur le lit et lui retint le bras avec le peu de force qu’il me restait alors qu’il s’en allait vers la porte. « Tu n’as pas à… » , commençai-je, dans l’optique de lui dire de rentrer chez lui. Mais la fin de ma phrase ne sorti pas tout en fait dans le sens que j’avais prévu : « …à payer une autre chambre. Celle-ci est assez grande. » Je fixai ses prunelles, cherchant à savoir qu’est-ce qu’il avait en tête. C’était plutôt difficile à comprendre dans l’état où j’étais mais j’avais l’impression de pouvoir décoder son regard. Je tirai un peu sur son bras pour le rapprocher de moi. « Je pourrais… » murmurai-je sans imaginer ce que j’allais dire ensuite. Ma bouche fonctionnait sans l’accord de mon cerveau : « …je pourrais bien faire des convulsions ou un arrêt cardiaque, tu sais. » D’après ces dires, jamais on aurait pu croire que j’avais fait médecine mais ce soir, c’était le Martini qui parlait. Je n’avais pas envie de me retrouver seule.
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Message(#) Sujet: Re: walk me down your broken line (...) walk me down your broken line (...) EmptyDim 14 Juin 2009 - 12:39

    Rhys ne s'était pas attendu à un tel mouvement de la part de Darla. Elle lui avait jusque là apparue si passive et « ailleurs » qu'il fut surpris lorsqu'il sentit sa main se poser sur son bras. Se retournant, il vit alors qu'elle s'était également levée du lit et le fixait avec un grand sérieux malgré son état d'ivresse avancé. Perplexe, il resta silencieux lorsqu'il s'aperçut qu'elle désirait lui dire quelque chose. Son hésitation évidente pouvait s'apparenter à deux facteurs dans l'esprit de Rhys : sa fatigue ou sa gêne, à moins qu'il ne s'agisse des deux à la fois. Debout l'un face à l'autre, un silence lourd s'installa entre Darla et Rhys, de ceux qu'ils avaient déjà connus auparavant, de ceux qui laissent les regards communiquer à la place des mots. Ce regard échangé était éloquent et prouvait que tous les deux devinaient l'indélicatesse de cette proposition : Rhys ne pouvait se permettre de rester la nuit entière dans la même chambre que la jeune femme … C'était bien trop risqué, bien trop inconscient. Il y avait évidemment tellement à dire pour interdire cette possibilité, la première et la plus importante étant que Darla était l'ex-petite amie de son frère aîné et que les mauvaises langues n'hésiteraient pas à les incendier s'ils étaient surpris à sortir de la même chambre d'hôtel au petit matin, même si Rhys leur promettait que la nuit n'avait été que platonique. Plissant le front, comme sujet à un gros dilemme, Rhys continuait de fixer la jeune femme avec insistance, comme s'il essayait de lui faire comprendre qu'il s'interdisait lui-même de faire une telle chose. Pourtant, les derniers mots que prononça Darla changea la donne.
    La jeune femme l'attira sensiblement vers elle et Rhys se laissa guider, ses traits se détendant bien malgré lui. Le regard baissé sur le sien, l'étudiant écouta les nouvelles paroles qu'elle tenait visiblement à lui faire partager. Les convulsions, l'arrêt cardiaque. Pour avoir trop bu ? Rhys n'était pas dupe, la demoiselle tenait toujours sur ses pieds, mais au fond de lui, il ne put s'empêcher de deviner dans cette requête insistante un besoin certain de la jeune femme de n'être pas abandonnée. Classique alors : le schéma de la demoiselle en détresse passionna le jeune homme et lui fit bondir sur l'opportunité classique de jouer le héros. Rhys percevait, en effet, dans son ton de voix, dans son regard appuyé une véritable crainte d'être laissée une fois de plus. Elle avait besoin d'être entourée, elle avait besoin de se savoir soutenue, elle avait besoin de Rhys. Dans le silence de la pièce, le jeune homme passa alors sa main gauche sur la main de Darla qui encerclait toujours son bras droit. Le contact de ses doigts sur le dos de sa main se fit léger, lent et alors qu'on aurait pu croire qu'il désirait lui faire comprendre qu'elle devait le relâcher, il pressa doucement, au contraire, sa main dans la sienne avant de faire un pas supplémentaire vers elle. Le visage de Darla était partiellement visible sous cette luminosité médiocre mais Rhys n'en fut pas le moins du monde dérangé car tout ce qu'il souhaitait voir était son regard brillant. D'une voix faible, presque en un chuchotis, Rhys lui répondit alors ce que, quelques instants plus tôt, il s'était formellement interdit. C'était sans doute un choix qu'il regretterait plus tard, mais il ne doutait pas que s'il faisait le choix inverse, ses doutes seraient bien plus forts : il ne pouvait se permettre de refuser à Darla sa présence auprès d'elle, il ne pouvait pas lui donner le sentiment d'être rejetée par un Blythe de plus. Cela était sans doute idiot, mais il avait l'impression qu'il était dans son devoir de rattraper la gaffe de Maât, de se refuser d'agir comme lui. Darla devait comprendre que Rhys n'avait strictement rien à voir avec son frère.

      « Très bien, je reste pour la nuit. »


    Ce fut alors que bien malgré lui, Rhys se sentit submerger par une vague particulière de sentiments contradictoires. Ainsi face à la jeune femme, dans le silence et le calme, ajouté à tout l'imaginaire découlant fameusement de la chambre d'hôtel en pleine nuit, le regard de Rhys flancha un instant en direction des lèvres délicates de Darla. Pourtant, rapidement, comme tétanisé lui-même par l'idée qui venait de traverser son esprit, il retrouva le regard de la jeune femme et lui fit passer le message, sans réellement s'en rendre compte, de toute la tension qu'il commençait à ressentir à se savoir si proche d'elle, si éloigné de tous les autres mais s'interdisant tellement d'oser quoique ce soit.
    C'était Darla Davenport, l'ancienne compagne de son frère, l'ancienne femme qui partageait quelques jours plus tôt seulement les draps de Maât.
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Message(#) Sujet: Re: walk me down your broken line (...) walk me down your broken line (...) EmptyDim 14 Juin 2009 - 18:19


Ce qui est génial quand on a trop bu, c’est qu’on perd toute notion de la réalité. On ne se rend plus compte de la portée de ses actes, de ses paroles. On ne pense pas aux conséquences qu’ils pourraient engendrer. On vit, sans se poser de question. On a beau dire que c’est nocif pour l’organisme, dans l’état où je me trouvais se soir, ça me faisait un bien fou. Maât n’aurait pu représenter qu’un prénom comme un autre pour moi, j’aurais pu jurer que notre histoire était terminée depuis plus d’un an. Ce qui m’empêchait cependant d’oublier totalement Maât, c’était Rhys. Le voir me faisait forcément penser à son frère. Mais d’une certaine façon, sa présence me rassurait, malgré ce que le nom de « Blythe » représentait pour moi.

Je faisais bien une tête de moins que Rhys, ce qui ne m’empêchait pas de le regarder dans les yeux. Je m’obligeais à ne pas lâcher son regard afin de rester stable sur mes pieds. Mon taux d’alcoolémie avancé me faisait complètement perdre la notion de l’équilibre, c’est pourquoi, en plus de mon regard soutenu, je n’avais pas lâché son bras. J’ignorais comment ma main faisait pour serrer avec tant d’insistance mais elle ne bougeait pas d’un poil ; encore moins quand le jeune homme vint poser lui-même sa main sur la mienne. Je frissonnai. Je n’avais jamais pensé à Rhys autrement que comme mon beau-frère, autrement dit un intouchable, mais ce soir, tout avait changé puisque Maât n’était plus d’un ex. Un banal ex, comme j’aimais essayer de m’en convaincre. La culpabilité m’avait quitté. On disait que se saoulait pour oublier était une belle erreur, mais moi, j’assurai le contraire. Ce soir, ça m’avait bien aidé. Il me souffla alors qu’il resterait pour la nuit. Si je n’avais pas été si fatiguée, le Martini que j’avais ingurgité lui aurait sauté au coup. J’ignorai pourquoi mais je me sentais apaisée par la présence de Rhys, j’étais donc heureuse de savoir qu’il resterait à mes côtés pour la nuit. Peut-être était-ce le fait qu’il avait du sang Blythe-ien, qu’il était relié à Maât, et de ce fait, que je me sentais moi-même relié à lui. Je n’aurais pas su le dire. Rhys était si différent de son frère. Comme si l’un représentait le jour et l’autre la nuit – facile de deviner lequel était le jour, lequel était la nuit. Je m’étais toujours sentie en sécurité avec la prévisibilité de Maât. Ce soir, je me sentais en sécurité avec le caractère imprévisible de Rhys. Un tel paradoxe était tout à fait compréhensible : j’avais besoin, en apparence de stabilité, mais quand cette stabilité venait à être brisée, je devais combattre le mal par le mal. L’état de légère dépression que je m’étais auto-diagnostiqué me poussait à agir de façon inattendue. Quand je n’aurais jamais pu concevoir de passer une nuit dans la même chambre que le frère de mon petit-ami, je me retrouvais à quelques centimètres à peine de lui, sentant le regard insistant qu’il posait sur moi.

J’aurai eu peur, en temps normal, de mal interpréter les signaux qu’il m’envoyait. Ce soir, c’était différent : l’alcool m’embrouillait les idées et désinhibait mes peurs. J’avais envie de me changer les idées, j’allais donc le faire. Son regard insistait sur mon visage, mes lèvres, je percevais ça comme l’aveux de son attirance pour moi. Si je n’avais jamais fait attention à ses charmes, ce soir je redécouvrais ses traits durs et pourtant si séduisants. Ses longs cheveux en auraient renfrogné plus d’une, pour ma part ils représentaient le total opposé de Maât. Il n’en fallait pas moins. Je me hissai sur la pointe de mes pieds et déposai un baiser timide sur ses lèvres. Je n’étais pas tout à fait inconsciente de mes actes, c’est pourquoi je reculai immédiatement d’un pas et lâchai son bras une fois mon envie assouvie. Je n’avais pas encore pensé à ce dont Maât penserait de la situation si jamais il venait à l’apprendre, ni même à la réaction qu’aurait Victoria. Je m’en fichais, à vrai dire. J’en étais vite venue à la conclusion que le plus âgé des Blythe m’avait trompé avec un homme et que, de ce fait, je n’avais pas à me sentir coupable. Ce qui m’inquiétait le plus, c’était la réaction du Blythe qui était en ce moment même en face de moi. Je scrutai son regard avec appréhension, de peur qu’il ne réagisse violemment, comme il l’avait fait pour l’affaire des gants de boxe que j’avais eu le culot de tenir dans mes mains. J’avais peur que lui ne s’attarde que trop sur la réaction de sa famille et qu’il choisisse alors de me laisser seule pour de bon cette nuit.
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Message(#) Sujet: Re: walk me down your broken line (...) walk me down your broken line (...) EmptyJeu 2 Juil 2009 - 13:55

    Le baiser que reçu Rhys était soudain et sans doute inapproprié, mais il serait hypocrite de dire qu'il ne s'y était pas attendu. Il avait vu le regard tenté, répondant parfaitement au sien, que lui adressa Darla juste avant d'oser se rapprocher de lui. Il avait sentit l'atmosphère s'étriquer et le lien invisible qui semblait les avoir encerclé à l'instant même où ils étaient entrés dans cette chambre d'hôtel. C'était prévisible et pourtant, cela restait absolument déstabilisant.
    Rhys n'avait nullement repoussé la jeune femme et avait simplement accepté ce baiser avec passivité. Il avait eu l'adresse de fermer les yeux à temps et le goût des lèvres de Darla sur les siennes le troubla : il n'avait jamais osé l'imaginer et à présent qu'il y avait goûté, il se sentait comme extrêmement frustré. Rhys rouvrit les yeux pour s'apercevoir que la jeune interne se reculait déjà et relâchait son bras. Ils se dévisagèrent pendant quelques secondes, essayant de se comprendre. L'expression de Darla était craintive, presque coupable ; celle de Rhys au contraire, était neutre mais cachait bien des tourments. Il lui était impossible de prendre la parole et d'ailleurs, il n'avait rien à dire : le souvenir si vif du baiser le brûlait et l'obnubilait. Rhys avait beau être le petit frère de son ex, un fervent croyant, il restait un homme à part entière. Un homme qui depuis le départ avait ressenti une attirance physique pour Darla Davenport mais l'avait instantanément tût par respect pour son frère. Mais ce soir, ce sentiment étouffé semblait prendre un nouveau souffle et Rhys ne se sentait pas du tout enclin à se battre contre lui, bien au contraire.
    Aussi, prenant le risque de regretter absolument son geste dans la seconde qui suit, il fit un pas puis deux vers Darla et, ignorant son état ou son expression surprise, déposa sa main droite sur sa joue avant de lui voler un baiser plus marqué, plus dense et plus langoureux. C'était un baiser lent mais à la fois tendu, comme s'il était l'expression même de la dualité qui déchirait Rhys : le désir et l'interdit. Pourtant, il sembla céder au désir puisqu'embrasser Darla fonctionna sur lui comme une véritable pulsion électrique et il se mit à encadrer son visage de ses deux mains, les glissant par moment au creux de sa nuque, parmi ses mèches dorées. Il était réellement à deux doigts de céder totalement à son attirance puisque déjà, il l'entraînait à reculer jusqu'au bord du large lit de la pièce. Cependant, il détacha ses lèvres de celles de la jeune femme juste à temps mais garda son visage si proche du sien qu'il ne voyait quasiment rien d'autre que ses grands yeux. Dans un soupire, il murmura d'une voix faible et pourtant, très peu convaincu par ses propres mots.

      « C'est mal ce qu'on fait, très mal ... »


    Ses yeux cependant, dévoraient littéralement le visage de Darla et il était flagrant qu'il n'attendait pas grand chose pour reprendre le baiser là où il s'était arrêté. Il pensa un instant à son frère mais n'essaya même pas d'imaginer la tête qu'il ferait s'il venait à être mis au courant de ce qu'ils s'apprêtaient à faire. Les deux frères Blythe pouvaient être aussi différents qu'ils le voulaient, ils restaient, en plus de leur goût commun en matière de femmes, extrêmement soucieux l'un de l'autre. Ils pouvaient se dire et se faire les pires crasses, ils restaient soudés éternellement.
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