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 Nothing else matters

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Nothing else matters Vide
Message(#) Sujet: Nothing else matters Nothing else matters EmptySam 12 Mar 2011 - 22:10

    « NOTHING ELSE MATTERS »
    Nothing else matters 2yoblsx


    Les fêtes. Gabriel adorait les soirées, galas, et autres cocktails où le champagne et les petits fours constituaient la base de son alimentation quotidienne. Quoi de mieux donc pour signaler le retour du sénateur à Miami, que sa participation à l'évènement mondain du jour : l'inauguration de l'Ana-Lucia. Yacht de luxe de son plus généreux donateur, nommé ainsi en l'honneur de sa récente et tendre épouse, une cubaine de 20 ans sa cadette.

    Bon bien sûr, Gabriel n'avait pas réellement quitté Miami ces 3 derniers mois. Sa semaine de vacances en France avait été son seul vrai répit. En revanche, Romain lui, avait été se la couler douce à Hawaï aux frais de la princesse (où plutôt du prince en l'occurrence) en emportant Samuel sous le bras, et le sénateur avait régulièrement fait la navette entre sieste au soleil vautré dans un hamac et cocktails frais à la main, et journée de course entre bureau, pile de dossiers et rendez-vous d'affaires.

    Toujours est-il qu'aujourd'hui, le couple était de retour en Floride et que le sénateur avait décidé de marquer le coup en se montrant dans l'arène.

    Enfin là, il ne se montrait pas vraiment.

    Enfouit sous les draps de satin de la cabine réservée au couple propriétaire du bâteau. Le couple terrible s'était mit en tête de tester le moelleux du matelas et le confort de la chambre nuptiale.

    « On est des enfoirés quand même. » constata humblement Gabriel en effleurant du bout de son nez celui de son époux blottit dans ses bras. Le regard espiègle, il ajouta entre deux baisers. « Surtout toi... » Un frisson parcouru son corps fatigué et détendu aux souvenirs qui l'envahissaient. Parce qu'honnêtement, si dissimuler leur couple était une sinécure les trois quart du temps. Se retrouver en catimini à bord d'un yacht peuplé d'environ 2000 personnes pour vous surprendre, avait le goût excitant de l'interdit. « Docteur Parker vous êtes un délinquant sexuel capable du pire sous l'emprise d'une coupe de champagne. »

    Un bruit dans la cabine avoisinante interrompit son faux reproche. Alerté, le brun bondit hors du lit comme un diable de sa boîte et s'habilla – ce qui était, au final, plus compliqué que ce qu'il avait pensé, vu que ses vêtements s'étaient retrouvés éparpillés un peu partout dans la chambre. Surtout que le bruit voyageait de la cabine voisine au couloir et que les pas se rapprochaient de plus en plus de leur nid d'amour improvisé.

    « Meeeerdeuhhhh... » le cri du cœur fut poussé à mi voix, par un sénateur mi habillé et passablement échevelé.

    Sa chemise à moitié passée sur ses épaules et le pantalon ouvert ballotant dangereusement sur ses hanches, Gabriel entraina Romain dans la petite salle de bain pile au moment où la porte de la cabine s'ouvrait.

    « Shhht. » murmura t-il à un Romain coincé entre les W.C et le lavabo, en posant un doigt sur ses lèvres. Il risqua un regard par la porte entrouverte et aperçut la femme de ménage, manifestement étonnée de trouver un lit défait dans une suite supposée inoccupée. Gabriel étouffa un rire devant sa mine déconfite.

    « On fait le coup de l'amant planqué dans la salle de bain pendant que l'autre la fait déguerpir ou tu préfères attendre sagement qu'elle s'en aille en priant pour qu'elle ne vérifie pas dans quel état on a mit la douche ? »

    Nouveau coup d'œil furtif dans la cabine. La femme de chambre s'en allait visiblement... mais avec quelque chose sur les bras. Gabriel plissa le regard et se dévissa le cou pour distinguer ce que c'était.
    Mais c'était sa veste ! Et sa cravate qu'elle emportait la gourgandine !

    « Oh merde ma veste ! Ah la garce ! » s'indigna t-il alors que son sourire complice et hautement amusé par sa propre déconvenue ne le quittait pas.
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Message(#) Sujet: Re: Nothing else matters Nothing else matters EmptyLun 14 Mar 2011 - 0:22

    D’un bond, Romain sauta hors du lit. Contrairement à Gabriel qui à chaque fois qu’il ramassait l’un de ses vêtements le passait avant d’en cueillir un nouveau, le jeune homme préféra rassembler la totalité de ses affaires avant d’entrer de justesse – et totalement nu – dans la salle de bain. Indifférent à la femme de ménage qui venait de pénétrer dans la chambre du propriétaire de ce yacht, il se rhabilla, enfilant son pantalon, son tee-shirt et son gilet de laine beige. Lunch de milliardaire, roi de la Jet Set oblige, le couple s’était vêtu de ses plus clairs apparats. Si Gabriel avait encore une fois joué la carte de l’élégance en choisissant un costard hors de prix afin – Romain en était certain – de rappeler à tous ici que lui aussi, il possédait un compte en banque conséquent, Romain, lui, avait opté pour une tenue beaucoup plus décontractée et estivale. La petite sauterie blanche de Chatterton avait des airs de dîner champêtre. Elle était légère et à cent lieux des mondanités… bien que l’ont y servait tout de même un champagne coûteux et des toasts de caviar.

    Alors que son mari faisait le guet à l’entrée de la salle de bain et pestait de constater que la boniche de Chatterton emportait sa veste, Romain retint un rire. La situation était on ne peut plus cocasse. Leur retour à Miami n’allait pas passer inaperçu si on les surprenait tous les deux dans cette petite salle de bain, et encore moins si le détail d’un lit défait dans la pièce adjacente à celle-ci, parvenait à leurs oreilles.

    « Ne compte pas sur moi pour jouer l’amant de Chatterton. » averti Romain tout en passant la tête sous le bras de Gabriel afin de regarder lui aussi par l’embrasure de la porte. « Ana-Lucia est cubaine. Elle a le sang chaud de Che Guevara qui coule dans les veines. Ca ne m’étonnerait pas qu’elle planque un uzi sous sa petite robe à fleurs. » Il échangea un petit regard amusé avec le sénateur, puis lui vola un baiser du bout des lèvres. « On devrait profiter de son absence pour s’éclipser, non ? Avec un peu de chance, elle est partie chercher de nouveaux draps à la laverie du yacht. »

    Hélas pour le couple terrible, la jeune bonne – une petite asiatique – revint en compagnie d’une autre femme, de même origine et au visage bien plus autoritaire. Une discussion houleuse et incompréhensible pour les occidentaux qu’ils étaient (a moins que Gabriel ne lui ai caché qu’il parlait couramment le chinois ?!) s’ensuivit. Les deux femmes parlaient forts en indiquant le lit défait. Romain regarda son époux et lâcha dans un murmure indigné :

    « Elle s’fait engueuler par ta faute ! T’es odieux avec le petit personnel. Tu n’as pas honte des fois ? »

    Romain se raidit et serra les fesses lorsque le dragon made in China s’approcha à grand pas et toujours en s’énervant, de la porte de la salle de bain. « Elle arrive ! » Paniqué, le jeune homme sursauta, tournant comme un gamin excité, plusieurs fois sûr lui-même afin de trouver un endroit où se planquer. Sans réfléchir, il entra dans la douche, referma rapidement la porte derrière lui, et une microseconde, il se trouva excessivement stupide en constatant qu’elle était transparente. « Aucun commentaire McAllister ! » grogna-t-il alors que son mari disparaissait derrière la porte d’un placard. « Eh ! Fais-moi une place ! »

    Trop tard. Le cri de la servante en chef coupa Romain dans son élan. Le jeune homme était prit la main dans le sac. La petite asiatique le fusillait du regard en baragouinant en chinois, en gesticulant dans tous les sens et en indiquant le lit avec colère. Derrière elle, la jeune femme de ménage renchérissait de sa voix stridente. Même si Romain ne comprenait pas un traître mot de ce qu’elle disait, il savait qu’elle était entrain de l’accuser, voir même de l’insulter ! Pourquoi fallait-il toujours que les asiatiques parlent comme si le monde entier comprenait ce qu’ils racontaient ? Ce n’était pas comme si le chinois était une langue courante et d’usage en Amérique, ou que Romain avait apprit les notions de base au lycée.

    « Et d’abord, lui il est dans le placard ! » se contenta-t-il de dire d’un ton boudeur en indiquant de l’index la porte du meuble dans lequel son époux s’était honteusement planqué.
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Message(#) Sujet: Re: Nothing else matters Nothing else matters EmptyDim 20 Mar 2011 - 22:37

    « Elle arrive ! »

    Un vent de panique souffla sur les mariés dont les réactions furent sensiblement différentes. Pour sa part, Gabriel repéra immédiatement le placard comme planque idéale. Sa claustrophobie n'était pas tellement d'accord pour s'y enfermer mais situation d'urgence et moyens limités oblige, il n'allait pas faire le difficile. Il esquissa un geste pour empoigner la main de Romain afin de s'y terrer ensemble et se retourna, les yeux ronds, lorsqu'il sentit ses doigts de refermer sur... rien. Ses sourcils bruns froncés d'incompréhension, Gabriel cligna des yeux devant son époux, réfugié dans... la douche. Vitrée. Transparente.

    « Mais qu'est-ce que tu f... »
    « Aucun commentaire McAllister ! » le coupa Romain dans son élan. Qu'a cela ne tienne, chacun pour soi !

    Retenant le sourire moqueur qui lui brûlait les lèvres, Gabriel leva précipitamment les mains en signe de reddition et se carapata dans sa planque. La porte du placard se referma sur lui, étouffant la requête expresse de son mari. En revanche le sénateur entendit très bien le cri suraigu qui suivit.

    Aïe, Romain était prit en flagrant délit. Ne restait plus qu'à espérer que son talent inné pour inspirer la compassion avec ses grand yeux de cocker mouillé fasse leur effet une fois de plus.
    Le globe oculaire scotché à l'interstice lumineux entre la porte et le chambranle du placard, l'amant caché essayait tant bien que mal d'apercevoir la scène. Tout ce qu'il voyait, c'était des mains qui s'agitaient en tout sens au rythme d'un flot continue de plaintes et de remontrances – si on s'en tenait au ton employé, parce qu'il ne parlait pas un traître mot de chinois le sénateur.

    Raccroché à sa confiance inébranlable en les talents de comédien de son époux, il perdit toute contenance lorsque ce dernier dévoila le pot aux roses.

    « Et d’abord, lui il est dans le placard ! » D'abord interdit devant cette infâme trahison, Gabriel fut immédiatement ramené à la réalité par le flot de chinoiseries qui avait reprit, moins dense et plus interrogateur.

    Il était cuit.
    Fait comme un rat.

    Oh, et puis foutu pour foutu !

    En quelques gestes, le sénateur se débarrassa de ses vêtements et les poussa du pied dans un coin. La clenche de la porte émit un tintement sinistre en s'ouvrant sur la mine sévère de la petite asiatique. Le brun retint son souffle et lui adressa son air le plus indifférent tout en s'accoudant nonchalamment à la cloison de sa cachette, ses attributs à l'air en proie au rayons du soleil qui passaient à travers l'unique hublot de la salle de bain.

    … Silence poignant. Un ange passait. Ou une plutôt une légion angélique.

    Soudainement, un cri lui répondit, émanant de l'entrée de la pièce. La femme de chambre, la première, celle qui lui avait piqué ses fringues, avait bondit derrière la porte, laissant dépasser seulement un demi-visage scrutateur à la joue rouge d'embarras.

    Gabriel reporta son regard sur sa supérieure, la mâchoire chue devant tant de prestance.

    Une improbable fierté monta en lui. Comment faire taire deux femmes trop bavardes en une leçon, par Gabriel McAllister. Pas besoin de réfléchir. Agissez à l'instinct. Un vieux crédo familial ça : agir avant de réfléchir. Ça le rattrapait des fois.
    En attendant, sa prestation éblouissante avait eut l'effet escompté. Plus on en a sous les yeux, moins on est enclin à regarder. Ce n'était peut-être pas sa stratégie la plus fine, mais c'était tout ce qu'il avait trouvé en les très exactement 7.3 secondes de répit dont il avait disposé entre la délation maritale et l'ouverture de la porte de son placard.

    « Vous permettez. » Sans se soucier de sa nudité, Gabriel s'en alla récupérer le chariot stationné devant la cabine, et sa veste étendue dessus par la même occasion.

    « Bon les deux geishas, venez par là. » soupira t-il en tirant son portefeuille de sa poche. Mais aucune des deux ne bougea. La première toujours en retrait derrière la porte (elle était passée de l'autre côté quand Gabriel avait changé de pièce) et la deuxième, les bras croisés sur sa poitrine, reprenait manifestement le dessus sur ses émotions.

    Il soupira de nouveau, porta ses mains sur ses hanches avec impatience puis consulta Romain du regard.

    « Un coup de main mon ange ? » osa t-il demander, non sans une pointe de sarcasme rancunier dans la voix.
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Message(#) Sujet: Re: Nothing else matters Nothing else matters EmptyDim 3 Avr 2011 - 21:08

    La mâchoire tombée et les yeux écarquillés, Romain assista abasourdit au petit speech de son mari. Les fesses à l’air, le sénateur déambulait dans la suite comme si de rien n’était, comme si, il était tout à fait normal que le chef de l’Etat sorte d’un placard complètement nu. Le jeune homme était estomaqué par tant d’audace. Romain savait Gabriel de moins en moins à cheval sur sa sacro-sainte réputation médiatique, et légèrement moins pointilleux au sujet de sa carrière, mais là, il n’arrivait presque pas à y croire. Avait-il déjà oublié que derrière la porte de cette suite se tenaient plus d’un millier de convives, et que dans le lot se trouvaient une bonne poignée d’enfoirés bien décidés à planter la tête du sénateur au bout d’une pique ? Il fallait croire que oui, si non jamais Gabriel n’aurait osé se pavaner les fesses à l’air devant deux employés sur qui il n’avait pas plus d’emprise que cela.

    « Un coup de main mon ange ? »
    Appuyé contre le châssis de la porte, Romain soupira grossièrement. « Encore un ? » demanda-t-il innocemment tout en échangeant avec son mari un regard entendu, afin uniquement de rappeler leur partie de jambes en l’air de tout à l’heure. « De tous les scénarios possibles et inimaginables, il a fallu que tu joues la carte du pervers exhibitionniste surgit de son placard comme un diable de sa boite. » Il esquissa un sourire. « Je savais que tu avais adoré cette plage nudiste à Hawai, mais pas à ce point. » Il laissa échapper un léger ricanement alors qu’il s’approchait de lui en indiquant les deux femmes d’un mouvement de tête. « Tu comptes leur faire l’hélicoptère, aussi ? »

    Les deux bonnes baragouinèrent en même temps ce que Romain compris – à la tonalité de leurs voix stridentes et à leurs gestes rapides – être des reproches. Il ne s’en formalisa pas et ne s’arrêta que lorsqu’il arriva près de son mari. Sans se soucier de la présence des deux femmes, il compta avec Gabriel les billets de banque à l’intérieur du portefeuille. « La dernière fois que tu as du payer le silence d’une boniche, tu en a eu pour 450$. Je suis certain que tu pourrais t’en tirer aujourd’hui pour 200$... si tu lâches – bien sûr – dans la foulée le mot immigration. » Il regarda brièvement les deux harpies par-dessus son épaule, puis, poussé par l’envie d’enquiquiner son mari, il agrippa Gabriel à la nuque pour approcher son visage du sien et forcer un long et langoureux baiser qui faillit faire tourner de l’œil la plus vieille des asiatiques. « Je t’ai toujours trouvé très pingre avec le petit personnel. » Il lui tapota la joue, joueur. « Tu réfléchiras à deux fois avant d’exhiber ton rouleau de printemps. »

    Et il s’en alla d’un pas léger, laissant son époux se dépêtrer seul face aux deux femmes qu’il savait achetables comme toute bonne qui se respecte dans la Jet-Set.

    Arrivé sur le pont supérieur, Romain se faufila à travers les invités pour rejoindre Andrew qui était occupé à roucouler avec sa nouvelle copine. Assit à côté d’eux, sûr les banquettes confortables du navire où ronflait Hunter, Samuel sirotait un biberon de lait tout en jouant avec la figurine articulée de Spiderman.

    « Où est Gaby ? » demanda Andrew dont les lèvres étaient colorées par le rouge à lèvres de Marjorie.
    « En pleines négociations américano-chinoises. » répondit Romain en récupérant son fils afin de le poser sur ses genoux. « Ne t’attache pas trop à ce yacht. Vu comment ton frère négocie, je crains fort que nous ne soyons pas réinvités de si tôt dans le coin. »

    S’engagea alors une conversation bon enfant qui dura jusqu’à l’arrivée d’une grande et plantureuse blonde à la poitrine vertigineuse. Il s’agissait de Jasmine, « une pétasse » (comme le disait si bien Romain lorsqu’il parlait d’elle) que le jeune homme avait énormément de mal à encadrer. Cette femme siliconée et liftée de partout s’était mise en tête de devenir un jour la future madame Gabriel McAllister. Elle comptait sans cesse sur Romain, alias le colocataire et meilleur ami gay du sénateur, pour lui fournir de bon tuyaux afin de capturer dans ses filets le grand brun. Romain la détestait. Non pas parce qu’il était jaloux, mais plutôt parce qu’elle incarnait tout ce qu’il détestait dans son couple avec le sénateur. Sa présence lui rappelait sans cesse que personne ici (a part quelques initiés) ne savait qu’il était le mari du sénateur, et donc, de ce fait, que ce dernier n’était plus disponible.

    « Je suis à la recherche du sénateur. Savez-vous où il se trouve ? »
    Il y a à peine vingt minutes, il était dans mes fesses, pétasse ! pensa rageusement Romain en se levant, Samuel contre lui. « Je n’en ai pas la moindre idée, Jasmine. Vous devriez peut-être essayer sur le pont inférieur. Ou à l’avant du bateau avec les autres milliardaires. » Il fit un pas sur le côté afin de prendre impoliment congé d’elle et de la laisser en plan avec Andrew et Marjorie (qui s’en foutaient royalement vu les pelles qu’ils se roulaient), mais Samuel pointa son petit doigt dans la foule et lâcha un « Papa ! » qui fit grimacer discrètement Romain.
    « Par chance, il arrive ! » ronronna la grande blonde du haut de ses escarpins. « Donnes-le moi, je vais m’en occuper. »

    Sans même demander la permission, elle s’empara de Samuel, le dérobant aux bras d’un Romain dont le visage se décomposa déjà. Comment osait-elle lui prendre son fils des bras ? Romain sentit une violente bouffée de chaleur l’envahir et lui faire monter le rouge aux joues. Il se voyait déjà la balancer dans les hélices du navire.

    « Je compte profiter de cette journée pour montrer au sénateur que je ferais une bien gentille maman pour son fils. »

    Le cœur de Romain rata un battement. Lourdement, son regard passa de Jasmine qu’il maudissait intérieurement, pour s’arrêter sur Gabriel qu’il fusilla sur place…
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Message(#) Sujet: Re: Nothing else matters Nothing else matters EmptySam 30 Avr 2011 - 4:07

    Foi de sénateur, il n'est de maux qui ne soient guéris par un séjour prolongé à Hawai en tenu d'adam dans un jacuzzi en compagnie de son homme ! Plus bronzé qu'une bimbo accroc au U.V, l'œil vif et la chevelure d'ébène soyeuse, Gabriel était sans doute un peu moins à cheval sur l'étiquette. Ça devait être ça, la faute d'Hawai.

    Toujours est-il que son lâcheur de mari ne lui accorda son aide que pour reluquer les billets de banque en stock dans son portefeuille. D'ici à ce que les deux femmes de chambre ne s'imaginent le sénateur payant son escort boy préféré après avoir tiré son coup en cachette, il n'y avait qu'un pas.

    Puis sans prévenir, la main douce mais ferme de Romain se glissa dans sa nuque afin de se lancer à la conquête de ses lèvres. Gabriel se mesura un instant à ce baiser forcé soumettant à son amant une résistance futile quelques secondes juste pour le défier, avant de lui abandonner un territoire conquis depuis bien longtemps.
    Une exclamation aux consonances asiatique le tira de l'état d'apaisement agréable qui l'envahissait peu à peu et Romain rompit leur baiser avec un rien de malice dans le regard. « Je t’ai toujours trouvé très pingre avec le petit personnel. » Lui, pingre ?! Gabriel haussa un sourcil dubitatif. Il dépensait des fortunes pour acheter le silence des femmes de chambre et autres larbins soumis aux caprices coquins du couple sénatorial. Ils devraient surtout le remercier de se frotter si souvent à l'attrait affriolant du risque, à lui tout seul il arrondissait considérablement leurs fins de mois ! « Tu réfléchiras à deux fois avant d’exhiber ton rouleau de printemps. »

    Et il le laissa là, seul, nu, autrement dit en parfait pervers exhibitionniste, face à deux femmes aussi aimables que des pit bull. Une fois Romain parti. La plus jeune sorti timidement de sa cachette en braquant le sénateur de son arme serrée entre ses mains : un spray lave-vitre bleu.

    « Hé là, doucement Lara Croft ! » s'écria le contrevenant en levant vivement les mains comme si elle le tenait en joue avec un 45.

    ***

    Un bon quart d'heure plus tard, Gabriel réajustait son col en rejoignant à son tour le pont extérieur. Au final, il considérait s'en être pas mal sorti. Le mot immigration avait tempéré l'agression au lave-vitre et la vision des gros billets avait amadoué la colère de Joe et Averell Dalton au féminin, comme on jette un os à ronger aux chiens. Il pouvait donc raisonnablement espérer être tranquille avec l'incident de la suite nuptiale.
    Il inspira l'air iodé du large avec un plaisir évident avant d'accrocher de loin le regard assassin de son époux. Perplexe, il lui rendit son regard en haussant légèrement les épaules d'un air de dire « Qu'est ce que j'ai encore fait ? » avant de se livrer à un check-up complet de sa personne. Col ok, Chemise reboutonnée, cheveux recoiffés, braguette fermée. Tout était en ordre, alors qu'est ce qui pouvait bie...

    « Sénateur McAllister ! » Tout à coup un bras maigrichon s'enroula autour du sien tandis que des lèvres glossées et siliconées cherchaient sa joue pour y déposer un baiser.
    « Jasmine ! » l'accueillit Gabriel, ne trouvant sur le coup rien de mieux à dire que son prénom en guise de bonjour. De son autre bras malingre, la jeune femme tenait un Samy tout penaud d'être ainsi trimballé. Le regard de Gabriel se durcit et il récupéra sans ménagement son fils des mains de l'intruse. Il murmura doucement dans les cheveux du petit garçon aussi noirs que les siens et cela sembla fonctionner car ses petites mains s'enfouirent dans le tissu clair de sa veste et il appuya sa tête contre son épaule, rassuré de retrouver les bras familiers de son père.

    Il en avait presque oublié la moule grabataire accrochée à son bras qui se rappela à lui en poussant un couinement d'extase devant cette démonstration de dévouement paternel exemplaire. Gabriel leva les yeux au ciel, exaspéré. Pourquoi fallait-il que toutes les blondes qu'il connaisse soient comme Goldie possiblement enfantées par Satan, ou comme Hailey – et Jasmine, un clone parmi tant d'autres – pourvues d'un intellect inversement proportionnel au taux de remplissage de leur soutien-gorge ?

    Obligé toutefois de se débarrasser de sa compagne avec un peu plus de tact que le « dégage morue » coincé dans sa gorge, Gabriel fit un petit détour du coté du buffet tout en encaissant un tas de compliment sur la mignonitude de son bébé d'amour qui était vraiment le portrait craché de son père et Dieu seul savait comme ce pauvre bout de chou devait avoir besoin d'une maman ! Il lui en foutrait lui des pauvres bouts de chou...

    « Tu en veux une à quel parfum ? Hmm laisse moi deviner... fraise ? » demanda t-il avec un sourire espiègle en s'arrêtant face un plat garnit de mini tartelettes. Samy adorait tout ce qui était sucré, plein de crème chantilly et de coulis de toute sorte, mais pas la fraise ! Inutile de demander à Jasmine qui ne devait se nourrir que de feuilles de salade.
    « Naaaaaan » s'exclama t-il en même temps que Samy secouait fermement la tête pour exprimer son désaccord. Tout sourire Gabriel le fit voltiger dans les airs pour le rattraper n'importe comment.
    « Chocolat ! »
    « Une tartelette au chocolat pour Samy ! Une ! » Il s'arrêta de secouer le petit garçon se tortillant de rire et le posa sur ses deux pieds au sol. Il attrapa ensuite l'une des tartelettes du plat qui dans un excès de maladresse malheureux lui échappa des mains et entra en collision avec la robe blanche de Jasmine dans un contraste coloré saisissant.

    « Oh Jasmine, une si belle robe ! » s'écria le sénateur en affichant une mine confuse. Il ne put s'empêcher de sourire de son sale coup et d'ajouter un peu plus bas « Remarquez, ça vous distingue des autres... » Mais la robe de créateur elle, ne l'entendait manifestement pas de cette oreille et c'est avec soulagement qu'il vit sa prétendante s'enfuir (sans doute aux toilettes) pour effacer sa tentative d'art abstrait.

    Puis ce fut au tour des grands yeux bleus de Samuel de se gorger de larmes en contemplant tristement son gâteau mollement écrasé par terre. Gabriel baissa les yeux sur lui et se sentit immédiatement le pire des bourreaux d'enfant. Impuissant face à la crise qui s'annonçait (essayez de calmer un Samuel fermement décidé à tester les capacités de ses glandes lacrymales suite au meurtre de sa tarte), il jeta à son tour un regard en direction de Romain, quémandant silencieusement un soutien inconditionnel et l'enjoignant à venir chercher son fils. Parce que oui, quand Samuel péchait par excès de pleurnicheries, il devenait immanquablement « le fils de Romain ».
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Message(#) Sujet: Re: Nothing else matters Nothing else matters EmptySam 30 Avr 2011 - 15:38

    La boule de rage et de frustration qui était apparue au fond de son ventre au moment où Jasmine s’était emparée de Samuel, se dissipa à l’instant même où son charmant mari arracha leur fils des bras de la grande blonde écervelée. Satisfait de cette reprise en main de la situation (il n’était pas question que Samy serve d’appât pour capturer son époux), Romain put sans crainte se détourner des deux hommes de sa vie. Au fil des mois, Gabriel avait développé son instinct paternel, et si au départ, ça n’avait pas été tout rose entre le père et le fils, aujourd’hui, ils étaient proches et attachés l’un à l’autre. Hawaï avait soudés les liens familiaux et renforcé leur couple. Le jeune père au foyer avait désormais toute confiance en Gabriel. Son mari ne se servait plus de Samuel pour dorer son blason de sénateur ou pour apparaître dans la presse comme le père célibataire model qu’il n’était alors pas.

    Tout en raflant une coupe de champagne sur le plateau d’une serveuse endimanchée, Romain rejoignit la banquette blanche sur laquelle Andrew et Marjorie continuaient de roucouler. Nonchalamment affalé, il savoura sa flûte tout en observant son époux faire l’andouille près du buffet.

    « C’est quand même incroyable. » fit Romain en observant son verre à moitié vide comme s’il s’agissait d’un diamant à travers lequel il recherchait l’éclat. « Plus ils sont riches, et plus ils sont radins sur le champagne. A peine deux gorgées et j’ai déjà fini. Ce n’est pas avec ces doses de verre de Polly Pocket que je serais pompette aujourd’hui. »
    Discrètement, Andrew s’écarta un brin de Marjorie et recula un coussin derrière lequel se trouvait un magnum de champagne, fraîchement débouché si on en croyait les perles d’humidité qui coulaient le long de l’étiquette. L’étudiant affichait un sourire satisfait, le genre de sourire que les McAllister avaient lorsqu’ils étaient fiers de leur sale coup.
    « C’est pourquoi nous avons prit nos petites précautions. »
    Romain se redressa en position assise, les yeux posés avec émerveillement sur sa boisson préférée.
    « Où tu as trouvé cette bouteille ? »
    « Elle traînait dans un frigo sans surveillance derrière le bar. »
    « Tu l’as volée ? » s’indigna le jeune homme avant de se stopper net deux secondes, puis de reprendre, un large sourire illuminant son visage. « Mais t’es un génie ! Remplit-moi ça ! Et à ras bord. »

    Romain eut à peine le temps de s’enfiler qu’un verre (et de hoqueter au passage sous l’effet des bulles) que déjà, Jasmine passait devant lui en hâte. Ooooh, la belle tâche ! Aussitôt, il échangea un regard avec son époux qui – accroupit devant leur fils – l’implorait du regard de lui porter assistance. Le beau dilemme que voilà. Que faire ? Laisser Gabriel gérer seul un Samuel passablement sur le point d’exploser et continuer à picoler au champagne ? Ou abandonner ce nectar divin pour secourir l’homme de sa vie qu’il savait ne pas être au point face au petit garçon piquant une crise en public ?

    « Quoi ? » articula-t-il sans un son en direction du sénateur afin de permettre à celui-ci de lire un minimum sur ses lèvres. « Moi ? T’aider ? » Il montra son verre. « J’suis occupé. » Puis, il bougea légèrement sur le côté et recula le coussin pour montrer à Gabriel le larcin de son petit frère. « Y a du champagne ! »

    Mais, en bonne mère poule qu’il était, il ne se risqua pas à jouer bien longtemps à ce petit jeu. Il dura à peine quelques minutes, le temps d’agacer suffisamment son mari et de se jouer un peu de lui.

    « Qu’est-ce que t’en pense ? » demanda-t-il à Hunter qui observait lui aussi – en bon chien de garde surprotecteur envers le fils de la famille – la scène avec attention. « Ouais tu as raison, allons les aider. »
    Et d’un mouvement de tête, il invita le Berger de Beauce à le suivre tout en vidant d’un trait son verre. Une fois à la hauteur des deux McAllister, Romain se pencha vers Samuel pour le prendre dans ses bras et l’embrasser sur la bouche.
    « Tu es vraiment un amour d’offrir ta tartelette à Hunter. Regarde comme il est content. » Le tout avec Samuel, c'était de faire diversion.
    Goulûment, le chien dévora la pâtisserie écrasée sur le sol, tout en remuant le derrière et en lapant de sa grosse langue la parquet vernis du pont. « On va t’en trouver une autre, d’accord ? »

    D’un signe de tête, Samuel approuva et ravala les larmes qui avaient menacées de couler et de mettre à mal son père. Romain le passa aux bras protecteur du sénateur et il se tourna vers les plats débordant de pâtisseries de toutes sortes. A cause de son allergie, il ne se risqua pas à en goûter une. Allez savoir si le nappage de chocolat n’était pas à la noisette ?! Il se contenta de les examiner du regard et de parfois y plonger son doigt discrètement à l’intérieur de la pâte afin de vérifier que la tartelette en question ne contenait pas de fraise.

    « T’aime bien ? » Romain présenta son doigt couvert d’un coulis violet devant la petite bouche de son fils. Ce dernier lui suça le bout de l’index et opina, visiblement satisfait du mélange chocolat/myrtille que contenait le gâteau. Il passa la tartelette à Gabriel, ainsi qu’une serviette en papier. « Fais attention à ce qu’il ne s’en mette pas partout. Je ne suis pas certain que ce genre de tâche partirait facilement au lavage. »

    Et alors qu’ils retournaient ensemble s’asseoir auprès d’Andrew et de Marjorie, l’orchestre de musique plutôt « classique » jusqu’alors, laissa la place au petit-fils de Chatterton et de son groupe. Romain lorgna aussitôt vers la piste de danse sur le pont supérieur. Elle venait de s’enflammer d’un coup. Les gens gesticulaient sur la musique, s’amusant follement.
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Message(#) Sujet: Re: Nothing else matters Nothing else matters EmptyDim 1 Mai 2011 - 21:44

    Amusé par la petite mise en scène de Romain, un mince sourire se perdait sur les lèvres de Gabriel. Le jeune homme allait voler à son secours, ils le savaient tout les deux mais leur relation était ainsi. Tissée de jeux, de provocations, de caresses perdues et de regards en coin. Combien d'amis de l'entourage du sénateur avaient-ils bernés en usant de tout ce que le langage ne leur permettait pas d'exprimer ? Miami était leur scène et eux les acteurs permanent d'une mascarade aux allures de jeu de rôle. Tantôt séparés par la carrière de Gabriel, l'obstacle par excellence à un amour libre, ce jeu de rôle forcé avait néanmoins distillé dans le couple une complicité sans égale à travers le silence et les attitudes. Romain n'allait pas tarder bien qu'il se plaise à le faire rivaliser avec un magnum de champagne. C'était marqué sur les traits espiègles son visage, c'était écrit dans sa façon de se tenir.

    Comme il l'avait deviné, Romain le rejoignit de sa démarche légère suivit de près par Hunter. Hunter, le chien. Il faut savoir que Gabriel était un incroyant pur et dur. Lorsque le sénateur disait « God bless America » il n'y mettait pas un poil de conviction. Il était de ses hommes durs qui se sont faits seuls quitte à blesser tout le monde autour d'eux et que l'aide divine a mit un point d'honneur à snober dans son calendrier des miracles. N'empêche que quand le chien était arrivé dans sa vie, il avait bien lancé quelques prières à tout les possibles visages du bon dieu qu'il connaissait, histoire de s'en débarrasser.

    FLASHBACK. 2 Décembre 2011 – 1407 Apple Road.

    « N'y pense même pas ! » s'exclama Gabriel alors que Romain le regardait avec insistance, accroupit à coté de Samy qui caressait la grosse tête de l'énorme chien noir et feu qui vagabondait au milieu des décombres de leur maison décapitée par l'ouragan.
    « Mais il vient de perdre son hamster. » Il y avait dans le ton employé autant de ruse pour le faire céder que de compassion réelle. Il aurait pu le jurer, Romain en rajoutait pour qu'il craque. Finement il ajouta :
    « On pourrait le garder un peu. Juste le temps que ses maîtres viennent le chercher. »
    Typique. On le garde un peu, le petit s'y attache et plus moyen de s'en débarrasser. Romain le prenait vraiment pour une bleusaille !
    « Il n'est pas question que j'héberge ce... cet espèce de poney. Je te signale que la maison est en ruines ! »
    Samy tourna alors vers son géniteur son plus beau regard de chien battu qu'il avait du peaufiner au contact de Romain, et Gabriel poussa un interminable soupir.

    Vaincu par un gamin de deux ans. C'était vraiment pas juste.

    FIN DU FLASHBACK.

    Au fil des semaines l'animal s'était avéré particulièrement obéissant et à l'écoute de Gabriel, comme s'il avait instinctivement trouvé sa place dans la meute que constituait leur petite famille et l'avait choisit comme maître. Pas une patte sur le canapé, pas un pipi sur les jantes de son Aston. De plus il avait prit comme réflexe d'aller dormir prêt de l'entrée de la chambre de Samuel. Séduit par le caractère discret et protecteur de la bête, le sénateur commençait doucement à s'y attacher.

    La voix de romain s'éleva, troublant les pensées du sénateur et décrochant son regard azuré d'Hunter. « Tu es vraiment un amour d’offrir ta tartelette à Hunter. Regarde comme il est content. » Gabriel l'observa retourner la crise de larme en attraction animalière. Un sentiment d'admiration chevillé au corps. Le paradoxe que lui offrait constamment son époux était saisissant. Lui seul pouvait mettre Gabriel hors de lui, le rendre fou de colère, de jalousie, réduire sa vie à un océan de ténèbres et être en comparaison d'une douceur désarmante. Troublé devant le plus grand mystère de sa vie, il se redressa silencieusement, se laissant simplement porté par le calme inhérent à cet instant. C'était agréable d'être là en compagnie des siens, il se sentait bien.

    De retour à leur table, le registre musical se fit endiablé et une piste de danse improvisée s'anima au milieu du pont. L'estomac de Gabriel se noua. S'il y avait une chose que les époux n'avait jamais fait, c'était danser en public. Ça pouvait paraître insignifiant de futilité, stupide et dérisoire mais Romain caressait ce rêve et bien qu'il n'ose se l'avouer, le brun partageait son souhait. Vagabondant sur la piste de danse tandis qu'il essuyait la bouche pleine de chocolat de Samuel assit sur ses genoux, son regard accrocha la silhouette d'Ana-Lucia, la jeune mariée, rayonnante de bonheur.

    Par réflexe, le sénateur établit le contact visuel avec Chatterton resté en retrait de la piste. D'un hochement de tête de l'homme d'affaire, Gabriel comprit qu'il était temps pour lui de faire ce pourquoi il était venu : parader aux côté de ceux qui constituaient la toile médiatique et politique de Miami. Son réseau, son créneau à lui, le milieu dans lequel il était connu et sinon aimé, respecté pour ce qu'il avait accomplit. Par dessous la table il serra la main de Romain dans la sienne dans un geste d'excuse. « Je dois y aller. »
    Il lui accorda un pauvre sourire emprunt de regrets et s'élança à la rencontre de Chatterton pour lui présenter ce fils qu'il n'avait pas encore rencontré.
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Message(#) Sujet: Re: Nothing else matters Nothing else matters EmptyLun 2 Mai 2011 - 14:18

    « Oublie-moi en douceur
    Pas de bruit, pas de pleurs
    Tu dois chercher ailleurs
    C'qui n'est plus dans mon cœur »


    Tout était trop beau pour durer. Comment avait-il pu un seul instant croire que Gabriel resterait avec lui, en famille, alors que tout autour, sa précieuse Jet Set paradait ? Ils n’étaient plus à Hawaï mais de retour sur le terrain de jeu préféré du très célèbre sénateur McAllister. Et celui-ci, « devait y aller ». C’était son devoir en tant que sénateur de faire passer sa carrière avant lui, de l’abandonner et de le contraindre à l’anonymat… encore. Oui c’était son devoir de cracher sur leur mariage, de l’envoyer se faire foutre et de l’obliger à encaisser en silence les coups portés. Gabriel devait le faire. C’était sa vie. Tout ce qu’il aimait réellement et qui avait de l’importance. C’était même sans doute plus fort que lui. Carrément viscéral ! Il ne pouvait lutter face à ce dominant besoin de jouer les hommes ô combien puissants et estimés. Les hommes célibataires, accessibles et surtout hétéros. Les hommes non-mariés à la catin d’Océan Grove.

    Face à ses pensées obscures, Romain sourit, légèrement amer. Après tout, c’était de sa propre faute si Gabriel agissait ainsi. Il lui avait promis lors de leurs vœux échangés : respect, amour et obéissance. Et les ordres étaient très clairs. Il devait rester dans l’ombre et la fermer. Ne faire aucune vague. N’être qu’un élément décoratif entre la plante et la potiche. N’être présent pour lui uniquement que pour lui tenir compagnie, le temps de trouver l’un ou l’autre homme d’affaire avec qui tailler une bavette. Ne pas exister. Ne pas la ramener. N’être que de passage et sans aucun intérêt.

    L’injure, Romain la ravala comme à son habitude et il la boucla au fond de lui, là où il n’y penserait bientôt plus. Il regarda son mari présenter leur fils à Chatterton, qui, visiblement heureux, invita d’autres personnes à faire la connaissance de l’heureux père célibataire et de son petit. En quelques secondes à peine, Romain venait non seulement de se faire déposséder du statut d’époux McAllister, mais également de celui de père de Samuel. Là-bas, à une dizaine de mètres, il n’existait pas. Il n’était rien d’autre que la nounou du petit Samuel. Son importance et son impact dans leurs vies étaient réduits à néant. Romain se rendait compte que finalement, il n’avait droit à aucun égard une fois le pas de la maison des McAllister franchit. Son rôle se limitait à celui de l’intendant du foyer, à celui de la bonne, à celui du cuisinier, à celui de la nounou et à celui de l’esclave sexuel. Repassage, ménage, cuisine, sexe… son quotidien était le même tous les jours. Il était au service de Gabriel. Ils ne marchaient pas côte à côte comme des égaux. Romain s’avançait en retrait, derrière le grand brun qui n’agissait que dans son propre intérêt.

    Depuis combien de temps ce petit jeu durait-il ? Des mois ? Presque un an ? Suffisamment longtemps en tout cas pour que Romain ne souffre plus comme au début. Il s’était accoutumé à cette douleur, à ce pincement au cœur qui le prenait à chaque fois que son mari l’abandonnait et l’ignorait. Il s’était fait au côté humiliant de la situation. Il avait même apprit à ne plus ressentir le besoin de pleurer. Tant pis, c’était ainsi et pas autrement. Gabriel ne changerait jamais. Pas à quasiment trente ans. Il était profondément égoïste et insensible. Et Romain devait faire avec. Il devait faire avec la conviction désagréable et profonde que l’homme qu’il considérait comme son âme sœur, ne l’aimait pas assez pour se rendre compte du mal qu’il lui faisait. David/Gabriel. Gabriel/David. Finalement, ils n’étaient pas si différent l’un de l’autre. Le mal que l’un lui avait fait au corps durant des années, l’autre le faisait aujourd’hui au cœur. Alors quoi ? Que faire ? Romain avait depuis longtemps appris à accepter ce qui ne pouvait être changer. Soit il acceptait la situation et tentait de s’épanouir à l’ombre froide de cette carrière. Soit, il s’en allait. Et s’en aller voulait dire souffrir plus qu’il ne souffrait en restant.

    Pourtant, une partie de lui trouvait cette situation profondément injuste. Pour leur couple, Romain s’était livré corps et âme. Il avait déposé aux pieds de Gabriel et ce sans aucune retenue ni pudeur, ses rêves et espoirs par milliers. Il avait même exorcisé ses plus noirs démons et renié jusqu’à son passé. Mais malgré cette profonde remise en question, de son côté, Gabriel était resté égal à lui-même. Il n’avait fait aucun sacrifice. Ce qui faisait le plus mal à Romain au final, c’était cet instant de quelques secondes où, dans la tête de son mari, il disparaissait complètement. Gabriel occultait son existence pour n’être que le sénateur. Il reniait leurs vœux et tout ce qu’ils tentaient de construire ensemble.

    « Romain ? » répéta Marjorie pour la troisième fois avant de réussir à tirer le jeune homme de ses pensées malveillantes. « T’es là ? »
    D’un signe de tête, Romain opina tout en détournant son regard de Gabriel et de Samuel. Il tenta comme à son habitude de cacher le trouble qui venait de l’envahir derrière un rayonnant sourire. S’il avait apprit une chose, c’était à sauver les apparences.
    « Oui. Je réfléchissais. Qu’y a-t-il ? »
    « Tu viens danser avec nous ? »
    Il secoua la tête.
    « Non merci. Allez y tous les deux. »
    « T’es sûr ? » intervint Andrew.
    « Je vais profiter d’être au calme pour finir mon champagne et manger un bout. Il y a quelques fruits de mer qui me font de l’œil depuis tout à l’heure. »

    Légèrement hésitant, le couple d’adolescents se résigna malgré tout et quitta la table, direction la piste de danse. Seul face à sa coupe de champagne, Romain leva finalement son verre. Il dit pour lui-même, saumâtre :

    « Au sénateur qui ne m’aimera jamais comme je l’aime ! Puisse-t-il ne jamais avoir envie de la présidence. »

    Puis, d’un trait, il vida sa coupe et quitta à son tour la table afin de rejoindre, seul, et de son côté, le buffet sur lequel il comptait bien passer sa frustration.
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Message(#) Sujet: Re: Nothing else matters Nothing else matters EmptySam 7 Mai 2011 - 2:55

    C'est facile de mentir. C'est facile d'avoir l'air heureux quand on est triste et triste quand on est heureux. C'est facile d'ajuster sa cravate et de sourire aux compliments des uns et des autres en se faisant passer pour célibataire. Au final ça reste un mensonge.

    Enfouir son alliance sous sa luxueuse chemise blanche ne rendait pas Gabriel père célibataire. Elle rendait Gabriel, Gabriel qui se prend pour un père célibataire. Ça peut sembler mince mais en réalité la différence est énorme. Parce qu'entouré de ses paires au compte en banque à multiples zéros, Gabriel portait un masque. Le bon vieux masque du sénateur toujours à l'aise, sûr de lui et plus professionnel que n'importe qui d'autre sur ce foutu rafiot.

    C'est bien l'instinct professionnel ancré en lui depuis des années qui l'avait amené là à faire le beau au milieu des convives en exhibant son fils aussi bien qu'il dissimulait son mari. Ça ne le dérangeait pas. D'habitude du moins. Les choses étaient claires entre les époux : amoureux en privés, colocataires en public avec option nounou pour l'ami gay du sénateur.

    Tout était très clair pourtant sous le vernis du sénateur, Gabriel McAllister mari et père était maussade.
    Une énième réflexion sur la défunte mère du petit garçon ramena son attention sur la conversation dont il était l'objet. Il passa une main dans sa chevelure et couva du regard le petit bonhomme accroché à sa veste, mais qui se tenait droit et qui épiait tout le monde avec attention. Samuel n'aimait pas être trimballé de bras en bras mais il appréciait visiblement être le centre d'attention. Ce gosse lui ressemblait de plus en plus.

    Gabriel esquissa un sourire et hasarda son regard vers Romain, dans l'espoir qu'il assistait lui aussi à la scène. Mais Romain était seul au buffet et Gabriel perdit son sourire, terrassé par l'insipide résignation qui émanait de son ange. Son ange qui avait toujours vu le verre à moitié plein et avait laissé une chance à leur couple malgré tout ce qu'il avait déjà enduré par amour.

    C'est fou comme une seule âme peut changer la donne de toute une vie bien réglée, exemple de réussite et berceau d'une obsession qui a fait tant de mal à un homme... autant qu'il en a fait a tout son entourage. Le sénateur n'avait pas hésité une seconde à promettre Pride Berrington à une longue villégiature derrière les barreaux alors que Micaela portait son enfant, simplement pour se préserver lui. Sans cœur, il l'avait été. Puis Romain avait explosé sur sa vie comme Big Boy sur Hiroshima. Il l'avait aimé, quitté, détruit, avait recollé les morceaux puis déchiré à nouveau. Puis Samuel était arrivé et les amants destructeurs étaient devenus des parents. La passion infernale avait cédée place à l'amour, et Romain avait fait le reste. Il avait apprit à Gabriel à faire la différence entre recevoir et donner, entre un ordre et une demande, entre une menace et une promesse. Alors petit à petit, le sénateur avait baissé les armes et laissé place à Gabriel. Parce qu'une famille n'a pas besoin de discipline et de rage, juste d'affection et de confiance.

    Une demi-seconde s'était écoulée. Gabriel ne pensait pas en cet instant, pas vraiment. Coupe de champagne dans une main, son fils calé au creux de son bras, le sénateur se laissait guider par l'éventail d'émotions qui gonflaient son cœur et muselaient son éternelle raison.

    « Tout va bien ? » La voix était celle d'Andrew qui avait délaissé la piste de danse alors que les slows commençaient, et la question avait été posé sur un ton plus rhétorique que vraiment concerné.
    « Tout va bien. » assura t-il avec douceur, puis il libéra Samuel de ses bras pour le confier à son cadet. « Tu vas rester avec ton oncle un moment. » Il posa une main sur l'épaule d'Andrew et se détourna ainsi que du reste de l'assemblée pour rejoindre Romain.


    Arrivé à sa hauteur, Gabriel déposa sa coupe de champagne sur la longue table ornés de fruits de mer dont le jeune homme raffolait puis sans un mot il prit ses mains dans les siennes et l'entraina sur la piste de danse. Tout les regards convergèrent instantanément vers cet étrange couple. Les conversations se turent, un flot de murmures naquit dans la foule médusée et les flash crépitèrent.

    Parce que c'est toi le seul à qui je peux dire

    Mais peu importait, parce qu'au fond Gabriel redoutait ce moment depuis toujours. Il l'attendait.
    Il l'espérait.

    Ses yeux bleus enlisés dans les prunelles noisettes de son mari, le brun posa la main incertaine de Romain sur son cœur et la recouvrit de la sienne, entrelaçant leurs doigts tandis que de l'autre glissée au creux de ses reins, il attirait sa fine silhouette masculine contre la sienne, droite et solide.

    Qu'avec toi je n'ai plus peur de vieillir

    Donner sa confiance, se libérer de ses chaines, accepter ses doutes et sentir le monde s'écrouler sous ses ses pieds, sans peur. Jamais Gabriel ne s'en serait cru capable. Il ne craignait pas l'engagement, ni l'amour. Ils s'étaient simplement imposés à lui, distillant dans ses veines une forme de courage nouveau. A chaque pas son cœur le martelait à son esprit et un frisson insoutenable et délicieux se propageait le long de son échine.
    Alors Gabriel sourit à Romain, d'un vrai sourire animé d'une joie sauvage et de sérénité à la fois. Au termes de longs mois, le sénateur avait fait son choix. Lui qui avait délaissé sa vie amoureuse au profit d'une brillante carrière, simulé un faux couple et caché le vrai, avait mainte fois prouvé qu'il poursuivrait ses rêves de gloire et que l'amour resterait au second plan, s'était laissé dompter par cet homme extraordinaire qui lui avait montré toutes les couleurs de la vie et comment l'aimer autrement qu'en dominant l'échelle sociale et en écrasant les autres.

    Parce que c'est toi. Rien que pour ça...
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Message(#) Sujet: Re: Nothing else matters Nothing else matters EmptyDim 8 Mai 2011 - 20:10

    Le cœur de Romain battait la chamade comme jamais il n’avait battu jusqu’à aujourd’hui. Emmené sur la piste de danse par son sénateur de mari, à chacun de ses pas, le jeune homme avait l’impression de marcher dans les nuages. Rêvait-il ? En tout cas, c’était l’impression qu’il avait. Il survolait le monde avec une légèreté déconcertante, laissant loin derrière lui toutes les craintes et les incertitudes qui avaient jalonnés le sentier tortueux de leur couple. Solidement maintenu par son époux, ils dansèrent tendrement et lentement sous les flashs des quelques paparazzis conviés pour couvrir l’événement.

    Combien de temps avait-il attendu que cet instant arrive enfin ? Romain n’y croyait plus, et pourtant, aujourd’hui, le cap se franchissait. Gabriel déposait les armes. Son mari acceptait de sacrifier (car Romain avait conscience que cet aveu ne se ferait pas sans conséquences néfastes pour la carrière du sénateur) son trône au nom de leur amour. Romain ne savait que trop bien l’importance qu’attachait Gabriel à sa carrière. Elle était jusqu’à aujourd’hui sa vie, son équilibre, son énergie et la déesse devant qui il s’agenouillait à en faire souffrir les autres. Et pourtant, pour lui, petit néo-zélandais sans gloire ni fortune issu d’une famille modeste, et pour leur couple et leur amour, il avait sacrifié tout ce qui faisait jusqu’alors sa vie d’éternel conquérant. Le jeune homme lui en était reconnaissant. Enfin Gabriel ouvrait les yeux. Enfin ils allaient pouvoir être un couple aux yeux de tous.

    Les doigts entrelacés à ceux du grand brun, Romain se laissa guider. Qu’importe qu’on les photographie entrain de danser. Qu’importante qu’on les regarde de travers ou avec les yeux ronds. Plus rien n’existait à part eux et leur danse. Leur danse. Leur toute première danse en tant que McAllister, mariés et pères. Romain débordait de bonheur, si bien, qu’en éternel émotif, ses yeux se gorgèrent de larmes qui menacèrent de rouler sur ses joues à tout moment. Comment était-ce possible d’aimer quelqu’un aussi fort qu’il aimait Gabriel ? Il l’avait dans la peau. Leur amour était obsessionnel et obsédant. Il était puissant et destructeur. Mais il pouvait également être doux et tendre à la fois. Toutes les frustrations. Toutes les larmes et les blessures. Tout le mal que Gabriel avait pu lui faire en préfèrent sa carrière à son amour… tout fut pardonné. Romain lui pardonnait tout.

    Absolument tout.

    « Tu es certain de ce que tu fais ? Tu ne le regretteras pas ? » chuchota-t-il d’une voix si douce qu’elle aurait pu attendrir le Diable en personne. « Je peux encore attendre. Le temps qu’il faudra. »

    Oui, il le pouvait. Car l’amour qu’il ressentait pour Gabriel était suffisamment fort pour cicatriser au quotidien les blessures infligées par ce manque de reconnaissance imposée par une carrière trop envahissante. Si continuer à marcher dans l’ombre était le prix à payer pour que Gabriel continue à l’aimer, alors Romain continuerait à apprendre à s’épanouir loin des rayons du soleil.

    « Je n’ai pas envie que tu te réveil le matin en te rendant compte que tu as fait le mauvais choix. Je sais combien tu aimes la vie que nous avons, et que ce travail est une part importante de toi. Je ne veux pas être celui à cause de qui, tu as tout perdu. Je ne supporterais pas que tu me le reproches. »

    Et pourtant, une part de Romain ne pouvait s’empêcher de jubiler face à la destruction du Veau d’or de Gabriel. Il était temps que cette fausse amie, cette indigne déesse, cette salope d’idole, soit immolée sur un autel que Gabriel, peu à peu et avec amour, érigeait à sa propre gloire.
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Message(#) Sujet: Re: Nothing else matters Nothing else matters EmptyMar 17 Mai 2011 - 19:35

    « Tu es certain de ce que tu fais ? Tu ne le regretteras pas ? » demanda Romain avec une douceur mêlée d'appréhension à laquelle Gabriel ne s'attendait pas. A quoi s'attendait-il au juste ? A rien. Ce n'est pas comme si son geste avait été prémédité. Romain aurait tout aussi bien pu lui balancer son verre de champagne à la figure en le traitant de tout les noms pour l'avoir ainsi maintenu dans son ombre des mois durant pour finalement se décider, comme touché par la grâce, à révéler leur idylle d'une manière disons le, romantique mais quand même un tantinet brutale et irréfléchie.

    C'était tout lui ça. Quand il était question de sa carrière, il maitrisait froidement chaque nouvelle approche, attaque, chantage fait ou subi, mais niveau vie privée les élans de son cœur l'emportaient outrageusement sur la raison impavide de l'homme de fer. Alors forcément quand il mêlait les deux, ça donnait un résultat détonnant genre tempête tropical, chaude mais néanmoins ravageuse.

    Ses grands yeux cuivrés plongés dans les siens comme un magicien essayant de lire les réponses à ses questions à travers les miroirs de l'âme, Romain poursuivit. « Je n’ai pas envie que tu te réveil le matin en te rendant compte que tu as fait le mauvais choix. Je sais combien tu aimes la vie que nous avons, et que ce travail est une part importante de toi. Je ne veux pas être celui à cause de qui, tu as tout perdu. Je ne supporterais pas que tu me le reproches. » La question avait des airs de confession résignée, comme s'il craignait que son amour seul ne suffise pas à faire le bonheur du sénateur et qu'il l'avait accepté. Le cœur de Gabriel se serra en réponse et comme en écho à son émoi, sa main serra un peu plus celle de Romain. « S'il est des crimes pour lesquels je doive payer, celui de t'aimer n'en fera pas parti. » assura t-il calmement afin d'apaiser ses craintes. Puis il laissa le rythme langoureux de la musique bercer ses pas ainsi que le fil de ses pensées. Un sourire lointain vint se nicher sur ses lèvres et il libéra leurs mains entrelacées pour glisser la sienne sur la joue de Romain à la recherche du grain de sa peau. Le brun adorait le contraste de leurs peaux : la sienne rugueuse contre celle si douce de son amant.
    « Mon seul regret, » annonça t-il à mi-voix « c'est de ne pas l'avoir fait plus tôt. J'ai pourchassé mon plus précieux joyaux jusqu'à l'autre bout du globe pour le ramener avec moi à Miami, et je ne m'en étais même pas rendu compte. »
    Alors qu'il sondait ses sentiments, Gabriel avait envie de dire « merci » et « pardon » à la fois. Un sourire pouvait en dire plus long que les mots. De mélancolique le sien était devenu sérieux, apaisé, plus mature qu'il ne l'avait jamais été. Son esprit ne veillait plus sur sa force de caractère et c'est dans ce débridage qu'un équilibre s'était créé. Doucement, le sénateur détacha leur corps pour faire virevolter son époux au gré des notes avant de le ramener au creux de ses bras puissants et de sentir à nouveau son souffle se mêler au sien.

    « Tu es mien, Romain. Tu es mon époux. Tu es mon avenir. Ne l'oublie jamais. »

    Seuls au monde, leurs lèvres se cherchaient, se frôlaient. Puis comme pour sceller ses dires, le jeune trentenaire gouta la saveur tendre des lèvres de Romain. Sans l'approfondir, le baiser dura un instant pendant lequel le sénateur perdit la notion du temps comme il avait déjà oublié les journalistes, sa carrière, Ocean Grove. La réalité les rattraperait bien assez tôt.



    SUJET TERMINÉ

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