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 « Anywhere but here » feat. Nuala Parker

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« Anywhere but here » feat. Nuala Parker Vide
Message(#) Sujet: « Anywhere but here » feat. Nuala Parker « Anywhere but here » feat. Nuala Parker EmptyDim 27 Mar 2011 - 14:36

L’avantage d’avoir un manager, c’est qu’on ne doit pas se soucier des aspects pratiques, ou en tout cas, moins que si on est son propre boss. Mais il y a aussi beaucoup d’inconvénients et le manque de liberté en est probablement le principal. Là où Maxwell aurait bien passé ses matinées à dormir, là où il aurait bien voulu manger ce qui lui faisait envie et non ce qu’on lui conseillait de prendre, pour assurer sa santé et son énergie, il aurait été bien content d’être dispensé de William. Aujourd’hui, une fois de plus, il avait dû se lever à une heure convenable – il avait bien tenté d’y échapper mais le téléphone s’était fait insistant et même quand il l’avait mis sur silencieux, c’était le fixe qui s’était mis à le harceler – et manger « sainement », dompter les épis qui s’étaient formés sur sa tête et se présenter devant William – c’était ridicule, mais c’était une règle qui s’était installée entre eux dans des cas comme celui-là – pour avoir son approbation. Chaque fois qu’ils se rendaient à un meeting où la présence de Maxwell était requise, c’était la même rengaine. Il aurait dû y être habitué, à force, mais comme un gamin, il ne parvenait pas à se faire à l’idée. Parfois, il lui passait par l’esprit de congédier son ami de longue date pour se débrouiller tout seul mais alors, presque aussitôt, les contraintes qui s’ensuivraient lui venaient à l’esprit et il rangeait bien vite cette perspective.
Parvenus devant le bâtiment où avait lieu le rendez-vous, William s’arrêta et se tourna vers le musicien, lui rappelant qu’il était important qu’il se montre sous son meilleur jour et pas comme l’artiste distrait et fainéant qu’il était à longueur de temps. Maxwell grimaça mais hocha simplement la tête, sachant qu’il était inutile de contredire son ami sur ce point-là : il était plutôt du genre distrait, il oubliait le jour qu’on était, les appels qu’il était censé passer et les noms des personnes qui l’aidaient significativement dans son avancée vers la notoriété. Il n’y pouvait rien, il avait toujours eu une nature turbulente, dissipée, et même si cela lui avait longtemps desservi – cela arrivait encore aujourd’hui –, cela ne l’avait pas poussé à réellement changer. Il tâchait de mieux se comporter, de ne pas paraitre aussi impatient et nerveux mais il y avait toujours des petits tics pour le trahir : la façon qu’il avait de tapoter des doigts sur la table, à un rythme effréné, la jambe qui tremble, sa manière de se ronger les ongles tout en ayant le menton calé dans la main, sa façon de se passer la main dans les cheveux et la tendance qu’il avait à basculer sa chaise – ce qui lui avait valu quelques chutes mal venues.

« Je vais bien me tenir, c’est bon ! » soupira Maxwell pour écourter la mise en garde de son ange gardien. « Je me tairai, je ne toucherai à rien et je sourirai quand ce sera nécessaire, content ? »

William lui lança un regard perplexe mais finit par hausser les épaules. Il ne pouvait se fier qu’aux promesses du jeune homme, de toute façon, ne pouvant pas le ligoter à une chaise ni le télécommander. Ils poussèrent donc la porte d’un même geste et pénétrèrent dans l’immeuble, se retrouvant dans un hall typique – trop grand, trop vide, trop propre – où seule la présence d’un garde et d’une réceptionniste témoignait de la vie qui y évoluait. Maxwell suivit William sans un mot, se dirigeant vers la jeune femme derrière son comptoir et pendant que le manager annonçait avoir un rendez-vous avec une personne en particulier dont Maxwell ne retint pas le nom, le musicien entreprit d’observer les lieux, tournant le dos à la discussion qui allait bon train. Il fut sorti de ses pensées au bout de quelques minutes, quand la main du manager se posa sur son épaule, agrémentant le geste d’un « on peut y aller » impérieux. Maxwell soupira, se demandant pour la énième fois pourquoi il devait être présent, exactement, puisqu’il n’interviendrait pas dans la conversation, mais obéit, suivant le pas assuré et décidé de son ami.
Ils approchèrent d’un ascenseur et William s’empressa de pousser sur le bouton. Maxwell eut le réflexe, comme à chaque fois qu’il prenait l’ascenseur, de lever les yeux vers le cadran qui indiquait à quel étage se trouvait l’appareil. Il vit que celui-ci se trouvait au dixième étage, et qu’il continuait son ascension. Les autres étaient tout aussi occupés et le musicien faillit émettre un soupir dépité quand le cliquetis caractéristique de hauts talons attira son attention. Il tourna la tête pour voir une jeune femme au look travaillé et à la démarche assurée saluer la réceptionniste et venir dans leur direction. Elle les rejoignit bientôt et Maxwell entendit la voix de baryton de William la saluer – rêvait-il où y avait-il une sorte de musique dans le ton du manager ? – et il esquissa un sourire à la jeune femme, lui aussi, ayant l’impression d’être un gamin accompagné de son père. Pourquoi fallait-il toujours que le manager lui donne cette sensation ?!
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Message(#) Sujet: Re: « Anywhere but here » feat. Nuala Parker « Anywhere but here » feat. Nuala Parker EmptyMar 29 Mar 2011 - 11:59

C'est d'une particulière mauvaise humeur que Nuala se rendit au travail ce matin-là. Ils étaient en retard sur la préparation du prochain magasine – les stagiaires avaient décidé de se montrer particulièrement incompétentes ce mois-ci -, et même si la jeune femme n'était pas celle sur qui retomberait le blâme en cas de retard de parution, cela ne l'arrangeait pas pour autant. Elle n'était pas le rédacteur en chef, certes, ni même la directrice du magasine, mais c'était à elle qu'appartenait de donner la touche finale, et elle ne pouvait pas s'en occuper tant que tous les articles n'étaient pas écrit, ou en tout cas, leurs sujets définis. Elle avait donc chargé ces sbires de se parer à tout éventualité, sachant qu'elle avait tout intérêt à être quasiment prête lorsque la maquette du magasine nécessiterait qu'elle y apporte son point final. En attendant, on attendait de Nuala qu'elle sélectionne au mieux les mannequins qui défileraient pour la soirée organisée pour la parution d'un numéro spécial concernant Jean Paul Gauthier dans quelques mois, et également les musiciens qui animeraient la soirée. Ce n'était décidément pas la partie que la jeune femme préférait de son métier. Une pré-sélection avait eu lieu, mais cela ne changeait rien au fait que la jeune femme allait passer une grande partie de sa journée à écouter des musiciens « assez talentueux pour s'occuper d'une telle soirée, mais pas assez connu pour voler la vedette au créateur » - du moins si ses assistantes avaient suivi les directives qu'elle leur avait communiqué.
Comme pour couronner le tout, les routes étaient encombrées de bouchons qui mirent la jeune femme en retard. C'est donc parfaitement exaspérée qu'elle arriva au travail, attrapant son téléphone pour s'assurer que tout était en place dès qu'elle sortit de la voiture. Elle salua rapidement le réceptionniste qui lui tendit un café bien chaud ; apparemment, celui-ci avait Nuala dans ses bonnes grâces, et la jeune femme ne s'en plaignait pas. Avait-elle besoin de quoique ce soit qu'il se faisait un plaisir de lui apporter. Et ce, même quand il s'agissait d'aller garer sa voiture ailleurs – sans doute espérait-il que Nuala finirait par accepter un rendez vous avec lui. Il pouvait toujours rêvé.

Leila, son bras droit dans la section artistique, finit enfin par répondre au téléphone, et sans même la saluer, la jeune femme lui lista la liste des choses qui devaient être prêtes pour les entretiens, et le reste de la journée, s'assurant qu'aucun détail ne manquait. « Ils sont déjà arrivés ? Tu peux d'ores et déjà leur dire que tous leurs rendez-vous sont décalés d'une demi-heure, j'ai des coups de fil importants à passer avant de les recevoir. Et annule ce que tu avais prévu de faire aujourd'hui, ou délègue, mais tu restes avec moi aujourd'hui. » Elle fit mine d'écouter les protestations de celle que l'on pouvait appeler son amie, et salua d'un rapide sourire les deux personnes qui attendaient que l'ascenseur daigne descendre. L'un était légèrement plus âgé que le second – deux, trois ans, cinq tout au plus – et l'autre semblait avoir envie de se trouver ailleurs. A la façon dont il était habillé, il ne s'agissait clairement pas d'un mannequin ; il n'en avait pas le look, ni même l'assurance. Cependant, il y avait un éclat dans son regard qui attira l'attention de Nuala. Elle l'observa quelques secondes, attendant que Leila finisse son laïus. Lassée, elle finit par la couper. « Tais toi, Leila. Tu restes avec moi, un point c'est tout. Si tu as pas le temps de faire ce que tu dois faire pendant ta pause déjeuner, tu resteras tard ce soir. » Sans attendre une réponse, elle raccrocha, et replaça son Blackberry dans son sac.

L'ascenseur finit par arriver, et Nuala n'attendit pas un geste de galanterie de l'un des deux hommes pour pénétrer dans celui-ci. Elle appuya automatiquement sur le bouton qui la mènerait au 15eme étage, et arqua un sourcil lorsqu'elle vit que ces deux-là semblaient également se diriger dans cette direction. « Je suppose que vous êtes là pour l'audition ? » dit-elle, en s'adressant à celui qu'elle supposa être le musicien. Si il était évident que Nuala n'était probablement pas là pour passer cette audition, elle n'avait aucune intention de leur dire qu'elle était en charge du recrutement. Observer l'attitude du musicien – et de son manager, très probablement – dans un contexte hors celui professionnel pourrait se révéler un atout. Elle avait besoin de quelqu'un sur qui elle pouvait compter pour cet événement, et ce n'était malheureusement pas un simple entretien qui pourrait lui permettre de savoir si elle pouvait placer sa confiance en telle, ou telle personne. Elle tendit la main à celui-là même à qui elle s'adressait, mais ce fut le second qui fut le plus rapide à la prendre dans la sienne. « Nuala Parker, et vous ? » se présenta-t-elle, tendant de nouveau la main au plus jeune des deux. C'est à ce moment précis que l'ascenseur s'arrêta brutalement faisant vaciller la jeune femme. « Dites moi que je rêve. » Si l'ascenseur venait de tomber en panne, ils en avaient pour des heures. Et Nuala n'avait pas de temps à perdre, certainement pas aujourd'hui. Heureusement, elle semblait se trouver en charmante compagnie.
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Message(#) Sujet: Re: « Anywhere but here » feat. Nuala Parker « Anywhere but here » feat. Nuala Parker EmptyDim 10 Avr 2011 - 11:03

Maxwell n’avait jamais été un séducteur né. Il avait un sens de l’humour trop personnel et décalé pour être apprécié à sa juste valeur par la gente féminine. Elles le voyaient davantage comme un meilleur ami que comme un petit ami potentiel. Pire, aux yeux du jeune homme, elles le prenaient trop souvent pour le pote « gay », l’inoffensif qui ne tentera jamais rien avec elles, devant lequel elles pourront déballer leur vie, et leur corps, parce qu’il ne représente aucun danger. Quel malheur pour le musicien que de voir ses amies les plus proches l’inviter à des soirées pyjamas et ne rien attendre d’autre de lui qu’une oreille attentive et un conseil avisé. Il avait eu bien du mal à garder pour lui les effets qu’elles lui faisaient. Heureusement, en un sens, il était devenu un homme, et les années lycée qui se résumaient à ce genre d’amitié étaient lointaines. Il avait eu un petit coup de pouce de la musique, également. Il n’avait jamais trop compris pourquoi mais dès qu’il sortait sa guitare et grattait un instant les cordes, les regards convergeaient vers lui, subitement bien plus intéressés qu’une minute plus tôt, alors qu’il tâchait d’attirer l’attention sur lui. Son petit succès sur Internet avait été la cerise sur le gâteau. Il recevait à présent des demandes parfois indécentes de jeunes filles à peine prépubères. Autant dire qu’il était encore plus perdu face à la gente féminine.
Pour ne pas arranger les choses, il avait hérité d’un manager certes compétent et stratège, mais également particulièrement attirant et qui en imposait énormément de par sa carrure et son charisme. Il avait, de plus, un regard perçant qui ne laissait pas ces dames indifférentes. Il ne fallait pas s’étonner après que Maxwell ait le sentiment d’être un adolescent à côté d’un homme expérimenté. Rien que le fait de se tenir à côté de lui le rajeunissait presque d’une décennie. N’étant pas le plus doué pour charmer ces demoiselles avec des paroles intelligentes et ciblées, il passait le plus clair de son temps muet. Il n’avait pourtant rien d’un mec timide. Il n’avait pas peur de se dévoiler, de risquer un râteau. Mais il avait depuis longtemps compris que sa tactique n’était pas la meilleure et que seul un certain type de filles était attiré par lui : les nanas qui aimaient les petits rigolos de service, les bouffons innocents, les bons garçons qui ne leur briseraient pas le cœur. Maxwell se disait parfois qu’il devait être à la limite de la geek attitude aux yeux de certaines jeunes femmes, puis il se convainquait que non, les geeks, c’était encore pire que lui.
La femme qui venait de les rejoindre dégageait une assurance folle. Le genre d’aura qui inquiétait Maxwell parce que c’était face à ce genre de spécimen féminin qu’il se sentait le plus vulnérable. Ses remarques idiotes et ses plaisanteries à deux balles avaient l’art de les laisser de marbre et elles terminaient toujours leur bref entretien d’un regard hautain et méprisant, avant de prendre leurs jambes à leur cou avec une dignité non feinte. Le jeune musicien avait depuis longtemps appris à cibler ses proies. Celle-là, malgré sa beauté sans faille et son regard lumineux, était hors de portée, aussi ne tenterait-il même pas d’attirer son attention. Il la laissait à William – même si, de toute évidence, ce n’était ni le lieu, ni le moment d’entrer en parade amoureuse. Rien qu’au ton impatient et agacé qu’elle avait, il était certain qu’elle ne serait pas sensible à leurs cajoleries masculines, alors qu’en d’autres circonstances, les choses auraient peut-être été plus aisées.
L’ascenseur finit par arriver et la jeune femme pénétra dans l’appareil. Il était évident qu’elle était dans son royaume et qu’elle régnait sur les lieux, aussi bien par son attitude que par son ton implacable. William entra dans l’ascenseur à la suite de l’employée et Maxwell leur emboita le pas, fourrant ses mains dans les poches de son pantalon, se contrefichant d’avoir l’air un peu trop décontracté pour l’entretien qu’ils allaient visiblement avoir. Il y avait un moment qu’il ne posait plus de questions à William, lui laissant le champ libre quant aux décisions à prendre en rapport avec sa carrière mais, de plus en plus, le musicien ressentait son début de célébrité comme un espace exigu dans lequel il étouffait. Il aurait bien voulu avoir quelques distractions mais pour l’instant, il se contentait encore de jouer les moutons dociles, suivant son berger avisé.
L’appareil commença à s’élever, Maxwell s’appuya contre la paroi, ignorant le regard de William qui lui faisait clairement comprendre qu’il devrait mieux se tenir. Mais comme le musicien avait en permanence l’impression d’être gamin, il agissait comme tel. Le jour où il aurait le sentiment qu’on s’adresserait à lui comme à un homme de son âge, il changerait peut-être d’attitude. En attendant, il subissait son sort comme n’importe quel sale garnement.
« Je suppose que vous êtes là pour l’audition ? » La voix claire et franche sortit Maxwell de ses pensées et s’il jeta un regard vers la jeune femme, ce n’était pas parce qu’elle s’adressait à lui mais parce qu’il avait été surpris qu’elle s’adresse à eux, alors qu’elle avait l’air de se croire au-dessus de tout ça. Il fut surpris de découvrir qu’elle le fixait lui, et non pas William. Il était encore trop déstabilisé par son regard limpide et sérieux pour saisir sa main quand elle la lui tendit et c’est donc le manager qui s’en empara. « Nuala Parker, et vous ? » C’était tout juste si elle avait adressé un regard à William, elle lui présentait à nouveau sa main et, cette fois-ci, Maxwell se décolla de la paroi, sortit sa main droite et saisit celle de la jeune femme. Maxwell sentit bien le regard scrutateur de William le décortiquer, lui lancer des appels pour lui ordonner de se tenir droit et convenablement mais le musicien s’évertua à ne pas le regarder, se contentant de répondre « Maxwell Meehan » au moment où l’ascenseur fit un brusque arrêt. « Dites-moi que je rêve » grogna la jeune femme en affichant une moue contrariée des plus sexys. Sans attendre William entreprit de trouver le téléphone d’urgence pour signaler le problème. Maxwell s’adossa à nouveau au miroir, ne manquant pas d’observer Nuala.
C’est sans vraiment réfléchir qu’il s’exclama, plus pensif qu’autre chose :

« J’espère qu’on ne va pas rester coincer trop longtemps, William déteste être en retard… »

Il avait appuyé sur le « déteste » avec une fausse innocence qui attira le regard foudroyant de son manager. Maxwell lui décocha un sourire faussement désolé et demanda à Nuala, puisqu’elle semblait plus encline à lui parler, malgré son air revêche, que la plupart des jeunes femmes de son acabit qu’il avait rencontré jusqu’ici :

« J’imagine que vous travaillez ici ? Vous êtes mannequin ? » Il esquissa un sourire et ajouta : « J’ai entendu dire que c’était plein de mannequins… »

Il n’aurait pu dire ça sur un ton plus rêveur que celui qu’il avait employé et, encore une fois, il reçut un regard noir comme avertissement. Maxwell en était sûr : si William avait pu, il lui aurait filé un bon coup de pied aux fesses !
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« Anywhere but here » feat. Nuala Parker Vide
Message(#) Sujet: Re: « Anywhere but here » feat. Nuala Parker « Anywhere but here » feat. Nuala Parker EmptyVen 15 Avr 2011 - 14:00

Nuala était une jeune femme aux principes bien arrêtés. Elle avait beau avoir parfaitement conscience du fait qu'elle n'avait pas le monopole des principes permettant de mener une vie correcte, les siens lui importaient sincèrement, et elle n'hésitait pas à se forger un avis sur la personnalité et surtout sur la valeur qu'elle accordait aux personnes selon qu'ils les remplissaient ou non. Mais qui ne le faisait pas ?
L'un de ses principes, et peut être même le plus important, était le professionnalisme des personnes qu'elle cotoyait. Évidemment, elle évitait de juger ses amis sur la façon dont ils géraient leur métier, ou quoique ce soit du même style, mais elle estimait qu'ils devaient s'impliquer un minimum et remplir leur tâche avec attention, et minutie pour avoir son respect. Peu importait les moyens qu'ils mettaient en œuvre pour réussir leur travail, qu'il s'agisse d'engager des stagiaires pour les exploiter, ou faire le travail eux-même, mais le travail devait être fait en temps et en heure. Probablement était-ce son éducation qui voulait cela, mais l'ambition de la jeune femme avait sans aucun doute également son rôle à jouer. Évidemment, elle se montrait trois fois plus exigeante avec ses subalternes, et n'hésitait pas à donner des avertissements au moindre pas de travers, à la moindre erreur. C'est d'ailleurs ainsi qu'elle avait écopé du surnom du « tyran » au sein de l'entreprise qui était certes moqueur, mais n'en démontrait pas moins le respect et la crainte qu'elle inspirait à ses collaborateurs. A tort ou à raison, Nuala considérait cela comme une bonne chose. Elle savait avoir la main leste lorsque cela se révélait judicieux, et aussi dure qu'elle soit, elle savait se montrer juste, et remerciait ses collaborateurs comme il se devait dès qu'elle en avait l'occasion. C'était probablement la raison pour laquelle si elle n'était pas forcément adulée de tous, elle n'était pas non plus détestée au sein de Be it. Qui plus est, elle se montrait aussi difficile envers elle-même qu'envers les autres. L'incident de l'ascenseur l'énervait alors déjà au plus haut point – elle ne sortirait que tard du bureau ce soir-là. Le fait qu'elle puisse faire un pseudo entretien dans cet ascenseur la confortait quelque peu, mais cela n'enlevait rien à la tâche qui attendrait lorsqu'elle arriverait. Mais autant mettre son temps à profit.

C'est pourquoi elle prit la parole, et se présenta à celui qu'elle estimait être le musicien. Il ne tarda pas à confirmer ce qu'elle pensait en précisant que son manager, William – du moins, cela semblait être sa position – détestait être en retard. Nuala, qui était d'ores et déjà entrain d'écrire un e-mail à l'étage pour leur dire d'être particulièrement efficaces ce matin-là, et qu'elle arriverait ASAP (aussi vite que possible) dès que l’ascenseur fonctionnerait de nouveau, arqua un sourcil, et releva la tête en un dixième de seconde. Celui-ci venait de mettre une bonne partie de ses chances d'obtenir le job de côté. La ponctualité ne semblait pas lui tenir à coeur, et à une telle réception, seuls les invités avaient le droit d'être en retard – et encore. « Et pas vous ? » répondit-elle, plus froidement qu'elle ne s'y était attendue. « C'est une priorité dans ce magasine... Je vous conseille de ne pas vous montrer si désinvolte si vous souhaitez réussir ici. » se radoucit-elle. Il ne fallait pas qu'elle oublie que si il était particulièrement doué, elle pourrait avoir à retenir sa candidature, et mieux valait ne pas le froisser. Les musiciens savaient se montrer tellement versatiles lorsqu'ils s'y mettaient... En deux temps trois mouvements, la jeune femme reprit son téléphone, et ordonna par message instantané sur BBM à Leila de commencer les auditions, et de les filmer. Elle les visionnerait dès son arrivée.

Mais le jeune homme semblait savoir y faire avec les femmes de l'acabit de Nuala puisqu'il la complimenta de manière discrète, et assez fine. Un sourire se dessina sur le visage de Nuala qui n'était pas le genre de femmes à avoir du mal à accepter un compliment. Elle avait beau n'avoir jamais envisagé une carrière de mannequin – bien qu'elle en ait la taille et les proportions -, l'apparence de la jeune femme avait toujours compté à ses yeux, et elle en avait pris soin : sport régulièrement, soin, hydratation, … Plus ou moins tous les clichés que l'on conseile aux femmes pour rester belle, mais qui fonctionnent réellement – Nuala en était la preuve vivante. Il remonta légèrement dans l'estime de la jeune femme donc – même si cela n'avait rien de professionnel. Elle s'amusa d'ailleurs de l'air rêveur qu'il prit lorsqu'il lâcha qu'il avait entendu dire qu'il y avait beaucoup de mannequins qui passait par là. C'est par cette remarque aussi anodine qu'enfantine, dans un sens en tout cas, que la directrice artistique de Be It découvrit un certain charme au musicien. Il y avait quelque chose de particulier sur son visage qui captivait, et appelait à la confiance. Beaucoup auront sans aucun doute misé sur ses yeux bleus, mais sans réellement savoir quoi, cet autre chose qui inspirait une certaine sympathie sur le visage du jeune homme. Ceci dit, ajouté à sa nonchalance, lui donnait un certain charme auquel Nuala était tout sauf insensible. Mais les choses n'iraient pas plus loin – le professionnalisme de la jeune femme, rappelez-vous. « Non, pas vraiment. Mais en fait, énormément de mannequins passent par ici. » Elle ne précisa pas son poste au sein de l'agence, ou même qu'elle travaillait régulièrement ici, quotidiennement à vrai dire. Nuala devait prendre soin de ne pas mentir, et de ne rien dévoiler par la même occasion. Un mensonge la dé-crédibiliserait, et c'était depuis longtemps qu'elle avait appris qu'il était bien trop aisé de mentir en entretien et de convaincre une personne que l'on est « la » personne à engager alors que d'autres personnes bien plus compétentes s'apprêtaient à passer un tel entretien. Et si la jeune femme le savait, c'était pour la simple et excellente raison qu'elle-même avait usé de cette technique à plusieurs reprises. Cela ne changeait rien à ses compétences, mais elle n'avait pas toujours l'expérience nécessaire au poste qu'on lui accordait. Evidemment, tout le monde ne se montrait pas aussi calculateur et manipulateur que la jeune femme – tout le monde n'en avait pas la capacité – mais Nuala n'était pas le genre de femmes à prendre des risques dans ce domaine.

Elle retira rapidement ses chaussures, sachant que l'attente pourrait se montrer particulièrement longue, et retira sa veste. « Je vous conseille de prendre votre mal en patience, l'ascenseur a tendance à rester bloquer un moment avant que quelqu'un n'intervienne. » Apercevant une tentative de William de se rapproche de celle-ci, elle se plaça aux côtés de Maxwell. Tout son corps orienté vers ce dernier pour éviter d'avoir à supporter les avances de son manager, ne lui restait plus qu'à lui faire la conversation. Espérant qu'il n'était pas ennuyeux à mourir, comme savaient l'être certains musiciens, la demoiselle se lanca. « Vous n'êtes pas de Miami, je me trompe ? » Il lui manquait une certaine... arrogance, un côté hautain qui était la plupart du temps présent chez les gens de Miami. Evidemment, il était peut être parfaitement dissimulé, et Nuala pouvait se tromper. Pour preuve, cette caractéristique des Miamiens pouvait parfaitement s'accorder à sa personnalité, elle qui venait de Chicago.
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Message(#) Sujet: Re: « Anywhere but here » feat. Nuala Parker « Anywhere but here » feat. Nuala Parker EmptyLun 18 Avr 2011 - 12:05

Maxwell avait beau faire comme si de rien n’était, il connaissait son manager par cœur et même s’il était tourné de façon à ne pas le voir, il sentait peser sur lui le regard courroucé de William. En réalité, il pouvait le deviner en voyant le reflet de la longue silhouette s’agiter, comme ils étaient cernés par des miroirs parfaitement lisses et étincelants de propreté. Il y avait quelque chose d’amusant dans la situation, quelque chose de particulièrement jouissif à voir cette beauté ignorer totalement les efforts du manager pour attirer son attention. D’habitude, la tendance était inversée, Maxwell pouvait faire tout ce qu’il voulait pour signaler sa présence, la gente féminine était hypnotisée par le charisme de William, éclipsant toute tentative du jeune musicien. Alors il ne pouvait pas lui en vouloir d’apprécier ce moment, puisqu’il ne s’agissait que de lui et que, très probablement, une fois sortis de l’ascenseur, la tendance serait à nouveau inversée.
Malgré tout, elle avait quelque chose d’un peu effrayant. Tout dans son attitude clamait son indépendant et la confiance qui l’habitait. Elle ne devait sûrement douter de rien, surtout pas la beauté qui la rendait lumineuse et qui devait attirer tous les regards et laisser des cœurs envieux dans son sillage. Il ne fallait pas se leurrer, Maxwell aimait tous les genres de filles. Les timides comme les délurées. Les blondes comme les brunes. Les grandes comme les petites – mais pas trop grandes, quand même, parce qu’il n’était pas un géant non plus. Il n’y avait guère que les filles qui ne ressemblaient pas à des filles qui le faisaient grimacer. Les armoires à glace, très peu pour lui. Alors il ne fallait pas s’étonner qu’en voyant cette poupée blonde au regard vif, il craque sensiblement. Même s’il n’oserait certainement pas user du même humour qu’avec d’autres. Il n’avait pas envie de s’attirer un regard méprisant ou une moue dédaigneuse. Il voulait plaire, comme la plupart des gars. Dommage qu’il s’y prenne la plupart du temps comme un manche.
Cela avait relativement étonné qu’elle s’obstine à s’adresser à lui et à lui seul, contrecarrant les tentatives infructueuses de William en ne lui accordant que le minimum de son attention et en faisant bien comprendre que c’est après Maxwell qu’elle en avait, et pas son mentor. S’il aurait dû légèrement s’en inquiéter, le musicien n’en fit cependant rien, se contentant d’apprécier la chance qu’il avait et ne se doutant pas une seule seconde que cet intérêt focalisé risquait de lui faire perdre un contrat intéressant. Il n’était pas naïf, du moins, il ne se considérait pas comme tel. Mais il est vrai qu’il n’anticipait pas les problèmes et semblait toujours surpris quand ceux-ci lui tombaient dessus, sans qu’il sache d’où ils viennent et pourquoi ils s’acharnaient sur lui alors qu’il n’avait rien fait de mal. Mais il n’était pas le genre de garçon à se plaindre non plus. Il avait cet avantage de prendre les bonnes et les mauvaises choses comme elles venaient, plutôt que de se tracasser inutilement à essayer de les éviter. Cela pouvait sembler être une étrange façon de manœuvrer mais Maxwell était ainsi, spontané. Il ne calculait pas, ne se plaignait pas, s’était déjà humilié à plusieurs reprises pour cette raison mais cela ne l’avait jamais incité à changer de façon de faire.
« Et pas vous ? C’est une priorité dans ce magazine. Je vous conseille de ne pas vous montrer si désinvolte si vous souhaiter réussir ici. » Son naturel franc et décontracté l’aurait poussé à répliquer qu’il n’avait aucune ambition de se lancer dans ce genre d’entreprise, que c’était bien pour montrer le bout de son nez qu’il venait se présenter mais que ce n’était vraiment pas son ambition d’animer les cocktails ou Dieu sait quoi d’autre il était là pour, mais un regard noir et menaçant de William le coupa net dans son élan et il se contenta d’émettre un « Mmh » vaincu. Quand elle reporta son attention sur son téléphone, Maxwell fut bien forcé de croiser le regard de son manager et il esquissa une moue désolée en haussant les épaules. D’accord, s’il devait se lever de lui-même pour être à l’heure, il aurait quelques soucis de réveil mais il n’avait jamais maugréé quand il devait émerger tôt du sommeil parce qu’on l’attendait quelque part. Il avait toujours agi de bon gré, mais il était vrai qu’il était un peu fainéant sur les bords et que programmer son réveil à l’aube n’était vraiment pas son truc.
« Non, pas vraiment. Mais en fait, énormément de mannequins passent par ici » déclara-t-elle après sa réflexion rêveuse. Elle ne semblait pas lui avoir tenu rigueur de son manque de tact et il esquissa un sourire en rehaussant l’étui de sa guitare sur son épaule. « Je vous conseille de prendre votre mal en patience, l’ascenseur a tendance à rester bloquer un moment avant que quelqu’un n’intervienne. » Maxwell resta immobile, la fixant alors qu’elle ôtait ses chaussures. Elle s’approcha de Maxwell et celui-ci ne mit pas ça sur le compte du déplacement de William, contrairement à celui-ci qui abandonna bien vite en comprenant que quoi qu’il fasse, elle tâcherait de le garder à distance. Maxwell ne comprit donc pas l’air dépité que prit le visage de William ou plutôt, il se méprit sur sa signification, s’imaginant simplement qu’il était déçu de ne pas avoir le monopole de son attention alors qu’il craignait juste que son protégé fasse tout capoter avec sa maladresse. « Vous n’êtes pas de Miami, je me trompe ? » Maxwell eut un sourire en coin en secouant la tête.

« Nope, New York, baby ! » répliqua-t-il avec un sourire.

Il ne se posa pas la question de savoir si elle l’avait reconnu ou non. Il n’en était pas encore au point de se dire que les gens savaient qui il était avant même qu’il n’ouvre la bouche. Et il n’arriverait probablement jamais à ce stade, étant bien trop spontané et naturel pour commencer à prendre la grosse tête. Inconscient de la bourde qu’il devait avoir faite – après tout, il ne s’imagina pas une seule seconde qu’elle était la personne qu’il serait censé convaincre s’il voulait le job – il ajouta:

« Je peux jouer un morceau pour passer le temps, si vous voulez. Vous avez une chanson préférée ? »

Mais sa proposition fut interrompue par William qui avait entre-temps réussi à joindre l’équipe technique du bâtiment – sûrement pour écourter cet entretien qu’il savait désastreux – et qui annonça qu’ils seraient bientôt libérés, que les techniciens arrivaient pour remettre tout le matériel en route.
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Message(#) Sujet: Re: « Anywhere but here » feat. Nuala Parker « Anywhere but here » feat. Nuala Parker EmptyMar 19 Avr 2011 - 22:33

« Nope, New York, baby ! » Un fin sourire se dessina sur les lèvres de Nuala qui repensa aux quelques mois de stage qu'elle avait passé dans la ville. Elle gardait un excellent souvenir des moments qu'elle avait passé là-bas, et devait même avouer que si on ne lui avait pas proposé ce poste en Floride, c'est probablement à New York qu'elle aurait choisi d'habiter. La ville qui ne dormait jamais correspondait parfaitement aux personnes comme Nuala : vives, pleine d'entrain, d'ambition, et se pré-occupant peu de ce que les autres peuvent penser. C'était probablement l'endroit dans lequel elle finirait d'ailleurs, directrice d'un grand magasine de mode, plus grand encore de Be It, si son ambition, et son acharnement ne tarissaient pas. Qui plus est, la ville faisait partie des capitales de la mode, et il n'y avait donc rien de surprenant dans l'intérêt que Nuala avait pour la ville ; elle ne manquait d'ailleurs pas de s'y rendre chaque année pour la fashion week – tout comme elle ne manquait pas de se rendre à Milan et Paris pour leur fashion weeks réciproques.
Elle se laissa aller à imaginer à quoi pouvait ressembler la vie du jeune homme là-bas, mais tout dépendait du milieu social duquel il venait. Habitait-il à Brooklyn ? A Manhattan ? Sur la 5eme avenue ? Travaillait-il dans la rue, ou dans un café ? Gardait-il sa passion pour les castings, ou ne pouvait-il pas s'empêcher de s'exprimer ? Nuala n'avait aucune idée de la raison qui la poussait à se demander qu'elle était la vie du jeune homme. La jeune femme avait d'ordinaire que faire de la façon dont les gens menaient leur vie tant qu'ils n’empiétaient pas sur la sienne. Peut être était-ce l'attitude totalement désinvolte qu'il avait, ou sa spontanéité – il venait de l'appeler « Baby » alors qu'il n'en était même pas au tutoiement. La jeune femme avait toujours admiré ces gens qui savaient agir sans réfléchir, juste parce qu'ils avaient envie de faire ou de dire quelque chose, sans calculer les éventuels conséquences de leurs actes, ni même sans réfléchir à si le plus intelligent serait d'agir ou autrement. Preuve en était qu'il ne semblait pas se douter une seule seconde qu'elle puisse être la personne chargée d'évaluer ses capacités à remplir le rôle de chanteur – pour le temps d'une soirée, et pour cet événement spécifique, pas d'une manière plus générale. La première chose qu'avait fait Nuala en entrant dans cet ascenseur était se faire un avis rapide sur l'identité des gens qui se trouvaient en sa compagnie – qui pouvaient-ils être, de quelle origine sociale ils étaient, et si elle pouvait être amené à les côtoyer plus que les quelques minutes qu'il leur faudrait pour atteindre le cinquième étage. Souvent lui avait-on reproché son manque de spontanéité – dans certains domaines en tout cas – mais la jeune femme avait été élevée comme ça et aussi agaçant que ça puisse l'être parfois – même pour elle – elle n'y pouvait malheureusement rien. Rapidement, l'idée qu'il puisse avoir tout calculé sans en avoir l'air, qu'il puisse feindre l'innocence, lui traversa l'esprit lorsqu'il proposa de jouer un morceau pour passer le temps – demandant par la même occasion la chanson qu'elle souhaitait entendre. Pire, sa chanson préférée, ce qui signifiait une certaine affection, voire peut être même des souvenirs en deçà de cela, et donc une émotion plus facile à obtenir. Le moyen parfait de réussir une audition selon l'avis de Nuala. Mais, son regard rivé dans le sien, elle ne perçut pas une once de malice, et elle s'apprêtait à lui répondre lorsqu'ils furent, une fois de plus, interrompu par le manager.

Le regard noir que la jeune femme s'apprêtait à lui lancer se transforma en un regard surpris lorsqu'il annonça que les techniciens étaient en route. C'était bien la première fois qu'ils intervenaient aussi vite – d'un autre côté, Nuala n'avait pas non plus pour habitude de rester coincée dans les ascenseurs. Elle lui offrit donc son premier sourire depuis leur rencontre. « Espérons que pour une fois l'exception fasse la règle. A croire qu'il s'agissait de notre jour de chance. » Elle se rendit compte du double sens de ses propos ; pourtant, dans son esprit, cela ne signifiait nullement que Maxwell obtiendrait le poste. A vrai dire, elle était curieuse de l'entendre, mais elle n'était pas certaine que cela change quoique ce soit à l'idée qu'elle s'était faite de lui. Il ne semblait pas tatillon sur l'heure, et semblait un brin trop spontané pour que Nuala ne soit capable de placer toute sa confiance en lui – confiance d'un point de vue professionnel en tout cas. Elle n'avait pas pour autant l'intention de l'encourager, sachant pertinemment que lors de l'entretien, cela serait probablement à lui, et uniquement à lui qu'elle parlerait. Et à moins que Maxwell soit plus talentueux que Pavaroti, Mozart, et Lady Gaga réunis – artistes très différents, et mais tous des noms reconnus – , il ne serait probablement pas engagé. Nuala ne doutait pas une seule seconde qu'elle aurait d'autres artistes qu'elle percevrait comme plus fiable, même si il ne pouvait s'agir que d'une lassitude parce qu'il passait trop d'entretiens, ou d'une préférence pour la scène de la part de Maxwell. Si Nuala savait, et adorait prendre des risques d'un point de vue personnel, son attitude était complètement opposée d'un point de vue professionnel – un homme averti en vaut deux était son credo. Mais elle était curieuse de savoir ce qu'il valait. Elle se tourna donc vers lui, et lui fit signe de se lancer. « Je vous en prie, surprenez-moi. » Elle s'appuya contre la vitre opposée à Maxwell, à côté de William donc, et l'observa se mettre en place. Etrangement, son ami sembla se détendre, et la tension qui avait semblé régner entre les deux s'était atténuée. C'était une belle preuve de confiance, et cela titilla encore plus la curiosité de Nuala – un des vilains défauts dont elle ne réussirait jamais à se débarrasser. Et puis, voulant en apprendre un peu plus sur la personnalité du jeune homme, elle le fixa, et le défia. « Choisis une chanson que tu ne ferais pas pendant l'entretien qui t'attend. »
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Message(#) Sujet: Re: « Anywhere but here » feat. Nuala Parker « Anywhere but here » feat. Nuala Parker EmptyDim 1 Mai 2011 - 15:37

Maxwell n’avait rien d’un calculateur et c’est probablement ce qui expliquait le nombre d’erreurs et de bévues qu’il avait commises au cours de sa vie. Fondamentalement gentil et attachant, il ne réfléchissait pas beaucoup plus loin que le bout de son nez et cela avait eu des conséquences fâcheuses à bien des égards. C’est en partie pour cette raison que William prenait tant son rôle à cœur ; il avait su déceler le potentiel du jeune homme, mais également ses faiblesses et ses défauts, qu’il tâchait de brider un maximum quand ils étaient en plein travail. Pour le reste, le jeune homme était assez grand – du moins, à son âge, c’est ce qu’on aurait pu supposer – pour prendre ses décisions seul et savoir ce qui était bon pour lui et ce qui ne l’était pas. Il y avait des choses qu’il regrettait, bien sûr, et que William espérait de tout cœur qu’elles ne ressortiraient pas, pour le bonheur de sa carrière, mais contre lesquelles il ne pouvait pas grand-chose sinon pousser son protégé à travailler plus et mieux. Il n’était malheureusement pas parvenu à établir un lien entre lui et le musicien qui leur permettrait de se comprendre sans avoir besoin de se parler, ce qui aurait été bien salvateur, surtout dans un moment comme celui-ci où, il le sentait bien, le jeune artiste était occupé à ruiner ses chances d’obtenir le contrat, malgré le charme qu’il semblait opérer sur la jeune femme autoritaire et sûre d’elle qui les accompagnait.
La plupart du temps, s’il n’était pas complètement inconscient des tentatives de son manager à lui faire passer un message, Maxwell se contrefichait d’essayer de comprendre. Il aimait sa spontanéité, même si elle lui apportait parfois quelques soucis et quelques moments de profonde solitude. Au moins, les gens savaient à qui ils avaient affaire et n’avaient donc pas une mauvaise surprise quand ils décidaient de mettre leur confiance en lui et de lui apporter leur appui. William lui-même savait exactement à quoi il s’engageait après avoir rencontré pour la première fois le jeune musicien qu’il avait, comme tant d’autres, découvert sur Internet.
L’intervention de William n’échappa pas à Maxwell et celui-ci tourna le regard vers son ami en haussant les sourcils avant de hocher la tête en voyant le regard que celui-ci lui décocha. Un regard d’avertissement. Légèrement ennuyé, le musicien haussa les épaules d’un air désolé. Il s’était laissé emporter par la beauté de la jeune femme et s’il ne s’agissait en aucun cas d’un plan drague, il n’avait pu s’empêcher d’être un peu trop bavard avec elle. « Espérons que pour une fois, l’exception fasse la règle. A croire qu’il s’agissait de notre jour de chance. » Maxwell s’était déjà déconnecté de la conversation, il fut d’autant plus surpris de voir le sourire conquis reprendre place sur les lèvres de William. « Je vous en prie, surprenez-moi. » Maxwell, tout sourire, obtempéra, faisant glisser la lanière en base de son épaule pour poser son étui à leurs pieds. Il s’accroupit et défit les sangles qui retenaient sa guitare puis se redressa, passant la sangle autour de ses épaules. « Choisis une chanson que tu ne ferais pas pendant l’entretien qui t’attend. » Dans son esprit, tout un répertoire de chansons passait déjà à rythme infernal. Oasis, The Who, Muse. Il s’apprêta à jouer un morceau entrainant, peut-être un peu trop osé et William dut le pressentir car il secoua la tête, un geste bref, presque imperceptible que Maxwell ne put malheureusement pas ignorer alors qu’il changeait d’optique, s’agitant nerveusement alors qu’il déplaçait ses doigts agiles sur les cordes. Il les gratta doucement et entama une version acoustique du classique d’Oasis. Comme à chaque fois qu’il se plongeait dans l’interprétation d’un morceau qui n’était pas le sien, Maxwell abandonna tout signe de déconcentration et ferma les yeux, se laissant porter par les notes alors qu’il laissait sa voix délivrer la chanson. Il avait pris le parti de ne pas jouer l’un de ses morceaux parce que William lui avait toujours dit qu’il était souvent plus compliqué de juger sur un morceau inconnu que sur un thème connu mondialement. Aussi avait-il pris l’habitude de jouer des morceaux qui ne manqueraient pas d’évoquer quelques choses aux gens qui l’écouteraient. Il aurait pu opter pour autre chose mais il se dit que ne connaissant pas vraiment le thème ni le genre de soirée pour laquelle il postulait, Oasis ne serait pas forcément le premier choix, quelle que soit la solution à son interrogation. Il ne s'imaginait pas une seule seconde qu'il passait sous l'oeil examinateur de sa potentielle patronne. Il était simplement déjà conditionné à l'idée de postuler, sans savoir que son heure était venue plus tôt que prévu.
Les derniers mots résonnèrent et le son s’évanouit lentement alors qu’il rouvrait les yeux, les portant sur la jeune femme, cherchant à déceler le moindre jugement dans son regard impénétrable avant de jauger la réaction de William. Celui-ci se contenta d’un sourire en coin, probablement satisfait qu’il n’ait pas aggravé son cas en prenant un morceau plus complexe qui aurait donné le sentiment qu’il ne cherchait qu’à se la péter. Une tare, selon lui. Il n’y avait rien de plus agaçant que des personnes sûres d’elles qui ne faisaient que balancer leur talent à leurs employeurs potentiels.
De l’autre côté de la porte, des éclats de voix se firent entendre, signe qu’ils seraient bientôt libérés de leur prison provisoire.
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