| | (end) « The clock hits twelve, she entered the room » feat. Nuala Parker | |
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| (#) Sujet: (end) « The clock hits twelve, she entered the room » feat. Nuala Parker Ven 18 Mar 2011 - 13:54 | |
| Il était vingt-et-une heures, Pavel émergeait à peine de son sommeil. Le décalage horaire ne lui allait décidément pas. Depuis son arrivée à Miami, il ne s’était pas passé une semaine sans qu’il ne sorte le soir. Finalement, la civilisation lui avait manqué plus qu’il ne le pensait. Il avait d’abord cru qu’il se passerait une semaine, tout au plus, avant qu’il ne demande à être muté ailleurs, dans une région désertique ou les troubles humains lui étaient étrangers. Mais en arrivant à Ocean Grove, il avait découvert qu’on lui avait loué une maison de taille modeste, entièrement meublée. Ça n’avait jamais été plus facile. Sam était aux petits soins et pour quoi ? Pour une réaction ingrate et indifférente. Parfois il arrivait à Pavel de culpabiliser. Les gens ne méritaient pas toujours son attitude mais il ne parvenait pas à contrôler l’agacement qui lui sautait à la gorge quand ils se montraient trop insistants. Sam avait mis du temps à comprendre mais une fois que c’était fait, il s’était montré plus diplomate et avait laissé Pavel mener sa barque. Tant qu’il n’avait rien à redire au niveau de son boulot, que pouvait-il exiger de plus ? Il en était même à offrir une vie confortable à son protégé, si ce n’était pas le paradis… Mais ça ne l’était pas. Pavel aurait pu apprécier ce train de vie mais comme beaucoup d’autres choses, il s’en lassait rapidement. C’était la raison pour laquelle il avait opté pour ce job. Où qu’il aille, il n’était jamais certain de rester, on pouvait lui assigner une nouvelle localisation et le lendemain, il avait empaqueté ses maigres effets personnels et était dans l’avion ou le train qui l’emmenait vers sa nouvelle destination. C’était plus simple ainsi. Pas besoin de réfléchir, pas besoin de se poser des questions, juste de se laisser aller avec le courant, où qu’il aille. Alors il s’était installé dans son nouveau logis avec le même état d’esprit, celui qui lui soufflait à l’oreille qu’un séisme pouvait se produire n’importe où dans le monde, qu’il pouvait être dans un avion dès la semaine suivante. Mais pour l’instant, rien à l’horizon. Juste des nuits blanches et des journées à faire la sieste, dans son lit ou sur la plage. Il n’avait pas encore réellement mis le nez à l’extérieur en dehors de ça. Il ne sortait que pour faire quelques courses et s’acheter des vêtements adéquats pour une région comme celle-là. Il laissait ses plaies physiques et psychologiques se refermer doucement à grands coups de sommeil et beuverie. Ce jour-là ne faisait pas exception à un point près : Pavel allait enfin sortir de sa léthargie et trouver un endroit peuplé. Il avait envie de musique, de chaleur, de contact humain et quoi de mieux pour cela qu’un bar ou une boite de nuit. Il n’avait pas vraiment épluché les soirées du moment, il avait erré dans les rues sans vraiment rien retenir mais s’il y avait bien une chose que Pavel savait, c’est qu’en cherchant bien, on trouve toujours ce que l’on désire. Une douche rapide permit au photographe de sortie de son état semi-comateux. L’eau chaude sembla avoir un effet revigorant sur sa peau abimée et sur son corps éreinté. Lorsqu’il s’essuya, il sentit un frisson d’excitation lui traverser le corps et il alla ouvrir les portes de sa garde-robe avec un geste presque solennel, découvrant les vêtements qu’il avait achetés récemment et qu’il n’avait pas encore eu l’occasion de mettre. Il troqua sa serviette humide contre des sous-vêtements propres et un jean légèrement serrant, une chemise blanche et une veste noire qui était un savant mélange entre quelque chose d’habillé et de décontracté. Il partit ensuite en quête de son portefeuille qu’il mit quelques minutes à trouver, tant le salon était sans dessus dessous et il le dénicha finalement sous un coussin. Un rapide coup d’œil lui apprit qu’il possédait une centaine de dollars, bien assez pour une soirée arrosée. Enfin, il jeta un regard circulaire à la pièce, vérifiant qu’il n’avait besoin de rien d’autre et s’il ne partit pas sur le champ, c’est parce qu’il enjamba une pile de magazines pour attraper une bière qu’il avait abandonnée sur la table basse, quelques heures plus tôt. Il la vida d’un trait et la laissa retomber, se contrefichant de l’endroit où elle atterrissait. Il rangerait plus tard. S’il en avait envie. Pavel ne tarda pas à trouver l’endroit idéal. S’il s’attarda du côté du Soho’s 1515 pendant quelques minutes, il comprit rapidement qu’il n’était pas suffisamment chic que pour tenter une entrée et la perspective de se faire jeter ne lui plaisant pas vraiment, il préféra garder cette option pour plus tard. Maintenant qu’il avait découvert l’endroit, il pouvait toujours le garder dans un coin de sa tête pour le jour où il aurait envie de jouer le mec friqué. Sans être plein aux as, le photographe avait tout de même eu la présence d’esprit de mettre l’argent amassé au cours de ses voyages de côté, ce qui lui permettrait de vivre aisément le jour où il voudrait abandonner ce quotidien de vagabond pour quelque chose de plus stable mais ça, ce n’était pas pour tout de suite. Il trouva alors l’objet de sa quête : le Parkwest Night Club. Au vu de la population qui l’entourait, Pavel en conclut qu’il avait trouvé le genre d’endroit qu’il recherchait. L’ambiance semblait être bonne, il était vingt-deux heures et des jeunes de tous âges, en groupe ou en couple, se baladaient, entraient et sortaient, s’embrassaient dans les coins ou riaient à gorge déployée. Tous tenaient un verre à la main et Pavel sentit sa faiblesse remonter. Il saliva à l’idée d’ingurgiter n’importe quel cocktail coloré et c’est donc d’un pas décidé qu’il pénétra dans le bâtiment, ne regardant personne, se contentant d’observer les lieux comme si toutes ces silhouettes en mouvement n’étaient que des ombres et que seul l’alcool était vivant. Il repéra le bar et se fraya un chemin parmi la foule dansante, indifférent aux corps qui le bousculaient, aux rires cristallins. Il croisa plusieurs jolis visages qui auraient pu attirer son attention s’il avait déjà bu quelque chose mais le jeune homme n’ayant qu’une idée en tête, elles perdraient leur temps en essayant de l’amadouer alors qu’il était sobre. Pavel n’avait pas besoin d’être ivre pour s’amuser. Il avait perdu sa timidité d’antan dans un méandre de son existence. Il n’avait aucun problème à se sociabiliser si l’envie le prenait, mais comme cette envie se faisait plutôt rare, il vivait sa vie au jour le jour, sans chercher à nouer des liens avec les gens. La preuve, il n’avait pas salué une seule fois ses voisins, sur le temps qu’il était là. Pourtant ce n’était pas faute de n’avoir croisé personne. Le voisinage, au contraire, se montrait plutôt accueillant. L’unique problème, c’est qu’ils rencontraient un mur de glace et qu’on ne pouvait pas les blâmer de ne pas chercher à vouloir faire connaissance avec un voisin à l’allure aussi taciturne et morose que l’était Pavel. Tant mieux, il n’était pas certain qu’il aurait voulu avoir à supporter des voisins trop encombrants. L’ivresse, cependant, l’aidait à mieux supporter les babillages inutiles de certaines filles – contrairement à ce qu’on pouvait penser, Pavel n’était pas du tout fan des filles trop bavardes et superficielles mais d’un autre côté, les femmes intelligentes et intéressantes n’étaient pas dû genre à s’arrêter sur un alcoolique de son genre, comme quoi la nature était mal faite – et feindre la décontraction. Parvenu au bar, Pavel s’accouda à celui-ci, suivant d’un regard inexpressif le barman qui évoluait dans son espace étroit. Quand ce fut au tour du photographe de commander, il opta pour quelque chose de fort. A quoi bon y aller mollo quand de toute manière il n’y avait personne pour le modérer ? Le verre fut servi. Pavel l’engloutit et invita le barman à le resservir directement, le payant dans la foulée. Il attrapa ensuite son verre – celui-là, il allait le déguster – et s’éloigna, allant se trouver un coin où il ne serait pas dérangé et où il pourrait observer la piste à loisir. Car s’il était venu pour boire, Pavel était également venu guetter autre chose. Ses yeux bleus délavés et de marbre parcoururent la salle pendant une dizaine de minutes avant qu’ils ne se posent sur une silhouette en particulier. Son attention fut automatiquement concentrée sur la jeune femme qui le fixait sans ciller et il pencha légèrement la tête sur le côté, tel un rapace observant sa proie.
Dernière édition par Pavel Chelmsford le Jeu 14 Avr 2011 - 11:39, édité 1 fois |
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| (#) Sujet: Re: (end) « The clock hits twelve, she entered the room » feat. Nuala Parker Dim 20 Mar 2011 - 22:11 | |
| Nuala n'était pas le genre de personnes qui allaient dans des endroits tels le Parkwest Nightclub. Pas du tout même. Lorsqu'on la connaissait, lorsqu'on connaissait les endroits qu'elle fréquentait, l'on pouvait s'étonner que la jeune femme passe la grande majorité de ses samedis soirs dans un tel endroit. Ce n'était pas assez huppé pour elle, pas assez... Disons plus simplement que Nuala préférait le genre d'endroit où l'on ne trouvait que la dite haute société. Ce n'était pas une forme de racisme, ou quoique ce soit du style, mais Nuala préférait l'ambiance de ce genre d'endroits, et il était vrai que puisque cela lui permettait d'avoir à parler à des gens à qui elle n'avait absolument pas d'adresser la parole, elle privilégiait toujours ce genre d'endroit. Le Parkwest Nightclub avait pourtant réussi à gagner les faveurs de la demoiselle Parker. En effet, si il était vrai que cet endroit pouvait être fréquenté par "n'importe qui", l'ambiance battait toujours son plein, et la musique était pour tous les goûts. Mais surtout, Nuala y trouvait rarement les gens avec qui elle était amenée à travailler par la suite. Lorsqu'elle était en soirée, la jeune femme voulait pouvoir faire tout ce qu'elle avait envie de faire sans avoir à se poser de questions. Si elle allait au Soho's 1515, comme c'était souvent le cas en semaine, elle avait tendance à faire plus attention aux personnes à qui elle partait, et à la quantité d'alcool qu'elle ingurgitait. Elle savait se contrôler, ce n'était pas la question. Mais autant ne pas prendre de risques ; cela risquerait de la décrédibiliser dans son travail, et c'était quelque chose qui l'effrayait, elle devait l'avouer. Et puis, au Parkwest Nightclub, on ne connaissait pas forcément tous les gens qu'on y rencontrait – même si ce n'était parfois que de vue. Alors, lorsqu'elle était d'humeur à s'amuser, et à profiter de la vie sans contrainte, c'est vers le Parkwest Nightclub que Nuala se dirigeait. Vêtue d'une robe courte – peut être un peu trop – de chez Chloé, et chaussée de simples Louboutin, la jeune femme entra dans l'établissement, par l'accès VIP, aux alentours de minuit, minuit et demi. Un rapide bonjour au videur accompagné de son pourboire habituel, et la demoiselle savait qu'elle serait tranquille pour toute la soirée. Si un garçon décidait de se montrer trop collant, ou trop entreprenant, et que les injectives de Nuala ne suffisaient pas, elle n'aurait qu'à faire un signe pour être tranquille. Elle alla saluer le directeur de la boîte, et en profita pour prendre sa dose habituelle. Une bonne soirée ne pouvait que rarement commencer par autre chose qu'un bon rail. Par respect pour la réputation de la boîte – et surtout, pour pouvoir continuer à consommer sans incident -, Nuala s'exila quelques minutes dans le bureau de ce dernier, et ressortit une fois toute trace de son infraction disparue. Dire que c'était le moment qu'elle préférait dans la prise de cocaïne serait exagéré, mais Nuala appréciait tout particulièrement l'attente des effets. Son coeur battait plus vite, elle était attentive à la moindre de ses sensations, et attendait avec impatience de sentir son esprit s'enfumer. Il ne fallait généralement que quelques minutes, le temps de rejoindre la piste de danse en somme. " Mademoiselle Parker, le jeune homme que vous avez croisé en sortant du carré VIP voudrait vous offrir un verre de champagne." Nuala haussa un sourcil. Déjà ? Il n'était apparemment pas là pour prendre son temps. " Qu'il vienne me l'offrir, si il tient vraiment." répondit-elle sans attendre avant de retourner sans s'inquiéter du serveur, oubliant rapidement qu'on lui avait offert à boire. Sans réellement réfléchir à ses mouvements, appréciant l'effet stimulant de la poudre blanche, et se souciant peu des gens qui l'entouraient. Elle n'était pas le genre de filles à se retrouver seule en soirée, quelqu'un qu'elle connaissait finissait toujours par venir, et les rares fois où ce n'était pas le cas... disons que la jeune femme n'avait jamais à rentrer seule si elle n'en avait pas envie. Elle sursauta légèrement lorsqu'une main se glissa dans son dos, et c'est avec un regard noir qu'elle se retourna. Si la jeune femme pouvait se montrer tactile lorsqu'elle le désirait, elle ne supportait pas les gens qui vous abordaient, sans qu'il n'y ait ne serait-ce que jeu de regards, en posant la main sur vous. Vêtu d'une chemise blanche un peu trop entrouverte, l'inconnu se présenta, s'excusant. Il lui expliqua rapidement qu'il était celui qui souhaitait lui offrir un verre. « Je ne le vois pas, ce verre. Alors... » Elle voulut s'éloigner, mais celui-ci avait apparemment décidé de se montrer insistant. Il ne lâcha pas son bras avant que la coupe de champagne ne se trouve dans la main de la jeune femme, et celle-ci n'eut donc d'autres choix que de lui faire la conversation. En attendant mieux de toute façon... Nuala avait fait un rapide tour d'horizon et n'avait pour le moment pas trouver d'homme à son goût, qu'elle aurait pu avoir envie d'embrasser. Rentrer seule ne la gênait pas plus que ça, mais sa bande d'amis habituels n'était apparemment pas encore arrivée, et cela lui permettrait de passer le temps. Combiner l'alcool avec ce qu'elle avait déjà pris n'était pas la chose la plus intelligente au monde. Les effets seraient décuplés, et Nuala encore plus désinhibée. Elle finit par accepter de danser avec l'inconnu, dont elle ne connaissait déjà plus le prénom, une fois sa coupe finie. Son corps ondulant au rythme de la musique, la jeune femme prêtait peu d'attention à son prétendant. Sa conversation était ennuyeuse, la culture ne devait pas être son point fort, et il n'avait même pas assez de finesse pour donner l'impression qu'il pouvait s'intéresser à la jeune femme elle-même plutôt qu'à la partie de jambes en l'air qu'il estimait obtenir à la fin de la soirée. Nuala dansait donc pour elle-même, appréciant évidemment les regards qui se posaient sur elles, mais plus encore l'impression de flottement qu'elle ressentait. Mais lorsque son regard se posa en direction du bar, la belle brune se colla presque au corps de celui qu'elle avait décidé d'appeler « l'espagnol ». Ce n'était pas un ex qu'elle souhaitait rendre jaloux, ou même une révélation qu'elle avait eu sur le charme de son prétendant. Un jeune homme avait tout simplement retenu son attention. Elle ne l'avait jamais vu ici, elle en était certaine. Son regard fixé sur ce dernier, elle attendit de capter son attention à son tour. Elle ne savait expliquer cette attirance qu'elle avait automatiquement ressenti. C'était probablement le mélange de l'alcool, et du stimulant ingurgité plutôt dans la soirée, ou tout simplement une réaction chimique de ses hormones vis à vis de l'attitude du jeune homme. Il semblait sur de lui, était plutôt robuste, et n'avait rien de repoussant, bien au contraire. Il s'agissait, sans aucun doute, de son instinct primaire qui lui soufflait que ce « mâle » était bon pour procréer. Cela ne faisait pas partie des projets de la jeune femme pour le moment, mais elle pouvait toujours s'entraîner en attendant, n'est-ce pas ? Lorsqu'elle rencontra enfin le regard de celui qu'elle s'était mis en tête de séduire, Nuala passa une main dans ses cheveux. L'espagnol la poussa encore un peu plus contre elle, et volontairement la jeune femme leur fit faire un demi-tour, et dansa dos à lui. Elle abandonnait désormais la désinvolture pour le coté sensuel, séducteur. Son regard ne lâchait absolument pas celui de sa proie, Nuala étant déterminée à s'amuser ce soir-là. Lorsque la chanson changea, Nuala s'éloigna de l'espagnol, l'informant qu'elle allait prendre un verre. Elle se dirigea évidemment vers l'emplacement où était assis le beau brun, et commanda un verre juste à ses côtés en l'ignorant totalement. Une fois son shooter de vodka avalé, elle repartit dans la direction opposée, faisant glisser ses doigts frais le long du bras puis de la cuisse du jeune homme avant de rejoindre l'espagnol, dansant de manière encore plus équivoque – sans tomber dans le vulgaire – avec ce dernier. Le tout pris à peine deux minutes ; encore l'un des avantages de laisser des pourboires généreux. |
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| (#) Sujet: Re: (end) « The clock hits twelve, she entered the room » feat. Nuala Parker Mer 23 Mar 2011 - 13:30 | |
| Un sourire se dessina lentement sur les lèvres de Pavel qui, de plus en plus intéressé, observa les mouvements de la jeune femme. Cette soirée devait être magique car il n’avait pas tardé à trouver son alter ego féminin, lui semblait-il. Si elle était volontairement allumeuse, il lisait parfaitement dans son attitude, dans l’assurance avec laquelle elle ondulait, qu’il ne s’agissait pas d’un simple jeu, qu’elle ne se transformerait pas en jeune vierge effarouchée s’il tentait une approche. Elle l’allumait volontiers, de son regard confiant et hypnotisant et si Pavel ne bougea pas immédiatement, s’il ne quitta pas son coin tranquille, il n’en fut pas moins tenté. Mais il avait depuis longtemps appris que l’impatience est un vilain défaut et qu’elle peut ruiner inutilement des opportunités comme celles-ci. Plutôt que de se ruer sur l’occasion en or qui lui était offerte, Pavel se contenta de boire le contenu de son verre à petites gorgées, sans quitter la jolie brune des yeux. Il n’avait d’yeux que pour elle et, visiblement, c’était réciproque, même si elle se trémoussait contre un garçon, de manière un peu trop provocante pour être innocente. Il resta imperturbable, laissant le frémissement de ses lèvres pour seule preuve qu’il était amusé par la connexion qui s’était installée et, comme pour mieux apprécier le spectacle, il tira un tabouret haut qui venait de se libérer pour s’asseoir dessus, ignorant les gens qui occupaient le Parkwest Nightclub. Le monde s’était arrêté, les gens s’étaient volatilisés pour laisser seuls les deux individus qui ne se connaissaient ni d’Eve ni d’Adam, mais qui pourtant allaient se rapprocher, c’était indéniable. Pavel ne cherchait plus rien, ni l’amour ni l’amitié, mais il gardait ce besoin lancinant de former quelque chose avec une personne alors, qu’il connaisse cette personne ou non, qu’est-ce que cela changeait tant qu’il arrivait à ses fins ? En fait, plus il attendait, plus il savourerait le contact avec la jeune femme, il s’en rendait compte. Son corps s’impatientait mais son esprit calmait l’excitation d’une caresse. « Sois patient » soufflait-il, il viendra bien assez tôt, ce moment où ils feront la communion des corps. En attendant, il pouvait apprécier le spectacle qui était loin d’être désagréable. Il la déshabilla du regard, glissa sur sa robe délicieusement courte, sur ses longues jambes dénudées. Il remonta ensuite pour observer sa chevelure et son regard de braise. Comme hypnotisé, il laissa les pensées le submerger tandis qu’il gardait son attention focalisée sur elle, tout en étant ailleurs. Il revoyait soudainement la peau hâlée de Yasmine, sa longue chevelure qui lui tombait sur les épaules et ses yeux si clairs, dans lesquels il se noyait à chaque fois qu’elle le regardait. Elle était tout le contraire de ce qu’il recherchait maintenant. Comme si son esprit avait organisé sa vie en cloisons et que le fait qu’il ait tenté la fille douce et rêveuse lui disait maintenant qu’il devait chercher son contraire, que c’est avec un élément complètement opposé qu’il pourrait le mieux se sentir. Il ne voulait plus prendre soin de quelqu’un. Il savait où cela l’avait mené. Que ce soit Irina ou Yasmine, ses tentatives avaient été des échecs cuisants et il ne voulait plus avoir à revivre ce genre d’instant pénible. Il voulait quelqu’un d’entier, qui n’aurait pas besoin de lui, qui n’attendrait rien de lui sinon le moment présent, le don total mais éphémère. Et cette parfaite inconnue semblait être en mesure de la lui donner, cette communion aussi brève qu’intense. Combien de temps, dans ce cas, laisserait-il un autre la tripoter avant de se lancer ? Il attendait le bon moment, comme un rapace tournoyant au-dessus de sa proie. Il fondrait sur elle dès qu’il sentirait que le moment était idéal mais pour ça, il fallait un signal. Signal qui ne tarda pas à être donné. Tout le temps que dura sa danse collé-serré avec le garçon, elle ne regarda que Pavel, ce qui conforta l’ex-musicien dans l’idée qu’elle avait jeté son dévolu sur lui et que cela, loin de le gêner, lui avait donné un but, un objectif qu’il serait ravi d’atteindre. Le verre fut rapidement vide, tant la démonstration de danse lui donna soif et il ne voulut pas tenter de se retourner pour en commander un autre de peur de la perdre de vue. Il était pratiquement certain qu’elle ne raterait pas une occasion de le forcer à la chercher et il n’avait pas vraiment envie de jouer au chat et à la souris. Il voulait attendre puis agir et il voulait que cette action soit nerveuse, maladroite, enfiévrée. Quand elle s’écarta enfin du jeune homme, Pavel put presque ressentir la frustration que devait ressentir celui-ci à la voir se dérober, s’échapper. Une erreur que Pavel ne commettrait pas, c’était certain. Il ne fit pas mine de regarder ailleurs en la voyant venir dans sa direction, il garda au contraire son regard délavé délibérément rivé sur elle et sa démarche assurée. Elle était vraiment sûre d’elle et vraiment magnifique. L’une de ces poupées bien fichues et sûrement aussi intelligentes. L’espace d’un instant, il se dit qu’il devait y avoir un piège quelque part, qu’elle ne serait peut-être pas aussi futée, qu’il avait mis la barre trop haut mais son esprit le ramena aussitôt à des pensées plus raisonnables : peu importe qu’elle ait la cervelle d’Einstein ou qu’elle soit stupide et naïve, tant qu’il obtenait ce qu’il voulait, il s’en contenterait. Il n’était pas là pour en faire une relation sur le long terme et si elle était sur la même longueur d’onde, c’était tout ce qui importait à Pavel. La jeune femme combla rapidement la distance et vint s’intercaler près de lui, s’accoudant au bar pour interpeler le barman. L’homme qui se trouvait de l’autre côté reluqua les longues jambes qui se tendaient gracieusement et Pavel lui décocha un regard sans équivoque qui fit bientôt détourner les yeux à son adversaire. « Pas ce soir, mon gars » pensa-t-il avec un sourire satisfait. « Ce soir, elle est à moi. » Il écouta sa jolie voix commander une boisson et il l’observa l’avaler, aussitôt reçue. Elle avait une bonne descente, visiblement et quand elle fit mine de repartir, non sans passer les doigts sur l’avant-bras et la cuisse de Pavel, le photographe sut que le signal était donné. Ce n’était plus qu’une question de temps avant qu’ils ne soient collés l’un à l’autre, sur cette piste ou ailleurs, qu’importe. Plus il y aurait de l’intimité, plus loin iraient leurs rapports. C’est avec un soupir que Pavel posa son verre depuis longtemps à sec sur le comptoir, se laissant glisser en bas de son tabouret. Il échangea un sourire avec l’homme toujours assis là et rajusta sa veste avant de se diriger vers la piste, la perdant parfois de vue, la retrouvant tout aussi vite. Il fit le tour, un peu comme un lion le ferait autour d’un animal à terre et lorsqu’il estima avoir assez perdu de temps, il vint se glisser près d’elle, juste assez près pour qu’elle sente sa présence sans aller jusqu’à la toucher. Il se pencha alors et souffla à son oreille : « Envie de passer à un niveau supérieur ? » Il posa les mains sur les hanches qui ondulaient et la fit pivoter avant d’ajouter : « Parce qu’à te voir là, tu as l’air de t’ennuyer profondément. »Il caressa du bout des doigts son avant-bras, comme elle l’avait fait une poignée de minutes plus tôt et, tout comme elle, encore une fois, sa main descendit et vint effleurer la cuisse dénudée. Il sentit la chaleur de la peau investir la sienne, comme si la fièvre se diffusait, de pore à pore et un sourire entendu vint se dessiner sur les lèvres de Pavel qui déglutit. Il ne s’était pas attendu à ce que la proximité de cette fille lui fasse un tel effet. Une pensée furtive lui passa par la tête, se demandant comment l’autre gars avait pu tenir plus longtemps sans vouloir passer ses mains sous la robe trop courte pour se plaquer contre le ventre plat, juste sous la poitrine de la jeune femme. Pavel, lui, ne chercha pas à résister. Il savait qu’il ne se mangerait pas une gifle en public, il avait su lire en elle comme elle devait certainement lire en lui à cet instant. Alors, pour ne pas perdre ces précieuses secondes de ce premier contact, il l’enlaça de son bras libre et sentit une sensation folle l’envahir à sentir le corps de la jolie brune contre le sien, danser contre le sien, ondulant au rythme du sien, comme s’ils ne faisaient plus qu’un. |
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| (#) Sujet: Re: (end) « The clock hits twelve, she entered the room » feat. Nuala Parker Jeu 24 Mar 2011 - 20:30 | |
| Combien de fois avait-on reproché son attitude à Nuala ? Combien de fois lui avait-on dit qu'elle avait l'âge de s'assagir et peut être même de construire une relation sérieuse ? Et combien de fois avait-elle ri au nez de tous ces gens ? Depuis aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle avait toujours fait comme elle l'entendait. Certes, plus jeune, son idée de l'amour et du sexe était bien différente, mais tant qu'elle était honnête avec elle-même, et que cela lui convenait, pourquoi agirait-elle autrement ? Elle avait tenté la méthode plus conventionnelle ; elle était tombée amoureuse, et s'était donnée, toute entière, mais si les choses ne s'étaient jamais finies à proprement dit, la distance qui s'était, petit à petit puis définitivement, installée entre eux mettait les choses au clair. Nuala ne le regrettait pas. Au final, elle ne ressentait pas vraiment le besoin de vivre une histoire d'amour. Elle n'avait besoin de personne pour exister, bien au contraire. La jeune femme se suffisait à elle-même, et si c'était parfois ce qu'on lui reprochait, elle se contentait de hausser les épaules, et de continuer son petit bonhomme de chemin. C'était peut être un tort, d'une certaine manière. Ne donner leur chance qu'à peu de gens, vivre sans réellement prendre en compte les attentes des gens – même si Nuala pouvait se montrer particulièrement attentionnée avec ses amis -, se placer prioritaire sur tout le reste, et même sur la vie professionnelle, sociale ou amoureuse des autres... Peut être finirait-elle par le regretter à un moment ou un autre ; quand elle serait plus âgée, par exemple. Pourtant, à l'heure actuelle, Nuala se sentait emplie d'une fierté infinie à l'idée de tout ce qu'elle avait accomplie seule – parfois avec le soutien de ses amis, mais principalement par elle-même, tout de même. Cela la confortait dans l'idée que peu importe ce qu'il se passerait dans sa vie, peu importe ce qu'elle vivrait, ou les buts qu'elle se fixerait, elle serait toujours capable de retomber sur ses pieds, telle la féline qu'elle était. Et si ce tempérament félin lui correspondait, c'était sur tous les niveaux. Avec ses traits fins, et sa silhouette tant svelte qu'athlétique, la jeune femme avait tout l'air du plus adorable des chatons. D'un sourire, d'une moue innocente, et d'une caresse, elle pouvait amadouer n'importe qui, ou presque, et obtenir ce qu'elle désirait – à manger, à boire, un job... Elle ne se connaissait pas de limites à ce niveau-là. Mais les apparences sont souvent trompeuses, et la jeune femme n'était pas l'exception qui confirmait la règle. Elle avait, en réalité, tout d'une tigresse. Si on la laissait faire ce qu'elle entendait faire, ce qu'elle avait envie, et de la manière dont elle l'entendait, la jeune femme pouvait être d'une douceur et d'une gentillesse sans pareille – bien que souvent hypocrite - ; une vraie peluche, en somme. Mais si ce n'était pas le cas, si on la titillait, si on la cherchait, si l'on souhaitait lui mettre des bâtons dans les roues, ou tout simplement, si Nuala n'était pas d'humeur conciliante, alors elle sortait ses griffes, et c'est un sourire carnassier qui se dessinait sur son visage. Et elle se faisait un plaisir particulier à dévorer ses ennemis, et à les faire virer rouge – rouge sang. Quand aux hommes, Nuala ne les voyait que comme un moyen de combler ses besoins – qui pouvaient être ceux d'une nuit, d'une semaine, ou d'un peu longtemps selon ses envies -, et de s'amuser un petit peu. Les tigres ont toujours aimé jouer avec la nourriture, il n'y a rien d'exceptionnel à cela. Et ce soir, Nuala avait trouvé son jouet. Elle n'en ferait qu'une bouchée, déterminée comme elle était. De retour sur la piste, la jeune femme ne prit même pas la peine de jeter de nouveau un regard vers le bar. Elle savait pertinemment ce qu'il allait se passer désormais. A moins que ses orientations sexuelles soient contraire à l'attitude qu'il avait eu, le jeune homme quitterait son tabouret, et viendrait chercher Nuala, qui trouvait décidément cet espagnol de plus en plus ennuyeux. Elle ne savait pas exactement combien de temps cela ça prendrait ; une minute ? Trois ? Cinq ? C'était là la seule source de mystère sur la suite des événements. Ce qui rendait le jeu moins attrayant, d'une certaine manière. Cependant la jeune femme avait de toute façon trop forcé tant sur la quantité de cocaïne prise, que sur le mélange qu'elle avait fait. C'était donc plus judicieux que les choses soient aussi simples ; elle savait pertinemment qu'elle ne serait pas au meilleur de son jeu si les choses devaient se compliquer. Les yeux fermés, elle se laissait désormais aller au rythme de la musique, ne cherchant même plus à attirer le regard des hommes se trouvant sur la piste. Elle avait hameçonné celui qui pouvait l'intéresser, les autres n'avaient désormais plus aucune importance. Cela restait tout aussi agréable de savoir que des hommes mourraient de désir rien qu'en la regardant, mais pas aussi agréable que l'idée de la soirée qui se profilait. Alors qu'elle commençait à s'impatienter, et que se retourner la démangeait, une voix suave vient caresser son oreille, renforçant l'éveil de tous ses sens. Un sourire, qui en disait long sur les idées qui lui traversaient la tête, se dessina sur son visage, et elle ouvrit de nouveau les yeux, faisant comprendre d'un regard à l'espagnol qu'il avait intérêt à ne pas s'interposer. Elle ne se retourna pas, le laissant agir à son aise, lui faisant croire qu'il était maître de la situation. Lorsqu'il posa ses mains sur elle, Nuala se cessa pas d'onduler au rythme de la musique. Pourtant, elle ressentit comme un électrochoc parcourant tout son corps. Elle ne s'en étonna pas tout de suite, mais réalisa rapidement que même si la cocaïne avait des effets certains sur ses sensations et les exacerbait, elle n'avait jamais rien ressenti de tel. Du moins, pour si peu. Elle le laissa également faire lorsqu'il la tourna vers lui, et ne manqua pas de retrouver le bleu de ses yeux, acquiesçant d'un sourire à son affirmation. Elle s'ennuyait, oui. Mais serait-il à sa hauteur ? Saurait-il la distraire ? Saurait-il captiver son attention aussi longtemps que l'avait laissé entendre leur échange d'il y avait quelques minutes ? Si la jeune femme ne prononça pas un mot, accentuant sans aucun doute l'intérêt du jeune homme à son égard, son regard défiait clairement le jeune homme. Lorsqu'il approcha ses doigts du corps de Nuala, cette dernière cessa de danser. Elle soutint le regard de celui-ci, cependant, l'invitant à continuer. Elle n'était pas l'une de ses allumeuses qui abandonnait son rôle dès qu'on cherchait à la toucher. C'était même tout l'inverse. La seule raison pour laquelle elle avait cessé de mouvoir son corps était pour que sa proie d'un soir ait l'occasion de mieux apprécier ses courbes. Elle apprécia la douceur avec laquelle il passa sa main sur son corps, et ne put même réprimer un léger soupir lorsqu'il descendit jusque ses cuisses. Nuala se rapprocha bien volontiers lorsque son bras vint l'enlacer, et elle se rapprocha autant de lui que leurs vêtements le leur permettaient, et se remis à danser alors que Hold it against me venait d'être lancée, comme voulant accompagner ce qu'il se passait entre les deux êtres. La jeune femme passa un seul de ses bras autour du cou de celui dont elle ne connaissait pas le nom, laissant le second effleurer tantôt sa hanche, tantôt son postérieur. Le coeur de Nuala battait la chamade, trahissant la puissance de l'effet que le jeune homme avait sur elle. La Chicagoan sentait une fièvre s'emparer de tout son corps ; elle était subjuguée par l'effet qu'il avait sur elle, par la façon qu'avait son corps de réagir à chaque fois qu'il la serrait un peu plus contre elle. Elle n'avait désormais plus aucun doute sur la façon dont se terminerait la soirée. Chez elle, chez lui, dans une voiture, ou ailleurs... elle n'en avait que faire. Nuala n'avait jamais ressenti telle attirance, et elle savait pertinemment qu'elle ne pourrait résister éternellement à ce que lui soufflait tout son être, chaque parcelle de sa peau, chacun de ses pores... Son instinct animal prendrait sans aucun doute le dessus ce soir, et tant pis si pour une fois, elle n'avait pas l'impression d'avoir entièrement le contrôle sur la situation. A la façon dont il la regardait, aux expressions qui traversaient son visage, il devait se trouver dans le même état qu'elle – et tant qu'ils se trouvaient sur un pied d'égalité, cela pouvait convenir à Nuala. Les mouvements de foules les avaient petit à petit mené près du bar, puis au centre de la piste, et enfin, avait coincé Nuala entre un mur, et cet homme. Se contenir devenait de plus en plus difficile ; Nuala n'était déjà quasiment plus maître de ses mains qui parcouraient le torse du jeune homme, et elle sentait sa volonté faiblir, alors qu'ils ne se quittaient pas du regard. Alors, de son second bras, elle attira la tête du jeune homme vers la sienne, jusqu'à effleurer ses lèvres, sans réellement les toucher. Elle préféra s'occuper de la mâchoire du jeune homme, jusqu'à atteindre son oreille qu'elle prit un malin plaisir à mordiller, et embrasser. Ce qu'elle ressentait en cet instant même était indéfinissable, inimaginable. Il réveillait ses instincts les plus primaires, et pourtant, lui permettait de ne pas perdre la tête au point de précipiter ce moment. Ce petit jeu ne durerait peut être plus très longtemps, mais tant qu'ils sauraient se contenir, autant savourer les nouvelles sensations que la jeune femme prenait un malsain plaisir à découvrir. Elle poussa un soupir équivoque lorsqu'il glissa sa main sous sa robe, et inversant avec une violence érotique leur position, embrassa enfin cet inconnu, n'attendant même pas une réponse pour que sa langue ne vienne presser l'entrée de sa bouche. |
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| (#) Sujet: Re: (end) « The clock hits twelve, she entered the room » feat. Nuala Parker Mer 30 Mar 2011 - 20:27 | |
| Pavel n’avait pas été un homme à femmes. Pourtant, depuis la fin de son histoire avec Yasmine, il avait changé du tout au tout. Loin de devenir un séducteur de ces dames, il avait réalisé que son attitude un peu brusque – qu’elles qualifiaient de « bad boy » – leur plaisait bien. Il ne savait pas trop pourquoi, mais il n’analysait pas. À quoi bon ? Tout le monde y trouvait son compte, il ne se sentait pas complètement seul et elles semblaient apprécier ces nuits d’ivresse sans lendemain. Il ne cherchait pas à comprendre, il vivait chaque moment comme il le pouvait. Qui sait où il serait demain ? Dans quel pays, sur quel continent ? Il n’avait ni le temps, ni la force de s’attacher. Il n’en avait même plus envie. Le monde semblait s’être transformé en brume épaisse et il lui arrivait de temps à autre de heurter quelqu’un dans son avancée aveugle. C’était vraiment à cela qu’il comparait sa vie, à présent. Elle semblait dépourvue de but, de direction, d’option. Il se laissait aller à voir ce que le lendemain lui apporterait, il acceptait son destin, ne cherchait même plus à le combattre, à essayer de le dominer, lui prouver qu’il avait sa propre voie. Et ce soir, la vie lui mettait une jolie brune sur son chemin. Une jeune femme pleine d’assurance qui l’avait allumé d’un regard, qui avait éveillé en lui un feu depuis trop longtemps éteint. Sa dernière relation intime remontait à plusieurs mois, avec une jeune Européenne qui avait un accent à couper au couteau mais qui ne l’avait pas empêché de passer la nuit avec la demoiselle. Et avant celle-là, ça remontait à Yasmine, le fantôme de ses nuits, la hantise de ses jours. Celle-ci n’avait rien en commun avec les femmes de son passé et c’est ce qui lui plut d’emblée. Rien ne lui rappellerait ses anciennes conquêtes. Ils passeraient du bon temps ensemble et ils continueraient ensuite leurs routes, chacun de leurs côtés. Elle n’était pourtant pas la première à prendre les devants en lui faisant comprendre son intérêt. Il y avait autant de têtes brûlées et de jeunes femmes culottées que de garçons téméraires et provocateurs. Elles le faisaient simplement plus subtilement. La preuve, là où un mec se serait carrément approché pour lancer une vanne quelconque, l’inconnue s’était contentée de le fixer, l’air de dire « toi, tu es à moi, n’essaie même pas de te défiler ». Pourquoi aurait-il voulu fuir quand quelqu’un décidait de prendre les rennes, le soulageait de l’effort à faire pour conquérir un cœur libre ? Elle lui avait dessiné le sentier qui menait du bar à son corps alléchant et il l’avait emprunté sans se fouler. Et maintenant, il avait les mains posées sur elle et, très bientôt, c’est à ses lèvres qu’il goûterait. La musique était complice, partenaire de leur rencontre, de leur rapprochement. Elle vibrait dans leurs corps, intense et vivante, les rendant fébriles, sensibles à chaque caresse, à chaque partie du corps en contact avec celui de l’autre danseur. Une chaleur réconfortante, un mouvement hypnotisant, une sensation lancinante, celle de ne pas être assez près de l’autre, d’avoir continuellement un obstacle qui les contraints à tenter une autre approche. Il n’avait pas besoin d’être Einstein pour sentir qu’elle savait ce qu’elle faisait, qu’elle maitrisait l’art de jouer avec son corps et qu’elle ne s’en cachait pas. Elle ondulait, s’approchait, le frôlait, l’aguichait, s’éloignait, revenait. Mais jamais elle ne l’achevait. Comme si elle attisait un feu qu’elle savait plus savoureux s’il était poussé à bout et Pavel, loin de s’en plaindre, se contentait de fermer les yeux, de se laisser guider, de reprendre les rennes de temps à autres, de lui faire comprendre qu’elle n’était pas seule maitresse dans cette histoire, qu’il avait son mot à dire, même s’il la laissait libre d’aller jusqu’où elle le désirait. La salle était toujours aussi bondée, voire davantage. Il n’avait conscience des personnes autour de lui que parce que de temps à autre, un danseur maladroit heurtait son dos ou marchait sur son pied. Il était toutefois trop absorbé par la sirène ensorcelante pour dissuader l’inconscient de se laisser aller à recommencer un tel mouvement gauche. Au lieu de se retourner, Pavel semblait au contraire se focaliser sur sa proie, comme s’il espérait que tout le reste disparaitrait et que la piste serait leur s’il parvenait à se concentrer suffisamment. Mais comment parvenir à garder l’esprit clair quand les doigts fins glissaient sur sa hanche et sur son pantalon ? Comment parvenir à réprimer les soupirs de légère frustration qu’elle faisait naitre chez lui quand elle avait le malheur de s’éloigner, ne fût-ce que d’un demi-centimètre ? Combien de temps se passa avant qu’il sorte de sa transe ? Cinq minutes ? Dix ? Vingt ? Ils n’étaient plus au centre de la piste. Le précédent cavalier de la jeune femme n’était plus en vue, il avait dû partir, la queue entre les jambes et Pavel n’éprouvait pas une once de pitié pour ce dernier, bien trop content qu’il était d’avoir écopé du lot. Il ne regarda pas le mur vers lequel il la mena, mais il avait conscience de sa présence et quand elle se retrouva coincée entre lui et la façade, il s’écarta juste assez pour la regarder. Elle était bien plus petite que lui mais elle gagnait en hauteur grâce à ses talons. Il la fixa, comme s’il s’attendait à ce qu’une conversation démarre subitement entre eux deux. Mais ils avaient depuis longtemps passé ce stade et il se mordilla la lèvre inférieure en la dévisageant. Il amorça un geste un peu étrange, trop doux pour une collision comme la leur, alors qu’il glissait les doigts sous une mèche qu’il ramena, en un geste très cliché, derrière l’oreille de la jeune femme. Ses doigts continuèrent leur course, suivant la courbe de son cou, puis de son épaule et il se pencha pour embrasser la peau dénudée, fragile, offerte à ses lèvres assoiffées. L’idée saugrenue de la mordre lui traversa l’esprit alors qu’il avait le sentiment d’être un vampire, penché sur sa victime, dont il s’apprêtait à absorber tout le sang jusqu’à la laisser là, exsangue, le souffle court. Il déglutit, elle reprit les commandes et le dévora. Il sentit une volée de frissons lui traverser le corps. L’ancien Pavel n’aurait su que faire de ses mains, il n’aurait jamais osé les poser sur des zones sensibles, surtout en public, surtout sur une nana qu’il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam. Le nouveau n’avait que faire des regards qui pouvaient les observer avec désapprobation, dénigrant un tel manque de savoir-vivre. Il fut légèrement surpris par la fougue avec laquelle elle prenait les devants, forçant l’entrée de ses lèvres au goût alcoolisé et il lui rendit son baiser en un soupir presque vaincu. Vaincu. Le mot était idéal. Même s’il avait voulu se garder d’aller jusque-là, elle était bien trop entreprenante pour qu’il résiste bien longtemps et lorsqu’il rompit, presque à contrecœur, leur échange, ce fut pour chercher une issue, n’importe laquelle, qui les isole de ce monde en sueur qui ne leur prêtait aucune attention. Il vit la porte au symbole salvateur et c’est sans un mot qu’il attrapa la main de la danseuse enflammée pour l’attirer dans les toilettes pour hommes, généralement moins fréquentées que les toilettes pour femmes. Ils avaient à peine passé le pas de la porte qu’il alla pousser les portes closes, attirant la jolie brune dans son sillage, jusqu’à ce que la première s’ouvre. Il ne l’invita pas dans l’endroit exigu, il l’y engouffra et il ferma derrière lui, de manière à ce qu’ils se retrouvent entre les quatre planches de plastiques de la cabine. Il verrouilla la porte, même s’il savait que c’était dérisoire, que n’importe qui pourrait les entendre, n’aurait qu’à se baisser pour voir leurs jambes s’entremêler. Il attrapa presque violemment le visage de l’ensorceleuse et la ramena à ses lèvres, la dévorant à son tour, alors que ses mains abandonnaient toute inhibition – bien que le terme soit dérisoire – pour se balader sans pudeur sur elle, passant sous la robe trop courte pour se plaquer de manière non équivoque sur les rondeurs du joli postérieur. « Si tu veux t’arrêter, c’est le moment » ronronna-t-il à son oreille sur un ton railleur avant de la soulever, comme si elle ne pesait rien. Son corps entier le faisait souffrir. D’impatience, d’un surplus d’énergie qu’il ne parvenait plus à contenir, du désir déroutant qu’il éprouvait pour ce corps inconnu. Il avait soudainement besoin de la goûter, de la respirer, de s’imprégner d’elle et c’est donc avec cette maladresse due à la précipitation qu’il déboutonna sa chemise, lui attrapant les poignets pour plaquer ses paumes brûlantes contre sa peau en manque. Il avait besoin de ce contact humain, de se laisser submerger par les réactions chimiques qui se déclenchaient au contact de la jeune femme. Il avait besoin d’arriver à ce point de non retour où il se sentirait épuisé, essoufflé mais tellement bien, soulagé, presque bienheureux. |
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| (#) Sujet: Re: (end) « The clock hits twelve, she entered the room » feat. Nuala Parker Jeu 31 Mar 2011 - 23:21 | |
| Nuala avait toujours été une jeune femme passionnée. Lorsqu'elle se donnait, c'était toute entière. N'importe quelle personne qui la côtoyait depuis un long moment le savait pertinemment. Si il s'agissait principalement de son travail, il pouvait également s'agir d'un hobby qu'elle venait de se découvrir – le piano, par exemple, qu'elle avait commencé six ans auparavant sans raison apparente, mais qui était devenu un instrument dont elle jouait tous les jours désormais -, ou, plus vulgairement, d'une partie de jambes en l'air. Mais la jeune femme avait toujours un moment d'hésitation, de... « sagesse ». Elle se demandait si cela en valait la peine, si elle n'en ressortirait pas trop déçue – ce qui signifierait une perte de temps qu'elle ne désirait pas – avant de lancer complétement dans son entreprise quelle qu'elle soit. La question ne lui avait même pas traversé l'esprit avec Pavel. Elle l'avait vu, elle l'avait voulu, et l'avait eu. C'était généralement à ce moment qu'elle se demandait si le jeu l'intéressait encore, si le jeune homme serait à la hauteur de ses attentes, ou si elle ferait mieux de ralentir les choses – sans pour autant abandonner totalement l'idée de finir la nuit avec celui-ci. Mais ce soir, les choses semblaient être complètement différentes. La jeune femme n'avait pas réellement le contrôle de la situation ; elle se laissait porter par ses pulsions, qui n'avaient rien de sages, sans réfléchir à ce qui lui arrivait. L'idée d'être déçue ne lui avait pas traversé l'esprit – non pas parce que elle le pensait impossible, mais parce que cela semblait peu importait. Ce n'était pas tant qu'elle avait envie de ses mains sur son corps, de ses lèvres sur les siennes, et de plus, c'était presque qu'elle en avait besoin. Cela ne lui ressemblait pas vraiment ; Nuala savait s'amuser seule, et elle avait rarement besoin de quelqu'un de spécifique lorsque ce n'était pas le cas. Pourtant, c'était exactement ce dont qu'elle avait l'impression avec le jeune homme – qui semblait avoir des doigts d'or. Elle avait besoin que ce soit ses mains à lui qui caressent son corps ; elle avait tout autant besoin que sa langue joue avec la sienne – sa langue, et celle de personne d'autre. Et c'était un sentiment aussi dérangeant qu'exaltant. Elle n'eut qu'un seul moment d'hésitation ; celui où il replaça derrière son oreille une de ses mèches dans un geste maladroit. Nuala laissa pourtant son regard planté dans celui de sa conquête d'un soir, cherchant avec intérêt le moindre signe de romantisme, ou d'envie de sérieux dans les yeux du jeune homme. Si il espérait plus qu'une nuit de débauche, il s'était trompé de personne. Nuala n'avait rien, en théorie, contre l'idée de vivre une histoire avec quelqu'un mais ce n'était certainement pas dans une boite de nuit comme le Parkwest Nightclub qu'elle irait la chercher. Il lui fallait quelqu'un de son niveau social, avec les mêmes exigences et les mêmes besoins qu'elle - et peut être même avec le même mauvais caractère. Cela ne signifiait pas qu'elle avait écarté l'éventualité que ce jeune homme dont elle semblait ne pouvoir se détacher soit du même milieu qu'elle et se trouve ici pour les exactes mêmes raisons qu'elle, mais elle ne comptait pas prendre le risque. Elle n'était de toute façon pas rationnelle ce soir, et toute tentative de séduction plus profonde qu'un « emmène moi chez toi, maintenant, tout de suite » l'aurait probablement agacée plus qu'autre chose. Elle fut cependant rassurée lorsqu'elle ne vit que de la luxure dans son regard, et le laissa donc continuer, curieuse de le voir agir, curieuse de ce qu'il se passerait par la suite. Elle le laissa reprendre le contrôle de la situation, sachant pertinemment qu'elle le récupérerait bien assez tôt. C'était bien l'une des rares situations dans laquelle la jeune femme acceptait de laisser le pouvoir entre les mains de quelqu'un d'autre. Ce n'était pas forcément désagréable, et cela avait presque un coté rassurant, quelque part. Ne pas avoir à penser à tout – non pas que leur rapprochement ne nécessite réellement de réfléchir, ou de faire fonctionner son cerveau hormis les parties s'occupant de leurs muscles -, de laisser guider, de se laisser faire sans ressentir le besoin constant de lutter. Mais c'était plus fort qu'elle, elle finissait toujours par reprendre le contrôle de la situation ; pour savoir où elle allait, pour savoir qu'elle en était capable, et parce que, en l'occurrence, elle ne maitrisait absolument pas la puissance des envies qui la traversaient, et prenaient possession d'elle. Lorsqu'il rompit avec une brutalité excitante la passion qui les unissait, l'échange passionné, enivrant de leurs lèvres, la jeune femme ne l'empêcha de s'éloigner que par simple curiosité. Que comptait-il faire ? Il voulait exactement la même chose qu'elle, ce baiser avait été tout aussi puissant, renversant, épatant pour lui que pour elle, elle le savait. Elle l'avait senti dans les réactions du corps du jeune homme qui n'avait eu de cesse que la serrer encore un peu plus fort contre elle, allant presque jusqu'à lui faire mal. Alors c'est non sans excitation qu'elle attendait la suite des événements, qui ne tarda pas à arriver ; il attrapa sa main, et à la direction qu'il prenait, elle comprit immédiatement. L'heure de vérité avait sonné. Nuala ne posa pas de questions – à quoi bon jouer les innocentes quand il était plus qu'évident qu'elle tenait plus de Satan que de Dieu ? -, ne dit pas un seul mot. Le silence rendait l'attente plus douloureuse, mais c'était un mal qui faisait du bien, le moment où il n'y avait plus aucun doute sur ce qu'il allait se passer, mais aussi où l'imagination prenait le dessus sur la façon dont tout allait se passer, et sur la qualité qu'aurait cet échange. Evidemment, le partenaire n'était pas toujours à la hauteur des espérances de la jeune femme, mais à la quantité d'alcool ingurgitée en trop peu de temps, et autres substances ingurgitées par la jeune femme, il y avait peu de chances pour que celle-ci ne se rappelle exactement de la performance de son nouvel inconnu de la soirée le lendemain, de toute façon. Elle l'observa avec un sourire rempli de sous-entendu, sa langue passant inconsciemment, et inlassablement sur ses lèvres avant de laisser pousser dans la cabine de toilettes. Lieu parfaitement dépourvu de romantisme, mais pas d'hygiène dieu merci – le lieu parfait, en somme. Encore une fois, elle le laissa faire. A peine l'avait-il ramené contre lui – ou était-elle venue à lui ? Elle se sentait attirée par lui comme du métal par un aimant, et ne savait plus réellement qui avait le contrôle sur l'autre à ce stade – que ses mains reprirent leur course folle sur le corps du jeune homme, passant tantôt sous sa chemise, tantôt sous son pantalon qu'elle s'apprêtait à déboutonner lorsqu'il vint lui proposer, moqueur, d'intervenir si elle souhaitait qu'ils en restent là. Elle laissa échapper un léger rire et l'embrassa avec encore plus de fougue, effaçant sa question aussi rapidement qu'elle était venue. La maladresse avec laquelle il la poussa à poser ses mains sur son torse la dérangea quelque peu ; c'était d'un tel contraste avec son attitude de la soirée qu'elle eut un léger, quasiment imperceptible, mouvement de recul. Mais à peine ses mains eurent-elles heurtés le torse du jeune homme – car la passion qui les caractérisait ne laissait aucune place à la tendresse ou à la douceur – qu'elle ressentit l'envie, le besoin de se coller à lui, et de sentir tout son corps contre le sien. Sans aucun vêtement, cette fois-ci. Son coeur battait plus vite qu'il ne l'aurait dû, motivé par la tournure que les événements prenaient, et déposant des baisers enflammés sur son torse brulant, que Nuala accentua un peu plus encore la frénésie de cet organe vital en déboutonnant le pantalon de celui qui, elle l'espérait, n'était autre qu'un virtuose du sexe. Elle remonta jusqu'à lui, par tout autant de baisers, ses mains désormais caressant son intimité, et mordilla ses lèvres avant de susurrer à son oreille, avec une vicieuse malice. « Si tu veux m'arrêter, c'est le moment. » Ses mains quittèrent le corps du jeune homme, le temps qu'elle fasse glisser ses sous-vêtements le long de ses jambes, veillant pourtant à ne pas rompre tout contact avec le corps du jeune homme – qui semblait avoir un effet plus fort que n'importe quelle drogue. Et ils s'abandonnèrent quelques minutes plus tard - secondes ? - à peine à la passion qui les envahissait, Nuala oubliant la position inconfortable dans laquelle ils se trouvaient, se moquant royalement des hommes qui viendraient se soulager pendant leur étreinte, omettant tous ce qui les entouraient. Seuls l'homme qui était en elle, et le bien qui lui procurait importaient. |
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| (#) Sujet: Re: (end) « The clock hits twelve, she entered the room » feat. Nuala Parker Dim 10 Avr 2011 - 12:21 | |
| L’endroit n’empestait pas, il n’était même pas malsain. C’était peut-être pour cette raison que Pavel avait sauté sur l’occasion sans réfléchir plus loin. En d’autres circonstances, il aurait peut-être cherché à trouver un endroit plus isolé, où personne ne pourrait percevoir leurs mouvements, entendre leurs soupirs. Une voiture aurait sûrement mieux valu que les toilettes d’un club prisé. Un coin plongé dans l’obscurité où il aurait fallu vraiment s’éloigner de la civilisation pour les surprendre mais cette rencontre n’était pas anodine, même si elle en avait l’air. Leurs réactions vis-à-vis de l’autre posaient les bases d’une relation qui, au vu des circonstances, n’aurait pas lieu d’être ou en tout cas, pas sur le long terme. Ils se contrefichaient de demain, de savoir s’ils allaient se revoir ou même réitérer cet acte guidé par leurs plus bas instincts. Ils ne réfléchissaient pas au-delà de la minute suivante et encore, c’était voir loin. Pavel se contentait de s’abreuver à ce moment volé, à cet instant voluptueux, maladroit et passionné. Il s’abandonnait complètement à ce corps étranger. Il perdait conscience de tout ce qui le touchait. Il lui offrait son corps et son âme, l’espace d’une poignée de minutes. Il oubliait son passé, son présent, son futur. Tout était trop flou et inadéquat, inapproprié. Mais cela lui importait peu parce qu’il était entièrement sur la même longueur d’onde que la jeune femme. Il dévorait son corps comme elle s’appropriait le sien. Il s’imprégnait de l’odeur de sa peau comme elle faisait preuve d’une brusquerie surprenante pour une femme de sa taille. Elle n’en était certainement pas à son premier coup d’essai mais qu’est-ce que cela pouvait bien faire ? Il ne demandait rien de plus que ce qu’elle lui donnait ici et maintenant. Il se contenterait de cette soirée. Il serait rassasié, pour Dieu sait combien de temps. Peut-être une semaine, peut-être davantage, peut-être moins. Son but n’était pas de se retrouver, ses actes parlaient pour lui. Son unique objectif était de se perdre pour oublier que son existence était faite de bas, plus que de haut, de chagrin, plus que de joie, d’absence, plus que de présence. Alors peu importe si leur comportement semblait bestial, irrespectueux, choquant pour les âmes les plus sensibles. Il arrivait à ses fins et c’est tout ce qu’il voulait. Une porte s’ouvrit, se referma. L’espace d’un instant, la musique envahit les toilettes, noyant les sons étouffés qu’ils produisaient en se déshabillant mutuellement. Puis un silence relatif revint. Cela ne signifiait pas qu’ils étaient seuls, cela signifiait simplement qu’ils avaient conscience de ce qu’ils faisaient, plus que quand ils étaient attaqués par les mélodies tapageuses et les corps qui ondulaient à proximité. Ici, ils étaient seuls. Il n’y avait que les parois pour les protéger de tout ce qui les entourait mais c’était comme si un cocon s’était formé autour de leurs deux corps enfiévrés. Ils ne s’arrêtaient pas, ne faiblissaient pas. Au contraire, Pavel avait l’impression que ses muscles, bien que tendus, nerveux, réclamant toujours plus d’énergie, s’efforçaient d’aller toujours plus loin dans l’absorption de la jeune femme. Bientôt, ils ne feraient plus qu’un, ils dépasseraient le stade du simple contact pour pénétrer le stade de l’intimité. Avait-il peur ? Redoutait-il quoi que ce soit qui puisse être engendré par cette union ? Non. Parce qu’il n’y pensait pas. Il ne pensait qu’aux sensations qui le parcouraient, le taraudaient, le rendaient toujours plus dépendant d’elle. Sa remarque n’avait pas lieu d’être. Il aurait été sincèrement surpris si elle avait accepté cette porte de sortie et avait interrompu leur étreinte. Il avait pris un risque qu’il ne considérait pas comme tel. Elle était trop sûre d’elle, trop démonstrative pour passer de la chaleur torride au froid glacial. Parce que c’était bien ce qu’il aurait ressenti si elle l’avait éconduit à cet instant précis. Il était trop enivré par l’alcool qu’il avait bu et par le parfum qu’elle dégageait pour ne pas se sentir frustré en cas d’arrêt total. Mais, franchement, quel homme ne l’aurait pas été, dans un moment pareil ? Elle ne prit même pas la peine de répondre, se contentant de rire avant de reprendre possession de ses lèvres. Il n’aurait même pas su dire si l’un d’eux maitrisait l’autre ou s’ils étaient sur un pied d’égalité tant leurs mouvements étaient emmêlés. Ils fonctionnaient à l’instinct, il n’était même plus certain d’avoir un cerveau en état de fonctionner. Seul son corps répondait aux ordres, c’était le seul maitre dans l’histoire. Pavel inspira profondément en fermant les yeux, brûlant à la simple sensation de la bouche expérimentée qui embrassait la peau pâle et tendre habituellement dissimulée sous un t-shirt ou une chemise. Les doigts experts du musicien effectuaient quant à eux des caresses d’une légèreté éprouvante sur ce qu’il parvenait à retenir d’elle alors qu’elle prenait les choses en main, accélérant encore davantage leurs ébats, si c’était encore possible. Il sentit l’air ambiant caresser la peau de ses cuisses à présent dénudées et il n’en fut que plus ravi lorsqu’il retrouva les lèvres de la jeune femme. Elle savait y faire, il n’y avait plus aucun doute là-dessus, alors qu’il grondait doucement contre sa bouche, incapable de contenir les sensations qui le consumaient. « Si tu veux m’arrêter, c’est le moment » lui souffla-t-elle à l’oreille, lui faisant comprendre combien sa remarque précédente était ridicule et mal venue. Il n’y avait pas lieu d’arrêter puisqu’ils obtenaient tous les deux exactement ce qu’ils voulaient. De quoi se plaignait-il ? Il avait trouvé la femme idéale pour assouvir ses besoins. Tout comme elle, il ne répondit pas, se contentant de la contempler, essoufflé qu’il était par leur dernier échange, alors qu’elle faisait disparaitre ses mains sous sa robe pour faire tomber la dernière chose qui les séparait de l’union parfaite. Étrangement, le simple fait de voir le bout de tissu glisser sur les jambes parfaites de la jeune femme provoqua une chaleur insoupçonnée chez Pavel. Il sentit ses joues s’empourprer, et il remercia le ciel de pouvoir mettre ça sur le compte de leur dernier échange. Il n’attendit pas qu’elle reprenne les devant pour l’attirer à lui, plaquant ses paumes contre le joli postérieur de la demoiselle – il ne l’avait pas réellement vu, mais avec le corps qu’elle lui dévoilait à présent sans pudeur, il ne pouvait qu’être certain que tout en elle rayonnait de perfection, même son manque de respect pour l’aspect conventionnel d’une rencontre. Il la plaqua contre lui, dévora ses lèvres avec encore plus de ferveur qu’une poignée de secondes plus tôt. Il la souleva sans grand effort, l’invitant d’un geste impérieux à glisser ses cuisses de chaque côté de ses hanches alors qu’il manœuvrait maladroitement dans l’espace exigu pour qu’elle se retrouve adossée à la paroi de plastique de la cabine. Le front moite de Pavel vint se presser contre la clavicule de l’inconnue pendant qu’il abandonnait toute résistance à l’attirance que le corps féminin lui inspirait. Leurs soupirs se mêlèrent alors que la tension vive qui les avait habités semblait disparaitre, petit à petit. Pavel se sentait épuisé mais il y avait longtemps qu’il n’avait pas ressenti une telle félicité à l’être. Il s’était retiré après l’avoir sentie jouir elle aussi et reprenait à présent son souffle, le corps à moitié nu encore pressé contre celui de la jeune femme. C’était l’instant embarrassant. Une fois l’excitation du moment envolée, il ne restait que deux êtres mis à nu, qui ne se connaissaient ni d’Eve ni d’Adam, qui n’avaient rien à se dire. Même la regarder paraissait étrange à Pavel, comme si, subitement, elle aurait perdu son masque de séduction. Du moins, c’est ce à quoi il s’attendait, l’ayant déjà vécu par le passé, mais en se redressant, s’écartant d’elle pour la laisser remettre ses sous-vêtements convenablement, il fut surpris d’avoir toujours autant envie d’elle. Il la contempla d’un air absent, remontant son boxer et boutonnant son pantalon avant d’attraper les boutons de sa chemise pour retrouver un aspect présentable. Qui était-elle ? Il n’en savait rien. Ne le lui demanderait pas. Il rajusta ses vêtements froissés par leurs gestes empressés et il déverrouilla la porte sans pour autant l’ouvrir immédiatement. Il se contenta de poser les doigts sur le rebord supérieur, observant les derniers coins de peau de la jeune femme disparaitre sous la robe, reprenant l’aspect assuré et parfait qu’elle arborait au moment où leurs regards s’étaient croisés. Combien de temps s’était écoulé depuis leur première rencontre ? Une demi-heure ? Une heure ? Vingt minutes ? Est-ce que cela importait vraiment ? « Faut que j’y aille » déclara-t-il simplement au bout de quelques secondes, le masque fermé qu’il exposait continuellement ayant repris la place sur ses traits constellés de taches de rousseur. « Je te souhaite une bonne fin de soirée. »Il conclut ainsi, aussi abruptement, sans le moindre tact, ouvrant le battant pour se diriger automatiquement vers la porte de sortie. Elle ne le retint pas et il en fut soulagé. Une fois parvenu au milieu des danseurs inconscients de ce qui avait bien pu se tramer dans les toilettes pour hommes, il sut qu’il ne la reverrait pas. Il s’en assura en se fondant dans la foule avant même qu’elle ne sorte de leur cachette. Il se sentait épuisé mais bien. Pourtant, il ne voulait pas rester une seconde de plus dans ce club. Il voulait retrouver sa solitude quotidienne et, espérait-il, retrouver un semblant de vie normale. |
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| (#) Sujet: Re: (end) « The clock hits twelve, she entered the room » feat. Nuala Parker Mer 13 Avr 2011 - 20:46 | |
| L'étroitesse du lieu rendait l'entreprise périlleuse. Ils ne pouvaient bouger comme ils le souhaitent, ou plus exactement, ajuster leur position pour que leur corps s'emboîtent à la perfection. Nuala n'aimait pas ce genre de lieu. Elle estimait que pour que le sexe soit bon, il fallait de la place, un minimum, et un lieu confortable. La cabine de toilettes dans laquelle ils se trouvaient ne correspondait pas vraiment aux habitudes de la demoiselle. Elle n'avait rien contre un peu de folie, mais ses meilleures parties de jambe en l'air avaient eu lieu dans un lit on ne peut plus confortable, elle devait l'avouer. Aussi fut-elle surprise de l'aisance avec laquelle elle oublia totalement les lieux dans lesquels elle se trouvait pour se laisser complètement habiter par la sensation que lui procurait son amant d'un soir. Une main plaquée contre son dos à lui, la seconde se maintenant comme elle pouvait sur la paroi de la cabine, la jeune femme se laissait happer entièrement par la passion du moment. Elle ne pensait à rien, ni à avant, ni à après, ni au fait qu'il ne sache pas son nom. Seule leur respiration synchronisée lui assurait de la réalité du moment. Cela faisait des années que la jeune femme n'avait pas ressenti quelque chose d'aussi fort, d'aussi puissant. Bien trop longtemps. C'est dans un cri qu'elle ne chercha pas à étouffer qu'elle atteint l'apogée de ce moment de bonheur pur, aussi éphémère qu'intense. Une fois ce dernier retiré, elle laissa glisser lentement ses jambes jusqu'à toucher le sol, leur corps toujours collés l'un à l'autre. La jeune femme se surprit à elle-même à apprécier le poids du corps de cet inconnu contre le sien, elle qui avait tendance à vouloir retrouver sa « tranquillité » - ou plus exactement à ne pas s’embarrasser de « je t'appelle » inutile pour un numéro qu'elle ne prendra même pas la peine d'inscrire dans son téléphone – au plus vite, et à tout prix. Petit à petit, elle reprit conscience du lieu dans lequel elle se trouvait, entendant quelques portes claquées. Elle remercia silencieusement Pavel d'avoir pensé à verrouiller la porte. Si Nuala n'avait rien de pudique, et assumait totalement ses actions, cela ne faisait pas d'elle une exhibitionniste, et l'intrusion d'un autre inconnu, puisqu'elle n'avait même pas pris la peine d'interrompre leur échange pour lui demander son prénom, aurait été de trop, et encore plus dans un endroit si exigu. Lorsqu'il s'écarta d'elle, la laissant récupérer sa culotte en dételle, abandonnée sur le sol, Nuala se sentit une fois de plus reconnaissante d'être une femme. Si cela avait bien des inconvénients, la jeune femme ne pouvait nier qu'il y avait également énormément d'avantages, l'un d'eux étant de ne pas avoir à gérer la situation qui allait suivre. Elle savait parfaitement se débrouiller, ce n'était pas vraiment la question. Plusieurs fois, elle avait été amenée à prendre la situation en main et à expliquer au garçon qui pensait avoir la chance de la revoir, et de partager à nouveau son lit – au sens figuré en tout cas, puisqu'elle ne ramenait aucun homme qu'elle ne connaissait pas chez elle – un jour ou l'autre que ce ne serait pas le cas. Si elle n'allait pas jusqu'à considérer ces quelques personnes à qui elle s'était offerte comme des erreurs, la jolie brune n'avait pas pour autant intention de les revoir, ou de se mettre à les fréquenter, bien au contraire. Il avait parfois du mal à le comprendre, et c'est alors que Nuala devait se la jouer aussi machiste que possible en leur expliquant que c'était un agréable moment qu'elle avait passé, mais que ça s'en finirait là. Evidemment, lorsqu'elle pouvait éviter une telle situation, elle n'hésitait pas et quittait l'appartenant avant même le réveil de son plaisir d'un soir. Mais ce soir, c'était une certaine curiosité qui l'habitait. Jusqu'alors, elle avait été plus qu'agréablement surprise par cette rencontre de laquelle elle n'avait pourtant rien attendu à la base. Mais il semblait être sur la même longueur d'onde, attendre la même chose rien de l'autre – l'heure actuelle, ce qui signifiait, rien du tout à vrai dire -, et elle avait hâte de voir si il prendrait la peine de lui balancer le baratin habituel. « J'ai passé un bon moment, j'aimerai bien qu'on se revoit.. on boit un verre ? Tu viens chez moi ? C'est quoi ton prénom ? Ton numéro ? » et bla-bla-bla. Honnêtement, elle espérait qu'il lui épargnerait tout cela. Au fond, cela ne changerait pas grand chose ; elle n'avait aucune intention de le revoir, et elle n'avait aucun doute sur la réciprocité de ce fait. Cependant, le souvenir n'en serait que meilleur. Et, en effet, il se contenta de quitter les lieux, lui disant qu'il devait partir, sans donner d'explications, sans excuses tout sauf sincères alors que la demoiselle était entrain de replacer rapidement ses cheveux. Elle attendit rapidement qu'il lui tourne le dos pour laisser un fin sourire se dessiner sur son visage ; il n'avait rien gâché de ce parfait moment, et elle en était ravie. Elle jeta un rapide coup d'oeil sur le sol pour s'assurer de ne rien avoir fait tomber de son sac, et quitta la pièce, non sans être recoiffé, et remaquillée, et ignorant le regard pervers des quelques hommes qui se trouvaient dans les toilettes du club. C'était d'un pathétisme effarant la capacité qu'il avait encore à s'exciter de si petites choses, et à baratiner à côté leur copine en précisant qu'ils trouvent ce genre de comportement choquant – foutaises ! En arrivant dans la salle principale, elle ne chercha pas si il se trouvait encore là, si il était déjà occupé avec une autre ou même si il l'attendait quelque part, ou la cherchait. Peu lui importait, tant qu'il lui laissait passer sa fin de soirée tranquille – et ce serait le cas, elle n'en doutait pas. Nuala retourna rapidement dans le coin VIP, préférant éviter l'Espagnol qui s'était montré particulièrement collant quelques... instants plus tôt, et passer une fin de soirée plus « sage ». Elle fut d'ailleurs ravie d'y trouver Gabriel McAllister, sénateur et ami, et s'assit à sa table commandant par la même occasion une bouteille de champagne. Il était tout simplement impossible que la quantité de drogue et d'alcool qu'elle avait sciemment mélangé ait déjà perdu de son effet, et pourtant, elle avait comme l'impression d'être quelque peu descendue de son nuage. Il fallait donc remédier à la situation, pensa-t-elle ingurgitant une longue gorgée de champagne. je suis désolée pour la longueur; j'voyais pas trop quoi apporter |
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