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 Happy you're gone.

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Happy you're gone. Vide
Message(#) Sujet: Happy you're gone. Happy you're gone. EmptyLun 31 Jan 2011 - 22:37


And I don't even want to try
'Cause every word from you is a lie.



FLASHBACK

Harvard, Massachussets, 2007


« Et maintenant, on en fait quoi de tout ce fric ? On pourra pas le déposer sur un compte comme ça, cela ferait trop suspect. » La jolie Maddie posa ses yeux d'ébène sur la silhouette éternellement taciturne de Clyde. Fidèle à lui-même, ce dernier haussa nonchalamment les épaules d'une moue faussement stoïque malgré les inquiétudes de la demoiselle. Leur premier gros butin touché dans un casino ne leur permettait pas de poser cet argent conséquent sur leurs comptes respectifs ; une telle masse de dollars pour des jeunes encore étudiants, avait de quoi éveiller les soupçons. Dans un soupir bref, la jolie brune vint maugréer quelques marmonnements énervés en espagnol, avant de se tourner vers un Pride flegmatique, à la beauté brute et dont l'expérience sordide luisait dans le fond de ses yeux incandescents malgré la fougue de sa jeunesse. Arquant les sourcils avec imploration, elle cherchait auprès du cerveau de l'équipe, et de l'investigateur des virées dans les casinos de la côte Ouest, quelque remède miracle. Le ténébreux étudiant fronça les sourcils, songeur, avant de souffler d'une voix suave, posée mais vigilante, la réponse attendue. « Parlons clairement de blanchiment d'argent, dans ce cas. On a le raffinage, l'auto-prêt, ou l'altération des valeurs. Je pencherais plus pour l'achat de biens au comptant. » « Et tu nous traduis ça Al Pac' ? » rajouta la belle impatiente, laissant un rictus divinement charmeur et vil, se dessiner sur ses lèvres désirables. « On achète comptant un collier de grande valeur ; on attends quelques années avant de le revendre. Avec le reçu de la revente, nous aurons tout le loisir de pouvoir placer nos grosses coupures sur nos comptes, sans avoir à essuyer les regards suspicieux de nos amis banquiers. » La belle vint se pincer la lèvre inférieure dans un gémissement fluet de satisfaction ; guillerette, elle sauta les bras de son sauveur afin de le gratifier d'un baiser humide sur sa joue râpeuse. Même Clyde semblait enchanté par le remède envisagé : un sourire s'était dessiné sur son visage stoïque.



Miami, Floride, 20 Janvier 2012


La mâchoire crispée par trop de colère venimeuse, il sentait cette haine glaçante prendre naissance à son coeur agité, se déversant au rythme de ses pulsations cardiaques, dans l'antre de ses veines bleues. De son estomac crispé à sa gorge sèche, tout son être respirait l'animosité violente et revancharde ; jusqu'à l'extrémité de ses doigts fourmillant d'électricité colérique. Le simple prénom de Muse semblait mettre le jeune homme dans tous ses états ; lui qui avait adulé cette si belle jeune femme, à s'en damner le coeur et l'âme, voilà qu'il la maudissait d'une force sombre et brute. Haine, colère et dégoût, avaient chassé le si noble sentiment tendrement amoureux vers la belle, à la simple pensée de son prénom. Elle l'avait trahi, l'avait dupé et s'était fichu de lui dans toute sa splendeur : la vengeance était en marche en cette soirée pourtant si fraîchement illuminée d'une beauté fade de pleine lune. Chaque battement de son palpitant n'était plus qu'aversion pour cette Muse qui avait sans doute trouvé sa dépendance amoureuse hilarante : était-elle revenue vers lui pour l'argent, ou pour achever sadiquement son oeuvre, à savoir le poignarder une nouvelle fois, avec délectation et par pur amour pour la cruauté. Les yeux fauves de Pride demeuraient fixés sur la route malgré une respiration rythmée par son venin transcendé ; il venait de quitter la chaleur des bras amoureux de Jaelyn, pour confronter Muse à sa froideur polaire. Trois jours étaient par ailleurs passés, sans que le jeune homme ne donne de nouvelles à sa tendre 'fiancée' : parti durant ce temps en cavale à Harvard, il y avait récolté les souvenirs semés des années auparavant. Son retour avait été ponctué par le recouvrement de sa mémoire, dans laquelle il avait vu l'ignominie de Muse l'ayant dépouillé et trahi, ainsi qu'une nuit délicieusement belle et érotique auprès de son ancienne amante. Comble de l'ironie, il s'y était rendu pour prouver à tous que sa future femme était blanche de tout soupçon alors posé sur elle. Voilà que le retour à la réalité, était amer et sucré à la fois.

Claquant la porte de son Aston, Pride mit pied à terre avec panache, se relevant d'un maintien puissant duquel laissait transparaître la beauté brutale de son aura sombre. Ses yeux accusateurs se posèrent sur l'une des fenêtres de l'immense et luxueux bâtiment, comme un employé au dos raide vint s'approcher de lui, quémandant les clés du carrosse afin d'aller le garer. Lui lançant ces dernières, Pride s'avança vers l'hôtel non sans souffler un « Le coffre. » glacial audit employé, lui laissant comprendre qu'il devait y débarrasser la valise y dormant alors. Les traits durs et sombres du jeune homme rancunier, son flegme vindicatif, les braises assassines luisant en son regard d'acier, laissaient présager une colère meurtrière qui bouillait en ses veines malgré son impassibilité à faire froid dans le dos. L'ascenseur marqua alors un son nasillard lorsqu'il atteignit l'étage demandé, et ce fut d'un pas alerte ainsi que d'une mine sombre, que Pride marcha avec assurance dans les couloirs, jusqu'à arriver au devant de la porte de sa suite. De leur suite, en vérité, mais gageons que la belle s'y trouvant alors, ne ferait pas long feu dans les appartements du jeune dandy. Prêt à glisser la carte magnétique dans l'interstice, le brun ténébreux se stoppa, soudainement pensif. Sa colère, si prompte à éclater avec brutalité, le faisait tant frémir d'effervescence qu'il tenta une inspiration appuyée comme pour calmer sa haine tenace. S'il ne se contrôlait pas, s'il demeurait tant persuadé que cette garce se jouait de lui, qui sait ce qu'il pourrait advenir... Peut-être avait-elle un amant, à qui elle avouait avec jubilation ses mesquineries douteuses ; oui peut-être s'était-elle servi de lui pour une histoire d'argent, comme dans le passé. Et qu'ayant dormi dans ses propres draps, un homme railleur se moquait du dupé. Âme stupide qui avait cru en elle ; Muse Hannigan. Elle qu'il avait aimé, elle qu'il avait soutenu, elle avec qui il avait voulu construire sa vie, elle qui l'avait manipulé, elle qui l'avait trahi, elle qui devait jouir sournoisement de sa perdition. La gorge de Pride se serra, comme son regard rembruni vint loger une lueur attristée et que son coeur dur comme le roc s'émiettait de tant de tromperies sordides. Mais rafistolé par la colère et la haine, son palpitant s'agitait plus vite, sous l'aplomb de son venin virulent : le regard durci et mauvais, il enclencha enfin l'ouverture, et passa le seuil de la porte.

Celle-ci claqua derrière lui, et Pride eut tout le loisir de toiser le salon de la suite, plongé dans une obscurité tamisée, et apaisante. Muse n'était pas là ; seul le chat ronronnait paisible sur un fauteuil douillet. S'avançant alors dans la pièce aux effluves délectables, le jeune homme vint marcher jusqu'aux larges baies vitrées, ses yeux ambrés se posant sur l'immensité de Miami. Il n'avait pas envie de la voir ; ne serait-ce que devoir la caresser de ses rétines dorées lui octroyait des frissons de dégoût, aussi préférait-il la beauté urbaine à la vicissitude de cette femme. Si tant est que c'en était une, car il y voyait bien plus une garce à écraser. Puis, la lumière s'alluma, enclenchée par une main douce et aguicheuse : Pride se retourna sur une Muse habillée d'une robe raffinée, mais il ne percevait plus en elle cette beauté fatale qu'il avait tant aimé. Elle était écoeurement, laideur et disgrâce ; le palpitant du jeune homme se figea non plus d'amour, mais d'une rage intense et d'un dégoût profond. La jaugeant de bas en haut, il dissimula bien vite sa moue méprisante, avant de laisser se dessiner sur ses lèvres désirables, un sourire tendre. Dieu que le Diable était malsain ; s'il n'avait pu s'empêcher de la toiser avec déconsidération, il avait fallu qu'il l'enivre de son charme, comme pour lui faire croire que rien n'avait changé. Ou presque, car il subsistait en son aura, une froideur polaire implacable. « Je sais, je n'aurais pas du partir ainsi sans te prévenir, mais j'avais des affaires à récupérer. Tiens d'ailleurs, j'ai retrouvé ceci. » L'atmosphère devenait malsaine et invivable, tant la tension se faisait palpable : une menace suave planait dans les propos d'un Pride au sourire diablement charmeur et tendre, mais au regard assassin et mauvais. Si une oeillade pouvait tuer, la garce aurait été criblée de milles balles à son coeur. Se rapprochant de sa fiancée, le jeune homme plongea sa main dans la poche interne de son veston, avant d'en ressortir une photo aux couleurs ternies et cornées par endroit. Elle et lui, à vingt ans. Beaux, insouciants, presqu'heureux, étudiants. Cette même photo qui avait accéléré la danse de ses souvenirs. Reposant ses yeux sombres sur une Muse au teint blêmi et tenant le cliché entre ses doigts fins, Pride eut alors un faux rire discret : il semblait qu'il parlait de ces souvenirs avec désinvolture et légèreté. Que la sournoiserie était plaisante. « Tu n'as pas changé, depuis Harvard. Toujours aussi... » Sourire charmeur, regard assassin, une main plongée nonchalamment dans la poche. Toujours aussi fourbe ? « ...Belle. » souffla le jeune homme d'une mise en scène insoutenable. Gageons que la suite, serait des plus invivables pour l'intéressée.
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Happy you're gone. Vide
Message(#) Sujet: Re: Happy you're gone. Happy you're gone. EmptyMar 8 Fév 2011 - 16:08




Ces derniers temps, tout s’accélérait dans ma vie. J’en avais pleinement conscience. Ma carrière était à son sommet, même si ma patronne était dans une période plutôt difficile de sa vie. Le scandale révélant sa relation amoureuse avec une autre femme avait mis le feu aux poudres. Habituellement, j’aurais pris un malin plaisir à la taquiner, à me moquer d’elle et à la provoquer, non pas parce que j’étais homophobe mais juste pour le plaisir de la voir piquer quelques crises monumentales. Or, je m’étais interdit de le faire. Par respect pour elle. Parce qu’elle ne jouait plus, parce qu’on ne jouait plus. Elle souffrait, et pire que tout, sa petite amie se trouvait être ma cousine adorée, Billy. Alors non, j’avais certes toujours agi comme une belle garce avec Cassandre, aujourd’hui c’était fini, je sortais le drapeau blanc, elle avait besoin de soutien, et je la soutenais. Non, si tout s’accélérait, c’était plutôt du côté de ma vie amoureuse. Ma relation avec Pride avait pris un nouveau tournant, il m’avait demandée en mariage, j’avais accepté, et ce mariage se concrétisait désormais de plus en plus. Nous avions parlé d’une date, d’un lieu, j’avais ma demoiselle d’honneur, il devait avoir son témoin. Tout prenait forme, et mine de rien, même si j’étais réellement excitée et enjouée, cela commençait sérieusement à m’angoisser. J’avais peur que tout s’écroule comme un château de cartes. Après tout, pourquoi pas ? C’était ce qu’il s’était passé avec Joe, pourquoi pas encore ? Parce que tout était réel ? Parce que j’étais éperdument amoureuse de Pride Berrington, et qu’en retour lui aussi semblait m’aimer. Aussi fou que cela pouvait paraitre, je savais qu’il était le bon. J’en avais la certitude. Notre relation était tellement forte, tellement belle, tellement honnête. Honnête ? Je ressentais toujours un léger pincement au cœur en pensant à ce mot. Qui étais-je pour parler d’honnêteté ? Personne. Je lui mentais, je lui avais toujours menti. Je l’avais trahi, et bien que je gardai cette trahison pour moi, elle me rongeait un peu plus chaque jour. J’avais continuellement peur. Peur que tout s’effondre dès lors où il se souviendrait, dès lors où il apprendrait qui j’étais réellement.

Assise sur le sofa de la chambre d’hôtel que nous partagions, et tandis que je caressais Chicago l’adorable félin que Pride m’avait offert, je me remémorais alors notre passé, notre histoire. Tout s’était fait tellement rapidement. Comme toujours. Impulsifs, fonceurs, irréfléchis, nous avions foncés dans cette relation qui nous annonçait plaisir de la chaire, plaisir orgasmique, tout simplement plaisir. Il n’y avait pas eu d’histoire sérieuse, je n’étais pas tombée amoureuse, et lui non plus. Mais ces quelques jours à ses côtés, ces quelques nuits, ces quelques semaines, ces quelques virés en voiture, ces quelques échanges avaient été passionnés. Oui, nous étions passionnés. Mais cela n’avait pas suffi, j’avais… Oui, à l’époque j’avais des problèmes de drogue à gérer. Ca avait empiété sur ma vie, sur moi, sur celle que j’étais. Je m’étais laissée subjuguer, et j’avais perdu tout contrôle. Jusqu’à devoir énormément d’argent à mon dealer. Alors oui, je me souviens parfaitement de ce jour où j’ai aperçu le sublime collier d’une valeur sans aucun doute inestimable, caché dans la chambre de mon amant. Pride avait confiance en moi, assez en tout cas pour ne pas se méfier. Mais c’était comme montrer une carotte à un âne, ou tendre un verre de whisky à un alcoolique, on ne peut pas lutter. Je ne pouvais pas lutter. J’avais besoin d’argent rapidement ou alors je risquais d’être passée à tabac. Alors un matin, après un horrible cauchemar, et surtout dans un état de manque, je n’avais pas réfléchi, j’avais fui aux aurores, emportant avec moi le précieux de Pride. J’avais fui, je l’avais volé, trompé, et j’avais disparu. J’avais remboursé mes dettes, et je m’étais faite désintoxiquer. Oui, tout était fini. J’avais enfoui cette partie de ma vie au plus profond de mon être, j’avais appris à avancer, appris à vivre. Alors pourquoi ? Pourquoi ce besoin intense de me lever et de m’enfuir en courant à nouveau ? Je me levai vivement, fonçai dans la salle de bain, et pensant que j’allais vomir, m’aspergeai le visage d’eau froide. Sans doute que le stress du mariage me jouait un tour, mais il fallait que je sorte. Je pris mon téléphone, et appela ma cousine pour l’inviter au restaurant. Enfilant une robe se soirée noire, des escarpins, je filai sans plus m’attarder dans la chambre. Quelque chose se tramait, je le savais. Pride n’était pas rentré depuis trois jours, et je n’avais aucune nouvelle. J’avais cru dans un premier temps qu’il devait régler une histoire avec le club, mais plus le temps passait, plus je m’apercevait que tout cela était étrange. Cette soirée s’annonçait mauvaise.

Quelques heures plus tard, j’arrivais devant l’hôtel. Je sortis du taxi qui m’avait conduite jusqu’ici, et montai dans l’ascenseur. Mon sac à la main, je m’approchai de la porte, et fut surprise de la voir ouverte, et non fermée à clé. Mon cœur manqua un battement, et tout en poussant la porte, je me préparais à affronter Pride. Et en effet, j’aperçus sa silhouette observant l’horizon par la fenêtre. Je refermai la porte derrière moi et allumai la lumière. Lentement il se retourna, et je sentis que quelque chose clochait. Il faisait froid dans la pièce, ou peut-être était-ce simplement son regard qui me fit froid dans le dos. Doucement je murmurai: « Tu es rentré… » Simple constatation. Je ne voulais pas le bombarder de questions, je voulais juste qu’il me rassure, qu’il me dise que tout allait bien, parce que tout allait bien pas vrai ? Il finit d’ailleurs pas esquisser un fin sourire qui me rassura. Jusqu’à ce qu’il me réponde: « Je sais, je n'aurais pas du partir ainsi sans te prévenir, mais j'avais des affaires à récupérer. Tiens d'ailleurs, j'ai retrouvé ceci. » Qu’avait-il bien pu retrouver ? Tout en fronçant les sourcils, je posai mon sac sur un fauteuil et m’approchai doucement du garçon, tendant doucement une main vers ce qui semblait être…Une photo. Le sourire et le regard mauvais de Pride me firent frémir. Inspirant calmement, j’osais jeter un coup d’œil au papier abimé. Quel ne fut pas le choc et ma surprise en croisant mon regard et celui de Pride, immortalisés. Nous, avant. Nous, ensemble. Nous… Alors que je lui avais juré ne pas le connaitre. Sentant que tout s’effondrait comme je l’avais pressenti quelques secondes plus tôt, je sentis mon cœur battre à tout rompre, et en signe de faiblesse supplémentaire, ma main se mit à trembler. Je baissais la photo tandis que Pride riait doucement et… sournoisement. Il avait compris, il se souvenait. « Tu n'as pas changé, depuis Harvard. Toujours aussi... Belle. » Ces mots eurent l’effet d’une douche froide pour moi. Paniquant, cédant à l’angoisse, je relevais mon visage vers le sien, et lui dit avec un sourire: « C’est fou, je n’ai aucun souvenir de cette photo. » Mensonge, encore et toujours. Evidemment, que je me souvenais de cet instant, c’était à une soirée. Jouant alors ma dernière carte je lui dis: « C’était sans doute à une soirée trop alcoolisée lorsque nous étions plus jeunes. » Je n’étais pas crédible, j’en avais pleinement conscience, mais il fallait que je me sauve, que je nous sauve. Je ne pouvais pas laisser notre relation couler de la sorte. J’avais menti, mais je l’aimais, je ne mentais pas sur mes sentiments. D’une voix brisée, je baissais le regard vers mes chaussures et ajoutais: « Toujours aussi élégant pour ta part. » Je priais intérieurement pour qu’il n’ait retrouvé que cette photo et non pas les souvenirs qui l’accompagnaient. Chicago vint se glisser entre nos deux corps, comme si l’animal pressentait que tout cela allait tourner au cauchemar. Ne sachant que faire, j’osais relever le menton en direction de Pride, la colère se lisait dans son regard, mais je m’obstinais à penser que j’avais encore une chance de régler tout ça. J’essayais d’esquisser un sourire, et lui proposais sans la moindre conviction: « Tu veux boire quelque chose ? »


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Happy you're gone. Vide
Message(#) Sujet: Re: Happy you're gone. Happy you're gone. EmptyMar 8 Fév 2011 - 22:29

Si la colère n'avait pas été si profondément ancrée en lui, mêlée de dégoût et de rancoeur, sans doute l'aurait-il trouvé belle, si belle dans toute sa peine dissimulée et sa façon à elle de se trouver touchante. Cette façon qu'elle avait de détourner le regard pour une faute commise, pour un malaise engagé, pour une hésitation vacillante. Cette façon qu'elle avait de se fondre dans les pénombres tamisées de la nuit, tant ses formes délicieuses se dessinaient dans un clair-obscur oppressant. Cette façon d'être femme-fatale et femme-enfant à la fois. Cette façon d'être elle. Mais plus sombre encore que la jalousie, Pride demeurait rongé par les affres d'une haine fugace et orageuse ; l'amour qu'il avait pour son amante avait cessé de se débattre dès lors que les serres de sa colère, furieuse telle une harpie aux aguets, l'avaient broyé avec panache. En l'instant, il ne l'aimait plus ; il l'exécrait. De l'amour à la haine, la frontière est ténue, surtout lorsqu'on se nomme Pride Berrington. Et pourtant, intransigeant et impassible, le bourreau resta stoïque car il savait déjà que la peine serait pour Muse longue et douloureuse. Le jeune homme commencerait d'abord par une mise en scène transitive ; quelques sous-entendus, des faux sourires, une atmosphère à peine tendue mais ambiguë. Puis tel un concerto pour piano, sa torture monterait crescendo ; il ne se contentait pas de l'abattre d'une seule parole, d'un « Je sais tout » qui aurait pu mettre un terme à son jeu sadique. Il la laissait espérer, il la laissait croire, il la laissait encore penser que quelque chose était possible, que la plaie pouvait être guérie... Installer l'espoir pour mieux l'abattre et la soumettre à ses immondes paroles, tel était le dessein du ténébreux jeune homme qui jouirait de la voir agonisante. Ainsi lui rendrait-il sa peine au centuple. Que l'amour est cruel, lorsqu'il n'est plus. Ainsi attendit-il calmement la réponse de cette femme qu'il haïssait, qu'il pensait fausse et hypocrite, et qu'il voyait trembler sous le joug d'une sentence qui allait tomber. Intraitable, Pride ne se laissa pas adoucir face à la gazelle tétanisée mais cachant son effroi : il désirait sa tête sur un plateau, et parce qu'il était persuadé que chacun de ses mots n'avaient été que mensonges, même ses aveux amoureux, il ne voyait pas en quoi c'était là un mal d'haïr une femme qui avait feinté de vous aimer. Amère ironie pourtant si jouissive. « C’est fou, je n’ai aucun souvenir de cette photo. » L'audace de la jeune femme vint enflammer ses prunelles ambrées d'une fougue carnassière, malgré un flegme admirable. Aucun souvenir ? Se fichait-elle de lui, encore une fois ? Quand bien même son coeur battait de mille et un tambours enragés, Pride conservait son calme olympien. Ce n'était qu'une question de temps pour que la tempête ne succède au détachement. Relevant la tête et sentant sa mâchoire se crisper d'une fureur folle, il sentit sa haine redoubler lorsque l'ancienne amante vint s'enfoncer encore. « C’était sans doute à une soirée trop alcoolisée lorsque nous étions plus jeunes. » Et, malgré lui, un souffle distrait qui se faisait rire jaune, vint passer la barrière de ses lèvres blêmes alors qu'il détourna un instant son regard de son interlocutrice. Un signe de raillerie explicite, autant que d'agacement profond. Des mensonges, encore ; les paroles de Muse ne la servaient en rien. La desservant au contraire, elle figeait son image dans le marbre : aux yeux de Pride, elle n'était plus que la manipulatrice aguerrie. Celle qui avait osé le tromper. Grossière et ultime erreur : sa vengeance n'en serait que plus terrible encore. Porté par un aveuglement colérique, le businessman s'obstinait ainsi à croire que Muse avait profité de son amnésie pour en tirer quelconque profit mesquin, et ses mensonges ainsi déblatérés sous son nez, ne faisaient que renforcer ce sentiment. « Toujours aussi élégant pour ta part. » Silence de la part du fiancé, encore et toujours. Il la toisait d'un mutisme gênant, de celui qui la laissait se débattre seule, sous l'inquisition de son regard de braise. Rien qu'en tendant l'oreille, Pride pouvait percevoir les battements affolés du myocarde féminin : la coupable baissait les yeux tout en murmurant quelques futilités. Sans doute essayait-elle de se fondre dans le décor ; c'était trop tard, car les rétines mordorés de Pride avaient déjà accroché sa silhouette, la mitraillant avec panache. Comme face à un mur, elle ne pouvait qu'attendre qu'il ne daigne lui réponde, son silence demeurant plus éloquent encore que n'importe quel mot qu'il aurait pu ainsi prononcer. Dieu que le tortionnaire était sournois, à la faire ainsi souffrir de palier en palier. Et le pire, était encore à venir : passant d'abord par la torture psychologique, il en viendrait bientôt, très bientôt, aux armes les plus tranchantes qui soient : les mots.

Dans un dernier élan, se raccrochant à la dernière branche, Muse tenta alors de détourner la conversation. Par quelque question bifurquant ailleurs, par quelques mots destinés à détendre l'atmosphère. Peine perdue, le bourreau commençait à peine à la mettre au pied du mur : puisqu'elle n'avouait rien par elle-même, autant jouer encore avec cette dernière, jusqu'à ce qu'elle ne se confesse et ne lui avoue sa tromperie. « Tu veux boire quelque chose ? » Soutenant le regard satiné de la jeune femme, d'une froideur polaire et grinçante, Pride arbora un sourire carnassier afin d'enfin daigner répondre. « Du cyanure, si tu trinques à la première gorgée. » souffla-t-il d'une voix suave et basse, son timbre vibrant d'un rythme lent insoutenable. Laissant de nouveau un silence s'installer, le jeune homme joueur finit par sourire de nouveau ; faussement amusé, et véritablement revanchard à en vouloir la voir tomber à genoux. « C'est étrange. Cette manière que tu as de ne pas être étonnée par cette photo ni même de t'en souvenir... » Fronçant alors les sourcils et prolongeant son magnifique jeu d'acteur, Pride feinta alors d'avoir une illumination, teintant sa voix basse de quelques vibrations pseudo légères. « Oh je vois, c'est une sorte d'échanges de rôles, tu veux jouer c'est ça ? » Et sous le regard humide de la belle, Pride ne put s'empêcher de continuer sur un timbre allègre. « Si, tu veux jouer. » insista-t-il alors, menaçant et mauvais malgré cette fausse touche de légèreté. « Tu joues à l'amnésique, et moi je suis celui qui te ridiculise en public. » Arborant une moue résignée, il haussa les épaules avant d'observer rapidement les alentours. « En admettant que la boule de poils soit ton public. » Quelle ignoble manie avait-il de parler avec tant de légèreté et de fausse allégresse, offrant en vérité une effroyable attente insoutenable pour Muse qui sans doute s'attendait au pire. Ainsi remettait-il en situation toute leur idylle dans une mise en scène des plus grinçantes, faisant ainsi comprendre à l'intéressée qu'il savait à présent qu'elle l'avait dupé. Alors, il marqua une pause, vint reprendre son sérieux et observa longuement cette femme pour qui il n'éprouvait plus que des sentiments négatifs. Et enfin, abandonnant son timbre léger pour une teinte suave et glaçante, le couperet tomba. « Je t'ai trompée. Aujourd'hui, avec Jaelyn. Je suis rentré d'Harvard, j'ai compris ce que tu étais vraiment, puis nous avons fait l'amour. C'était délicieusement bon. » souffla-t-il d'un murmure lent, son regard ambré soutenant les prunelles de Muse, les cherchant avec panache. Il voulait la voir souffrir. Suite au silence installé, Pride chercha sournoisement les larmes ou un quelconque battement de coeur absent. Toujours aussi sérieux, toujours aussi cruel, il resta stoïque et laissa ses rétines insistantes la dévisager. « Tu as raison, c'est jouissif, comme jeu. La tromperie a quelque chose d'exaltant, je pourrais presque t'entendre souffrir. Pleure Muse, si tu le peux. Autant que tu m'as poignardé et que tu m'as tourné en ridicule, je veux t'achever ce soir. » acheva alors le tortionnaire, d'une conviction carnassière et mauvaise.
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Happy you're gone. Vide
Message(#) Sujet: Re: Happy you're gone. Happy you're gone. EmptyMar 15 Fév 2011 - 21:32




Tout s’écroulait, tout s’effondrait, petit à petit mon monde si parfait devenait un véritable enfer sur terre. Je savais que j’avais tout perdu, et qu’il savait tout, dès lors où il avait posé son regard sur moi. Stupide et naïve comme j’étais, j’avais cru possible de le duper une nouvelle fois. Je l’avais cru assez bête pour croire à mes histoires invraisemblables alors qu’il était évident qu’il n’en goberait pas le moindre mot. Il s’était fait une idée, et têtu et obstiné comme il était, je savais que j’avais perdu la bataille par avance. Il ne garderait en mémoire que ma trahison, et certainement pas toute la réalité qui l’entourait. Cette réalité si forte pourtant, qui était que je l’aimais d’un amour ardant, passionnel, presque fusionnel. J’aurais tout donné pour garder cet homme à mes côtés, tout. Mais apparemment, il ne voulait rien. Il voulait juste mettre un terme à tout cette histoire. J’avais beau crisper mes mains sur ma robe pour me rattacher à quelque chose, je sentais que j’allais tomber, je sentais que j’allais souffrir, car connaissant Pride, il ne me laisserait pas une seule seconde de répit. Je connaissais ses accès de fureur, ses paroles assassines, son esprit torturé et aimant torturer les autres, si je ne parvenais pas à le calmer dès le départ, c’était perdu d’avance, je n’avais plus qu’à signer mon arrêt de mort. J’attendais la boule au ventre que le glas tombe, qu’il me foudroie sur place, à moins que… Je ne voyais aucune valise derrière lui, cela signifiait que mes affaires étaient encore là, oui alors peut-être qu’il restait un espoir, peut-être qu’il me pardonnerait, peut-être qu’il m’aimait tellement qu’il passerait l’éponge, oui peut-être… Pourtant au vu du regard déterminé et sombre du jeune homme, je compris que cela n’allait pas arriver. Passant nerveusement une main sur mon front, je détournais mon regard du sien, cherchant à tout prix à fuir cette réalité violente qui allait à tout moment me tomber dessus. Je perdais pieds, plus je m’efforçais à lui mentir, plus je sentais son regard s’assombrir, je voyais son agacement, je pouvais palper sa colère, je pouvais entendre son petit rire moqueur et agacé, et d’ailleurs dès lors où il avait laissé ce rire échapper de ses lèvres j’avais compris qu’il fallait que j’arrête de mentir, je l’avais compris. Pire, le regard carnassier qu’il m’adressa me fit froid dans le dos. Ce n’était en effet pas ce même regard qu’il m’adressait lorsqu’il avait de succomber à ses pulsions sexuelles, non, Pride ne me regardait pas en voulant me faire l’amour, mais en voulant m’achever. Ses premières paroles, simples, prouvaient ma théorie, il voulait ma mort. « Du cyanure, si tu trinques à la première gorgée. » Ces paroles murmurées d’une voix suave me firent déglutirent difficilement, tandis qu’incapable d’émettre le moindre son, je me contentais de le fixer. M’en voulait-il à ce point ? Oui. Je le connaissais, je savais qui il était, et je savais à quel point il détestait être trompé, à quel point il pouvait être mauvais en retour, et surtout, je savais à quel point il était rancunier. Sa vengeance commençait, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il attaquait fort. Son petit sourire, me laissa l’espace d’une micro seconde l’espoir que tout allait aller mieux. « C'est étrange. Cette manière que tu as de ne pas être étonnée par cette photo ni même de t'en souvenir... » Je fronçai doucement les sourcils, ne voyant pas où il voulait en venir. Il avait compris que je mentais vis-à-vis de cette photo, mais qu’attendait-il réellement ? Que je lui avoue tout sur un plateau d’argent ? Je n’eus pas le temps de me questionner plus longuement sur les raisons et les désirs de mon amant que celui-ci reprenait de plus belle. « Oh je vois, c'est une sorte d'échanges de rôles, tu veux jouer c'est ça ? » Un frisson parcourut tout mon échine tandis que je sentais quelques larmes me monter aux yeux. « Si, tu veux jouer. » Ma seule réponse fut un « Non » murmuré, presque suppliant. Je ne voulais pas jouer, je voulais qu’il m’achève, là tout de suite, je voulais qu’il me réduise à néant dans la seconde qui suivait et non pas qu’il prenne son temps. Son ton avait changé, il ne prenait plus cette voix faussement joyeuse, bien au contraire, il se montrait sombre et menaçant, dévoilant enfin son véritable visage. Je savais que le cauchemar commençait et que je possédais aucune arme pour me battre. Le combat était perdu d’avance. « Tu joues à l'amnésique, et moi je suis celui qui te ridiculise en public…En admettant que la boule de poils soit ton public. » Sans m’en rendre compte je jetais un coup d’œil en direction de Chicago qui venait se lover et ronronner contre mes jambes nues. Je déglutis une nouvelle fois difficilement, tandis que je reportais mon regard dépité sur un Pride détendu et joueur. Joueur malsain, certes, mais joueur tout de même. Sentant que j’allais finir par craquer, je gardais néanmoins le silence, qu’il aille au bout, qu’on en finisse. Plus rapide serait la fin, sans doute moins douloureuse et éprouvante serait-elle. « Je t'ai trompée. Aujourd'hui, avec Jaelyn. Je suis rentré d'Harvard, j'ai compris ce que tu étais vraiment, puis nous avons fait l'amour. C'était délicieusement bon. » Sous le poids des mots, je reculais de quelques pas. Je n’arrivais pas à le croire, ma vue se brouilla néanmoins je ne laissais échapper aucune larme. Il venait de me tromper, mais après tout, que pouvais-je bien dire ? Rien, tout était de ma faute. Tout. Poignardée, j’imaginais parfaitement le plaisir que Jaelyn avait pu éprouver, elle retrouvait son amant, pire elle se vengeait de moi qui l’avait trahie elle aussi. Je comprenais Pride, mais dans le fond, je lui en voulais un peu. Il n’avait donc aucune estime pour moi ? Il n’avait même pas pris la peine d’essayer de me comprendre, non au contraire, il s’était dirigé vers elle, s’était laissé aller au plaisir charnel, et était venu me voir après. Je sentais à quel point tout cela lui faisait plaisir, me voir me décomposer, me voir souffrir. Parce que oui, évidemment je souffrais. Les battements de mon cœur se faisaient plus rapides et plus brutaux, mes mains tremblaient, et j’avais l’impression que j’allais défaillir. Je n’eus pas le temps de reprendre mes esprits que Pride poursuivait d’une voix mauvaise et provocatrice: « Tu as raison, c'est jouissif, comme jeu. La tromperie a quelque chose d'exaltant, je pourrais presque t'entendre souffrir. Pleure Muse, si tu le peux. Autant que tu m'as poignardé et que tu m'as tourné en ridicule, je veux t'achever ce soir. » Fermant les yeux de longues secondes, je tentais de garder mon calme, mais c’était peine perdue. Je ne savais pas comment agir. Lui avouer tout ce que j’avais fait ? Mais à quoi bon, il le savait déjà. Le supplier à genoux ? Non, ma fierté en prendrait un coup. Mais quelle fierté ? Je n’en n’avais plus. Je n’existais plus. Laissant échapper une larme qui roula sur ma joue et vint mourir sur mes lèvres. J’ouvris les paupières et murmurai: « Alors c’est ce que tu veux ? M’achever ? » Question purement rhétorique, la réponse était affirmative je le savais. Je fis un pas dans sa direction, tremblante, je finis par être assez proche de lui pour pouvoir poser une main sur son torse, je murmurai alors: « Dis moi, dis moi que tu ne m’aimes plus, que dès lors où tu t’es souvenu de notre passé, tu as oublié notre présent. Notre avenir. Ce n’est pas possible Pride. Ce n’est pas possible parce que je t’aime et que je suis éperdument sincère. » Je ne savais pas ce que je disais, perdant peu à peu l’esprit, et la réflexion, je perdais la notion de ce qui devait être dit, et ne l’était pas. Je ne savais pas comment faire pour le récupérer, pourtant, je ne pouvais pas le lâcher. Je ne pouvais pas le laisser partir, il ne pouvait pas m’abandonner. Amère et blessée, j’ajoutais: « Tu as pris ton pied avec elle ? Tant mieux. Mais qui as-tu demandé en mariage ? Qui ? Souviens-toi. Ce qu’on a vécu était vrai. » Nouvelle pose, j’approchais mon corps du sien, plongeant mon regard triste et foncièrement amoureux, je poursuivis: « Je t’ai mentis, parce que je savais que tu ne voudrais pas de moi à cause d’une erreur de jeunesse. Mais je t’aime, tu m’entends, je t’aime. » Et me mettant sur la pointe des pieds, je déposais mes lèvres sur les siennes, lui volant un doux baiser. Mon cœur battait si fort que j’étais persuadée qu’il pouvait le sentir. Avant qu’il ne me repousse, je passais mes bras autour de son cou, l’embrassant avec plus de passion, laissant alors libre cours à mes larmes qui en profitèrent pour s’écouler le long de mon visage si doux. J’avais encore l’espoir qu’il me pardonne, il devait me pardonner. Il ne pouvait pas tirer un trait sur nous. J’étais prête à tout vraiment. Je décollais mes lèvres et murmurais: « Je t’en prie. »


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Happy you're gone. Vide
Message(#) Sujet: Re: Happy you're gone. Happy you're gone. EmptyJeu 17 Fév 2011 - 20:32

La haine, plus encore que la colère, demeurait un sentiment vil et destructeur dont la femme exécrée en paierait les frais. Plus tortionnaire encore que toutes ces maintes fois où on l'avait qualifié de bourreau, Pride la jetterait plus bas que terre, afin de se venger de cette mascarade qu'elle avait orchestrée. Chaque mot fielleux susurré à son encontre n'était plus destiné qu'à entailler son âme et sa chair : patient et mesquin, Pride attendait l'hémorragie du coeur de l'ancienne amante, si tant est qu'elle en avait un. Car voilà qu'il la diabolisait, la haïssant jusqu'au plus profond de ses entrailles et d'un fourmillement venimeux parvenant jusqu'à l'extrémité de ses doigts, il n'y avait plus que le dégoût qui subsistait de leur épopée amoureuse. Voilà que le jeune homme ne savait plus si il l'avait aimée, en vérité ce n'était que l'ombre de son ombre, lui l'amnésique dépendant, qui s'était attaché à elle à en ressentir des sentiments factices. Elle avait été son pilier, elle avait été son tout, son secours, son présent et son futur, elle avait porté ses chaînes car c'était bien à cette femme qu'il avait souhaité se menotter, de peur de sombrer d'avantage. Et pour cela, pour cette confusion post amnésique dans laquelle il s'était noyé, le jeune homme l'avait aimée. Avec force, avec ardeur, avec folie, avec hardiesse... avec illusion. Muse n'était pas la femme qu'elle scandait être, pas plus que Pride n'était vraiment resté lui-même durant son amnésie passagère. Ses sentiments avaient été exacerbés, tournés vers cette femme qu'il avait voulu sienne, puisque demeurant tout ce qui lui restait. Mais la tromperie s'était faite plus sournoise, et ses souvenirs retrouvés voilà que l'ancien escroc reprenait contact avec la réalité. De l'illusion au réel. De l'amour à la haine. Et d'une haine violente, à en vouloir son agonie : bientôt elle ne serait que le sel de ses larmes et l'amertume de sa propre défaite. Pleure ma belle, car ton exécution ne vient que de commencer.

Ainsi jubilait-il de la voir souffrir avec tant de véhémence ; quel régal à son coeur vengeur de la voir abattue, quel délice de l'observer tremblante et en proie à un chagrin vandale. Le gentleman se faisait cambrioleur, en lui dérobant sa dignité et son assurance ; car la femme fatale se muait en gibier agonisant sous le joug carnassier du prédateur. Le regard de Pride flamba de mille feux voraces, prêt à la dépecer vivante et lui arracher jusqu'à son dernier tremblement et son ultime sanglot. La vendetta s'annonçait terrible, et la belle, seconde après seconde, montait sur l'échafaud. Le méritait-elle vraiment ? Au vu de l'aveuglement cruel de son ancien amant, rien n'était trop beau, pour la voir souffrir. « Alors c’est ce que tu veux ? M’achever ? » Question purement rhétorique qui ne recueillit que le mutisme glaçant de Pride qui toisa la traitresse s'avancer vers lui. C'est que la belle avait du courage, à s'approcher du fauve sans craindre le pire. Qu'il la haïssait, que sa rage était hargneuse envers cette créature pourtant délicieuse ; mais le coeur noir de Pride cachait ses secrets bientôt révélés : dans quelques minutes, il lui révélerait ce qui le poussait à vouloir la détruire. Entre deux paroles plus venimeuses encore, entre deux regards foudroyants, le jeune homme desservirait tout le pourquoi de sa haine à l'intéressée. Mais sur le moment, son regard fauve glissa un instant sur la douce main tremblante d'une Muse désespérée, avant de se porter de nouveau sur son visage humide, une lueur mauvaise dans l'alcôve de ses yeux bruns. « Dis moi, dis moi que tu ne m’aimes plus, que dès lors où tu t’es souvenu de notre passé, tu as oublié notre présent. Notre avenir. Ce n’est pas possible Pride. Ce n’est pas possible parce que je t’aime et que je suis éperdument sincère. » Un bref rire amer et moqueur s'échappa des lèvres de Pride. Comment pouvait-elle oser jurer sincérité, elle qui n'avait fait que de lui mentir. Ses paroles et son approche étaient vaines ; le jeune homme ne la croyait plus. « Tu as pris ton pied avec elle ? Tant mieux. Mais qui as-tu demandé en mariage ? Qui ? Souviens-toi. Ce qu’on a vécu était vrai. » « Des mensonges. » rectifia-t-il dans un sifflement mesquin et un regard inquisiteur, lui faisant ainsi comprendre qu'il n'approuvait pas le procès de leur idylle qu'elle lui faisait alors. « Je t’ai mentis, parce que je savais que tu ne voudrais pas de moi à cause d’une erreur de jeunesse. Mais je t’aime, tu m’entends, je t’aime. » Une erreur de jeunesse... Voilà qui était amèrement risible, ce que Pride ne manqua pas de souligner par un autre soupir déguisé en un bref rire terriblement mauvais et railleur. Une erreur pour elle, une tromperie pour lui : la nuance était immense, surtout lorsqu'on se nommait Berrington et que chaque coup donné dans son dos était rendu au centuple. Et le jeune homme alla pour rétorquer face aux inepties de la jeune brune en sanglot, lorsque cette dernière lui vola un baiser : d'abord surpris, il sentit quelques effluves de souvenirs encore proches l'assaillir. Et quand bien même la douceur de leur idylle défunte aurait pu le calmer, cette haine insatiable contre celle l'ayant dupé, réveilla toute cette amertume. Ainsi vint-il mordre la lèvre inférieure de la jeune femme dont le baiser s'était rendu passionné : voilà qui introduisait la suite des festivités. L'attristée à la tendresse vaincue, face au revanchard féroce. Néanmoins Muse se redressa, tremblante et faussement désolée, suppliant une dernière fois le pardon de son ancien compagnon. « Je t’en prie. »

Le silence se fit alors, plombé par un malaise certain qui fut sublimé par l'oeillade inquisitrice de Pride envers l'ancienne fiancée : la jaugeant de haut en bas, il eut alors un sourire narquois, moqueur et terriblement amer. « Tu m'aimes ? » Nouvelle raillerie étouffée, presque menaçante au son de ces tressaillements mauvais habitant sa voix suave mais glacée. « Et combien espères-tu empocher à chaque fois que tu me sors un 'je t'aime' mielleux ? » fit-il avant de tourner autour de la demoiselle, tel un oiseau funeste prêt à ravir le peu qu'il lui restait alors. « Qu'est-ce que tu veux, cette fois ? Un bijou, une robe, une voiture... Un collier peut-être ? Allez Muse, dis-le moi encore, et je t'offre une virée chez Tiffany's. » souffla le jeune homme d'un cynisme mauvais tandis qu'il humiliait la jeune vénale de quelques paroles virulentes. S'arrêtant alors face à elle, Pride ne put que l'assassiner de son regard meurtrier. « Tu sais combien tu m'as volé ce jour là ? Tu sais combien valait ce putain de collier ? Dis un prix, you bitch ! » Sa voix alors soudainement élevée, se fit timbre glaçant et furieux. Lui qui ne la haussait jamais, trahissait sa colère vorace par une intonation acerbe. « Cent mille dollars ! Cent mille dollars que j'ai du rembourser aux autres propriétaires. » Mais il n'était pas moins une histoire d'argent, qu'une affaire de tromperie : Muse l'avait non seulement dépouillé, mais avait profité de lui, de leur idylle, pour partir avec ce butin. Pourquoi serait-ce si différent aujourd'hui ? « Qu'est-ce que tu veux maintenant, tu viens achever ton oeuvre ? Me voler une nouvelle fois, me dépouiller de mon fric, et de ma dignité ? Tu m'as dupé Muse. Alors compte tes dernières heures de sérénité parce que je vais faire de ta vie, un véritable enfer. » acheva Pride d'une lenteur cruelle, sa voix suave appuyant chaque mot enfiellé non sans les desservir d'un sourire mauvais et ravi. Puis, d'un geste infâme, le jeune homme lui tendit alors la main : non pour recueillir la sienne, mais pour récupérer la bague offerte à leurs fiançailles, d'une jubilation ignoble.
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Happy you're gone. Vide
Message(#) Sujet: Re: Happy you're gone. Happy you're gone. EmptyVen 18 Fév 2011 - 16:47




Tremblante face à un Pride prédateur, je passais doucement mes doigts sur ma lèvre endolorie suite à la morsure du garçon. Les yeux brillants de larmes qui ne demandaient qu’à s’échapper définitivement, je m’obstinais à le regarder dans les yeux. Je cherchais au plus profond de son être un semblant de sentiments amoureux à mon égard. Mais cela semblait peine perdue. Noirceur et rancœur, tels étaient les sentiments que je parvenais à déceler dans son regard haineux. Tout était mort, ses sentiments, notre histoire, notre amour, moi. J’étais morte pour lui, ou du moins j’étais sur le point de mourir. Il n’allait pas m’épargner, il n’allait pas me faire de cadeaux, il me l’avait laissé entendre, et tout son être me le faisait comprendre. Il n’aurait aucune pitié. Mais après tout, pouvais-je le blâmer pour cela ? Avais-je seulement hésité à lui mentir à propos de moi ? Pas même une micro seconde. Mes intentions pouvaient être louables à certains égards, je ne l’avais pas trompé par méchanceté ou par sadisme, mais par amour. Néanmoins, s’il y a quelques mois j’avais trouvé cela parfaitement normal, aujourd’hui, frappée par ma stupidité, je regrettais amèrement le choix ridicule et mauvais que j’avais fait. J’avais voulu jouer, et j’avais perdu, lamentablement échoué. Cherchant dans ses yeux un quelconque espoir auquel me raccrocher, je ne trouvais que froideur et cynisme dans ses sombre pupilles. Lentement il me jugea de la tête aux pieds, chaque membre de mon corps était tendu, j’attendais qu’il parle, et c’est ce qu’il fit: « Tu m’aimes ? » J’allais répondre que oui, passionnément, à la folie mon amour crois moi ! Mais je ne pouvais pas, ce n’était pas possible, parce qu’il n’attendait pas de réponse, il se moquait ouvertement de mes sentiments n’y croyant pas une seule seconde. Coincé dans ses sentiments de haine à mon encontre, il en oubliait de réfléchir à l’éventualité que oui, peut-être je l’aimais vraiment. « Et combien espères-tu empocher à chaque fois que tu me sors un 'je t'aime' mielleux ? » Un pas en arrière suite à ses paroles acerbes et tellement violentes. J’étais blessée, blessée qu’il pense que je n’avais pas changé, que j’était toujours cette jeune adulte qui l’avait volée. Mes « Je t’aime mielleux » ? J’en restais bouche bée. J’avais toujours eu du mal à me dévoiler, à dévoiler mes véritables sentiments, j’avais mis du temps avant de lui dire ces trois mots plus qu’importants à mes yeux, et voilà qu’il tournait au ridicule l’expression de mes sentiments. Et c’était quoi cette histoire d’argent ? C’était donc ça le problème. Pride croyait-il réellement que j’étais avec lui pour de l’argent ? Non ce n’était pas possible, je n’étais pas vénale, et j’avais bien assez d’argent pour sortir avec n’importe qui. Je l’aimais pour ce qu’il était et non pour son compte en banque. Incapable de me défendre face à cette attaque qui me blessait profondément, je le laissais poursuivre sur sa lancée: « Qu'est-ce que tu veux, cette fois ? Un bijou, une robe, une voiture... Un collier peut-être ? Allez Muse, dis-le moi encore, et je t'offre une virée chez Tiffany's. » Plus de doute, il me prenait pour une prostituée, une vulgaire catin qui n’était avec lui que pour son fric. « Arrête s’il te plait, arrête. » Une nouvelle fois je le suppliais en murmurant. Il était mauvais, et volontairement me faisait du mal. Il appuyait là où la plaie saignait, et le moins que l’on puisse dire, c’était qu’il appuyait de bon cœur. Son cynisme me bouleversait. Je savais qu’il avait été blessé en retrouvant sa mémoire, et en réalisant que notre histoire était bâtie sur un mensonge, mais était-ce nécessaire pour autant de me faire autant de mal ? Cela ne lui rendrait pas sa dignité. Jamais. J’avais entendu dire à quel point Pride pouvait être assassin dans ses mots et dans ses gestes. J’avais eu l’occasion maintes fois, d’entendre dans des cafés, des anciennes employées à lui, racontant comment il les avait renvoyées. Je savais à quel point elles s’étaient toutes senties plus bas que terre. Sur le coup, je n’avais pas réagi, je n’avais pas imaginé à quel point cela pouvait être difficile. Et tandis que je me retrouvais face au diable en personne, je me rendais compte, qu’en effet, putain, qu’est-ce qu’il pouvait faire mal. Le voyant se rapprocher vivement de moi, la panique me gagna, car je n’eus pas l’espoir vain qu’il allait m’enlacer, non au contraire, son regard assassin m’indiquait bien qu’il ne s’approchait pas par plaisir de moi. Soudain, sa voix s’éleva, lui qui restait si maitre de lui dans toutes les occasions, qui n’haussait jamais la voix me stupéfiait. « Tu sais combien tu m'as volé ce jour là ? Tu sais combien valait ce putain de collier ? Dis un prix, you bitch ! » Je déglutis difficilement. Les yeux clos j’attendais qu’il poursuive, parce que bien sûr il n’attendait pas de réponse de ma part. Je n’en n’avais pas la moindre idée, je ne savais pas combien il coutait, et je m’en moquais, ce que je savais c’était que j’avais agis comme une véritable idiote à l’époque, et qu’apparemment, il était trop tard, je ne pouvais pas réparer mes erreurs. « Cent mille dollars ! Cent mille dollars que j'ai du rembourser aux autres propriétaires. » … Silence. Dans ma tête tout se brouillait. Cent mille dollars ? Je ne l’avais revendu que quelques milliers de dollars. En effet, il avait le droit de me hair. Néanmoins, je n’oubliais pas que cet argent, il l’avait volé lui aussi. Le voleur volé, quelle drôle d’histoire non. A mon tour j’en devenais cynique. Non ce n’était pas drôle, et non, je ne me réjouissais pas de cette histoire, au contraire, je sentais que mes nerfs allaient lâcher. Mes jambes flageolaient et je ne savais pas combien de temps j’allais réussir à tenir debout. Laissant échapper un sanglot, j’essuyais vivement les larmes qui s’échappaient de mon regard subjugué de perles humides. « Qu'est-ce que tu veux maintenant, tu viens achever ton oeuvre ? Me voler une nouvelle fois, me dépouiller de mon fric, et de ma dignité ? Tu m'as dupé Muse. Alors compte tes dernières heures de sérénité parce que je vais faire de ta vie, un véritable enfer. » Et je le croyais, oh oui, je le croyais lorsqu’il parlait d’enfer. Parce qu’après tout, qu’étais-je en train de vivre s’il ne s’agissait pas d’enfer ? Je savais qu’il irait loin, très loin, trop loin pour me faire souffrir, qu’il ne s’arrêterait pas avant que je ne sois plus rien. Qu’il n’aurait aucune pitié, parce que Pride Berrington n’a de pitié pour personne n’est-ce pas ? Essayant de calmer les battements de mon cœur, je lui répondis: « Je m’en fous de ton fric ! T’as pas compris ? J’ai plus vingt ans. J’ai fait une connerie, une putain de connerie, et je m’en voudrais toujours ! Je peux pas effacer le passé, je peux pas… » J’allais poursuivre, mais la main qu’il me tendit tout en regardant l’alliance qui trônait à ma main me coupa l’herbe sous le pied. Figée, j’observais cette main qui avait maintes fois parcouru mon corps. Tremblante, je retirai l’alliance de ma main gauche, et alors que j’allais la déposer dans la main masculine qui m’était tendue, je le regardais une nouvelle fois dans les yeux: « C’est vraiment ce que tu veux Pride ? » Une seconde, deux… Je laissais tomber le bijou dans sa main, observant au même moment mon avenir s’effondrer. Ne cherchant plus à me cacher, j’ouvris les vannes, et je laissais toutes les larmes glisser sur mes joues. Je jetais un coup d’œil à mon poignet où le bracelet que Pride m’avait offert pour mon anniversaire prenait place, je le décrochais, et pris l’autre main de Pride dans la mienne, j’ouvris son poing et déposait son cadeau. Mon cœur battait tellement fort que j’en avais mal aux côtes. Je finis par lui tourner le dos, fis quelques pas en direction de la sortie mais au bout d’un certain temps je me retournais une nouvelle fois: « Ca peut pas se finir comme ça, on peut pas… Souviens-toi, je me battrai pour toi, je me battrai pour nous. » Ces mots que je lui avais dis à l’hôpital après la tornade qui avait frappé la ville, voilà que je les lui redisais. Je le pensais sincèrement. Je finis par prendre mon sac à main, j’en sortis de l’intérieur mon chéquier, et inscrivais dessus la somme de cent mille dollars. J’allais mettre plus, mais après quoi ? Il m’aurait dis que j’essayais d’acheter son amour ? Non, je le remboursais de ma dette, il pouvait désormais, tirer une croix sur moi, sur nous s’il le désirait. Moi par contre, je ne pouvais pas, et le « je t’aime » placé en guise de signature sur le chèque le prouvait bien. Je ne pouvais pas l’oublier. Je pris le chèque, m’approchais de lui, et lui tendis: « Je ne prétends pas racheter ton honneur et ta dignité. Je prétends encore moins racheter la mienne. Mais je te l’ai dis, j’ai fais des erreurs dans ma jeunesse, tout comme tu as pu en faire. Et je m’en excuse. » Des mots que j’aurais du lui dire dès le début, la première chose en réalité. Les larmes aux yeux, j’attendais qu’il prenne le morceau de papier, et j’attendais qu’il me libère de ce procès qui n’en n’était pas vraiment un, puisque je semblais condamnée d’office.



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Happy you're gone. Vide
Message(#) Sujet: Re: Happy you're gone. Happy you're gone. EmptyDim 20 Fév 2011 - 15:58

La souffrance de la belle, autant que ses paroles meurtries, l'indifféraient d'un ignoble flegme. Le jeune homme se fichait bien de sa douleur, de ses larmes, de son corps frissonnant sous la terrible fatalité qui l'abattait pleinement. Il jubilait au contraire de son état de faiblesse lorsque, dépouillée de sa dignité, elle pliait face aux paroles venimeuses d'un Pride qui se faisait tortionnaire. Plus le coeur de la demoiselle saignait, plus il s'asséchait à trop en verser de larmes, plus sa vengeance était complète. Et quelle douce satisfaction que de lui faire payer ses erreurs, quand bien même le jeune homme ne se montrait que trop extrême. Au nom de quoi, avait-il le droit de la faire son pantin et de lui arracher le myocarde, pourquoi tant de haine et de cruauté, quand elle clamait son innocence ? Simplement parce que le bellâtre ne la croyait pas, et que dans toute sa résignation, sa certitude et sa haine, il demeurait persuadé que Muse l'avait dupé depuis le début. Se rapprochant de lui pour obtenir une quelconque satisfaction : comment pouvait-il en être autrement, après ce qu'elle lui avait fait dans le passé ? Et toutes ses supplications, tous ses sanglots, toute sa beauté éplorée n'étaient plus rien, face au dégoût qu'elle lui inspirait. Pride aimait avec passion, autant qu'il exécrait avec véhémence : porté par des sentiments exacerbés, l'amant qu'il avait été, ainsi que l'ennemi qu'il était alors, pouvait faire diablement mal. Et le sombre jeune homme n'ignorait pas que la douleur était bien plus insupportable lorsqu'elle était léguée par petites doses, savantes vagues empoisonnées déferlant dans les veines de l'ancienne fiancée jusqu'à lui en attaquer le coeur, lui rongeant l'organe vital d'une longue et lente agonie. Mais la belle, résignée et tenant bon face au joug cruel du prédateur, accepta avec dignité de lui rendre la bague ornant son doigt fin, symbole de leur idylle passée qui ce soir s'enterrait sous les cendres d'une colère vengeresse. Ainsi, par une question à laquelle Pride ne répondit pas, Muse lui remit l'alliance dont la pierre précieuse contrastait à la terne situation : elle vint briller d'une lumière sublimée dans la paume du tortionnaire. Et contre toute attente, l'ancienne amante vint également lui remettre le bracelet délicat offert quelques semaines plus tôt, sous le regard satisfait de Pride esquissant un bref rictus victorieux mais glaçant. « Parfait. » souffla-t-il sans une once de remords envers la cruauté dont il faisait preuve, ni sans jamais remettre en question sa haine ni sa colère.

Et tandis que celle qui l'avait dupé se dirigea vers la porte, le regard fauve du ténébreux jeune homme vint brûler les omoplates de la belle préparant sa sortie. Jamais, son coeur enfiellé n'avait souhaité autant quitter une personne : il attendait d'une oeillade mauvaise et résignée qu'elle ne parte. Autant de haine et de rancoeur contenus dans un palpitant, ne pouvaient qu'être néfastes, autant pour le propriétaire que pour la pauvre victime. Cette dernière par ailleurs finit par se retourner vers un Pride agacé. « Je te promets de ne pas t'oublier. » assura le jeune homme d'un soupir las, en réponse à la réaction de Muse dont la main ne daignait pas se poser sur la poignée de la porte. Venimeux jusqu'à ses dernières paroles, il renchérit alors : « Je trinquerais à la fin de notre histoire. Elle a eu une belle mort. » D'une main rangeant distraitement le bracelet dans sa poche, quand l'autre gardait en sa paume la bague de fiançailles, Pride eut un regard méprisant pour la belle qui se battait encore. Aveuglé, le jeune homme demeurait persuadé que chaque parole de l'ancienne amante n'était que mensonge, que ses sentiments avaient été factices, que chaque faits et gestes n'étaient que ruse désopilante. « Ca peut pas se finir comme ça, on peut pas… Souviens-toi, je me battrai pour toi, je me battrai pour nous. » Ces mots, déjà prononcés alors que Pride s'était retrouvé au chevet de la belle, faisaient écho à leur idylle passée. Perdant de son tranchant pour gagner en scepticisme, il hocha négativement la tête, faisant fi des jérémiades de la brune. Quelle magnifique actrice éplorée, sans doute devait-elle songer à se reconvertir dans l'industrie du cinéma. « Mais c'est fini Muse. A l'instant même où tu sortiras de cette chambre, tu seras définitivement sortie de ma vie. » Et le souffle suave du jeune homme, posé et gentleman, n'en trahissait pas moins que la cruauté de ses pensées. Sur ces dires vils et incisifs, la jeune femme vint sortir d'un geste spontané un chéquier de son sac, sous un froncement de sourcils de son ancien amant qui guettait cette dernière. Qu'allait-elle encore inventer de mirobolant pour tenter de se faire valoir, cette fois ? Alors elle s'approcha de lui, lui tendant un chèque qu'il ne toisa pas encore. Ses yeux bruns se posèrent sur la bague dont son pouce vint en caresser distraitement le saphir, quand une lueur mesquine et sournoise vint briller dans le fond de ses prunelles pénétrantes. Un instant, le ténébreux jeune homme vint penser à un jeu cruel et quelques dires ignobles, preuve en était de la brève oeillade qu'il eut sur l'une des fenêtres. Mais son regard vint alors se poser sur le chèque ainsi tendu, quand sorti de ses pensées il comprit alors que la somme inscrite sur le papier équivalait à la perte du collier qu'elle lui avait volé. Un bref instant, la lueur tranchante et glaciale habitant depuis le début de l'entrevue, les yeux mordorés de Pride, vint s'éteindre avec aplomb. « Je ne prétends pas racheter ton honneur et ta dignité. Je prétends encore moins racheter la mienne. Mais je te l’ai dis, j’ai fais des erreurs dans ma jeunesse, tout comme tu as pu en faire. Et je m’en excuse. » Peut-être disait-elle la vérité, sans doute regrettait-elle vraiment, au vu du geste dont elle faisait preuve, éventuellement l'avait-il jugée trop vite... Mais il était trop tard, et le jeune homme s'était senti dupé. « Tu ne comprends pas. » souffla le jeune homme non sans reposer ses yeux flavescents sur la demoiselle. « Ce n'est pas une histoire d'argent. Mais de confiance. » Un sourire jaune vint orner ses lèvres, sous l'aplomb d'aveux véritables. « Tu peux toujours espérer la racheter, mais tu n'obtiendras rien de moi, tant que je n'aurais pas décidé de te pardonner. » Une pause, établie dans un silence à la tension palpable, quand il vint enfin achever son laïus. « Et sache que je ne pardonne pas. Je tolère éventuellement, lorsque j'estime que vengeance a été faite. Tu n'as pas encore assez souffert à mon goût. » Soutenant l'immensité bleue du regard humide de Muse, Pride tourna les talons avant de se diriger vers la fenêtre qu'il ouvrit d'une poigne puissante. Sans un mot, le jeune homme jeta l'alliance, sans pour autant l'accompagner de paroles cruelles lui brûlant pourtant les lèvres. Car l'attitude de Muse lui laissant comprendre qu'elle avait des regrets, le bourreau décida d'arrêter là la torture. « Remballe tes affaires et sors. Prends la boule de poils avec toi, ça te fera un souvenir. » acheva le vaniteux jeune homme avant de quitter le salon de la suite de l'hôtel, afin de se diriger vers la chambre. Cette idylle finissait aussi vite qu'elle était née, agonisante sous la colère de Pride qui n'en démordait pas.
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Message(#) Sujet: Re: Happy you're gone. Happy you're gone. EmptyMer 2 Mar 2011 - 22:44




La cruauté de Pride à mon égard frôlait son paroxysme, entre un « parfait » à vous glacer le sang, un « Je te promets de ne pas t'oublier. » plus que sarcastique et mauvais, et une dernière phrase assassine et volontairement blessante: « Je trinquerais à la fin de notre histoire. Elle a eu une belle mort. » il ne m’épargnait pas. Je le méritais, je l’avais cherché, j’avais provoqué cette colère et cette haine, mais je devais admettre que la facilité avec laquelle il parvenait à me faire mal me blessait encore plus que ses mots. Il ne doutait pas, n’hésitait pas avant de m’humilier, pas une seule seconde il se demandait si je méritais de souffrir autant, non dans son esprit tout était clair, je n’avais que ce que je méritais, point. Et ça me fendait le cœur, ça m’arrachait les tripes, ça me donnait envie de gerber, je l’aimais à en crever, et lui, lui ce qu’il voulait c’était me voir agoniser à ses pieds. Il ne me laissait rien passer, je n’avais pas une seule seconde de répit, j’avais beau l’observer, le regarder avec tout l’amour que je ressentais pour lui, il n’avait pas la moindre pitié, il avait décidé de me briser, et il y parvenait parfaitement. Ces derniers instants à ses côtés étaient une torture, partagée entre un amour démesuré et une douleur insensée, je ne parvenais à trouver le juste équilibre. Tout semblait tourbillonner, mes sentiments, ma vie, notre relation, et moi qui allais finir par m’écrouler si tout cela continuait. J’avais l’espoir qu’il agisse avec un peu d’humanité, pas de la compassion, simplement de l’humanité, comme un être doté d’un cœur et qui sait s’en servir un minimum, mais apparemment, ce n’était pas le cas avec Pride Berrington: « Mais c'est fini Muse. A l'instant même où tu sortiras de cette chambre, tu seras définitivement sortie de ma vie. » Dur, cruel, direct, et tellement sincère. Il ne mentait pas, il pensait le moindre de ses mots, et il les disait dans l’intention de me faire partir, ce qui évidemment allait arriver. Je ne pourrais pas rester ici éternellement, je ne pourrais pas me raccrocher à lui jusqu’à ce qu’il décide de me reprendre. Quelque chose me disait que cela n’arriverait jamais, qu’il ne me laisserait plus jamais entrer dans sa vie. Néanmoins lorsqu’il observa le chèque que je venais de lui tendre, j’eus le ridicule espoir qu’il allait comprendre, qu’il allait voir que je n’étais plus cette adolescente droguée et stupide, mais que j’étais une femme qui cherchait à avancer malgré ses erreurs passées et qui l’aimait profondément. Après un instant de doute que je perçus chez le bellâtre, il me répondit dans un murmure: « Tu ne comprends pas. » Non en effet, je ne comprenais pas. Que se passait-il ? Pourquoi cet air ? Pourquoi ce regard ? Cette phrase ? Et là, le glas de l’honnêteté s’abattit sur moi: « Ce n’est pas une histoire d’argent. Mais de confiance. » Je baissais la tête devant la véracité de ses propos qui me frappaient de plein fouet. Evidemment, la confiance. Je savais de quoi il parlait, je ne donnais que très rarement ma confiance, et voilà que tout à coup je me permettais de trahir celle que l’on m’avait conférée. J’étais contradictoire, je me contredisais, je me parjurais, et je lui faisais mal. Une fois le mot ‘confiance’ prononcé, je compris que tout était bel et bien perdu, parce qu’une fois la confiance disparue, c’est presque impossible de parvenir à la réanimer. « Tu peux toujours espérer la racheter, mais tu n'obtiendras rien de moi, tant que je n'aurais pas décidé de te pardonner. » Non je n‘espérais plus rien, j‘avais tout perdu, et je savais que je ne pourrais jamais le récupérer, à cette évidence, je laissais une nouvelle fois les larmes couler le long de mes joues. C‘était incroyable, jamais je n‘avais pensé possible de pleurer autant, pourtant il paraissait évident que les larmes étaient infinies et que nous pouvions passer des heures à pleurer, je savais que j‘allais passer la nuit à le faire, autant me préparer à cela. « Et sache que je ne pardonne pas. Je tolère éventuellement, lorsque j'estime que vengeance a été faite. Tu n'as pas encore assez souffert à mon goût. » J‘allais ouvrir la bouche lorsque je le vis se diriger vers la fenêtre et jeter sans aucun regret la bague de fiançailles qu‘il m‘avait offerte quelques semaines plus tôt. Je ressentis une douleur vive dans mon myocarde, il venait devant mes yeux de mettre un terme définitif à notre histoire et ce de la manière la plus violente possible. A bout de souffle, je me remémorai ses paroles. Je n‘avais pas assez souffert ? « Je ne te savais pas tortionnaire. J’aurais pourtant du m’en douter, sinon, pourquoi ton ancienne petite amie se serait-elle suicidée ? » Mauvaise, perfide, touchant volontairement un point sensible, je venais de lui rendre à une petite échelle tout le mal qu’il venait de me faire en à peine quelques minutes. Je n’étais pas bien placée pour être cruelle, mais j’en avais profondément besoin. J’étais sur la pente descendante, et ma seule chance de ne pas m’enfoncer trop rapidement dans le trou noir de la vie, résidait dans le fait de retrouver les mots qui avaient fait de moi une personne glaçante lorsque je le désirais. « Remballe tes affaires et sors. Prends la boule de poils avec toi, ça te fera un souvenir. » Bien, très bien. C’était le moment de fuir cet enfer sur terre, et je n’allais pas me faire prier ! Après un dernier regard plein de larmes, je le suivais lentement dans la chambre. Je saisis ma valise, ouvrit l’armoire, et tout en ignorant son regard qui devait se délecter de ce spectacle, je pris mes affaires que j’enfouis avec rapidité dans l’objet du départ. Ma respiration se faisait plus haletante, je prenais réellement conscience que dans quelques secondes, tout allait s’éteindre, notre amour, notre histoire, nous. Une fois ma valise fermée, je la pris, me retournai une dernière fois vers lui et j’ajoutais: « Tu te trompais. A l’hôpital. Ce n’était pas nous qui ne nous battions pas pour notre couple, c’était toi, seulement toi. Je me suis battue, aussi fort que je l’ai pu, mais ça n’a pas suffi, je n’ai pas suffi. Tu es en colère, je peux le comprendre, mais la vérité, c’est que tu n’as jamais pu l’oublier. Tu te sers de mes erreurs passées comme excuse pour retourner vers elle. Et bien soit, vas-y Pride. Elle te rappelle tant celui que tu étais avant. Sache simplement que je t’aimais et que je t’aime toujours d’un amour ardent, si fort qu’il me bouffera de l’intérieur, il n’y a pas pire punition que celle-ci, sois en certain. » Je parlais évidemment de Jaelyn, et Pride le savait parfaitement, il savait aussi sans doute qu’une part de vérité se cachait dans mes paroles, parce que j’étais persuadée que ce que je disais était vrai, j’en avait l’intime conviction. Je quittais enfin la chambre, passant dans le salon, je pris Chicago dans mes bras, parce que je m’étais attachée à lui, et qu’en effet, grâce à lui je me souviendrais de cette histoire, de notre histoire. Après un long soupir, je poussais la porte de l’hôtel et quittais cet endroit symbole de notre amour, et de notre déchirure. Tout était fini, j’étais finie.





THE END.
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