(#) Sujet: PRETTY WOMAN | CLÉO Ven 5 Nov 2010 - 21:41
Cléo & Alfie
FLASHBACK« Chéri? J'accompagne Romain, ce soir, pour un spectacle de danse contemporaine. Il y a un restant de ragoût dans le frigo, si tu as faim. » Pressée, Mary-Jane venait de faire irruption dans l'entrée, alors qu'Alfie venait tout juste d'arriver. La robe noire qu'elle portait lui donnait un air chic et séduisant et elle terminait d'attacher l'une de ses boucles d'oreilles, les cheveux soigneusement coiffés. « Huumm... » Il avait attrapé avec délicatesse la hanche de sa femme afin de déposer un baiser sur ses lèvres. « T'es certaine que t'as pas un peu de temps à me consacrer? » Il avait laissé ses lèvres glisser dans son cou, alors que son parfum lui faisait tourner la tête, comme autrefois. « Sois pas stupide, il vient me chercher dans dix minutes! Je ne rentrerai pas trop tard! » Fit-elle en lui volant un rapide baiser, s'éloignant finalement afin de terminer de se préparer. Alfie grimaça et prit place sur le canapé, un soupir ceignant ses lèvres alors qu'il zappait de chaîne.
Ce ne fut que plus tard qu'il se retrouva assit dans l'un des fauteuils du bar, en compagnie d'un vieil ami. Le whisky coulait à flot et les deux hommes semblaient d'un coup redevenir des adolescents, riant de bon coeur en oubliant que leurs femmes venaient toutes deux de les abandonner pour la soirée.
« Attention, t'as une jeune et sexy jeune femme qui vient vers toi... » murmura son ami avec un sourire complice. Avant qu'Alfie n'ait pu se retourner, surpris, la demoiselle venait de glisser une main délicate sur son épaule dans une caresse qui le fit néanmoins frémir. Lorsqu'il quitta le bar ce soir-là, jamais il n'aurait pu prévoir que la jeune femme le suivrait jusqu'à son bateau et qu'elle en profiterait pour s'y cacher lorsque lui-même devrait retourner chercher sa flasque de whisky demeurée sur le siège passager de son pick-up.
Lorsqu'il referma la porte de son véhicule et qu'il s'avança vers les portes du grand hôtel, une once de culpabilité l'envahit, qui fut bien vite remplacée par une dose d'excitation à l'idée de la revoir. Il récupéra la clef de la chambre 504 et ce ne fut que lorsqu'il se retrouva seul dans l'ascenseur qu'il lissa promptement son pantalon noir et sa chemise, par-dessus laquelle il avait enfilé une veste. Il déglutit lorsque les portes s'ouvrirent et prit à droite avant de faire demi-tour en voyant les numéros des chambres. Lorsqu'enfin il trouva celle qui lui revenait, il y passa la carte magnétique et le clic métallique qui suivit lui fit comprendre que c'était ouvert. Malgré les remords qu'il aurait sans doute à cacher cette liaison à sa femme, il ouvrit la porte et la referma rapidement, laissant son regard se porter sur la pièce et s'arrêter précisément sur la jeune femme qui attendait patiemment son arrivée. Il sentit son coeur rater un battement et il retira sa veste, presqu'au ralentit, avant de la poser sur une chaise dans l'entrée.
Il n'eut même pas conscience des pas qui le portèrent jusqu'à elle et ne saisit ce qui se passait que lorsqu'il scella ses lèvres aux siennes dans un tendre baiser au goût de sa jeunesse. Elle était belle comme un coeur et il se rendait compte que dès qu'il se retrouvait en sa compagnie, ses remords s'envolaient pour laisser place à l'instant présent; il n'avait pas envie d'être ailleurs. Il déposa l'enveloppe qu'il tenait à la main sur le lit, aux côtés de la jeune femme, alors qu'il y avait glissé plusieurs billets de banque. Sa main dorénavant libre vint se poser sur la hanche de la jeune femme alors qu'il la remontait délicatement, ses lèvres dévorant son cou alors qu'il laissait ses doigts rugueux d'avoir tant travaillé dans ses cheveux parfumés et soyeux. « J'avais hâte de te revoir... Je suis pas déçu. » murmura-t-il à son oreille alors qu'il revenait l'embrasser avec la fougue de ses vingts ans, entourant son visage de ses mains pour prolonger davantage le baiser.
Il aurait aimé pouvoir se dire qu'il regrettait ce qui se passait, qu'il regrettait qu'elle soit dans ses bras alors qu'il devait n'être fidèle qu'à une seule femme, mais il n'en était rien. Elle était ravissante et généreuse et elle ne devait pas avoir idée jusqu'à quel point elle mettait ses convictions et ses valeurs rudement à l'épreuve.
Il déposa un nouveau baiser au creux de son cou avant de la pousser délicatement, prenant habilement les commandes alors que ses mains vagabondaient déjà sur les courbes irrésistiblement tentantes de la jeune femme. Peu importait que ce soit son métier et qu'elle fasse tout ça avec les autres. Peu importait, pour le moment, qu'il soit si vieux et elle si jeune. Peu importait qu'il lui donne de l'argent en retour. Dans la tête du vieil homme, lorsqu'il était avec elle, plus rien d'autre n'avait d'importance. « Tu es magnifique... » Ce n'était néanmoins pas son corps qu'il regardait, mais plutôt son visage, la courbe de sa joue, ses yeux maquillés, son teint hâlé, sa bouche... Il s'empressa d'ailleurs de l'embrasser à nouveau, alors que l'une de ses mains glissait le long de sa cuisse, avec la délicatesse et la tendresse qu'on acquérait lorsque notre âme vieillissait et qu'on se rapprochait de plus en plus de l'âge des sages.
Invité
Invité
(#) Sujet: Re: PRETTY WOMAN | CLÉO Sam 6 Nov 2010 - 18:17
PRETTY
WOMAN.
ALFIE BRADDOCK & CLEO OFERSEN
@ Dragon Claws
Il y avait tellement de personnes qui étaient rentré dans la vie de Cléo pour en repartir aussi vite qu'elle ne s'attardait plus que très peu sur les gens. Elle leur prêtait peu d'attention, blasée de souffrir et de s'attacher inutilement. Elle se contentait de laisser défiler les clients, essayant d'oublier leur visage le plus rapidement possible. Elle tentait de laver son corps de ces hommes, mais en vain. Elle avait beau se doucher, frotter, mettre tout le savon possible, elle n'arrivait pas à se débarrasser de leurs odeurs, de leurs mains sur son corps. On aurait pu croire qu'avec le temps, on s'habitue. Bien naïf était celui qui pensait une telle chose. On ne peut pas s'habituer à abandonner son corps comme s'il n'était qu'une vulgaire marchandise, un simple objet avec lequel on s'amuse, qu'on essaye encore et encore, qu'on manipule comme on veut, auquel on fait faire tout et n'importe quoi. Tous ces hommes qui venaient la voir, ils pensaient qu'ils avaient du pouvoir sur elle. Idiots ! Tout ce qu'ils avaient, c'étaient des billets pour la faire vivre. Ils n'avaient aucun pouvoir, ils n'étaient rien, ils n'existaient même pas à ses yeux. Si un jour elle s'en sortait, si un jour elle trouvait un véritable métier elle aimerait tous les retrouver. Et un par un, elle leur cracherait au visage. Oh ça oui, ça lui ferait du bien. Ça ne suffirait pas à la guérir, à la rendre propre à nouveau, mais ça la soulagerait un peu. Au moins ils sauraient combien elle les avait méprisé quand ils étaient avec elle, dans les mêmes draps en train de lui dire de faire telle ou telle chose. A chaque fois qu'elle allait retrouvé un client une rage sans nom l'animait, accompagnée d'un dégoût violent qui la rendait presque malade. Souvent, alors qu'elle n'était plus qu'un objet elle avait eu envie de se révolter. De leur taper dessus en leur hurlant qu'elle était une femme elle aussi, une vraie ! Qu'elle avait un prénom et une vie en dehors d'eux, qu'ils n'avaient pas le droit, qu'ils étaient immondes. Mais elle ne l'avait jamais fait, sinon cela aurait été signer son arrêt de mort. Et elle se détestait d'autant plus de ne rien faire, d'être aussi lâche et faible. Encore, quand elle avait son petit Enzo avec elle, il égayait ses journées, lui redonnait espoir d'une vie meilleure. Mais maintenant, elle n'avait plus rien.
Cependant, ce soir elle se rendit à l'hôtel sans rage particulière, sans dégoût même. Pourtant, plus d'une femme aurait pu être repoussée à l'idée de devoir rejoindre un homme de 40 ans son aîné. Mais elle non. Bien au contraire même. Elle allait à l'hôtel, sereine, un mince sourire planant sur ses lèvres. L'homme qui allait la rejoindre n'avait rien en commun avec ses clients habituels. Souvent même, elle se demandait pourquoi il venait la voir. Il était marié et ne semblait pas faire partie de ces hommes qui trompent leur femme et vont aux putes. Mais elle ne lui posait aucune question, ne lui demandait aucune explication. Tout d'abord parce qu'elle n'avait pas à faire ça, elle, elle devait juste se taire et hocher la tête pour dire oui. Tout ce qu'on lui demandait, c'était de satisfaire ses clients. Mais ensuite -et surtout- parce qu'elle ne voulait pas le faire fuir, elle ne voulait qu'il le prenne mal et qu'il aille en voir une autre. Il rendait ses journées meilleures sans qu'il ne s'en doute. Alfie il s'appelait. Elle ne savait rien de plus sur lui mais ça lui suffisait largement. Elle se fichait bien de savoir où il habitait, ce qu'il mangeait au petit déjeuner. Tout ce qu'elle voulait, c'était qu'il continue à venir la voir. Parce qu'il ne la traitait pas comme un objet, parce qu'à ses côtés elle se sentait femme. Parce qu'il était gentil et délicat avec elle, qu'il faisait attention à ce qu'elle ressentait et qu'il n'avait jamais un mot méprisant ou répugnant. Parce que quand il venait la voir, Cléo avait moins l'impression d'être une prostituée. Certes il restait un client et pour elle les hommes qui venaient voir des femmes comme elle étaient immondes mais là, tout de même, c'était différent. Déjà, c'était elle qui était venue à lui et non l'inverse. Et il se comportait de telle façon qu'elle n'arrivait pas à le mettre dans le même sac que les autres. Cependant, elle prenait soin de garder une certaine distance avec lui, s'attacher à un client serait certainement terrible pour elle. Elle essayait juste de profiter autant qu'elle pouvait de leurs "rendez-vous". Elle profitait de son attitude, de la douceur de ses gestes et de son regard sain. Même si elle évitait d'ouvrir les yeux là-dessus, cet homme lui faisait un bien fou.
Arrivée à l'hôtel, elle prit la clé de la chambre 504. La même que d'habitude. Elle ne changeait jamais, c'était plus pratique et discret pour ses clients. Arrivée dans la chambre elle alla dans la salle-de-bain et se mit en "tenue". Elle enfila une petite robe courte et moulante d'un bleu nuit brillant. Elle se maquilla de façon répétée, afin que cela se voit bien, sans pour autant tomber dans le vulgaire. En règle générale, elle se souciait bien peu de quoi elle aurait l'air face à ses clients. De toute façon, ses fringues s'envolaient en 2 minutes. Mais là, elle avait envie d'être belle pour lui, d'être réellement désirable. Puis elle alla s'asseoir sur le lit, l'attendant. Elle se perdit dans ses pensées, repensant encore et toujours à son petit garçon. Son cœur se serra et son visage s'assombrit. Mais un bruit de poignée l'a ramena sur terre. Elle redressa la tête et en voyant Alfie apparaître dans l'encadrement de la porte, Cléo se leva aussitôt du lit en souriant doucement. Elle lui laissa le temps de retirer sa veste. Il était calme et posé, comme toujours. Ses yeux prirent le temps de l'observer de haut en bas. Il était peut-être bien plus âgé qu'elle et que tous les hommes qui venaient la voir, mais sa classe et le charme qu'il dégageait étaient inégalables. Elle se surprit à sentir son cœur s'emballer. Ses yeux noisettes pétillaient, attendant qu'il vienne tout contre elle. Il déposa à côté du lit une enveloppe qui contenait sa paye. Habituellement, Cléo vérifiait toujours l'argent avant qu'il ne se passe quoi que ce soit. Mais là, elle ne le fit pas. Étrangement, elle avait confiance en lui, elle était persuadée qu'il n'essayerait pas de la rouler. Il s'avança enfin vers elle et Cléo déposa doucement ses deux mains sur son torse, fermant lentement ses yeux au contact des lèvres sur les siennes. Un autre client se serait déjà montré plus sauvage, tentant de dégrafer sa robe alors qu'il lui aurait ordonné de lui retirer son jean. Lui non, il prenait le temps. « J'avais hâte de te revoir... Je suis pas déçu. » Cléo le regarda, sincèrement touchée par ses paroles. Personne ne prenait le temps de lui dire ce genre de choses. Ça pouvait paraître peu, anodin même. Mais pour elle, c'était si précieux. Son regard laissait d'ailleurs largement apparaître ses émotions. Elle leva sa main jusqu'a sa joue, la caressant. Elle répondit dans un murmure sincère : « Merci... Merci. »
Sans plus attendre, il attrapa son visage entre ses mains si fortes et revint l'embrasser avec plus d'étreinte. Et alors que la jeune femme avait l'impression d'avoir des papillons dans le ventre, elle se laissa mener, se blottissant tout contre lui et lui rendant son baiser avec la même fougue. Ses mains sur son corps, ses lèvres contre les siennes ou dans son cou, rien en lui ne la dégoûtait. Elle ne comprenait pas elle-même pourquoi. Certes il était différent, oui il était bien mieux que tous les minables qui venaient la voir, mais d'une certaine façon... Il était comme "eux". Alors pourquoi tout lui apparaissait si différent avec lui ? Mais les baisers enflammés qu'il déposait au creux de son cou la ramenèrent bien vite sur terre. Elle ferma à nouveau ses yeux dans un instant de douceur, se sentant frémir à son contact si chaud, si délicat. Alfie avait peut-être 67 ans, mais il semblait en avoir bien moins quand ils étaient ensemble. Il aimait prendre les choses en main, il n'avait pas peur d'aller de l'avant. Et Cléo se laissait faire, presque avec plaisir. Il la poussa alors doucement en arrière, la dirigeant vers le lit. La jeune femme glissait ses mains de part et d'autre de son corps, le pressant contre elle, afin qu'il ne lui échappe pas. Arrivée à la hauteur du lit, Cléo s'installa à genoux dessus, restant ainsi à la même hauteur que son "compagnon". Il se détacha légèrement d'elle. « Tu es magnifique... » Cléo lui offrit un sourire radieux, charmée. Qu'elle femme n'aimait pas s'entendre dire ce genres de choses ? D'accord, la situation était assez particulière, mais venant de lui c'était comme si c'était "réel". Comme si elle n'était pas prostituée et lui son client. Et puis, le fait que son regard ne glisse que sur son visage et pas ailleurs rendait le tout d'autant plus crédible à ses yeux. Elle attrapa sa chemise et le tira vers elle, elle se mordit légèrement la lèvre inférieure avant de répondre : « Tu es un incorrigible charmeur Alfie... » Sa voix était malicieuse et coquine. Et tandis qu'elle s'attaquait aux boutons de sa chemise, elle ajouta : « Et encore, tu n'as pas tout vu... » Son ton était plus doux, plus mystérieux. C'était comme une promesse d'un plaisir intense et pourtant, tout ce qu'il y avait de plus sain. Au fur et à mesure qu'elle défaisait ses boutons, ses lèvres se posaient doucement sur son torse. La main de l'homme sur sa cuisse la rendit toute chose, une chaleur inexplicable vint lui piquer les joues et faire battre son cœur dans un rythme de plus en plus rapide.
Elle se laissa glisser sur le lit, entrainant Alfie avec elle, afin qu'il se positionne au-dessus d'elle. Elle finit de lui retirer complètement sa chemise et prit le temps, l'espace de quelques secondes de le regarder. Lui, son visage, son torse, son corps. Elle l'imaginait plus jeune et elle réalisait ô combien il avait du être un bel homme. Non pas qu'il ne le soit plus, mais ce n'était pas la même beauté. Cependant, le temps avait laissé intact le charisme qu'il dégageait, le rendant si désirable. Et pendant que Cléo ne cessait de le caresser, ses pensées divergèrent. Encore une fois, elle pensa à Enzo, à son tout petit. Pourquoi fallait-elle qu'elle pense à ça maintenant ? Alfie était la seule bonne chose qui lui arrivait dans ses journées, avec lui elle passait les seuls moments agréables de sa triste existence. Pourquoi venait-elle tout gâcher en se remémorant tout ça ? En remuant le couteau dans la plaie ? Elle déglutit, sentant à nouveau toute sa détresse l'envahir. Ses yeux se voilèrent de larmes et perdirent leur éclat. Elle prit une grande inspiration, tentant de faire le vide en elle, mais c'était trop dur. Elle bougea de façon à ce qu'ils basculent et que ce soit lui qui se retrouve couché sur le dos. Elle s'installa à califourchon sur lui et dans un mouvement sensuel elle replaça ses cheveux en arrière, se dégageant le visage. Mais, ne voulant pas qu'il s'aperçoive de quoi que ce soit elle se pencha sur lui, déposant ses lèvres sur le haut de son torse, et remontant lentement vers ses lèvres, prenant soin de suivre les lignes de son cou. Quant à ses mains, celles-ci glissaient jusqu'à son pantalon, commençant à déboucler sa ceinture. Ses larmes devenaient de plus en plus dures à retenir, mais elle tentait de se forcer. Elle ne voulait pas gâcher cet instant si privilégié à ses yeux.
« Tu es un incorrigible charmeur Alfie... » Ses sourcils se froncèrent d'amusement alors qu'il n'avait pas cru vouloir user de son charme pour l'entourlouper. « Je dis simplement la vérité, ma douce... » Ce fut d'un murmure qu'il s'adressa à elle, alors qu'il sentait son coeur s'emballer avec les doigts de la jeune femme qui glissaient sur son torse. À chaque fois, il prenait conscience qu'il n'était pas aussi beau que les autres, qu'il était vieux et il ne savait pas pourquoi elle semblait autant charmée et agréable lorsqu'elle était en sa compagnie. Elle faisait son boulot, mais il y avait une part de mystère qui l'entourait parce qu'il savait qu'elle aurait pu simplement se contenter de faire ce qu'il demandait ou ce qu'elle voulait bien lui donner; elle n'avait pas à y mettre de l'affection ou à l'envelopper de gestes tendres et généreux à son égard, les hommes qui venaient la voir n'en attendaient pas autant. Pourtant, chez Alfie, ces petites attentions le faisaient frémir et il avait toujours envie d'en avoir plus. « Et encore, tu n'as pas tout vu... » « Je n'attends que ça... » Du tac au tac, sur le même ton qu'elle venait elle-même de s'adresser à lui, il lui demandait inconsciemment de poursuivre, non seulement parce qu'elle lui faisait du bien, mais également parce que d'une certaine façon, elle n'était pas comme les autres. Le vieil homme était peut-être trop humain, trop humble pour s'adonner aux plaisirs de la chair sans rien ressentir. Il prenait pleinement conscience, lorsqu'il rentrait chez lui, qu'elle n'avait fait, encore, que son travail, mais lorsqu'il était avec elle, tout ça prenait des proportions beaucoup plus minime, comme s'il y avait ce lien différent et puissant malgré tout qui les unissait.
La jeune femme, à genou sur le lit, semblait prendre plaisir à le faire patienter alors qu'elle laissait sa langue dériver sur son torse en d'infimes caresses. Les mains d'Alfie se glissèrent avec tendresse sur celles de Cléo, occupée à défaire un à un les boutons de sa chemise et les laissa remonter le long de ses bras jusqu'à caresser ses fines épaules. Il se répandit en caresses avant de chercher l'agrafe de sa robe, robe qui lui avait d'ailleurs beaucoup plu. Bien sûr qu'elle lui avait plu; Cléo y était dedans à moitié nue. Il n'avait tout simplement pas voulu s'attarder sur ce détail, histoire de ne pas briser l'ambiance qui s'installait au fil des jours. Elle était belle. Plus que belle. Désirable. Et Alfie en venait à haïr son vieil âge, qui le pousserait un jour à s'isoler de lui-même. Il trouva l'attache, la défit lentement, glissant ses doigts sous les bretelles afin de les faire descendre avec langueur. Il n'insista pas néanmoins lorsque le tissu sembla résister, préférant laisser ses mains caresser ses hanches, sa cuisse, afin de ne rien presser. Alfie avait vu et vécu beaucoup de choses dans sa vie, mais la chimie qui les emportait, Cléo et lui, n'avait de comparable que les premières années en compagnie de Mary-Jane. D'ailleurs, l'interdit semblait rendre les moments qu'ils passaient ensemble encore plus inédits et passionnés, alors qu'ils savaient tous les deux qu'il devrait rentrer chez lui rejoindre sa femme. Les adieux étaient souvent enflammés, avec la promesse qu'il reviendrait bientôt.
Il se glissa au-dessus d'elle lorsqu'elle se laissa tomber sur le lit, le tissu qu'elle portait et qu'il avait dégrafé dévoilant la courbe de l'un de ses seins, qu'il vint embrasser avec fougue après avoir glissé ses lèvres le long de son cou. Il la laissa retirer sa chemise en fermant les yeux, ses mains posées sur lui le faisaient toujours autant frémir, alors qu'elle avait ce don particulier pour explorer les moindres parcelles de son corps, s'attardant sur les endroits qui lui étaient sensibles, sans même le connaître. La douceur qui se dégageait de leur étreinte n'était pas feinte, il lui semblait que plus rien n'existait à part eux deux, que seule Cléo pouvait lui permettre de retrouver un peu de la vigueur qu'il possédait de nombreuses années auparavant.
Le regard de Cléo, toutefois, le fit froncer légèrement les sourcils alors que sa main s'attardait sur le haut de sa cuisse et sur la courbe de sa hanche, ayant redressé la robe qu'elle portait. Il crut cependant qu'il avait mal interprété la lueur de tristesse dans ses yeux lorsqu'elle le fit basculer et qu'elle replaça ses cheveux derrière son épaule, la main d'Alfie se glissant littéralement sur son épaule afin de caresser la peau satinée qui s'offrait à lui. Elle déclencha néanmoins une nouvelle vague de frissons sur tout son corps lorsqu'elle se pencha en laissant encore une fois ses lèvres glisser sur son torse, dans son cou, rattrapant les siennes dans un baiser fougueux. Le vieil homme saisit néanmoins, dans ses gestes, dans sa façon d'être, une tristesse à peine contenue, sur le bord d'exploser, et lorsqu'elle laissa ses mains se faufiler jusqu'à son pantalon, il la rattrapa de la sienne avant de poser la seconde sur sa joue pour la forcer avec délicatesse à relever le visage vers lui. Ses lèvres s'attardèrent dans son cou alors qu'il l'attirait contre lui, mais il l'empêcha de défaire sa ceinture en secouant légèrement la tête, caressant avec délicatesse son dos. « Raconte-moi... » murmura-t-il simplement en la gardant contre lui, son coeur battant la chamade. Il voyait bien qu'elle était au bord des larmes et il sentait ses émotions et ses sentiments se chambouler alors qu'il détestait la voir comme ça. Pour lui, elle était cette femme, forte, qui savait passer par-dessus les épreuves malgré les merdes qui se passaient dans sa vie. Mais il se rendait compte qu'elle n'était au fond qu'une jeune fille blessée par la vie. Il ne connaissait rien à sa vie, elle ne connaissait rien de la sienne non plus, et pourtant, ça ne les empêchait pas d'être en parfaite communion lorsqu'ils se voyaient.
Il caressa sa joue, complexé par ses doigts rugueux qu'il aurait tant voulu doux et délicats, pour elle. Mary-Jane avait accepté ça, en épousant un marin, mais même s'il était fier de son métier, de sa vie de dur labeur, il aurait aimé que Cléo puisse être témoin de ce qu'il avait été, avant. Il n'était plus qu'un homme vieillit et c'était un fardeau lourd à porter lorsqu'il posait les yeux sur la silhouette si fraîche de Cléo. Il ne cessa pas ses caresses dans son dos, comme pour l'encourager à parler, sans la presser toutefois. Il ne voulait pas qu'elle continue, parce qu'il savait que pour le moment, elle avait besoin de discuter, elle avait besoin d'ouvrir son coeur.
Invité
Invité
(#) Sujet: Re: PRETTY WOMAN | CLÉO Mar 9 Nov 2010 - 20:05
PRETTY
WOMAN.
ALFIE BRADDOCK & CLEO OFERSEN
@ Dragon Claws
« Je dis simplement la vérité, ma douce... » Ma douce... Ses paroles raisonnaient dans la tête de la jeune femme, la rendant plus légère, apaisant encore un peu plus tous ses maux. Non vraiment, en rien il ne ressemblait à ses autres clients. A chaque fois qu'il repartait et qu'elle se retrouvait toute seule, elle ressentait toujours comme une sensation de vide. Quand il partait, elle avait l'impression qu'elle allait devoir retourner faire son sale boulot, alors que d'une certaine façon elle n'avait pas cessé de l'exercer en étant avec lui. Et là elle réalisait à chaque fois qu'il y avait quelque chose de spécial, de différent sans qu'elle puisse vraiment dire quoi. Il n'y avait pas que le fait qu'il soit si gentil avec elle. Tous ses clients n'étaient pas non plus des brutes vulgaires. Mais lui, il avait quelque chose en plus. A chaque fois qu'elle le voyait elle ressentait une envie folle de venir se blottir contre lui, juste ça, rien de plus. Sa simple présence lui suffisait pour qu'elle aille mieux. Ça l'effrayait un peu parfois, elle se demandait ce qui était en train de se passer, se disant que ce n'était pas normal. Mais il suffisait qu'il pose sur elle son regard si sage, si doux, pour qu'elle oublie tout. Chaque jour elle se félicitait d'être allé à sa rencontre, d'avoir joué le tout pour le tout. Elle ne le regrettait pas, bien au contraire même. Il lui donnait un second souffle.
Et tandis qu'il lui glissait qu'il n'attendait que ça, Cléo se mit à sourire, dévoilant ses fines dents. C'était comme si avec lui elle redécouvrait les plaisirs du corps, qu'elle redécouvrait ce qu'était faire l'amour et durant l'espace d'un moment elle oubliait ce qu'était le sexe sale qu'elle exerçait depuis des années déjà. Les mains d'Alfie sur son corps la faisait frissonner de plaisir la plongeant dans un état second. Comme si soudainement, il n'y avait plus qu'eux sur cette terre. Elle entendait juste son cœur cogner dans sa poitrine et le souffle d'Alfie au creux de son coup. Et il lui semblait qu'il n'y avait pas de bruits plus délicieux, plus apaisants et excitants à la fois. Il avait fait glisser ses mains le long de ses bras, les faisant remonter jusqu'à ses épaules afin d'atteindre la fermeture de sa robe qu'il ne tarda pas à défaire. Cléo avait des tenues "spéciales", ça ne devait pas être trop compliqué à enlever. Plus d'un client s'était déjà énervé face à une robe résistante. Mais d'une certaine façon, elle était persuadée qu'Alfie lui, ne se serait jamais énervé pour une telle chose. Au contraire, il aurait certainement prit le temps d'y arriver, faisant durer le plaisir. Lorsqu'il fit tomber doucement ses bretelles, Cléo retira ses bras de son torse un instant afin de lui faciliter la tâche et glissa ses bras hors de ses bretelles. Puis ils basculèrent doucement et sa robe glissa le long de son corps. Dans toute sa délicatesse habituelle mais toujours avec une passion qui l'étonnait à chaque fois, il posa ses lèvres sur son sein nu et Cléo ne put s'empêcher de fermer les yeux, se mordant la lèvre inférieure. Parfois, elle se demandait ce qui aurait pu exister entre eux si elle n'avait pas fait ce métier. Se serait-elle seulement retournée sur son passage ? Elle n'en savait rien, mais rien qu'à l'idée qu'elle ne l'aurait peut-être pas fait elle se sentait honteuse. Sous le seul prétexte qu'il avait 67 ans et elle 25 il n'aurait pas eu le droit à son attention ? Elle se rendait compte combien c'était ridicule car il était le seul homme à l'avoir jamais aussi bien traité. Et même si un jour ils ne se voyaient plus, même après des années, Cléo savait que jamais elle n'oublierait son visage, sa voix et ses gestes.
Malgré la tristesse qui l'assaillait à cet instant, elle se sentait comme emportée dans un tourbillon de sentiments et d'émotions. Et elle s'en voulait encore plus de penser à son fils. Elle ne voulait pas non plus qu'Alfie la voit faible. Elle se demandait souvent si ce qu'il lui plaisait le plus dans tout ça, ce n'était pas l'interdit justement. Est-ce que s'il n'avait pas été marié tout aurait été pareil ? Est-ce que si elle n'avait pas fait ce métier il serait revenu la voir ? Est-ce qu'il revenait pour elle, ou pour la "situation" ? Ces questions se bousculaient dans sa tête, la rendant d'autant plus vulnérable. Elle n'osait pas imaginer que le vieil homme puisse être ainsi. C'était impossible. Cléo avait une haute opinion de lui, peut-être un peu trop finalement. Elle ne le connaissait pas vraiment, que savait-elle de lui ? Juste ce qu'il voulait bien qu'elle sache. Oh et puis qu'importe ! Il lui faisait du bien, il rendait ses journées meilleures. Est-ce que le reste avait réellement de l'importance ? A quoi bon toutes ces questions. Elle voulait juste profiter de ce moment avec lui, sachant qu'ensuite il allait devoir rentrer chez lui rejoindre sa femme et qu'elle allait devoir attendre un certain temps avant qu'il ne revienne la voir. Tout ce qui comptait, c'était qu'il revienne. Juste le fait de savoir ça l'aidait à tenir, à se lever chaque matin. Malheureusement, sa peine fut trop grande pour passer inaperçue aux yeux de son compagnon. Après un dernier baiser, toujours plus intense, elle le sentit attraper sa main et la stopper dans son élan. Surprise, elle releva la tête. Qu'est-ce qu'il se passait ? Ça ne lui plaisait plus ? Elle fronça les sourcils sans comprendre. Il leva sa main pour venir la poser tout doucement contre sa joue et là, il lui dit : « Raconte-moi. » La gorge de Cléo se sécha. Est-ce qu'elle avait bien entendu ? Il venait la voir et il l'a payait pour qu'ils passent du bon temps ensemble et là... Il voulait qu'elle lui parle ? Qu'elle lui raconte ? Elle resta muette un petit moment, encore abasourdi. Secrètement, elle remerciait le ciel d'avoir mit sur sa route cet homme, si bon. Elle ravala ses larmes, réalisant qu'elle n'avait aucun droit de lui imposer une telle chose. Elle tenta de lui sourire et ajouta : « C'est rien. Je suis désolé. » Et alors qu'elle allait reprendre, elle le sentit la retenir pour l'empêcher de toucher à sa ceinture. Il avait posé sa main sur son dos, le caressant tendrement. Ses lèvres tremblèrent et puis elle céda.
Se laissant glisser à côté de lui elle s'allongea sur le dos, fixant le plafond. Quelques fines larmes avaient finalement réussie à s'échapper de ses yeux et roulaient sans bruit sur ses joues hâlées. Instinctivement, elle attrapa la main d'Alfie. Le simple contact avec lui la rendait plus forte. Pourquoi était-il si gentil avec elle ? Est-ce qu'il réalisait à quel point ce qu'il venait de faire l'avait touchée ? Elle avait peur de l'ennuyer avec ses problèmes et puis il n'était pas facile pour elle de se livrer ainsi. Elle avait honte de son métier, de ce qu'elle faisait. Tout lui raconter était une véritable épreuve pour elle. Et puis, elle réalisa que de toute façon elle n'avait pas grand chose à perdre. Hésitante, elle finit par se lancer... « Il s'appelle Enzo... » Elle marqua une légère pause tandis que d'autres larmes se mettaient à couler. Et dans une voix étouffée par un sanglot elle continua : « Il a deux ans... Ça va faire 5 mois que... Que les services sociaux me l'ont prit... » Ne parvenant plus à contenir sa peine elle craqua littéralement. Aveuglée par les larmes, elle vint se réfugier contre le vieil homme, cherchant un soutient quelconque dans ses bras. Elle ne voulait pas l'importuner avec ça mais elle se rendait compte que le dire lui faisait un bien fou. Peu de gens étaient au courant pour son fils. Vraiment très peu. Et certainement pas ses clients ! Fatiguée de tout ça et incapable de lui donner plus de détails pour le moment à cause de ses pleurs, elle réussit quand même à dire : « J'en peux plus de toute cette... merde... J'avais que 17 ans putain... Je... Je savais pas moi... » Elle s'en voulait d'avoir tout gâché ce soir. Elle n'avait qu'une crainte : qu'il la repousse en lui disant clairement qu'il ne venait pas la voir pour lui servir d'épaule pour pleurer. Elle ne voulait pas qu'il s'en aille, pas maintenant. Elle avait trop besoin de lui, de sa présence. En tant normal elle préférait être seule lorsqu'elle craquait mais là non. Elle s'attachait de plus en plus à Alfie et elle avait peur que ça finisse par se retourner contre elle au final.
Invité
Invité
(#) Sujet: Re: PRETTY WOMAN | CLÉO Sam 13 Nov 2010 - 3:14
Alfie était conscient qu'elle ne devait pas avoir beaucoup de personnes à qui parler. Il avait toutefois l'envie irrésistible de la délester d'un poids, non seulement pour qu'elle se sente mieux, mais aussi parce qu'il en saurait un peu plus sur la vie de la jeune femme qui chamboulait son coeur. C'était peut-être égoïste, parce qu'il aurait enfin l'impression de la connaître, de savoir ce qu'elle traversait, tout ce à quoi elle devait faire face jour après jour. Ce ne devait pas être facile et il s'en voulait d'être l'un de ceux qui la retenait dans ce monde de brutes où elle n'était pas la femme douce et généreuse qu'elle avait l'habitude d'être lorsqu'elle était en sa compagnie. Ça le tuait de savoir qu'en d'autres circonstances, ils se seraient possiblement croisés, auraient échangé un sourire et poursuivit leur chemin. Le vieil voyait autre chose dans les prunelles profondes et mystérieuses de la jeune femme, il y voyait tout ce qu'elle tentait de cacher, toute la souffrance que sa condition entraînait.
Il serra délicatement sa main lorsqu'elle entrelaça ses doigts aux siens, sans tourner le regard vers elle, toutefois. Il ne voulait pas la presser, il ne voulait pas qu'elle fasse l'effort de tout lui dire simplement parce qu'il le lui demandait. Si elle désirait rester silencieuse, il ne lui en tiendrait pas rigueur et il pourrait même passer la nuit entière à ses côtés; après tout, ce n'était pas comme si Mary n'était pas habituée de le voir rentrer à des heures impossibles. Il caressa délicatement le dos de sa main de son pouce alors que sa respiration reprenait un rythme tout à fait normal, le vieil homme fermant les yeux afin de bien saisir l'importance du moment qu'ils vivaient tous les deux. « Il s'appelle Enzo... » Sur le coup, les sourcils d'Alfie se froncèrent, alors qu'il se demandait qui était cet Enzo. Son bourreau? Son frère? Son client? Il déglutit à la simple idée qu'elle lui parle de l'amour qu'elle portait à l'un de ses clients, conscient qu'il ne pourrait malgré tout jamais lui dire de se taire, qu'elle pourrait parler tant qu'elle le voudrait sans qu'il ne lui reproche quoi que ce soit. Une jeune femme comme elle ne pouvait décidément pas ne pas avoir de coup de coeur, ni même un véritable coup de foudre pour un jeune homme de son âge à elle, comment avait-il pu ne pas y penser?
« Il a deux ans... Ça va faire 5 mois que... Que les services sociaux me l'ont prit... » Les mots tombèrent néanmoins comme un couperet, alors qu'Alfie se retournait finalement vers elle, soucieux. Elle avait donc un fils? La surprise se lisait dans son regard alors qu'elle se réfugiait dans ses bras, le vieil homme parvenant à peine à la garder contre lui sous le coup de l'émotion. Un fils... Elle avait un fils. Il aurait donné cher afin d'avoir également un enfant à lui, un enfant qu'il aurait élevé en lui enseignant ses valeurs et ses principes. Le bébé qu'ils avaient malheureusement perdu de longues années plus tôt alors qu'il n'était âgé que de quelques semaines avait suffit à révulser Mary-Jane, Alfie se pliant à sa demande en laissant derrière lui son rêve d'emmener sur son bateau un gamin à qui il apprendrait tout. L'épreuve avait été dure pour tous les deux, peu de gens étaient au courant, pas même leurs familles respectives. Ils avaient décidé d'un commun accord de prendre soin de ceux qui leur étaient proches, mais qu'ils n'auraient pas d'enfant à eux, histoire de ne pas souffrir à nouveau.
Perdu dans ses pensées, il ne s'était pas rendu compte à quel point il avait serré contre lui la jeune femme ébranlée. « Ça va aller... Tu dois être forte. Pour lui. » Caressant délicatement son dos, il tentait en vain de l'aider à se calmer, conscient que la situation était trop difficile et que la jeune femme était à bout de nerfs. Sa main glissa dans ses cheveux dans une imperceptible caresse, alors que les sanglots de Cléo lui brisaient le coeur. « J'en peux plus de toute cette... merde... J'avais que 17 ans putain... Je... Je savais pas moi... » Il se mordit la lèvre alors qu'il savait très bien de quoi elle parlait. Il fit des cercles dans son dos avec la paume de sa main non pas pour faire taire ses larmes, mais bien pour qu'elle comprenne qu'il resterait avec elle, malgré tout. Il était peut-être son client, officiellement parlant, mais Alfie demeurait l'homme dévoué, aimant et compréhensif qu'il avait toujours été. Elle avait besoin de lui, il ne la laisserait pas tomber. « Il est pas trop tard, tu sais... T'es forte, t'en serais capable. » Saisissant sa tête entre ses mains, il déposa un baiser sur son front avant de récupérer l'une de ses larmes qui coulait sur sa joue. Voir le regard habituellement si pétillant, lorsqu'elle était avec lui, et si triste en ce moment de Cléo lui fit mal au coeur alors qu'il fermait un instant les yeux, son front posé contre le sien.
« Tu peux pas laisser les autres gérer ta vie, Cléo... Ton petit bonhomme, il a besoin de toi. » Il n'avait pas osé lui demander de lui expliquer les raisons qui avaient poussé les services sociaux à lui retirer la garde de son fils, conscient qu'elle n'était pas obligée de lui en parler. C'était très personnel et délibérer de ce genre de choses avec lui n'était sans doute pas ce qu'elle désirait.
Se redressant légèrement, il finit par se lever complètement afin de se diriger vers l'armoire, où il saisit un verre. Il revint auprès d'elle une fois qu'il l'eut rempli d'eau et le lui tendit en replaçant tendrement les quelques mèches de cheveux qui lui tombaient devant les yeux. « Tu vas le retrouver, ton petit gars. Je t'aiderai. » Une promesse qu'il ne savait pas s'il parviendrait à la tenir. Il ne pourrait jamais s'élever contre l'autorité des juges ou contre les services sociaux, mais il ferait son possible pour l'aider. Ce petit garçon méritait d'avoir sa mère avec lui.
Invité
Invité
(#) Sujet: Re: PRETTY WOMAN | CLÉO Mer 17 Nov 2010 - 10:44
PRETTY
WOMAN.
ALFIE BRADDOCK & CLEO OFERSEN
@ Dragon Claws
Malgré le fait qu'elle soit bouleversée, Cléo était attentive au moindre geste d'Alfie. Elle sentait ses doigts se serrer autour des siennes, sa main sur son dos, son pouce caressant le revers de sa main. Oui, elle sentait tout. Et même si elle ne disait rien, même si elle ne faisait pas de commentaire ça lui faisait un bien fou. Depuis combien de temps n'avait-on pas réellement prit soin d'elle ? Depuis combien de temps ne s'était-on pas intéressé à elle pour autre chose que son corps ? En fait, depuis son arrivée ici. Avant, elle vivait dans des quartiers pourris et tout le monde savait qui elle était. C'était la pute du quartier. Les gens la regardaient de haut, les femmes crachaient sur son passage, les enfants la fuyaient et les hommes, ces salauds, ces hypocrites ! Ils la méprisaient du regard et changeaient de trottoir, mais le soir même c'était elle qu'ils rejoignaient à l'hôtel. Alors forcément, avant elle était seule, complètement seule. Ses seules relations étaient ses "collègues" et son mac. Point. Mais le pire c'était quand les gens avaient vu son ventre s'arrondir. Ça avait fait polémique dans le quartier, elle recevait des lettres d'insultes, de menaces presque dans sa boîte au lettre. Et Cléo pleurait le soir, toute seule au fond de son lit. Longtemps elle avait regrettée d'avoir gardé son bébé, se disant que les gens avaient raison, qu'elle ne pourrait pas être une bonne mère, que son enfant serait malheureux. Mais elle avait bien vite oublié tout ça, dès qu'elle avait pu plonger son regard dans celui de son petit Enzo. Oui, là elle avait tout oublié et elle avait su que lui, il l'aimerait, quoi qu'elle fasse comme métier.
Quand elle lui parla d'Enzo, elle le sentit se crisper soudainement. Elle ne comprit pas pourquoi, n'étant pas franchement en état d'analyser toutes ses émotions. Puis elle continua, lui donnant plus de détails. Et en même temps qu'elle lui expliquait elle sentait une certaine pression lui marteler le cœur. Elle avait tellement peur qu'il la juge, qu'il la critique lui aussi. Même s'il ne l'avait encore jamais fait jusqu'à présent, parler d'enfants révélait parfois les plus sombres côtés des gens. Elle avait d'ailleurs sentit que ses gestes s'étaient ralentit, qu'ils n'étaient plus si doux et rassurant. Elle se mordit la lèvre inférieure, terriblement inquiète. Il ne fallait pas qu'il l'a laisse tomber, pas maintenant, elle avait trop besoin de lui. Et puis, tout s'arrangea. Elle le sentit resserrer son étreinte et elle se retrouva complètement blottie contre lui, dans ses bras. Elle lâcha un léger soupire de soulagement, tentant vainement de ravaler ses larmes. Elle fit glisser sa main libre sur le torse d'Alfie, le ramenant à son tour contre elle. Elle se rattachait à lui comme à un point de repère. Du moins c'était ce qu'elle pensait. Elle ne réalisait pas encore l'ampleur que tout ceci allait prendre. Non, pour le moment elle était trop concentrée sur sa douleur pour prendre conscience de quoi que ce soit. « Ça va aller... Tu dois être forte. Pour lui. » Cléo hocha fébrilement la tête pour confirmer. Mais c'était dur d'être forte. Elle essayait tout les jours, mais elle finissait toujours par craquer. Elle gâchait toutes les chances qu'on lui donnait de s'en sortir. Alors comment faire ? Cléo était coincée, prise au piège. Elle s'était foutue dans la merde et était à présent incapable de s'en sortir.
Elle sentit la main du vieil homme se glisser dans ses cheveux, les caressant doucement. Malgré ses lèvres tremblantes, on pu apercevoir un mince sourire, ou du moins quelque chose qui y ressemblait. Cléo avait encore un peu de mal à comprendre pourquoi il restait avec elle. Il était venu se faire plaisir, profiter un peu et il se retrouvait avec une prostituée en pleurs dans les bras, se plaignant de sa vie comme une petite fille. Alors pourquoi bon sang ? Cléo n'avait plus rencontré de gens gentils depuis 8 ans déjà, elle n'avait plus l'habitude. Et elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle allait devoir lui être redevable par la suite. Par exemple qu'il lui impose un "rendez-vous" gratuit ou quelque chose dans le genre. Mais même si cette éventualité lui fendait le cœur au fond d'elle, elle était presque persuadée que ça n'arrivera jamais. Elle n'avait pas perdu l'espoir d'un monde meilleur, avec des gens bons, des gens sincères. Et elle priait de toutes ses forces qu'Alfie faisait partie de ce monde là, il devait en faire partie, il était obligé... « Il est pas trop tard, tu sais... T'es forte, t'en serais capable. » Cléo eu un hoquet de sanglot à cette phrase. Si, il était trop tard, bien trop tard. Cléo commençait à se faire une raison. Elle s'était déjà battue pour son fils, elle avait tout gâché, c'était trop tard... Elle reprit son souffle, calmant petit à petit ses pleurs douloureux. Elle retira sa main de son torse pour venir essuyer ses larmes qui avaient inondées son visage. Mais elle resta silencieuse, encore incapable de parler. « Tu peux pas laisser les autres gérer ta vie, Cléo... Ton petit bonhomme, il a besoin de toi. » Cléo dû se mordre la lèvre pour ne pas se remettre à pleurer. Si seulement tout était aussi simple. Si seulement... Et elle aussi elle avait terriblement besoin de son petit. Mais qu'est-ce qu'elle pouvait faire bon dieu ? Elle n'avait aucune chance. Et puis même, si elle y parvenait à le récupérer, Enzo serait en danger. Sans parler du fait que si les services sociaux perçaient à jour sa couverture de femme de ménage ils le lui reprendraient. Et là, elle ne survivrait pas à une deuxième séparation.
Son souffle était redevenu régulier, elle avait séché ses yeux. Elle réfléchissait à tout ça ne voyant aucun moyen de s'en sortir. Alfie relâcha son étreinte pour se lever du lit. Cléo se redressa à son tour, se retrouvant assise sur le lit. Elle le suivit du regard, silencieuse. Quand il revint avec le verre d'eau, elle lui sourit doucement et l'attrapa, le remerciant d'un signe de tête. Elle but quelques gorgées, mais elle fut stopée. Alfie ajouta quelque chose d'assez surprenant et qui la fit tiquer. « Tu vas le retrouver, ton petit gars. Je t'aiderai. » Elle répondit aussitôt et de façon assez autoritaire : « Non. » Elle posa un regard sérieux sur lui, lui montrant bien qu'elle ne plaisantait pas. Elle laissa s'écouler quelques secondes afin qu'il prenne bien conscience de ça puis elle continua : « Je ne veux pas te mêler à ça Alfie. C'est... C'est vraiment gentil, peut-être même la chose la plus gentille qu'on m'est dite, mais c'est non. Je ne veux pas t'embarquer dans mes galères. » Elle prit une légère inspiration, tentant de se détendre. Elle se pencha vers lui, lui caressant la joue du revers de la main. Elle déposa un baiser sur ses lèvres puis se redressa. Elle ramena ses genoux contre sa poitrine et les entoura de ses bras. « J'peux pas m'en sortir Alfie. Sinon je l'aurais fait depuis longtemps, crois-moi. » Elle marqua à nouveau une pause, fixant un point imaginaire, les yeux rempli de détresse. Alfie ignorait tant de choses sur elle, son passé, ses relations, ce qu'elle avait fait... Et elle ne pouvait pas lui dire. En aucun cas elle n'avait le droit de le mêler à ça. Cependant, elle voulait qu'il prenne conscience d'une chose, car elle était fatiguée qu'on lui répète qu'elle devait arrêter, qu'elle pouvait s'en sortir. D'une petite voix, elle ajouta finalement : « Tu sais je... Je fais pas partie de ces prostituées indépendantes. J'ai un proxénète... Je peux pas m'en sortir, j'ai pas le droit. » Elle tourna la tête vers lui, désespérée. Elle tenta de lui sourire à nouveau, cherchant à dédramatiser la situation.
Invité
Invité
(#) Sujet: Re: PRETTY WOMAN | CLÉO Ven 19 Nov 2010 - 19:44
« Non. » Surpris, le vieil homme arqua un sourcil sans rien dire, attendant de plus profondes explications. Il avait proposé son aide sur un coup de tête, pensant à Gabriel, au fait qu'il pourrait l'aider à retrouver son fils et peut-être même l'aider à se sortir de ce bazar, mais apparemment, Cléo n'était pas de cet avis. Il chercha une explication dans son regard, un pourquoi du comment, conscient qu'elle finirait par la lui donner de toute façon. On ne pouvait pas se contenter d'un simple non, on ne pouvait pas. « Je ne veux pas te mêler à ça Alfie. C'est... C'est vraiment gentil, peut-être même la chose la plus gentille qu'on m'ait dite, mais c'est non. Je ne veux pas t'embarquer dans mes galères. » Le sérieux de la jeune femme lui tira un nouveau haussement de sourcils, alors qu'il ne comprenait pas pourquoi elle refusait son aide. Personne n'avait à savoir qu'il était impliqué, personne! Alfie n'aurait jamais osé tout expliquer à Gabriel de toute façon, pas en sachant qu'il était marié à Romain. Il commettait un adultère et il ne voulait pas que son neveu soit au courant. Mais il aurait simplement pu en glisser un mot à Gabriel, sans tout dire, lui demander s'il pouvait faire quelque chose, lui demander s'il avait le pouvoir de faire s'arrêter ça.
Il frémit lorsqu'elle glissa sa main sur sa joue, ferma les yeux lorsqu'elle déposa un baiser sur ses lèvres. À chaque fois, ça lui prenait quelques secondes avant de s'en remettre, avant de revenir dans l'instant présent et lorsqu'il reprit conscience de ce qui se passait autour de lui, Cléo semblait désespérée, les jambes redressées contre sa poitrine. « J'peux pas m'en sortir Alfie. Sinon je l'aurais fait depuis longtemps, crois-moi. » Il poussa un léger soupir avant de caresser délicatement son bras dans un geste qui se voulait rassurant. Il ne savait pas comment il pouvait l'aider si elle refusait qu'il fasse quelque chose pour elle. Il voulait qu'elle s'en sorte, il voulait que tout aille mieux pour elle, même s'il ne savait pas comment s'y prendre. Il voulait qu'elle aille mieux, même si cela voulait dire qu'il la perdrait au final. « Tu sais je... Je fais pas partie de ces prostituées indépendantes. J'ai un proxénète... Je peux pas m'en sortir, j'ai pas le droit. » Ainsi donc, elle avait un enfoiré de patron... Alfie ferma les yeux un petit moment afin de garder sa contenance, conscient qu'il n'y arriverait pas sans d'abord se calmer. Elle ne pouvait pas s'en sortir à cause de son patron, c'était là tout le problème. Ils pensaient vraiment avoir des droits sur les corps des femmes? Vraiment? Le vieil homme ne savait pas ce qu'ils pouvaient faire contre ça, il ignorait totalement si un bout de loi, quelque part, avait prévu une telle chose. Comment pouvait-il l'aider si la loi n'allait pas en son sens?
Le sourire forcé de la jeune femme ne vint en rien effacer l'inquiétude qui se lisait dans les traits du vieil homme et il se rapprocha d'elle afin de glisser ses lèvres dans ses cheveux. Simplement pour sentir l'odeur de son shampoing, pour garder à l'esprit la flagrance de son parfum, simplement pour ne pas l'oublier, elle. Son souffle s'échouait dans son cou alors qu'il y déposait un baiser avant de la serrer de nouveau contre lui, l'attirant dans ses bras. « L'argent que je te donne, je voudrais que ce soit que pour toi... » murmura-t-il à son oreille, alors qu'il détestait l'idée de devoir donner son argent à son patron. Il voulait que ce soit Cléo qui en profite, il voulait vraiment que ce ne soit qu'elle qui le reçoive en entier. Son regard se porta sur l'enveloppe, au pied du lit, qui contenait les billets qu'il lui avait donné aujourd'hui et pendant un court instant, il pensa en sortir d'autres de sa poche, afin de les lui remettre sans qu'elle ne soit obligée de le dire. Toutefois, si jamais ça venait à se savoir, Cléo en paierait les frais et ce n'était pas ce qu'il voulait. Il arqua un sourcil en plissant le nez, conscient qu'elle avait raison et qu'il n'y avait rien à faire. Il y avait tant à faire, pourtant, mais rien qui puisse réellement l'aider. Il appuya son dos contre la tête de lit et attira la jeune femme à lui en passant son bras autour de son épaule, laissant sa main caresser son épaule avec délicatesse, se répandant en baisers dans son cou et le long de sa mâchoire, les yeux fermés, peiné.
« J'aimerais apprendre à te connaître, Cléo. » chuchota-t-il dans une demande silencieuse, alors qu'il baissait le regard sur elle, posant son regard au fond de celui, meurtri, de la jeune femme. Il récupéra la bretelle de la robe de Cléo et la releva légèrement afin qu'elle passe son bras dedans et tira légèrement sur le tissu afin de cacher sa poitrine, par simple soucis de respect. « Si tu veux parler, j'ai toute la nuit. » précisa-t-il avec un léger sourire, caressant de nouveau ses cheveux. Il serait pour elle si elle avait besoin de se confier, mais il serait là également si elle avait simplement besoin d'une présence. Il trouverait bien une excuse pour expliquer son absence à sa femme, ce n'était pas comme si elle savait toujours où il était.
Cléo avait bien vu la surprise qu'avait provoqué son refus chez Alfie. Elle ne voulait pas paraître impolie ou désagréable. A vrai dire, elle le faisait surtout pour lui. Il ne se doutait pas dans quel engrenage il mettrait le doigt s'il venait à l'aider. Dans ce milieu tout se sait, tout le monde connait tout le monde, rien n'est secret. C'est pour ça aussi qu'il y a peu d'échappatoire, parce qu'on est surveillé, cerné, manipulé. Elle était prise au piège depuis bien longtemps maintenant, si longtemps qu'en réalité elle ne voyait même plus une seule porte de sortie. Aveuglée par son malheur et sa condition, elle était persuadée d'être condamnée à faire ça jusqu'à ce qu'on ne veuille plus d'elle, parce qu'elle sera trop vieille, trop ridée et plus assez performante. La plupart des femmes de son âge redoute de vieillir, de perdre la beauté de leur jeunesse. Cléo non, elle serait presque impatiente d'en arriver là. Et quand elle y pensait plus sérieusement, elle sentait son cœur se serrer. Est-ce que c'est une vie ça ? Gâcher ses plus belles années, les passer sans les voir, juste attendre d'arriver vers la fin de sa vie... Non, c'est terrible évidemment. Et Cléo se dit parfois qu'elle en fait trop, que peut-être que quelque chose va changer avant. Mais quoi ? D'où viendra le changement ? De qui ? Alfie ? Elle en doutait, même s'il avait toute la volonté du monde -ce dont elle ne doutait pas par contre- il ne pouvait rien faire. Il n'avait pas de pouvoir, pas d'influence et il ne pourrait pas la protéger contre certaines personne. Une en particulier en fait. Une seule oui, la plus redoutée. la gorge de Cléo se noua à cette pensée et frissonna. Mais elle sentit les lèvres de son partenaire se glisser dans ses cheveux, son souffle chaud lui caressant la peau. Elle s'autorisa un petit soupire, se détendant quelque peu. Il avait toujours eu cet effet magique sur elle. Il suffisait qu'il lui dise que tout ira bien pour qu'elle y croit dur comme fer et que le reste de sa journée lui paraisse moins terrible. Non vraiment, il ne s'imaginait même pas tout le bien qu'il lui faisait. Pour rien au monde elle ne voulait qu'il cesse ses visites. Et s'il le fallait, elle irait le chercher chez lui. Trouvant n'importe quelle excuse plausible afin de ne pas éveiller les doutes chez sa femme. Sa femme... Est-ce qu'elle avait conscience de la chance qu'elle avait d'avoir un pareil mari ? Elle espérait, et elle espérait que sa femme l'aime plus que tout. Car il le méritait tellement...
« L'argent que je te donne, je voudrais que ce soit que pour toi... » glissa-t-il après lui avoir déposé un baiser dans le cou et serré dans ses bras. Cléo se laissa aller contre lui, repliant ses bras contre sa poitrine afin d'être complètement blottie. Elle échappa un petit sourire. Fragile certes, mais sincère. Elle murmura alors : « Moi aussi j'aimerais Alfie... Moi aussi. » Cet homme était un véritable cadeau. Cette soirée lui en avait fait prendre conscience plus que jamais. Elle savait déjà que c'était un homme bien, mais là il s'était surpassé, se montrant à la hauteur de ce qu'elle avait imaginé de lui. Pourquoi n'avait-elle pas eu la chance de rencontrer des hommes comme lui dans sa jeunesse ? Pourquoi est-ce que jusque là elle n'avait croisé que des enfoirés qui n'avaient fait que l'enfoncer encore plus à chaque fois ? Elle souffrait en silence, mais son cœur meurtrie criait à l'injustice. Là dans ses bras, elle aurait voulu que le temps s'arrête, qu'elle puisse y resté lové une éternité. Elle n'avait besoin de rien d'autre. Elle se fichait bien du luxe et de tous ses objets inutiles. Alfie était bien plus précieux que le plus cher des bijoux. Quand il se laissa aller en arrière pour s'appuyer contre la tête de lit, Cléo ne se fit pas prier et le suivit aussitôt, venant poser sa tête contre lui. Ses caresses, ses baiser et toutes ses délicates attentions la faisaient frémir. Frémir de plaisir, de bien-être, de bonheur même. Oui, il suffisait d'un baiser pour qu'il parvienne à la rendre heureuse. Elle ferma ses yeux à son tour, se laissant recouvrir de ses baisers si chauds et si délicats. Et après un souffle rauque de plaisir, elle glissa sa main sur son torse, voulant tout sentir de lui. Sa peau, sa chaleur, les battements de son cœur. Elle était si bien près de lui...
« J'aimerais apprendre à te connaître, Cléo. » Cléo rouvrit les yeux, surprise d'une telle révélation. Il voulait la connaître ? Vraiment ? Ses yeux se posèrent dans le vide et elle parut soudain totalement absente. Depuis combien de temps rêvait-elle qu'un homme s'intéresse à elle pour de vrai, pour ce qu'elle avait dans le cœur, dans la tête, pour l'histoire qu'elle trainait derrière elle et non pas seulement pour son enveloppe corporelle. Un sourire tremblant vint se dessiner sur ses lèvres. Elle tourna la tête vers lui, et fit remonta la main qu'elle avait sur son torse jusqu'à ses épaules, puis son cou et finalement sa joue. Elle avait posé sur lui un regard tendre, admiratif, comme si elle n'allait plus pouvoir se détacher de lui, comme s'il était son sauveur, son héros. Elle vint déposer un baiser à la commissure de ses lèvres avec une ardeur surprenante. « Alfie... » Et puis, le silence. Juste son prénom soufflé en guise de remerciement, avec une joie qu'elle ne pouvait que difficilement contenir. Deux minutes plus tôt elle était dans ses bras, effondrée. Et en quelques mots il lui redonnait le sourire. Il lui remonta sa bretelle afin qu'elle puisse se rhabiller. Elle n'en revenait pas de tout ce qu'il faisait. « Si tu veux parler, j'ai toute la nuit. » Ses lèvres s'étirèrent encore, formant cette fois-ci un véritable sourire. Elle se pencha à nouveau sur lui, posant ses lèvres sur les siennes. « Ta femme a tellement de chance d'avoir un homme comme toi à ses côtés... » Est-ce qu'elle allait parler ? Lui raconter qui elle était ? Sa vie ? Oui, pourquoi pas après tout. Il voulait savoir et elle, elle voulait passer du temps avec lui. Et alors qu'elle allait revenir se blottir contre lui afin d'être bien installée pour prendre la parole, son téléphone portable sonna. Elle sursauta et se leva aussitôt. Elle fit un petit signe de tête à Alfie pour s'excuser du dérangement et se dirigea vers son sac. Elle l'attrapa. C'était un message. Elle l'ouvrit et au fur et à mesure qu'elle lisait, son visage se décomposa. Elle le laissa retomber dans son sac, paraissant soudainement toute frêle, sur le point de s'effondrer. Elle attrapa la chemise d'Alfie qui trainait au pied du lit et la lui tendit. Elle s'assit à côté de lui et posa sa tête sur son épaule, au creux de son cou. Et d'une petite voix lassée, amer, elle souffla : « Je dois y aller Alfie... Mon patron vient de me demander où j'étais, apparemment pas mal de clients m'attendent. » Elle n'avait pas envie d'y aller. Elle voulait rester au chaud avec lui, à l'abri du tout, ne faisant que parler et dormir, comme faisait la plupart des gens la nuit. Mais non, c'était raté pour elle. Elle devait aller faire son sale boulot, elle n'était pas le voix. Elle déposa un baiser à l'intersection de son cou et de ses épaule puis se tourna et vint s'asseoir près du lit. Elle attrapa l'enveloppe de billets et l'a lui tendit. « Tiens, je te rend tes sous puisqu'il ne s'est rien passé du coup. Ce ne serait pas honnête de ma part de les garder. Et puis... » Elle posa ses yeux sur lui et lui attrapa doucement la main. « Le moment que je viens de passer avec toi vaut bien plus que n'importe quel billet. Merci Alfie. Merci... »
Alors qu'il pensait réellement qu'elle allait lui raconter une partie de sa vie, qu'elle allait lui ouvrir son coeur en lui décrivant ses journées, son fils, sa vie en général, ils furent dérangés par le portable de la jeune femme. Alfie secoua légèrement la tête pour lui signifier que ce n'était rien et qu'elle pouvait bien sûr prendre l'appel, qui s'avéra en fait être un message, chose qu'ignorait Alfie puisque lui et les téléphones portables, ça faisait deux. Il patienta jusqu'à ce qu'elle revienne vers lui, mais le regard de la jeune femme en disait long sur son état d'esprit. Apparemment, sa joie et son bonheur étaient retombés d'un coup et la curiosité du vieil homme devrait attendre. Ainsi donc, elle devait partir. Comme ça. Il hocha néanmoins la tête, sans rien dire, récupérant sa chemise et commençant à l'enfiler rapidement, son geste se suspendant légèrement alors que Cléo se serrait contre lui et qu'il déposait un baiser dans ses cheveux. Rapidement, elle s'était éloignée et Alfie la suivit des yeux, comme s'il avait peur, brusquement, qu'elle s'évanouisse et ne revienne plus jamais. Il aurait voulu passer la nuit avec elle, il aurait voulu apprendre à la connaitre, simplement. Elle avait sans doute tellement de choses à raconter, de choses dont elle voulait se délester, des choses qui le feraient sans doute se sentir vieux et peut-être un peu triste, mais il voulait tout savoir. Ce serait pour une autre fois, sans doute, puisqu'il n'avait pas l'intention de la retenir. Il espérait vraiment qu'elle saurait quitter le merdier dans lequel elle s'était fourrée, quand bien même il ne pouvait pas l'aider. Elle ignorait la relation qui le liait à Gabriel et elle ignorait que si lui-même n'était pas puissant, Gabriel l'était. Elle ignorait que Romain pourrait lui venir en aide, également, mais elle avait raison. Le vieil homme ne devait pas se mêler de tout ça, tout d'abord parce que personne ne devait savoir pour Cléo et lui, mais également parce qu'il ne savait pas ce qu'il pouvait réellement faire pour l'aider.
Ce fut Cléo, qui lui tendait l'enveloppe avec l'argent, qui le ramena sur Terre et lui fit quitter ses sombres pensées. Secouant doucement la tête en refusant de la saisir, il la poussa délicatement contre le thorax de la jeune femme, un sourire sincère aux lèvres. « Ce n'est pas une question d'honnêteté. Je ne me sentirais pas juste de les reprendre. Garde-les. » Les paroles de la jeune femme lui firent chaud au coeur néanmoins et il serra délicatement sa main lorsqu'elle se rapprocha de lui à nouveau. Il ferma un instant les yeux et finit par se défaire de son emprise, reboutonnant sa chemise sans la regarder. « Merci à toi. » murmura-t-il avant de se redresser pour se relever complètement, non sans hésiter un instant. Il fit quelques pas, mais revint vers elle pour l'embrasser sur les lèvres, glissant sa main dans ses cheveux pour approfondir le baiser. Sa main caressa sa joue doucement avant qu'il n'y mette fin, s'éloignant en reprenant sa veste. Un dernier regard, un dernier sourire, un dernier espoir. Espoir de la revoir bientôt. Espoir que tout se passe bien pour elle. Il n'osa pas lui souhaiter de passer une bonne soirée, conscient qu'elle n'avait sans doute pas besoin de ça et que l'attention ne serait malheureusement pas appropriée.
Il s'arrêta sur le pas de la porte pour la regarder une dernière fois avant de quitter la chambre, un peu déboussolé. Il se décida à prendre les marches, simplement parce que ça le calmerait. L'air frais lui ferait sans doute du bien et c'est la principale raison pour laquelle il préféra se rendre au quai plutôt que de rentrer directement chez lui.