(#) Sujet: Trois + un quart... sur le grill Mer 3 Nov 2010 - 22:15
TROIS + UN QUART... sur le grill
Laurence Lennon, Gabriel & Romain McAllister
Ce fut avec une pointe d’agacement dans le regard que Romain roula les yeux face au comportement puéril de son époux. Debout devant Gabriel qui se trouvait assit sur le couvercle de la cuvette des WC, il fouillait l’intérieur de la trousse à maquillage à la recherche d’un mascara. Il avait emprunté cette dernière lorsqu’ils étaient allez – il y plus d’une heure – le déposer chez oncle Alfie pour la nuit. Malgré les nombreuses protestations du sénateur et ses tentatives frauduleuses de se dérober, le jeune homme était bien décidé à suivre de A à Z les conseils de Nikki, une internaute qui avait expliquée très clairement et en images, comment se maquiller à la façon des vampires. Pour la soirée d’Halloween des Morecci, Gabriel avait décidé de revêtir le costume d’un vampire bad boy en jeans noir et en verte de vieux cuir. Ce personnage était tout droit sortit d’une série à succès niaiseuse pour midinettes en manquent de mauvais garçons. Romain aurait grandement préféré qu’il trouve un costume assortit à sa tenue de kombattant de Mortal Kombat, mais Gabriel ne fut pas de cette envie. Il lui avait rétorqué avec sa suffisance légendaire, qu’il ne se voyait pas se trimbaler en pyjama à cette soirée. Au moins, son jeans et sa veste de cuir le changeaient de son éternel costard/cravate de sénateur. Piètre consolation, mais consolation quand même !
« J’ai dit : pas de mascara, Romain ! » se plaignit pour la vingtième fois Gabriel en reculant son visage grimé. « Arrête de bouger ! » Romain lui agrippa les cheveux derrière la nuque afin de le maintenir en place. « Tu veux ressembler à un vampire, oui ou non ? » « A un vampire oui. Pas à une drag-queen ! » « J’ai de très beaux amis drag-queen, tu sais… » railla le jeune homme en souriant en coin, conscient que la fierté masculine de son mari était mise à mal depuis le début de cette séance de maquillage. « Et je n’ai aucune envie de les connaître, mon ange. » Malgré les contestations du sénateur, Romain tenta d’approcher la brosse du mascara de ses cils. « Han, mais Gabriel ! Arrête ou on va être en retard ! »
Et ce fut effectivement le cas. Lorsque l’Aston Martin noire se gara un peu avant la demeure métamorphosée en manoir lugubre des Morecci, la fête avait débutée depuis une demi-heure déjà. Des gens s’avançaient sur la pelouse et s’agglutinaient sous le porche afin d’entrer et de saluer les maîtres des lieux. Contre l’avis de Gabriel, Romain ôta ses chaussures. Elles juraient trop avec son kimono noir. Marcher pieds nus ne le dérangeait pas. De toute façon, ils étaient conviés à passer la soirée dans une maison supposée hantée, et non dans des bois ou des marais. Il n’y aurait rien de bien dégueulasse ou de dangereux qui traînerait sur le sol.
« Bon, il est temps que j’aille botter les fesses à tous ces vilains monstres en bon kombattant oeuvrant pour le bien que je suis. »
Après un baiser (dernier avant de longues heures hélas), le couple descendit de voiture. Romain vérifia une dernière fois dans le rétroviseur le suçon que son vampirique de mari lui avait laissé dans le cou tout à l’heure, et qu’il avait dut transformer habilement en une morsure dégoulinante de sang, avant de le suivre le long du trottoir. Soit, il serait un kombattant œuvrant pour le bien… blessé.
Il ne fallut qu’une poignée de minutes aux McAllister pour rejoindre le porche et pénétrer à leur tour dans la demeure dont la décoration était à couper le souffle. Comme à leur habitude, ils restèrent à une distance respectable l’un de l’autre, agissant comme de simples amis qui avaient décidé de passer la soirée ensembles. Après un détour vers les Morecci pour les félicités et les remercier de l’invitation, ils se faufilèrent jusqu’au salon où Gabriel salua en chemin plusieurs personnes en bon sénateur qu’il était. Romain n’en croyait pas ses yeux. Les Morecci avaient mit les petits plats dans les grands. Tout était grandiose. C’était faste et féériquement lugubre à souhait. C’était du niveau (et presque même au-delà) de cette bonne vieille et regrettée Penny Townsend.
« Oh, génial ! Des bonbons ! » D’un pas aérien, le jeune homme se glissa jusqu’au buffet, piochant dans le plat à bonbons en forme de minis serpents. « J’ai la dale. On aurait dû rester chez Alfie et goûter à la tarte à la citrouille de tante Mary. » La bouche pleine de sucreries, Romain versa deux gobelets de punch. Il en tendit un à son époux, puis récupéra le sien pour en boire une gorgée. Il faillit s’étrangler lorsqu’il vit passer son ami Laurence, toute de cuir vêtue malgré son bidon de femme enceinte. « Eh ! On est là ! » s’écria-t-il pour l’interpeller, se doutant qu’elle le cherchait puisqu’ils avaient planifiés de se retrouver ici ce soir. « Tu me prêtes ton fouet Wonder Woman ? J’ai des méchants à dresser. » Il cacha ses lèvres derrière son gobelet, feignant de boire une gorgée et ajouta, dans un murmure coquin seulement audible pour Gabriel : « On a encore jamais essayé avec un fouet. »
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(#) Sujet: Re: Trois + un quart... sur le grill Sam 6 Nov 2010 - 19:00
L’halloween était pour Laurence une des meilleures fêtes de l’année. Chaque fois, elle se rappelait la maison de ses parents – qui pour faire bonne impression dans le quartier décorait énormément la maison afin d’être l’incontournable maison hanté qui offrait les meilleurs bonbons du quartier. Hors fraichement déménagée dans sa maison depuis Janvier, Laurence n’avait pas eu la moindre once de temps afin de décorer sa maison. Elle avait été débordée par son travail, sa grossesse et tous les problèmes qui l’entouraient. Alors même si sa femme de ménage avait prit la peine de trouver quelques décorations, Laurence était loin d’avoir une décoration égale ou même supérieure à celle des Morecci. Elle avait décidée d’accepter leur invitation à se présenter à leur fête d’halloween, se promettant de faire mieux qu’eux l’année prochaine. Après tout, son amoureux… et futur époux était représentant de quartier – il méritait donc de faire les choses en grand afin de s’attirer la sympathie du quartier. Et elle pourrait par l’occasion agrandir sa clientèle. Mais ce fut lorsque le téléphone sonna chez elle quelques jours plus tôt que Laurence se découvrir une seconde raison afin de se présenter à cette fête de l’halloween. Romain lui offrait une chance d’approcher Gabriel McAllister – Sénateur de Floride, afin de peut-être débloquer un contrat. Effectivement, pendant plusieurs mois le sénateur restait la cible invétérée de l’avocate qui rassemblait ses arguments afin de prendre le dossier des mains de Tray. Rannigan restait un excellent avocat, mais Laurence était convaincue que ses méthodes de travail n’avaient rien à envier aux siennes. Il paraissait désorganisé et ne semblait qu’avoir l’argent à cœur. «Même si je remercie ma mère d’avoir fait faire ce costume sur mesure, je peux pas le mettre sans avoir l’air d’une baleine! Le cuir ce n’est pas pour les femmes enceintes! » Se plaignit Laurence pour la inième fois alors qu’elle gesticulait devant son miroir, ajustant inutilement les cordons du costume afin de réduire au maximum son ventre qui devenait de plus en plus gros au fil des jours. Derrière Jovan essayait tant bien que mal de la rassurer, appréciant le costume de l’avocate. Apparemment, elle avait revêtit le costume idéal pour séduire les hommes selon Jovan. Mais Laurence restait catégorique qu’elle était bien trop grosse pour que ça émette le moindre effet sur les hommes – comme il disait. Et puis, enceinte de l’enfant de Jovan tout ce qu’elle espérait c’était qu’il ne se désintéresse pas d’elle.
Alors que Jovan Lennon devait s’occuper du restaurant du défunt, Scott Matthews – il en profita pour déposer la jeune femme chez les Morecci. Quelques baisers furent échangés alors que le couple regrettait de ne pas être ensemble pour la première fois depuis quelques mois. Se mordillant les lèvres, Laurence s’engagea dans l’entrée des Morecci et fut rapidement accueilli par le couple. Époustouflée par les centaines de décorations, Laurence entra dans la maison à la suite des autres invités ébahit par le travail qu’ils avaient effectués pour rendre la maison incontournable. Notant dans son esprit les moindres détails de la décoration, ses yeux s’arrêtèrent bien vite sur le buffet où étaient étalés bonbons et sucreries. «Eh! On est là ! » Déviant de son objectif, Laurence remarqua bien vite Romain qui était accompagné de Gabriel McAllister. Comment avait-elle fait pour ne pas les remarquer? « Tu me prêtes ton fouet Wonder Woman ? J’ai des méchants à dresser. » Laurence afficha un sourire resserrant son fouet contre sa poitrine. « Pas touche, Jovan m’a formellement interdit de m’en débarrasser. » Empoignant quelques bonbons sur la table, elle ne put s’empêcher de leur jeter un coup d’œil comme si quelque chose la chicotait par rapport à leur relation. Bien rapidement, l’élément qu’elle pensait comprendre la frappa – rendant les choses à l’évidence même. Après tout, que Romain lui offre aussi facilement la possibilité d’approcher McAllister montrait à quel point ils devaient être proches. « Bonsoir! » fit-elle à l’intention de Gabriel avait une formalité bien propre à elle – ce qui n’avait gère d’importance s’ils se remémoraient leur soirée à la plage. « C’est une très belle fête d’halloween. Très bien décoré. » Bien plus proche qu’elle ne l’avait cru. La gorge légèrement serrée à se demander si tout ça était toujours une bonne idée, Laurence engouffra rapidement des bonbons afin d’Avoir la bouche pleine. Effectivement, elle n’osait pas goûter au punch convaincu qu’il devait être alcoolisé.
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(#) Sujet: Re: Trois + un quart... sur le grill Dim 7 Nov 2010 - 22:01
S'il y avait bien une chose qui avait toujours emmerdé Gabriel à Halloween, c'était de devoir porter un costume. De mémoire, le brun avait toujours arboré les déguisements les plus simples histoire d'en faire le moins possible. Cette année ne devait pas échapper à la règle. Une paire de crocs, des lentilles de contact, un peu de faux sang et l'affaire était dans le sac. Pas de vampire kitch à longue cape (bonjour le ramasse poussière) , au teint pâle comme la mort (une heure de maquillage, sans façon), à la chemise froufrouttante (histoire de tremper ses longues manches dans son verre à la moindre inattention, on repassera) et autres saloperies uniquement bonnes à vous pourrir la soirée. Un bon vampire moderne, c'était le prétexte idéal pour dégainer le minimum syndical de circonstance.
Évidemment c'est quand il s'était cru tiré d'affaire que l'autre problème relatif à Halloween avait prit le relais : les autres. Quand Esteban deux ans plus tôt lui avait dégoté un costume de cow boy parce que Gabriel n'avait pas eu le temps de s'en charger lui même, il avait fait les frais de l'imagination fertile de son meilleur ami qui avait ajouté au cow boy l'option chippendale. Cette année, c'était l'innocent ''coup de main'' de sa tendre moitié qui avait viré en séance de torture à coup de menaçante brosse de mascara agitée à moins d'un centimètre de son œil.
Il en était là de ses pensées, tiraillé entre la reconnaissance à son époux qui avait d'insoupçonnés talents de maquilleur et une envie quasi irrésistible de se gratter les yeux lorsque son regard dévia du frein à main de son Aston Martin, qu'il venait de tirer en se garant, aux pieds dénudés de Romain.
« Tu vas juste réussir à te faire mal... » râla t-il en sachant pertinemment qu'il allait passer la soirée à scanner le sol au moindre pas du jeune homme pour lui éviter toute blessure.
Quelques minutes plus tard, après une totale indifférence de Romain quant à son avis, un dernier langoureux baiser et une appréciation plus que positive sur l'échancrure de son kimono par laquelle il avait glissé une main vagabonde, le vampirique sénateur pénétrait dans l'effrayante demeure des hôtes de la soirée accompagné de son époux. Il arqua un sourcil lorsqu'une épaisse fumée vint lécher leurs chevilles et envoya un regard mi-concerné, mi-amusé à Romain.
« J'espère pour toi qu'il n'y a pas de surprise par terre. » Tant pis pour le scannage, de toute manière il était fort peu probable que les Morecci aient éparpillé des punaises sur le sol.
Le couple se sépara, le temps pour Gabriel de saluer ses plus proches connaissances ainsi que de faire un tour d'horizon des costumes déployés par son voisinage. Il cligna d'ailleurs plusieurs fois des fois des yeux en apercevant son affectueusement surnommée Dame des glaces, Diann McGonoway outrageusement provocante (ce qui en un sens le confortait dans l'idée que son absence de chemise deux ans plus tôt n'avait rien de réellement dramatique).
« Oh, génial ! Des bonbons ! » s'écria Romain dès qu'il fut auprès de lui. « J’ai la dale. On aurait dû rester chez Alfie et goûter à la tarte à la citrouille de tante Mary. » Il le regarda se gaver de bonbons avec un petit sourire en coin mais préféra s'intéresser à ce qui semblait être des roulés feuilletés. Des roulés à quoi, dieu seul savait. Des roulés surprises peut-être. Gabriel en prit un, l'examina une demi seconde et tenta sa chance. Pas de surprise, ce n'était que des habituels roulés à la saucisse. Une idée malsaine germa immédiatement dans sa tête et il en saisit un deuxième au moment où Laurence les rejoignait. Elle portait un genre de costume de cuir qui évoqua à Gabriel une dominatrice maitresse Vixen, enceinte certes, mais dominatrice quand même. « On a encore jamais essayé avec un fouet. » entendit-il murmurer à son intention et son expression se changea en ce genre de sourire à la McAllister qui voulait dire « J'ai entendu ce que tu as dis et on va y remédier, t'en fais pas. »
« Bonsoir! C’est une très belle fête d’halloween. Très bien décoré. » De sa main libre Gabriel saisit délicatement celle de l'avocate, se pencha pour l'effleurer de ses lèvres puis plongea son regard carmin dans le sien « Je suis... » Il marqua une pause découvrant ses crocs dans un sourire enjôleur tout en se redressant « charmé. » Sur ses mots il relâcha sa main et lui attrapa un cocktail fruité sans alcool. « Ce n'est pas parce que vous êtes enceinte que vous devez mourir de soif. » Il reporta son regard sur son époux et lui tendit le sournois roulé à la saucisse piégé d'un air enthousiaste du plus bel effet. « Tu dois gouter ça, c'est excellent ! Je sais pas ce qu'ils ont mit là dedans, mais pour une fois que j'aime un truc garni de légumes, je devrais demander le nom de leur traiteur aux Morecci. » Gabriel savait que dans d'autres circonstances, Romain aurait peut-être vérifié l'information en l'embrassant avant de gouter, mais là il s'agissait de faire bonne figure. Tout en le surveillant du coin de l'œil il s'adressa de nouveau à la jolie brunette, cette fois-ci avec tout le sérieux professionnel de l'homme d'état qu'il était. « Romain semble croire que parce que nous partageons la même maison, il a le droit de faire valoir les compétences de ses amis comme si je ne m'entourais pas déjà des meilleurs. » Il n'était pas dupe quand à l'arrangement entre les deux comparses pour mettre la jeune femme en contact avec un client de renommée tel que lui. Toutefois c'est avec malice qu'il conclut sa fausse réprimande à peine masquée à leur égard « Et il a raison. »
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(#) Sujet: Re: Trois + un quart... sur le grill Mar 9 Nov 2010 - 23:40
« Bonsoir! C’est une très belle fête d’halloween. Très bien décoré. »
Ça, pour être bien décorée, elle l’était cette soirée ! Romain avait du mal à croire que l’on puisse « dégrader » autant son intérieur pour une simple fête d’Halloween. Ok, elle rassemblait tout le gratin du quartier, et il en fallait beaucoup aux habitants pour s’éblouirent, mais quand même ! Tout était modifié à l’excès. Le jeune homme peinait à croire qu’il se trouvait en ce moment même dans le salon des Morecci tant les artifices utilisés ce soir transformaient l’endroit. Une chose était certaine ; il n’aimerait pas être la femme de ménage qui allait devoir s’occuper de rendre à cette demeure son clinquant contemporain.
« Ouais. Ils ont mit le paquet ce soir ! Qu’ils ne comptent pas sur moi pour donner un coup de main et tout ranger. » « Tu dois goûter ça, c'est excellent ! » fit Gabriel en lui tendant un roulé feuilleté après gratifier Laurence d’un baise-main vampirique. « Je sais pas ce qu'ils ont mit là dedans, mais pour une fois que j'aime un truc garni de légumes, je devrais demander le nom de leur traiteur aux Morecci. »
Sans méfiance, Romain prit le roulé des doigts de Gabriel pour l’examiner à la pâle lueur ambiante comme s’il s’agissait d’un rubis. Il ne semblait pas si exceptionnel que cela. Qu’avait-il de plus que ceux qu’il faisait parfois à la maison pour plaire autant au sénateur ? Romain ferma un œil, puis l’autre, et enfin, il le fourra dans la bouche. A peine croqua-t-il dedans que ses yeux s’écarquillèrent et que sa mâchoire se raidit, refusant d’avaler ne serait-ce que sa salive. Ce qu’il y avait de plus pour plaire à Gabriel ? De la viande !
Même si le goût n’était pas si désagréable, son cerveau ne cessait de lui rappeler qu’il ne mangeait pas de viande. Que c’était dégoûtant, saignant et – surtout – autre fois vivant. Depuis l’enfance, Romain ne mangeait aucune chaire animale, se contentant (jusqu’à il y a quelques mois) de poissons et de fruits de mer (seuls animaux dignes d’être manger à ses yeux). La viande l’écœurait plus que de raison. Il devait ce dégoût à son grand-père qu’il avait vu – enfant – dépecer un lapin. Totalement végétarien depuis son retour des Indes, le jeune homme ne se nourrissait dorénavant plus de ce qui avait été autre fois vivant. Conviction difficile pour Gabriel et Andrew à vivre au quotidien. Les asperges, les épinards, les algues et les autres légumes avaient envahit leurs assiettes sans qu’ils n’aient eu leur mot a dire. Le petit piège de McAllister était donc une bassesse plutôt amusante et certainement méritée. Romain ne s’en offusqua pas… même si au fond de lui, le dégoût l’envahissait.
« Chay délichieux. »
La bouche pleine de ce maudit feuilleté à la saucisse qu’il se refusait à avaler (tout comme il se refusait à recracher), Romain regardait autour de lui à la recherche de serviettes en papier. Il se trouvait dans une impasse. Impasse qui semblait amuser son époux qu’il voyait épier sa réaction du coin de l’œil. S’ils s’étaient trouvés dans l’intimité, Romain aurait délesté son fardeau dans la bouche même de son mari en lui roulant un patin d’enfer et en lui promettant par la suite de se venger. Mais quelque chose lui disait que ce genre de baiser aurait été mal venu devant tous les convives des Morecci. Le coming out du sénateur risquerait de faire jaser et surtout, de passer au second plan la soirée. Et pour couronner le tout, il risquait certainement d’être responsable de la future cécité de Laurence dont les yeux brûleraient devant l’image de deux hommes se roulant une galoche à s'en chatouiller les amygdales.
« Romain semble croire que parce que nous partageons la même maison, il a le droit de faire valoir les compétences de ses amis comme si je ne m'entourais pas déjà des meilleurs. Et il a raison. » « Chay pas parche que Lauwenche est avocate et qu’elle est la meilleure dans cha catégorie que chay forchayment un coup monté pour que tu lui accorde un entretient. Che ne me permettais chamais de faire cha. Nous ne chommes pas achez intimes. » dit-il la bouche pleine et les yeux brillants de malice. « Mais puiche que tu en parles, oui Lauwenche est une avocate et elle est la meilleure dans cha catégorie et tu devrais lui accorder un entretient. »
Il offrit consciemment à Laurence un clin d’œil appuyé du style « notre plan marche ma fille » avant d’échanger avec son mari un regard complice. Puisque Gabriel ne le prenait pas mal, autant s’amuser de la situation. Avant qu’il ne puisse ajouter quoique ce soit d’autre en faveur de la jeune femme, la lumière s’éteignit, plongeant dans l’obscurité (bien plus qu’ils ne l’étaient déjà) les convives. L’agitation monta crescendo. Romain profita d’être dissimulé dans le noir et de l’effervescence générale pour recracher dans sa main le maudit feuilleté. « On est censé faire quoi ? Crier ? Flipper ? Demander à l'aide ? » D’instinct, il se rapprocha de Gabriel dont la présence le rassurait. Même s’il se doutait que cette panne de courant était un coup monté des Morecci pour pimenter la soirée (et si ce n’était pas le cas, ce devait être les coupures de courant qui revenaient à la charge), il n’aimait guère cette obscurité oppressante. Il profita cependant de celle-ci pour laisser tomber dans un « plouf » sonore le feuilleté à la saucisse dans le punch de son époux. Il lui chuchota à l’oreille pendant que le murmure des conversations se faisait encore plus grand à mesure que les secondes se transformèrent en minutes :
« Ta tentative d’empoisonnement a échouée. Attends-toi à des représailles vilain vampire. Car d’une façon ou d’un autre, je lui piquerais son fouet et je m’en servirais contre toi. » Il ne put s’empêcher de lui mordiller brièvement l’oreille en ajoutant un « Tu seras mon esclave ce soir, McAllister. » avant de boire une gorgée de son propre punch, son corps toujours proche de celui du sénateur au point de pouvoir sentir sa chaleur et son souffle chaud. « Ca va Laurence ? T’as pas trop peur dans le noir ? Passe-moi ton fouet que je nous protège des vilains monstres. »
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(#) Sujet: Re: Trois + un quart... sur le grill Jeu 11 Nov 2010 - 17:08
Souriante, Laurence était simplement radieuse de sortir enfin de chez elle pour autre chose que de travailler ou de faire des examens réguliers chez le médecin. Avec sa grossesse et les problèmes avec Jovan, Laurence n’avait jamais eu vraiment le temps de profiter des occasions pour s’amuser. Bien sur, s’amuser revenait à ne plus profiter de l’alcool jusqu’à ne plus sentir ses pieds et couper dans tous les plaisirs qu’elle avait eu l’habitude de profiter. Heureusement pour elle, ils acceptaient toujours les femmes enceintes dans les casinos de nos jours. « Je suis... charmé. » C’est pourquoi elle laissa le sénateur lui faire un baise main, rigolant en apercevant les accessoires du costume qui allait jusqu’à de fausses dents dévoilées par son sourire. « Ce n'est pas parce que vous êtes enceinte que vous devez mourir de soif. » Attrapant le verre tendu par Gabriel, Laurence lui souria en le remerciant. En le voyant agir de la sorte, elle ne put s’empêcher de trouver qu’il était le genre d’homme un peu charmeur avec – bien entendu – beaucoup de charisme. « Tu dois goûter ça, c'est excellent ! Je sais pas ce qu'ils ont mit là dedans, mais pour une fois que j'aime un truc garni de légumes, je devrais demander le nom de leur traiteur aux Morecci. » Laurence jeta un œil aux fameux feuilletés que Gabriel venait de recommander à Romain. Elle fut d’abord très surprise du ton familier donc il utilisait à l’adresse de Romain – se surprenant presque de réaliser à quel point Romain était proche de Gabriel McAllister et qu’il lui offrait là une chance en or de se faire valoir. Mais face aux deux hommes, Laurence avait une certaine réticence qu’elle n’arrivait pas à s’expliquer. Ils avaient un petit quelque chose qui l’amenait à remettre en doute leur relation face à des sous-entendus qui venaient amplifier les doutes qu’elle avait. Mais elle avait eu assez de problèmes avec Jovan à propos de ses lettres envers Maât Blythe Sheldon qu’elle avait promis de se garder une certaine réserve. Surtout qu’elle savait à quel point elle aurait peut-être insultée le sénateur dans l’optique où elle se trompait. Et cette fête d’halloween devait lui assurer une ouverture une approche du sénateur… et surtout d’un poste qu’elle souhaitait ravir à Tray Rannigan. « Romain semble croire que parce que nous partageons la même maison, il a le droit de faire valoir les compétences de ses amis comme si je ne m'entourais pas déjà des meilleurs. » Laurence sentit une pointe d’hésitation au fond d’elle face à Gabriel – incertaine s’il avait comprit toute la mise en scène de Romain, qui fallait le dire n’était pas l’homme le plus subtile du monde… Incertaine aussi s’il se renfermait déjà à l’hypothèse qu’elle puisse se faire valoir. « Et il a raison. » Ignorant que sa crédibilité était sans doute remise en doute avec son costume d’halloween de WonderWoman, Laurence souria de toutes ses dents à Gabriel les yeux pétillants face à cette opportunité. Avant même qu’elle put lui dire à quel point travailler pour lui était une chose qu’elle désirait, Romain la devança en parlant la bouche pleine. « Chay pas parche que Lauwenche est avocate et qu’elle est la meilleure dans cha catégorie que chay forchayment un coup monté pour que tu lui accorde un entretient. Che ne me permettais chamais de faire cha. Nous ne chommes pas achez intimes. Mais puiche que tu en parles, oui Lauwenche est une avocate et elle est la meilleure dans cha catégorie et tu devrais lui accorder un entretient. » Pour vu qu’ils aillent été de très bons amis que Gabriel McAllister ne se sente pas offusqué pour si peu de contenance. « Mais, seulement si vous jugez qu’il pourrait être nécessaire pour vous de recourir.. » Laurence s’arrêta doucement, étonnée de se retrouver soudainement dans le noir complet.
Convaincue que c’était une mauvaise blague pour leur faire peur, Laurence recula de quelques centimètres en agitant sa main derrière elle pour atteindre le mur où était adossé le buffet. « Qu’est-ce qui se passe? » Une seconde panne de courant dans le quartier? Une mise en scène par les hôtes pour rendre cette soirée effrayante… digne d’une vraie fête d’halloween? Peu importe les raisons, rien dans cette histoire ne rendait Laurence en sécurité. Elle regrettait de ne pas avoir Jovan qui l’accompagnait auquel elle aurait pu se blottir contre lui ou du moins lui serrer la main pour se sentir mieux. « On est censé faire quoi ? Crier ? Flipper ? Demander à l'aide ? » Effrayée à l’idée même de se faire faire sursauter par une mauvaise blague Laurence eu du mal à résister à l’envie de se cacher sous la table du buffet. Après tout, si elle suivait sa mauvaise idée, elle aurait tout le mal du monde à se relever avec le boulet de canon qu’elle portait à longueur de journée. Sa respiration s’accéléra alors que l’attente était insupportable avec tous les invités qui se murmuraient des questions, à ses exclamations de jeune femme qui subissait les sbires de vilains garçons qui profitaient de l’obscurité pour faire certains mauvais coups. « Ca va Laurence ? T’as pas trop peur dans le noir ? Passe-moi ton fouet que je nous protège des vilains monstres. » Sur le bord de faire une crise d’asthme, la jeune avocate sorti une pompe – d’on ne sait où – puis inspira quelques bons coups avec son inhalateur. « Ça vas… Il y a des gens qui s’occupent de tout rétablir? » se questionna-t-elle à voix haute la respiration difficile. C’était ce genre d’événements qui lui rappelait ce qui lui était arrivé au début du printemps dernier lorsqu’on l’avait enlevé pour des informations. « Crier ? » envisagea-t-elle en réponse à Romain certaine qu'elle serait sans doute ridicule. Ce fut les bras recroquevillés sur sa poitrine, que Laurence se sentie soulagée lorsque la lumière revit remplir la salle. Applaudissant comme les autres invités, son sourire satisfait fut de courte durée lorsque son regard croisa la nouvelle décoration à quelques mètres d’eux. Étouffant un cri de terreur, Laurence resta plantée sur place incertaine si c’était le fruit de son imagination qui rendait les choses si réelles. Car, cette décoration n’avait rien d’une vulgaire décoration en plastique.