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| (#) Sujet: FREAKY WEDNESDAY Dim 24 Oct 2010 - 7:40 | |
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FREAKY WEDNESDAY Leslye Solea Gibson, Romain S. Parker and Gabriel & Andrew McAllister
FLASHBACK, 29 septembre 2011 « Gabriel! Devine d'où on arriiiiiiiive! » s'écria Romain dès qu'il ouvrit la porte de la maison, sachant pertinemment que son mari était à l'intérieur puisque sa voiture était dans l'allée. « Arrête! T'as dit que tu dirais rien! » répliqua aussitôt Andrew en se jetant sur Romain pour tenter de poser une main sur sa bouche et ainsi l'empêcher de parler. « On arrive de l'hôpital! » « De l'hôpital? » questionna Gabriel en faisant irruption dans le salon. « Non de nulle part! On est allés faire un tour en ville! » fit Andrew en fusillant Romain du regard, qui ne put néanmoins s'empêcher de renchérir. « Oui, de l'hôpital parce que ton frère a... » « Ta gueule, j'ai dis, c'est pas drôle! » coupa Andrew, furieux, en tentant en vain de le faire taire, ses poignets étant retenus par les mains de Romain. « Oh arrête ça sert à rien t'y arriveras pas! Ton frère il a un groooos bouton et des plaques toutes rouges juste sur... » fit-il alors qu'il devait néanmoins mimer l'endroit, Andrew ayant réussi à atteindre sa bouche pour y plaquer sa main, gêné et blessé dans son orgueil alors que Gabriel pouffait de rire. « Oh ça va hein! Il a oublié de dire que c'était une ALLERGIE! À ce putain de nouveau savon qu'il a acheté! » « T'as de la chance que ce soit que ça! Parce que tu sais si tu mets pas de... » « Ça va aller, merci! J'ai ma jolie petite crème dans le joli petit pot qu'on vient tout juste d'aller chercher à la jolie pharmacie! Tout va bien! » fit-il, énervé, en se dirigeant vers les escaliers. « Si t'as besoin de quelqu'un pour étaler la crème... Je l'ai déjà vue, moi, ta bite! Ça me dérange pas, hein! Pour aller bien dans les coins et tout ça! » Si Andrew pouvait tuer d'un regard, Romain n'aurait pas mis longtemps avant de s'écrouler! Il grimpa les marches, excessivement énervé. « Faut que tu me racontes! Tu lui as acheté des préservatifs? » demanda Gabriel, amusé. « NON! Il m'a donné les vôtres! » hurla Andrew, à l'étage, avant de claquer brusquement la porte de la salle de bain. Une seule semaine s'était écoulée depuis cette soirée où on s'était bien moqué de lui. Son bouton était désormais presque disparu grâce à la crème miracle, mais voilà qu'un nouveau problème lui tombait dessus, un problème bien plus grave encore que quelques plaques rouges et un bouton, fussent-ils au mauvais endroit. Au volant de sa voiture, Leslye à ses côtés, le silence régnait alors qu'il n'avait qu'une envie, celle de balancer sa tête contre le volant pour tenter de se réveiller de ce cauchemar dans lequel elle venait de le plonger. Comment était-ce possible? Ils avaient toujours fait attention, ils n'avaient jamais fait un faux pas qui puisse expliquer ce qui se passait maintenant et surtout, ils étaient demeurés plutôt sages sous les ordres d'Andrew, qui se sentait suffisamment mal à l'aise comme ça sans espérer en rajouter une couche en mettant sa petite amie au courant de son problème.
Mais cette fois, le problème était insaisissable. Trop gros pour qu'il puisse réellement y faire face, surtout pas seul. La main de Leslye vint empoigner la sienne et il se dégagea brusquement, plus qu'il ne l'aurait voulu. Il se mordit la lèvre alors qu'il savait pertinemment l'inquiétude qui la rongeait également. Il n'était pas le seul à paniquer, elle aussi devait avoir une centaine de questions en tête et une multitude de doutes et d'incompréhensions. Mais il ne savait même pas comment se calmer lui-même alors tenter de la rassurer elle, c'était décidément hors de son contrôle.
Néanmoins conscient qu'il agissait comme un parfait imbécile, il murmura un léger « Je suis désolé. » avant de garer la voiture dans l'entrée, appuyant sa tête contre son siège un bref moment, les yeux fermés, tentant de trouver le courage qui lui fallait pour annoncer à sa famille qu'elle était enceinte. Il porta son regard sur la jeune fille à ses côtés et lui fit un léger sourire dans l'espoir de faire baisser son niveau d'anxiété en même temps que le sien, en vain. Il hocha la tête et sortit de la voiture, jouant nerveusement avec ses clés alors qu'il refermait la portière et qu'il faisait un pas vers la maison. Il récupéra la main de Leslye, cette fois, et poussa un léger soupir avant d'ouvrir la porte. Ses prunelles se portèrent néanmoins dans les siennes, surtout pour la forcer à rester avec lui; il n'y arriverait pas tout seul. Il préféra ne pas trop annoncer son arrivée et tenter de trouver soit Romain, soit Gabriel, mais surtout pas les deux. Autant ne pas faire de vagues dans ce cas-là.
Il entraîna Leslye à la cuisine, d'où une agréable odeur de rôti leur parvenait et il perdit sa confiance dès lors qu'il se retrouva face à Romain. « Hey, salut! T'es déjà rentré du boulot? T'as... pas travaillé. C'est vrai. Tu veux un verre d'eau, Les'? » Il s'était brusquement retourné vers sa petite amie, écrabouillant ses doigts au passage sous l'anxiété qui lui étreignait le coeur. Il ouvrit le réfrigérateur et en sortit une bouteille d'eau, qu'il décapsula avant de la lui tendre nerveusement, n'ayant même pas pris la peine d'écouter sa réponse.
Il déposa ses clés, brusquement, sur le comptoir de la cuisine, le bruit sourd en résultant le faisant grimacer.
« Tu sais, quand on parlait de Menkins, là, mon prof de bio... Il portait un truc de merde aujourd'hui, j'ai jamais vu ça! Un genre de costume trois pièces entièrement rouge, c'était heu... hilarant. » Prenant conscience du flot de paroles qui sortait de sa bouche, il hésita sur le dernier mot et ce ne fut presqu'un murmure alors qu'il posait ses yeux un peu partout sauf sur les deux êtres vivants à ses côtés. Il ne se rappelait même plus avoir parlé de Menkins à Leslye, - peut-être à Romain? - et il appuya son dos contre le comptoir, tentant en vain de se composer une expression faciale normale.
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| (#) Sujet: Re: FREAKY WEDNESDAY Dim 24 Oct 2010 - 21:43 | |
| Ce mercredi après-midi là, Leslye n'arrivait pas à tenir en place. Assise sur la chaise de son bureau, elle attendait patiemment qu'Andrew ramène ses fesses dans sa chambre. Voilà déjà une heure qu'elle lui avait envoyé un sms lui stipulant de venir, parce qu'elle avait besoin de lui. Besoin de lui.. Elle se maudissait d'avoir utilisé ces mots, mais en même temps, elle ne voyait pas quoi dire d'autres. Envoyer un message en disant 'je suis enceinte' avait été une possibilité que Leslye s'était refusé. Bien que facile, elle doutait de la sympathie d'Andrew en retour. Leslye était debout devant son bureau. Elle faisait un peu de tri dans ses cours, et dans tout ces tiroirs. C'était plus par anxieté que par autre chose. Nettoyer, ranger était une façon de se changer les idées. De son oreille attentive, elle entendit quelqu'un monter les marches: Andrew. Son coeur commença à battre la chamade. Pour ne rien laisser paraître, elle attrapa une grosse pile de son bureau qu'elle posa lourdement sur son lit. Revenant à son bureau, elle attrapa de nouveau des livres. Dos contre la porte, elle sentit Andrew s'approcher d'elle. Elle devinait le sourire qu'affichait son visage. Elle devinait son bonheur de la voir. « salut! » Sa voix était amusée. Elle ne put s'empêcher de penser qu'il allait vite déchanter, qu'il allait partir en courant d'ici quelques minutes. Cette idée -le voir fuir- l'horrifia, et alors qu'elle s'apprêtait à prendre une autre pile, elle sentit ses mains se poser sur son ventre. Le souffla d'Andy frôla ses joues. Leslye se glissa hors de ses bras, fit quelques pas, et alla mettre la pile de nouveau sur le lit. « Les'? Qu'est-ce que t'as? » demanda-t-il. Evitant tout contact visuel avec lui, la jeune fille repassa devant, et attrapa un classeur. « Moi? Rien, ça va très bien. » dit-elle. Comme à son habitude, Leslye fuyait. Elle n'avait malheureusement plus le temps de fuir. Dans neuf mois, ce serait trop tard. Dans deux semaines, ce sera peut-être déjà trop tard. « Alors donne-moi un bisou. » elle le sentit se rapprocher d'elle, et ce fut avec un sourire gêné qu'elle se retourna vers lui « Andrew, j'ai pas envie là. » Elle lui tourna de nouveau le dos, jetant un oeil aux piles sur son lit. Son tri ne ressemblait à rien. Elle prenait des affaires, et les posait ailleurs. C'était tout. Elle attrapa de nouveau d'autres classeurs qu'elle empila. « Okay. Alors explique-moi. » Le ton de voix d'Andrew devenait de plus en plus sérieux. Ce n'était plus le moment de déconner. Lâchant ses affaires sur son bureau, Leslye se retourna et fixa Andrew du regard. Encore une fois, elle comprenait pourquoi elle l'aimait. « Je.. » Ce fut les yeux remplis de larmes, qu'elle lâcha enfin le morceau, lui hurlant presque dessus -parce qu'après tout, c'était un peu de sa faute. « Je suis ENCEINTE !! » Sur le chemin qui les menait chez les McAllister, le silence avait été d'or. Aucun des deux n'avait réussi à ouvrir la bouche. Chacun avait son esprit occupé. Depuis qu'il y avait environ une heure, elle avait osé ouvrir la bouche pour déclarer ce qui la tracassait le plus, elle se sentait plus légère, comme si parler lui avait enlever un poids énorme de sur son dos. Mais le silence qu'Andrew lui infligeait était horrible. Elle aurait tellement aimé qu'ils puissent en parler encore. Elle savait qu'aucun des deux ne voulait ça, mais maintenant que c'était fait, il fallait bien s'y faire. Pour lui rappeler qu'elle était là, et parce qu'elle avait besoin de lui, la main de Leslye vint se fourrer dans celle d'Andrew. Le geste qui s'ensuivit fut assez cruel. Andrew se dégagea de son emprise. Surprise de ce geste, Leslye détourna la tête contre sa propre vitre. Ses yeux étaient embués de larmes. Il lui en voulait, elle en était certaine. Il allait s'en aller. Elle s'était tellement sentie soulagée tout à l'heure quand il avait décidé d'en parler à son frère et à Romain, qu'elle avait cru que c'était bon, qu'il n'allait pas l'abandonner. Mais elle avait tord. Elle croyait encore aux bisounours; et Andrew venait de lui recoller les pieds sur terre. Il allait partir. Il allait la laisser seul, avec ce bébé. Elle s'imaginait déjà, élevant cet enfant, seule, sans lui, et avec une pension alimentaire que son frère verserait. Son imagination travaillait fort, mais elle avait tellement peur qu'il la laisse tomber que ça en devenait une psychose. Le regard rivé sur le bas côté, Leslye n'esquisa aucun signe de vie en entendant ses excuses. Ses dents mordaient sa lèvre inférieure, de peur d'éclater en sanglots. Ils furent trop rapidement arrivés devant chez les McAllister. Andy gara la voiture, et Leslye osa poser son regard sur lui. Un léger sourire apparut sur son visage. La jeune fille le lui rendit, ne sachant pas comment prendre ce sourire. Est-ce qu'il cachait l'angoisse de l'annonce? Ou est-ce qu'il cachait une idée beaucoup plus sordide, tel que la laisser tomber? Elle essaya de chasser de sa tête cette dernière option, se détacha et sortit à son tour de la voiture. Elle fit quelques pas en direction de la maison, et s'arrêta, attendant Andrew qui fermait à clef la voiture. Celui-ci s'approcha d'elle, et attrapa au passage sa main -pour son plus grand bonheur. Elle l'entendit soupirer avant d'ouvrir la porte, et ils échangèrent un regard. La peur s'insinuait petit à petit dans les entrailles de la jeune fille. Elle avait véritablement peur de la réaction qu'ils pouvaient avoir, et elle comprenait qu'Andy soit mort de peur à cet instant précis. N'osant pas elle-même imaginer comment elle pourrait l'annoncer à ses tuteurs. Sa mère serait sans doute très heureuse. Son père la virerait sans doute de la maison avec perte et fracas. Encore heureux qu'elle ne vivait plus avec eux.. Quand à sa soeur, elle l'imaginait très bien être aussi surprise qu'elle, et elle l'imaginait déjà trouver cinquante mille solutions à cet énorme problème. Elle aurait dû aller la voir, elle, plutôt que de se retrouver face à la famille d'Andrew. Pourquoi n'avait-elle pas osé? Elle hocha la tête, déçue de ne pas avoir osé le faire plus tôt, et pénétra dans l'antre des loups-garous. Andrew entraina Leslye vers la cuisine, où apparemment quelqu'un faisait à manger: Romain. Andy perdit aussitôt son calme, et sortit une phrase bidon. « Hey, salut! T'es déjà rentré du boulot? T'as... pas travaillé. C'est vrai. Tu veux un verre d'eau, Les'? » Le stress qui envahissait son petit ami vint comprimer sa main. Leslye faillit pousser un léger cri en sentant ses doigts, écrabouillés sous la force d'Andrew. Il la lâcha alors pour aller chercher une bouteille d'eau, dans le frigo. Leslye murmura alors en direction de Romain « Bonjour. » Andy lui tendit la bouteille d'eau, et elle but une gorgée. « Tu sais, quand on parlait de Menkins, là, mon prof de bio... Il portait un truc de merde aujourd'hui, j'ai jamais vu ça! Un genre de costume trois pièces entièrement rouge, c'était heu... hilarant. » Leslye lui jeta un coup d'oeil. Menkins? C'était qui celui-là? Elle voyait bien qu'Andrew galérait énormément. Le débit de paroles qu'il venait d'écouler n'était pas de son genre. Il s'installa alors, dos contre le comptoir. La jeune fille s'avança alors vers lui, et vint passer son bras autour de la taille d'Andy. Il ne fallait pas qu'il la repousse. Il ne fallait pas. Elle voulait qu'il soit rassuré, qu'il sache qu'elle était là, à ses côtés. Et elle voulait sentir que lui aussi ne l'abandonnerait pas. D'une petite voix, elle osa alors demander à Romain. « tu prépares quoi de bon? » |
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| (#) Sujet: Re: FREAKY WEDNESDAY Ven 29 Oct 2010 - 15:41 | |
| Le combiné du téléphone sans fil bloqué entre son épaule et son oreille, Romain écoutait en silence et très attentivement sa mère lui expliquer en détails comment allait se dérouler le 90e anniversaire d’Erica, la matriarche des Braddock-Bowen. Alors qu’elle débitait un flot continu de paroles soutenu par un nombre incroyable d’explications et d’exemples, Romain reboutonnait son jeans sali par des marques de cambouis en formes de doigts aux niveaux des fesses, et il réajusta également son tee-shirt tout aussi maculé. Le corps toujours échauffé et occupé par le vice de Gabriel qu’il avait laissé en lui suite à la partie de jambes en l’air qu’ils avaient partagés, Romain tentait de redescendre peu à peu sur terre. Face à lui, son mari avait reprit l’exploration en règle du moteur de son Aston, là où il l’avait abandonné avant de s’occuper du corps de son époux. « Oncle Alfie et tante Mary partent le 5 si j’ai bonne mémoire. Je crois que c’est parce qu’il doit d’abord passer par Wellington régler un truc avec oncle Bernis. Quant à nous, nous partons le 11 novembre, maman. » « Que vous deux, j’espère ? » « Je dois encore voir avec Elianor si elle peut se libérer. » « Je ne parlais pas de ta cousine. » claqua Anna d’un ton sec. « Je sais qu’Ozzie n’est plus le bienvenu parmi vous, maman. » assura Romain en traversant le garage. « Je suis le premier à donner raison à ce vote d’exclusion. Son comportement lors des funérailles de Ceasar est inadmissible. Je suis désolé pour tante Winona, mais je ne vois pas ce qu’il viendrait faire à l’anniversaire de grand-mère. Il n’aime pas notre famille, et bien qu’il reste dans son coin ce petit bâtard. On a voté et il est exclu. Il doit être habitué, non ? Lui qui n’a même pas été reconnu par son propre père. » Il fronça les sourcils devant les nombreuses pièces de mécanique et devant les outils posés sur la porte du congélateur, ce qui l’empêchait de l’ouvrir pour y récupérer ce qu’il désirait à l’intérieur. « Ecoute maman, je n’ai plus de contact avec Ozzie depuis des semaines. Et franchement, c’est mieux comme ça. Je sais d’expérience qu’il n’est pas quelqu’un de bien. Qu’il reste dans son coin, et nous resterons nous tous, la famille, dans le nôtre. » Alors qu’Anna se lançait dans un long monologue sur son indignation et son mépris à l’égard du fils de sa demi-sœur, Romain plaça la main sur la grille du combiné. Il échangea un regard avec son époux et lui chuchota en indiquant d’un geste de la tête le gros congélateur : « Si dans dix minutes tu ne m’as pas apporté mes épinards, je te promet que ce sont des algues que tu trouveras dans ton assiette à côté du rôti. » Il lui offrit un clin d’œil complice pendant qu’il rejoignait la porte menant à la cuisine. « Oui, maman, Gabriel t’embrasse et il est impatient de rencontrer enfin tout le reste de la famille. Oui, oui… même grand-père. »
Malgré son avertissement en règle, les dix minutes se changèrent rapidement en une heure, et malgré cette heure entamée depuis un quart d’heure, Gabriel n’avait toujours pas trouvé le temps de lui apporter les épinards. Romain maudissait cette voiture ! A chaque fois, c’était la même histoire ! Lorsque Gabriel bricolait et bichonnait son Aston, il perdait la notion du temps et des priorités, ce qui avait le don d’agacer fortement le jeune océanologue. N’avait-il donc pas cinq minutes à sacrifier pour lui apporter ces putains d’épinards ? Etait-ce trop lui demander le lâcher ce moteur ? Quoiqu’il en soit, Gabriel avait gagné ; ce soir, ce serait rôti, purée et algues vertes.
Pendant qu’il remplissait une casserole d’eau et qu’il la posait sur le feu près de celle des pommes de terre en train de bouillirent, Andrew et Leslye entrèrent dans la cuisine. Les deux adolescents s’attardèrent autour de l’îlot de travail. « Hey, salut! T'es déjà rentré du boulot? T'as... pas travaillé. C'est vrai. Tu veux un verre d'eau, Les'? » « Bonjour. » « Salut les amoureux » répondit Romain. « Comme tu vois, Andrew, j’ai prit un jour de repos. Ton frère aussi. Il est dans le garage avec sa maîtresse. »
Romain continua de vaquer à ses occupations, rinçant une assiette sous le robinet. D’ordinaire, Andrew et Leslye ne s’attardaient jamais très longtemps dans la cuisine lorsqu’il préparait à manger. Ils prenaient toujours soin d’éviter de lui donner l’occasion de leur assigner des tâches pour l’aider en cuisine. Mais étrangement, aujourd’hui, et pour une raison qui échappait à Romain, ils ne semblaient pas décidés à s’éclipser au salon ou dans la chambre. Cela intrigua le jeune océanologue qui cligna plusieurs fois des yeux, suspicieux.
« Tu sais, quand on parlait de Menkins, là, mon prof de bio... Il portait un truc de merde aujourd'hui, j'ai jamais vu ça! Un genre de costume trois pièces entièrement rouge, c'était heu... hilarant. » « Tu prépares quoi de bon? »
Qu’est-ce qui clochait ? Où était le bug ? Romain les observa l’un après l’autre l’air de rien, entre deux rinçages d’ustensiles de cuisine. Son instinct lui disait que quelque chose n’allait pas. Ils étaient différents, comme très mal à l’aise en sa compagnie. Les avaient-ils surprit tout à l’heure ? Quant bien même, ce ne serait pas la première fois qu’Andrew le surprenait en plein ébat torride avec son frère. Non, ce devait être autre chose, mais quoi ? Quelque chose en Romain lui disait qu’il ne s’agissait pas non plus d’une faveur. Andrew ne tournait jamais très longtemps autour du pot lorsqu’il s’agissait de lui demander de l’aide pour convaincre Gabriel.
Lentement, Romain se tourna pour s’appuyer contre le meuble de l’évier, les mains de part et d’autre de son corps. Il fixa Andrew, puis Leslye, et ensuite il demanda, méfiant au possible :
« C’est quoi le plan Bonnie & Clyde ? Depuis quand vous traînez dans la cuisine au risque de devoir m’aider ? » Romain indiqua d’un doigt le sachet d’algues posé près de la jeune fille. « Purée, rôti et algues vertes ce soir. » Un regard complice vers Andrew. « Remercie ton frère. » Il plissa ensuite des yeux, plongeant son regard dans celui du jeune McAllister. « Alors ? Qu’est-ce qu’il se passe ? Vous avez l’air de tout, sauf de deux adolescents sereins. Je vous promets que si vous avez encore une fois touchés à mes bocaux, ça va aller mal pour vos matricules. La méduse, je te la fait bouffer de force Andrew, et par les trous de nez ! Alors je vous conseil de cracher le morceau et fissa car je suis entrain de m’imaginer des horreurs et nous savons tous les trois que d’un rien je suis apte à en faire une montagne. »
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| | | InvitéInvité
| (#) Sujet: Re: FREAKY WEDNESDAY Dim 31 Oct 2010 - 18:16 | |
| Les mains sur les hanches, les sourcil froncés, et les lèvres pincées dans une expression d'intense réflexion, Gabriel explorait du regard le moteur de son Aston Martin, comme s'il allait lui expliquer lui même d'où venait cette anomalie dans son ronronnement qu'il avait décelée quelques heures plus tôt. Après plus d'une heure et demi plongé sous le capot à vérifier chaque parcelle de son moteur, il n'avait rien trouvé d'anormal. Qu'est ce que sa Précieuse pouvait bien avoir ? Il fut interrompu dans ses réflexions par l'arrivée inopiné de Romain presque aussitôt suivit par une alléchante odeur de rôti. Il lui envoya un regard par dessous le capot qu'il refermait soigneusement. Le téléphone à la main, le jeune homme tapait un numéro tout en se dirigeant vers le congélateur. Dès qu'il passa à portée, Gabriel s'empara du combiné, raccrocha sans prêter garde au regard de protestation de son époux et l'attira contre lui d'un bras possessif enroulé autour de sa taille.
« Elle te résiste. » dit Romain narquois, apparemment capable de déceler malgré son assaut, l'air revêche de son amant. « Elle, oui. » avoua le brun. Il ne poursuivit pas. Ce n'était pas nécessaire, il savait ce qu'il voulait et Romain le savait aussi. « L'Aston ? » demanda simplement le jeune homme. Pour toute réponse Gabriel le fit asseoir sur le capot. « Ça résonne ici. » remarqua innocemment Romain, et le sénateur comprit qu'il ne comptait pas retenir son plaisir. « Laisse toi aller. » répondit-il langoureusement, occupé à embrasser la ligne de sa mâchoire tandis que ses mains souillées de cambouis relevaient son T-shirt avec empressement. Il reprit, taquin. « Au pire je dirais qu'Andrew a fait son coming-out. » Il entendit un petit rire espiègle monter dans la gorge de Romain. « Tu dis n'importe quoi. » « Et si tu te taisais un peu ? » « Faudrait savoir ce que tu veux. » «Tu m'énerves. » chuchota Gabriel à son oreille avant de la lui mordre gentiment en guise de représailles.
*** Avant de venir dans la cuisine, Gabriel marqua un temps d'arrêt, la main sur la poignet de la porte. Il avait oublié quelque chose mais quoi ? Il se remémorait très bien son agacement vis à vis de sa voiture, puis l'arrivée de Romain et même de quelle manière ardente ils s'étaient envoyés au septième ciel, et ce deux fois plutôt qu'une. La suite était assez flou. Oncle Bernis, tante Winona et la cousine Elianor se mélangeaient dans sa tête à cause de la conversation téléphonique de Romain qu'il avait écouté d'une oreille distraite en reprenant ses esprits et le contrôle de son corps assouvit, mais il était presque sûr qu'il y avait autre chose.
En désespoir de cause il entrouvrit la porte, sur le point d'abandonner son idée fixe lorsqu'à nouveau, les effluves du rôti en train de cuire vinrent chatouiller ses narines, éveillant cette fois le souvenir de la menace proférée par Romain. Les épinards ! Comment avait il pu oublier ? En trois enjambées digne d'un coureur olympique, Gabriel se précipita vers le congélateur, en sortit le sachet et fila dans la cuisine d'un pas cadencé coupable.
« ...si vous avez encore une fois touchés à mes bocaux, ça va aller mal pour vos matricules. La méduse, je te la fait bouffer de force Andrew, et par les trous de nez ! Alors je vous conseil de cracher le morceau et fissa car je suis entrain de m’imaginer des horreurs et nous savons tous les trois que d’un rien je suis apte à en faire une montagne. »
Il ralentit sensiblement l'allure au ton courroucé de Romain qui en avait de toute évidence après Andrew et Leslye. « Salut les jeunes ! » lâcha t-il à la hâte en jetant un coup d'œil en biais à son jeune frère et à sa petite amie. Il ne s'arrêta pas pour les saluer en bonne et due forme, il avait des priorités. Ne pas manger d'algues était la première de toutes.
Sans prêter attention au malaise évident qui avait prit place avant son arrivée, il rejoignit Romain, et déposa le sachet d'épinard sur le plan de travail de la cuisine d'un air d'excuse. Puis il lui vola un baiser et dit à voix basse afin que lui seul l'entende « Je suis désolé, après ce que tu m'as fait, je n'arrivais plus qu'à penser à toi et à ton... » Un sourire coquin et entendu se dessina malgré lui sur son visage. Il le ravala rapidement, conscient qu'ils n'étaient pas seuls. « Enfin les épinards me sont sortit de la tête. »
Enfin il se tourna vers l'autre couple de la maison, visiblement aussi confondus l'un que l'autre et décida de s'intéresser au problème du jour. « Qu'est ce que vous avez fait encore ? » Il avait beau essayer d'avoir l'air de mauvaise humeur, ses sourcils refusaient obstinément de se froncer. L'affaire de la méduse assassinée l'avait plus fait sourire que laissé éploré, mais il se devait d'être activement du côté de son époux s'il ne voulait pas subir l'orage avec les deux autres. |
| | | InvitéInvité
| (#) Sujet: Re: FREAKY WEDNESDAY Mar 2 Nov 2010 - 0:11 | |
| « Purée, rôti et algues vertes ce soir. Remercie ton frère. » Une grimace vint prendre place sur les lèvres d'Andrew alors qu'il jetait un coup d'oeil peu intéressé aux algues posées sur le plan de travail. « J'ai pas faim. » fit-il simplement en haussant les épaules. En temps normal, Andrew se serait insurgé contre cette vilaine manie qu'avait Romain de faire cuire des trucs auxquels les gens normaux n'auraient jamais osé penser. Bientôt, ce serait une salade de pissenlit? Un ragoût d'écorce? Pourtant, même si l'envie de manger des algues s'apparentait à celle de se faire écraser par un train, Andrew n'avait même pas envie de lui dire à quel point il était un jeune en pleine croissance qui avait besoin de viande pour carburer, comme il le faisait à chaque fois qu'un légume était au menu. Pas cette fois.
Il jeta un coup d'oeil atterré à Leslye lorsque Romain commença sa tirade, secouant négativement la tête alors qu'il se crispait brusquement. « Arrête! C'est pas ce que tu crois, on a pas touché à tes bocaux! Entre nous, j'aurais préféré... » La dernière phrase ne fut sans doute audible que pour lui-même alors que Gabriel entrait en trombe dans la cuisine, un sac d'épinards à la main. « Remplacer des algues par des épinards, on en a de la chance... » murmura Andrew en profitant du moment de tendresse entre son frère et Romain pour fermer les yeux et pousser un soupir effacé, tentant délibérément de reprendre le contrôle de ses émotions. Comment avaient-ils pu en arriver là? Comment avaient-ils pu se montrer aussi irresponsables?
« Qu'est ce que vous avez fait encore ? » Malgré l'air amusé de son frère, Andrew ne put que prononcer un « Rien. » bien subtile, lui laissant ainsi une forte saveur d'inachevé en bouche. Il s'éloigna brusquement de Leslye, comme s'il avait soudainement besoin d'une bulle autour de lui afin de lui permettre de se calmer et de ne pas exploser. Il passa une main dans ses cheveux, à deux doigts de les arracher, sa respiration s'accélérant brutalement alors qu'il cherchait ses mots. Mais dans quel putain de merdier venaient-ils de se fourer, aussi? Il ne savait même pas ce qu'il voulait, il ignorait même ce qu'elle désirait, elle! Pourquoi diable se retrouvaient-ils tous les deux devant Romain et Gabriel, à tenter de cacher une vérité qu'ils voulaient malgré tout leur dire? Ils n'avaient même pas eu le temps de discuter, enfin ... pas vraiment.
FLASHBACK « Je suis ENCEINTE !! » Les mots tombèrent comme un couperet alors que la bouche d'Andrew s'entrouvrait légèrement sous le coup de l'émotion. Enceinte? Ça, ça voulait dire avec un bébé dans le ventre qui grandirait et qui finirait par sortir? Enceinte... Il n'avait jamais cru que ce mot pourrait faire naître autant de sentiments contradictoires en lui jusqu'à ce jour; en colère contre lui-même, paniqué quant-à la suite des évènements, fier de ses spermatozoïdes, effrayé, excité, terrifié.
Les yeux fermés, il n'avait même pas sentit la main de Leslye qui se glissait dans la sienne et ce fut en se mordant la lèvre qu'il redressa les yeux vers elle, la peur se lisant dans ses prunelles. « Jure-moi que c'est pas vrai... S'il te plaît. » Suite aux larmes de Leslye qui coulaient sur ses joues et le signe de tête négatif qu'elle lui renvoya alors que les mots semblaient cloués au fond de sa gorge, Andrew se recula légèrement, rompant le contact physique entre eux. « Leslye. S'il te plaît, c'est pas une blague à faire. Dis-moi que c'est pas vrai... » La jeune fille semblait autant perdue que lui, mais il ne trouvait pas la force de la rassurer et de faire comme dans les films; c'était trop dur. « J'ai fais un test, Andy... J'ai fais deux tests... » Il poussa un soupir désespéré alors que son regard se posait nonchalamment sur le ventre de la jeune fille, comme s’il pourrait déjà y apercevoir la forme d’une main ou d’un pied. « T’es vraiment sûre? Y’a pas de confusion possible, y’a pas de... » « Andrew... » Pas de Andy, non. Andrew. Juste Andrew. Il ne s’était pas attendu à ça en acceptant de se rendre chez Leslye à sa demande. Il avait cru qu’elle avait envie de le voir, qu’elle l’attendait... « On va faire comment? Je veux dire... » « Je sais pas. » Si elle s’attendait à un : « Qu’est-ce que tu veux, toi? » ou à un « Je serai là quoi que tu décides », ils ne vinrent pas. Il ne parvenait même pas à se rassurer lui-même, il ne saurait pas faire face tout seul. Et surtout, il ne pouvait pas la convaincre de sa bonne foi, pas maintenant. Pourtant, Andrew ne l’abandonnerait jamais, pas dans un moment comme celui-là, mais il ne savait tout simplement pas comment lui dire. Il secoua la tête en y repensant, alors qu’il se rendait compte à quel point il avait été stupide. Il appuya ses mains sur le plan de travail central, dos à Romain et Gabriel, dos à Leslye. « Je... » MERDE! Il n’était même pas foutu de parler quand il avait le dos tourné, comment annoncer la nouvelle en face? Il prit une grande respiration en se retournant vers eux, son regard s’attardant dans les prunelles de Leslye malgré la honte qui le prenait de n’avoir pas su jouer son rôle. La peur le tenaillait; il ne savait pas quelle serait leur réaction, il ignorait comment ils le prendraient.
Andrew se mordit la lèvre alors qu’il passait de Leslye à Gaby, de son frère à Romain, de Romain à Gabriel. On le prendrait pour qui? « Elle... Leslye est enceinte... » Il passa une main dans ses cheveux afin de s’occuper, la boule dans son ventre se desserrant un peu . C’était dit. C’était fait. Il ne pouvait plus revenir en arrière de toute façon. « Je sais pas comment c’est arrivé... Je vous jure, on voulait pas ça... » fit-il, énervé et soucieux, alors qu’il faisait les cent pas dans la cuisine, incapable de rester en place, alors qu’il pestait contre ses cheveux plus ou moins courts qu’il ne pouvait pas arracher avec facilité. « Je suis désolé, je suis désolé, je suis désolé! Putain! » Il venait de balancer son pied dans le meuble du comptoir, son petit orteil accusant le coup non sans lui occasionner une vive douleur.
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| (#) Sujet: Re: FREAKY WEDNESDAY Sam 13 Nov 2010 - 10:59 | |
| La main glissée dans celle d'Andrew, les yeux rivés dans ceux de son petit ami, Leslye pleurait. Elle avait du mal à trouver les mots pour qu'il prenne conscience de ce qu'elle venait de lui dire. Elle-même ayant du mal à réaliser. Elle avait suivi le regard de son petit ami sur son ventre. Sans doute s'attendait-il à voir le poing du bébé donner un coup. Comme pour avoir une preuve que ce qu'elle disait n'était pas une blague. Les yeux fixés dans ceux d'Andy, Leslye posa alors la question qui la turlupinait.« On va faire comment? Je veux dire... » Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase, qu'Andrew coupa net à tout. « Je sais pas. » Sa voix la glaça. Elle se sentit mal. Ses yeux vinrent scruter le moindre recoin du regard d'Andrew. Elle tentait d'appercevoir dans ses yeux l'abandon, parce qu'elle en était persuadée, il allait l'abandonner. De tout son coeur, elle espérait un « ne t'inquiète pas, ça va aller. » ou un « je serai toujours là. » Ce n'était pas si compliqué à dire, si? Aucune réponse ne vint de sa part, hormis un simplissime « je sais pas ». Leslye comprit facilement le message, et la peur qu'elle ressentait depuis peu allait sans doute se confirmer. Horrifiée, la future maman retira sa main de celle d'Andrew tout en fuyant son regard. Elle fit alors quelques pas, poussant un peu Andrew au passage -quelque peu énervée par son attitude-. Oui, à ce moment-là, Leslye lui en voulait. Elle n'en voulait pas à ses ovocytes, mais à ses spermatozoïdes à lui. Elle lui en voulait parce que c'était lui qui se protégeait. Elle lui en voulait parce qu'elle avait peut-être oublié une fois la pilule. Mais c'était de sa faute à lui! C'était à cause de lui qu'elle l'avait oublié. Parce que lui avait décidé précipitament qu'elle pourrait rester passer la nuit chez lui, parce qu'il l'avait occupé toute cette soirée, et qu'elle n'avait plus pensé à se rendre chez elle pour chercher son médicament. Tout était de sa faute après tout. De sa main droite, elle attrapa la poignet de l'armoire, tournant le dos au jeune homme. Il ne lui disait même pas qu'il serait là pour elle, pour eux. Rien. Elle attrapa quelques classeurs, et les posa avec un grand bruit sur le parquet. Ca lui écorcherait la bouche de lui dire? Elle se releva alors, et attrapa quelques livres, posés dans l'armoire. Il allait l'abandonner, il allait la laisser seule avec le gamin dans les bras. Elle s'agenouilla, et posa bruyamment les livres au côté des classeurs. Soupirant légèrement, elle s'arrêta un instant, agenouillée comme ça devant son armoire, ses affaires posés à ses côtés. Elle passa sa main sur son visage, comme poussé par l'idée que tout cela pourrait, en fermant les yeux, s'arrêter. Que tout n'était qu'un cauchemar. « Il faut qu'on en parle à quelqu'un. » Elle se releva alors, se retournant vers son futur-ex-copain (elle en était persuadée), le voyant à peine tellement son regard était embué de larmes. « J'ai essayé déjà. Mais.. c'est pas facile. » Sa main attrapa un stylo qui trainait là, et commença à jouer avec. « Je n'ose pas en parler ici.. Pas après l'histoire de Shouka et Elliott. » Levant les yeux vers lui, elle ajouta. « je préfère qu'on en parle déjà à Romain et Gabriel.. » Les deux amoureux n'étaient pas des plus discrets. D'habitude, dès qu'ils voyaient que Romain était en train de faire la cuisine, ils trouvaient toujours un prétexte débile pour filer le plus loin possible. Mettre la table, faire de la vinaigrette, ce n'était pas ce qu'ils préféraient faire. Alors, être là, sur le bord du buffet, l'un contre l'autre, n'était pas un bon signe. Romain s'y méfiait. Il lança un regard à son beau-frère, et aussitôt parla d'une histoire de bocaux de méduse. « Alors je vous conseille de cracher le morceau et fissa car je suis entrain de m’imaginer des horreurs et nous savons tous les trois que d’un rien je suis apte à en faire une montagne. » Les deux jeunes gens se lancèrent un regard effrayé. Leslye se mordit légèrement les lèvres. Si seulement ce n'était que ça.. A l'heure là, même bouffer une méduse lui semblait plus agréable que d'avouer qu'ils allaient être parents. Gabriel entra alors, son sac d'épinards à la main. Il s'en suivit un moment de tendresse entre les deux hommes, durant lequel Leslye se contenta de les regarder, se demandant quelle tournure, ils devaient utiliser pour leur annoncer. Le « vous allez être tontons! » n'étant pas approprié. Leslye ne sortit de ses pensées qu'en entendant la voix de Gabriel.« Qu'est ce que vous avez fait encore ? » Encore... Comme si c'était dans leurs habitudes. Elle secoua légèrement la tête négativement, comme pour dire « non, on n'a rien fait. Rien ». Elle n'eut cependant pas le temps de répondre, Andrew fut bien plus rapide. « Rien ». Durant ce mini échangé, Leslye n'osa regarder personne, préférant poser son regard droit devant elle. Fixant le plan de travail, elle apperçut du coin de l'oeil Andrew bouger. Il se mit dos à eux, appuyé contre ce plan. Il commença un début de phrase, et s'arrêta aussitôt. C'était dur d'avouer une vérité comme ça, elle l'imaginait. Leslye sentait ses entrailles se tirailler. Elle sentait l'adrénaline monter. Elle avait l'impression que son coeur allait exploser, ses mains devinrent moites. Elle ignorait tout aussi la réaction des deux hommes, et cela l'inquiétait énormément. Elle osa un regard vers Romain et Gabriel, avant de se reposer de nouveau sur son ami. Ils échangèrent un regard, tentant sans doute de se réconforter comme ils le pouvaient, puis ses yeux se posèrent devant elle, évitant ainsi tout contact visuel avec les trois hommes de cette maison. « Elle... Leslye est enceinte... » Ses mains s'aggripèrent, et elle commença à jouer avec. La bombe était lancée. Ces trois mots allaient sans doute provoquer une terrible explosion. Gabriel et Romain ne s'attendaient sûrement pas à entendre ces trois mots de leurs bouches. Du moins, pas avant qu'ils aient terminé leurs études, pas avant d'avoir trouvé un job, pas avant de s'être marié. Bref, pas avant des années... La jeune fille ferma les yeux un instant, tentant de toutes ses forces de ne pas éclater de nouveau en sanglots. « On voulait pas ça. ». « Je suis désolé ». Andrew s'égosillait, se débattant comme il le pouvait, jetant même son pied contre un meuble. Sous le coup, Leslye sursauta. Elle prit conscience du peu d'aide qu'elle lui apportait. Elle était là, dos contre un meuble à laisser Andrew gérer la situation. Elle se redressa un peu, et tout en continuant à jouer avec ses mains tellement elle était anxieuse, la jeune fille dit à son tour quelques mots, ne laissant pas le temps à Gab et Romain de réagir. « On est désolé.. » dit-elle en osant un regard vers ses beaux-frères. Le regard dans le vague, elle continua, tout en secouant la tête négativement. « On vous jure qu'on ne voulait pas ça. » Elle s'arrêta un petit instant, fermant les yeux une microseconde, avant de reprendre. « Je ne sais pas comment c'est arrivé, mais.. » Elle fit encore une pause, soupirant légèrement. Elle se retrouvait sans voix, sans savoir quoi leur dire. Les seuls mots qu'elle était capable de trouver étaient ceux qu'Andy avait déjà utilisé. Alors, en se triturant la lèvre avec sa main droite, Leslye leur dit d'une petite voix faible « Je suis désolée. » Encore une fois, ils se confondaient en excuse. Parce qu'après tout, ils n'avaient rien d'autre à dire. - Spoiler:
Soucis d'ordinateur, désolée .. Normalement, tout sera bon pour vendredi prochain!!Mais bon, en attendant, je vous ai quand même répondu :D! Bisous à vous <3
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| | | InvitéInvité
| (#) Sujet: Re: FREAKY WEDNESDAY Sam 20 Nov 2010 - 15:50 | |
| La nouvelle tomba comme le couperet de la guillotine sur les épaules de Romain qui ne s’attendait absolument pas aujourd’hui à une telle révélation de la part des deux jeunes gens. Face à Andrew qui s’emportait et frappait dans le meuble de l’îlot de cuisine, et devant Leslye qui semblait désemparée au point d’en pleurer, Romain mit quelques secondes avant de réagir et de classer en deux catégories les informations dans son esprit. D’un côté, il y avait ce bébé à venir. Jolie nouvelle s’il en est à ses yeux. Mais de l’autre, il y avait la détresse de ces deux jeunes adolescents face à cet enfant à naître. Et il fallait ajouter à cela, l’éclat de voix à venir de Gabriel. Car le sénateur allait piquer une gueulante, c’était couru d’avance ! Romain connaissait suffisamment bien son époux et ses réactions pour savoir que la manière avec laquelle Andrew gérait la situation, le dérangeait beaucoup.
Il fallait donc agir, et vite !, s’il ne voulait pas que la troisième guerre mondiale éclate au sein même de sa propre cuisine. Romain devait tempérer les choses. Cet enfant à naître (si Leslye était réellement enceinte), ne sonnait pas pour autant le glas de leur vie à tous les trois. Les McAllister étaient fortunés, et plus que d’autres adolescents, le petit couple était entouré de personnes qui les aimaient. Ils n’étaient donc pas seuls au monde si d’aventure (et une par de Romain l’espérait secrètement) ils décidaient de garder cet enfant.
« D’abord, je te demanderais de te calmer. » claqua sèchement Romain à l’attention d’Andrew qu’il n’appréciait pas voir si emporté. « Vous n’avez tués personne à ce que je sache. Et ce n’est qu’un enfant, pas la fin du monde ! »
En tout cas, c’était comme ça que Romain percevait les choses. Il n’arrivait pas à voir dans cet enfant une mauvaise nouvelle. Mais il comprenait cependant la peur que cette naissance pouvait procurer aux deux jeunes gens. Tout en se mordant l’intérieur de la joue afin de taire un soupir, Romain s’éloigna à contre cœur de Gabriel pour contourner l’îlot et rejoindre Leslye. Il la saisit délicatement par les épaules et la fit s’asseoir à la table de la cuisine. Accroupis devant elle et après un second mordillement plus féroce de l’intérieur de sa joue, il planta son regard profondément dans ses jolis yeux enlarmés. Il lui demanda alors d’un ton doux et qui invitait à la confidence :
« Tu es certaine d’être bien enceinte ? Il n’y a pas d’erreur possible ? Tu as fait un test de grossesse ? » Il se rendit compte que si cela n’avait pas été le cas, ils n’auraient jamais osés ne serait-ce qu’imaginer aborder le sujet avec eux pour un simple retard de menstruations. « Il ne reste plus qu’au gynécologue à confirmer la grossesse, alors. » Tout en se mordant l’intérieur de la joue pour ravaler un nouveau soupir, il se releva et jeta un regard à Andrew de l’autre côté de la cuisine. Il ne put retenir un reproche, car à ses yeux, Leslye n’était pas la seule à blâmer… si reproche il devait y voir bien sûr : « Et toi le neuneu ? Les capotes que je t’ai filés l’autre jour, elles ne servent pas qu’à faire des ballons de baudruches, crois-moi ! Tu sais les enfiler au moins ou tu veux que ton frère t’explique la procédure à suivre ? » |
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| (#) Sujet: Re: FREAKY WEDNESDAY | |
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