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| (#) Sujet: « all these lies on my face gettin' clearer » — a. kassidy. Mer 13 Oct 2010 - 20:00 | |
| La solitude. Un mot qui faisait partie de ma vie, sans en faire partie. C'était compliqué. D'un côté, j'étais très bien entouré. J'avais une femme, des enfants, des maîtresses, et des clientes prêtes à tout pour me séduire. Etais-je autorisé à me plaindre ? Non, sûrement pas. Et je ne le faisais pas. Seulement, de mon point de vue, j'étais seul, marié à la solitude. Je n'avais pas d'amis - ou presque pas -, et tout le monde me prenait pour un salaud, disons les choses clairement. Cependant, j'assumais. Après tout, je ne faisais qu'être moi-même. Il faut de tout pour faire un monde, des gentils et des méchants, et j'appartenais à cette deuxième catégorie. En réalité, j'étais même plutôt fier d'être un "méchant". Au moins, personne ne me cherchait des noises, j'étais tranquille. Mais lorsque j'éteignais la lumière, le soir, je me sentais seul. Sans avoir pitié de moi-même, j'aurais voulu que les choses eut été différentes... Cette solitude, je ne la ressentais que depuis quelques années. Avant, j'avais tout pour être heureux. J'étais le même au niveau du caractère. Pervers, macho, infidèle... J'avais deux enfants de mon mariage, et un autre de mon assistante. Cependant, j'aimais ma vie, tout allait bien. J'avais une carrière idéale, des clients qui comptaient sur moi, Hollywood à mes pieds... Et je l'avais, elle. Abbey Kassidy. Un nom qui en faisait rêver plus d'un à Hollywood, depuis des années maintenant. A l'époque, nous formions un duo solide, adulé de tous. Je me plaisais avec elle. Je ne l'aimais pas, pas de cette façon. Je n'avais jamais aimé personne, et ce n'était pas elle qui changerait ça. Tout de même... Je me sentais bien auprès d'elle. Malheureusement, tout a fini par dégénérer. J'ai fais le con avec elle, et le navet d'un de nos films n'a pas arrangé le tout. J'étais désespéré, je voulais la récupérer. Jusqu'à ce qu'elle obtint une restriction, qui m'interdisait de l'approcher. Ma carrière était finie, je n'avais plus rien pour moi. Je n'avais plus de boulot, mon nom à Hollywood était terni... Et surtout, je l'avais perdue. La solitude a commencé à se faire ressentir à ce moment-là. Je me suis recyclée, j'ai réussi à remonter la pente, spécialement en me spécialisant dans la pornographie. Mais cette voie ne me fera jamais oublié mes années de gloire passées qui me manquaient tant...
Depuis quelques temps, Ocean Grove était plongée dans le noir. Cette banlieue paisible avait subi une panne d'électricité, et il n'y avait pas moyen d'avoir une quelconque lumière. Les seuls moyens que les habitants avaient, c'était les lampes torches, les bougies... C'est d'ailleurs de cette façon que j'arrivais à y voir quelque chose chez moi, dans la rue d'Apple Road. Les bougies m'aidaient lorsque la nuit tombait. Souvent, j'évitais de quitter mon boulot après que le soleil se soit couché, pour éviter de me perdre dans les nuits noires. Mais ce soir-là, je n'avais pas pu, et c'est donc à pied et à l'aveugle que j'essayais de regagner ma maison. Mes yeux s'étant habitué au noir, je voyais quelques formes, du moins, je savais où j'allais, et je ne me cassais pas la figure et ne me prenez pas des poteaux en pleine figure. Je n'arrivais pas à voir les numéros des maisons, je devais donc me fier aux souvenirs des maisons de mes voisins pour savoir si j'étais près ou loin de chez moi. Devant moi se tenait quelqu'un, une femme aux cheveux mi-longs bouclés, à ce que j'arrivais à percevoir. Elle était de dos, et voyant une lumière derrière, je me doutais qu'elle avait une lampe avec elle. J'allais peut-être m'en sortir si elle m'aidait à retrouver mon chez-moi. J'allais alors à sa rencontre, et pour la prévenir de ma venue, je posais ma main sur son épaule. Elle sursauta et étouffa un cri d'effroi. « Désolé, je ne voulais pas vous... » Je m'interrompis en comprenant à qui j'avais à faire. La femme s'étant retournée, la bougie entre nous, je distinguais plus ou moins clairement son visage : il s'agissait d'Abbey. Abbey Kassidy. Je restais bouche bée, ne sachant pas quoi dire ou quoi faire.
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