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 Such a lonely day ?

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Such a lonely day ? Vide
Message(#) Sujet: Such a lonely day ? Such a lonely day ? EmptySam 9 Oct 2010 - 23:15

Samedi 10 octobre 2011 - aux alentours de 19 heurs

Lorsqu'un bruit de pétarade digne de la seconde guerre mondiale raisonna à l'entrée d'Apple Road, quelques oiseaux pris au dépourvu s'envolèrent de leur perchoir sans omettre de piailler farouchement à l'encontre du responsable de tout ce boucan, aka le cabriolet de Noah J. Dicker qui - pour on ne savait quelle obscure raison - venait de piler net à l'entrée d'Ocean Grove après plusieurs mètres passés à ralentir en fumant du capot et en toussant du moteur. Derrière le volant, le propriétaire du bolide affichait un air clairement agar, comme si l'idée même que le précieux cadeau offert par maman il y avait de cela à peine deux ans puisse tomber en panne était aussi absurde que celle qui aurait consister à croire que Paris Hilton puisse encore être vierge et vertueuse. Bêtement, Dickers tourna et retourna la clef dans le contact avec l'espoir somme toute puéril que cette panne n'était qu'une mauvaise blague et qu'un peu de persévérance suffirait à faire repartir sa voiture rutilante. Et pourtant ... Après 5 ou 6 tours de clef de plus en plus brusques en signe de son agacement grandissant, le mannequin dut se rendre à l'évidence : super cabriolet qui faisait craquer les filles venait de rendre l'âme en plein milieu de la rue. Finalement plus dépité qu'agacé, Noah retira sa ceinture de sécurité, appuya ses épaules contre le dossier de son siège et planta ses pieds sur le tapis de sol de façon à pouvoir décoller ses fesses du cuir implacable et faufiler sa main dans la poche arrière de son jean, là où se trouvait toujours son téléphone portable dernier cri avec option cuisine intégrée, brosse à dents et carnet de sudoku, bref, tous les gadgets inutiles de la technologie moderne dont il ne se servait jamais, mais qu'il aimait savoir avoir - juste au cas où. Cependant, son attention ne se tourna pas sur les multiples fonctions de l'appareil, mais bel et bien sur son répertoire téléphonique au sein duquel il espérait trouver le numéro d'un dépanneur ou d'un garage proche. Espoir qui s'évapora vite lorsqu'il se souvint - trop tard - qu'il n'avait jamais pris le temps d'enregistrer quoique ce soit d'autres que ses numéros importants dans son répertoire (livreur de plats chinois, pressing, S.O.S apéro, Cassandre, quelques relations professionnelles, Narcisse). Soufflant d'exaspération et ne pouvant en vouloir qu'à lui-même de ne jamais avoir été du genre prévoyant, Dicker se décida enfin à ouvrir sa portière et à sortir du cabriolet tout en fourrant de nouveau son portable dans sa poche et en oubliant le fait qu'il lui aurait suffit d'aller consulter le net via l'appareil pour trouver le numéro qu'il convoitait (preuve de plus que la somme exorbitante qu'il avait dépensé pour avoir CE portable là et pas un autre ne trouvait pas sa justification dans l'intérêt porté aux capacités hors-norme du mobile ...).

Mains appuyées sur le rebord de la portière, Dickers réfléchissait à ce qu'il y avait de mieux à faire. L'idée de laisser sa bagnole en plein milieu de la rue ne l'attirait pas plus que ça, non pas par peur de déranger tout le monde avec son mauvais stationnement, mais plutôt par peur que cette dernière ne fasse les frais de rayures ou de toutes autres atteintes à sa beauté ostentatoire. Ceci étant dit, rester planté là comme un con à prier le seigneur ne l'intéressait pas non plus et c'est avec raison qu'il décida de continuer à pieds jusqu'à chez lui pour - une fois arrivé sur place - ouvrir le bottin téléphonique et faire appel à un dépanneur. Sa décision prise, Noah fit le tour de l'engin pour se rendre côté passager et ouvrir sa boîte à gants. Derrière les paquets de chewing-gum et les tickets de caisse en veux-tu en voilà, il retrouva les quelques boîtes de CD qu'il cherchait et qu'il s'empressa de prendre avec lui pour ne pas se les faire chaparder (sait-on jamais, dans un quartier récemment victime de cambriolages ...). Ces précautions prises ("y'a qu'un âne pour tomber deux fois le même trou " dit le proverbe Belge ...), Dickers s'attela donc à sa remonté d'Apple Road, mains dans les poches et l'esprit ailleurs, plus si tourmenté que ça par le fait d'abandonner un cadeau d'anniversaire en plein milieu de la route, en fin de compte. Frivole, il profita de sa marche vagabonde pour penser à ce qu'il pourrait bien faire de sa soirée et en était déjà à passer en revue les nombreuses boîtes de nuit que comptait Miami quand quelque chose attira son attention : la grille du parc. Un parc qu'il n'avait pas encore eu l'occasion de visiter depuis son emménagement récent, mais qu'il avait " étudié " sur le plan que l'agent immobilier lui avait donné lors de l'achat de sa maison et qui, s'il avait bonne mémoire, en plus de faire l'angle des deux rues principales, avait deux entrées qui permettaient donc de couper à travers champ pour passer d'une rue à l'autre par un chemin au cadre plus sylvestre que celui qu'offraient les allées conventionnelles d'habitations similaires. Intrigué, il profita de l'occasion pour faire d'une pierre deux coups et bifurqua de façon à emprunter le chemin du parc plutôt que celui qui aurait consisté à rester bien sagement sur le trottoir. L'automne approchant, la nuit tombait de plus en plus vite et c'est au sein d'une pénombre grandissante que Noah fit sa première découverte de l'endroit. Un endroit somme toute charmant et calme, qu'il décida d'apprécier dès l'instant ou un canard insouciant à l'air snobinard lui coupa la route pour se rendre vers le grand point d'eau qui se trouvait au centre. Son avancée se déroula sans heurt notoire jusqu'à ce qu'il repère (émerveillé comme un gosse) la silhouette d'une balançoire qui se profilait dans le soleil déjà presque couché. Comme c'était prévisible, le grand gamin fit abstraction de son but premier pour se laisser royalement distraire par cette promesse d'amusement puérile contre laquelle il ne pouvait lutter. Seulement, lorsqu'il fut assez proche de la structure pour en apercevoir chaque détail, quelque chose d'autre lui sauta aux yeux : l'une des deux balancelles était déjà occupée. Déçu d'avoir à se dire qu'il faudrait remettre à plus tard son envie infantile de faire mumuse en toute intimité, Noah s'apprêta à rebrousser chemin mais son regard s'accrocha au motif de la veste que portait la personne déjà présente et le déclic se fit avec une rapidité inhabituelle pour le grand j'en foutiste qu'il était et qui oubliait les gens aussi vite qu'il les rencontrait.

- Ella ? Demanda-t-il, surpris de recroiser l'adolescente en pareilles circonstances : à la tombée de la nuit et visiblement bien pensive seule dans son coin. Eh bah alors, qu'est ce que tu fais ici toute seule ?

Curieux, il réduisit la distance qui le séparait encore de la structure pour terminer de se rapprocher et se retrouver debout, les mains sur les hanches, en face de la jeune fille qui l'avait aidé à emménager ses cartons pas plus tard que la semaine précédente.

- Ohhhh, ça n'a pas l'air d'être la grande forme ... Pensa-t-il à haute voix en voyant l'expression de son visage si différente des grands sourires auxquels il avait eu le droit lors de leur première rencontre.


Dernière édition par Noah J. Dickers le Mer 20 Oct 2010 - 18:41, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Such a lonely day ? Such a lonely day ? EmptyLun 11 Oct 2010 - 6:35

FLASHBACK
Noah Dickers. LE mannequin en vogue du moment chez les jeunes filles de son âge. Encore aujourd'hui, en cours, une fille avait découpé une photo de lui prise dans un magasine pour la coller sur le dessus de son cahier de math. Une autre avait l'intérieur de son casier tapissé d'articles à son sujet. Les adolescentes n'avaient que ce nom aux lèvres et rigolaient entre elles en imaginant plus tard se marier avec lui. Sauf Ella. Ella écoutait sans grand intérêt, même si le mannequin lui plaisait bien. Elle ne partageait tout simplement pas l'avis général selon lequel elle se devait de s'esclaffer dès que son nom franchissait les lèvres de l'une de ses « copines ».

Et pourtant, ce Noah Dickers était devant elle. À quelques pas. Une boîte dans les mains, il semblait en avoir plein les bras avec un... déménagement? Ce ne fut que lorsque le fond de sa boîte s'ouvrit et que le contenu se fut déversé au sol qu'elle s'arrêta, sac sur l'épaule. Une bouteille roula jusqu'à elle et l'adolescente se pencha pour la ramasser avant de se diriger à pas feutrés vers le mannequin qu'elle n'avait jusqu'alors vu qu'en photos. « Vous avez laissé tomber ça... » fit-elle avec un léger sourire alors que Noah s'était penché en maugréant sur ses affaires. Il redressa la tête, surpris de voir l'adolescente à ses côtés, dans sa cour, alors qu'elle récupérait trois ou quatre disques de musique pour les glisser sur le dessus d'une autre boîte. « Merci. Noah. » Il avait tendu sa main avec un sourire, mais Ella lui rendit simplement un sourire timide en se penchant pour récupérer un livre, qu'elle glissa dans la main du mannequin. « Ella. »
La solitude qui opressait son coeur ce matin-là la suivit jusqu'à la fin de la journée, alors qu'elle empruntait un chemin plus long afin de s'assurer de ne pas croiser Pride en route. Elle triturait l'anneau à son cou avec un froncement de sourcils, sans savoir quand il partirait vraiment. Elle se dépêchait, à la sortie des classes, afin de se fondre dans la masse d'étudiants sans qu'il ne puisse la repérer, si jamais il l'attendait. Mais jamais elle n'avait vu sa voiture; il l'avait oubliée. Ou peut-être était-il déjà partit? De toute façon, ça ne servait à rien.

Elle était donc rentrée avec une profonde impression de solitude et avait aidé Lawson à préparer le repas, ne touchant que très peu à son assiette lorsque vint le temps d'y goûter. Malgré l'étonnement et l'inquiétude sur le visage de son tuteur, Ella affirma que tout allait bien et qu'elle avait simplement besoin de prendre l'air.

Elle enfila une paire de chaussures, vêtue d'un mini-short en jeans et d'un tee-shirt, et quitta la maison non sans un léger sourire à l'égard de celui qui la considérait désormais comme un membre de sa famille. Elle se mordit la lèvre et prit la direction du parc, alors qu'elle avait simplement besoin de rester seule un moment, tenter de penser à autre chose. Pourtant, la solitude nous faisait ressasser nos problèmes, nos doutes et nos déceptions, mais Ella se rendit sans un bruit jusqu'à la balançoire, qu'elle prit d'assaut avant de balancer ses ballerines sur la pelouse, demeurant pied nus en laissant ses orteils jouer dans le sable fin. « Ella? Eh bah alors, qu'est ce que tu fais ici toute seule ? » L'adolescente releva les yeux alors qu'elle ne l'avait pas entendu arriver. À cette heure-ci, le parc était plus ou moins calme, les parents gardant souvent leurs enfants à l'intérieur après le repas suite aux derniers évènements, et la jeune fille ne s'était pas attendue à y trouver âme qui vive. Pourtant, encore une fois, Noah la surprenait. « Les étoiles vont apparaitre bientôt. J'avais juste envie de les regarder. »

Elle avait cessé de bouger les orteils dans le sable alors qu'il se rapprochait d'elle, Ella redressant la tête afin de poser ses prunelles océan dans les siennes. Elle se rendait compte à quel point son mensonge était puéril et Noah ne tarda pas à le lui confirmer en se rendant compte à quel point ses yeux trahissaient ses états d'âme. Elle était douée, pourtant, pour cacher sa peine, sa colère et sa douleur - avec le temps, on faisait avec - mais pour une raison qu'elle ignorait, « Ohhhh, ça n'a pas l'air d'être la grande forme ... » Elle se balança légèrement, baissant les yeux alors qu'elle attrapait la corde de la balançoire sans le regarder. Elle ne savait pas quoi dire; elle ne pouvait pas expliquer à un presqu'inconnu qu'elle avait perdu quelqu'un, encore une fois, qui lui était cher. Elle ne savait même pas comment s'expliquer à elle-même ce qu'elle ressentait. Un trou vide au niveau du coeur? Une impression d'abandon? Non. Il l'avait abandonnée, mais Lawson était toujours là. Alors c'était quoi? Elle se sentait perdue, simplement. Elle avait réussi à établir un lien avec Pride, un lien qu'elle avait cru solide malgré la fermeté de ses paroles et la maladresse de ses gestes. Mais parfois, elle voyait une lueur de tendresse égayer ses prunelles et elle avait cru à tort qu'elle lui était réservée.

« Mauvaise journée. » murmura-t-elle en haussant les épaules. « J'ai un prof de merde en géo, je me suis écorché le bras en ouvrant mon casier et j'ai un gars énervant qui me suit pour m'inviter à sortir. Si je lui donne ton autographe, peut-être qu'il me laissera tranquille? » L'art d'éviter les questions importantes selon Ella. La jeune fille en avait rien à faire, de tout ça. Elle pouvait jouer les nulles en géographie si ça lui plaisait, mais elle n'avait pas besoin des explications de son prof pour comprendre; elle lisait son livre et c'est tout.

Elle eut néanmoins un sourire - un peu forcé sans doute - à l'égard de Noah alors qu'elle désignait d'un mouvement de la tête la balançoire à ses côtés, l'invitant à la rejoindre. « Apparemment, même les vieux comme toi aiment bien profiter des installations pour enfants! »
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Message(#) Sujet: Re: Such a lonely day ? Such a lonely day ? EmptyMar 12 Oct 2010 - 1:35

Malgré le caractère ostensiblement mensonger de la réplique que lui servit Ella, Noah ne put s'empêcher de jeter un coup d'œil au ciel à la recherche des-dites étoiles sur le point d'éclore. Le voile de la nuit s'abattait à grands pas sur le quartier calme et paisible d'Ocean Grove. Pourtant, lorsqu'il reporta son attention sur l'adolescente, il remarqua que cette dernière avait baissé les yeux en commençant à jouer avec la corde sa balançoire, nouvelle preuve de sa pensivité visiblement à des mille de la quiétude qu'on aurait pu attendre de quelqu'un se laissant gagner par le calme de la nuit tombante. « Mauvaise journée. J'ai un prof de merde en géo, je me suis écorché le bras en ouvrant mon casier et j'ai un gars énervant qui me suit pour m'inviter à sortir. Si je lui donne ton autographe, peut-être qu'il me laissera tranquille ? » Un soupire amusé accueillit la fin de sa phrase, car l'esprit toujours hyper imaginatif de Noah n'eut aucun mal à visualiser la scène : un ado boutonneux au un rire caverneux qui courrait après cette pauvre Ella et cette dernière qui sortait un autographe signé de sa propre main comme d'autres auraient sorti une pokeball en criant " Pikachu, je te choisi, électrise-moi ce boulet ! ". Fin de la projection, retour à la réalité. L'ambiance dans ce parc et l'aura de tracas qui entourait Ella n'avaient rien d'hilarant, elles, et même le sourire forcé qu'elle lui servit pour agrémenter son histoire ne réussit pas à convaincre le mannequin de la totale véracité de ses propos. Cependant - et c'est bien connu - les adolescents n'aiment pas qu'on les poussent dans leurs retranchements. Il le savait pour être lui aussi passé par là et pour avoir déploré pendant longtemps le fait que sa mère où les domestiques de la demeure Dickers de New-York aient souvent cherché à lui tirer les vers du nez dans les moments où il avait le moins envie de se confier. Bien décidé à ne pas devenir un vieux con parmi tant d'autres, il préféra donc ne pas insister, ou du moins pas ouvertement, préférant la feinte au manque de tact et à la attaque frontale.

« Apparemment, même les vieux comme toi aiment bien profiter des installations pour enfants ! »
- Les vieux ?! Que, mais ... Mais non, mais pas du tout je ... bon d'accord, j'adore les balançoires. Grommela-t-il, percé à jour, mais finalement pas si mécontent que ça qu'elle l'invite à prendre place à ses côtés. Alors dis moi, petite fille, reprit-il en s'accaparant la place qu'elle lui proposait, c'est ici que tu viens maudire la vie quand ça va pas ? Eh bah, les jeunes c'est plus ce que c'était, de mon temps on allait boire comme des trous et pisser dans les fougères ...

Sourire en coin et imitation plus ou moins convaincante d'une voix de patriarche blasé par la nouvelle génération, Noah misait la carte de l'humour pour transformer ce sourire de façade en véritable sourire sincère. De toute façon on ne la lui faisait pas à lui, du moins pas sur ce point là. Les sourires de façade c'était son métier, on le payait pour être beau et heureux devant les objectifs et ce tous les jours de l'année, quoiqu'il puisse arriver de tragique dans sa vie ou dans celle de ses proches. La loi des apparences, la tyrannie de l'image, la dictature du bonheur. En tant que professionnel du paraître, il pouvait facilement déceler les efforts que faisaient les autres pour rentrer dans la norme faciale du " tout va bien, ne t'en fais pas ", or son instinct ne pouvait pas le tromper quant au fait qu'Ella en avait gros sur la patate derrière le ton monocorde de sa voix.

Préférant ne pas la fixer pour qu'elle ne se sente pas épiée, Dickers concentra son attention sur le point d'eau non loin d'eux. Un point d'eau à la surface duquel la lune ne tarderait pas à se sourire à elle-même, rendant tout objet flottant (canard, morceau de bois, cadavre [?] ) beaucoup moins facilement identifiable.
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Message(#) Sujet: Re: Such a lonely day ? Such a lonely day ? EmptyMar 12 Oct 2010 - 4:19

« C'est ici que tu viens maudire la vie quand ça va pas ? Eh bah, les jeunes c'est plus ce que c'était, de mon temps on allait boire comme des trous et pisser dans les fougères ... » Un sourire amusé naquit sur les lèvres de l'adolescente alors qu'elle le regardait s'asseoir sur la balançoire, heureux comme un gamin qui aurait finalement convaincu ses parents de l'y emmener. « J'ai eu ma dose d'alcool pour au moins... un an! » fit-elle sans trop expliquer, sachant pertinemment qu'elle risquerait, encore, de se prendre une morale à deux balles de la part de Noah, qui ne la connaissait pas tant que ça, au final. Elle avait été irresponsable, ce soir-là, et elle n'avait pas été la seule à en payer les frais, Pride ayant été impliqué plus que de raison dans cette histoire-là, alors qu'il n'avait voulu que l'aider.

Ella se mordit la lèvre alors qu'elle se balançait légèrement, tout pour ne pas devoir croiser son regard. Elle avait la mauvaise impression qu'il décelait chaque mensonge sur son visage, que ses yeux trahissaient ses feintes et ses non-dits. Pouvait-elle réellement être autant transparente? Pouvait-on lire en elle comme dans un livre ouvert alors qu'elle avait tenté par tous les moyens de se forger un caractère un peu plus rude et moins sensible? À croire que depuis qu'elle était à Miami, les murs qu'elle avait dressé autour d'elle s'effondraient un à un pour dévoiler la jeune fille blessée qu'elle était. Et elle avait l'impression que Noah devinait plus qu'il ne savait, que ses mots ne cherchaient plus à la mettre de son côté, mais plutôt à la faire rire afin qu'elle se sente suffisamment en confiance pour lui avouer ce qui n'allait pas. C'était peut-être une bien drôle de façon de procéder, mais ça avait le mérite de fonctionner à moitié, Ella n'étant pas vraiment du genre à tout dévoiler à un presque inconnu, aussi sympa soit-il.

« T'es bien, ici? » Elle avait formulé sa question à voix haute, mais sans le regarder, les yeux rivés sur un module en bois pour les enfants. Ses sourcils étaient légèrement froncés, sérieuse, alors qu'un soupir délicat s'échappait de ses lèvres. « Je pensais que ce serait différent, mais j'ai l'impression que je trouverai jamais ma place. Nulle part. » murmura-t-elle dans un souffle en replaçant une mèche de ses cheveux qui avait caché ses yeux à cause du vent. « Mais les gens finissent toujours par partir, non? » Elle avait redressé ses prunelles afin de les poser dans les siennes avec sérieux. Elle n'avait même pas envie de pleurer, elle avait simplement besoin de l'entendre dire que c'était faux, que certains restaient toujours là. Mais elle n'était pas naïve; elle avait déjà perdu bien trop de gens, pour son âge. Mais ça lui ferait sans doute du bien, de l'entendre; que certains restent, parfois, qu'elle n'a tout simplement pas eu de chance.

Se rendant compte que ses propos étaient un peu trop durs et fermes pour ce à quoi elle était habituée, elle sauta sur l'herbe avant de se retourner vers Noah, toujours sur sa balançoire. « Je sais pas si les vieux courent plus vite que les jeunes... Premier arrivé en haut du module! » Elle se mit à courir, évidemment, avant qu'il n'eut mis pied à terre, alors que la fraicheur de l'herbe sous ses pieds nus lui faisait du bien. Elle était plus petite que lui et elle se doutait bien qu'il la rattraperait avant qu'elle n'ait pu atteindre les cordes pour grimper jusqu'en haut. Mais comme une enfant, ses cheveux blonds voltigeaient derrière elle alors qu'elle tentait d'y parvenir la première, ne parvenant toutefois pas à laisser échapper un rire serein comme l'aurait fait n'importe quel gamin.
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Message(#) Sujet: Re: Such a lonely day ? Such a lonely day ? EmptyMar 12 Oct 2010 - 19:21

« J'ai eu ma dose d'alcool pour au moins ... un an ! »
- Ah ? … C’est ce que je me dis tout le temps quand je ne trouve pas le trou de la serrure les soirs ou j’ai trop bu et ou Noah se perdit en marmonnements incompréhensible, ruminant dans sa barbe des histoires de pieds dans le beurrier et de perte de portefeuille tout en fronçant les sourcils à l’évocation de ces souvenirs visiblement douloureux. Ses propres réminiscences eurent le mérite de laisser à Ella le soin de détourner le regard à son aise et de ne pas se sentir pressée par une envie d’en savoir plus, puisque Dickers – peut-être un peu trop laxiste pour pouvoir devenir père un jour – n’eut pas la présence d’esprit de la réprimander ou de la sermonner comme tout adulte responsable l’aurait fait. Partant du principe que ne pas devenir un vieux con valait bien le sacrifice d’être considéré comme un ado de 30 ans, il se mit à se balancer lui aussi, tout en continuant à détailler le paysage.

« T'es bien, ici? »
- Hum ?

Tournant la tête dans la direction de l’adolescente pour mieux cerner sa question, Noah découvrit un profite inquisiteur et contrarié qui fixait les modules de jeu en bois d’en face avec sérieux. « Je pensais que ce serait différent, mais j'ai l'impression que je trouverai jamais ma place. Nulle part. » Lâcha-t-elle comme complément d’information, lui faisant perdre l’idée qu’elle était peut-être en train de lui demander s’il était bien installé sur sa balançoire à la base prévue pour la carrure d’un enfant et non d’un homme, au profit d’une interprétation plus existentielle de la question. S’il était bien ici ? A vrai dire il ne s’était pas encore posé la question. Les choses s’étaient enchainées à une vitesse folle, ne lui laissant le temps de penser à rien d’autre qu’à jongler au mieux entre emménagement, travail, fiançailles précipitées et rencontres inédites tout au long des deux semaines qu’il avait vécu au sein du quartier. Stimulé par la réplique d’Ella, il s’accorda un moment de silence pour faire le point et se demander concrètement s’il estimait avoir trouvé sa place, ici ou ailleurs. A vrai dire non, pas du tout. Sa vie avait beau tout avoir de la vie idéale que vendaient les romans grandiloquents, il n’en restait pas moins insatisfait. Beauté, argent, reconnaissance, conquêtes, biens matériels … A tout avoir, il avait l’impression que tout lui était acquis et – dépité – il constata une fois de plus que cette trop grande facilité à tout se procurer le faisait se sentir inutile, superficiel, vide. « Mais les gens finissent toujours par partir, non ? » Troublé, il rendit à l’adolescente le regard dépourvu d’espoir qu’elle lui lançait. Soudain, l’impression que cette gamine avait beaucoup plus de raisons de se plaindre que lui lui traversa l’esprit. Qu’il se pose la question à presque 30 ans en boudant la facilité de son existence lui paraissait normal, ou du moins normal pour le gamin pourri gâté qu’il avait toujours été et qu’il était encore. Mais qu’est-ce-qui pouvait bien amener une ado de son âge à tenir pareille conversation ? Des souvenirs de sa propre adolescence lui revinrent alors par flash : la fougue, la fête, le danger, les rires. Où étaient passés les rires de Ella ? A la voir si mélancolique, blasée presque, il en vint à se demander si cette gamine n’était pas aussi, voir plus, vieille que lui, mentalement.

- Disons … Que tout le monde part … Mais que personne n’est irremplaçable.

Plus loin que le caractère terre à terre, voir même scientifique de sa réponse, avait-il seulement conscience de la notion de mépris que cette réplique pouvait induire envers autrui ? Sans ambition d’afficher un individualisme renversant, Noah venait tout de même de donner une piste de choix à quiconque se sentait le courage de la rattraper au vol. Ne pas se formaliser des aller/retour que les gens pouvaient faire dans sa vie ne pouvait soulever que deux théories bien distinctes quant à sa philosophie : ou bien il se suffisait à lui-même au point de ne pas se laisser atteindre par les aléas des départs, ou bien il en avait lui-même vécu assez pour se blinder. Un peu des deux sans doute … Un peu des deux.

« Je sais pas si les vieux courent plus vite que les jeunes ... Premier arrivé en haut du module ! »

Décidément bien pensif pour un type sensé rentrer chez lui afin d’appeler la dépanneuse, Noah n’avait pas vu Ella se lever et se placer devant lui comme pour mieux l’inviter à l’imiter. Elle était déjà partie tout courant quand il s’extirpa pour de bon de ses pensées et se releva à son tour.

- Tu triches ! Lui cria-t-il comme un gamin boudeur en la voyant déjà presque arrivée aux pieds du module. Puis il se décida enfin à entrer dans le jeu et à rattraper son retard, parcourant l’espace qui le séparait de son adversaire improvisée en seulement quelques foulées de ses grandes jambes musclées. Attrapant les cordes du module avec témérité, il se mit à l’escalader au coude à coude avec Ella, qui avait pour elle d’être plus légère à hisser. S’ils ne courent pas plus vite, saches que les vieux ont moins de scrupules, na ! Articula-t-il avec une mesquinerie espiègle tout prenant bien soin de secouer les cordes pour rendre la tâche plus difficile à sa concurrente.
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Message(#) Sujet: Re: Such a lonely day ? Such a lonely day ? EmptyMer 13 Oct 2010 - 23:17

« Disons … Que tout le monde part … Mais que personne n’est irremplaçable. » Les paroles de Noah, malgré leur dureté, lui firent du bien. Malgré son envie d'obtenir un mensonge afin de dissimuler la vérité, elle n'en était pas moins heureuse qu'il soit franc et honnête avec elle. Un mensonge ne faisait que panser les blessures pendant un moment, mais elles n'en étaient que plus grandes lorsqu'on se rendait compte de la supercherie. Toutefois, un trou béant semblait transpercer son coeur suite à la mort de son père, au départ de son frère et à tous ceux qui avaient mis le pied dans sa vie avant d'en ressortir sans remord à pieds joints. Les gens n'étaient pas irremplaçables, peut-être, mais lorsqu'ils disparaissaient sans personne pour prendre leur place, le coeur était bien vide. Elle avait néanmoins appris à vivre avec le sien, effeuillé et tremblant, alors qu'elle avait cru que plus rien ne pouvait l'atteindre désormais, qu'elle était à couvert. Se croire protégé des aléas de la vie était sans doute plus dur que de les subir, puisqu'on tombait de haut lorsqu'on se rendait compte qu'il n'en était rien.

Elle avait toutefois profité de l'égarement qu'avaient provoqué ses paroles pour lui proposer un défi, non sans savoir qu'elle n'avait aucune chance s'ils partaient en même temps.

« Tu triches! [...] S’ils ne courent pas plus vite, saches que les vieux ont moins de scrupules, na ! » Elle n'avait pas pris la peine de répondre, sachant pertinemment que la tricherie était tolérée lorsque les forces étaient excessivement inégales. Noah finit d'ailleurs par la rejoindre malgré son avance, secouant les cordes afin de l'empêcher de grimper aisément. « Et après, c'est moi qu'on traite de tricheuse! » Elle le laissa grimper un peu plus jusqu'à ce qu'elle puisse saisir son pied pour tenter de le retenir; c'était sans compter sa force plus ou moins inexistante quand on la comparait à celle de Noah.

Il arriva donc le premier, évidemment, en haut du module et la jeune fille le rejoignit quelques secondes plus tard, grimpant néanmoins la petite échelle afin de se retrouver un palier plus haut. Elle n'avait plus grimpé un module pour enfant depuis longtemps, ses amies de Manchester n'appréciant pas vraiment de se la jouer gamines de cette façon. Pourtant, la maturité d'Ella faisait en sorte qu'elle aimait bien, parfois, se laisser aller à ne penser à rien. Et le parc était toujours un bon endroit pour ça, parce que même lorsqu'il était envahi d'enfants, ils ne posaient jamais des questions trop personnelles et ils voulaient simplement qu'elle joue avec eux. C'était l'endroit parfait et encore aujourd'hui, elle ne s'était pas trompée. Elle s'assit, laissant ses jambes dans le vide en portant son regard bleuté sur le mannequin, un peu plus bas.

« T'as de la chance que je sois pas mauvaise perdante! » fit-elle avec un sourire, amusée. Elle en profita pour l'observer, laissant ses prunelles se poser sur son visage, sur ses épaules. Il n'avait plus rien du mannequin qu'il était lorsqu'on le voyait en photo ou à la télévision; son sourire charmeur ayant été remplacé par un sourire rayonnant, plus chaleureux. Malgré ce qu'auraient bien pu dire les photographes, de l'avis d'Ella, Noah était bien plus beau comme ça.

« Alors... T'as toujours des tas de cartons qui traînent partout? Ou ça commence à ressembler à une maison? » demanda-t-elle avec un sourire amusé, laissant ses mains prendre appui derrière elle. La jeune fille se doutait bien qu'en tant que mâle qui se respecte, il devait avoir de la difficulté à bien ranger, surtout que son travail impliquait sans doute des horaires plus ou moins fixes. À vrai dire, elle ne connaissait pas grand chose du métier de mannequin, mais l'attitude de Noah lui confirmait qu'il avait encore son âme d'enfant et que le ménage ne devait pas être sa priorité. Elle se moquait gentiment de lui, mais au fond, elle espérait qu'ils finiraient par bien s'entendre. Pas pour crier haut et fort qu'elle connaissais Noah le mannequin, mais bien parce qu'il lui semblait être quelqu'un de bien. Peut-être pourrait-il remplacer un disparu dans son coeur? Lawson s'y acharnait et réussissait jour après jour à gagner un peu plus sa confiance, c'était possible pour les autres, aussi, il fallait juste... être patient.
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Message(#) Sujet: Re: Such a lonely day ? Such a lonely day ? EmptyJeu 14 Oct 2010 - 4:44

« Et après, c'est moi qu'on traite de tricheuse ! » Noah ricana de plus belle, rajeunissant de 10 ans d'un coup et adoptant le comportement joueur de n'importe quel adolescent en pareilles circonstances. Son envie de gagner était d'autant plus puérile qu'un adulte normalement constitué aurait fait exprès de perdre pour laisser à Ella la joie de se savourer la victoire, mais quelque part - même si ce n'était pas prémédité de sa part - il savait que la prendre pour une nunuche en la laissant gagner sans se battre relevait à creuser un faussé imaginaire de fausse sagesse entre eux. Et puis, de doute façon, il n'avait jamais été sage et vaincre sans péril n'avait jamais amené de gloire à personne ! « HA-HA, essaye pas microbe, tu fais pas le poids ! » Rigola-t-il quand elle essaya de le retenir par le pied.

Arrivé au sommet du module, il s'y assit comme l'aurait fait un roi qui domine depuis son trône : sans peur et sans reproche, voir même avec une pointe d'inconscience, car une chute en arrière aurait pu facilement arriver et lui faire se rompre le cou. Mais non, il préférait se la jouer sans les mains. Puis Ella le rejoignit, quelques secondes plus tard tout au plus, se plaçant en amont de sa position, sur l'ultime plateforme de la structure que lui-même n'aurait pas pu escalader en raison de sa grande taille et de son poids d'homme adulte.

« T'as de la chance que je sois pas mauvaise perdante ! » « Pff, sinon quoi ? Tu m'aurais frappé avec tes petits bras ? » Répliqua-t-il, taquin, en lui tirant la langue avant de s'installer confortablement de façon à ne pas lui tourner le dos pour pouvoir continuer la conversation. « Alors ... T'as toujours des tas de cartons qui traînent partout ? Ou ça commence à ressembler à une maison ? » Question qui tue, Noah soupira lourdement, d'un air qui ressemblait pour beaucoup à de la culpabilité honteuse. « En fait ... Non ^^' ... Mais j'ai un salon qui ferait rougir d'envie n'importe quel campeur, je tiens à le préciser, tout le monde n'a pas la chance de pouvoir regarder la télé en n'ayant qu'à tendre le bras pour atteindre le frigo d'un côté ou le sèche-linge de l'autre ! »

S'il avait conscience que son argumentation était bidon et que sa tentative de passer pour quelqu'un d'organisé et de méthodique était vouée à l'échec, il misa quand même sur son sourire ravageur pour tenter d'étouffer dans l'œuf les moqueries éventuelles qu'aurait pu lui faire Ella en lui répondant. Perchés à cette altitude, ils avaient une meilleure vue sur l'étendue du parc. Ce dernier paressait désert, aucun bruit autre que les clapotis des canards dans le lac et le souffle de la brise nocturne dans les feuilles des arbres proches ne leur parvenait. Jamais Noah n'aurait imaginé que cet endroit puisse être aussi calme ... Trop calme ? Ou peut-être était-ce le fait que les lampadaires ne se soient pas encore allumés, malgré l'obscurité grandissante, qui donnait au lieu cette impression cotonneuse de paradis terrestre et serein ? Quoiqu'il en soit, cette ambiance bonne enfant le faisait se sentir en pleine forme.

« Un salon camping et une voiture en panne, je ne suis qu'une contrefaçon de prince charmant x') » Rit-il avec auto-dérision en sentant que l'une des pochettes d'albums qu'il avait dans la poche intérieure de sa veste lui attaquait le torse à travers le tissu en lui rappelant par la même occasion la raison pour laquelle elle se trouvait à cet endroit. A tâtons, il farfouilla dans sa poche pour en retirer les disques et y jeter un coup d'œil. « Daft Punk, la meilleure musique du monde. Faut que t'écoutes ça ! » Ajouta-t-il en tendant le premier CD de la pile vers le haut pour que l'adolescente puisse s'en emparer.


Dernière édition par Noah J. Dickers le Ven 15 Oct 2010 - 12:55, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Such a lonely day ? Such a lonely day ? EmptyVen 15 Oct 2010 - 6:13

« Pff, sinon quoi ? Tu m'auras frappé avec tes petits bras ? » Ella fronça les sourcils en regardant ses bras, prenant un faux air vexé. On ne pouvait pas dire le contraire, elle était menue et elle ne serait arrivée à rien contre Noah, du moins, pas de façon loyale et honnête! Pourtant, même la gamine qu'elle avait été n'avait jamais vraiment adoré gagner au point de cracher sur les autres. Elle remportait, très bien, elle perdait, c'était tout aussi bien. L'instinct de compétition n'avait toujours été que pour s'amuser et tenter de surprendre, par exemple, les vieux comme Noah!

Néanmoins, elle faillit pouffer de rire lorsqu'il dépeignit son salon, l'adolescente ayant presque pu mettre sa main au feu qu'il n'avait rien foutu, encore. Un véritable sourire fit néanmoins apparition sur ses lèvres alors qu'elle secouait la tête, amusée. « Il te manque plus que le feu de bois et tu pourras faire griller des guimauves! » La jeune fille suivit son regard alors qu'il semblait apprécier le calme de l'endroit. Elle n'avait pas eu la chance de s'y rendre très souvent depuis qu'elle était arrivée ici, mais dorénavant, elle en prendrait sans doute l'habitude. La présence de Noah, contrairement à ce qu'elle aurait pu penser au départ, l'avait gentiment ragaillardie, sa bonne humeur revenant peu à peu. Les ombres légèrement fantomatiques des arbres et des installations auraient pu suffire à donner la chair de poule à n'importe quel enfant se promenant à l'orée du parc à cette heure-ci, mais de toute façon, il ne semblait pas y avoir âme qui vive. Un chat, de temps en temps - peut-être était-ce toujours le même - un canard, quelqu'un qui passait sans même les remarquer, quelques voitures.

« Un salon camping et une voiture en panne, je ne suis qu'une contrefaçon de prince charmant » « Et ton téléphone est aussi en panne? T'as pas pensé appeler une dépanneuse? Tu sais... Y'a internet sur les cellulaires... » Amusée, elle avait finalement ramené ses jambes contre elle, ses cheveux blonds entourant son visage et voltigeant légèrement sous la brise légère. Elle se moquait, encore une fois, mais son sourire ravi témoignait de la blague qu'elle venait tout juste de lui envoyer. Ce n'était pas méchant, Ella se demandait simplement s'il y avait pensé; si ça se trouve, il l'avait déjà appelée, sa dépanneuse.

Curieuse, elle s'avança légèrement afin de voir ce qu'il faisait et fut surprise de le voir sortir de la poche intérieure de sa veste quelques pochettes de cd. Intéressée, elle tenta de lie les noms, mais la noirceur l'en empêcha. « Daft Punk, la meilleure musique du monde. Faut que t'écoutes ça ! » Elle frictionna légèrement ses bras afin de les réchauffer sous l'air un peu plus frisquet de la tombée de la nuit et attrapa le cd qu'il lui tendait, le retournant et l'ouvrant même afin de voir de quoi ça avait l'air. « Je connais pas. C'est de la musique de débile, genre avec des mots qu'on comprend pas et des hurlements qui veulent dire je sais pas trop quoi? » demanda-t-elle en fronçant les sourcils, intriguée. L'adolescente avait un style de musique plutôt varié et elle ne doutait pas qu'elle pouvait apprécier le groupe, sachant pertinemment qu'elle avait parfois des goûts musicaux douteux, du point de vue de ses amis. Elle aimait tout ce qu'ils aimaient - sauf les hit trop populaires qui repassaient en boucle à la radio, le rap qui ne voulait rien dire, les musiques techno sur lesquelles il n'y avait quasiment aucune parole, les... - mais elle appréciait également tout ce qu'il y avait autour, les musiques des années 80, des groupes parfois peu connus, tout.

Intéressée, elle descendit de son piédestal et vint se poser aux côtés de Noah, cherchant à voir les titres des autres pochettes. « Et là, t'as quoi? Oh attends! » Elle sortit de la poche de son short son Ipod, qu'elle traînait toujours avec elle, et l'ouvrit, un bête sourire aux lèvres. Ce ne fut que lorsque les premiers accords de la chanson de Miley Cyrus, The climb, résonnèrent dans le parc qu'elle le mit directement à l'oreille de Noah en riant. « C'est ta chanson préférée, je parie! Attends, je monte le son, si tu veux! » Amusée, elle mit le son à fond, gardant néanmoins son Ipod bien dans sa main, afin de ne pas se le faire piquer. « Tu pourrais danser là-dessus! Ah non. C'est vrai, toi tu paraaades! Allez, montre! » C'était la première fois qu'elle abordait le métier de Noah et elle lui demandait carrément de lui faire un mini défilé, histoire de l'emmerder un peu. Et à bien y penser, l'adolescente n'avait jamais vu de défilés en vrai, c'était le moment ou jamais!
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Message(#) Sujet: Re: Such a lonely day ? Such a lonely day ? EmptySam 16 Oct 2010 - 3:11

« Et ton téléphone est aussi en panne ? T'as pas pensé appeler une dépanneuse ? Tu sais ... Y'a internet sur les cellulaires ... »

Figé dans ses recherches, Noah se décomposa intérieurement en réalisant qu’elle avait raison et qu’il avait fait preuve d’une bêtise sans nom en ne pensant pas à chercher sur le net le numéro du dépanneur qu’il n’avait pas dans son répertoire. De cette façon, il aurait pu rester près de sa voiture chérie et veiller à ce qu’elle ne subisse aucun dommage en attendant que son sauveur vienne la dégager de la route, mais, d’un autre côté, cela ne lui aurait pas donné l’occasion de découvrir le parc et de tomber sur Ella. Cependant, estimant qu’il avait déjà cumulé pas mal d’aveux typiques du boulet mal organisé et que l’obscurité était assez grande pour lui permettre de se la jouer désinvolte sans qu’elle n’émette de soupçons sur la véracité de ses propos, il préféra lui répondre un « Évidemment que le l’ai appelé ! » aux consonances si légères qu’il aurait tout aussi bien pu ajouter un « prends-moi pour une buse pendant que t’y es ».

La diversion Daft Punk sembla faire son effet. En s’emparant du CD, Ella sembla se désintéresser de l’affaire « voiture en panne » au profit de l’intérieur de la pochette. Noah, quant à lui, continua de trifouiller les autres albums qu’il tenait entre les mains, surpris de constater qu’il possédait des disques qu’il ne se souvenait même plus avoir acheté.

« Je connais pas. C'est de la musique de débile, genre avec des mots qu'on comprend pas et des hurlements qui veulent dire je sais pas trop quoi ? » « Sacrilège ! Tu peux pas parler comme ça de mon groupe préféré, c’est le l’électro tout ce qu’il y a de plus exaltant jeune fille, parfait pour danser jusqu’au bout de la nuit et mettre le feu aux dancefloor ! » S’exclama-t-il en d’air un air faussement outré, mais qui démontrait quand même bien son affection toute particulière pour le groupe de français aux casques de moto. Bien que, en définitive, la description de l’adolescente n’était pas si loin que ça de la réalité : peu de paroles, un concept artistique beaucoup basé sur les rythmes et les mélodies, mais il refusait tout net de classifier les Daft dans la catégorie des musiques abrutissantes et sans contenu. Ses meilleures soirées avaient été rythmées par leurs tubes, il collectionnait tous leurs albums au n’aurait pas hésité à dépenser des fortunes pour allez les voir en concert si par hasard ils étaient passé à proximité de l’état de Floride.

« Et là, t'as quoi ? » Embraya-t-elle en le rejoignant sur sa plateforme. « Oh attends ! » Surpris, il la regarda explorer les profondeurs de sa poche pour en sortir un ipod qu’elle s’empressa d’allumer. Il lorgnait du coin de l’œil pour voir le nom du titre qu’elle cherchait quand elle le prit de cours en lui collant l’engin à l’oreille sur une mélodie qu’il avait déjà entendu quelque part sans savoir où exactement, peut-être bien à la radio. La voix de la chanteuse lui faisait penser à la mode des nouvelles stars adolescentes, aussi en conclut-il qu’il devait certainement s’agir d’une musique pour ados qu’il n’avait pas dans son propre répertoire. « C'est ta chanson préférée, je parie ! Attends, je monte le son, si tu veux ! » « Argh ! » S’exclama-t-il en reculant son tympan du sacro-saint produit phare de chez Apple qui le surprenait de par sa capacité à brayer un son aussi fort malgré la taille réduite de l’émetteur. « Tu pourrais danser là-dessus ! Ah non. C'est vrai, toi tu paraaades ! Allez, montre ! » « Tu déconnes ? Je peux pas défiler sur ça c’est trop … Trop … » Et plus la chanteuse chantait et moins il trouvait de mots pour qualifier la nature de son œuvre. Finalement, c'est en abordant la chose sous un autre angle qu'il trouva matière à continuer : « C'est pas étonnant que tu déprimes seule dans les parcs la nuit en écoutant ce genre de truc, faut écouter des choses plus pêchues pour avoir la forme, preuve à l'appui, regarde si c'est pas de l'homme en plein forme ça ! » Ponctuant sa réplique d’un petit « hum » nasal remplit de suffisance, il se laissa tomber en arrière avec une assurance folle tout en prenant soin de bien caler ses jambes dans les creux de la structure, de façon à pendre dans le vide (telle une saucisse fumée on ne peut plus appétissante), tout sourire et visiblement ravi de faire le pitre. Seulement voilà, le fait de se retrouver la tête en bas lui fit perdre tout ce qu'il avait dans les poches de sa veste quand cette dernière, accompagnée de son t-shirt, se rabattit sur son visage en réponse à la gravité.

« Merde-merde ! » S'exclama-t-il en voyant ses clefs, ses albums et son portefeuille disparaitre dans la pénombre et tomber dans l'herbe en provocant des bruits étouffés.
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Message(#) Sujet: Re: Such a lonely day ? Such a lonely day ? EmptyDim 17 Oct 2010 - 6:07

« Tu déconnes ? Je peux pas défiler sur ça c’est trop … Trop … » « Trop quoi? Trop merdique? » Elle pouffa de rire, ne pouvant se retenir plus longtemps alors qu'elle appuyait avec violence sur le bouton pour éteindre le son. C'était loin d'être le genre de musique qu'elle préférait, mais comme tous les jeunes de son âge, elle avait certains défauts au niveau des goûts musicaux!

« C'est pas étonnant que tu déprimes seule dans les parcs la nuit en écoutant ce genre de truc, faut écouter des choses plus pêchues pour avoir la forme, preuve à l'appui, regarde si c'est pas de l'homme en plein forme ça ! » « Je déprime pas! Et tu vas te... » Péter la gueule. Les mots s'évanouirent dans sa gorge alors qu'elle le regardait faire l'intéressant en maudissant le ciel d'être à ses côtés en ce moment. S'il se blessait, elle pourrait peut-être être tenue pour responsable! Elle secoua la tête, un sourire aux lèvres, alors qu'il laissait son corps tomber dans le vide, heureusement soutenu par le module. « T'es décidément trop vieux pour te prendre pour un gosse, tu vois ce que ça fait? » S'il avait voulu la faire rire, c'était réussi! Elle se pencha légèrement afin d'observer les objets qui tombaient des poches de Noah et se releva à la vitesse de l'éclair afin d'emprunter la glissade jusqu'à se retrouver sous le mannequin.

Elle fouilla l'herbe et tomba directement sur son porte-feuille ainsi que sur son téléphone portable, dont elle s'empara vivement avant d'ouvrir sans scrupule le porte-monnaie, un sourire moqueur se glissant sur ses lèvres. Il y avait toujours quelque chose d'intéressant là-dedans! Une photo attira son attention et elle brandit sa trouvaille dans les airs afin que Noah puisse la voir. « C'est quiiiii, elle? Allez, dis! » Elle s'était volontairement éloignée de Noah, son porte-feuilles à la main, alors qu'elle savait pertinemment qu'il finirait bien par vouloir le récupérer. Joueuse, elle comptait bien le garder le plus longtemps possible en sa possession et espérait néanmoins que ses prédictions quant au fait de se «péter la gueule» s'avéreraient fausses. Elle voulait peut-être rigoler, mais elle ne voulait pas qu'il se fasse mal, non plus! Ella avait toujours été une jeune fille pleine de vie, il suffisait simplement, parfois, de savoir comment lui tirer un sourire. Son rire clair, doux, sincère, résonna à travers le parc et aurait pu inciter n'importe qui à rire avec elle. L'adolescente se surprenait elle-même; depuis son arrivée à Miami, elle se sentait mieux, un peu plus apaisée, comme si elle avait vraiment laissé derrière elle les tracas de sa vie d'avant. Ses doutes ne la quittaient pas toutefois, ayant conscience que Lawson ne lui devait rien et qu'il pouvait tout arrêter dès que ce serait devenu trop compliqué, mais au moins, pour le moment, elle se sentait bien.

Elle n'eut qu'à ouvrir le cellulaire pour se rendre compte que le dernier appel passé datait de plus de trois heures et qu'il était confidentiel, donc personnel! Elle avait eu des doutes quant à son honnêteté et elle leva le poing en l'air en signe de victoire.

« Alors! Non seulement tu caches des photos dans ton porte-feuille, mais en plus, tu es un gros menteur! À moins que ta voiture soit tombée en panne hier soir et que t'as dormi sous un banc de parc la nuit passée? T'as l'air propre, pourtant! » Elle éclata de rire en courant de nouveau jusqu'aux balançoires, dont elle fit le tour en riant, gardant les deux objets appartenant au mannequin dans ses mains. Moqueuse, elle les tendit à bout de bras, la brise caressant ses joues en leur donnant une légère teinte rosée. Sa course improvisée avait au moins eu le bienfait de la réchauffer. « Si tu les veux, viens les chercher! »
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Message(#) Sujet: Re: Such a lonely day ? Such a lonely day ? EmptyLun 18 Oct 2010 - 4:25

« T'es décidément trop vieux pour te prendre pour un gosse, tu vois ce que ça fait ? » « Vas-y là, te moques pas, qu'est-ce-que ... ? HEY ! » La vision obstruée par son t-shirt et l'esprit encore trop préoccupé par le fait que ses effets personnels étaient en train de se faire la malle, Noah tarda à comprendre les intentions d'Ella lorsque cette dernière emprunta le toboggan de la structure de jeu. Ce moment d'hésitation lui valut la vision d'horreur de l'adolescente en train de ramasser son porte-feuille et son portable sans qu'il n'ait réellement le temps de réagir pour l'en empêcher. « Ttt-tt-tt ! Pas touche à ça ! » Protesta-t-il, toujours la tête en bas et en tendant les bras vers le sol pour tenter d'arracher ses biens des mains d'Ella, mais il y avait encore un bon mètre qui l'empêchait d'intervenir avant qu'elle ne se mette à fouiller dans son intimité.

« C'est quiiiii, elle ? Allez, dis ! » ... Trop tard. Le visage de plus en plus rougeoyant à cause du sang qui lui montait à la tête, Noah ne put qu'observer d'un air pincé la photo de Gwenn et lui qu'elle venait de dénicher au fin fond de son porte-feuille et qui les représentait en train de faussement se bécoter lors d'une soirée trop arrosée. De quoi faire naître des idées folles dans l'esprit de la gamine et le mettre dans une position délicate vis à vis de Narcisse. « C'est ... Une amie. » Il savait que même la vérité paraitrait mensonge au vu du caractère particulier de la photo, mais le fait qu'Ella s'éloigne de lui en riant pour finir par ouvrir son portable et crier victoire en démontrant qu'il n'avait pas appelé le dépanneur termina de lui faire prendre conscience que - quoiqu'il puisse dire pour se justifier à partir de cet instant - il aurait bien du mal à se faire entendre.

« D'accord, D'ACCORD, j'ai pas appelé ce maudit dépanneur, parce que ... que ... ARGH, c'est agaçant à la fin ! » Bataillant avec son t-shirt pour ne pas étouffer, Noah décida qu'il était temps pour lui de retrouver sa position initiale. Contractant sans mal ses abdominaux, il se redressa pour reprendre sa place au point quasi culminant de la structure. Là, il se dépoussiérera rapidement avant de se diriger lui aussi vers la glissade. Plus bas, Ella courrait déjà jusqu'aux balançoires, ses cheveux blonds rendus brillants par la lune argentée. « Je l'ai pas appelé parce que je comptais le faire en rentrant chez moi ce soir, voilà ! » Ajouta-t-il tout en se laissant glisser jusqu'au sol.

« Si tu les veux, viens les chercher ! » Arrivé en bas de la glissade, Dickers se releva précipitamment et délaissa le ramassage de ses CDs au profit d'une course en direction de l'adolescente pour récupérer son portable : l'objet le plus précieux et le plus dangereux qui soit entre des mains autres que les siennes. Trop de secrets dans ses textos, trop de numéros aux noms suspects pour ne pas éveiller les soupçons, il fallait à tout prix qu'il regagne l'objet avant qu'elle n'ait fouillé plus en profondeur la mémoire de l'appareil. Bloquant le passage et rendant toute tentative d'évasion fortement compromise, il écarta les bras et plissa légèrement les genoux comme pour bondir sur elle. « M'oblige pas à te faire un plaquage, après tu trouveras encore moyen de dire que c'est entièrement de ma faute ... » Menaça-t-il gentiment, mais en avançant vers elle la main tendue d'une démarche assez dominatrice pour lui montrer qu'il tenait tout particulièrement à récupérer son mobile.

Soudain, comme s'il avait compris qu'on parlait de lui, l'appareil se mit à vibrer en émettant une déferlante de notes sophistiquées visant à avertir quiconque se trouvait à proximité qu'un nouveau texto venait d'arriver dans la boîte de réception. Paralysé par tout ce que ce message pourrait contenir de compromettant, Dickers se figea sur place en fixant l'objet, comme si son simple regard avait eu la force d'envoyer des ondes parasites destinées à effacer ce qu'il contenait en mémoire et, par la même occasion, ce qu'il venait de recevoir. Un message à cette heure du soir ne pouvait être que d'ordre privé, ceux qu'il recevait du travail étant plutôt envoyés tôt le matin ...
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Message(#) Sujet: Re: Such a lonely day ? Such a lonely day ? EmptyMar 19 Oct 2010 - 17:58

« M'oblige pas à te faire un plaquage, après tu trouveras encore moyen de dire que c'est entièrement de ma faute ... » Ella pouffa de rire alors qu'elle reculait d'un pas dès qu'il avançait. Or, elle savait qu'elle serait bientôt acculée à la clôture et qu'elle ne pourrait plus ni bouger, ni s'enfuir. « T'oserais pas... » fit-elle simplement en levant les mains au ciel, comme pour prouver son innocence. Il n'aurait eu aucun mal à récupérer son téléphone si seulement il avait essayé un peu plus fortement; après tout, Ella ne rivalisait pas avec la force du mannequin, ils l'avaient bien vu lors de l'escalade des cordes! La jeune fille aimait bien le faire attendre, néanmoins, même si jamais elle n'aurait osé fouiller davantage dans sa vie privée. Après tout, la photo, c'était marrant. Le téléphone aussi, non?

Lorsque l'appareil se mit à vibrer dans sa main, elle faillit le laisser tomber sous le coup de la surprise. Trop occupée à dévisager Noah pour tenter de le soudoyer, elle ne s'y était pas du tout attendue et elle posa les yeux sur l'appareil avant de reporter son attention sur le mannequin, décidément mal-à-l'aise. L'envie était grande de profiter de la situation et de s'enfuir en courant pour qu'il la rattrape, mais elle préféra jouer franc-jeu, s'avançant vers lui pour déposer le téléphone dans sa main. « T'as un message... » fit-elle simplement en haussant les épaules, malgré sa certitude que Noah était déjà au courant vu son air terrifié. D'ailleurs, son sérieux la fit rire légèrement avant qu'elle ne se dirige à nouveau vers les balançoires pour y prendre place, tournée vers lui afin de ne rien manquer de son expression faciale. La jeune fille avait toujours été particulièrement curieuse et l'attitude de Noah en ce moment n'aidait en rien à calmer son envie de tout savoir, alors qu'elle avait vraiment l'impression qu'il s'attendait à recevoir un texto compromettant. Il tentait peut-être de cacher son malaise, mais plus il jouait les intéressés, moins Ella avait envie d'abandonner.

« C'est qui? Ça venait de ton «amie»? » Elle avait dessiné dans l'air les guillemets qu'elle imaginait bien autour du mot «amie». Après tout, la photo était particulièrement explicite! L'adolescente était néanmoins consciente que de temps en temps, souvent même, les photos pouvaient porter à confusion dès qu'un peu d'alcool était en cause. L'incertitude et l'hésitation de Noah quand elle le lui avait demandé, toutefois, suffisait à attiser sa curiosité à un point tel qu'elle ne doutait plus, désormais, de ce que pouvait représenter la jeune femme aux yeux du mannequin. Elle avait laissé ses prunelles d'océan se poser sur la silhouette de Noah, un léger sourire aux lèvres alors qu'elle se rendait compte à quel point toutes les filles seraient mortes d'envie en apprenant qu'elle avait passé un moment à ses côtés, seul à seule. Ella aurait pu en profiter pour se la jouer en l'affirmant haut et fort, mais pour elle, cette rencontre n'était pas celle du mannequin et de la groupie, mais bien celle de l'homme et de l'adolescente. Elle n'avait pas envie qu'on lui pose des questions et elle avait surtout envie de garder l'image qu'elle avait de Noah pour elle toute seule. Les autres n'avaient pas à savoir à quel point il était encore mieux en vrai qu'en photos.

Ella sortit de la poche de son short son téléphone, afin de regarder l'heure. « Je devrais rentrer... Law'... Mon père va s'inquiéter. » Elle ne lui avait rien dis. Noah ne savait même pas qu'elle ne vivait plus avec son père depuis des lustres et qu'elle était dans une famille d'accueil parce que sa propre famille ne valait rien. Elle voulait être normale, pour une fois, normale aux yeux de Noah, pour qu'il ne puisse pas la prendre en pitié et qu'il oublie l'état d'esprit dans lequel il l'avait trouvée en arrivant. C'était un peu stupide de sa part, surtout en sachant qu'elle ne savait pas mentir sur ce point, mais elle se redressa rapidement, fuyant son regard en se dirigeant vers le module, où elle récupéra délicatement les cds qui avaient glissé de la poche du mannequin. Elle les lui ramena et passa une main nerveuse dans ses cheveux avant de plonger son regard dans le sien. « Merci. » avoua-t-elle simplement avec un petit sourire. Merci pour quoi? Il ne le saurait jamais.
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Message(#) Sujet: Re: Such a lonely day ? Such a lonely day ? EmptyMer 20 Oct 2010 - 18:40

Le regard fixe et les lèvres bien trop pincées pour ne pas laisser deviner une tension de plus en plus palpable, Noah n’avait d’yeux que pour le téléphone et la lueur blanchâtre qu’émettait ce dernier après la réception du message. Phare dans la nuit, il avait à lui seul réussi une prouesse que peu de personnes au monde étaient capables d’égaler : concentrer l’esprit et l’attention du mannequin sur lui et uniquement sur lui, preuve de plus que cet objet renfermait des informations qui valaient leur pesant d’or, car sans ça on aurait pu parier que Dickers ne s’en serait pas autant inquiété. Toutefois, quand il vit Ella se rapprocher de lui pour lui remettre l’appareil, c’est d’un geste fébrile qu’il s’en empara en sentant la pression redescendre. C’était fait, il avait récupéré l’arme du crime, tout danger était donc écarté. Et, tandis que l’adolescente s’éloignait de plus belle pour ne pas le déranger dans sa lecture, c’est avec avidité qu’il pressa la touche d’ouverture de la petite enveloppe qui clignotait dans un coin de l’écran.

Citation :
Plus de courant non plus chez toi ? Apple Road est plongée dans le noir !

Le message était signé de Narcisse. Septique, le mannequin releva les yeux pour détailler le parc. Effectivement, après mûre réflexion il était évident qu’il faisait bien trop noir ici pour un endroit soi-disant sûr et sans risques, car, avec la nuit qui était totalement tombée, on n’y voyait plus à 100 mètres.

« C'est qui ? Ça venait de ton « amie» ? » Les guillemets appuyés par la gestuelle d’Ella lui arrachèrent un sourire désabusé, il n’y avait désormais plus aucun doute sur l’interprétation qu’elle s’était faite de la photo trouvée dans le portefeuille. « Je t’assure que c’est vraiment une amie hein … Mais elle est folle de mon corps, que veux-tu, j’ai rien pu faire face à tant d’avidité ! » Répliqua-t-il, taquin et beaucoup plus disposé à rire maintenant qu’il avait récupérer son bien. « … M’enfin. On m’informe qu’Apple Road est plongée dans le noir. Coupure de courant apparemment. Décidément, c’est la soirée des pannes.» La voiture, l’électricité, quel serait le prochain pépin ? Mystère. Rangeant le mobil dans la poche arrière de son jean, il entreprit de retourner près des balançoires tandis qu’Ella dégainait son propre téléphone, peut-être pour voir si elle n’avait pas reçu de message d’information quant à la coupure d’électricité elle aussi. « Je devrais rentrer ... Law'... Mon père va s'inquiéter. » C’est vrai qu’il était déjà tard. A rire et à jouer dans la joie et la bonne humeur, Dickers ne s’était pas aperçut du temps qui avait filé à une vitesse monstrueuse et l’inquiétude de la jeune fille quant à la réaction de son père était totalement justifiée. Pour avoir lui-même eu à essuyer des remontrances maternelles lorsqu’il était ado et qu’il rentrait trop tard de ses nuits de folie à New York, il comprenait parfaitement et ne voulait pas être la cause d’une engueulade parentale en la retenant plus longtemps dans ce parc. « Je te raccompagne jusqu’à la grille, allez, viens. » Répondit-il en amorçant déjà un repli stratégique et en oubliant totalement de penser à ses CDs abandonnés aux pieds de la structure. Ce n’est qu’en voyant l’adolescente se rediriger vers les jeux plutôt que vers lui qu’il se souvint des-dits CDs et qu’il s’exaspéra lui-même d’être aussi tête en l’air. Enfin, Ella revint avec la pile d’albums rendus humides par la rosée, mais il leva la main en signe d’opposition quant elle voulu les lui rendre. « Non non, garde-les, il faut absolument que tu revois ta culture musicale jeune dépressive » Lâcha-t-il, gentiment moqueur. « Merci.» Petit temps de silence, ce merci lui semblait bien solennel pour un simple prêt musical, mais le regard passablement troublé de la jeune fille lui fit comprendre que l’heure n’était pas à en chercher le sens caché. Se contentant d’un large sourire comme ultime réponse, il vérifia une dernière fois le contenu de ses poches pour s’assurer qu’il n’avait rien oublié cette fois-ci et se dirigea vers le sentier en entrainant Ella avec lui. Leur marche silencieuse les mena jusqu’à l’autre grille du parc, celle par laquelle il n’était pas entré. Là, marquant un temps de pause, il se tourna vers l’adolescente et lui décocha un clin d’œil que même l’obscurité ne pouvait pas rendre moins pétillant. « Et voilà, moi je pars de ce côté » Expliqua-t-il en levant le pouce par-dessus l’épaule pour désigner sa direction. « Te fais pas manger par les loups boucle d’or, je compte sur toi pour me dire ce que t’auras pensé de Daft Punk ! » Son rire raisonna dans la pénombre. « La maison est toujours ouverte, y’a du coca en veux-tu en voilà et j’envisage d’acheter une console de jeux dans les jours à venir. Si t’as envie de te prendre une taulée à Mario Kart je suis ton homme ! Tchüss ma caille ! »

Ponctuant son au revoir par un geste de la main vaguement inspiré du salut militaire, il s’éloigna sans plus attendre pour retrouver sa demeure et vérifier si la coupure de courant était propre à Apple Road ou si Lemon Street – et tout le quartier plus globalement – avait été touché.
Dieu bénisse les pannes de voiture. Amen.

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