| | N°1818 « Where does the good go. » [ENDED] | |
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| (#) Sujet: N°1818 « Where does the good go. » [ENDED] Ven 8 Oct 2010 - 20:45 | |
| ●●« Where does the good go. » La mort de Scott m'avait bien plus touché que mes voisins, amis et même connaissances le pensaient. Je ne disais rien. Je n'avais pas pleuré. J'étais restais silencieux. Mais, intérieurement, tout se basculait. Tout se retournait. Je venais de perdre mon meilleur ami, la première personne à m'avoir ouvert ses bras puis son coeur, une fois que son amour pour moi s'était envolé pour un autre bouffon nommé aussi Maât Blythe-Sheldon. Je ne l'appréciais pas. En fait, je ne l'aimais pas, tout simplement. C'était physique a priori. Je le voyais et je n'avais qu'une envie de le frapper pour me l'avoir piqué sous le nez. J'avais découvert Scott dans ses bras. Il m'avait alors avoué qu'il l'aimait. Le vie n'était pas juste. Je prenais toujours des déceptions en plein visage et cette dernière fut sans doute celle qui me marqua le plus. Scotty n'était plus célibataire. Il ne me reviendrait pas. Nous ne coucherions plus ensemble et tout ça à cause de ce Blythe. Aujourd'hui encore, j'enrageais rien qu'en entendant son prénom. Je tentais pourtant de me calmer. Maintenant que le chef cuisinier est décédé, j'essaye de me comporter comme il l'aurait toujours voulu : poli, gentil et aimable. Je savais que c'était trop tard mais j'espèrais tout de même remonter dans l'estime de mon défunt meilleur ami et ancien amant. Je l'avais aimé. Je l'aimais toujours et en cet instant, alors que nous étions le 7 octobre 2011, je pensais à une vie qui aurait pu être la nôtre si j'avais su faire les bons choix. Perdu dans mes pensées, je divaguais en fumant, buvant et me prélassant en caleçon sur mon canapé. REALITE PARALLELE 7 OCTOBRE 2011 ♦ N°1818, APPLE ROAD « Scott, viens m'aider, s'il te plaît ! Je ne vais pas pouvoir sortir ce nouveau lit du pick up tout seul. Je suis peut-être costaud mais je ne suis pas encore un hulk en puissance. » J'abaissais la portière de l'arrière de mon véhicule et commençais à faire glisser notre nouveau lit. Nous l'avions acheté ensemble. Maintenant que j'avais enfin de quoi me payer du mobilier, j'en profitais pour construire notre petit nid d'amour. Scotty m'avait au départ hébergé en tant que meilleur ami et amant. Mais aujourd'hui tout était différent. En effet, alors qu'il sortait encore avec Maât, j'avais fini par craquer et lui avouer mes sentiments à son égard, mon amour pour lui depuis notre adolescence. C'est pourquoi, alors que lui et Maât s'étaient séparé, il revint vers moi, m'avouant à son tour qu'il m'avait aimé et que cela n'avait jamais cessé. Il m'indiqua également qu'il avait aimé deux personnes : Maât et moi-même, sans jamais avoir su lequel choisir. Mais en ce jour, tout était révolu. Nous étions ensemble depuis janvier 2010, peu de temps après que Scott recroise Maât en sortant d'une banque où il venait de déposer environ 800 000 dollars. Dans sa confession, il m'avait clairement dit que se fut en cet instant qu'il comprit que son bonheur ne se trouvait pas avec Maât qu'il préférait ne plus jamais le revoir et tenter une relation avec moi, son meilleur ami. Un an et demi plus tard, nous étions encore ensemble. Le destin m'avait choisi comme l'heureux élu du coeur de Scott Matthews et j'en étais comblé. « Bon, Scott, c'est quand tu veux ! » Criais-je. « J'arrive ! » Me répondit-il avec autant de puissance. Je rigolais. C'était toujours la même chose. Il était parti protéger le sol et déplacer quelques meubles avant même de savoir si notre nouveau lit pouvait passer sans les bouger. Je décidais donc de me débrouiller seul dans un premier temps. Je tirais donc le mobilier vers moi. D'une force convaincante, je réussis à déplace le lit vers la sortie de mon pick up noir aux vitres teintées, petit bijoux que je m'étais offert après mon premier mois en tant qu'inspecteur. C'est ainsi que notre nouvel achat bascula vers moi et m'écrasa le pied. J'ai hurlé de douleur tout en repoussant instantanément mon membre de sous ce poids. Etrangement, l'amour de ma vie arriva en courrant. Mais j'avais bien trop mal pour en rire. Je me suis alors assis sur l'arrière de mon pick up. J'ai rétiré chaussure et chaussette histoire de constater les dégâts. Il n'y avait rien de bien grave même si j'aurais surement un bleu ou un hématome. Le chef cuisinier s'installa à mes côtés et regarda à son tour mon pied. « Ca va aller. » Dit-il surement pour ma calmer. Mais j'avais toujours mal, atrocement mal. Il m'embrassa. « Ca va un peu mieux. » Il déposa une nouvelle fois ses lèvres sur les miennes. « J'ai encore un peu mal. » Continuais-je à lui dire. Il me donna un nouveau baiser beaucoup plus langoureux et passionné. « Je crois que la douleur est passée. » Puis se fut à mon tour d'unir nos lèvres puis nos langues dans un plaisir commun qui nous transportait toujours au septième ciel comme en ce mois de janvier 2010.
J'étais avaché dans mon canapé. L'après-midi était déjà bien avancé et je n'étais toujours pas lavé. Je fumais une cigarette accompagnée par une canette de bière. Fumer nuit à ma santé. Je le savais très bien. Mais je ne m'arrêterais pas en si bon chemin. Je me foutais de leur conseil. Je fumais un point c'est tout et je mourrais en silence comme les scientifiques n'arrêtaient pas de le répéter. On sonna à la porte. Je restais assis sans bouger que la personne se cachant derrière la porte aille se faire foutre. J'étais très bien tout seul. La sonnerie retentit une deuxième fois. Je me levais du canapé avec une once de difficulté et j'avançais en direction de l'entrée vêtu de mon simple sous-vêtement que je portais pour dormir. J'évitais le bordel de la maison en marchant. Des canettes trainaient par-ci, par-là. De la nourriture pourrissait encore dans l'évier de la cuisine. La poussière s'était accumulée au fil des jours et des semaines. Je devenais un vrai débris. Arrivé à ma porte, je mis ma cigarette entre mes lèvres avant d'ouvrir. « Romain. » Dis-je sur un ton monotone presque sans émotions. Lassé des questions d'usage, je m'écartais et repartis dans ma maison, l'ancienne de Scott Matthews. « Fais comme chez toi. » Sans honte, ni gêne de la saleté de mon environnement, je me réinstallais à ma place et j'observais le jeune Parker de mes yeux bleus. « Qu'est-ce que tu veux ? »
Dernière édition par Tyler C. Wendel le Mar 30 Nov 2010 - 20:41, édité 3 fois |
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| (#) Sujet: Re: N°1818 « Where does the good go. » [ENDED] Dim 10 Oct 2010 - 15:38 | |
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Le vendredi 7 octobre 2011
A bord de sa Subaru Impreza blanche dont les enceintes vomissaient un ancien tube de Cher, Romain fonçait à travers les Everglades en direction de Miami. Dans son coffre se trouvaient trois caisses. Elles contenaient les dernières affaires laissées par Scott chez son oncle Alfie. Il comptait les rendre à Tyler. Bien qu’il ne portait plus trop l’inspecteur de police dans son cœur suite aux révélations faites plusieurs semaines plutôt par son ami, Romain se disait que lui rendre les affaires de Scott était malgré tout la meilleure chose à faire. A qui d’autre aurait-il pu les céder de toute façon ? A Maât ? C’était inenvisageable. A Conner ? Romain maudissait jusqu’à son existence depuis qu’il savait tout sur lui. A Kristen ou Cameron ? Elles étaient en deuils, et il préférait ne pas les accabler davantage. A Chris, alors ? S’aurait été possible, en effet… enfin… s’il ne le considérait pas comme un intrus dans cette fratrie. Il ne restait donc plus que Tyler pour récupérer les affaires de Scott. Qu’il se charge donc de cette tâche ingrate ! Ce serait sa punition pour avoir trahis leur défunt ami.
Alors que la voiture sortait des petits sentiers boueux des marais pour rejoindre une nationale de béton, le téléphone de Romain sonna. A la sonnerie personnalisée et ô combien ridicule, il reconnu tout de suite Anita, son amie et bras droit aux laboratoires. Tout en réduisant sa vitesse afin d’éviter l’accident, il décrocha, mettant le portable sur haut-parleur.
« Ouais ? » « Eh Speedy Gonzales ! T’es parti comme une flèche ma parole ! » s’indigna la voix d’Anita à travers le combiné. « Même pas le temps de cligner des yeux que t’était déjà un point à l’horizon. Tu me fuis où quoi ? » « Désolé de t’avoir laissé ranger seule le labo. J’ai une course urgente à faire. Des paquets à déposer chez quelqu’un. » « Ah oui. » Elle sembla se souvenir. « Les fameux paquets. » « Ouais, les paquets. » Un petit silence de quelques secondes s’imposa sur la ligne. « Bon, note plus réjouissante. Je compte sortir avec quelques amis ce soir, tu nous accompagnes pour une petite virée au Mambo. » « Ah, désolé Anita. Mais c’est resto et Parkwest Nightclub pour moi. » « Oh, carrément ! Le Parkwest. » dit-elle sur un petit ton prétentieux. « Et j’imagine que tu y vas avec la clique du sénateur ? » « Ouais. » avoua-t-il. « Vous voulez venir ? » « Nous serrions de trop. » « Allez, arrête. Venez. Ca pourrait être sympa. » Anita réfléchit quelques secondes, laissant échapper un bruit plutôt étrange du fond de sa gorge. « Bon, si tu estimes que nous n’allons pas jurer au milieu de la clique du sénateur, pourquoi pas ? » « Tu rigoles ? Tu crois réellement qu’il va remarquer votre présence ? Ma pauvre, t’as pas les nichons assez gros ! »
Il éclata de rire et durant la demi-heure qui lui fallu pour rejoindre Ocean Grove, il continua de discuter avec son amie. Ce ne fut que lorsqu’il se gara devant la maison de Tyler qu’il raccrocha. Il sortit de sa voiture, ouvrit le coffre et une à une, il prit les caisses chargées des affaires de Scott pour les déposer les unes au-dessus des autres sous le porche. Il sonna. Puis recommença jusqu’à ce que l’inspecteur de police daigne enfin venir lui ouvrir.
« Romain. » « Tyler. » répondit-il en fronçant les sourcils devant l’air maussade et négligé du grand brun. « T’as pas l’air en forme. »
Pendant que le policier retournait s’avachir dans le salon, le jeune océanologue entra rapidement les caisses avant de refermer la porte derrière lui. Il régnait dans la demeure un vrai capharnaüm, et une odeur désagréable de tabac et de sueur empestait les lieux. Un amoncellement de déchets, de nourritures périmées, de poussière et de linges sales trahissaient sans conteste le laissé allé dont était victime Tyler. Lorsque ce dernier l’invita à faire comme chez lui, Romain esquissa un sourire entre l’amusement et la moquerie. Chez lui, ça ne serait jamais aussi sale ! Dépression ou non !
« Je suis venu t’apporter les affaires de Scott. Elles sont dans l’entrée. » dit-il en enjambant quelques canettes de bière vides qui jonchaient le sol. « Si tu pouvais les remettre à sa famille quand tu auras refait surface, ça serait gentil. Je n’ai pas trop envie de les croiser pour l’instant. »
Debout devant la table basse du salon, Romain faisait face les bras croisés à Tyler. Il le détaillait d’un regard légèrement agacé, soupirant devant la loque qu’il était devenu en si peu de temps. Comment un homme tel que lui, qui s’était déjà dressé devant David au point de se battre contre lui, était-il tombé aussi bas ? Romain avait du mal à reconnaître la force de la nature qu’était ordinairement Tyler. Le décès de Scott avait dû être plus douloureux qu’il ne l’avait imaginé. Comme quoi, derrière sa carrure d’ours et sa gueule de tueur, se cachait bel et bien quelqu’un de sensible, et aujourd’hui de meurtri.
« C’est comme ça que tu passes tes journées ? A picoler et à fumer clopes sur clopes avachit comme une larve sur ton canapé ? » Romain planta son regard noisette dans les yeux bleus de Tyler, volontaire. « Tu crois pas qu’il serait temps de remonter la pante et de te bouger le cul ? Tu vis dans une porcherie Tyler. Ca ne m’étonnerait même pas qu’une colonie de blattes envahisse les lieux dans quelques jours. » Il souleva du bout des doigts, dégoûté, un caleçon qui traînait sur la télévision. « T’attends quoi pour te bouger ? » Il le lui lança au visage. « Allez, remue-toi ! »
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| (#) Sujet: Re: N°1818 « Where does the good go. » [ENDED] Lun 11 Oct 2010 - 18:21 | |
| ●●« Where does the good go. » J'avais invité Romain a entré et ce, sans grande conviction. Je ne savais pas ce qu'il me voulait et dans un sens je ne désirais pas le savoir. Rien que son regard et son jugement suffisaient amplement à me sentir encore plus comme un moins-que-rien que je ne l'étais déjà. Je regardais impassiblement Romain qui était planté devant moi, les bras croisés comme un mentor face à son apprenti bien que je ne me considérais pas comme tel. Pour ma part, j'étais face à un ancien ami qui n'avait pas osé me croire et qui avait passé outre de mes conseils concernant son défunt époux. « Je suis venu t’apporter les affaires de Scott. Elles sont dans l’entrée. Si tu pouvais les remettre à sa famille quand tu auras refait surface, ça serait gentil. Je n’ai pas trop envie de les croiser pour l’instant. » « Hum. » Répondis-je concisément car je n'avais rien à dire face à son comportement. Maât était tout de même son meilleur ami, du moins, il l'était la dernière fois que Scott m'en avait parlé. Je ne comprenais pas mais je restais neutre. Je sentais qu'il allait y avoir une suite, que le jeune Parker ne s'arrêterait pas à ces simples mots. Je le connaissais. Je l'avais même bien connu à une certaine époque. Je savais comment il fonctionnait. « C’est comme ça que tu passes tes journées ? A picoler et à fumer clopes sur clopes avachit comme une larve sur ton canapé ? » Il me fixa. Je ne le lâchais pas des yeux. Il me voyait peut-être dans un état pitoyable mais j'étais toujours le même. Je ne me laisserais pas marcher sur les pieds, surtout pas par lui. « Tu crois pas qu’il serait temps de remonter la pante et de te bouger le cul ? Tu vis dans une porcherie Tyler. Ça ne m’étonnerait même pas qu’une colonie de blattes envahisse les lieux dans quelques jours. » Je suivais du regard le docteur en biologie marine. Apparemment, l'un de mes caleçons l'attira. Je ne me sentais pas honteux ni par ce qu'il découvrait, ni par ce qu'il venait de me dire. « T’attends quoi pour te bouger ? » Le sous-vêtement trouvé par le jeune homme m'arriva au visage. Je le déposais sur ma droite comme si rien ne s'était produit. « Allez, remue-toi ! » Je ne daignais pas me lever. C'était comme impossible. Je ne pouvais pas le faire, je préférais me rallumer une cigarette et la fumer sur mon canapé, jambes croisés et avachi. Mes yeux bleus rencontrèrent le regard de Romain. C'était inévitable après ce qu'il venait de me dicter, de m'ordonner. « Tu es mal placé pour me dire ce que je dois faire ou non , Romain. Si j'ai décidé de rester une larve pou la journée, je le resterais et tu n'y pourras rien. » J'avais pour qualité - voire défaut dans certain cas - d'être franc et direct. L'ancien colocataire de Scott savait que je ne restais pas assis tranquillement sur ma chaise, que j'avais le sang chaud, que j'étais impulsif, contrairement à mon meilleur ami. Scott était le plus doux, gentil et chaleureux de nous deux. Moi, j'étais le « vilain petit canard ». Celui à qui il n'arrivait que des conneries, qui se retrouvait toujours un mauvais endroit au mauvais moment. Heureusement pour moi, ces histoires étaient derrière moi bien que mon impulsivité soit toujours omniprésente. Je me levais. Romain pouvait au moins se réconforter de m'avoir fait quitter mon canapé car s'était bien de sa faute si je m'approchais de lui avec toujours ma clope entre mes doigts. Je pris une bouffée de ma cigarette et je rejetais la fumée en direction du visage de Monsieur lecompagnondusénateurMcAllister. Oui, je connaissais son secret. Scotty m'en avait aussi parlé avant notre dernier échange verbal. « Alors comme ça, c'est à moi que tu ramènes tout ça. » Lui demandais-je rhétoriquement en montrant d'un signe de tête les trois cartons posés dans l'entrée. « Tu n'as pas trouvé une meilleure poire que moi pour faire ton sale boulot, si j'ai bien compris. Très bien. Maintenant, casses-toi. »
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| (#) Sujet: Re: N°1818 « Where does the good go. » [ENDED] Ven 29 Oct 2010 - 19:39 | |
| Sans ciller un seul instant, Romain faisait face à Tyler. Malgré la large carrure de l’ancien meilleur ami de Scott, son air revêche et la fumée de sa cigarette qui lui picotait les yeux et les narines, il ne bougea pas. Tyler ne l’intimidait pas le moins du monde. Si à une époque, le policier l’aurait plus émoustillé que terrifier, aujourd’hui, Romain ne ressentait pour cet homme qu’une profonde déception. Tyler le décevait de jour en jours. Où était donc passé l’homme fort et sûr de lui qui s’était opposé à David ? Où était donc le gars qui s’était entiché de lui il y a quelques années ? Où était le meilleur ami de Scott sûr qui on pouvait toujours compter ? Romain n’arrivait plus à reconnaître l’homme qui se trouvait en face de lui. Il n’était plus que l’ombre de lui-même. C’était décevant.
« Tu joues à quoi ? » demanda-t-il en lui faisant effrontément face, les bras toujours croisés sur son ventre. « Tu crois me faire peur en remuant tes épaules de gorille ? Je pense que t’es bien placé pour savoir que j’ai fréquenté des types bien plus dangereux et plus impressionnants que toi. Je te trouve ridicule. » D’un main plaquée sur le torse de Tyler, Romain le repoussa légèrement en arrière. « Alors arrête de jouer le fauve en cage et reprends-toi en main. »
Dans un soupire, Romain contourna le policier. Il enjamba des détritus sur le sol et alla ouvrir les rideaux afin d’inonder de lumière le salon. Il en profita pour entrebâiller la fenêtre, histoire d’aérer un peu car entre la fumée de cigarette, la sueur de Tyler et le moisi de certaines boites de pizza, l’odeur n’était pas des plus avenante.
« Tu t’en veux ? T’as raison de t’en vouloir qu’il soit parti avec une image déplorable de toi en tête. Et je suis franchement content qu’il ne te voie pas dans un tel état. Toi qu’il idolâtrait comme l’homme fort en toute circonstance. »
Romain y allait un peu fort, mais il savait que ce n’était pas avec des câlins affectueux que Tyler allait remonter la pente. Il n’était pas ce genre d’homme. Il lui fallait un grand coup à l’orgueil. Qu’on lui mette une bonne fois pour toute la tête dans sa merde pour qu’il puisse enfin aller de l’avant.
« Si tu veux le fond de ma pensé Tyler… » ajouta-t-il alors qu’il récupérait quelques vêtements sales traînant sur le haut du canapé. « J’aurais très bien pu aller moi-même apporter ces caisses aux Matthews, mais j’estime que c’est à toi de le faire. C’est la moindre des choses que tu te bouges un peu pour Scott. C’est quand même en partie ta faute s’il n’est plus parmi nous. Tu as joué au connard avec lui, et voilà le résultat. » Il lui lança un regard méprisant. « Maintenant, je te laisserais bien là comme une merde sur ton canapé, mais ce serait allé à l’encontre de mes convictions. Je me dis que ce n’est pas en ne foutant rien de tes journées et en te laissant aller que tu vas la gagner ta rédemption. » Il pointa un index menaçant vers lui. « Car c’est bien ce que tu as intérêt à faire. Et tu sais pourquoi ? Parce qu’avec Scott, on croyait au pardon… même pour les connards dans ton genre. Alors bouge toi le cul, va prendre une douche et redescend une fois tes idées bien en place ! »
Si Tyler avait connu un Romain soumis et servile il y a quelques années, depuis l’accident qui avait coûté la vie à David (et la sienne en passant), il avait ouvert les yeux et changé radicalement de comportement. Romain ne se laissait plus facilement faire. Il s’affirmait et osait s’opposer. Tyler avait l’occasion de le voir. |
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| (#) Sujet: Re: N°1818 « Where does the good go. » [ENDED] Sam 30 Oct 2010 - 19:22 | |
| ●●« Where does the good go. » Dressé devant Romain, je le regardais. Il me devait certaines explications concernant ces quelques cartons qui encombraient un peu plus mon entrées. Il avait les bras croisés. Il paraissait sérieux. J'aurais bien rigolé face à son comportement soudain. Cependant, je préférais prendre une bouffée de nicotine pour ensuite garder la clope au bec. Je pris exactement la même position que le jeune Parker lorsqu'il prit enfin la parole. Ce fut indifféremment et sans réel attention que j'écoutais l'ancien océanologue. Il me repoussa légèrement en appuyant sa main contre mon torse. Je ne répondis rien. Je restais stoïque et impassible même face au soupire d'un ancien ami qui se proclamait aujourd'hui conseiller. C'était déroutant en sachant pertinemment que j'avais eus exactement le même rôle quelques années plus tôt et que je m'étais fais gueulé dessus. Le jeune homme, ami de Scott, avait sans doute oublié cette partie de sa si petite vie. Je le suivais du regard et je ne pus m'empêcher de plisser les yeux lorsque ce dernier ouvrit les rideaux. La lumière... Cela faisait bien longtemps qu'elle n'était plus avec moi. Je vivais des jours obscurs et personne ne s'en souciait véritablement. C'était bien mieux ainsi. J'étais dans mon monde et eux dans le leur. J'avançais au ralenti pendant qu'ils vivaient leur vie à pleine vitesse. J'étais celui qui restait sur le quai de la gare pendant que les autres montaient dans le train et partaient vivre leur vie. Je ne disais toujours rien. Je subissais les foudres de Romain tandis que mon calme se perdait en chemin et au fil de ses paroles. Je serais les poings et mon visage se crispa. Comment osait-il me parler de Scott ? Comment pouvait-il se permettre cet écart ? Mon calme olympien disparaissait peu à peu pour laisser place à une soudaine colère que le docteur en biologie marine avait bien cherché. « J’aurais très bien pu aller moi-même apporter ces caisses aux Matthews, mais j’estime que c’est à toi de le faire. C’est la moindre des choses que tu te bouges un peu pour Scott. C’est quand même en partie ta faute s’il n’est plus parmi nous. Tu as joué au connard avec lui, et voilà le résultat. Maintenant, je te laisserais bien là comme une merde sur ton canapé, mais ce serait allé à l’encontre de mes convictions. Je me dis que ce n’est pas en ne foutant rien de tes journées et en te laissant aller que tu vas la gagner ta rédemption. Car c’est bien ce que tu as intérêt à faire. Et tu sais pourquoi ? Parce qu’avec Scott, on croyait au pardon… même pour les connards dans ton genre. Alors bouge toi le cul, va prendre une douche et redescend une fois tes idées bien en place ! » Trop, c'était trop. Je me suis approché rapidement de mon visiteur, l'arrêtant dans sa récupération de mes vêtements sales et abandonnant ma cigarette pour lui donner une leçon. Je l'ai attrapé par le cou, le poussant violemment contre le mur. Ma main se dressant sur son cou, attrapa son visage. Et c'est ainsi que d'un regard plus que noir, je me défoulais sur le jeune Parker. « Qu'est-ce que tu crois ? Que je ne le sais pas ? Que je ne sais pas que c'est de ma faute ? Que je ne culpabilise pas ? Que je suis un idiot que ne se souci pas du sort de son meilleur ami décédé ? Que je ne suis qu'une simple larve que par plaisir ? » Lui hurlais-je au visage en secouant sa tête à chaque fois que ses yeux tentaient de regarder autres choses que les miens. « Tu te prends pour qui, franchement ? Tu oses me donner des conseils mais regardes-toi ! Tu n'es pas apte à le faire, vu ta misérable vie et les conseils que je t'ai avoué et que tu n'as pas suivis. Parlons de David, le gros salop de service qui n'en avait rien à foutre de toi. Un gros crétin qui ne savait pas la chance qu'il avait de t'avoir. Maintenant, on peut dire que tu as bien de la chance de t'en être tiré aussi facilement. Dieu bénisse sa mort, n'est-ce pas Romain ? Au moins maintenant tu n'es plus l'esclave d'un homme ! Mais suis-je bête... Tu es marié au sénateur qui se dit hétéro devant tout son état de Floride pendant que tu l'attends sagement comme un gamin pour qu'il te prenne et joue avec toi ! Tu as vraiment beaucoup de chance. J'attends impatiemment de voir ou cette relation secrète va te mener. Car, sincèrement, on ne peut pas dire que tes relations amoureuses se soient finis en un « Et ils vécurent heureux...». Je ne me trompe pas, je crois bien ? » Je relâchais mon emprise, soupirant à mon tour. Romain voulut jouer au plus malin et il avait éveillé la bête qui sommeillait depuis un certain en moi. Je tentais de me calmer. Mais je n'y arrivais pas. Je me suis retourné pour partir en direction de la cuisine. Sur le chemin, un miroir se dressa sur ma gauche. Je me suis regardé et se fut avec un désarroi profonds et une colère toujours aussi hargneuse que mon poing fracassa la glace. « Merde ! » Dis-je d'une vois puissante. Je continuais ma route marchant sur les débris sans me soucier du mal que cela ferait sur mes pieds. Mon poing était en sang. Quelques bouts du miroir étaient enfoncés dans ma chair. Mais je n'avais pas mal. Ma souffrance psychologique était bien plus grande que ma souffrance physique. Le manque de Scott et le vide qu'il laissait en moi s'agrandissait de jour en jour sans que je ne puisse rien faire. J'entrais dans ma cuisine. La vaisselle s'entassait dans l'évier et la nourriture périmait tranquillement sur la table et dans le frigo. Je l'ouvris pour me servir une bière dont j'avais réellement besoin pour soulager ma conscience et ce manque aussi difficile soit-il. Scotty me manquait. Je ne voulais pas l'avouer haut et fort mais il manquait plus que n'importe qui. J'avais perdu mon premier véritable amour sans jamais le lui avoir dit ouvertement. J'étais resté dans l'ombre de Maât et aujourd'hui, il ne saurait jamais mes sentiments et je ne pourrais jamais me pardonner de n'avoir jamais rien tenté. J'ai décapsulé mon boisson pour un boire une gorgée. « Ouch... » Je remarquais alors ma main et le sang qui coulait. Je pris une autre gorgée en m'appuyant contre le mobilier de la pièce, délaissant mon membre ensanglanté pendant que ce liquide rouge dégoulinait sur mes doigts pour ensuite atterrir sur le carrelage de la cuisine. |
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| (#) Sujet: Re: N°1818 « Where does the good go. » [ENDED] Dim 31 Oct 2010 - 16:45 | |
| Ce fut rapide et brutale. Trop pour Romain qui fronça aussitôt les sourcils et attrapa le poignet musclé de Tyler pour tenter de le repousser, en vain. Quelle mouche avait donc piqué cette brute épaisse pour le faire sortir ainsi de ses gonds ? Romain n’en revenait pas. Tyler osait le malmener ! Plaqué contre le mur, la gorge comprimée et le visage maintenu par l’une des paluches puissantes du policier, le jeune océanologue fut forcé de regarder en face son agresseur. Qu’il le haïssait d’agir de la sorte. Et qu’il se sentait bête d’avoir voulu l’aider. Si il fut une époque où Romain acceptait qu’on le malmène de la sorte, aujourd’hui, tout était différent. Grâce à son thérapeute et à de très longues heures de discussion, Romain avait prit conscience que sa personne était à respecter. Qu’elle ne méritait en aucun cas un tel traitement. Son corps n’appartenait qu’a lui et qu’a lui seul. Et lui seul pouvait accepter ou non ce qu’on était en train de lui infliger. Aucun homme au monde… où presque, car Gabriel avait toujours un passe-droit, ne pouvait lever la main sur lui. Personne n’en avait le droit ! Et certainement pas un flic dépressif dans le genre de Tyler.
Etrangement, plus que la violence dont il était la victime, ce fut les mots de l’ex meilleur ami de Scott qui lui firent le plus mal. Visiblement, Scott avait lâché le morceau sur sa relation avec Gabriel, et habilement, Tyler se servait de celle-ci pour le blesser. Pensait-il réellement qu’il ne le savait pas tout ça ? Croyait-il qu’il était aveugle au point de ne pas voir clairement que sa relation avec Gabriel n’était pas des plus idylliques ? Bien sûr qu’il était dans l’ombre du sénateur. Bien sûr qu’il avait mit de côté ses rêves et ses espoirs. Bien sûr qu’il accumulait les relations foireuses. Tous les jours, Romain se demandait où était le prince charmant de ses rêves. Tous les jours, il espérait que Gabriel ouvre les yeux et le choisisse lui, et non cette maudite carrière après laquelle il passait. Romain savait qu’il devait lui laisser du temps. Gabriel lui avait promis le jour de leur mariage à Las Vegas de lui offrir tout ce dont il rêvait. Il avait simplement réclamer du temps. Du temps oui, mais combien ?
Malgré les mots et les explications qui lui brûlaient les lèvres, Romain se garda bien de se confier à Tyler. Il n’était pas question d’offrir à cette brute épaisse ne serait-ce qu’une bride de ses pensées. Il n’était pas question qu’il sache combien il était dans le vrai. Tyler n’était pas son ami. Et il l’avait démontré aujourd’hui. Il laissa le policier s’éloigner dans la pièce et frapper un miroir à l’entrée de la cuisine. Venir ici et surtout, tenter de sortir cet homme de son tourment était une mauvaise idée. Il n’aurait pas dût.
« Enfoiré… » chuchota-t-il alors qu’il se passait une main sur la gorge afin de faire disparaître la douleur.
D’un pas rapide, il quitta le salon mais lorsqu’il passa devant la cuisine, il s’arrêta. Il fixa Tyler avec dégoût, indifférent devant le sang qui coulait le long de sa main. Son geste était impardonnable. Il avait levé la main sur lui comme David l’avait fait plus d’une fois… chose assez ironique lorsqu’on savait qu’à l’époque, Tyler reprochait ce genre de comportement à l’ex mari du jeune océanologue.
« Tu m’as énormément reproché de laisser David me frapper, et pourtant, tu agis comme lui. Et bien, je vais pour une fois suivre ton précieux conseil et t’envoyer te faire foutre. Lèves encore une seule fois la main sur moi comme tu viens de le faire, et je te promet que mon sénateur de mari t’enverra faire un tour à l’ombre pour de très longues années, Tyler. » menaça-t-il avec froideur mais dans un calme inquiétant car au fond de lui, il était réellement prêt à mettre cette menace à exécution. « Notre relation n’est peut-être pas parfaite, je le conçois, mais je sais au moins une chose avec certitude sur lui : c’est qu’il n’accepterait jamais qu’un pauvre type dans ton genre cogne son mari. Car ouais, Tyler, nous sommes mariés. Alors recommence encore une fois ce que tu viens de faire et je lui réclamerais ta tête au bout d’une pique sans une once d’hésitation. » Il fit un pas en arrière mais se ravisa aussitôt. « Ah oui. Et puisque visiblement Scott t’a parlé de ma liaison avec le sénateur, tu dois savoir qu’elle doit rester secrète. Sauras-tu tenir ta langue cette fois-ci ou vas-tu encore jouer les petites balances briseuses de vies ? Vas-tu nous prouver encore une fois qu’on ne peut pas te faire confiance ? »
Par-là, Romain faisait ouvertement référence à la trahison éhonté de Tyler envers Scott qui avait poussé ce dernier à rompre avec Maât, et de ce fait, à déménager chez oncle Alfie où un cambrioleur l’avait assassiné. Si Romain était prompt à pardonner facilement, le geste déplacé de Tyler avait repoussé à très longtemps le jour où il lui pardonnerait la mort de son ami. Aujourd’hui, le policier n’était plus qu’un inconnu à ses yeux. |
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| (#) Sujet: Re: N°1818 « Where does the good go. » [ENDED] Dim 31 Oct 2010 - 19:24 | |
| ●●« Where does the good go. » J'étais dans la cuisine, les rayons du soleil frappaient mon visage alors que je buvais tranquillement ma énième bière de la journée. Je ne les comptais plus tout comme le nombre de cigarettes. Je les enchainais sans me soucier de ma santé. La seule chose qui comptait était l'oubli et malheureusement, Scott était toujours ancré dans mes pensées quoi que je fasse. Je regardais Romain et arquais un sourcil lorsqu'il me parla ou plutôt lorsqu'il me menaça. Je n'avas pas peur de lui. Je n'avais encore moins peur de son sénateur de mari. J'étais au fond du gouffre, plur rien ne me faisait peur. J'étais prêt à tout pour oublier et miracle, l'arrivée du jeune homme eut l'effet tant désiré. Je bus une nouvelle gorgée de ma boisson alcoolisée. « J'agis peut-être comme ce bon vieux David. Mais en même temps il n'y a que ce genre de comportement qui te fasses réagir. La preuve, tu reviens comme un petit chien aux aguets. Si tu en veux encore, il faudra patienter, mon cher Romain. Car apparemment, tu as décidé de m'envoyer en taule et tu sais qu'il n'y a que les visites conjugales, là-bas, pour que je puisse te toucher et recommencer. » Je lui tournais le dos, fixant alors mon évier rempli au maximum de vaisselle sale. Il était peut-être temps de me mettre au boulot mais le courage n'y était pas. Je pris une nouvelle bouteille dans le frigo et l'ai décapsulé. Je venais de terminer à l'instant la précédente. Je me suis approché de Romain, l'ai bousculé pour ensuite continuer ma route. Je m'installais dans un fauteuil. Le canapé devenait lassant. J'étalais mes jambes sur la table basse où des boites de pizza vides ou non trainaient encore accompagné du cendrier ainsi que de quelques cannettes et bouteilles de bière. « Tu sais quoi ? Fais ce que tu veux. J'en ai rien à foutre de ce que tu feras ou non. » La dernière phrase de Romain m'avait blessé. Ma confiance. Moi, une « petite balance briseuse de vies ». Le pire dans tout ceci était que l'océanologue avait totalement raison. Que se serait-il passé si j'avais su garder ma langue dans ma poche ? Scott serait-il encore parmi nous ? Serait-il encore vivant ? M'aimerait-il encore ? Je ne devais pas penser avec des « Si ». Je ne devais pas penser du tout car à chacune d'elles, Scotty me revenait en tête et c'était bien trop difficile à vivre. Il me manquait tellement. Celui que j'aimais me manquer comme jamais. « Va voir ton putain de sénateur et dis-lui de m'enfermer. Au moins, en prison, j'aurais peut-être une bonne raison de pouvoir me pendre. » Je levais ma bière et proclamait alors haut et fort : « A ma décadence ! Que la mort m'emporte et que la tranquilité d'esprit me revienne enfin... » Je bus une gorgée de ma boisson favorite avec à moitié les larmes aux yeux. Je tentais de ne rien laisser paraître. C'était bien plus difficile que d'habitude car la mort de mon meilleur ami m'affectait beaucoup. C'était comme si un poignard me traversait le coeur et qu'on le remuait à chaque seconde de chaque heure de chaque jour. Cela devenait insupportable. « Tu peux partir maintenant. Tu as fait ce que tu avais à faire. Tu peux désormais retourné voir ton sénateur à lui révéler que je connais votre petit secret. Et que l'on soit bien clair, la petite balance briseuse de vies ne te dira pas si elle tiendra sa langue ou non. Tout n'est qu'une histoire de confiance, n'est-ce pas ? » Je fis un signe de la main, indiquant qu'il pouvait disposer et me laisser me morfondre et déprimer pour le restant de la journée. Après tout, je n'avais que ça à faire depuis que j'avais été forcé de prendre des jours de congés.
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| (#) Sujet: Re: N°1818 « Where does the good go. » [ENDED] Lun 1 Nov 2010 - 13:35 | |
| Tout était effectivement une question de confiance. Hélas pour Tyler, Romain n’en avait aucune pour lui. Le jeune homme se méfiait de la capacité du policier à faire le mal autour de lui s’en sans rendre compte. Il avait détruit par bêtise et par jalousie la vie de son meilleur ami. Pourquoi épargnerait-il la sienne aujourd’hui ? Vu son état lamentable, Tyler devait être capable du pire, juste pour atténuer sa douleur en faisant souffrir quelqu’un d’autre. Malgré toute la peine qu’il inspirait à Romain (car le jeune homme débordait de compassion pour son prochain), Tyler ne réussit qu’à éveiller la méfiance du jeune océanologue. En laissant planer le doute sur son silence concernant sa relation avec Gabriel (relation ô combien importante à ses yeux), en le molestant et en utilisant le souvenir de David contre lui, le policier n’avait réussi qu’à perdre son statut d’ami d’autre fois pour endosser celui d’ennemi potentiel à tenir à l’œil. Il n’était pas question qu’il laisse Tyler saboter sa relation avec le sénateur. Son époux comptait plus que tout. Et pour lui, il était prêt à toutes les bassesses.
Comme à son habitude lorsqu’il était en difficulté, l’être de Romain passa en mode manipulation. S’il excellait dans un art, c’était bien dans celui de mener les hommes par le bout du nez. Son petit air innocent. Son regard débordant d’amour. Ses gestes tendres. Son corps désirable. Tout n’était qu’armes avec lesquelles il jonglait habillement pour parvenir à ses fins. Tyler était remonté ? Il allait l’apaiser. Il allait atténuer son chagrin et adoucir sa méfiance au point qu’il ne songe jamais à le trahir. Romain savait que jouer à ce petit jeu était mal. Qu’il n’avait pas le droit de jouer avec les sentiments de Tyler de la sorte, mais la faim justifiait les moyens. Lorsqu’il s’agissait de son couple et de sa famille, le jeune océanologue était prêt à toutes les bassesses pour préserver son bonheur.
Ce fut donc fardé d’une fausse compassion que Romain récupéra dans la cuisine un essuie. Il le trempa sous l’eau du robinet, puis il rejoignit Tyler dans le salon. Il se fit une petite place sur la table basse au milieu des bouteilles et doucement, il prit la main ensanglantée de Tyler. Consciencieusement et avec une grande délicatesse, il enroula ensuite dans l’essuie de vaisselle la blessure, son regard posé profondément dans les yeux bleus du policier.
« Ca m’ennuie que ça tourne ainsi, Tyler. » confia-t-il d’une triste voix. « Je n’étais pas venu pour me battre. Tu me connais. Tu sais que j’aimais beaucoup, Scott. Et il me manque énormément aussi. Il était autant mon ami que le tiens. » Romain garda la main de Tyler dans les siennes, tendre et mielleux à la fois. Il laissa même sciemment parcourir son pouce contre le poignet musclé du policier. « Je suis persuadé qu’il te secouerait comme un prunier pour te forcer à remonter la pente s’il te voyait ainsi. Tu sais, contrairement à ce que tu crois, je suis loin d’être ton ennemi. »
Toujours dans l’optique d’amadouer Tyler en usant de ses charmes, Romain bougea. Il alla s’asseoir sur le canapé, près du policier, un coude posé sur le haut du divan. Il poussa un petit soupir triste et las à la fois. La main de Tyler toujours prisonnière de l’une des siennes, il enchaîna avec douceur :
« A une époque, on s’entendait bien. Tu m’aimais même beaucoup. Tu ne crois pas qu’on pourrait se donner une seconde chance ? La vie est trop courte pour la passer à nous battre. Scott nous le dirait. » Il sourit, les yeux pétillants. « Je t’ai tourné le dos à l’époque… mais aujourd’hui je n’ai pas envie de le faire. Alors laisse-moi t’aider à sortir de l’enfer qui est le tiens aujourd’hui, Tyler. » |
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| (#) Sujet: Re: N°1818 « Where does the good go. » [ENDED] Sam 13 Nov 2010 - 18:57 | |
| ●●« Where does the good go. » Je soupirais, lasse de toute cette histoire. Romain était venu m'apporter les cartons de Scott. Maintenant que c'était fait, il pouvait repartir. Je m'étais retiré dans le salon, le poing toujours en sang. Je n'avais aucune envie de me soigner ni de faire quoi que soit de ma journée. Je n'en avais pas le courage, surtout que les affaires de mon ancien meilleur ami trainaient dans mon entrée. Le jeune Parker me rejoignit contre toute attente. Il posa un regard assez doux sur moi. Je ne savais pas quoi lui répondre. « Ça m’ennuie que ça tourne ainsi, Tyler. Je n’étais pas venu pour me battre. Tu me connais. Tu sais que j’aimais beaucoup, Scott. Et il me manque énormément aussi. Il était autant mon ami que le tiens. » Me dit-il. Je ne pouvais supporter ces paroles. Cependant, son geste pour me soigner me vint droit au cœur. Je lui avais crié de partir à plusieurs reprises et pourtant il était toujours là. Quel piètre ami devais-je être ? Quel piètre homme étais-je actuellement ? Je ne reconnaissais plus mes amis de mes ennemis. « J'étais plus que tu ne l'étais pour lui, Romain. Il... Je... On était plus que des amis. » Lui répondis-je tranquillement alors que les mains de l'océanologue me tenaient toujours fermement, son pouce me caressant le poignet. Mes yeux bleus se posèrent sur Romain. Un air triste, détaché et solitaire accompagné mon regard vers cet homme que j'aurais pu aimé si la vie ne s'était pas déroulé ainsi et que David n'aurait jamais existé. Les choses sont faites de déception, j'en avais vécu une il y a quelques années avec l'ami de Scott, assis juste à côté de moi et dans mon canapé. Je ne savais quoi dire, ni quoi faire. J'étais tel un enfant perdu, essayant tant bien que mal de retrouver son chemin. Une main douce et chaleureuse m'aidait. Une main qui dans le fond était la bienvenue et qui me rendait plus heureux qu'en début de journée. « A une époque, on s’entendait bien. Tu m’aimais même beaucoup. Tu ne crois pas qu’on pourrait se donner une seconde chance ? La vie est trop courte pour la passer à nous battre. Scott nous le dirait. Je t’ai tourné le dos à l’époque… mais aujourd’hui je n’ai pas envie de le faire. Alors laisse-moi t’aider à sortir de l’enfer qui est le tiens aujourd’hui, Tyler. » Il semblait sincère. Le fait de faire ce premier pas me touchait énormément. Mais cette ancienne situation reviendrait-elle au galop si j'acceptais de tout recommencer à zéro ? Cette histoire resurgirait-elle du passé pour s'ancrer dans le présent pour encore une fois dénouer cette amitié qui me tenait à cœur ? « On pourrait tout recommencer. On pourrait reprendre de zéro et faire comme si rien ne s'était passé. Mais je ne pourrais jamais oublié la façon dont tu m'as évincé alors que je ne souhaitais que ton bonheur en te donnant certains conseils au sujet de ton défunt époux. Je veux bien le faire mais pourras-tu m'assurer que tout ceci ne se remettra pas en travers de notre amitié ? » C'était à mon tour d'être un brin sérieux. Je tentais de poser des bases pour une future relation amicale. Certes, comme Romain l'avait si bien dit. Je l'aimais bien plus que de l'amitié à un certains moment. Une forte attirance m'avait poussé à aller vers lui et à me rapprocher. Mais aujourd'hui tout ceci s'était envolé. Je le regardais. Je le fixais, attendant une réponse à tout ce que je venais de lui révéler. Je me levais. Une soudaine envie de jeter un œil dans les cartons de Scott. Nos mains s'écartèrent et je partis en direction de mon entrée avec ce torchon qui était toujours enroulé autour de ma blessure. Mais avant, je me retournais vers l'océanologue. J'avais une chose à lui. J'avais une chose importante à lui avouer et je préférais ne pas être en face de lui une fois que je le lui aurais dit. « Merci. Merci d'être venu. » Puis je partis sans me retourner une seconde vers mon entrée. Les trois boîtes n'attendaient plus qu'à être ouverte. Je m'installais face à elles, ouvrant alors la première puis la deuxième et enfin la troisième. Je fouillais dans chacune d'elle, retrouvant ainsi un peu de mon meilleur ami : une photo, un livre, un commentaire, un parfum, un vêtement, ses vêtements. Tout ceci me rendait nostalgique et je déprimais encore plus. Bien qu'en retrouvant une autre photo, je ricanais. Puis je finis par tomber sur le journal intime de Scott. Je connaissais son existence. Je savais qu'il écrivait tout dedans. J'hésitais à l'ouvrir. Mais je voulais tellement savoir qu'elles avaient été les dernières pensées de mon chef cuisinier avant de décéder. J'ouvris le journal. Sans lire les premières pages, je me rendis vite sur la dernière qu'il écrivit. Ce que je lus me déconcerta plus que je ne l'aurais imaginé. Trois questions. Trois simples questions qui avaient pourtant un sens caché que je comprenais parfaitement. Elles m'étaient adressées. « Dois-je lui dire qu'il est revenu ? Dois-je lui avouer qu'il sait où il se trouve ? Dois-je vraiment aller le voir et lui confier ce secret même si je n'ai plus envie de l'avoir en face de moi ? » J'avais la bouche entrouverte et lorsque Romain arriva en silence, je refermais le journal brusquement pour le ranger dans l'un des cartons le plus rapidement possible. Je me relevais et adressais un sourire crispé au jeune homme. « Je crois que je vais aller prendre une douche. » Lui dis-je doucement. Je ne voulais pas lui montrer que j'étais soudainement troubler. « Si tu veux m'accompagner, tu seras toujours le bienvenue pour me frotter le dos en toute occasion. » Je lui adressais un sourire narquois avant de reprendre plus sérieusement : « J'en aurais que pour quelques minutes. Fais comme chez toi. Allume la radio, si tu veux. » Puis je me dirigeais vers l'escalier, abandonnant Romain au salon. La suite, personne ne la racontera. Mais sachez seulement qu'une ancienne amitié était plus résistante qu'une dispute récente. Cette amitié que nous partagions tous les deux réapparut et tout aurait pu finir sur cette note joyeuse. C'était sans compter sur les évènements à venir... SUJET TERMINE |
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