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 Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé]

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Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] Vide
Message(#) Sujet: Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] EmptySam 25 Sep 2010 - 19:10

Douché, habillé, parfumé, à croquer, bref, paré pour la soirée, Noah descendit deux à deux les escaliers qui le ramenaient au rez de chaussée de sa demeure. Il était 20H10. Le carton d'invitation que Narcisse lui avait transmis la veille au soir - et qui reposait à présent entre les tasses à café vides et les sac de courses non déballées sur le bar américain de la cuisine - indiquait que la réception avait lieu à 20H30 précise au Four Seasons. Dickers n'avait donc plus une seconde à perdre. Précipitamment, il attrapa sa veste de smoking qui était posée sur l'un des tabourets hauts du bar et l'enfila par dessus sa chemise d'un blanc immaculé avant de décrocher les clefs de son cabriolet qui pendaient à un clou planté de travers dans le mur de l'entrée. Sans plus attendre, il ouvrit la porte, éteignit les lumières à la va-vite et se précipita vers l'allée de garage le long de laquelle attendait sa voiture à la peinture éclatante (sa mère - responsable de ce cadeaux au prix exorbitant - avait toujours eu un goût prononcé pour le luxe ostentatoire ... ). Il venait à peine de sauter par dessus la porte du côté conducteur et de retomber sur son siège qu'une alarme se déclencha en son for intérieur pour lui rappeler qu'il avait oublié son portefeuille et le carton d'invitation sans lequel on ne les laisserait pas entrer dans l'hôtel. Jurant entre ses dents, Dickers effectua donc la procédure en sens inverse, s'extirpa du cabriolet, retourna face à la porte d'entrée, l'ouvrit et traversa le hall pour se rendre dans son salon afin d'attraper son portefeuille (sans oublier de faire un détour par la cuisine sur le chemin du retour pour récupérer l'invitation), le tout au pas de course et en maudissant les dieux de l'avoir conçu si tête en l'air ...

20H15, il était en retard, comme toujours. Un grincement de freins accompagna son dérapage plus ou moins contrôlé à l'intersection de Lemon Street et Apple Road dans laquelle il se rendait pour récupérer Narcisse. Il pila net devant la demeure de l'éditrice et envoya un unique coup de klaxon pour lui faire comprendre qu'il était enfin arrivé, mais qu'il n'avait pas le temps de couper le moteur et de descendre pour aller sonner à sa porte sous peine d'arriver définitivement en retard à la réception. Une réception de lancement d'il ne savait plus quel livre d'ailleurs. Narcisse le lui avait pourtant dit la veille, mais sa passion restreinte pour la littérature emmerdante avait du avoir raison de sa mémoire puisqu'il avait beau réfléchir, le thème même du roman ne lui revenait pas en tête ... Tout en attendant que Narcisse se décide à sortir, il s'accorda un " check point " dans le rétroviseur. La cravate, OK. La coiffure, OK. Le colle de sa veste, OK. Mentalement, il fit la liste de toutes les choses qu'il aurait du éteindre avant de partir et qu'il se rendait compte d'avoir oublié : éteindre la chaine hifi de la salle de bain, éteindre la lumière du dressing de sa chambre etc.

Enfin, la porte du 8053 s'ouvrit sur une Narcisse en tenue de soirée elle aussi et qui - il en était certain - n'avait rien oublié d'éteindre derrière elle, ELLE. Enfin, lorsqu'elle eut verrouillé la serrure de sa porte d'entrée, Noah tendit le bras pour déverrouiller celle de la porte du côté passager du cabriolet, de façon à ce qu'elle n'ait plus qu'à s'asseoir pour le rejoindre.

- En retard, je sais. Excuse-moi, allez, monte vite ! Lâcha-t-il en lui accordant le sourire qu'il réservait à ce genre de situations : les situations dans lesquelles il avait quelque chose à se faire pardonner.

Le tableau de bord indiquait 20H17. S'il n'y avait pas trop de circulation ils pouvaient encore prétendre à arriver pile à l'heure pour ne pas rater le discours d'ouverture de l'écrivain pour lequel la réception avait été organisée à huit-clos et sur seule présentation des invitations envoyées à une liste restreinte d'invités.


Dernière édition par Noah J. Dickers le Dim 17 Oct 2010 - 1:39, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] EmptyDim 26 Sep 2010 - 6:13

    Les yeux clos, Narcisse tentait de contrôler sa respiration. Il était un peu passé seize heures et la jeune femme se trouvait étendu dans sa magnifique baignoire sur pieds. Elle s’était vue forcée de s’y installer puisqu’elle avait eu l’envie incontrôlée de nettoyer sa demeure de fond en comble. Évidemment, la belle faisait le ménage deux fois par semaine, or il s’agissait là de laver les fenêtres, de décrasser toutes les entre-tuiles, de faire une brasser avec ses rideaux. Elle avait même déplacé le four et le réfrigérateur pour astiquer le sol. Elle avait réalisé sa folie alors qu’elle s’apprêtait à nettoyer les murs. Il faut dire qu’elle avait une bonne raison d’être nerveuse. Narcisse avait été cordialement invité à un lancement de livres. Il s’agissait d’une maison d’édition rivale, plus reconnue que celle pour laquelle la jolie blonde travaillait. Ce n’était pas le même genre de clientèle, cette maison publiait des livres beaucoup plus commerciaux, il s’agissait d’une renommée mondiale. Ils traduisaient des centaines de leur roman pour des pays étrangers et étaient tous cent fois plus riche qu’elle. Malgré tout, Narcisse n’en était pas jalouse puisqu’elle préférait miser sur le capital symbolique d’une œuvre, plutôt que sur son capital économique. Ce n’était pas pour rien, il est vrai, qu’elle avait choisi de faire application chez lys edition. Ce n’était pas son premier lancement, elle avait lu le roman et en pensait en somme, que du bon. Ce n’était donc pas l’activité de la soirée qui la perturbait, mais plutôt avec qui elle allait la passer. C’était la première sortie officielle que les deux amoureux faisaient. Il y avait environ deux semaines qu’ils se fréquentaient et déjà, ils étaient fiancés. Cette précipitation, comme plusieurs la qualifiait ne l’embarrassait pas puisqu’elle en avait eu besoin. Les voisins de la belle l’avaient déjà rencontré ou du moins, entrevu alors qu’il venait manger avec elle. Ce soir, cependant, toutes la population artistique ou presque allaient les voir ensemble. C’était la première fois de sa vie qu’elle avait une relation sérieuse. Bien sûr, à l’âge de 17 ans tout semble immense et on a toute l’impression que cela dura la vie. Mais depuis qu’elle a terminé ses études en littérature, elle n’a fréquenté personne aux yeux de tous. Ce soir, tous les gens qu’elle aimait, mais également tous ceux qu’elle n’appréciait pas réellement allait la voir au bras de son fiancé. Elle allait être jugé et critiquer, on allait lui poser des questions et elle n’était pas certaine d’avoir envie d’y répondre. Car c’est vrai qu’elle ne le connaissait pas parfaitement encore, cela aurait été impossible pour eux de tout connaître l’un de l’autre puisqu’après même des années de mariage, on en apprend toujours davantage sur son partenaire. Elle ne savait pas exactement quel était son met préféré et qui était son idole d’enfance. Et malgré qu’elle se fiche de ses détails, les autres allaient y voir une importance capitale. Pourtant, ce qui comptait pour elle c’est qu’il était arrivé dans sa vie exactement au bon moment et qu’elle en était heureuse. Ocean Grove, Narcisse le savait maintenant, mettait un point d’honneur à tout vouloir connaître de tout le monde. Ainsi donc, la situation la rendait très nerveuse; d’où le nettoyage intensif et le repos forcé dans la baignoire. Elle respirait calmement, une musique classique s’élevant autour d’elle. Elle avait un thé au jasmin près d’elle et tentait de faire le vide dans sa tête.

    Il était 17h30 lorsqu’elle sortit enfin de l’eau. Elle enfila son peignoir de soie rouge et alla s’assoir dans son salon. Elle n’avait pas faim et préféra observer les familles voisines vivre plutôt que de se préparer quelque chose. Narcisse s’endormit, ce qui ne lui arrivait absolument jamais et se réveilla en sursaut à 19h. Paniquée, elle se dépêcha de retourner à la salle de bain. Ce qu’elle pouvait être en retard! La jeune femme boucla quelques mèches de ses cheveux qui ne l’étaient pas assez et attacha seulement le devant avec une petite pince. Elle prit un certain temps pour se maquiller, même si l’effet faisait très naturel contrairement à la majorité des femmes. Elle accrocha à ses oreilles des perles, puis elle pendit à son cou une délicate chaîne d’agent munie d’une seule perle en son centre. Elle remit sa bague de fiançailles à son doigt et descendit à la cuisine. Elle devait absolument mangé un morceau, sinon elle risquait de perdre conscience en plein milieu de la réception et cela ferait sûrement jaser. Elle se fît donc un sandwich au poulet et le mangea à table, en lisant la biographie de Neal Cassidy, écrite par sa femme elle-même. Il était 20h lorsqu’elle alla brosser ses dents et enfila sa robe de soirée bleu et blanche. C’était un vêtement tout simple qui ne lui avait pas coûté grand-chose et qu’elle affectionnait particulièrement. C’était sa robe porte bonheur, si l’on peut dire. Et elle avait plusieurs fonctions étant donné sa longueur- la robe lui arrivait tout juste sous les genoux- elle pouvait être porté lors de plusieurs occasions. Il ne suffisait que de mettre une veste pour que déjà, l’effet soit moins époustouflant et que cela passe presque inaperçue. Elle avait un châle sur les épaules, simplement pour se protéger du froid. Les organisateurs de ce genre de soirée avaient la manie de mettre l’air conditionné au maximum. Certes une bonne climatisation était nécessaire, mais personne n’allait danser alors cela ne valait vraiment pas la peine de refroidir l’ambiance.

    Bref, Narcisse fît rapidement le tour de la demeure pour éteindre les lumières et amena tous les effets dont elle aurait besoin- c’est-à-dire sac à main et carte d’invitation- près de la porte d’entrée. Elle observa l’heure sur la pendule et nota que Noah avait du retard. Elle s’assied donc dans son fauteuil près de la fenêtre pour voir son arrivé. Les minutes passaient alors qu’elle était perdue dans la contemplation de Loïs, la petite voisine de 16 ans avec un nouveau copain. Ils étaient près du panier de basket et semblait se disputer. Le garçon avait le ballon dans les mains et écoutait ce qu’elle disait avec un air ennuyé. Il finit par ouvrir la bouche et lancer le ballon dans le panier. Et soudain, elle se jeta à son cou. Son père, légèrement conservateur- sortit de la maison pour les avertir au moment où un coup de klaxon fît sursauter tout le monde. Narcisse fronça les sourcils et regarda l’heure qu’il était. Elle soupira puisque pour la première fois de sa vie, elle allait être en retard à un lancement. La famille Hasting observait l’auto décapotable et absolument hors de prix et semblait se murmurer des choses (il faut noter que la mère était également sortie voir qui avait momentanément brisé le calme de cette soirée). La jolie blonde prit ses effets personnel et éteignit la lumière du salon avant de sortir et de verrouiller la porte. Elle se força à sourire, au moment où elle se retournait et fît un léger signe de main aux voisins. Elle monta assez rapidement dans la voiture et se pencha pour donner un petit baiser sur la joue de son compagnon qui s’excusa pour son retard. Du ton calme qu’on lui connaissait, Narcisse lui répondit que ce n’était rien. Évidemment, elle détestait être en retard, mais elle ne pouvait pas réellement lui faire la morale. Il démarra et lorsqu’ils furent loin des Hasting la belle poussa un soupir et cessa de sourire. Elle fouilla dans son sac et en sortit une enveloppe blanche immaculée où le nom de Noah était écrit en lettres moulées : « Tu veux que je te le donne maintenant ou à la fin de la soirée? » demanda-t-elle avec un petit sourire. Le mannequin se tourna vers elle et lui répondit qu’il préférait l’ouvrir à la fin de la soirée, quand ils auraient le temps. Elle hocha la tête et remit le cadeau dans son sac. Puis, la belle s’informa de sa journée et elle le remercia d’avoir accepté de l’accompagner ce soir. Plus vite qu’elle ne l’avait imaginé, ils arrivèrent. Un portier s’avança pour ouvrir la porte à l’éditrice et alla ensuite prendre les clés de son fiancé. Elle attendit qu’il la rejoigne de son côté du véhicule et ils se regardèrent dans les yeux avant d’entrer. Elle lui fit un petit sourire timide, pour lui signifier sa nervosité. Lui eut un grand sourire et lui prit la main. Ils entrèrent ainsi ensemble, au moment même où Lewis Jacob s’avançait sur l’estrade.
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Message(#) Sujet: Re: Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] EmptyDim 26 Sep 2010 - 7:30

Un baiser chaste et une ceinture de sécurité bouclée plus tard, nos deux amoureux étaient en route pour le centre ville. Noah, concentré sur sa conduite en espérant rattraper le retard accumulé par sa faute, sortit d'Ocean Grove en roulant un peu plus vite que la limite de vitesse autorisée tout en espérant que Narcisse n'y verrait que du feu. Il savait à quelle point il était important pour elle d'arriver à l'heure à cette réception, elle le lui avait fait comprendre en lui remettant le carton d'invitation la veille, mais - malheureusement - sa " retardivite " chronique n'avait pas semblé vouloir se guérir en une seule remarque appuyée pour bien stipuler que l'heure avait son importance dans l'histoire. En retard un jour, en retard toujours pensa-t-il tandis que sa compagne fouillait dans son sac pour en extraire une enveloppe à laquelle il jeta un regard du coin de l'œil.

« Tu veux que je te le donne maintenant ou à la fin de la soirée ? » L'interrogea-t-elle avec un sourire léger au coin des lèvres.

Considérant qu'une pause cadeau n'était pas de circonstances, Noah préféra remettre à plus tard l'ouverture de cette enveloppe, ce qui amena Narcisse à la remettre dans son sac et à embrayer sur le déroulement de sa journée qu'il lui raconta avec aisance, en alternant coups d'œil à la route et coups d'œil dans sa direction. Il s'enquit par la même occasion de sa journée à elle en la complimentant sur sa tenue et ayant l'impression qu'elle restait très vague sur ce quelle qualifia de " ménage récurent ". A son remerciement quant au fait qu'il ait accepté de l'accompagner, il répondit par un sourire entendu. En son for intérieur, Dickers estimait qu'il était tout à fait normal de répondre à l'appel de sa fiancée en pareilles circonstances. Il comprenait parfaitement qu'elle puisse avoir besoin de lui pour ne pas se sentir seule face à tout ce beau monde qui risquait fort de lui tourner autour durant la réception.

Rétrogradant pour ralentir l'allure, Noah finit par arrêter le cabriolet devant l'entrée du Four Seasons. Une entrée qui n'avait rien à envier à celles de ces hôtels de luxe que l'on pouvait voir dans les films à grand budget. Le porche de l'édifice était éclairé de milles feux et un voiturier vint ouvrir la porte à Narcisse avant de lui prendre ses clefs pour aller garer la voiture. Noah fourra le tickets qu'il obtient en échange de son trousseau dans la poche de son pantalon de smoking et n'attendit pas que le véhicule se soit éloignée pour le contourner par l'arrière et rejoindre sa fiancée de l'autre côté de la route. Lorsqu'il arriva à sa hauteur, il comprit d'un simple regard qu'elle n'était pas rassurée, voir même nerveuse. Son sourire timide vint d'ailleurs appuyer les soupçons que Noah cultivait à l'égare de son état de nerf. Parfaitement à l'aise - lui qui était habitué depuis longtemps à la foule, au beau monde et aux défilés qui réunissaient bon nombre des figures importantes de la mode contemporaine - il lui attrapa la main avec un sourire qui se voulait confiant et rassurant avant de l'entrainer vers l'entrée de l'édifice. Leur traversée du hall se déroula sans heurt, visiblement tout le monde était déjà arrivé et déjà pris place dans la salle de réception depuis un petit moment déjà, du moins c'est ce que le calme ambiant laissait deviner. A la porte de ladite salle de réception, un major d'homme s'enquit de leurs cartons d'invitation et c'est avec un contraste certain que tous deux tendirent leur laisser-passer (celui de Narcisse parfaitement plat et lisse, celui de Noah chiffonné et tâché par un cercle de café laissé par une tasse maladroite ...).

Finalement, il pénétrèrent le lieux du crime au moment même où l'écrivain montait sur l'estrade pour son discours d'ouverture. Fendant la foule pour assurer une bonne place et une bonne visibilité à Narcisse, Noah s'excusa auprès des personnes qu'il doubla avec désinvolture et s'effaça pour permettre à sa fiancée de passer devant lui. Se plaçant derrière elle et faisant barrage de son corps pour empêcher ses épaules à moitié nues d'entrer en contact avec quiconque d'autre que lui, il adoptait l'attitude claire, nette et marquée d'un homme qui accompagne sa femme et qui - par dessus le marché - refuse de la voir se faire coller de trop près par quelqu'un d'autre ...

Le discours s'étira sur une bonne poignée de minutes, imposant le silence dans l'assistance et forçant Noah à ravaler un bâillement d'ennui. La barbe ! Mais quand allait-il enfin se taire ce type avec ses lunettes démesurément grandes qui le faisaient entrer dans le cliché parfait de l'intellectuel trop bavard et pompeux ? Si tôt posée, cette question trouva sa réponse : le romancier termina son discours, des applaudissements nourris raisonnèrent en réponse, mais ceux de Noah avaient un temps de retard sur ceux des autres qui montrait clairement qu'il ne faisait que suivre le mouvement sans applaudir pour manifester une appréciation réelle.

- Je me charge des cocktails, à tout de suite. Murmura-t-il à l'oreille de Narcisse qui ne s'était pas encore retournée avec l'intention de se rentre au buffet avant que toute la salle ne s'y presse et ne rende l'acquisition de rafraichissements impossible. Seulement, à peine eut-il fait un pas qu'on l'interpella à voix haute, de façon bien trop enjouée pour être sincère.

- Noah Dickers, toi ici ! C'est fou ce que le monde est petit ! ... Et ... Je vois que tu n'es pas seul ! Tu nous présentes ? S'exclama une jeune femme brune d'un mètre quatre-vingt aux mensurations paradisiaques et au sourire typiquement travaillé des mannequins.
- Tiens, Cindy ... Qu'est ce que tu fais ici ? Narcisse, je te présente Cindy, une collègue mannequin avec qui j'ai pausé pour Lewis. Cindy, voici Narcisse, ma fiancée. Le ton se voulait courtois et détaché. Le regard, en revanche, était plus froid que nécessaire.

Une grand blanc septique s'installa dans la conversation. Cindy se remémorait visiblement la nature volage de Noah et son incapacité de notoriété courante à s'engager à l'époque de cette fameuse séance de shoot pour la marque Lewis.

- J'accompagne une amie journaliste qui s'intéresse de prêt à Lewis Jacob, mais je dois reconnaitre que je suis on ne peut plus surprise par cette ... révélation ! Enchantée mademoiselle, alors, dites moi tout, quel a été votre secret pour mettre la main sur Noah Dickers, l'homme papillon ?

La mâchoire de Noah se crispa, mais l'on n'aurait su dire si cette réaction était due à la question en elle-même ou au qualificatif peu flatteur que cette Cindy venait de faire en référence à son passé amoureux relativement chargé. Quoiqu'il en soit, il pensait connaitre assez bien cette fille pour pouvoir deviner qu'elle ne lâcherait pas le morceau avant d'avoir obtenu satisfaction. Déjà à l'époque elle lui avait paru aussi coriace qu'une teigne ... D'un coup d'œil plein de sous-entendus, Noah accrocha le regard de Narcisse pour essayer de savoir si elle se sentait d'attaque à encaisser les coups de griffes de Cindy ou si elle préférait qu'il fasse diversion d'une quelconque manière que ce soit ...
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Message(#) Sujet: Re: Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] EmptyMar 28 Sep 2010 - 4:45

    Le discours enflammé de Lewis Jacob accrocha la totale attention de Narcisse. La jeune femme avait un sourire polie, mais également émerveillé sur le visage. Les mains jointes derrière son dos, elle eut l’impression que tout disparaissait autour d’elle, alors qu’elle approuvait les propos de l’auteur de renom. Il parlait de ce qu’il l’avait poussé à écrire, il ventait la littérature et c’était toujours un plaisir d’entendre une personne si passionnée partager son univers. Certes, elle se considérait comme une fanatique également, mais son rapport avec cet art était bien différent, puisqu’elle n’avait pas la capacité de créer comme l’homme en face de tous le faisait si bien. Elle était de celles qui était touchées par une œuvre, ce n’était pas elle la cause des émotions, ce n’était pas ses mots qui faisaient rire ou pleurer, ce n’était pas elle qui inventait un monde merveilleux et des personnages haut en couleurs. Elle pouvait seulement donner son avis et permettre à la littérature à perdurer en publiant des romans, des nouvelles, des essais et de la poésie. Le regard rivé sur l’homme d’un certain âge qui se trouvait devant elle, elle ne sentit pas les regards qui s’accrochaient parfois au couple qu’elle formait avec Noah. Elle se sentait tout à fait à sa place et le fait d’avoir un homme pour la protéger de la foule la rassurait. Ce qui l’avait inquiété toute la journée n’avait soudain plus aucune importance. Elle appréciait ce genre de soirée, elle avait confiance en elle et il n’y avait pas un commentaire qui pourrait la perturber. Qu’importe ce que tous ces gens disaient en les observant, ils étaient beaux ensemble. Évidemment, ce n’est pas elle qui le dit, mais la plupart des invités. Leur apparence physique combinée faisait des jaloux, ils avaient l’air du prince et de la princesse des contes de fées et si l’on se fiait à leur récente union, ils étaient réellement et sincèrement amoureux. La suite de leur histoire ne pouvait pas être autre qu’ « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». C’était la première fois qu’un homme autre que son frère Priam l’accompagnait en une soirée de la sorte et la proximité de Noah la rendait heureuse. Heureusement, sa concentration lui évita de regarder son fiancé et ainsi, de voir son air quelque peu renfrogné. Elle lui avait proposé cette soirée sans prendre la peine de lui demander honnêtement si cela l’intéressait. Elle avait cru que oui, mais si elle avait vu son visage, elle aurait compris qu’il ne le faisait que pour elle. Narcisse se laissait bercer par les mots de monsieur Jacob et lorsqu’il fit le parallèle entre la littérature et la vie, la jolie blonde baissa la tête avec un air rêveur et prit la main de Noah dans la sienne. Ce fût un geste incontrôlé qui la fît rougir quelque peu. L’auteur parla encore quelques minutes et lorsqu’il remercia la foule présente, Narcisse suivit la masse et applaudit de bon cœur. Pour la première fois depuis qu’ils étaient entrés, elle leva ses yeux bleus vers son compagnon. Il ne tarda pas à se pencher vers elle et lui murmurer qu’il allait chercher des rafraichissements. Elle hocha la tête et le remercia.

    Un orchestre s’était mis à jouer alors qu’une femme annonçait au micro qu’une période de questions officielle aurait lieu une heure plus tard. La belle chercha doucement à travers les invités des visages connus quand elle entendit le nom de son fiancé prononcé de manière exagérément enjoué. Curieuse, elle tourna la tête et observa Noah en compagnie d’une femme élancé et parfaitement proportionné qui lui souriait. Elle était encore très près du jeune homme et son intérêt pour leur conversation mit immédiatement la puce à l’oreille à cette mannequin divine et elle voulut être présenté. Narcisse fit le pas qui la séparait de son futur époux et elle sourit à la demoiselle. Les deux femmes se serrèrent la main au moment où Noah il les introduisait l’une à l’autre. Elle sentit la poigne de cette Cindy se serrer lorsqu’il mentionna que Narcisse était sa fiancée. Les sourcils un peu froncés, elle observa la réaction de cette dernière. Sa réaction était un peu intense, elle parlait haut et semblait si étonnée que cela n’était pas naturel. La jeune éditrice gardait un air absolument adorable, un petit sourire poli au coin des lèvres. La brunette s’adressa à elle cependant, de manière peu courtoise. Elle insinuait que son amoureux n’était pas quelqu’un de confiance et que ces fiançailles sonnaient faux. Ou peut-être était-ce seulement son ton qui rendait cet échange un peu étrange. Ce n’était pas une question que l’on posait à la fiancé d’un ami, si? Une personne normalement constitué les aurait félicité et se serait informé de leur rencontre. Il aurait été possible, honnête même de faire part de sa surprise quant à l’engagement de Noah, mais cela n’aurait jamais pris la forme d’une question. Il y avait une sorte de provocation dans la voix du mannequin. Narcisse, un peu étonnée se tourna vers son fiancé qui la regarda de manière à savoir si elle avait besoin de son aide. Elle lui fit un merveilleux sourire et se retourna vers Cindy, amusée et également perplexe.

      « Je suis désolée, est-ce moi où je crois sentir une certaine rancœur? Aurais-je réussis là où vous avez échoué? »


    Son ton se voulait naïf, pour que la belle brune sente bien son sarcasme sans pour autant paraître méchante. Bien sûr, Cindy ne sût quoi répliquer. Elle se contenta de sourire, de manière plus crispée que précédemment. Elle passa une main dans ses cheveux et regarda furtivement Noah qui ne s’était pas gêné pour rire. Il se rapprocha de sa fiancée et posa sa main au creux de ses reins. Cindy reporta bien vite son attention sur Narcisse et pour ne surtout pas perdre la face, elle clarifia ses propos.

      « - Je suis seulement surprise car aux dernière nouvelles, Noah n’était pas le parfait exemple de fidélité et d’engagement envers les femmes, je ne l’imaginais pas marié de sitôt…
      - Je vois… dit Narcisse, pensive. Eh bien je suis heureuse de ne pas l’avoir rencontré à cette époque, peut-être n’aurait-il pas été prêt à s’engager sérieusement. Ou peut-être suis-je seulement différentes de celles qu’il a jadis fréquenté »


    Elle gardait un tel calme et son expression était si aimable qu’il était impossible que d’autres qu’eux trois réalisent que c’était une discussion plutôt enflammé qui se déroulaient au Four Seasons. Narcisse faisait exprès pour sous-entendre qu’elle n’était pas comme toutes ses filles qu’il côtoyait, identiques à Cindy elle-même. Sa manière de parler, très posé et en employant une tournure de phrase un peu plus soutenu qu’à l’ordinaire creusait davantage un fossé entre les deux femmes. Narcisse montrait sa supériorité de la sorte. Car elle n’était absolument pas menacée par cette femme aux mensurations parfaites. Elle n’était pas très grande, ni abusivement mince et sûrement que si elle ne s’entraînait pas autant, son corps accumulerait du gars indésirable. Elle n’avait pas absolument tout pour elle, mais elle croyait en ses atouts. Elle avait un charme, elle dégageait une sincérité et une beauté simple, contrairement au nez refait- cela se voyait- de miss parfaite ici présente. Elle se savait d’autant plus jolie qu’elle et surtout plus épanouie. Elle avait une carrière qu’elle adorait, elle avait des projets. Elle était intelligente, heureuse puisqu’elle était bien dans sa peau. Et même si sa relation avec Noah était encore à un stade embryonnaire, qu’elle ne le connaissait pas parfaitement bien et que donc, Cindy avait peut-être raison, elle n’avait aucune crainte. Il n’allait pas la laisser tomber, c’était impossible. La mannequin regarda alors Noah, avec un air plutôt contrarié sur le visage. Elle parla de manière froide, contrôlant difficilement la force de sa voix.

      « Qu’est-ce qu’elle a que je n’ai pas, hein? En quoi tu ne te lasseras pas d’elle comme de toutes les autres? Et d’ailleurs, où est-ce que tu l’as rencontré, dans une libraire »


    Et elle eut un grand sourire sur le visage, visiblement fière de sa blague. Narcisse en déduit que son fiancé n’était pas un fervent lecteur, mais elle fût tout de même surprise de la tournure que prenait la conversation. Elle avait supposé qu’il y avait pu avoir des sentiments non-partagé par Noah envers elle, mais la jolie blonde n’aurait jamais cru qu’elle allait l’avouer. Elle se mordit l’intérieur de la joue pour s’empêcher de rire et elle leva les yeux vers son copain. Elle redoutait un peu sa réponse. Il posa sur elle un regard qui signifiait qu’il avait prévu le coup et il s’adressa alors à son ancienne collègue de travail.
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Message(#) Sujet: Re: Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] EmptyMar 28 Sep 2010 - 16:47

« Je suis désolée, est-ce moi où je crois sentir une certaine rancœur ? Aurais-je réussis là où vous avez échoué? »

Surpris par la subtilité du répondant de Narcisse, Noah ne put refouler le début d'un rire amusé qu'il essaya de faire passer pour un gloussement gêné vis à vis de Cindy, mais cette dernière ne se laissa pas duper par l'effort maigrichon : il y avait trop d'éclats de malice moqueuse dans les yeux de Dickers pour que son sourire parût réellement compatissant. Sa main, comme pour appuyer les propos de Narcisse, vint se loger aux creux des reins de cette dernière dans un rapprochement destiné à montrer de manière discrète mais claire que Cindy ne s'attaquait pas à deux personnes isolées, mais bel et bien à un bloc solide et uni dans l'adversité.

- Je suis seulement surprise car aux dernière nouvelles, Noah n’était pas le parfait exemple de fidélité et d’engagement envers les femmes, je ne l’imaginais pas marié de sitôt …

A l'abri du regard de l'attaquante, les doigts de Noah se crispèrent contre le tissu de la robe de Narcisse. S'il avait toujours eu conscience que son image vis à vis de la gente féminine n'avait jamais rien eu de très reluisant en terme de stabilité dans l'engagement, il déplorait le fait que cette ex-collègue se permette de le notifier à haute voix et devant sa fiancée qui plus est ; d'autant plus qu'il la savait tout aussi volage que lui pour avoir de nombreuses fois eu vent des cœurs brisés qu'elle avait laissé sur son passage au fil de ses sévices au sein du milieu relativement fermé du mannequinat. A n'en pas douter, cette Candy avait - et continuait surement - pris et jeté avec autant d'application que lui, ce qui revenait à dire en termes familiers que c'était " l'hôpital qui se foutait de la gueule de la charité ".

- Je vois … Eh bien je suis heureuse de ne pas l’avoir rencontré à cette époque, peut-être n’aurait-il pas été prêt à s’engager sérieusement. Ou peut-être suis-je seulement différentes de celles qu’il a jadis fréquenté.

La crispation des doigts de Noah se détendit pour se transformer en caresse le long du dos de Narcisse. Il appréciait la confiance qu'elle plaçait en lui et se satisfit de voir le regard de Cindy s'assombrir ostensiblement, preuve évidente qu'elle digérait mal les sous-entendus de l'éditrice. Cependant, lorsqu'elle se tourna vers lui avec l'air de vouloir cracher son venin, Dickers eut un regard méfiant, persuadé que le pire restait à venir et surprit à la fois de ne pas la voir battre en retraite après pareille répartie de la part de sa compagne. A vrai dire, il s'était attendu à ce que le monde jase et à ce qu'on le questionne de toutes parts sur cette union qui avait la caractéristique d'être plus que précipitée en plus de celle d'être parfaitement inattendue. Dès lors qu'il avait passé la bague de fiançailles au doigt de Narcisse, il s'était préparé à être la cible des " on dit ", mais cette première vraie confrontation lui fit prendre conscience d'une chose à laquelle il n'avait pas songé : l'hypothétique jalousie des rivales.

- Qu’est-ce qu’elle a que je n’ai pas, hein ? En quoi tu ne te lasseras pas d’elle comme de toutes les autres ? Et d’ailleurs, où est-ce que tu l’as rencontré, dans une libraire ?

Retirant sa main de la chute de reins de Narcisse, Noah se la passa dans les cheveux d'une manière plus exaspérée que gênée. L'antipathie qu'il ressentait pour son homologue féminin allait de façon grandissante tandis qu'il s'éclaircissait la gorge pour répondre d'un ton qu'il voulait sans répliques :

- Cindy, je t'en pris, tu te donnes en spectacle là, un peu de fierté. Lâcha-t-il, conscient d'appuyer sur le point sensible de tout professionnel de l'image : l'apparence. Je ne pense pas avoir de comptes à te rendre, ta réaction est parfaitement puérile et désobligeante, mais - puisque tu tiens tellement à le savoir - saches que j'ai rencontré Narcisse dans un parc d'attractions et non pas dans une librairie.

Improvisation totale sur la fin de réplique, Noah lança un coup d'œil interrogateur à Narcisse tandis que Cindy ouvrait de grands yeux et encaissait le coup en silence. Le coup ? Oui, le coup, car elle se souvenait certainement de cette proposition qu'elle lui avait faite un jour, après une séance de shooting s'étant terminée plus tôt que prévue, d'aller tous les deux se promener dans un célèbre parc d'attractions en périphérie de Miami pour " décompresser " avait-elle dit à l'époque. Noah, qui alors n'avait vu aucun intérêt à se taper 35 minutes d'embouteillages pour aller terminer sa journée dans un parc pour enfants, avait gentiment décliné la proposition sans se rendre compte que Cindy plaçait plus d'espoirs que lui dans l'utilisation du terme " décompresser ". En choisissant de réveiller la blessure secrète - qui ne l'était plus tant que ça aux dires vénéneux qu'elle venait le lui jeter à la face - Noah misait sur le dégoût pur et simple qui ferait enragée Cindy et, avec un peu de chance, la ferait partir avant que tout honneur ne soit définitivement ratatiné. Son regard appuyé s'attarda encore un instant sur Narcisse, comme pour lui faire comprendre qu'il venait d'ouvrir la brèche et qu'elle n'avait plus qu'à s'y engouffrer pour faire tomber le sel corrosif de son imagination sur la plaie à vif du mannequin.

- Un ... Un parc d'attractions ? Voyez-vous ça ! Et tu vas me faire croire que c'est par l'opération du saint esprit que tu l'as repérée elle parmi la foule compacte, c'est ça ? Répondit-elle, piquée à vif et plus méprisante que jamais malgré l'effort visiblement cuisant qu'elle faisait pour mesurer sa voix. Son regard condescendant se tourna vers Narcisse qu'elle jugea de haut en bas comme pour ajouter silencieusement : " Mais enfin, regarde-là Noah, elle n'a rien d'exceptionnel ! "
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Message(#) Sujet: Re: Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] EmptySam 2 Oct 2010 - 20:10

    La situation prenait une tournure vraiment inattendue. La jolie blonde se sentait un peu mal à l’aise. Oui sur le coup, elle avait été insultée et n’avait pas réfléchi à ce que pouvait ressentir Cindy. Maintenant, malgré le fait que la belle brune se montrait encore plus désagréable qu’auparavant envers elle, il était difficile pour l’éditrice de ne pas ressentir un peu de sympathie. Après tout, si réellement elle ressentait quelque chose envers Noah, même si elle était la pire conasse que Narcisse ait rencontré à Ocean Grove jusqu’à maintenant, elle devait souffrir de le voir avec une autre. Et cette peine, la futur madame Dickers ne la souhaitait à personne. Noah semblait plutôt en colère, ou exaspéré de la manière dont Cindy tentait de le récupérer. Il est vrai que c’était une faiblesse incroyable que d’avouer sa jalousie devant la fiancée de son prince charmant. Ce n’était pas du tout l’endroit et encore moins le moment pour faire une telle scène. Le fiancé de la belle voulait probablement mettre fin à cette conversation, car il s’éloigna un peu de Narcisse pour s’approcher de son ancienne collègue. Il lui fit la morale, ce que la joie bonde trouva parfaitement approprié. Il avait entièrement raison et c’est dans un petit hochement de tête qu’elle approuva ses propos. Or, la suite la fit se figer sur place : « Je ne pense pas avoir de comptes à te rendre, ta réaction est parfaitement puérile et désobligeante, mais - puisque tu tiens tellement à le savoir - saches que j'ai rencontré Narcisse dans un parc d'attractions et non pas dans une librairie », disait Noah. L’éditrice fronça les sourcils et leva un regard perplexe vers son fiancé avant de se ressaisir bien vite. Cet étonnement ne dura qu’une seule seconde, moment que Cindy ne vit probablement pas, trop occupé à lancer des flèches à Noah part son regard. Le jeune homme se tourna vers sa fiancée et lui fit comprendre qu’il savait ce qu’il faisait. Cela ne la rassura pas pour autant. Narcisse eut tout de même un beau sourire sur le visage, comme si le souvenir de ce moment la comblait. Pourtant, elle aurait préféré que Noah ne change pas leur version de l’histoire. Elle n’avait pas l’impression qu’ils pouvaient se le permettre, cela ne ferait que leur causer de graves ennuis. Les gens jasaient déjà bien assez, ils n’allaient pas leur donner une raison supplémentaire de douter d’eux. Cela sembla toucher Cindy plus que Narcisse l’aurait cru. Elle se douta que son fiancé n’avait pas choisi ce lieu par pur hasard, pris de court. C’était réfléchi puisque celle aux jambes de deux mètres leur parla avec un tel mépris que l’éditrice se sentit soudainement très petite. Cela ne dura pas très longtemps, elle improvisa immédiatement :

      « Ce n’était pas si romantique, nous ne sommes pas dans un film après tout. J’étais dans ce parc avec mon frère et mes deux nièces et à un moment, on a réalisé que Leila manquait. Devant le regard un peu interrogateur de Cindy, elle précisa ses propos. C’est ma plus jeune nièce, elle a seulement 4 ans.. Bien sûr vraiment paniqués on s’est tous mis à sa recherche. J’avais tellement peur, c’était fou. Je demandais à tout le monde s’ils n’avaient pas vu une petite fille et Noah m’a entendu. Il était le seul à avoir remarqué le passage de la petite et il m’a indiqué la direction par laquelle elle était allée. Je crois que ça aurait pu être seulement cela, mais pour je ne sais quelles raisons, il m’a suivi et m’a aidé à la trouver. Puis il m’a filé son numéro et après une longue hésitation je l’ai appelé, on a été prendre un café et ensuite on est allé manger et bon, tu connais la suite.. »


    Cette tirade lui était venue tout naturellement. Un beau mensonge, mais cela était surtout pour lui montrer que c’était certes un hasard, mais que c’était pourtant bien réel. Elle avait paré calmement, mais avec une joie à peine contenue, un peu comme si cela avait été le plus beau jour de sa vie. Narcisse lui parlait comme à une amie, malgré le regard meurtrier qu’elle ne cessait de lui lancer. Lorsqu’elle la détailla ouvertement des de la tête aux pieds, en regardant Noah avec l’impression de dire qu’elle n’avait rien d’extraordinaire, le sang lui monta aux joues. Elle était tellement en colère que les considérations qu’elle avait eues plus tôt s’envolèrent. La belle décida de se venger. Son histoire tout juste terminé, elle s’approcha de Noah et leva la tête vers lui, posant ses deux mains sur son torse, presque sensuellement. Elle souriait et évidemment, il comprit ses intentions et la regarda avec douceur, la prenant dans ses bras. Et ils s’embrassèrent, d’abord du bout des lèvres, puis plus passionnément. Cela dura, un assez bon moment et lorsqu’ils se reculèrent l’un de l’autre, le mannequin avait disparue. Narcisse poussa un soupir de soulagement et se tourna vers son fiancé. Ce dernier s’excusa, un peu amusé de la situation, quand même. Narcisse regarda autour d’elle, ne voyant pas Cindy dans son champ de vision, elle s’adressa à Noah dans un murmure un peu sec :

      « Un parc d’attraction, c’était quoi cette histoire? »


    Mais à peine eut-il le temps d’ouvrir la bouche qu’on les interrompait de nouveau. Une femme, avec une voix très forte, extrêmement expressive s’avança vers Narcisse et la serra dans ses bras déclarant :

      « Oh mon lapin! Ce que vous pouvez être adorables tous les deux! »


    Elle souriait à pleine bouche et après avoir tapoté un peu le dos de Narcisse, elle porta attention à Noah, qui se demandait probablement qui cette grosse femme était.

      « - Ce qu’il peut être beau garçon! Narcisse c’est un bon choix! Vos enfants vont être magnifiques!
      - Merci Patty, c’est gentil. Humm.. Hésita un peu la jeune femme. Et bien Noah, c’est Patty, la réceptionniste de lys edition. Et Patty tu le sais déjà, mais voici mon fiancé, Noah.
      - Ravi de te connaître apollon! Le mariage est prévu pour quand exactement? »


    Il y eut un moment de silence, durant lequel les deux fiancés se regardèrent surpris. Puis Noah brisa le silence en déclarant :

      « - Dans un peu plus de deux mois.
      - Et je n’ai pas reçu d’invitations?
      - En fait.. Commença Noah
      - On veut faire cela intime, tu vois. Continua Narcisse. On risque de faire cela sur la plage, au soleil couchant avec seulement la famille proche. Mes parents, mes frères et mes nièces, ma grand-mère Ellen et la famille de Noah.
      - Vous méritez pourtant que tout le monde voit ça! Pourquoi ne pas invitez tout le monde?
      - Parce qu’on préfère que ce soit discret, c’est ainsi que j’ai toujours imaginé mon mariage, je n’ai pas envie que la moitié de la ville y assistes..
      - C’est un événement pour nous, pas pour les autres..
      - Je suis tellement déçue! Ma belle, tu vas prendre des photos hein?
      - Bien sûr.. »


    Narcisse avait le sourire collé aux lèvres, même si l’enthousiaste de Patty l’énervait. Elle avait souhaité assisté à cette soirée pour rencontrer des artistes, pour faire bonne impression auprès des maisons rivales. Elle ne tenait pas à se donner en spectacle. La secrétaire avait vu le patron de l’éditrice et était en train de l’appeler « Henri, Henri Quinn! Vient vite rencontrer le fiancé de notre très chère Narcisse! » Avec la force de sa voix, toutes les têtes aux alentours se tournèrent vers eux et les deux jeunes amoureux eurent un sourire plutôt crispé alors que l’homme d’une quarantaine d’années s’approchait à grandes enjambés.


Dernière édition par Narcisse Riley le Mar 5 Oct 2010 - 4:11, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] EmptyMar 5 Oct 2010 - 1:31

Le petit silence qui s'installa entre la fin de la phrase de Cindy et la réaction de Narcisse ne manqua pas de faire monter le ryhtme cardiaque de Noah qui - bien que foncièrement indifférent au fait qu'on puisse le prendre en train de mentir - n'avait nullement envie que le château de cartes s'écroule par le manque de réactivité de sa compagne et perce à jour le fait qu'il venait de mentir non pas pour cacher un secret, mais juste avec l'intention d'être le plus cruel possible. Être un cruel de notoriété publique n'avait rien de bon pour l'image, d'autant plus qu'en temps ordinaires il ne se considérait pas comme étant une enflure à part entière. Cindy méritait qu'on l'envoie balader de la sorte, elle méritait qu'on ne prenne pas de gants avec elle tout comme elle n'en prenait aucun pour ménager cette première sortie publique que Narcisse et lui avaient certainement imaginée moins houleuse que ce qui était en train de ce passer. Enfin, les nuages d'incompréhension et d'étonnement ne firent qu'une brève apparition dans les yeux de Narcisse et c'est avec un sourire épanoui qu'elle s'engagea donc sur le chemin qu'il venait de tracer d'une réplique qui, cependant, le fit ravaler un soupire dépité. L'idée de l'enfant perdue avait certes de quoi le mettre en valeur, mais encore aurait-il fallu qu'il soit du genre à s'intéresser aux enfants. Or Cindy devait savoir - pour lui avoir déjà posé la question de manière faussement désintéressée - que Dickers et les moins d'un mètre cinquante avaient beaucoup de mal à s'entendre, le problème venant essentiellement du fait que Noah préférait de loin consacrer tout son temps à sa petite personne plutôt que de s'intéresser à des êtres soit trop jeunes pour savoir faire autre chose que baver, soit trop arrogants et trop idiots pour lui donner envie de faire leur connaissance. A croire que lui-même ne se souvenait plus qu'à une époque aussi il avait porté des couches ou terminé toutes ses phrases par " putain, je vais me suicider ! " ... Mais qu'importe, le ton rêveur et enchanté de Narcisse sembla transcender les doutes de sa rivale et c'était tout ce qui importait au final : faire taire Cindy, faire taire les doutes. Pour finir, Narcisse se rapprocha de lui avec un sourire enjôleur qu'il n'eut aucun mal à identifier. Ses bras se refermèrent sur elle tandis qu'il jetait un coup d'œil en biais à son ancienne collègue qui, bouche ouverte, semblait sur le point de s'interposer pour les empêcher de démontrer clairement leur engagement l'un envers l'autre. Cet effroi teinté de rage fut la dernière image à s'imprimer sur sa rétine avant que le visage de sa fiancée ne s'approche si près du sien qu'il habitait à lui seul tout son champ de vision. Ce qui partit d'un baiser chaste et protocolaire ne tarda pas à se transformer en échange passionné tandis que, d'une oreille attentive, Noah écoutait le moindre signe indicateur d'un départ précipité ou, au contraire, d'un assaut imminent de la part de l'exclue du trio. Finalement leurs lèvres se détachèrent et, lorsqu'il rouvrit les yeux, il se vit conforter dans son soulagement en constatant que Cindy avait préféré fuir que d'avoir à reprendre les hostilités après pareille intermède buccale ... ^^'

- Quelle plaie, lâcha-t-il avec un petit rire nerveux dont seule Narcisse pouvait connaitre la véritable origine ; une origine qui ne se trouvait pas tant dans l'intervention de Cindy que dans celle de ce baiser langoureux d'ailleurs ... Je t'assure que toutes mes collègues ne sont pas des pestes.
« Un parc d’attraction, c’était quoi cette histoire ? » Répliqua-t-elle sèchement en prenant bien soin de baisser le ton pour qu'on ne les entende pas, forçant par la même occasion Noah à se pencher vers elle afin d'être certain de ne pas rater un mot de ses reproches. Douché, il s'apprêtait à justifier son incartade quand une voix aux consonances orchestrales étouffa dans l'œuf sa tentative d'explications : « Oh mon lapin ! Ce que vous pouvez être adorables tous les deux ! » Le préambule laissa Noah perplexe, on était bien loin des conventions oratoires de Cindy and co ... Renonçant à s'expliquer tout de suite et profitant que la nouvelle arrivée se concentrait sur Narcisse, Dickers tenta tant bien que mal d'identifier son physique peut-être connu, mais aucun nom ne lui vint à l'esprit, preuve semi-glauque de son désintérêt quasi total pour le monde de la littérature. Finalement, c'est vers lui que se tourna le regard de la nouvelle venue. S'il s'accordait à la définir comme une grande gueule de part les éclats de voix qu'elle venait de faire, Noah vit tout de suite que cette étrangère n'avait pas d'intentions aussi mauvaises que celles qu'avait pu avoir leur précédent interlocutrice. « Ce qu’il peut être beau garçon ! Narcisse c’est un bon choix ! Vos enfants vont être magnifiques ! » En définitive, ce n'était peut-être pas plus mal qu'il n'ait pas eu le temps d'aller chercher des rafraichissements au bar, parce que, s'il avait eu un cocktail aux lèvres, Noah aurait certainement avalé de travers en entendant les mots " vos enfants " sortir de la bouche de cette femme décidément très optimiste quand à un avenir qui n'était pas le sien et dont il trouvait qu'elle n'avait pas à se mêler.

« Merci Patty, c’est gentil. Humm ... Et bien Noah, c’est Patty, la réceptionniste de lys édition. Et Patty tu le sais déjà, mais voici mon fiancé, Noah. » Les présenta Narcisse à la façon dont lui-même avait fait les présentations avec Cindy quelques secondes à peine auparavant.
- Enchanté. Répondit-il avec le sourire courtois de l'homme habitué aux rencontres multiples de par ses activités professionnelles.
« Ravi de te connaître apollon ! Le mariage est prévu pour quand exactement ? »

Définitivement oui, ne pas avoir de verre avec lequel s'étrangler était une très bonne chose et même toute la verve qu'on connaissait à Noah en toutes situations ne l'aida pas à faire fuser la réponse à cette question. Son regard surpris croisa celui de Narcisse tandis que les secondes s'égrainaient comme autant d'ennemis qui allaient à l'encontre de leur crédibilité. Il fallait répondre, vite.

- Dans un peu plus de deux mois. Dit-il en tentant le coup droit de dernière minute.
« Et je n’ai pas reçu d’invitations ? » PAF, revers, en plein dans la gueule ><
- En fait ... « On veut faire cela intime, tu vois. On risque de faire cela sur la plage, au soleil couchant avec seulement la famille proche. Mes parents, mes frères et mes nièces, ma grand-mère Ellen et la famille de Noah. »

" La famille de Noah " ... Dickers eut une pensée pour sa mère qu'il chassa de son esprit aussi vite qu'elle était arrivée, le moment n'était certainement pas à la déconcentration et à la culpabilité éventuelle de ne pas avoir prévenu sa mère qu'il s'était fiancé il avait peu avec Narcisse, une fille qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam et qui - malheur - n'était même pas noble ou aristocrate, du moins pas à première vue.

« Vous méritez pourtant que tout le monde voit ça ! Pourquoi ne pas invitez tout le monde ? » Mais c'est qu'elle commençait sérieusement à l'emmerder cette bonne femme avec sa déception dans la voix et ses bonnes intentions dont il n'avait que faire ! « Parce qu’on préfère que ce soit discret, c’est ainsi que j’ai toujours imaginé mon mariage, je n’ai pas envie que la moitié de la ville y assiste ... »
- C’est un événement pour nous, pas pour les autres. Trancha-t-il comme pour clore le sujet, persuadé que cette bonne femme n'abandonnerait pas de si tôt l'idée de pouvoir se régaler d'une vision angélique de leur couple sortant de l'église et se faisant mitrailler de grains de riz par une armée de gosses en furie.
« - Je suis tellement déçue ! Ma belle, tu vas prendre des photos hein ? » « Bien sûr ... »

Noah s'attendait à ce que le sujet soit clos, il envisageait même de profiter de ce point final pour enfin disposer et aller chercher les rafraichissements qui, admettons-le, n'auraient pas été du luxe en pareilles circonstances d'interrogatoire. Seulement voilà, c'était sans compter sur la langue visiblement trop bien pendue de Patty-je-suis-tellement-déçue-de-pas-être-invitée-à-votre-mariage-du-coup-j'ai-décidé-de-vous-tenir-la-jambe-toute-la-soirée-pour-compenser : « Henri, Henri Quinn ! Vient vite rencontrer le fiancé de notre très chère Narcisse ! » S'écria-t-elle en interpellant une bonne moité des convives qui se trouvaient à l'entour et qui, de ce fait, ne manquèrent pas eux aussi de dévisager le couple du jour. Dans un manga, ce moment aurait été celui que Noah aurait choisi pour 1) saigner du nez à flot et 2) voir naître sur son front la goutte d'eau accompagnée du corbeau qui vole en pointillés au dessus de la tête pour signaler un grand moment de solitude ...

Arriva alors un homme d'une quarantaine d'années propre sur lui et d'un style sobre qui s'alliait parfaitement au décor de la salle de réception. Faisant bonne figure, Noah lui tendit la main avec un sourire avenant et se contenta d'un " Monsieur, enchanté " qui se voulait respectueux et distingué à la fois. Cette impression d'être chaperonné par l'entourage professionnel de Narcisse lui donnait envie de souligner le fait qu'il n'était plus un gosse et qu'il aurait bien aimé qu'on arrête un peu de lui courir sur le haricots, mais les choses étaient ainsi faites et il savait que Narcisse attendait de lui l'attitude irréprochable qu'on est en droit d'attendre de son fiancé lors de pareilles rencontres. D'autant plus que l'unique représentante de son entourage professionnel à lui n'avait pas brillé par la qualité de sa compagnie contrairement à Patty qui - bien que collante - semblait enchantée.

« Le fameux Noah, c'est bien ça ? » Se hasarda le patron tout en lui rendant sa poignée de main. « On ne parle plus que de vous depuis quelques jours, Narcisse est transportée. Pourtant méfiez-vous, les mannequins on sait ce que c'est hein, il ne faudrait pas nous la décevoir ou lui briser le cœur. » Le ton avait beau être blagueur, Noah n'en fut pas moins interloqué pour autant. Entre la secrétaire qui appelait sa fiancée " mon lapin " et le patron qui jouait un rôle de père de procuration, Dickers se rendait compte du fait que Narcisse ne lui avait pas tout dit sur son job, ou alors peut-être qu'il ne l'avait pas tout à fait bien écoutée quand elle lui en avait parlé ... Néanmoins, pour rester courtois, il accorda un sourire de circonstances à cet homme et décida de ne pas relever.

- Je n'ai pas pour habitude d'être décevant, soyez rassuré. Articula-t-il le plus aimablement possible, conscient encore une fois de mentir, mais à lui-même cette fois, parce qu'il était évident qu'il avait déçu plus d'une personne de par le passé avec son caractère changeant et sa franchise peut-être trop aiguisée. Une franchise qui refit surface au moment où elle aurait mieux fait de ne pas se montrer d'ailleurs : D'ailleurs c'est moi qui vous mets en garde, les patrons on sait ce que c'est hein, il ne faudrait pas l'approcher de trop près sous prétexte qu'elle est votre employée ...

Si le terme " harcèlement sexuel " n'avait en aucun cas été cité, le regard pesant de Noah ne laissait aucun doute quant à la nature de son allusion. Œil pour œil dent pour dent, si ce type s'amusait à l'étiqueter sous prétexte qu'il était mannequin, il ne se gênerait pas pour en faire de même avec son étiquette de patron et tant pis si cela le faisait passer pour un effronté.

« Ahem ! » Intervint Patty, visiblement gêné qu'on ait pu répondre sur ce ton à l'homme qu'elle avait pour patron commun avec Narcisse, « Henri, je suis certaine que tu rêves de savoir la façon dont Noah à demandé Narcisse en mariage ! Allez Narcisse, raconte et rassure ce bon vieux Quinn sur les bonnes manières de ton futur mari »

Il ne savait pas pourquoi on parlait de lui à la troisième personne, mais Noah eut la claire impression que Patty essayait de changer de sujet XD
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Message(#) Sujet: Re: Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] EmptyDim 10 Oct 2010 - 7:18

    Oh non. Le cœur de Narcisse se mit à battre à une vitesse folle. Elle eut soudainement très chaud et fût heureuse d’avoir opter pour une robe si légère, malgré l’air climatisé qui l’avait effrayé plus tôt. La jeune femme n’avait pas la moindre envie de confronter son patron, pas ce soir. Henri était un homme formidable, très généreux et à l’écoute. Il la faisait se sentir très à l’aise et c’était une joie de travailler avec un homme de son expérience. Ils étaient très près l’un de l’autre, une complicité étonnante les liait. Il avait tenu le rôle d’un père depuis qu’elle travaillait pour lui. Il l’aidait peu importe le problème, répondait à ses questions. Henri était son mentor, c’est lui qui lui avait montré les ficelles de l’édition puisqu’au départ elle ne s’y connaissait pas du tout. Il avait cru en elle, avait vu son potentiel alors qu’elle tentait seulement sa chance. Il avait vu en elle quelque chose qu’elle ignorait même posséder, cette confiance en elle et ce talent pour reconnaître de bonnes œuvres. Cet instinct qu’elle n’avait jamais réellement exploité. Et Henri était tellement observateur que c’en était parfois effrayant. Il était attentif aux moindres faits et gestes de ses employés, des gens en général. Il pouvait voir lorsqu’elle n’était pas bien. Elle avait peur de croiser son regard. Narcisse était déjà épuisée. Elle n’avait pas imaginé que la soirée se déroulerait ainsi. Certes, elle avait deviné qu’on leur poserait des questions, mais pas dans cette ambiance. En fait, c’est surtout Cindy qui l’avait mis KO. C’était difficile de se battre, de répondre à des questions en sachant que chaque réponse est interprétée et qu’ils allaient être jugés. Elle se força à sourire encore, pour faire croire qu’elle était heureuse de le voir. Elle l’était, en quelque sorte, mais elle avait peur qu’il lise en elle. Ou encore qu’il la questionne sur ce choix qu’il devait trouver, comme tout le monde autour d’elle, trop précipité. Ils s’accolèrent et se firent la bise. Noah lui serra la main, il semblant parfaitement à l’aise et Narcisse le remercia intérieurement d’être aussi confiant. D’accord il devait avoir l’habitude, mais c’était une nouveauté pour a jolie blonde. Elle n’avait jamais réellement eu à parler de ses histoires de cœur, ses seules relations avaient été vécues à l’autre bout du monde ou alors dans la plus grande discrétion. Heureusement pour elle, son frère était chez leur parents, il n’y avait donc aucune chance pour qu’il se présente ici. Il n’avait pas encore rencontré son fiancé et c’était certainement une bonne chose. Priam était très gentil, mais il s’inquiétait très facilement pour sa petite sœur et le fait qu’elle sorte avec un mannequin avec un caractère assez différent du sien le troublerait sans doute. De toute façon, cela aurait été n’importe qui qu’il aurait eu des soupçons. Henri s’adressa à Noah et cela mit Narcisse mal à l’aise. Il sous-entendait que la belle parait sans cesse de lui alors qu’en fait, elle ne faisait que répondre aux questions qu’on lui posait. Ce jugement sur les mannequins la fît sourire, car elle avait souvent entendu ce genre de chose et d’ailleurs, d’après les propos de Cindy, il était assez difficile. Il ne semblait pas faire très attention aux sentiments des jeunes femmes. Son fiancé, cependant, le prit différemment. La belle regarda son futur époux, elle osa même lui prendre la main. Pour montrer à ses amis qu’elle avait confiance en lui. Le jeune homme lui répondit très bien, elle eut un beau sourire. Il ajouta, par contre, une phrase qui la fît rire. Mais d’un rire tellement nerveux, tellement mal à l’aise qu’elle serra sa main, un peu pour le faire taire. La mal était pourtant déjà fait, l’allusion avait posé un grand silence sur eux. Henri semblait insulté, il ne semblait pas comprendre pourquoi on sous-entendait cela de lui. Narcisse non plus d’ailleurs, elle se sentait si mal. Elle devait beaucoup à cet homme et il osait dire du mal de lui ou enfin, le sous-entendre. Heureusement, Patty changea de sujet. Évidemment, elle aurait préféré qu’elle aborde le sujet du roman de Lewis ou qu’elle commente la soirée littéraire à laquelle ils assistaient. Hors, elle devait raconter la demande de Noah. La belle eut un sourire et secoua la tête en signe de négation. Elle avait déjà raconté rapidement à Patty comment cela s’était fait. Elle n’avait pas réellement de détails, mais elle était certaine qu’elle ne s’en tirerait pas avec une histoire superficielle. Narcisse poussa un petit soupir et regarda Noah, avec un regard que lui seul pouvait comprendre.

      « - Eh bien.. Ce n’était pas extravagant du tout. Il m’a fait sa proposition alors qu’on arrivait sur la plage. On avait été mangé près du port et voilà. Il m’a pris les mains, m’a regardé dans les yeux et m’a demandé si j’étais prête à m’engager avec lui. Voilà.
      - Narcisse!! Tu es tellement vague! Raconte nous ce qu’il ta dit exactement, c’est ce que je veux savoir!
      - Je ne me souviens plus de ses mots exacts..
      - Vilaine! Tu mens! Narcisse, tu t’es sûrement répété ses mots dans ta tête. »


    Narcisse eut un sourire bien différent de ceux qu’elle avait eu jusqu’à présent. Un sourire rêveur, un peu triste. Elle croisa le regard de tous ceux qui l’entourait, puis elle s’excusa. « Je suis désolée, je reviens dans un instant. Noah, tu peux leur répéter ce que tu m’as dit ce soir-là, tu as été tellement parfait.. » Elle embrassa son fiancé sur la joue et lui fît un sourire pour qu’il ne s’inquiète pas. Narcisse traversa la foule et se rendit à la salle de bain. Elle s’enferma dans une cabine et poussa un grand soupir. Elle ne savait pas exactement ce qu’elle avait, pourquoi elle réagissait ainsi. Elle resta un long moment immobile, le regard fixé sur la porte d’acajou. Puis, la belle sortit son téléphone de son petit sac à main et composa le numéro de son frère Priam. Il y avait plus de six mois qu’elle ne lui avait pas adressé la parole. Elle ignorait tous ses appels et elle n’avait pas répondu à la porte lorsqu’il avait frappé à sa porte. La voix suave de Priam répondit et la belle n’eut pas la force de parler. Elle resta alors silencieuse, les larmes coulant sur ses joues. Malgré tout ce qu’il avait pu lui dire, il était son frère et il lui manquait beaucoup. Narcisse devait faire des efforts pour ne pas lui demander de venir la chercher, pour ne pas aller vers lui et le serrer longuement dans ses bras. Il était préférable que se taise, elle ne pouvait pas le voir. Bien sûr, Priam comprit rapidement de qui il s’agissait. Sa voix se fit alors plus douce, avec un soupçon d’inquiétude.

      « - Narcisse, c’est toi..?
      -
      - Ça me fait tellement de bien que tu appelles, je… Je m’en veux tellement Narcisse, tout ce que j’ai pu dire ce soir-là, je ne le pensais pas vraiment. Tu me manques, j’ai besoin de ma petite sœur tu comprends, j’ai besoin qu’on parle, j’ai besoin de te…
      - Je suis fiancée. Fini-t-elle par lâché, presque par dépit.
      - Je sais et…
      - Je suis fiancée, répéta-t-elle, plus sèchement. Je n’aurais pas dû téléphoner. Elle allait raccrocher, mais il la supplia de ne pas le faire.
      - Narcisse s’il te plait! Ne raccroche pas, je suis heureux d’entendre ta voix.
      - Je dois y aller. Fait comme si je n’avais pas appelé, je n’ai pas l’intention de te pardonner. Je ne le peux pas, on ne peut pas se revoir.
      - Le fait que tu ais appelé n’est pas un signe? Un moyen de me dire que tu as besoin de moi aussi, ce n’est pas une première étape?
      - Non. Au revoir. »


    Sa voix se brisa et elle éteignit son téléphone, devinant que son frère allait la rappeler, pour s’excuser encore. Elle resta un moment encore assise, pour lui laisser le temps de se reprendre. Elle savait ce qui la faisait pleurer, mais n’était pas prête l’accepter. Narcisse ne pouvait simplement pas formuler clairement sa pensée, c’était trop difficile. Enfin, a belle sortit de la cabine et s’essuya les yeux avec du papier de toilette. Elle se remaquilla rapidement, pour enlever toute trace de tristesse. Elle s’était repris en main et arrivait même à sourire aimablement aux femmes qui entraient. Certes, il y avait un malaise en elle qui ne se dissiperait peut-être jamais, mais elle n’était plus malheureuse. En sortant de la salle de bain, elle s’arrêta au bar afin d’aller chercher deux coupe de champagne. Après avoir passé dix minutes seuls en compagnie de Patty et Henri, son fiancé allait avoir besoin d’un remontant. Avec un sourire, elle retourna vers le groupe de trois personnes qui semblaient dans une conversation plutôt enflammée. Quoique c’est toujours difficile à dire avec la vieille secrétaire puisque ses nombreux éclats de voix laissent souvent entendre une rage qu’il n’existe pas. Narcisse tendit la coupe à son compagnon qui la remercia en portant immédiatement la coupe à ses lèvres. La belle regarda ses deux amis et s’informa de ce qu’elle avait manqué. Henri répondit, avec son calme habituel : « On demandait à Noah où vous alliez rester après le mariage? Chez l’un de vous ou alors vous allez acheter une nouvelle maison? » Narcisse sourit à son patron et prit une petite gorgée de champagne, pour se laisser le temps de réfléchir. Elle se doutait bien que le beau brun à ses côtés n’allaient pas faire d’efforts pour l’aider à répondre à cette question, pas après ce qu’elle lui avait fait. Il est vrai que le laisser en plan avec deux inconnus, surtout avec une personne aussi curieuse et emballée que Patty n’était pas sympa. « Nous n’avons pas encore pris de décision officielle » commença-t-elle, pesant bien ses mots; « …mais idéalement, j’aimerais qu’on reste chez moi. J’avoue que ma maison n’est pas aussi impressionnante que celle de Noah, mais tout est déjà décoré. Ma maison est accueillante, c’est un endroit où il est bon de vivre. Noah vient tout juste d’arriver, il n’a pas eu le temps encore d’y consacrer beaucoup de temps, sa maison n’a pas d’âme encore. Mais il semblerait qu’il l’aime cette maison alors on négocie encore. Je lui ai proposé de le laisser faire quelques changement s’il le voulait, pour que bien sûr cela devienne notre chez nous. Mais, il est têtue, n’est-ce pas chéri… » Narcisse se tourna vers son copain avec un petit sourire amusé. Lui-même, souriait. Il haussa les épaules, l’air de dire : « Ouais, j’y peux rien ». Ils eurent un petit rire et le jeune homme entoura sa taille de son bras, la tête baissée vers elle. Ils se regardèrent quelques secondes, mais Patty semblait ne pas avoir épuisé toutes ses interrogations. « Et dites-moi, comment était votre première fois? » Henri s’excusa et s’en alla, probablement mal à l’aise de la question. Le couple paru surpris, tous deux froncèrent les sourcils et se regardèrent, ne sachant pas trop si c’était sérieux ou non. La réceptionniste de lys edition expliqua sa pensée : « Je ne veux pas les détails, quand même! C’est juste que ma sœur disait qu’elle l’avait su tout de suite, elle. Denise a eu quelques relations, sérieuses pour la plupart, mais jamais elle ne s’était mariée. Et elle a dit qu’elle l’avait su dès la première fois, elle avait su qu’elle allait épouser ce type. Et ils sont encore ensemble, voyez. Donc je voulais savoir, comment c’était? » Narcisse eut un petit sourire gênée, mais également amusée. « C’était bien, j’imagine? » répondit-t-elle, avant de rire. Patty parue légèrement déçue, comme si elle attendait une réponse à la top model. Elle se tourna alors vers Noah, croyant sûrement avoir plus de chance avec lui. « Noah, dit moi, ce que tu as ressentis! Tu l’as quand même demandé en mariage deux semaines seulement après sa rencontre! Pourquoi? Qu’est-ce qu’elle a de si particulier? » Contrairement aux propos de Cindy, plus tôt, cette question n’avait rien de déplacé ou de méchant. Patty adorait sa petite Narcisse et elle voulait seulement savoir si ce qu’il voyait en elle était digne de qui elle était. La concernée se tourna alors vers son fiancé, attendant sa réponse, il faut l’avouer, avec impatience.


Dernière édition par Narcisse Riley le Sam 23 Oct 2010 - 6:17, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] EmptyLun 11 Oct 2010 - 4:04

Les doigts de Narcisse qui exercèrent une pression autour des sien vinrent conforter Noah dans son idée qu'il venait de mettre les deux pieds dans le plat. Pour tout dire, il n'était pas insouciant au point de ne pas en avoir conscience, mais le fait que sa douce lui fasse part de sa désapprobation par le biais de cet acte discret lui fit comprendre qu'il outre-passait les limites du rôle qui lui incombait au sein de la vie de Riley. Aussi ne chercha-t-il pas plus loin et laissa Patty dévier le sujet de la conversation, en déplorant toutefois que cette dernière s'acharne encore et toujours à leur extirper des détails sur leur rencontre et les circonstances de leur prise de décision quant au fait de se marier en quatrième vitesse. A croire qu'il s'agissait d'un complot de mise à l'épreuve.

« Eh bien ... Reprit Narcisse d'une voix réticente, ce n’était pas extravagant du tout. Il m’a fait sa proposition alors qu’on arrivait sur la plage. On avait été mangé près du port et voilà. Il m’a pris les mains, m’a regardé dans les yeux et m’a demandé si j’étais prête à m’engager avec lui. Voilà. »

D'après Noah, le " voilà " était de trop et faisait vraiment suspect, mais il ne trouva aucun moyen de couper la parole à Narcisse de façon intelligente pour l'empêcher d'éveiller les soupçons au sein de l'assistance. « Narcisse ! Tu es tellement vague ! Raconte nous ce qu’il t'a dit exactement, c’est ce que je veux savoir ! » Sauvés, de toute évidence l'engouement de la secrétaire pour leur union lui faisait perdre de vue que le discours tenu par les fiancés était beaucoup trop vague. « Je ne me souviens plus de ses mots exacts ... » Refoulant une vague de dépit, Dickers préféra jouer la carte de l'attendrissement amoureux en regardant Narcisse à la manière d'un amant qui ne peut se résigner à en vouloir à celle qu'il aime. « Vilaine ! Tu mens ! Narcisse, tu t’es sûrement répété ses mots dans ta tête. » Noah tiqua sur le mot. " Répétitions ", il devenait de plus en plus évident qu'ils en manquaient cruellement ... « Je suis désolée, je reviens dans un instant. Noah, tu peux leur répéter ce que tu m’as dit ce soir-là, tu as été tellement parfait ... » En sentant Narcisse détacher ses doigts des siens pour amorcer un mouvement de recul, Noah eut pour premier réflexe de resserrer sa prise et de lui lancer un regard emprunt de nuages qui lui signifiait clairement qu'elle n'avait pas intérêt de l'abandonner en face de ces deux personnes sur lesquelles il n'avait pas assez d'informations pour entretenir une conversation qui lui éviterait tout faux pas regrettable. Cependant, en sentant les regards du patron et de la secrétaire se faire de plus en plus pesant sur lui et sur la façon qu'il avait de retenir leur collègue avec autorité, il se décida à lâcher prise en pestant intérieurement. Il accueillit mâchoire serrée le baiser que sa fiancée lui déposa sur la joue et se garda bien de croiser son regard avant qu'elle ne parte pour éviter de la fusiller sur place.

- Elle a raison vous savez, ça n'avait rien de grandiose. " Veux-tu m'épouser ? " Point. A l'image du mariage que nous envisageons, ma demande se voulait modeste et intimiste. Je pense que Narcisse a su apprécier mes efforts en terme de discrétion. Comme vous le disiez Henri - et je m'excuse de vous avoir mis mal à l'aise - " les mannequins, on sait ce que c'est " et c'est bien cela le problème. J'aimerais épargner à Narcisse le côté pervers qu'il peut y avoir à fréquenter quelqu'un de mon milieu. Les employés de mon corps de métier ne sont déjà pas tendres entre-eux, j'aimerais si possible ne pas leur laisser l'occasion de ne pas être tendres avec elle. Embraya-t-il avec application en se disant qu'il s'agissait là des inconvénients qu'il y avait à être " le fiancé de ... " et que Narcisse saurait lui dédommager le fait d'avoir eu à arrondir les angles et à frotter dans le sens du poil pour maintenir la barque à flots pendant qu'elle-même disparaissait dans les méandres de la foule. La conversation dévia alors sur la Mode en passant par la jalousie, les collègues féminines et - fatalement - la fidélité. Autant de thèmes abordés et autant de réponses toutes faites, programmées, préparées, réchauffées et séduisantes à souhait pour les beaux yeux de plus en plus affectifs de ses interlocuteurs qui semblaient se ravir de pouvoir le considérer comme un homme sérieux, respectueux et réfléchi. Enfin, Narcisse réapparut dans leurs champs de vision, apportant avec elle deux coupes de champagne salvatrices et ce sourire timide qu'il commençait à bien connaître. Ne se faisant pas prier pour récupérer son verre, Noah remercia sincèrement celle qui - il le voyait pour avoir vécu de nombreuses scènes de pleures " manquinesque " gommés par les maquilleuses après que l'une de ses collègues se soit faite traiter de grosse vache par son agent - avait pleuré durant le laps de temps qu'avait duré sa disparition. Intrigué, mais sachant pertinemment que lui poser la question à haute voix, en face de ses collègues, aurait relevé du suicide social, il ne releva pas et porta à sa bouche le liquide pétillant tandis qu'Henri réintroduisait la fuyarde dans la conversation. « On demandait à Noah où vous alliez rester après le mariage ? Chez l’un de vous ou alors vous allez acheter une nouvelle maison ? » « Nous n’avons pas encore pris de décision officielle ... » C'était le moins que l'on puisse dire, pensa Noah en louchant sur sa coupe de champagne qui diminuait à vue d'œil. « … mais idéalement, j’aimerais qu’on reste chez moi. J’avoue que ma maison n’est pas aussi impressionnante que celle de Noah, mais tout est déjà décoré. Ma maison est accueillante, c’est un endroit où il est bon de vivre. Noah vient tout juste d’arriver, il n’a pas eu le temps encore d’y consacrer beaucoup de temps, sa maison n’a pas d’âme encore. Mais il semblerait qu’il l’aime cette maison alors on négocie encore. Je lui ai proposé de le laisser faire quelques changements s’il le voulait, pour que bien sûr cela devienne notre chez nous. Mais, il est têtue, n’est-ce pas chéri … » S'étant attendu à ce qu'elle le prenne à parti, Noah avait déjà le sourire commercial de circonstances et c'est dans l'optique de conforter les collègues sur le fait que, malgré leur désaccord, l'idée de vivre ensemble restait primordiale qu'il attrapa la taille de son binôme d'un bras qui se voulait ostensiblement décidé. Toutefois, le regard pétillant qu'il échangea avec Narcisse visait à lui faire entrevoir que, justement, il leur faudrait reparler de ce sujet une fois qu'ils seraient en tête à tête et loin des questions impromptues des leurs proches.

« Et dites-moi, comment était votre première fois ? » ... En parlant de questions impromptues ! « Je ne veux pas les détails, quand même ! C’est juste que ma sœur disait qu’elle l’avait su tout de suite, elle. Denise a eu quelques relations, sérieuses pour la plupart, mais jamais elle ne s’était mariée. Et elle a dit qu’elle l’avait su dès la première fois, elle avait su qu’elle allait épouser ce type. Et ils sont encore ensemble, voyez. Donc je voulais savoir, comment c’était ? » Idéalement - et s'ils avaient été dans un film comique - c'est le moment qu'un piano aurait choisi pour tomber du ciel et arracher la vie de manière tragiquo-burlesque à cette secrétaire trop curieuse. « C’était bien, j’imagine ? » Éluda Riley en choisissant d'en rire plutôt que d'en pleurer, ce qui laissa à Noah le loisir de se dire que ce serait à lui de répondre à la question, puisque son début de familiarisation avec le manque de tact de Patty lui faisait deviner qu'elle n'abandonnerait pas avant d'avoir eu une réponse plus recherchée qu'un banal sujet-verbe-complément. « Noah, dis-moi, ce que tu as ressentis ! Tu l’as quand même demandé en mariage deux semaines seulement après sa rencontre ! Pourquoi ? Qu’est-ce qu’elle a de si particulier ? » Bingo >< ...

Sur l'instant, tout un tas de réponses affreusement déplacées lui vinrent à l'esprit, comme - par exemple - celle qui aurait consisté à lui répondre en termes archi-crus pour tester les limites de son ouverture d'esprit dans le domaine du sexe SM et de ses dérives, mais - bizarrement - quelque chose dans le regard curieux que lui accorda Narcisse le fit se raviser, lui rappelant sans doute qu'un bon moment de marrade pour lui pouvait s'avérait affreusement désastreux pour elle et que commun accord qui les liait n'incluait en aucun cas le fait qu'il puisse la faire passer pour une maitresse SM aux yeux de ses amis proches.

- Ma chère Patty, vous n'allez tout de même pas croire que j'ai demandé Narcisse en mariage sous le simple contre coup d'une nuit d'amour échevelée, n'est-ce-pas ? Rire mielleux. Je pense que j'ai su dès le premier regard qu'elle était faite pour moi et la découverte de sa personnalité qui, je vous l'accorde, diffère largement de la mienne n'a pas refroidi mes ardeurs. Au contraire, je trouve en elle le complément à ma personne. Pour ça, et pour tellement d'autres raisons qu'il serait interminable d'énumérer, je pense qu'il ne faut pas voir en ces deux semaines comme un laps de temps trop court, mais plutôt un laps de temps adapté à ma prise de conscience. Après tout, quel temps y a-t-il encore à perdre quand on sait que l'on a trouvé la bonne personne ?

Fin de la coupe de champagne, fin du monologue. Quelle aille donc encore douter de lui, cette secrétaire trop curieuse, après le discours princiero-charmant qu'il venait de lui servir à grand coup de suffisance romanesque, de conviction qui avait tout l'air d'être profonde et de dents blanches éblouissantes. Enfin, comme pour clore le débat, il accorda à Narcisse un baiser délicat perdu quelque part derrière l'oreille, entre le cou et la nuque, là où l'offrande paressait à la fois tendre, secrète et teinté d'un désir passablement charnel.


Dernière édition par Noah J. Dickers le Mar 12 Oct 2010 - 9:05, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] EmptyMar 12 Oct 2010 - 5:34

    Le discours de Noah était parfait. La réponse était au-delà de ses espérances. Elle avait craint qu’il ne sache que répondre ou qu’il décide de s’amuser un peu au dépend de Patty. La belle le connaissait assez pour savoir qu’il n’était pas du genre mal à l’aise et que d’inventer une histoire sur leur sexualité ne l’aurait en rien déranger. Elle avait eu peur qu’il invente quelque chose qui la gênerait, puisque parler sexe avec une collègue n’était certainement pas quelque chose qu’elle aurait apprécié. Heureusement, il ne fît aucun commentaire déplacé et parla même de manière tendre de sa personne. Il avait su faire taire les doutes, du moins c’est ce que le regard presque envoûté de Patty signifiait. Elle avait eu un soupire langoureux et avait posé une main sur sa poitrine, pour reprendre contenance, peut-être. Narcisse sourit en levant les yeux vers son fiancé et approcha sa tête du torse du jeune homme, elle ferma les yeux et resta contre lui un court moment. Cela faisait très jeune femme amoureuse qui n’arrive pas à croire la chance qu’elle a d’être avec quelqu’un comme lui. Après tout, quelle fille ne rêve pas d’entendre son prince charmant dire ces mots, encore faut-il que ce soit sincère. Patty continuait de les regarder, aux anges. Narcisse cru alors qu’elle allait les laisser tranquille, mais elle leur adressa une question concernant la nuit de noce. La jeune éditrice allait ouvrir la bouche pour lui faire part de la destination qu’ils envisageaient, mais l’animateur reprit la parole et Narcisse en fût ravie. Noah et elle se tournèrent en un même mouvement pour faire face à Lewis qui s’avançait sur l’estrade. Il s’agissait de la période de questions. La belle se tourna vers sa secrétaire et lui dit, d’un air qui paraissait franchement désolé : « On se reparle bientôt Patty, je ne souhaite pas perdre un mot. » Elle lui adressa un magnifique sourire et lui fit un signe de la main alors qu’elle trainait son compagnon loin, très loin de la dame. Soupirant de soulagement, alors que le couple se trouvait à l’extrémité droite, à l’avant de la salle, Narcisse baissa la tête sur ses pieds. Noah était près d’elle, mais il avait abandonné tout contact physique. La jolie blonde ne pouvait pas lui en vouloir, elle l’avait clairement abandonné là-bas. Et pas seulement en le laissant en plan, mais elle n’avait pas su jouer son rôle. Elle était celle qui les mettait en danger en n’ayant pas la rapidité ou alors la force de répondre aux questions. Narcisse n’osait même pas le regarder. Elle écouta pendant un moment la conférence, mais elle réalisa bien vite qu’elle n’était plus du tout d’humeur. Toutes les conversations sur son futur, sur son couple l’avait franchement déprimée. Elle n’écoutait même pas ce que les gens disaient, ne prenait même pas la peine de regarder l’auteur sourire aimablement, malgré les pointes de certains journalistes. Cette soirée, elle l’avait longuement attendue. La belle adorait ce genre d’événements, elle aimait tout ce qui touchait de près ou de loin à la littérature et elle regretta presque d’y avoir amené Noah. Ce n’était pas lui le problème, elle en était consciente, mais n’arrivait pas à être heureuse de sa présence à ses côtés. Pourtant, il était absolument parfait. Elle poussa un soupir et osa regarder le mannequin. Le jeune homme ne semblait pas non plus très intéressé par les questions de la foule, encore moins par les réponses. Il regardait autour de lui, un peu à la dérobé. Lorsqu’il sentit le regard de Narcisse fixement posé sur lui, il se retourna, fronçant les sourcils afin de savoir ce qu’elle avait. Elle s’approcha alors de lui et murmura à son oreille : « Est-ce qu’on peut s’en aller, s’il te pait? Peut-être pas complètement, je vais devoir dire au revoir à Henri, mais juste prendre l’air? » Il hocha la tête en signe d’approbation et lui traça un chemin parmi la foule. Il se retournait de temps à autre pour vérifier qu’elle était toujours derrière lui alors que la belle souriait aux gens qu’elle reconnaissait. La sortie se trouvait de leur côté, tout au fond de la salle et il y avait pas mal de monde assemblé. Enfin, ils réussirent à sortir. Une fois dans le grand hall, Narcisse se dirigea vers la gauche et sortit dans la cours intérieur. Il y avait peu de monde, à peine une dizaine de personnes attablées en des endroits différents. Narcisse se dirigea vers le jardin et s’adossa à un arbre. Noah se plaça devant elle, mit ses mains dans les poches de son pantalon et la regarda en silence. Cela aurait pu être un moment extrêmement romantique si elle n'était pas dans cet état de panique. Avec les étoiles dans le ciel et les lumières dorés du jardin. Avec la musique douce qui parvenait jusqu'à eux et cette solitude. Avec ce vent chaud autour d'eux et le bruissement des feuilles tout près, et pourtant... La belle soutenue son regard quelques secondes, puis baissa la tête. Les larmes lui montaient déjà aux yeux. Elle finit par lâcher d’une voix calme :

      « Je ne vais pas y arrivé. Puis, elle laissa échapper un sanglot et sa voix se fît beaucoup plus troublée, voir inquiète. Je ne peux pas, je ne peux pas faire cela… C’est… je ne suis pas… j’ai… Je suis désolée, je sais que c’est moi qui… Et… et tu as été si parfait et tu es plus que je n’aurais pu espérer. Elle releva les yeux vers lui, tentant même un petit sourire. Mais tu m’as vu avec eux, je ne savais pas quoi leur dire, je… j’ai presque tout gâché. »


    Elle essuya les larmes sur ses joues et renifla pour se calmer. Si une personne les avait écoutés, elle aurait sûrement cru que c’était des doutes quant au mariage. Et en fait, c’était un peu cela. Elle ne savait pas si elle pourrait se rendre à l’hôtel, si elle était prête à perdre son indépendance pour… Sur le coup, cela lui avait semblé une idée merveilleuse, elle était plongée tête baissée sans même penser aux conséquences. Ensuite, ce que les gens en diraient l’avait frappé, mais Narcisse avait décidé que cela n’avait aucune importance. Ils allaient se marier, être heureux et absolument tout serait réglé, tout serait parfait. Or, après une soirée comme celle-là, l’éditrice n’était pas certaine d’être assez forte. Elle ne savait pas si cela valait la peine, s’il elle ne ferait pas mieux de tout laisser tomber. Elle avait été si mal à l’aise là-dedans qu’elle en avait perdu tous ses moyens. Il lui était alors beaucoup plus difficile d’avoir confiance en elle, en eux alors que les regards qu’on leur lançait étaient si soupçonneux. Et ils n’avaient pas tort, c’était vraiment très rapide. Elle réalisait qu’elle avait sauté sur cette occasion comme un noyé sur une bouée de sauvetage. Elle s’en voulait et le regard que Noah lui lançait ne l’aidait en rien. Elle baissa de nouveau la tête attendit qu’il parle. Il ne le fit pas, cependant. Narcisse savait qu’elle avait une décision à prendre. La jeune femme se repassa les événements de la soirée en boucle dans sa tête et imagina leur futur proche. Est-ce qu’elle était prête à passer sa vie avec Noah, à ne jamais aller vers un autre homme? Est-ce qu’elle voulait vivre avec lui, est-ce qu’elle était prête à se donner à lui, presque entièrement? Car en fait, c’était les questions qu’elle aurait dû se poser dès le départ, avant de faire quoi que ce soit. Elle réfléchissait tout bas, pesant le pour et le contre. Elle imagina ce qu’elle ferait si Noah n’était pas dans sa vie et le regarda de nouveau. Il attendait, patient qu’elle lui parle, qu’elle lui dise ce qu’elle voulait pour lui. En le regardant dans les yeux, elle le trouva beau et elle posa une de ses frêles mains contre sa joue rugueuse. Il ne la repoussa pas, il osa même sourire. Puis, elle secoua la tête, un peu pour chasser toutes ses mauvaises pensées.

      « C’était notre première soirée, pas vrai? Les choses vont s’améliorer, je vais y arriver, non? Après tout, ce n’était pas si terrible, ils ont semblé accepter l’idée d’un mariage si rapide. Cela va mieux se passer avec le temps, on va finir par s’habituer. C’était un raisonnement plutôt pour elle, mais elle avait besoin qu’il approuve, qu’il la soutienne. Il va falloir qu’on parle par contre, qu’on soit exactement sur la même longueur d’onde sinon… Il faut qu’on communique, qu’on sache où l’on va vivre et comment sera le mariage. On doit absolument parler de notre passé, de notre futur. On doit se connaître parfaitement, on doit être complices, on doit être forts, ou plutôt… Je dois être plus forte, il faut que je me ressaisisse, sinon ça ne fonctionnera pas. Je vais devoir te présenter à mon frère, j’aurais dû le faire dès le départ... »


    Il lui coupa la parole. Elle se tût immédiatement, elle avait besoin de l’entendre parler, de l’entendre lui dire que tout allait bien se passer.
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Message(#) Sujet: Re: Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] EmptyJeu 14 Oct 2010 - 1:53

A la mine épanouie et soulagée que leur servie Patty en réponse, Noah su que tout soupçon était désormais mis à l’écart. Proche de Narcisse, il se mit lui aussi à croire que l’interrogatoire venait bel et bien de toucher à sa fin, mais la secrétaire joua encore une fois de curiosité, vis-à-vis de la nuit de noces cette fois, si bien que l’idée de se retenir plus longtemps de faire une blague qui lui couperait le sifflet devenait de plus en plus difficile à adopter. Heureusement, le destin sembla enfin leur sourire en la personne de Lewis qui fendit la foule pour remonter sur l’estrade afin de répondre aux éventuelles questions des invités et journalistes présents dans la salle. Sautant sur l’occasion, Dickers fit mine de n’avoir attendu que ça en se redressant bien droit et en lorgnant avec un intérêt feint l’écrivain. Narcisse, opportuniste elle aussi, en profita pour les débarrasser de sa collègue tout en l’entrainant à l’écart, instaurant de cette façon une distance de sécurité de mise pour parer à toute nouvelle attaque. Isolé dans un coin de l’assemblée le duo se mura dans un silence de circonstances tandis que la séance de questions réponses commençait. Noah, pas plus intéressé par le thème de la soirée que lors de son arrivée, fit mine d’écouter, mais ses regards en biais et sa posture désinvolte trahissaient un ennui grandissant. Ce que la vie de Narcisse pouvait lui paraitre ampoulée tout à coup … Et en parlant de Narcisse, il sentit le regard de la belle le fixer avec insistance, le poussant à se tourner vers elle pour s’enquérir de ce qui n’allait pas. « Est-ce qu’on peut s’en aller, s’il te pait ? Peut-être pas complètement, je vais devoir dire au revoir à Henri, mais juste prendre l’air ? » Lui murmura-t-elle à l’oreille, préservant les apparences en évitant que ses propos soient entendus par quelqu’un d’autre que lui. Obtempérant, il pivota sur lui-même et commença à débroussailler en silence le chemin pour leur permettre de sortir de la salle de réception (ce qui ne fut pas mince affaire en raison de l’attroupement monstrueux de personnes à l’entour du buffet devant lequel il leur fallut passer pour revenir au hall). De retour dans l’entrée, leurs pas raisonnèrent sur le marbre du sol tandis que Narcisse prenait la direction de la cours intérieure de l’hôtel. Obéissant, Noah la suivit docilement sans un regard pour les quelques convives attablé de ci de là. Leur chemin de croix les mena au jardin ouvragé du Four Season, un jardin à la françaises, avec tout ce que cela pouvait inclure de petits bassins à carpes et d’arbres taillés à la perfection. C’est d’ailleurs à un arbre proche que Narcisse s’adossa en fin de course, croisant les bras par-dessus sa poitrine et le fixant d’un air pas franchement épanoui pour une jeune promise. Dickers, toujours silencieux, se planta en face d’elle, main dans les poches, dans l’attente qu’elle lui fasse part de ce qui n’allait pas. Il avait bien une petite idée derrière la tête, mais parler le premier alors que c’était elle qui avait insisté pour qu’il sorte aurait été un poil déplacé, d’autant plus qu’il avait su deviner les larmes qu’elle avait versé pendant le temps qu’elle l’avait laissé seul en compagnie de ses collègues.

« Je ne vais pas y arriver. » Soupira-t-elle au bord des larmes. « Je ne peux pas, je ne peux pas faire cela … C’est… je ne suis pas … j’ai … Je suis désolée, je sais que c’est moi qui … Et … et tu as été si parfait et tu es plus que je n’aurais pu espérer. » Silence au bout du fil, Noah sentait la barque couler sans rien pouvoir y faire. Après tout, si c’était elle qui craquait la première que pouvait-il bien faire pour persister ? Il n’était que la roue arrière de leur binôme, et une roue arrière sans roue avant ne risquait d’aller très loin … « Mais tu m’as vu avec eux, je ne savais pas quoi leur dire, je … j’ai presque tout gâché. »

Un silence d’incompréhension et de tristesse s’installa. De tristesse de la part de Narcisse, qui en avait visiblement très gros sur la patate et qui semblait se poser beaucoup de questions, d’incompréhension de la part de Noah qui aurait tant voulu savoir pourquoi elle craquait après avoir tout organisé avec tant d’application. Il se souvenait parfaitement de leur première rencontre, la vraie - pas celle qu’il avait inventée pour faire enrager Cindy - lorsqu’elle était venue l’aborder dans ce parc, avec un discours qui l’avait surpris et ravi à la fois de part l’intérêt certain de la proposition qu’elle lui avait faite. Ce jour là tout lui avait paru si naturel, si normal, qu’il ne s’était posé aucune question. Et même par la suite, alors que tout s’était enchainé à une vitesse folle, jamais l’idée de dire stop ou de revenir en arrière ne lui avait traversé l’esprit. Cupide ou inconscient, allez donc savoir, il n’avait jamais voulu prendre en compte les conséquences qu’auraient pu avoir pareille union vis-à-vis de leurs proches, leurs collègues, leurs amis, ses pensées se focalisant plutôt sur tout ce qu’il avait à y gagner. Mais, dans son égoïsme à couper au couteau, il avait oublié de se soucier de Narcisse et des raisons qui l’avaient poussée à se jeter tête baissée dans l’aventure, alors que son caractère calme et posé n’était visiblement pas du genre à lui faire prendre de telles décisions. Il en était à imaginer les raisons de toute cette histoire quand l’espoir renaquit d’une main qu’elle vint poser sur sa joue avec tendresse.

« C’était notre première soirée, pas vrai ? Les choses vont s’améliorer, je vais y arriver, non ? Après tout, ce n’était pas si terrible, ils ont semblé accepter l’idée d’un mariage si rapide. Cela va mieux se passer avec le temps, on va finir par s’habituer. » Dans l’effort qu’elle faisait pour se convaincre, Noah comprit qu’elle attendait de lui qu’il approuve ses propos. Ce qu’il fit, presque puérilement, sans prendre conscience du fait que la pente devenait de plus en plus savonneuse et que les engagements qui étaient mis en jeu n’avaient rien à voir avec toutes ces promesses en l’air qu’il avait l’habitude de faire et de ne jamais tenir. « Il va falloir qu’on parle par contre, qu’on soit exactement sur la même longueur d’onde sinon … Il faut qu’on communique, qu’on sache où l’on va vivre et comment sera le mariage. On doit absolument parler de notre passé, de notre futur. On doit se connaître parfaitement, on doit être complices, on doit être forts, ou plutôt … Je dois être plus forte, il faut que je me ressaisisse, sinon ça ne fonctionnera pas. Je vais devoir te présenter à mon frère, j’aurais dû le faire dès le départ ... »

- Narcisse, la coupa-t-il, estimant qu’il devenait urgent de l’arrêter avant qu’elle ne replonge dans le creux de la vague, je sais que tu n’as pas de comptes à me rendre et que c’était convenu comme ça depuis le départ, mais si je savais pourquoi tu pleures je pourrais certainement mieux réagir. Je sais que t’as pleuré tout à l’heure, et tu pleures encore maintenant. J’arrive pas à concevoir que ça puisse être de ma faute, je … J’estime avoir eu le comportement adéquat, celui que tu attends de moi. J’ai supporté tes collègues, j’ai même envoyé bouler la plus grande commère de la ville, et crois bien que je vais payer cher de l’avoir humiliée de la sorte, j’ose pas imaginer les crasses qu’elle va me faire en représailles … Mais si c’est pas pour moi que tu pleures, alors pour qui ? Plus que se mettre d’accord sur le futur et ce qui nous amène à jouer les bêtes de crique ce soir, je pense que c’est du passé qu’on devrait parler. Je peux pas prétendre te connaître parfaitement si j’arrive pas à deviner ce qui t’a poussé à partir tout à l’heure. Je veux dire … Ya deux semaines, quand on s’est rencontrés, t’avais l’air certaine de ce que tu faisais et là … Tu regrettes ?

Pour quiconque aurait eu connaissance de tous les détails cachés de l’histoire, la franchise et l’honnêteté de Noah en cet instant aurait été une insulte à la morale. Comment quelqu’un d’aussi d’aussi franc pouvait-il à la fois s’inquiéter en toute sincérité de l’état mentale de Narcisse tout en cachant au monde autant de choses ?


Dernière édition par Noah J. Dickers le Dim 17 Oct 2010 - 4:05, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] Il était une fois ... C'est quoi la suite déjà ? [Terminé] EmptySam 16 Oct 2010 - 18:18

    « Je ne regrette pas… » Murmura-t-elle.

    Il lui était impossible d’en dire davantage. Elle ne pouvait simplement plus parler. Les sanglots étaient revenus, incontrôlable cette fois. Narcisse s’éloigna de son compagnon, incapable de reste en face de lui alors qu’elle était dans un tel état. Ce n’était pas un état dans lequel on souhaite être vue par un homme. Surtout qu’il s’agissait d’un homme aussi séduisant que Noah, mannequin et qui se trouvait en plus à être son fiancé. Elle alla vers la petite fontaine et se laissa enfin aller. Le beau brun était resté plus loin, il s’était assis sur un banc et attendait qu’elle daigne revenir. L’éditrice s’en voulait tellement. Il ne méritait en rien qu’elle le fasse attendre comme un imbécile. Il lui était seulement difficile de contrôler son émotivité. Il devait lui en vouloir, la prendre pour une idiote. Et même si elle avait voulu, elle ne pouvait pas lui expliquer. La belle continua à pleurer en silence, loin de tous les regards heureusement. Elle avait les bras croisés sur la poitrine et regardait couler l’eau de la fontaine. Elle n’avait plus aucun contrôle sur sa personne, sur ses pensées qui se bousculaient douloureusement dans son esprit. Elle ne savait plus quoi faire, quoi lui dire. Elle n’était même pas certaine de pouvoir lui parler. Les minutes s’écoulèrent, lentement, ses pleurs diminuèrent et finirent pas cesser. À ce moment, Narcisse inspira très fort et expira doucement. Elle avait mal à la gorge et à la tête à force d’avoir verser des larmes, son nez avait coulé. Elle essuya donc du mieux qu’elle put son visage à l’aide du châle couvrant ses épaules. Elle renifla un bon coup avant de se retourner vers Noah. Elle marcha lentement, de crainte de se poser devant lui. Le jeune homme jouait avec son cellulaire. Il leva les yeux vers elle à son approche, mais ne pris pas la peine de se relever. Et c’était probablement mieux ainsi. Le foulard était désormais en boule dans ses mains et elle n’avait franchement pas l’air dans son assiette. Sa peau avait rougit autour de ses yeux et un peu sur ses joues, à force d’avoir pleuré. Elle avait l’œil encore humide et son maquillage, quoiqu’encore bien, n’avait pas tenu parfaitement. « Je ne peux pas t’expliquer, c’est quelque chose dont je ne parle pas. Je suis désolé » Elle fît une pause. Le ton de sa voix avait été très calme, presque tendre à l’égard du garçon. Elle voulait lui expliquer qu’elle n’était pas capable de le dire tout fort, simplement. Mais ses pensées se mêlaient dans son esprit et donc elle avait du mal à s’exprimer. « J’aimerais pouvoir le faire, mais je ne suis pas capable, je n’arrive pas à le dire… » Il hocha la tête pour bien montrer qu’il comprenait, sans doute. « Je vais prendre un taxi et rentrer chez moi. Je vais réfléchir un peu et te redonne des nouvelles bientôt » Il lui proposa de la raccompagner, mais elle secoua la tête, le regard fixé sur une lumière près de l’épaule du jeune homme, mais surtout pas son visage. Elle devait éviter ses yeux… « J’ai vraiment besoin de rester seule. On aura qu’à dire que j’ai eu un appel urgent de mon frère Priam et que j’ai dû partir. Si tu pouvais simplement aller dire au revoir à Henri pour moi. Je t’en serais très reconnaissante… » C’est seulement à ce moment qu’elle le regarda directement. Il semblait serrer les dents, il faut reconnaître qu’elle lui en demandait beaucoup. Il finit par acquiescer. Narcisse aurait voulu lui sourire, mais n’en fût pas capable. Noah se releva et la jeune femme recula d’un pas. Son regard était posé sur le sol et elle finit par s’éloigner complètement, laçant un petit : « Merci pour tout » avant de disparaître. Arrivée dans le hall, elle demanda qu’on lui appel un taxi et sortit l’attendre dehors. Il n’y avait personne à l’extérieur, il faut dire que la soirée était loin d’être terminée. En moins de cinq minutes, elle était déjà en train de donner son adresse au conducteur. Le chemin se fît en silence, malgré les questions aimables que le chauffeur lui posait, pour faire la conversation. En entrant chez elle, Narcisse n’enleva même pas sa robe. Elle n’alluma aucune lumière. Elle verrouilla la porte derrière elle et monta les escaliers pour se jeter dans son lit.


Fin
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