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 I need a fix 'cause I'm going down | Lyann

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I need a fix 'cause I'm going down | Lyann Vide
Message(#) Sujet: I need a fix 'cause I'm going down | Lyann I need a fix 'cause I'm going down | Lyann EmptyMer 21 Avr 2010 - 22:24

      FLASH BACK

      Ce devait être leur dernier rendez-vous, et au fil de la conversation ils s'en étaient tous les deux rendu compte. Dernier rendez-vous professionnel, et dernier rendez-vous personnel. Les deux étaient intimement liés, et en une seule phrase les deux avaient été balayés.
      - Je… je suis désolé Basil, mais j’aime un homme qui n’est pas toi. Et depuis toujours. J’étais seulement trop bornée pour m’en rendre compte.
      Le silence était pesant dans le bureau de Lyann, aucun n'osant le briser, comme par crainte de briser le peu de charme qui restait encore dans la pièce. S'il en restait...
      - C'est Conner?
      - Oui, c'est lui.
      - Alors tant mieux. Enfin, ça devait arriver un jour, hein? C'est peut être mieux comme ça... Et puis ça a quand même bien duré. Je pensais pas qu'on aurait droit à autant de temps, ça a été une belle surprise...
      - Basil, c'est pas des adieux non plus...
      - Non, c'est vrai.... Mais je crois qu'il vaut mieux qu'on évite de se voir pendant quelques temps quand même. Après tout, ma thérapie est terminé.
      Il se forçait à sourire, pour faire comme si tout allait bien, alors qu'il n'en savait rien. Ils venaient d'atteindre un point de leur relation qu'ils voyaient venir depuis longtemps, mais auquel ils n'avaient jamais réellement pensé, comme en le remettant toujours à plus tard. Ils ne vivaient que l'instant présent, et ça n'en faisait pas partie. Il se leva, cherchant quoi dire avant de quitter la pièce, et faute de trouver mieux...
      -Prends bien soin de toi. Je ne vais pas te répéter ce que tu sais déjà, mais...
      - Je sais. Prends soin de toi aussi...
      Et il avait quitté la pièce sans un bruit, chacun regardant dans une direction qui lui était propre pour ne pas avoir à se regarder l'un l'autre. C'était là que leurs chemins se séparaient.

      FIN DU FLASH BACK


    Tout avait une fin. Inéluctablement. Je le savais. Comment est-ce que j'aurai pu croire le contraire?

    La plupart des gens pensent et situent les événement par rapport à leurs années scolaires puis de travail, mais moi c'était par périodes. J'avais du mal à dire si telle ou telle chose m'était arrivée quand j'étais en première ou dernière année de lycée, mais je pouvais la situer par rapport à d'autres faits qui m'étaient propres. Ce n'était pas très pratique lors de discussions, surtout avec des gens que je ne connaissais pas très bien, mais c'était ainsi que je me repérais. Par rapport à mon niveau en championnat de boxe, à la rédaction de mon roman, à l'avancement du blog, à ma relation avec Linwood, puis Lyann, puis Parfaite. Je n'étais pas attaché aux dates, mais leur était étroitement lié. Et chacune de ces périodes commençait à la fin de la précédente, et s'achevait sur l'avènement d'une nouvelle. On se serait cru dans le schéma des dynasties royales en cours d'histoire. Mais ce système représentait à mes yeux le principe de la vie, sans pour autant y trouver de lourdes considérations philosophiques. Vivre c'était une enchainement de phases, en cycle, jusqu'à ce que tout s'arrête définitivement. Plutôt qu'à compter en année civiles, je préférais le donc le faire par périodes. Et ma vie était découpée en petits morceaux assez inégaux quant à leur durée et leur intérêt, mais qui tous faisaient au final l'individu que j'étais devenu. Bancal peut être, mais un tout quand même.
    Les périodes ayant trait à mes relations amoureuses étaient les plus significatives d'une certaine façon, puisqu'elles englobaient nombre de sous-éléments. Après le cours d'histoire, voilà le cours de sciences naturelles. Après tout, l'avancement de mes écrits se faisait en parallèle du reste, et lorsque j'étais avec quelqu'un tout ne tournait quasiment plus qu'autour de ça. J'avais finalement appris à concilier les deux, mais ça m'avait pris du temps. Près de 4ans englué dans deux relations distinctes mais qui avaient pour élément commun de n'avoir aucun avenir. A croire que c'était le manque de perspective qui m'empêchait d'arriver à tout concilier...
    Mais tout a une fin. Tout à toujours une fin.
    Les mois qui avaient suivi ma rupture avec Lyann n'avaient pas été des plus réjouissants, même si ça n'était en rien sa faute. C'était juste un événement parmi tant d'autre, une goutte d'eau ajoutée au vase. Tous mes repères s'étaient trouvés bouleversés pratiquement en même temps, et détestant le changement j'avais peu à peu perdu pied. Une chose en entrainant une autre je n'arrivais plus à suivre, plus à comprendre. Et presque miraculeusement, tout s'était arrangé. Il arrivait ainsi qu'au fond du gouffre on parvienne à regagner la surface. J'avais été tiré de là, presque malgré moi, et avais atteint la rive. Depuis tout s'était enchainé aussi, mais sans excès ni contraintes. Je ne pouvais pas tout contrôler, mais avais moins de mal à l'admettre, peut être parce que pour la première fois depuis longtemps je me sentais bien, en équilibre avec le fonctionnement du restant du monde. Il fallait juste attendre le déclic, attendre qu'il passe par là et l'attraper au vol. J'avais alors pansé mes plaies, oublié tout ce qui pouvait l'être, ne conservant que le meilleur. Le pire, comme chaque fois, je l'avais laissé de côté, ça ne servait à rien. Il restait de toute façon ancré en moi, en latence, n'attendant qu'une bonne occasion de ressortir quand j'aurai cessé d'y prendre garde. Il reviendrait de toute façon, tous les souvenirs reviennent un jour ou l'autre, les bons comme les moins bons.

    Ma séparation avec Lyann n'était pas des adieux, comme elle me l'avait si bien dit. On ne pouvait juste pas continuer à faire comme si de rien n'était, reprenant nos séances là où elles s'étaient arrêtées plus d'un an auparavant, tirant un trait sur notre histoire et tout ce qui s'était passé à ce moment là. C'était tout simplement impossible. De toute façon, de quoi aurait-on pu parler? J'étais venu la voir au départ pour des problèmes d'insomnies qui avaient été réglés depuis bien longtemps. Ils étaient revenus quelques temps après notre rupture, mais j'en connaissais la cause et il était inutile que je me tourne à nouveau vers elle pour m'en débarrasser. La première fois c'était presque poussé par l'énergie du désespoir que j'avais cédé, mais là elle ne pourrait rien faire pour moi. Je la croisais de temps à autre dans les couloirs de la fac, mais nos rapports se limitaient à deux mots échangés tandis que l'on passait l'un à coté de l'autre. Rien de plus que ce que se seraient dit un psy et son ancien patient: jusqu'au bout on aurait fait illusion. Et puis le temps avait passé, et j'avais réalisé que sa présence me manquait. Pas en tant qu'amante, non ça c'était bel et bien fini, mais en tant qu'amie. Pouvoir discuter avec elle, de tout et de rien, avoir de ses nouvelles... bref tout ce que l'on avait pu construire durant notre relation et qui avait survécu à notre rupture. Alors j'avais un jour repris rendez-vous avec elle. Sa secrétaire n'était plus la même et n'avait donc pas tilté en entendant mon nom. Ça aurait toujours été Hailey que je n'aurai pas été contre, mais là je savais que les choses se passeraient encore mieux. Et je m'étais présenté au jour et à l'horaire indiqué, comme si de rien n'était. Que dire de plus? Visiblement elle ne s'y était pas attendue, mais après quelques instants de gêne on étaient tous les deux de nouveau à l'aise l'un avec l'autre. Une fois l'ambiguïté de ma présence levée, il était clair qu'il n'y avait pas vraiment de culpabilité à éprouver. On avait ainsi repris une certaine routine, toujours sur le même principe. Je prenais rendez-vous pendant ses heures de travail, m'y présentais comme un quelconque patient, et l'on passait le restant de la séance à discuter, comme au bon vieux temps. Là encore cela se faisait en cachette. S'il n'y avait plus besoin de dissimuler nos entrevues, peu recommandables un temps puisque à la vue de nos situations respectives cela aurait porté préjudice à son poste, c'était venu tout naturellement de cette façon, et l'était resté. Parfaite n'était pas au courant, et ce volontairement en revanche. Aussi jalouse que moi je pouvais l'être, je savais qu'elle n'aurait pas apprécié de me savoir en compagnie de mon ex aussi régulièrement que ce que je voyais Lyann. Pour nous être croisés tous les trois une fois à la fac, et avoir vu le regard que lui lançait ma tendre alors que nous n'en étions qu'au stade du "bonjour" quand nos chemins se rencontraient, j'avais compris que le sujet était glissant à ses yeux. Je n'en avais jamais reparlé. Elle ne m'en avait jamais reparlé non plus. Le sujet de nos exs n'étaient pas vraiment de ceux qu'on déballait régulièrement et c'était tout aussi bien. Je préférais ne pas savoir qui étaient tous ces types qui avaient partagé ses nuits avant moi, Et une nouvelle forme de routine s'était installée entre Lyann et moi. Pas d'impératifs quant à la fréquence de nos rendez-vous, c'était comme cela nous venait, et nous y trouvions tous les deux notre compte. Les choses s'étaient vraiment arrangées dans ma vie. Sauf que.

    Cet après-midi là, en entrant dans la salle d'attente, j'étais en avance. Vraiment. J'avais peu à peu perdu cette mauvaise d'habitude d'être tout le temps en retard, et en accompagnant Parfaite chez son frère avec qui elle devait faire je ne savais pas trop quoi, je m'étais retrouvé dans une salle vide, avec pour seule compagnie la secrétaire. Généralement je discutais un peu avec elle, mais là je n'en avais pas envie, et elle l'avait visiblement compris. Elle devait avoir l'habitude de voir défiler les patients, et à se plier à leurs humeurs changeantes. Si on venait voir un psy, c'était bien parce qu'on avait des problèmes, non? Je m'étais donc assis, attendant mon tour en silence, le regard planté vers la fenêtre et ce que je voyais de l'autre côté. Quelques personnes en train de marcher dont je n'entendais pas les conversations, le bruit parfois d'une voiture que je voyais ensuite filer. Ça n'avait rien de réellement passionnant, et pourtant toute mon attention y étais vouée. Je ne voulais pas avoir à penser, lâchement. Je ne faisais quasiment plus que ça depuis une semaine et là j'avais besoin de souffler. Aussi pour ça que j'étais venu voir Lyann. Surtout pour ça. Depuis une semaine je vivais quasiment en repli par rapport au monde, uniquement concentré sur Parfaite. Je m'inquiétais pour elle et quant à ce qu'elle pouvait ressentir, incapable de la laisser seule sereinement. Je ne savais pas quoi faire pour elle, et faisait mon possible pour compenser ce vide. J'essayais de lui changer les idées, de me montrer présent autant qu'elle pouvait en avoir besoin, faisant comme si tout allait bien ou presque pour ne pas lui faire plus de mal. Elle en avait eu sa dose en perdant le bébé.

      Monsieur Lane? C'est à vous.

    Je relevai brusquement la tête et eut juste le temps de voir une jeune fille quitter la salle d'attente, probablement la patiente qui avait rendez-vous avant moi. J'esquissai un léger sourire à la secrétaire pour la remercier, lui dire que j'avais bien compris, et me levai en direction du cabinet de Lyann dont la porte avait été laissée ouverte à mon attention. J'entrai ainsi dans ce bureau dont j'étais presque devenu un habitué, et refermai derrière moi en faisant attention à ne pas faire claquer la porte, une autre de mes manies. Je me dirigeai ensuite en sa direction, tentant un autre sourire qui ne dissimulait peut être pas assez son côté forcé.

      Bonjour.

    J'avais ressenti le besoin de venir voir Lyann. L'amie avant la psy. Très peu de gens étaient au courant de ce qui nous était arrivé avec Parfaite, pas forcément parce qu'on tenait à passer l'événement sous silence, mais parce que l'occasion ne s'était pas présentée. Son frère pour l'avoir accompagnée à l'hôpital, ma mère qui m'avait appelé pour autre chose et découvert en état de panique, quelques amis proches... Mais Lyann, je me doutais qu'elle pourrait m'apporter autre chose qu'une simple compassion. Je ne reprochais rien à ce qui en avaient fait preuve, mais j'avais besoin d'autre chose. Je ne pouvais pas me mettre un masque face à Parfaite, faire comme si je tenais bien le coup, et le conserver ensuite face aux autres. Et dans ce cabinet, c'était l'un des rares endroits où je pouvais jouer franc-jeu, sans aucune crainte. Notre aventure m'avait ainsi permis de gagner une amie précieuse. Celle dont j'avais aujourd'hui besoin. Plus que jamais peut être. Peut être...
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I need a fix 'cause I'm going down | Lyann Vide
Message(#) Sujet: Re: I need a fix 'cause I'm going down | Lyann I need a fix 'cause I'm going down | Lyann EmptyJeu 20 Mai 2010 - 17:38


I NEED A FIX 'CAUSE I'M GOIN DOWN

Les temps changent, les gens aussi. Cette règle non écrite s’appliquait bien évidement à Lyann et Basil, et à la relation qu’ils avaient entretenus pendant plus d’un an, un mystère que plusieurs n’avait pas encore résolu… et qu’ils n’arriveraient jamais à résoudre, sans doute, puisque les deux protagonistes de cette histoire y avait mit fin il y avait un petit moment, maintenant. Les jours, les mois, l’année même avait passé sans qu’ils ne prennent contact l’un et l’autre, ne serait que quelques rencontres hasardeuses dans le couloir de l’université ou dans une rue de Miami, ponctuée d’une salutation de politesse, sans plus. Puis, plus rien, pendant plusieurs mois même : l’hospitalisation de Lyann, son emménagement chez Conner et l’ouverture de Roosevelt & Associates avaient nettement prit tout son temps et leur chemin ne s’était plus croisés, mais au fond, peut-être était-ce mieux ainsi, non? Chacun avait reprit sa vie en main, reprenant peu à peu contact avec le monde réel qui l’entourait. L’un comme l’autre avait trouvé compagnon et semblait vivre, enfin, une réelle romance loin de ressembler à la fiction qui avait été leur histoire. Cependant, ils savaient tout deux qu’un jour ou l’autre, ce manquement, ce vide qu’avait laissé cette place vacante dans leur vie forcerait le destin à les remettre en contact, d’une façon ou d’une autre. Quelle fut sa surprise lorsque, un jour semblable en tout point aux autres, Basil se présenta dans son bureau de Miami… certes, elle ne s’y était pas du tout attendu, mais le revoir après tant de mois à vivre dans l’espoir de le voir surgir à n’importe quel moment, simplement pour venir la saluer et avoir la chance de lui parler comme autrefois, l’avait comblée de bonheur. C’était ainsi, elle ne pouvait le nier, Basil comptait beaucoup à ces yeux : il avait été bien plus qu’un simple amant, il avait été un ami là pour elle à chaque instant de leur relation. Les romances d’antan n’avaient, bien entendu, plus sa place entre eux, mais ces retrouvailles furent une sorte de baume au cœur brimé de Lyann par un manque évident de démonstration affective de la part de Conner, reconnu pour vouer une haine particulière à toute forme représentative de l’amour.

Leurs rencontres étaient redevenus monnaie courante de leur routine quotidienne : Basil prenait rendez-vous pour rencontrer la psychologue qu’elle était aux yeux de tous, mais c’était avant tout elle, l’amie, la confidente, qu’il venait voir, et cela faisait chaud au cœur de voir qu’il lui accordait toujours autant sa confiance après le fiasco qui avait suivit leur rupture. Confinée dans le secret de sa profession, elle n’avait parlé à personne de ces rendez-vous, après tout, personne n’était au courant de ce qu’ils avaient vécus ensemble, sauf peut-être Parfaite - que Basil avait cru bon mettre au courant à un moment ou un autre. Néanmoins, elle ignorait tout de ces retrouvailles, ce qu’elle n’aurait certes pas tolérés. Lyann était certaine que Conner, s’il seulement il avait su, lui en aurait lui-même tenue rigueur… ce qui, par chance, n’était pas le cas. Basil et Lyann avait vécu leur passion dans le secret d’un bureau de psychologue et ils en seraient probablement de même pour leur amitié; confrontez à leur réalité commune, c’était peut-être mieux ainsi.

En jetant un coup d’œil à son agenda, ce matin-là, Lyann avait constaté que le nom de Basil Lane s’y trouvait et elle avait informée sa secrétaire de faire venir ce dit patient dès qu’elle serait libérée de ces précédents rendez-vous : après tout, il restait un habitué de l’endroit – les lieux avaient peut-être changé, mais les gens qui le meublait, très peu. Elle passa les heures suivantes à prêter une oreille attentive à ces hommes et ces femmes qui prenait leur courage à deux mains afin de livrer leur problème à une pure inconnue dans le seul but d’arriver – ils l’espéraient tous – à s’en sortir. Lorsqu’une jeune fille d’à peine seize ans quitta son bureau après leur consultation, elle soupira en prenant sa tête entre ses mains, attristée face à la situation de cette chère enfant. Mais elle n’eut pas le temps de reprendre sa contenance qu’on ouvrait la porte de son bureau. Relevant rapidement la tête, elle fut soulagée de voir apparaître Basil, à qui elle pouvait se permettre de ne rien cacher – de toute façon, il lisait en elle comme dans un livre ouvert et il en était de même pour elle. Il referma la porte derrière lui et s'avança finalement vers elle, un sourire forcé aux lèvres. « Bonjour » lui fit-il, simplement, sans trop d'entrain. Comme à son habitude, Lyann se leva pour aller à sa rencontre et elle le serra tout contre elle avec affection. Puis, relâchant son étreinte, elle l’invita à s’assoir sur le siège à ses côtés – ceux réservés aux patients, ce qu’elle fit elle-même une fois qu’il fut installer. Comme à son habitude, Lyann se leva pour aller à sa rencontre et elle le serra tout contre elle avec affection. Puis, relâchant son étreinte, elle l’invita à s’assoir sur le siège à ses côtés – ceux réservés aux patients, ce qu’elle fit elle-même une fois qu’il fut installer. Elle posa son regard dans le sien et chercha à le soutenir, mais la petite flamme qui brillait d’ordinaire dans les yeux de Basil ne s’y trouvait pas. « Ça ne va pas, n’est-ce pas? Tu veux m'en parler? » Elle ne souhaitait pas le brusquer, ni même le forcer à se confier, mais après tout, son travail consistait à gagner la confiance de ces patients afin qu’ils se confient à elle. Basil avait été de ceux faciles à convaincre… mais ces talents n’y étaient peut-être pas pour quelque chose, en y pensant bien.

Spoiler:


Dernière édition par Lyann E. Roosevelt le Dim 8 Aoû 2010 - 17:56, édité 4 fois
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I need a fix 'cause I'm going down | Lyann Vide
Message(#) Sujet: Re: I need a fix 'cause I'm going down | Lyann I need a fix 'cause I'm going down | Lyann EmptyLun 31 Mai 2010 - 11:02

    J'avais peur. Comme un enfant qui se dit que des monstres sont cachés sous son lit et attendent juste qu'il s'endorme pour venir le manger, j'avais peur. J'avais beau me dire que ce n'était pas raisonnable, que tout allait s'arranger, il y avait toujours un moment où cette angoisse revenait.
    Les journées se passaient toutes plus ou moins de la même façon depuis que l'on était revenu de l'hôpital, la routine qui s'installait ayant l'avantage de nous faire croire que les choses se passaient plutôt bien. J'attendais qu'elle se réveille, passant parfois des heures à la regarder dormir, avant que l'on aille ensemble à la cuisine prendre le petit déjeuner. Pour la suite, rien de bien palpitant pour un regard extérieur. On parlait, beaucoup. J'avais redouté qu'elle ne se bloque après cette fausse couche qu'elle venait de subir, mais elle avait très vite manifesté l'envie et le besoin d'en parler. Dès le lendemain pour être exact, quand elle avait baissé les yeux vers sa tasse de thé désormais vide avant de se mettre à pleurer. "C'est pas possible..." Elle l'avait répété plusieurs fois tandis que je la serrai dans mes bras pour essayer de la calmer un peu, et puis la discussion s'était enchaînée d'elle même, et l'on était revenu dessus encore et encore. Les journées s'écoulaient donc relativement calmement, et peu à peu je voyais les sourires commencer à regagner son visage. Le coup avait été rude, et un tel traumatisme ne pouvait pas s'effacer en quelques heures, alors je tenais bon. Le plus difficile, c'était la nuit. Les insomnies avaient recommencé à me prendre, et tandis que je la sentais s'assoupir entre mes bras je restais conscient, ressassant la situation jusqu'à sombrer à mon tour. J'avais la chance de ne pas avoir besoin de dormir beaucoup pour être en forme, et je faisais illusion. Et quand la lumière des lampadaires filtrait à travers les volets je la regardais, celle que j'aimais si fort, et me demandais comment est-ce que je pourrai arranger les choses. J'avais peur, vraiment. Elle ne méritait pas tout ça, elle en avait déjà assez eu par le passé avec les histoires de son père et ses propres erreurs pour qu'on ne lui rajoute pas cette nouvelle épreuve; et elle culpabilisait, persuadée que tout était sa faute. J'avais beau lui dire le contraire je n'avais pas l'impression qu'elle y croyait. Elle me répétait qu'elle était désolée, qu'elle comprenait que je lui en veuille, et moi je lui répétais que ce n'était pas sa faute, que jamais je ne lui en voudrai. On tournait en rond, chacun cherchant à se rassurant et à rassurer l'autre, et je lui cachais ces angoisses qui me prenaient à la gorge. Je ne voulais pas qu'elle s'inquiète plus qu'elle ne le faisait déjà, et il me semblait que j'y parvenais. Je devais me montrer fort, c'était la moindre des choses.

    En entrant dans le bureau de Lyann, j'avais retrouvé cette atmosphère si particulière qu'elle avait su donner à l'endroit. On s'y sentait tout de suite bien, en tout cas je m'y sentais bien. C'étaient de tous petits détails associés les uns aux autres, le choix des teintes, du mobilier, des objets présents... et puis cette odeur qui faisait qu'en entrant dans son nouveau cabinet j'avais eu l'impression de retrouver celui qu'elle avait à l'université, comme si malgré les mois rien n'avait finalement changé. Lyann était une excellente psychologue et ça se voyait au soin qu'elle avait mis à organiser son bureau, cherchant à mettre en confiance la personne dès l'instant où elle passerait la porte. Elle s'attachait à l'être humain derrière le patient, et ce seul fait comptait beaucoup.
    A peine la porte refermée derrière moi, elle s'approcha et me serra affectueusement contre elle. L'étreinte, comme à son habitude, était brève, mais elle lui avait suffit à comprendre que quelque chose n'allait pas. Je l'avais deviné à son regard tandis qu'elle me faisait signe de m'assoir, ce que je fis sans me faire prier et qu'elle fit à son tour juste après moi. Elle me regardait en souriant, guettant quelque chose qu'elle semblait de pas trouver en moi. Ça ne va pas, n’est-ce pas? Tu veux m'en parler? Le ton était doux, presque celui d'une invitation. Elle l'avait vu, elle l'avait compris. Ça ne m'étonnais même pas venant d'elle, puisqu'elle était de ceux qui me connaissaient le mieux. On aurait pu croire qu'avoir une relation cachée comme cela avait été le cas nous aurait conduit à jouer chacun un rôle qui n'était pas le nôtre, mais je ne lui avais jamais menti, et il me semblait qu'elle non plus. Comme psy déjà je lui avait fait entièrement confiance. Comment est-ce qu'elle y était parvenue si vite? Au bout de seulement quelques séances je lui avait tout raconté des raisons qui m'avaient amenées à Ocean Grove et qui me hantaient tant, n'omettant aucun détail ou presque concernant Linwood et le reste. Elle était d'ailleurs la seule à en savoir autant à son sujet. Parfaite était au courant, la rencontre inopinée avec la sœur de mon ancien amant m'ayant un peu forcée la main niveau confessions, mais je ne lui avait jamais dit ce qui s'était passé "à la fin". Elle avait compris que ce n'avait pas été quelque chose d'évident pour moi et n'avait jamais posé de questions à ce sujet, ou du moins n'avait jamais insisté. Lyann en revanche savait tout. C'était venu naturellement, comme tout le reste.
    Elle me regardait, attendant le moment où je me sentirai prêt à parler. En une semaine il y avait eu tant que j'avais un peu de mal à commencer, et je sentais le masque s'effriter lentement. Je n'avais pas à faire semblant, c'était un luxe que j'aurai presque trouvé agréable si le contexte avait été différent. Le semblant de sourire que j'avais essayé d'esquisser face à elle disparu et je me penchai en avant, soupirant. Non, je ne devais pas me laisser aller non plus. Je me relevai après quelques instants et me tournai vers elle.

      Désolé, y'a qu'avec toi que je peux faire ça...

    J'esquissai un semblant de sourire. Effectivement, il n'y avait qu'avec qu'elle que je pouvais me permettre de faire ça. Face à Parfaite je cachais ces doutes qui m'assaillaient, je n'aurai pas pu l'aider à aller mieux sinon. Quant au reste de mes amis... je ne savais pas vraiment pourquoi, mais je n'y arrivai pas. Le frère de Parfaite m'avait appelé à plusieurs reprises sur mon portable, demandant des nouvelles de sa sœur autant que des miennes, mais je ne pouvais rien lui dire. Je savais les jumeaux Garbage très proches l'un de l'autre, et si je lui avais avoué quelque chose elle l'aurait deviné, Tyler étant incapable de mentir. Pareil avec ma mère, mais pour une toute autre raison; parler avec quelqu'un qui est de l'autre côté d'un océan n'est jamais très pratique, alors j'abrégeais toujours la discussion, même si elle m'appelait bien plus souvent que ce que nous avions l'habitude de le faire. Bizarrement, il n'y avait qu'avec mon ex que je pouvais venir parler des soucis que je traversais avec ma copine actuelle, sûrement parce qu'on avait dépassé le stade où l'on se considérait comme d'anciens amants. L'amie, et même la psy, avaient pris le pas sur notre relation, et le reste n'était qu'accessoire.

      Parfaite est tombée enceinte. On s'en est pas rendu compte, on l'a seulement découvert mercredi dernier quand...

    Je marquai une pause, détournant la tête pour regarder en face de moi, même s'il n'y avait qu'un mur avec une étagère posée dessus. C'était étrange. J'en avais déjà parlé avec plusieurs personnes, mais là c'était plus difficile à dire, comme si en le lui disant à elle j'avais la confirmation que tout avait bien été réel. Je n'en doutais pas, je savais que tout ça n'était pas un mauvais rêve, mais là ça prenait une nouvelle dimension. Ça devenait définitif.

      Elle a fait une fausse couche... et on a perdu le bébé...

    Et en finissant la phrase je me tournai à nouveau vers elle. Pour répondre à ses questions, Non ça n'allait pas, et Oui j'avais envie de lui en parler.
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Message(#) Sujet: Re: I need a fix 'cause I'm going down | Lyann I need a fix 'cause I'm going down | Lyann EmptySam 31 Juil 2010 - 20:04

Spoiler:


Dès qu'il avait fait son entrée dans son bureau, Lyann avait compris que cette séance ne serait pas comme les autres : pour une rare fois depuis les débuts de leur consultation professionnel (qui avait déviée vers tout autre chose en cours de route), il allait avoir besoin de la psychologue, mais aussi de l'amie qui se cachait derrière. Et avec elle, Basil n'avait jamais tenter de cacher quoique ce soit – il en avait été de même de son côté. La franchise et l'honnêteté faisait partie intégrante de leur relation, quel qu'elle soit. C'était peut-être cette raison pour laquelle, malgré une rupture plutôt déchirante, ils avaient réussi à maintenir le cap et conserver cette amitié si précieuse à leurs yeux. Bon, ils avaient tout deux dû prendre leur distance et le temps avait son travail puisque aujourd'hui, ils avaient trouver leur parcelle de bonheur en les personnes de Conner et Parfaite, et, malgré tout ce qu'ils avaient vécus, ils ne pouvaient s'empêcher d'être heureux l'un pour l'autre. N'étais-ce pas, justement, le vrai sens de l'amitié?

Basil n'était pas du genre à lui cacher quoique ce soit, mais parfois, il fallait être patient, car il ne se confiait jamais facilement. Mais cela avait sembler être différent avec Lyann : d'un naturel, elle invitait à la confidence, ne serait-ce que par la gentillesse qu'elle dégageait ou par le métier qu'elle exerçait. Ceux qui venaient de leur plein gré dans son cabinet ne faisait que corroborer ces faits – il en était tout autre pour ceux qui était dans l'obligation de consulter... même si elle réussissait toujours à faire fondre cette carapace qu'ils s'étaient forgés. Elle avait un don pour ce métier. Peu de gens pouvait en dire autant. Devant elle, Basil s'était recroquevillé sur lui même, pencher vers l'avant, essayant vainement de reprendre sur lui-même – ce qu'il ne semblait plus en mesure de faire. Cela ne dura pas longtemps, mais lorsqu'il se releva, Lyann ne prit qu'une seconde pour remarquer que son sourire avait disparu. « Désolé, y'a qu'avec toi que je peux faire ça. » Il tenta de remettre sur ses lèvres le sourire qui s'y trouvait un peu plus tôt, mais sans réel succès. Lyann ne lui en tint pas rigueur, après tout, s'il était malheureux, il n'avait pas à être désolé de le lui faire savoir. Et s'il avait besoin de parler, elle était là, l'oreille tendue, prête à l'écouter du mieux qu'elle le pouvait. « Parfaite est tombée enceinte. On s'en est pas rendu compte, on l'a seulement découvert mercredi quand...» Il s'arrêta un moment, mais déjà, j'eu l'impression de connaître la suite de son histoire. Il n'aurait pas eu besoin de le dire car je l'avais déjà compris. Mais il fallait qu'il extériorise le tout, cela faisait partie du processus de guérison. Parler soulageait les maux. « Elle a fait une fausse couche... et on a perdu le bébé... »

À l'entendre prononcer ces mots, Lyann sentit comme un pincement dans son coeur : la tristesse qui transparaissait dans le timbre de voix de Basil lui faisait beaucoup de peine. En général, elle arrivait à mettre une barrière entre ces émotions, son vécu et celui des patients. Mais aujourd'hui, tout était différent : Basil n'était pas – et ne serait jamais – un patient comme les autres. Elle avait pour lui autant d'affection qu'elle en portait à ses enfants ou à sa famille. Il était un peu comme un frère ou un fils qu'elle souhaitait protégé contre les méandres de la vie. « Je suis vraiment désolé, Basil...» furent les premières choses qu'elle prononça à son égard. Elle aurait bien voulu se lever et le serrer dans ces bras, mais elle jugea préférable de ne pas le faire – la complexité de leur relation n'en aurait été que pire. « Elle va bien... je veux dire Parfaite. Elle s'en remet? » lui demanda-t-elle par la suite, avant de finalement abordée le sujet piquant de toute cette histoire. « Et toi? » Parce qu'au final, c'était de lui dont il était question.



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I need a fix 'cause I'm going down | Lyann Vide
Message(#) Sujet: Re: I need a fix 'cause I'm going down | Lyann I need a fix 'cause I'm going down | Lyann EmptySam 7 Aoû 2010 - 23:22

    Après notre rupture, j'avais comme perdu pied face au trop plein. Il y avait eu la rencontre avec celui qui était potentiellement mon demi-frère, une amie sur qui je n'avais plus qu'à faire une croix après une connerie que je n'avais pas pu m'empêcher de réaliser, et puis Lyann que j'avais perdue. Je n'étais plus amoureux , je n'étais même pas sûr de l'avoir vraiment été un jour, mais ça faisait mal de se dire que c'était fini, que tous ces mois passés ensemble n'auraient pas de suite. Tout en sachant que ça ne pouvait pas marcher, qu'un jour ou l'autre il nous faudrait forcément nous séparer, on avait réussi à construire quelque chose. C'était vivre sans penser au lendemain, juste à l'instant que l'on passait tous les deux à l'abri des regards extérieurs d'un monde dont on se cachait; vivre, tout simplement. Et même en sachant que ça ne durerait pas, la fin avait été douloureuse. Pour elle aussi bien sûr, je l'avais compris à son regard, mais je n'arrivais pas à m'empêcher de penser qu'elle le faisait pour la meilleure des raisons, l'homme qu'elle aimait vraiment, alors que moi j'allais me retrouver seul. C'était égoïste et stupide, mais même si j'étais content pour elle comme je le lui avais dit, il y avait un restant de jalousie qui pointait le bout de son nez en moi. Je comprenais son choix, et je ne pouvais que la soutenir, même si ça faisait mal. Ça m'en avait fait, c'était certain. Avec le recul on pouvait trouver ça un peu bête, mais elle avait vraiment compté à mes yeux, et me dire que je n'aurai peut être plus jamais l'occasion de la revoir n'arrangeait pas les choses.
    Elle avait pourtant eu raison, ce n'étaient pas des adieux.

    En fermant la porte de son bureau derrière moi, j'avais comme abandonné le masque que je m'étais forgé. Ici, avec elle, je n'avais pas besoin de mentir, pas envie non plus, je m'étais toujours senti plus libre. Là ce n'était qu'à moitié le cas, car même si je n'avais plus à faire semblant ça ne rendait pas les choses plus évidentes. Je m'étais assis sans trop y penser, laissant mes pieds me guider d'eux-mêmes vers la place où le « patient » était censé s'installer. Même si je venais pas en consultation d'habitude, on avait toujours conservé un minimum de simulacre quand cela était possible. Bien entendu, quand on en venait à faire autre chose que discuter à une certaine époque... Là c'était l'habitude ou l'instinct, je ne savais pas comment l'appeler, qui me guidait. D'un autre côté, je sentais qu'il ne fallait pas trop que je me laisse aller, faute de quoi on allait vraiment être mal tous les deux, et même tous les trois puisque ça me deviendrait encore plus difficile de faire semblant devant Parfaite. Ce n'était déjà pas toujours évident, mais je faisais du mieux que je pouvais pour afficher la force et la confiance dont elle avait besoin. Je ne devais pas craquer. Peut être que j'en faisais trop, probablement qu'en lâchant un peu de leste ni notre couple ni le monde n'allait courir à sa perte, mais quand elle se tenait à côté de moi, le regard dans le vide ou les yeux pleins de larmes, je ne voyais pas d'autre solution. Alors oui, je lui mentais un peu, on pouvait voir les choses comme ça, mais il me semblait qu'elle le comprendrait un jour, même si à l'heure actuelle il valait mieux que l'on se concentre sur plus important...
    Cela faisait bientôt une semaine. Déjà, seulement, je ne savais pas, et chaque jour il fallait recommencer.
    J'avais hésité à venir voir Lyann. Pour le faire, il me fallait laisser Parfaite toute seule, et ça c'était au dessus de mes forces. Mais quand Tyler m'avait proposé de passer l'après-midi avec elle pour qu'on se change tous les deux un peu les idées de notre côté, acceptant parce que je savais que lui ferait du bien, je m'étais dit que ça serait peut être l'occasion et avais pris rendez-vous. La seconde raison qui me bloquait était plus complexe, car en venant lui en parler je plaçais l'événement sur un autre niveau, je faisais la démarche et ça changeait tout. Bien entendu, si ce n'était pas Tyler qui avait été avec elle quand ça s'était produit ou si ma mère ne m'avait pas appelé le soir pour une autre raison, ils auraient quand même été tous les deux informés très rapidement, mais pour le restant de nos relations...
    Je suis vraiment désolé, Basil... Si ma chérie avait énormément de mal à tolérer Lyann, l'inverse n'avait jamais été réciproque de ce que j'en savais. Bon, je n'étais pas allé vérifier l'état des choses entre elles, mais c'était l'impression que j'avais; et le fait que la compassion dont faisait preuve Lyann ne soit pas simplement tournée vers moi me le prouvait s'il y en avait encore besoin. Elle va bien... je veux dire Parfaite. Elle s'en remet? Je levai les yeux vers elle jusqu'à me confronter à son regard. Je ne savais pas quoi répondre. Oui, non, ça dépendait des jours et des moments, un coup je me disais qu'elle avait repris le dessus et l'instant d'après je ne savais plus quoi penser. Et toi? Ah. Moi...
    Elle me regardait, m'écoutait, très attentive. Venant d'une autre personne j'aurai pu croire que ce n'était que par pure politesse, pour me faire croire que l'on s'intéressait à moi, mais je savais que chez elle ce n'était pas feint. Notre vie ensemble était loin, très loin derrière nous, mais le temps n'avait pas changé l'attention que l'on se portait. J'avais eu de la chance quand même, ce n'était peut être rien de très sérieux que l'on avait vécu, mais j'avais eu beaucoup de chance de l'avoir croisée.
    J'ouvris la bouche pour parler, cherchant mes mots pour tomber juste, scrutant successivement le mur, le plafond, en moi et en elle.

      Je crois qu'elle est sur la bonne voie... Enfin c'est pas facile mais elle arrive à accepter le fait que ce n'est pas de sa faute, que ça n'a rien à voir avec ce qu'elle a pu faire... avant... C'est pas encore ça, mais c'est déjà bien...

    Effectivement, ça n'avait pas été facile de la convaincre que ce n'était pas de sa faute, juste celle d'un malheureux accident qui s'était produit à un très mauvais moment. Elle n'avait pas fait de folies, elle était juste tombée alors que l'on n'avait pas encore découvert sa grossesse, trop concentrés sur d'autres projets. Elle s'en voulait de ça aussi, s'accusant de ne pas avoir assez fait attention à ce que lui disait son corps alors qu'elle sentait que quelque chose avait changé, vouant toute son énergie à son album et ses concerts. Et moi, de mon côté, ça n'avait pas été mieux. J'étais tellement heureux de la sortie prochaine de mon roman que je ne me posais pas trop de questions. Elle avait l'air fatiguée mais je me disais que ce n'était « que » le stress, et l'on passait nos soirées, le peu de temps que l'on avait ensemble, en en profitant du mieux que l'on pouvait.

      Et moi... Je m'en veux tu vois, je sais que c'est pas de ma faute non plus, mais dès que je repense à ce bébé qu'on allait avoir, et qu'on a perdu...

    Je soupirai, me rappelant qu'il ne fallait pas que je me laisse aller. C'était ce genre de pensées qui me hantait depuis bientôt une semaine et que je n'arrivais pas à chasser de mon esprit. Elles revenaient sans cesse, dès que je relâchais ne serait-ce qu'un peu mon attention... et je fatiguais. Je soupirai de nouveau, relevant la tête vers elle.

      J'ai peur de ce qui va se passer maintenant... Je fais tout ce que je peux pour elle, mais là je sais plus... je sais plus comment faire pour la sauver...

    Un jour, je ne savais plus quand ni à quelle occasion, on m'avait dit que quand on tombait amoureux on appelait en fait à l'aide. Dire à l'autre qu'on l'aime c'était lui dire qu'on avait besoin de lui, et prendre sa main se relier à celui qui pourra potentiellement nous empêcher de sombrer; et là je ne savais plus comment faire. Mes envies se confrontaient à la réalité des choses, et pour la première fois je découvrais l'immensité de mes limites. J'aurai fait n'importe quoi pour elle, et là j'échouais...
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I need a fix 'cause I'm going down | Lyann Vide
Message(#) Sujet: Re: I need a fix 'cause I'm going down | Lyann I need a fix 'cause I'm going down | Lyann EmptyMer 18 Aoû 2010 - 22:39


Pendant les mois qui suivirent la fin de leur histoire, Lyann n’oublia pas complètement ce qu’elle avait vécu avec Basil. Certes, elle avait maintenant la chance de partager la vie de Conner et d’être aimée par ce dernier, elle regrettait parfois les moments de fougues qui constituait le quotidien qu’ils avaient eux ensemble. Le mystère, les rencontres secrètes, les sorties incognito… où comment mettre du piquant dans une relation, leçon un. Chaque moment passé en sa compagnie avait ce petit quelque chose de rafraichissant, et même si ce n’avait pas vraiment été « de l’amour », Lyann ne regrettait rien. Outre peut-être le fait que cela ce soit terminée d’une façon tout aussi abrupte qu’à son commencent. Et plus les semaines passaient, plus elle se rendait compte de ce vide que cette absence causait : les journées se succédaient et se ressemblaient toutes. Pas de visite surprise, ni de sorties en catimini le soir. Pas d’après-midi torride au bureau (c’était loin d’être le genre de Conner de venir lui rendre ce genre de visite, lui qui détestait les psychologues – à se demander pourquoi il en fréquentait un), pas de baiser voler dans un coin sombre de l’université. Une petite routine de vie s’était installer et elle semblait vouloir s’encrer jusqu’à la mort. Palpitant. Imaginer son soulagement lorsqu’elle avait vu apparaître à l’entrée de son bureau, un beau matin, Basil. Elle se doutait bien que les choses ne seraient plus comme avant, c’était une évidence même – le temps avait bien fait les choses, et visiblement, ils faisaient tout deux vies communes avec une personne qui leur était cher – mais elle préférait néanmoins avoir Basil dans sa vie comme unique ami, plutôt que de le perdre à jamais.

Dès le moment où il avait mit les pieds dans son bureau, elle avait comprit que quelque chose n’allait pas, elle l’avait vu dans son regard, dans son attitude même. Le Basil qu’elle connaissait ne se laissait pas abattre aussi facilement – du moins, elle ne l’avait jamais vu en si piteux état qu’aujourd’hui. Le sourire qu’il avait sur son visage s’effondra rapidement et elle l’écouta se confier au sujet de Parfaite et de leur perte commune : car la perte d’un enfant, même si, physiquement, atteignant d’avantage la mère, touchait tout autant le père, dans un point de vue purement psychologique. Et pourtant, la plupart de ces hommes se montraient fort dans l’épreuve qu’il vivait afin de soutenir celles qu’ils aimaient. Il se devait se la consoler, de l’écouter, de la réconforter et de l’aimer de tout son cœur. Il se montrait disponible pour elle, serviable, attentionné, devenait ce qu’elle voulait qu’il soit. Il aurait tout fait pour lui faire plaisir ou pour la faire ne serait-ce que rire un seul instant. Et devant elle se trouvait l’un de ces hommes là.

Parfaite et Basil formait un merveilleux couple et malgré la jalousie apparente de la jeune fille à son égard, Lyann se montrait plutôt bienveillant à son sujet, s’intéressant à elle lorsque son ami et patient en parlait, apprenant à la connaître de part la façon dont il parlait d’elle. Elle comprenait parfaitement les raisons de cette jalousie. N’importe quelle femme avait déjà ressenti ce sombre sentiment envers celles qui avaient partagés l’intimité de leur prétendant. Pour sa part, Lyann n’avait eu qu’un mince pincement au cœur lorsqu’elle avait su pour leur couple, mais au final, elle s’était plutôt réjouie de la nouvelle, contente de savoir qu’il avait enfin trouvé – elle l’espérait – la femme de sa vie. Ils n’étaient pas fait pour être ensemble -leur histoire n’avait été qu’une romance passagère, de celle qu’on sait éphémère.

« Je crois qu’elle est sur la bonne voie… Enfin c’est pas facile mais elle arrive à accepter le fait que ce n’est pas de sa faute, que ça n’a rien à voir avec ce qu’elle a pu faire… avant… C’est pas encore ça, mai c’est déjà bien… » Il cherchait ses mots, semblait incertain sur les choses à dire, de peur de ne pas bien décrire comment ils se sentaient, tous les deux. Et bien sûr, il y allait avec délicatesse en ce qui concernait Parfaite, car jamais il ne serait aussi bien placer qu’elle pour parler de ces sentiments face à tout ce drame malheureux. Peut-être que, comme lui, elle ne lui disait que des demi-vérités, essayant d’en prendre sur elle en jugeant que la situation était déjà assez difficile comme ça. « Et moi… je m’en veux tu vois, je sais que c’est pas de ma faute non plus, mais dès que je repense à ce bébé qu’on allait avoir, et qu’on a perdue… » Un long soupir s’échappa des lèvres de Basil, faisant comprendre à Lyann bien plus de chose qu’il n’aurait pu lui dire. C’était ainsi entre eux : sans un mot, ils arrivaient à se comprendre. Mais parfois, il fallait le faire, extériorisé ce que l’on ressentait afin de se décharger de ce poids sur nos épaules. « J’ai peur de ce qui va se passer maintenant… Je fais tout ce que je peux pour elle, mais là je sais plus… je sais plus comment faire pour la sauver… » Sa détresse lui faisait mal à voir, et, dans un élan de pure sympathie à son égard, elle se leva afin d’aller s’assoir sur le siège à ses côtés, tout en face de son bureau. D’un geste tendre et affectueux, elle prit l’une de ses mains dans la sienne et plongea son regard dans le sien, l’obligeant à le soutenir afin de lui faire face, la tête haute. « C’est normal d’avoir peur – la peur fait partie de la vie et nous suit tout au long de celle-ci. Mais je veux que tu comprennes tu dois arrêter de t’inquiéter autant, un jour ou l’autre, les choses redeviendront ce qu’elles étaient tu sais. Cet enfant ne devrait pas être une barrière entre vous : il est la preuve de l’amour que vous éprouvez l’un envers l’autre, et peut-être que ce n’était tout simplement pas le bon moment… Vous aviez tout deux vos engagements et cette histoire, pour l’instant, vous épuises. Mais dans quelques semaines, voir un mois ou deux, vous vous rendez compte que cette épreuve vous aura rapproché. » Ou au contraire, les éloignera loin de l’autre, mais Lyann ne voyait pas du tout cette option en ce qui concernait Basil et Parfaite. Elle le connaissait suffisamment pour savoir qu’il ne lâcherait pas le morceau aussi facilement. Il l’aimait, cela se lisait dans son regard. Il aurait tout fait pour cette fille-là. « Ce sont des temps difficiles à passer, mais je te rassure… ça ne dure pas. Et puis, tu sais que je suis toujours là pour toi, pour elle aussi si elle le désire. »


Dernière édition par Lyann E. Roosevelt le Mer 15 Sep 2010 - 5:12, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: I need a fix 'cause I'm going down | Lyann I need a fix 'cause I'm going down | Lyann EmptyMer 1 Sep 2010 - 23:54

    Je n’avais jamais lu Dante, et l’envie d’y pallier n’était jamais allée bien loin dans mon esprit. Impossible donc de savoir si les passages que pouvait en citer Nick Tosches étaient vrais. Peut être que oui, peut être que non, mais en même temps je m’en foutais pas mal. Allez quoi, que ce soit un italien mort depuis des siècles ou un américain sauvé par le fantastique pouvoir des opiacés, au final ça revenait au même et rien n’enlevait la beauté de cette phrase : « la via sola al paradiso in commincia nel inferno ». Autrement dit, « la seule voie vers le paradis commence en enfer ». Tout était dit. Tout partait nécessairement de là. La force de cette phrase m’avait sautée aux yeux quand je l’avais lue, et avait très vite trouvé refuge dans un coin de page de mon agenda. A force de lire des bouquins dont je n’avais rien à faire pour mes cours, j’en étais arrivé à m’attacher à d’infimes détails qui pourraient me sauver si je devais en parler un jour, et cette habitude s’était parasitée sur mes lectures personnelles. Il me fallait maintenant me rattacher à une formule, une façon de dire les choses pour y trouver de l’intérêt. Mon agenda était plein de ces gribouillages, des citations dont j’oubliais parfois de noter l’origine mais qui me rappelaient de bons souvenirs quand je les lisais de nouveau. Celle-ci en particulier était tenace et comptait parmi mes préférées, comme si la vérité qu’elle rendait était plus grande que les autres. Pour aller au paradis il fallait commencer par l’enfer, des tréfonds du désespoir pour atteindre le sublime, spleen et idéal, comme toujours. Quand je me sentais mal mes cours me revenaient plus que jamais à l’esprit, c’était une façon de me protéger, de me préserver en détournant mon attention vers quelque chose de moins important à mes yeux. Même si ça pouvait en faire ricaner certains, mes études ne faisaient pas à proprement parler partie de mes priorité, l’obtention de mon diplôme n’étant pour moi qu’une contrainte dont je devais me débarrasser au plus vite… Baudelaire et Dante d’un coup, ça faisait donc quand même pas mal, et ça montrait bien à quel point j’en étais arrivé. Déjà d'un naturel inquiet, la situation de Parfaite n'arrangeait rien. Je passais des nuits blanches, la peur au ventre, et refoulant tout ce qui était un peu trop violent la journée. Il me fallait tenir bon, il me fallait résister. Et là c'était trop me demander que de continuer auprès de Lyann; mais je savais qu'elle ne m'en voudrait pas, pas elle.

    C'était peut être un peu indélicat de venir verser tous les tourments sur les épaules de celle avec qui j'étais sorti durant assez longtemps pour accorder de l'importance à notre relation, mais c'était la seule chose un tant soit peu pertinente que j'avais trouvé à faire. Il fallait que tout ça sorte, que je raconte ce que j'avais sur le coeur, que j'explique à quelqu'un d'humain pourquoi ça n'allait pas en ce moment. Les quelques personnes qui comptaient le plus pour moi étaient toutes beaucoup trop loin, et passer par l'intermédiaire d'un téléphone ou d'une boite e-mail n'aurait pas servi à grand chose. Ca faisait près de quatre ans que j'étais installé à Ocean grove, et je n'avais pas encore réussi à trouver des gens sur lesquels je pouvais autant compter que mes amis londoniens. Ou alors ils n'étaient pas là pour l'instant, ou étaient mêlés de trop près au problème actuel. Ne restait que Lyann.
    Elle m'écoutait avec beaucoup d'attention, ce qui ne m'étonnait pas vraiment. Le fait d'avoir eu une relation avec elle ne m'avait pas empêché de suivre quelques séances préliminaires, et le travail qu'elle y avait accompli avait fait des merveilles. Elle avait réussi à me mettre en confiance et je lui avais tout déballé; c'était si simple. En l'espace de quelques semaines, j'avais dit adieu à mes satanées insomnies, et pour les mauvaises langues qui disaient que cela était du à autre chose que ses compétences professionnelles, ils avaient tout faux: les choses n'avaient pas encore débuté entre nous que déjà je n'en souffrais plus. Elle avait ainsi un côté apaisant très efficace. Mais là, présentement, on brouillait de nouveau les pistes.
    Elle s'était tout à coup levée, sans un mouvement brusque, et s'était assise à côté de moi. Mélange des genres. Elle avait pris l'une de mes mains dans la sienne, souriant avec tendresse tandis qu'elle cherchait à capter mon regard, ce qui ne tarda pas à arriver. C’est normal d’avoir peur – la peur fait partie de la vie et nous suit tout au long de celle-ci. Mais je veux que tu comprennes que tu dois arrêter de t’inquiéter autant, un jour ou l’autre, les choses redeviendront ce qu’elles étaient tu sais. Cet enfant ne devrait pas être une barrière entre vous : il est la preuve de l’amour que vous éprouvez l’un envers l’autre, et peut-être que ce n’était tout simplement pas le bon moment… Vous aviez tout deux vos engagements et cette histoire, pour l’instant, vous épuise. Mais dans quelques semaines, voir un mois ou deux, vous vous rendez compte que cette épreuve vous aura rapproché. C'était tout simple, mais dit par elle ça paraissait évident. Oui, le docteur nous avait dit que d'ici quelques semaines ça irait mieux, qu'il était seulement question d'être patient, je le savais. Mais là, je ne savais pas pourquoi, mais j'avais vraiment envie d'y croire, et je sentais que c'était juste. Elle me parlait avec douceur, et ça me rappelait à quel point c'était agréable d'être avec elle. On n'avait pas eu autant de moments rien que tous les deux, mais ceux que l'on avait eu la chance de vivre restaient gravés dans ma mémoire, très profondément. Nos petits et si rares week-end, nos quelques escapades en dehors de la ville... Ce que ça me paraissait lointain tout d'un coup... Ce sont des temps difficiles à passer, mais je te rassure… ça ne dure pas. Et puis, tu sais que je suis toujours là pour toi, pour elle aussi si elle le désire. Oui, je le savais. Je tentai d'esquisser un sourire pour lui montrer que j'avais bien compris, mais le résultat n'était peut être pas très convainquant. Dommage.

      Merci...

    J'aurai voulu dire plus, mais là ça ne venait pas. Quand il était question de moments durs, je perdais toujours un peu mes moyens, et mes efforts de ces derniers jours n'étaient pas pour arranger les choses. Enfin, elle me connaissait assez pour savoir que derrière ce simple "merci" il y avait plus qu'une bête formule de politesse lâchée sans y penser. Comme quoi un mot aussi bête pouvait être lourd de sens.
    Elle n'avait toujours pas laché mon regard, ni moi le sien, mais d'un coup je cédai. Pas que j'en avais marre, pas que je n'en étais plus capable, mais je m'étais penché sur le côté, appuyant ma tête contre son épaule. C'était un geste qui avait moins de valeur que ce que l'on aurait pu croire. Je n'étais pas en train d'essayer de retenter ma chance avec mon ancienne amante ou je ne savais quoi d'autre de ce genre, juste... juste voilà, je ne faisais que m'appuyer un peu contre elle, comme au bon vieux temps. A croire que l'on était deux vieux repensant à leur jeunesse. C'était si lointain que ça?

      C'est réconfortant d'être avec toi, on dirait que tu sais de quoi tu parles, quel que soit le sujet... Ca m'aidait à l'époque, j'avais l'impression d'être entre de bonnes mains...

    C'était très agréable aussi, mais ça ne pouvais pas le dire. On avait déjà que trop mélangé les choses entre vie privée et professionelle, et maintenant plus que jamais ce n'était pas le moment de recommencer. Je ne pouvais pas regretter de l'avoir fait la première fois, mais maintenant je ne pouvais plus. Des sentiments avaient beau subsister, ils n'étaient pas de ceux amoureux, ou alors bien au delà de toute relation habituelle.
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Message(#) Sujet: Re: I need a fix 'cause I'm going down | Lyann I need a fix 'cause I'm going down | Lyann EmptySam 27 Nov 2010 - 22:27

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