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 Théâtre de l'université de Miami

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Théâtre de l'université de Miami Vide
Message(#) Sujet: Théâtre de l'université de Miami Théâtre de l'université de Miami EmptyDim 6 Juin 2010 - 18:04

Flash Back :

Examinateur : « Elle est... époustouflante ! Quel est le nom de cette étudiante ? »

S'il savait qu'elle n'était pas étudiante mais une fourbe qui sait comment obtenir ce qu'elle veut... Mais allez dire à un examinateur que Daphne n'est pas une de mes élèves mais une de mes conquêtes s'étant littéralement incrustée à un de mes cours afin de montrer son talent ? J'aurais obligatoirement des problèmes avec le ministère de l'éducation. Quelle petite... Je fronçais les sourcils en la haïssant au plus profond de moi-même alors que je m'obligeais à adopter une attitude beaucoup plus sereine.

Logan : « Daphne... Daphne Williams... »

Je tournais la tête vers la porte d'entrée du théâtre où Daphne croyait être cachée. Un soupir inaudible s'échappa de mes lèvres alors que l'examinateur reprenait la parole.

Examinateur : « Elle a un talent certain et un physique particulièrement agréable qui sera très apprécié. Je veux que vous lui donniez des cours particuliers afin de la former davantage, puis contactez-moi. Je suis sûr qu'elle a sa place dans le monde artistique... »
Logan : « ...je ne sais pas si c'est une bonne idée... »

Répondis-je aussitôt qu'il eut terminé sa phrase.

Examinateur : « Et pourquoi cela ? Vous donnez des cours de théâtre à des jeunes passionnés pour leur donner une chance de percer dans l'art. Je vous donne l'opportunité de réaliser le rêve d'un de vos étudiants. Où est le problème ? Vous devriez en être heureux. »

Vu de cette façon, il n'avait pas tord et cela serait suspect si je me faisais passer pour un professeur qui préfère abaisser ses élèves et leur retirer tout rêve, plutôt que de les aider.

Logan : « Très bien, je la formerais. Mais je vous préviens, elle a un caractère très difficile et vous n'arriverez pas au bout de vos peines. Peut-être a-t-elle du talent mais elle pense que tout lui est dû... »
Examinateur : « Vous aussi vous êtes connu pour avoir un caractère difficile et pourtant, on a eu foi en vous et nous avons eu raison. Vous avez bien fait une belle carrière artistique malgré votre personnalité qui en a exaspérée plus d'un. »

Je me taisais en baissant les yeux. J'avais certes une personnalité difficile mais je n'avais pas les mêmes défauts que Daphne. Elle était hautaine par exemple, elle prendra trop rapidement la grosse tête. Quant à moi, mis à part mon côté têtu et mon problème avec l'autorité, je ne pense pas avoir été si désagréable que ça... Quoi que...

Fin du Flash Back


Logan : « Je suis d'accord que les petites mimiques du visage sont quasiment invisibles aux yeux du public. Mais si par exemple tu dois jouer le sentiment de l'énervement et que tu fronces les sourcils, même si on ne le verra certainement pas, toi, tu y croiras plus, tu entreras plus facilement dans la peau de ton personnage. Et si tu arrives à te convaincre toi même, tu réussiras à convaincre tes spectateurs. »

Un nouveau soupir s'échappa de mes lèvres. Le pire dans toute cette histoire, c'est qu'elle n'avait besoin que de petits conseils. Le talent, elle l'avait déjà, et elle savait déjà comment capter l'attention d'un public. Ça me désespérait. Le fait de savoir qu'elle était réellement faite pour l'art, m'exaspérait. Et puis, en plus de son talent, elle avait eu la chance d'avoir un physique particulièrement agréable. Bien évidemment, c'était un plus, et elle attirera bien plus les regards. Les brunes aux yeux bleus, décidément, c'est fatal... Assis dans un des fauteuils rouges foncés au premier rang, j'observais Daphne d'un air ennuyé, ma tête reposant contre ma main. Oui, je lui faisais clairement comprendre que je l'aidais à contre-cœur. Si ça n'avait tenu qu'à moi, elle aurait pu mettre son script où je pense ! Mais je me devais de lui apprendre à faire un monologue sans endormir ses spectateurs. Pour cela, j'avais choisis la pièce « Le Cid » de Corneille. Je lui faisais volontairement jouer le rôle du héros, bien qu'il fut un homme. Après tout, il faut accepter ce qu'on nous donne.

Logan : « Non, non, non... ! Tu n'as pas besoin de te presser. Si tu débites toutes les phrases à cette vitesse, pour sûr tu vas en oublier et tu vas avoir un bon trou de mémoire. En plus, tu ne feras profiter personne du monologue. Prends ton temps, articule bien, ressens tout. »

Je me levais de mon siège et grimpais sur l'estrade. Croisant les bras, je l'observais avec une certaine sévérité, bien qu'on pouvait aisément deviner que je la désirais plus que tout à cet instant précis. Je détestais le fait qu'elle ait une telle emprise sur moi. J''avais l'impression que plus mon exaspération pour elle grandissait, plus j'avais envie de sentir mon corps contre elle, d'être en elle. Mais je me devais de garder mon sérieux. Fronçant les sourcils comme à mon habitude, je poursuivais :

Logan : « Dans ce monologue, Don Rodrigue est complètement torturé. Il doit faire le choix le plus important de sa vie : vivre son amour et être renié par son père, ou bien être loyal envers sa famille et abandonner son âme sœur. Je veux ressentir cette torture dans ta voix. Dis toi que Don Rodrigue pense même au suicide dans cet acte car à ses yeux, chacun de ses choix sera pénible. »

Spoiler:


Dernière édition par Logan Griffin le Dim 6 Juin 2010 - 19:56, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Théâtre de l'université de Miami Théâtre de l'université de Miami EmptyDim 6 Juin 2010 - 18:55

« Que je sens de rudes combats ! Contre mon propre honneur mon amour s'intéresse : Il faut venger un père, et perdre une maitresse. L'un m'anime le cœur, l'autre retient mon bras. »
« Non, non, non... ! Tu n'as pas besoin de te presser. Si tu débites toutes les phrases à cette vitesse, pour sûr tu vas en oublier et tu vas avoir un bon trou de mémoire. En plus, tu ne feras profiter personne du monologue. Prends ton temps, articule bien, ressens tout. »
« Je déteste cette pièce, le texte, les personnages, toi, tout. Donne moi l'adresse du casting et on en parle plus. »
Il faisait trop chaud, nous étions coincés ici à répéter depuis des heures et j'avais mal au dos. Je voulais juste appeler un taxi, rentrer chez moi et boire un verre. Je dévisageais Logan, quel âge avait-il au juste ? Ça non plus ça n'avait pas d'importance, c'était un bon coup. Mais ça n'allait pas durer. Logan était trop détestable pour envisager une quelconque relation.
Je m'éventais avec le script en lui lançant des regards agacés. Je n'avais qu'une envie, partir. Respirer un peu d'air frais et dormir. Peut-être prendre un rail avant de dormir. J'étais à sec et la perspective de contacter Ozzie me déplaisais, je devais limiter ma consommation et par conséquent nos rendez-vous. Ce sale petit maître chanteur en voulait à mon argent. Quoi d'autre sinon ?
« J'attends. »
Ajoutais-je peu amène. Qu'est-ce qui m'avais pris de m'incruster dans son cours et de monter sur scène, l'ennui ? Le désir de réussir ? Non, plutôt le désir de ridiculiser cet homme. J'avais réussis. Et on m'avait remarqué, j'aurais dut m'en douter. Avec un talent pareil, n'importe qui m'aurait remarqué. Peut-être était-ce un échappatoire ? D'un autre côté, si je cessais mes cours avec Logan, je retournerai à une vie morne et plate. Oserai-je ? Je n'avais pas tellement de prérogatives, pas de petit ami, pas de famille, une carrière derrière moi...
Et lui qu'avait-il à m'offrir ? Un perfectionnement ? Un moyen de m'améliorer et de tuer le temps ? A quoi cela rimait-il ? A rien, justement à rien. Ma vie ne servait à rien et n'importe quelle distraction faisait l'affaire. Nos regards se croisèrent avec une exaspération mutuelle. Ce type m'énervait, sa façon de parler, de se tenir, de s'habiller, et pourtant, ça le rendait tellement séduisant. Ses défauts devenaient ses atouts. Et une chose que je ne pouvais ignorer; il avait énormément de charisme. Peut-être était-ce détail qui m'avait tant séduit. Cette voix grave et puissante, ce maintient droit et ce regard franc faisait de lui un homme plus que désirable. Ma vie était trop compliquée. Compliquée d'être aussi nulle. Et puis, quelqu'un d'autre me plaisais aussi...de toute manière, ça ne m'empêchait pas d'avoir Logan, n'est-ce pas ?
« Tu sais quoi ? Tu m'enverras un e-mail. »
Impatiente, je me levais et descendis de la scène. Saisissant ma veste par son col, je la balançais par dessus mes épaules et me frayais un chemin parmi les sièges jusqu'à la sortie. Griffin pouvait bien se mettre son script dans le cul que je n'essaierai pas de nouveau. Je détestais la pièce et son contexte. Jouer un personnage du XVII me déplaisais franchement. Je ne saisissais pas le lien entre la comédie et le théâtre, décrétant les deux totalement différents. Et qu'est-ce que j'en avais à foutre ? Des castings j'en trouverai sans avoir besoin de chercher. Et puis j'écrivais mon roman. Peut-être était-ce plus facile d'affronter la réalité seul qu'avec un autre pour nous dire ce qui est bien et ce qui ne l'est pas. Mais je ne supportais pas d'être critiquée. Le meilleur de moi même n'était pas attribué à des types comme Logan, à des profs d'université, reconnu en France ou pas. Je visais haut. Pas trop haut, juste à ma hauteur. A titre de comparaison, c'était comme demander à Withney Houston de chanter dans le métro. Ça ne se fait pas. C'est moi qui donne les ordres. Mes psychologues rapportaient souvent ce complexe de soumission à la naissance de ma sœur. Le jour ou elle vint au monde et ou mes parents m'écrasèrent. J'étais bien mieux qu'elle. Mieux que n'importe quel être. Et ce n'était pas un prof de fac qui allait me l'apprendre.


Dernière édition par Daphne Williams le Ven 13 Aoû 2010 - 20:30, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Théâtre de l'université de Miami Théâtre de l'université de Miami EmptyDim 6 Juin 2010 - 19:55

Daphne : « Je déteste cette pièce, le texte, les personnages, toi, tout. Donne moi l'adresse du casting et on en parle plus. »

Et voilà, ça recommence ! Mes sourcils se froncèrent, mes dents se serrèrent. J'avais rarement ressenti une envie aussi forte de frapper une femme. Bien entendu, je ne le ferais jamais, mais sachez que j'en rêvais presque et détestais cet interdit. Elle me rendait totalement fou, elle, sa gueule d'ange et son caractère de chien. Pour qui se prenait-elle ? La nouvelle diva ? Lady Gaga, on vient de trouver ta jumelle, complètement folle, junkie avec certes et heureusement, un minimum de talent. Si elle pensait que j'allais me plier à ses désirs, c'est qu'elle croyait encore au père Noël. Elle pouvait abandonner, ça n'allait pas m'empêcher de dormir. Et alors qu'elle exigeait de moi que je me soumette à elle et dise « Amen », je gardais un visage presque neutre, quelque peu emprunt d'exaspération.

Daphne : « J'attends. »

Les bras dénudés, dus à une chemise blanche retroussée, croisés sous mon torse, je l'observais dans les yeux, avec insistance et sévérité, sans même chercher à cligner ou bien à baisser le regard. A cet instant précis, je me demandais si elle énervait autant les autres hommes, si un de ses exs avait déjà levé la main sur elle pour lui faire fermer sa délicieuse bouche. Oui, Daphne est le genre de personnes qui fait connaître à autrui le sentiment de rage, l'envie de violence. Mais dans le cas présent, c'était également l'envie de la plaquer contre un mur, de l'immobiliser et de lui montrer qui commande, dans des gestes brusques et sûrs. Néanmoins je restais silencieux, sachant parfaitement bien que c'est ce qui devait l'énerver le plus dans toute cette histoire.

Daphne : « Tu sais quoi ? Tu m'enverras un e-mail. »

Lorsqu'elle descendit de l'estrade, un fin sourire se dessina enfin sur mes lèvres. Je ne savais ce qui pouvait me faire autant plaisir. Peut-être le fait qu'elle envisage de quitter les lieux ? Ou bien peut-être parce qu'elle baissait les bras aussi facilement ? Ainsi, je pouvais avoir la certitude qu'elle ne serait jamais une bonne artiste. Que cherchait-elle ? A être payé en battant des cils ? La vie n'est pas aussi simple. Je fis quelques pas en avant, m'approchant du bord de l'estrade, tandis que Daphne, elle, se trouvait déjà devant la grande porte du théâtre de l'université.

Logan : « Tu baisses les bras aussi facilement ? C'est bien ce que je pensais. J'ai su dés le début que je perdais mon temps avec toi en essayant de te former. Tu n'es qu'une pleurnicheuse qui ne sait que te plaindre. Donc oui, finissons en, ça me fera plus de temps libre. »

Je m'étirais légèrement en tendant les bras en l'air et en les laissant retomber le long de mon corps, lentement, dans un geste de décontraction et de bien être. Je ne lui laissais pas le temps de répondre que je sautais de l'estrade avec agilité, tout en reprenant la parole.

Logan : « Par contre, ne crois pas que je vais te donner l'adresse du casting. On saura que c'est moi qui t'envoie et tu risques de me faire honte avec ton caractère d'adolescente en crise. Si tu veux participer à des castings, trouves-en toi-même, ou bien montre une certaine motivation et là, je pourrais peut-être t'aider. »

Tout en disant cela, je m'étais approché de la sortie du théâtre, ma veste en cuir dans la main droite, mon sac et mon casque de moto dans l'autre. Je passais devant elle, la tête haute, puis finalement, je me stoppais net. Après quelques secondes de silence, je me retournais vers elle, une expression beaucoup plus joviale sur le visage qu'il y avait quelques minutes. Ses grands yeux bleus, qu'elle avait maquillés de noir, étaient plus sublimes que jamais. Et la façon dont ses cheveux foncés retombaient sur ses épaules, un tantinet décoiffés ce qui traduisait la fin de journée et l'épuisement, lui donnaient un petit côté sauvage particulièrement désirable. Je me forçais de ne pas baisser mon regard sur ses lèvres rosées, légèrement entre-ouvertes et dévoilant une partie de ses dents parfaites et blanches, de peur de me jeter sur elle et de l'embrasser avec une passion que je ne souhaitais pas dévoiler. Et je ne parle même pas de cette charmante petite fossette sur son menton. Certains disent qu'une telle fossette représente la liberté sexuelle. Peut-être bien... Finalement je me rapprochais de son visage et chuchotais, avec un sourire :

Logan : « Au fait, moi aussi je te déteste. »

Je reculais la tête, toujours souriant, desserrais légèrement ma cravate noire, puis plongeais la main dans la poche de mon pantalon de costume de la même couleur, afin d'attraper les clefs de ma moto.
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Message(#) Sujet: Re: Théâtre de l'université de Miami Théâtre de l'université de Miami EmptyLun 7 Juin 2010 - 18:46

« Tu baisses les bras aussi facilement ? C'est bien ce que je pensais. J'ai su dés le début que je perdais mon temps avec toi en essayant de te former. Tu n'es qu'une pleurnicheuse qui ne sait que te plaindre. Donc oui, finissons en, ça me fera plus de temps libre. Par contre, ne crois pas que je vais te donner l'adresse du casting. On saura que c'est moi qui t'envoie et tu risques de me faire honte avec ton caractère d'adolescente en crise. Si tu veux participer à des castings, trouves-en toi-même, ou bien montre une certaine motivation et là, je pourrais peut-être t'aider. »
Je réagis au quart de tour. Je détestais être provoquée, ou pire, être sous-estimée. J'étais aussi sûr de mon talent que deux et deux et font quatre. C'était une évidence. Paradoxalement, j'aimais qu'il me tienne tête et ce sentiment vivace me déplaisais également. Je respirais un grand coup et dis.
« Tous mes plaisirs sont morts, ou ma gloire ternie. L'un me rend malheureux, l'autre indigne du jour. » Je fronçais les sourcils, j'étais déchirée. J'étais Don Rodrigue, et il me semblait que ses moeurs étaient miennes. Devais-je être loyale envers les miens ? Ou devais-je rejoindre ma dulcinée ? « Cher et cruel espoir d'une âme généreuse. Mais ensemble amoureuse. Digne ennemi de mon plus grand bonheur... » Je sentis mes yeux s'humidifier, néanmoins, je me forçais de regarder Logan droit dans les yeux. J'avais mal, le choix me semblait irréel, absurde, je ne comprenais pas. Je n'avais pas envie de comprendre. Tout était clair dans ma tête.
« Fer qui cause ma peine, m'es-tu donné pour venger mon honneur ?» Je ne voulais qu'une chose : mourir. Mon mal-être était tel que je sentis s'embraser mes entrailles, j'avais la nausée. Rien qu'à l'idée de quitter l'un et l'autre. « M'es-tu donné pour perdre ma Chimène ? » Déclarais-je pour finir. Prononcé d'un remuement des lèvres à peine audible, je m'effondrais sur le sol, une main au cœur, les larmes tombant sur le plancher. J'attendis environ deux minutes avant de me relever. Il me fallait plus de temps pour sortir du personnage que pour y entrer. J'essuyais mes yeux d'un revers de main. Il semblait que nous nous contemplions dans ce jeu de provocation, je me délectais de ses sensations humaines et me rappelais avoir été un être humain. Banal, comme tout le monde. Ressentir des émotions me rappela alors à quel point ma vie était morne. Accompagnée de pensées de plus en plus sombres et morbides, je descendis de l'estrade avec grâce et me dirigeais vers Logan. Je repris ma veste sans le quitter des yeux. L'atmosphère était lourde et le silence pesant. Je soutenais son regard, il semblât évident qu'il y avait une certaine tension sexuelle entre nous. Dans nos jeux de regards et de mots, ainsi que dans nos gestes. Ne serait-ce que la manière dont je m'approchais de lui à celle dont je le regardais.
« Au fait », murmurais-je, « je ne te détestes pas. Je te hais. »
J'esquissais un faible et rare sourire, ce qui me trahis. Il m'était difficile d'admettre que j'appréciais sa compagnie et encore plus ardu de le lui avouer. J'avais préféré me taire. Je considérais les confessions comme une forme de faiblesse, un outil dont il pourrait se servir s'il advenait que nous nous séparerions en mauvais terme. J'alimentais le mystère. Pour le public que j'avais conquis, j'étais un beau mannequin, une belle femme, belle carrière. Une vie parfaite. Je jouais sur ce tableau, j'aurais aimé que ce soit le cas. Mais aujourd'hui, ça n'avait plus d'importance. Logan était une agréable distraction et je me demandais quand plierai-je les bagages. N'ayant pas pour habitude de m'attarder, je me demandais quand ce jeu cesserait, quand il déclarait forfait et quand il décrèterait en avoir marre de moi. Peut-être m'appréciait-t-il trop ?
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Message(#) Sujet: Re: Théâtre de l'université de Miami Théâtre de l'université de Miami EmptyLun 7 Juin 2010 - 21:35

J'étais conscient qu'en lui parlant ainsi, j'obtiendrais d'elle un minimum d'effort de sa part. Daphne est le genre de personnes qui déteste être sous-estimée et qui serait capable, dans un élan d'impulsivité, de franchir ses limites, juste pour montrer qu'elle a raison. C'est une des choses que j'aimais chez elle et quelque part, nous avions ce même trait de caractère. Ainsi, lorsqu'elle décida de jouer enfin le rôle de Don Rodrigue avec les sentiments qui accompagnaient ce long monologue cornélien, un fin sourire se dessina sur mes lèvres, dévoilant les deux charmantes fossettes que je possédais sur mes joues mal rasées. En plus, elle arrivait à se faire pleurer. Agréablement surpris par sa prestation, je gardais tout de même mon point de vue : Daphne est une jeune femme qui a prit la grosse tête, qui pense que tout lui est dû et qu'elle est la plus grande actrice de tout les temps. J'avais peur qu'elle perce dans le monde du spectacle et qu'elle devienne reconnue. Pas peur pour elle, non, je me fichais pas mal qu'il lui arrive quelque chose ou pas. Ce dont j'avais peur, c'était pour la pression qu'auraient ses collègues en sa compagnie. Il est clair qu'avec un tel caractère capricieux de petite fille unique, elle allait tous les faire baver en même temps. Une vraie teigne en somme. Juste le fait d'y penser me rendait fou et alimentait ma haine pour elle.

Lorsqu'elle s'approcha finalement de moi, je me doutais qu'elle viendrait me dire quelque chose. C'était comme évident. A chaque fois que l'un de nous deux menaçait de partir, l'autre engageait la conversation avec une remarque blessante, tout simplement pour rester en sa compagnie encore un peu. Oui, ainsi, nous nous montrions que l'on accordait une certaine importance à l'autre, sans le lui avouer directement. C'était vraiment une relation étrange.

Daphne : « Au fait je ne te détestes pas. Je te hais. »

Elle eut un petit sourire qui vint la trahir, ce qui m'en fit esquisser un large. Amusé par la situation, je laissais échapper un léger rire. Elle était attendrissante lorsqu'elle cherchait à montrer sa haine, sans vraiment y arriver. Je m'approchais finalement d'elle, l'obligeant de la même façon à reculer. Lorsque le mur du théâtre fut trop près pour qu'elle ne puisse poursuivre son chemin, je me plantais juste devant elle, mon corps à quelques centimètres du sien. Bien plus imposant et plus grand qu'elle, je devais baisser les yeux pour croiser son regard. Le sourire qui ornait mon visage habituellement si sévère ne voulait pas me quitter. J'approchais lentement mes lèvres de son oreille afin de lui chuchoter de ma voix rauque mais que beaucoup de personnes trouvaient chaleureuse et rassurante :

Logan : « Sache que tu ne peux pas me haïr autant que moi je te hais. A mes yeux, tu n'es qu'une artiste minable doublée d'une capricieuse. »

Oui, il fallait bien être franc dans la vie.

Logan : « Tu as du talent, certes, mais si tu crois que c'est tout ce dont tu auras besoin pour réussir. Les petites capricieuses à la Paris Hilton, personne n'en veut. Tu ne feras pas partie des plus grandes actrices, non, ton talent sera caché par ta vie de débauche et toutes les stupidités dont tu fais preuve. Si tu viens à percer dans le métier, tu auras seulement ta place dans les magasines people, dans la partie divertissement. »

Je voulais lui faire comprendre qu'avec un tel caractère, elle n'irait malheureusement pas très loin. Certes, le talent, elle l'avait. Mais qui voudrait prendre le risque de signer un contrat avec une capricieuse capable de vous planter à la moindre contrariété ? Il fallait qu'elle prenne sur elle, qu'elle accepte d'avoir des supérieurs, de commencer par des rôles minables et ennuyeux. La gloire ne s'acquiert pas aussi facilement. Mais je savais très bien que quoi que je dise, elle s'en ficherait éperdument. Seul son avis compte à ses yeux après tout, pas celui d'un comédien reconverti en simple professeur de théâtre.

Logan : « Dommage, avec un talent et un physique comme le tien, tu aurais pu aller loin sans aucun doute. »
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Message(#) Sujet: Re: Théâtre de l'université de Miami Théâtre de l'université de Miami EmptyMar 8 Juin 2010 - 17:27

« Tu as du talent, certes, mais si tu crois que c'est tout ce dont tu auras besoin pour réussir. Les petites capricieuses à la Paris Hilton, personne n'en veut. Tu ne feras pas partie des plus grandes actrices, non, ton talent sera caché par ta vie de débauche et toutes les stupidités dont tu fais preuve. Si tu viens à percer dans le métier, tu auras seulement ta place dans les magasines people, dans la partie divertissement. » « Je suis déjà dans les magasines people. Ne te permets pas de me juger ou de me dicter ma conduite, j'ai très bien réussis sans toi et je peux le faire encore. T'es peut-être reconnu en France mais ici tu ne vaux pas un clou, t'es prof de théâtre à l'université, réveilles-toi un peu. Tu vis par procuration le talent d'élèves que tu n'auras jamais. Permets-toi une seconde fois de me juger, et je te garantis que tu vas le regretter. »
Je m’emportais, c’était certain, trop peut-être. Mais il avait touché une corde sensible. Je ne supportais pas que l’on s’attaque à moi, de quelque manière que ce soit. Que l’on se permette de me juger ou de me causer du tord. A parler comme s’il était mon père avec ces yeux profonds et ce froncement de sourcil qui le rendait irrésistible, il me renvoya l’image de Connor en pleine figure. Mais il était mort, mort, tout ce qu’il y a de plus mort. A mon tour, je fronçais les sourcils et ne lâchais plus son regard, chassant l’image de Connor de mon esprit pour me concentrer sur Logan, en vain. Ils avaient la même barbe mal rasée et cette carrure désinvolte. Ces cheveux sauvages et ce sourire en coin. Il me déstabilisait totalement. Je n’aimais pas perdre le control.

« Dommage, avec un talent et un physique comme le tien, tu aurais pu aller loin sans aucun doute. » Je ne pouvais m’empêcher d’être flattée. Néanmoins, cela ne suffisait pas à me calmer. J’étais trop impulsive. J’avais certes, rarement l’occasion de m’emporter depuis que j’avais décidé de renvoyer mon agent et de vivre ici dans cette banlieue, mais je réagissais à mes émotions trop facilement. J’étais enclin à l’énervement. Même si, de sa part, je pouvais m’en réjouir, il n’empêchait que me tenir tête pouvait m’agacer au plus haut point. Je ne méritais pas ça. On ne devait pas me contester et encore moins un prof de théâtre minable. N’empêche, je pouvais lui reconnaître un charisme rare, mais inutile de l’admettre devant lui.

« Pourquoi tu n'arrêtes pas. Tout ça, je veux dire, les élèves, la fac, les cours. Tu t'évertues à aider les jeunes dans leur insertion au monde artistique, dans leur réussite, mais toi, ça te suffis vraiment ? » Nous ne parlions jamais vraiment de ce que nous ressentions, ou attendions de la vie. Mais la question me brûlait les lèvres. Oui pourquoi ? S’il avait du talent, pourquoi restait-il coincé dans cette fac pourrie à enseigner à de jeunes boutonneux l’art du théâtre ? J’approchais de mes vingt six ans, à la fin du mois, même si la différence d’âge n’était pas très flagrante en comparaison des étudiants qui avaient la vingtaine, celle de Connor et moi était plus marquée. Cela revenait toujours à la même question. Quel âge avait-il et pourquoi faisait-il cela ? Il pouvait bien entendu m’épargner le monologue sur le désir d’aider les jeunes et de leur apprendre les ficelles du métier, ce n’était pas la réponse attendue, j’étais persuadée que derrière cette façade se cachait autre chose, un désir profond ou une peine trop lourde. Peut-être me trompais-je, mais je ne me trompais presque jamais.
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