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 Because we all need to be a hero

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Because we all need to be a hero Vide
Message(#) Sujet: Because we all need to be a hero Because we all need to be a hero EmptyJeu 21 Jan 2010 - 20:28

Because we all need to be a hero
« Aiden Lancaster & Panamee McCawley »


Elle tapait sur le comptoir en se grattant le front, cherchant la solution à ses questions sur un patient, atteint de la maladie d'Alzeihmer et elle était persuadée de réduire l'évolution du processus. Alors elle vit la décoration sur le fond du secrétariat, une immense banderole aux couleurs vifs avec un texte : FELICITATIONS DOCTEUR LANCASTER, ET BON RETOUR PARMI NOUS LE HEROS ! Elle aurait voulu rire de cette annonce critique, mais au lieu de ça, elle se contenta de sourire avec hypocrisie à la secrétaire, puis repartit dans ses dossiers et sa paperasse. Décidément, même à des milliers de kilomètres de Miami, le jeune Lancaster réussissait à faire effet dans l'hôpital, elle était fière de lui - en un certain sens. Elle reluquait l'attitude hystérique de la secrétaire qui réajustait son corset, Panamee arqua un sourcil avec incompréhension mais fit rapidement le lien avec la banderole. Elle en riait intérieurement, un petit sourire au creux des lèvres tandis qu'elle relisait pour la deuxième fois le même paragraphe, elle secouait la tête au moment d'entendre une voix. Tournant alors le buste vers l'appareil télévisé situé contre le mur, elle regardait les nouvelles images des désastres de Haïti, puis apparut Aiden sous les cris des infirmières.

    « - Ici BBC news avec Janice Johnson. Nous sommes à Haïti pour partir à la rencontre des secouristes. Vous êtes le docteur Lancaster, je me trompe ? »
    « - L'urgentiste Lancaster, je suis urgentiste. Mais c'est bien moi, effectivement. »
    « - Alors monsieur Lancaster, que pouvez vous nous dire sur l'état de nos blessés. »
    « - Qu'ils sont blessés, sans blague c'est quoi cette question. La situation est critique et nous avons besoin de beaucoup plus de médecins par ici. »
    « - Il paraît qu'aujourd'hui vous ayez réussi à sortir encore un Haïtien des décombres, est ce bien vrai ? »
    « - Totalement. J'étais sur le terrain lorsque j'ai entendu des cris d'horreur, alors avec mon équipe on a été sur place pour venir à sa rencontre. »
    « - La question que tout le monde se pose derrière l'écran : va-t-il s'en sortir malgré son temps passé sous les ruines ? »
    « - Je l'espère, l'homme retrouvé à de nombreuses fractures et il est encore impossible d'annoncer son état tant qu'il n'aura pas passé d'examens. »
    « - AIDEN ! »
    Un homme accourt alors devant la caméra - légèrement gêné - il se met à faire coucou à l'écran avant de se tourner vers le jeune brun, la journaliste toujours sur le scoop regarde avec intérêt l'action qui se déroule sous ses yeux.
    « - Oui ? Qu'est ce qu'il se passe Terrence ? »
    « - Aiden, on a trouvé un signe de vie à 200 mètres, on a besoin de toi pour les premiers secours. »
    « - Je suppose que mon moment de gloire est terminé pour le moment, vraiment désolée pour la BBC - je la regarde tout le temps, dites à Helen Boaden que je l'adore. »
    « - C'était la BBC news en direct de Haïti avec le sublime urgentiste Aiden Lancaster, affaire à suivre. »
    L'opercule de la caméra se termina alors, et une nouvelle affaire apparut à l'écran - Panamee qui regardait les alentours de femmes euphoriques, observait la déception de ce si court reportage à leurs yeux. Elle entendait les cancans qui se dissipaient peu à peu dans la salle au sujet de Aiden, le mot 'canon' et 'bête de sexe' eut le don de la faire rire, et n'ayant rien d'autre à faire que de se moquer des groupies elle repartit dans son dossier.


La jeune mère préoccupée par son patient n'entendit point le retour de son collègue, seul l'énorme : SURRRRPRRRISE ! eut effet sur elle, qui sursauta de peur avant de se retourner vers la porte. Elle eut un petit sourire satisfait de le revoir à l'hôpital, et attendit que l'acclamation se dissipe pour le rejoindre. S'avançant vers l'homme qui buvait un verre de champagne, elle se dirigea près du buffet où elle attrapa sa propre coupe entre les mains et le rejoignit. Portant l'alcool à sa bouche pour y tremper ses lèvres, elle finit par y boire une gorgée, sans détourner le regard de Aiden qui ne l'avait toujours pas vu. Elle finit par reprendre son verre en main, et d'un bourdonnement de la gorge elle lui fit comprendre sa présence, le voyant tout d'un coup se retourner à ses côtés. Panamee avait ce même sourire qu'au départ de son collège - elle tenait à trinquer en sa faveur et en son courage - et plaquant son verre contre celui du jeune homme, elle les fit se taper ensemble sous un 'Santé !' bien mérité. Les deux collègues levèrent leurs verres à leur gloire, et buvant une autre gorgée de son champagne pétillant, la jeune femme qui se mit à croiser les bras, engagea la conversation avec ironie.

    « - Alors le sauveur, dis moi comment c'était là bas ? L'apocalypse je suis sûre... ça doit être surprenant. T'es revenu avec quelque chose au moins, je sais pas - t'as adopté un petit Haïtien ? »
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Message(#) Sujet: Re: Because we all need to be a hero Because we all need to be a hero EmptyVen 22 Jan 2010 - 0:37


BECAUSE WE ALL NEED TO BE A HERO

panamee mccawley & aiden lancaster
Because we all need to be a hero Jiml40 Because we all need to be a hero O52alj
wrthy2bluvd & broken-0903 @ LJ


28 mars 2010, aéroport international de Miami.

Loin des cris, loin du désespoir, loin de la douleur. L’effervescence était toujours présente, cependant, elle ne devait plus rien à une situation de crise, elle était simplement causée par l’empressement des voyageurs qui voulaient avoir leur taxi avant les autres. Aiden était déconnecté de tout, ses pieds le menaient là où il savait qu’il devait aller, sans qu’il y prête cependant la moindre attention. Son corps était ici, à Miami, son esprit et son cœur étaient à mille kilomètres de là, à Haïti. Les images des quelques mois passés sur l’île se succédaient et se confondaient sans arrêt, jusqu’à en donner le tournis au jeune homme. Les mois passés sur place n’avaient pas été faciles ; pas à cause du travail, non, jamais Aiden ne se serait plein de la quantité de travail sur place, étant donné qu’il s’était lui-même proposé pour assister les victimes et les troupes déjà sur place. Ce qui avait été le plus difficile, c’était de voir ces hommes, ces femmes et ces enfants démunis, désespérés. Ceux qui avaient perdu leur enfant, ceux dont le conjoint était entre la vie et la mort, ceux qui avaient vu leurs parents succomber à leurs blessures. Ceux qui luttaient pour rester en vie, enfouis sous des décombres impossibles à dégager. Ceux dont la vie avait été détruite en un jour. Que représentait le statut d’orphelin d’Aiden, que représentait l’abandon de son père, lorsqu’il voyait la misère qui avait frappé ces gens sans prévenir ? Pas un jour, il ne s’en était pas voulu d’être bien portant et ne n’avoir à déplorer aucune perte, d’avoir une maisonnette dans un quartier huppé de Miami. Chaque jour, il avait eu honte de sa petite vie tranquille, si idyllique à côté du malheur des autres. Alors, il avait aidé, il avait fait de son mieux pour découvrir, soigner, guérir les personnes qu’on lui confiait. Il pouvait se s’écouler plus de soixante heures sans qu’il se repose, après quoi il s’autorisait quelques heures de sommeil avant de reprendre son travail de plus belle. Dormir lui paraissait tellement futile, c’était du temps perdu pendant lequel il aurait pu sauver une personne de plus.

Ces images étaient douloureuses. Jamais il ne les oublierait, et il savait bien qu’elles le hanteraient chaque jour pendant de longs mois. Tant de misère et tant de désespoir ne peuvent pas être enfouis dans un coin de la tête en attendant d’être tus à jamais. Aiden l’avait su en partant, et maintenant, il devait faire face à ses émotions. Déambulant à travers l’aéroport de Miami, il maudissait chacune de ces personnes d’avoir une vie aussi simple, de se plaindre et de s’inquiéter pour des choses superficielles. Il avait envie de hurler son désespoir et sa rage, rien que pour se soulager – mais il n’en avait pas la force. Le bel urgentiste avait les traits creusés, des cernes violacés sous les yeux, un teint qui aurait pu être maladif s’il n’avait pas autant bronzé sur place. Ses cheveux coupés courts pour le besoin de la mission, et une nouvelle cicatrice sur l’avant-bras, telle un douloureux symbole pour lui rappeler ce qu’il avait vécu ces derniers mois. Et pourtant… pourtant, Aiden était heureux d’être de retour. Il aurait voulu rester plus longtemps, aider plus. Mais il savait qu’il avait fait de son mieux et que son travail avait changé la donne, ne serait-ce qu’un tout petit peu. Il suivrait les actualités au jour le jour, retournerait sans hésiter si de nouvelles répliques du séisme venaient à déranger la reconstruction à peine entamée de l’île. Mais pour le moment, il avait fait tout ce qui était dans ses capacités. Il avait dû rentrer, il devait retourner à l’hôpital. Et malgré sa superficialité, malgré son irréalisme après des semaines passées dans des décombres, Miami était plus accueillante qu’Aiden n’aurait pu l’imaginer.

Une nuit de sommeil lui ferait le plus grand bien. Demain, il se rendrait à l’hôpital, comme promis. Il était deux heures du matin, pas question de s’y rendre maintenant. Aiden entra dans un taxi, donna son adresse au chauffeur et s’endormit aussitôt arrivé chez lui.

29 mars 2010, Baptist Hospital, Miami

Ses traits étaient moins tirés, son expression moins épuisée. Les cernes étaient toujours bien ancrés, et Aiden ne fut guère flatté par l’image que lui rendait son miroir. Mais ses yeux pétillaient de nouveau un peu plus, une lueur d’espoir avait recommencé à briller, cette même lueur que celle qui avait illuminé son regard lorsqu’il était en route pour Haïti, trois mois auparavant. La nuit porte conseil dit-on. Que ce soit vrai ou pas, une chose était sûre : Aiden était plus serein, plus calme que la veille. Il préférait avoir confiance en l’avenir, espérer que tout irait mieux. Il était ressorti grandi de cette expérience, de ces semaines passées à aider des inconnus qui n’avaient plus rien. À présent, il devrait continuer sa vie. Même s’il se trouvait égoïste de se sentir ainsi,il était heureux, car il reverrait enfin ses amis. Ce fut donc de bonne humeur qu’il franchit la porte de l’hôpital, ce soir-là. Un grand sourire surpris étira ses lèvres lorsqu’il entendit tout le monde crier en cœur : « SUUUUUUUUURPRIIIIIISE ! » S’ensuivirent les embrassades, les remerciements, les félicitations, les questions. La banderole accrochée dans la pièce lui arracha un sourire ravi – c’est bon d’être chez soi.

Plusieurs minutes s’écoulèrent, durant lesquelles les interlocuteurs et interlocutrices se succédaient à un rythme effréné. Aiden souriait à tout le monde, l’esprit ailleurs : il y avait une personne qu’il n’avait pas encore vue et qu’il cherchait du regard, sans succès. Ce fut à ce moment qu’il entendit quelqu’un se racler la gorge. Lorsqu’il se retourna et vit Panamee, un sourire surpris et ravis se dessina sur son visage. Ils trinquèrent, et elle lança : « Alors le sauveur, dis moi comment c'était là bas ? L'apocalypse je suis sûre... ça doit être surprenant. T'es revenu avec quelque chose au moins, je sais pas - t'as adopté un petit Haïtien ? » Aiden fut étrangement heureux de retrouver l’ironie de la jeune femme, il faut dire que ça le changeait des compliments vides de sens et répétitifs qu’on lui servait depuis son arrivée.
    L’apocalypse, c’est le Club Med à côté de ce qu’il y a là-bas – et pour être surprenant, ça l’est…, répondit-il, l’esprit à nouveau à un millier de kilomètres de là. Il sourit à Panamee, pour rependre, La procédure est en cours… tu seras la marraine ? Sourire taquin, voix égale. Parfois, l’humour est la meilleure des manières de digérer les événements dramatiques. Il but une gorgée, avant de lancer : Alors, comment va ma neurologue préférée, depuis le temps ?
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Message(#) Sujet: Re: Because we all need to be a hero Because we all need to be a hero EmptyVen 22 Jan 2010 - 22:36

Flashback


Dans le couloir du service de neurologie, Panamee McCawley était penchée sur un brancard à remplir un dossier - près des proches - qui la questionnait sur la procédure habituelle, et l'entrée d'un patient atteint de Parkinson. Elle se mettait à parler avec un automatisme plutôt monotone, tandis que ses doigts écrivaient rapidement les informations de l'homme malade, arrivée à la fin de la page qu'elle tourna, elle vit l'interne de son collègue venir à ses trousses. A des kilomètres elle aurait reconnu ce pas précipité (semblable au sien) qui s'avançait jusqu'au lit du mourant, mais la jeune mère n'y prêta pas attention durant les premières secondes, dans l'espoir qu'elle fasse demi-tour et qu'elle revienne plus tard.

    « - Docteur McCawley ?» entendit les tympans de Panamee qui sifflaient.
    « - Je suis occupée pour le moment... je peux vous voir après Ali ? Et, pourrez vous biper votre résident pour moi, s'il vous plaît ? J'ai besoin de son avis. »
    « - Je suppose qu'il ne répondra pas, il est à Port au prince depuis deux jours déjà. C'est pour ça qu'il m'a envoyé vers vous. »
    « - Aiden est à Haïti ? Et comment ça il vous a envoyé vers moi ? »
    « - Tout à fait. A Haïti. Et bien, j'ai plus de résident alors il m'a dit mot pour mot : allez voir le docteur McCawley, elle aura sûrement du travail pour vous, et les autres. »
    « - Mais, il a été envoyé en mission sur le terrain ou il est parti en vacances ? », oubliant le fait que Aiden était parti en lâchant un interne à chaque résident de l'hôpital qu'il fréquentait.
    « - Je doute que ce soit des vacances, il est parti en bénévole pour faire la mère Thérésa. Alors, c'est pour quand le bloc opératoire ? »
    « - Lorsque vos pauses seront réduites à dix secondes par semaine... En attendant, allez me faire les examens rectaux de la chambre 218. »


En voyant la jeune médecin partir en traînant des pieds, la demoiselle se rendit compte qu'elle avait été dure avec Ali – et presque avec regret, elle coupa court à la discussion des proches de son patient pour partir en direction de la chambre 218. Elle arriva rapidement à la hauteur de la jeune interne, légérement stupéfaite de la voir commencer le toucher rectal, une boule au ventre de sa propre attitude, elle se positionna près de la porte et la contemplait avec un petit sourire désolé.

    « - Une opération à coeur ouvert sur un quinquagénaire, victime d'un traumatisme crânien et d'une crise cardiaque, ça t'intéresserait ? »


Flashback Ended


Son nez ne s'était relevé de son dossier qu'au moment où elle entendit la voix de Aiden, un petit froncement de sourcils sur son visage, elle l'avait cherché des yeux sans vraiment le voir - puis s'était mise à regarder la télévision. Ce que toutes femmes et hommes présents dans la salle faisaient déjà. Un fin sourire aux lèvres de la part de Panamee, et alors qu'elle écoutait le discours angélique de l'homme brun, elle remarqua l'immense banderole juste au dessus sa tête. Décidément, elle était certaine de sa taquinerie au retour de son collège, de son ami, mais le moment était venu de retourner à ses fiches volantes, du moins c'est ce qu'elle crut. Une microseconde plus tard, le vent vint lui chatouiller le visage et en lâchant un soupir - à la personne qui avait dû encore laissé la porte d'entrée ouverte, elle entendit un lourd bourdonnement puis une explosion de joie de toute l'équipe : SURRRRPRRRISE ! La demoiselle quitta difficilement son dossier pour regarder le nouvel arrivant, et ne put que lâche ce même sourire amical en voyant Aiden entrain de discuter avec son interne - Ali - qui avait dû maudir la jeune mère pendant toute son absence. Le laissant se préoccuper de tout le petit monde qui l'accueillait, elle avait cessé la contemplation de son patient atteint de la maladie d'Alzheimer, se contentant de rester contre le comptoir à le scruter du regard. Sa première impression fut de le trouver fatigué mais surtout bronzé, et pourtant, Haïti n'était pas si loin de Miami, elle le voyait tourner de l'oeil à chaque interlocuteur et se décida à venir à sa rencontre.

Attrapant sa propre coupe de champagne sur le buffet qui s'y présentait, elle y trempa ses lèvres pour y goûter avant de se mettre aux côtés de l'urgentiste - qui n'avait pas l'air de voir sa présence. Panamee se mit soudainement à racler sa gorge avec son verre au bord de la bouche, et le vit se retourner dans un sourire qui en disait long, mais quelque peu surpris - oui, toi aussi tu m'as manqué Lancaster. Et alors qu'ils se regardaient dans le blanc des yeux, la jeune mère coupa ce silence pesant par une phrase marquée par l'ironie, en trinquant de son verre avec celui de l'homme.

    « - L’apocalypse, c’est le Club Med à côté de ce qu’il y a là-bas – et pour être surprenant, ça l’est… », l'entendait t il dire avec un esprit ailleurs, voir même songeur. Evidemment qu'elle ne se doutait nullement des dégâts du tremblement de terre, et quelque part, elle était fière de l'avoir vu partir sur le terrain, bien que légérement attristée de ne plus le croiser dans les couloirs.« La procédure est en cours… tu seras la marraine ? » Elle eut ce même rire moqueur avant de faire de grands yeux - un bambin, c'était déjà suffisant à s'occuper, et l'écoutant parler elle but une gorgée de son champagne comme pour faire passer le coup de la 'marraine' d'un orphelin. « Alors, comment va ma neurologue préférée, depuis le temps ? »


Cette dernière phrase la fit sourire un instant, presque deux mois qu'ils ne s'étaient pas vus - et Panamee avait au combien changé de vie depuis ce mois de mars. Elle aurait sans doute aimé parler de tous ses soucis, si bien de travail que privé, mais le retour de son collègue encore trop frais lui laissait envisager qu'il fallait prendre son temps. Ayant envie d'une épaule pour pleurer, elle attendrait les jours suivants pour lui dire que cette belle femme devant elle était une demoiselle seule, soumise à faire des heures impossibles pour rester debout avec son fils sans baby sitter. Alors, elle se contenta de lui sourire d'un petit sourire et de boire une nouvelle gorgée - autant être ivre, avant de tout lui avouer - songeait elle en ayant les bulles de champagne dans son ventre. Repensant à chacune des phrases de ce dernier, elle buvait entre chaque point comme pour se redonner du courage, un brin de joie qui commençait à naître sous les effets de l'alcool.

    « - Je suppose oui, que ça doit être éprouvant. », et dans un petit rire éprouvant vis à vis de cette adoption, elle se laissa totalement couler par les paroles de Aiden qu'elle buvait, puis reprit la parole avec un air indigné..« La marraine ? Je pensais avoir un peu plus à ton égard pour pouvoir être la mère. », disait elle dans un soupçon d'humour avant de se mordre la lèvre et d'attraper l'un de ses apéritifs sur la table qu'elle enfourna dans sa bouche, Aiden l'avait toujours connu avec de la nourriture sur elle. « Chuuut, il ne faut pas parler si fort... J'aurai peur de me faire agresser en rejoignant ma voiture, Aiden. Les femmes te veulent toutes ici - surtout depuis ton bénévolat, alors évite moi une chute. » Elle mettait son index sur la bouche, murmurant ses quelques mots enfantins en contemplant le reste des personnes présents dans la même pièce qu'eux. « T'as neurologue va bien, dans le meilleur des mondes. Mais tu devrais porter plainte contre la BBC, ils t'ont grossi de cinq kilos à la télévision. » Elle disait cela en lui faisant alors comprendre que oui, Panamee avait suivi les infos et que oui, elle l'avait suivi dans son exploration haïtienne.
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Message(#) Sujet: Re: Because we all need to be a hero Because we all need to be a hero EmptyVen 29 Jan 2010 - 1:26



flash-back

Il avait fallu que le jour de départ coïncide avec le jour de congé de Panamee. Aiden était venu spécialement à l’hôpital pour lui dire au revoir avant son départ pour Haïti – bon, d’accord, il avait aussi quelques affaires à récupérer, mais l’intention de voir sa collègue et amie était plus que présente. Il ne voulait pas lui annoncer cela par téléphone ou par SMS, et pourtant, il serait bien obligé de le faire – et il l’aurait sûrement fait s’il n’avait pas perdu son portable deux jours plus tôt. Aiden ne savait pas comment faire, et finit par opter par la solution la plus simple dans ces cas-là : l’intermédiaire, le messager. Et la personne dont il avait besoin en ce moment entra à cet instant précis dans le bureau de l’urgentiste. Ali, une des internes d’Aiden, se tenait près de la porte, inquiète et intriguée en le voyant s’affairer à emballer toutes sortes d’affaires. Aiden leva le regard et sourit en la voyant, lui faisant signe d’entrer.
- Vous vouliez me parler ?
- Tu tombes à pic, Ali – j’avais quelque chose à vous annoncer, heureusement que tu es ici. Je pars pour Haïti, ils ont besoin de renforts et l’hôpital a accepté de m’y envoyer pour quelques mois.
Ali afficha un air stupéfait, de toute évidence, elle s’était attendue à tout sauf ça.
- À… à Haïti ? Mais quand ? Pour combien de temps ?
- Je pars pour un peu moins de trois mois, et le départ est fixé pour ce soir, en fait. J’avais demandé à la secrétaire de vous prévenir, étant donné que je ne suis pas venu ici depuis quelques jours, mais à en juger par ton expression, elle ne l’a pas fait, conclut-il avec un sourire amusé.
- Vous partez aujourd’hui ? Mais comment fait-on si on n’a plus de résident, comment est-ce qu’on saura ce qu’on est supposé faire ?
- Allez voir le docteur McCawley, elle aura sûrement du travail pour vous, et les autres, répondit Aiden, avant d’ajouter : D’ailleurs, elle n’est pas au courant de mon départ et je ne la trouve nulle part… donc si tu pouvais lui expliquer la situation, tu m’aiderais beaucoup, vu que je dois partir, là.
- Le docteur McCawley… prévenir… heu, d’accord, balbutia l’interne, visiblement toujours aussi désarçonnée. Elle sembla s’apprêter à dire ou à faire quelque chose, mais se ravisa. Dans ce cas… Bon voyage, docteur. Revenez-nous en un morceau.
Aiden sourit, avant de répliquer : Aiden, mon nom est Aiden. Je ne sais pas exactement combien d’années j’ai de plus que toi, mais ça ne doit pas faire beaucoup, alors par pitié, arrête de m’appeler docteur, ça me vieillit de trente ans. Il lui adressa un clin d’œil avant de se diriger vers la porte de son bureau, et Ali fit de même. Et ne t’en fais pas, je ferai particulièrement attention à ne pas tomber en morceaux.


Dans l’avion, et même pendant plusieurs jours après son arrivée à Haïti, Aiden s’en était voulu d’être parti sans prévenir Panamee. En quelques mois, il n’avait pas vraiment eu l’occasion de se rapprocher de tas de personnes qui devaient absolument être au courant de ce qu’il faisait tel jour à tel instant, mais Panamee faisait partie des exceptions et, à défauts d’être de proches amis, Aiden tenait suffisamment à Panamee pour savoir que cela ne se faisait pas de partir sans crier gare, surtout pour un aussi long moment. Il avait informé Elisea, Victoria et quelques autres de ses plans mais n’avait pas réussi à contacter Panamee à temps, et cela le mettait extraordinairement mal à l’aise. Il n’avait pas l’habitude d’agir ainsi. Heureusement pour lui, il put éviter la catastrophe en envoyant un e-mail à la neurologue dès qu’il put capter un signal internet avec son Macbook, dans lequel il expliqua les raisons, la durée et la nature de son voyage.

En tout cas, une chose semblait sûre : Panamee n’avait pas l’air furieuse, ce qui procura un bon pressentiment à Aiden qui jugea qu’il n’avait pas trop à s’inquiéter. Après tout, il avait régulièrement donné de ses nouvelles, que ce soit par téléphone, e-mail ou même à la télévision. Tout cela lui semblait déjà tellement loin… Haïti, c’était une réalité tellement éloignée de celle de Miami qu’Aiden avait du mal à s’imaginer que ces deux mondes existaient l’un à côté de l’autre. Alors que là, tout n’était que décombres, poussière et désespoir, ici, la bonne humeur, le propre et la joie étaient de mise. Tant mieux, au fond – Aiden avait besoin d’un peu de joie, après ce qu’il avait vu à Haïti ces derniers mois. Et pour se changer les idées et être de meilleure humeur, on pouvait toujours compter sur Panamee et son humour ironique mais si adorable. « Je suppose oui, que ça doit être éprouvant. » Aiden sourit, malgré la légèreté du ton de son amie, il savait qu’elle était sincère et qu’elle était sincèrement concernée par toute cette histoire. « La marraine ? Je pensais avoir un peu plus à ton égard pour pouvoir être la mère. » Aiden éclata de rire pendant que Panamee se servit en apéritifs. Amusé, il répliqua :

- Je ne voudrais pas t’accabler de responsabilités, tu dois déjà avoir pas mal de boulot avec un bambin – mais si tu y tiens, je peux toujours revoir mon opinion, tu sais.


La conversation se poursuivait, toujours agréable et amusante. Aiden sourit en voyant l’air faussement effrayé et le soudain murmure de Panamee. « Chuuut, il ne faut pas parler si fort... J'aurai peur de me faire agresser en rejoignant ma voiture, Aiden. Les femmes te veulent toutes ici - surtout depuis ton bénévolat, alors évite moi une chute. »

- Je te protégerai des psychopathes, répliqua-t-il, un sourire narquois aux lèvres en regardant une quinquagénaire qui travaillait dans l’administration de l’hôpital le fixer avec intérêt. Panamee avait tendance à exagérer lorsqu’elle parlait de la popularité d’Aiden, c’est pourquoi il fut surpris de remarquer qu’elle n’avait pas tort sur ce coup-là – le côté charitable d’Aiden semblait avoir fait chavirer des cours, et cela ne fit qu’amuser l’intéressé. Mon dieu, j’aurais mieux fait de revenir complètement défiguré et brûlé au quatrième degré, au moins, elles ne voudraient plus de moi, et toi, tu serais forcée à rester auprès de moi parce que tu es la seule qui n’est pas assez superficielle pour fuir.

En réalité, Aiden faisait bien plus d’effet aux personnes qu’il fréquentait (et même aux personnes qu’il ne fréquentait pas) qu’il ne le pensait. Il ne pouvait tout simplement pas imaginer qu’il puisse être considéré comme un être irrésistible et canon, pour lui, ces aspects n’étaient pas vraiment compatibles avec lui, et c’est pourquoi il restait toujours aussi désarçonné lorsqu’on l’abordait.

« Ta neurologue va bien, dans le meilleur des mondes. Mais tu devrais porter plainte contre la BBC, ils t'ont grossi de cinq kilos à la télévision. » Aiden rit une nouvelle fois en entendant la dernière phrase de son amie, et regarda la jeune femme alors qu’elle parlait. Il crut percevoir une lueur de tristesse dans son regard noisette mais se dit que ce n’était probablement qu’un effet de son imagination – après tout, ne venait-elle pas de dire qu’elle allait pour le mieux ?

- Quel drame, je sais pas si je m’en remettrai, mon image de beau gosse musclé va s’effondrer ! Jamais quelqu’un aurait pu prononcer cette phrase avec la superbe indifférence dont faisait preuve Aiden qui, tout au plus, était amusé, à défaut d’être agacé. Cela le touchait cependant que Panamee ait mentionné son passage à la BBC, pas parce que cela le confortait dans sa célébrité, mais parce que cela sous-entendait qu’elle avait guetté ses nouvelles et se tenait au courant de ce qu’il devenait, ce qui le gêna d’autant plus qu’il n’avait plus rien entendu de neuf du côté de Panamee depuis des semaines. Faudra que tu me racontes ce que t’es devenue, je suis complètement à l’ouest, depuis le temps. Mais tu vas bien, c’est déjà ça ! Toujours entière, ça fait plaisir.
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Message(#) Sujet: Re: Because we all need to be a hero Because we all need to be a hero EmptyVen 5 Fév 2010 - 1:40

Flashback


    « - Allô ? » grommelait une voix dans le combiné de Panamee qui écarquillait les yeux, ayant alors reconnu son interlocuteur partit à Haïti deux semaines plus tôt.
    « - Aiden Lancaster, c'est toi !!? », hurlant dans son portable en plaquant sa bouche contre le téléphone. Un immense sourire alors qu'elle sautillait sur place, regardant aux alentours ses collègues - mettant le mobile en haut parleur.
    « - Bien évidemment que c'est moi, qui veux tu que ce soit ? » répondait le jeune brun d'une voix un peu moins enthousiaste ; contrairement à sa collègue qui était euphorique, et qui appelait tous les environs pour se retrouver à une vingtaine autour de son portable. Elle le questionnait sans cesse, ne lui laissant pas le temps de répondre ; et s'excitait sur les dires de Aiden lorsqu'il parlait de tous les problèmes rencontrés. A chaque réussite du jeune garçon, cette belle brune s'extasiait et criait plus fort en le félicitant - ce qui eut le don de mettre un sourire sur les lèvres de son interlocuteur qui ronchonnait pour la calmer. « Arrêtes de faire l'euphorique, j'ai l'impression d'être en contact avec mes patientes. »
    « - Rassure toi, je prend soin d'elles tout va bien ici appart que tu nous manques, et que tu me manques. » marquait la jeune mère avant de raccrocher le téléphone à cause du coût de la communication.


Flashback Ended


Elle se tenait droite et immobile devant le jeune garçon, portant sa boisson pétillante contre ses lèvres avant d'en boire une gorgée - et au moment de reprendre la parole, elle fut prise de court par une demoiselle et un papier. Souriante, elle zieutait du regard Aiden en lui tapant le bras d'un coup de coude ; lui faisant remarquer la présence de la demoiselle, elle s'échappa un moment du beau garçon pour partir vers le comptoir et récupérer son dossier oublié. Quelques minutes plus tard alors qu'il discutait tranquillement avec cette fanatique, elle le vit signer un autographe et crut s'étouffer avec son champagne ; cherchant à ne pas tout recracher par les narines. Une vraie star ce bonhomme, songeait elle alors qu'elle riait silencieusement. Arrivée à ses côtés avec son humour taquin, elle vit l'autre femme partir à ses occupations - une petite moue sur le visage de Panamee qui était contente de revoir son ami, toujours aussi connu et fidèle à lui même. Elle se précipita de lui demander de ses nouvelles, Haïti était un pays en ruine depuis le tremblement de terre ; elle avait voulu y participer : mais son statut de mère avait empêcher son patron de l'envoyer là bas. Elle essayait alors de subir le vécu de Aiden par les phrases qu'il lui annonçait, et avec une pointe d'ironie - elle le questionna sur une éventuelle adoption que ce dernier aurait pu faire.

    « - Je ne voudrais pas t’accabler de responsabilités, tu dois déjà avoir pas mal de boulot avec un bambin – mais si tu y tiens, je peux toujours revoir mon opinion, tu sais. » elle étouffa d'un petit rire enfantin à la phrase de son compagnon, tournant de l'oeil pendant un moment avant de les reposer sur les iris noirs de son collègue. Comme de nombreuses fois, leur conversation tournait à l'orage ensoleillé - se provoquant tour à tour sans vraiment chercher à aller plus loin, surtout pour la jeune femme casée. Elle porta une nouvelle fois sa coupe au niveau de son visage qu'elle vida d'une traite, avant de se reservir un verre sous le regard malicieux que lui lançait son ami.
    « - Tu peux toujours la revoir, effectivement. » annonçait elle en posant la bouteille de champagne sur le buffet, gardant sa boisson fraîche en main - et zieutant d'un bref coup d'oeil le jeune homme avant de reprendre de plus belle. « Je te laisse l'éduquer, les hommes célibataires se font courrir par les jeunes femmes en rute - c'est une étude prouvée Aiden, tu devrais le savoir. »


Aiden était devenu plus maigrichon avec son voyage, elle qui contemplait la silhouette masculine de son collègue ; eut comme un regard porté sur elle et redressa le visage pour y apercevoir cette qinquagénaire. N'osant tout d'abord rien dire à son interlocuteur, préférant pouffer dans son verre en voyant les yeux doux de la vieille femme ; elle prit soudainement l'air apeurée et angoisée suite aux groupies du jeune Lancaster.

    « - Je te protégerai des psychopathes. » Redressant les sourcils dans un sourire afin de lui faire comprendre qu'on les espionnait - elle le vit tourner la tête et faire un demi-tour sur place, reluquant un moment la femme âgée avec dédain. Panamee crut s'étouffer dans sa coupe de champagne lorsqu'elle croisa les yeux terrorisés de son ami, ce même sourire imbécile sur les lèvres, elle fit mine de n'avoir rien vu et l'entendit reprendre la parole. « Mon dieu, j’aurais mieux fait de revenir complètement défiguré et brûlé au quatrième degré, au moins, elles ne voudraient plus de moi, et toi, tu serais forcée à rester auprès de moi parce que tu es la seule qui n’est pas assez superficielle pour fuir. »


Voyant la quinquagénaire prendre son envol vers le buffet d'en face, elle fit un petit signe d'encouragement de la tête ; lui faisant comprendre que cette dernière était partie ailleurs, arrêtant de le fixer avec ses lèvres pincées. Elle déposa finalement sa coupe sur la table proche des apéritifs, en prenant un au passage ; elle n'avait plus soif et eut presque un sourire rougissant à la dernière phrase de Aiden. Lui défiguré, docteur craquant comme le nommait ses internes à chaque altercation entre les deux adultes - elle était persuadée qu'il plairait même à certaines femmes ou hommes, avec son visage brûlé. Un mouvement de tête négatif alors qu'il se persuadait du contraire ; elle enfourna son gâteau dans la bouche qu'elle engloutit dans la seconde - attrapant un deuxième pour son estomac.

Flashback


    « - Allô ??! » marmonnait la faible voix de la jeune mère qui était pendue au téléphone.
    « - ... », aucun son ne sortait de l'appareil, et soupirant une nouvelle fois, elle reprit.
    « - Duncan, c'est moi.. » - s'essuyant les yeux une nouvelle fois : trente neuvième fois, et elle tomba encore sur le répondeur.
    « - Vous êtes bien sur le portable de Duncan Thomas, je ne suis pas là pour le moment. Mais si vous laissez un message, je me dépêcherai de rentrer pour vous rappeler. » bip. Et Panamee raccrochait à regret, laissant tomber son mobile dans sa blouse blanche.


Flashback Ended


Une pointe de tristesse dans ses iris alors qu'elle semblait sourire - elle n'osait pas discuter de petit ami avec le jeune homme, et puis ; il venait de rentrer de Haïti et il fallait fêter son retour, du moins c'est ce qu'elle tentait de faire par son petit sourire en coin. Ses yeux se perdirent un instant sur la télévision allumée de l'entrée de l'hôpital, elle regardait la journaliste faire son documentaire sur un projet français, et contemplant les interrogés, elle en profita pour marquer un peu plus l'image de son collègue face à la caméra. Tout d'abord, elle avouait l'avoir contemplé à de nombreuses reprises durant ses temps de pause - regardant les décombres du tremblement de terre, et du jeune homme vêtu de son uniforme d'urgentiste entrain de s'occuper de ses patients. Oui, Panamee avait beaucoup regardé la télévision ses derniers temps : des nuits face au rediffusion de Jules & Mimi, mais surtout des éventuelles nouvelles qu'elle pouvait tirer de la capitale désastreuse, proche de leur continent.

    « - Quel drame, je sais pas si je m’en remettrai, mon image de beau gosse musclé va s’effondrer ! » Elle eut un autre petit rire qu'elle garda pour elle, cherchant d'un regard la subtile musculature du jeune brun ; se moquant même de ce dernier en tapotant de l'index ses bicepts avant d'attraper un autre gâteau. Gourmande, légèrement. Elle exerça une petite moue sur son visage, pas tellement convaincue de l'image de 'beau goss' qu'on lui avait agréé, et haussant les épaules elle entrouvrit la bouche.
    « - Elle s'est déjà effondrée depuis longtemps cette image de beau gosse musclé, gueule d'ange. », et tournant de l'oeil comme pour ne pas croiser la réaction de Aiden, elle eut un petit ricanement taquin ; et son apéritif toujours dans la main, elle le porta dans sa bouche avec délicatesse en se frottant les mains après l'avoir ingurgité.
    « Faudra que tu me racontes ce que t’es devenue, je suis complètement à l’ouest, depuis le temps. Mais tu vas bien, c’est déjà ça ! Toujours entière, ça fait plaisir. »


Elle n'osait plus répondre quoique ce soit ; il avait raison. Leurs courtes conversations téléphoniques se portaient sur l'état des victimes et l'état de Aiden lui même, elle n'avait pas réellement songé à lui parler de ses soucis de couple. Et puis, elle se sentait mal à l'aise de discuter de ce genre de problèmes avec un collègue - même s'il était bien plus, elle gardait une certaine distance avec le professionnel. Panamee eut tout d'un coup la tête plus basse, abaissée vers ses pompes de médecine à chercher du réconfort en contemplant le parquet, en marquant un peu plus l'état de la jeune femme ; il savait que quelque chose tracassait la demoiselle et elle le sentait. Elle eut tout de même un petit air souriant, et redressant les pupilles en direction de son compagnon - elle restait de marbre, immobile en se tournant les pousses, angoissée.

    « Toujours entière comme tu dis. », articulait la jeune mère en un faible sourire avant de se perdre dans les iris noirs de Aiden - et voyant alors qu'il cherchait à comprendre, elle s'effondra contre son épaule, se faufilant dans les bras de ce dernier en sanglotant à faible son ; ne voulant pas se faire zieuter par tous les autres présents dans la salle.
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Message(#) Sujet: Re: Because we all need to be a hero Because we all need to be a hero EmptyDim 28 Fév 2010 - 2:28



flash-back

- On a besoin d’aide, vite ! Il y a un homme enfoui sous les décombres ici !, s’exclama Aiden alors qu’il tentait en vain de déterrer l’homme qu’il venait d’apercevoir, mais les gravats et les ruines de la maison qui s’était effondrée sur lui étaient trop lourds. Son cœur se serra en voyant le visage tordu par la peine de l’inconnu, qui devait se battre depuis des jours et des jours pour ne pas céder à la mort. Déjà, une équipe d’urgentistes arrivèrent avec un brancard et tout le matériel nécessaire. Aiden leur fit signe, accroupi près de l’homme dont le visage était recouvert de sueur. Il ne bougeait pas, et ses yeux fermés porteraient à croire qu’il avait déjà rendu son dernier souffle. Mais Aiden avait vu son pouls battre sur son cou et était décidé à garder celui-ci en marche. Par ici, vite ! Attention, il a les jambes entièrement enfouies sous les décombres, ne le tirez pas trop brusquement, lança-t-il alors qu’il se redressait pour aider les médecins qui s’étaient joints à lui. Avant de faire cela, il se pencha vers l’oreille de l’homme et, d’une voix rassurante, il s’exprima dans un français correct mais pas entièrement spontané à cause des nombreuses années sans pratique : Ne vous inquiétez pas, monsieur. On va vous sortir de là. Tenez bon, c’est bientôt fini.

Le déterrage de l’homme ne dura pas très longtemps, et pour cause : l’équipe fit une découverte en le tirant des décombres. En effet, Aiden sentit son estomac se révulser lorsque la jambe droite de l’homme émergea des ruines, ou plutôt, la moitié de la jambe droite, dont la partie manquante était sûrement encore enfouie. Aussitôt, une personne de l’équipe se lança à la recherche du membre sectionné, assisté de quelques collègues. Arrachant son t-shirt pour faire office de bandage en attendant d’arriver à l’hôpital, Aiden enroula la jambe de l’inconnu en serrant bien fort pour ralentir l’hémorragie. Le posant sur un brancard avec l’aide d’un ambulancier, Aiden fit signe aux ambulanciers qui ouvrirent les portes arrière du véhicule. Aiden monta avec son patient dans l’ambulance qui fonçait avec rapidité vers l’hôpital où le jeune homme était affecté depuis son arrivée à Port-au-Prince.

- La coupure est nette, je pense qu’on pourra recoudre la jambe sans problème, dit Aiden lorsqu’un de ses collègues arriva dans la chambre commune où se situait le rescapé trouvé quelques heures plus tôt.
- Parfait, vous pensez pouvoir vous en charger ?, répondit le médecin tout en jetant un coup d’œil au patient qui était toujours inconscient.
- Je ne sais pas si c’est une bonne idée, je ne suis pas exactement qualifié pour ce genre de…, commença Aiden d’un ton nerveux.
- Mais vous avez déjà réalisé ce genre d’opérations, n’est-ce pas ?, l’interrompit son collègue sans attendre la fin de sa phrase.
- Jamais seul. Je ne suis pas chirurgien, seulement urgentiste. J’ai des notions et un peu de pratique, mais rien de suffisant pour opérer seul.
- J’apprécie votre honnêteté, Lancaster, mais vous êtes talentueux et surtout, la situation est bien trop critique pour commencer à parler de diplômes. Alors répondez-moi, pensez-vous pouvoir vous en occuper ou non ?
- Je… Eh bien, si c’est la seule option, oui, je pense pouvoir le faire, je me souviens de la procédure.
- Parfait, préparez-vous, notre ami va entrer en bloc opératoire dès que tout sera prêt, répliqua l’homme avant de tourner les talents, laissant Aiden seul avec sa panique grandissante.



Aiden n’oublierait jamais la mine soulagée des docteurs autour de lui lorsqu’il sortit de la salle d’opération, ce jour-là, en s’exclamant que l’opération était réussie. Il n’oublierait jamais la pression, l’inquiétude de cette opération, mais aussi la joie et l’optimisme qui l’avaient suivie. Ni les mines réjouies de ses collègues qui se laissèrent aller aux embrassades pour exprimer leur soulagement. Dans les jours et les semaines qui suivirent, Aiden connut des pertes, bien sûr, mais à chaque fois qu’il réussissait une opération quelconque, il sentait ce sentiment de gratitude et de bonheur s’emparer de lui, encore plus fort que lorsqu’il tirait quelqu’un de la mort à Miami. C’était ce sentiment-là qui l’avait toujours poussé à persévérer, cette montée d’adrénaline et ce choc émotifs si puissants qu’ils n’avaient nul égal.

Ces poussées d’adrénaline n’étaient pas forcément propres aux opérations et aux interventions médicales qu’il avait dû exercer ces deniers mois, non. Il lui suffisait de revoir les personnes qu’il chérissait le plus pour sentir son cœur bondir dans sa poitrine. Discuter de manière aussi anodine avec Panamee après des mois de séparation était une chose merveilleuse qui le rendait tout aussi heureux que de sauver un patient. Alors qu’elle se moquait de ses admiratrices ou du fait qu’Aiden n’était pas si beau et musclé que ça, le jeune homme se demanda à plusieurs reprises ce qu’il serait devenu sans elle s’il avait dû rester plus longtemps à Haïti. Ou alors, elle aurait dû l’y accompagner, mais il savait bien que cela ne serait jamais arrivé, ne serait-ce qu’à cause de son statut de mère officiellement célibataire. Il ne la connaissait que depuis peu de temps et pourtant, leur relation avait évolué avec une spontanéité et une rapidité déconcertantes. A présent, ils étaient proches et se faisaient confiance, se connaissaient déjà assez bien. C’est pourquoi Aiden avait tout de suite repéré cette lueur pas si joyeuse dans le regard de la jolie brune, et qu’il s’en était inquiété. Mais c’était aussi pour cela qu’il ne l’avait pas interrogée, car il savait que si elle n’en avait pas parlé, c’était qu’elle préférait éviter le sujet, ce qu’Aiden respectait. Cependant, alors que Panamee souriait de toutes ses dents, affichant une expression pas si sincère que ça, Aiden s’inquiétait pour son amie.

Elle avait toujours été là pour lui, pendant ses mois à Haïti tout comme depuis son arrivée à Miami. Elle l’avait toujours interrogé sur sa vie, s’était toujours intéressée à lui. Aiden était loin d’être désintéressé des autres mais il n’avait pas cette même spontanéité, ce même besoin de savoir que Panamee. Mais là, il regrettait de ne pas avoir consacré davantage d’attention à son amie pendant son séjour sur l’île dévastée par le séisme. Peut-être que s’il avait été moins aveugle et moins égoïste, elle lui aurait parlé et elle pourrait sourire sincèrement ce soir. C’est alors qu’elle répondit, un faible sourire accroché à ses lèvres. « Toujours entière comme tu dis. » Aiden ne sourit pas, cette fois-ci. Elle voulait sans doute le rassurer et ne pas l’alerter en répondant cela, mais ce fut tout le contraire : Aiden sentit son rythme cardiaque s’accélérer à défaut de comprendre ce que signifiait le sous-entendu caché dans cette phrase de toute évidence fausse. Il ne comprenait pas ce qu’elle avait vécu, ce qui s’était passé de si important pour qu’elle soit si différente du jour de son départ, quelques mois plus tôt à peine. Alors qu’il cherchait à comprendre, il la sentit brusquement se jeter contre lui et entendit des sanglots étouffés lui parvenir aux oreilles, alors qu’il sentait son dos se secouer contre la main qu’il y avait déposée par automatisme. Heureusement, personne ne semblait avoir remarqué le brusque relâchement de Panamee, et Aiden la serra fort contre lui, posant ses lèvres contre le crâne de la jeune femme pour l’embrasser avec douceur. Il cherchait à ne pas le montrer mais il était de plus en plus effrayé et inquiet par le comportement de Panamee, et il espérait avoir rapidement des explications concernant celui-ci. Mais la priorité maintenant était de calmer la jeune femme, de la rassurer et de la mener à l’écart, à un endroit où elle pourrait se lâcher sans risquer d’être le principal sujet qui alimenterait les ragots de l’hôpital la semaine prochaine.

- Chuuuut… Ça va aller, Pan, ça va aller… Il l’embrassa une nouvelle fois sur le sommet du crâne puis releva la tête, repérant une sortie vers un couloir qui devait être désert à cette heure-là. Viens, ma belle, on sort deux secondes. Et alors qu’elle était toujours nichée contre lui, il la prit par la taille et la guida à l’extérieur de la salle, ignorant les quelques personnes qui les avaient remarquées et qui les regardaient à présent avec un air surpris. Aiden se dirigea vers la cage d’escaliers au bout du couloir, où l’air était plus frais que dans la salle de réception étouffante. Les sanglots de Panamee résonnaient, plus forts que leurs bruits de pas respectifs. Aiden la fit s’asseoir sur une des marches et s’assit à ses côtés, la serrant contre lui avec douceur. Maintenant, raconte-moi ce qui t’arrive, Panamee. J’aurais dû te le demander plus tôt, je suis désolé…, murmura-t-il en replaçant une des mèches de la jeune femme derrière son oreille. Il était sincèrement inquiet mais il attendit patiemment que Panamee prenne la parole, ne voulant surtout pas la brusquer – étant donné l’état dans lequel elle se trouvait déjà, la presser était sûrement la dernière chose à faire. Alors, il se contentait de se maudire, de maudire son égoïsme et son égocentrisme sans lesquels il aurait remarqué l’état de Panamee bien plus tôt, à temps pour qu’elle ne soit pas encore aussi bas. Panamee ne semblait pas pouvoir, ou vouloir s’arrêter de pleurer, sanglotant sans interruption. Aiden se releva et se plaça en face d’elle, accroupi de sorte à ce que son visage soit à hauteur celui de Panamee. Hésitant une fracton de seconde, il finit par poser sa main sur la joue de la jeune femme pour l’encourager à parler et à lui faire confiance. Depuis combien de temps rêvait-il de pouvoir enfin faire ce geste avec Panameee ? Longtemps, cela ne faisait aucun doute. Peut-être même très longtemps, peut-être même depuis le jour de leur rencontre. Mais il est clair qu’il n’avait pas imaginé ce geste dans des conditions pareilles.
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