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| (#) Sujet: • I think I'm Paranoid Sam 28 Nov 2009 - 19:38 | |
| tmomsen8 & dictums
Jane fit brusquement volte face. Une voiture klaxonna, puis ralentit au niveau de la jeune femme, qui s’était remis à marcher, le regard rivé devant elle. La nuit était tombée depuis quelques heures déjà, elle avait du mal à voir où ses pas la guidaient. Même en voyant mieux, elle n’aurait eu aucune idée de l’endroit où elle pouvait bien être. Une voix grave et désagréable, venant de la voiture, lui lança : « Tu montes, princesse ? » Elle ne s’arrêta pas, et répondit gravement. «Dégage. » puis jeta une coup d'oeil furtif à son interlocuteur. Elle n’eut besoin de le regarder plus longuement pour comprendre qu’il ne valait mieux pas monter dans cette voiture rouge, sale. Elle se préparait à se défendre si le danger se présentait, serra les poings petit à petit. Fort heureusement, le conducteur obéit et s’éloigna à toute vitesse. Jane marcha quelques temps encore, sans apercevoir ni voiture ni moindre signe de vie. C’était peut-être compréhensible vu l’heure tardive, mais ça suffisait largement à la faire paniquer. Elle avait emménagé à Miami seulement quelques semaines plus tôt. Elle ne connaissait rien de ses rues colorées, contrairement à celles de Chicago qu’elle avait parcouru le reste de sa vie. Quelques jours auparavant, elle avait eu les échos d’une soirée intéressante – ici dans le sens où l’on pourrait se défouler jusqu’à l’épuisement extrême, qui se déroulerait dans le centre de sa nouvelle ville. Elle ne voulait pas manquer pas l'occasion de se mêler à ses nouveaux « co-habitants » et s’y était rendu en taxi – n’ayant même pas encore de propre voiture pour le moment. La nuit avait été sympathique, Jane s’était évidemment montré raisonnable avec l’alcool, comme toujours. Encore heureux, sinon la pauvre serait en ce moment même en train de chanter du Britney Spears à tue-tête, à bord d’une voiture rouge au côté d’un homme peu fréquentable. Bref, elle n’avait pas pris son portable, allez savoir pourquoi, et se retrouvait totalement paumée dans une ruelle totalement étrangère à ses yeux, à une heure où même les taxis ne se montraient plus. Elle décida de stopper sa marche vers l’inconnu lorsque ses jambes, portées par des talons déjà assez considérables, se mirent à trembler de manière inquiétante. Le miracle fit qu’elle s’arrêta près d’une cabine téléphonique et qu’elle avait un peu de monnaie sur elle. Elle s’avança tout en s’interrogeant, qui pouvait-elle appeler ? Elle ne connaissait personne, n’allait pas déranger la police ou autre pour « si peu ». Néanmoins triomphante, elle tira sur le combiné du téléphone, qui s’arracha littéralement du reste de la cabine. Des bouts de fils pendouillaient tristement de la machine, tandis que Jane jeta violemment au sol ce qui lui restait entre les mains. La jeune femme ferma les yeux et tenta de se remémorer les cours de yoga qu’elle avait pris, jadis (pratiquement dans une vie antérieure). Elle s’assit sur le côté d’un banc brisé en deux – décidément, rien n’était en bon état ici ?! puis décida de reposer un peu ses jambes avant de reprendre route, jusqu’à que son chemin ne croise la vie, quelle qu’elle soit. Elle se mit presque à regretter de ne pas croire en Dieu, elle aurait prié et aurait au moins passé son temps à espérer. Elle tapa dans un caillou qui rebondit jusqu’au milieu de la route, quand une forte lumière se fit apercevoir au loin. Jane la regarda s’approcher, espérant tomber sur une personne raisonnable – bien que cela soit assez rare qu’une personne raisonnable se balade en voiture à une telle heure de la nuit. Le véhicule s’arrêta devant Jane, qui se leva, sur ses gardes, pour scruter le conducteur.
Dernière édition par Jane Blodwen le Jeu 24 Déc 2009 - 11:53, édité 6 fois |
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| (#) Sujet: Re: • I think I'm Paranoid Mer 2 Déc 2009 - 17:30 | |
| Ce fut l'une de ces journées longues à n'en plus finir mais d'une utilité cruciale : Sloan Weisel avait passé la journée dans l'établissement où il enseignait à classer, corriger et archiver des fichiers qui remontaient pour certains à plusieurs dizaine d'années. Il lui arriva même de croiser des dossiers concernant certains individus à présent adultes d'Ocean Grove ce qui lui fit sérieusement penser que cette école était très attachée à son passé. Si cela n'avait tenu qu'à lui, il aurait brûlé sans la moindre hésitation plus de la moitié de la paperasserie conservée ; malheureusement, il n'était qu'un enseignant encore à l'essai et il valait donc mieux pour lui qu'il se plie scrupuleusement aux instructions de ses supérieurs hiérarchiques. A une heure du matin, le jeune homme arriva enfin au bout de sa tache et abandonna son bureau sans regret. Il n'avait pas à se lever tôt le lendemain mais l'idée d'être resté le dernier et aussi longtemps dans l'école primaire n'avait absolument rien de réjouissant. Plutôt déprimant. Grâce au trousseau de clefs que lui avait confié le proviseur, Sloan verrouilla l'établissement à sa sortie avant de regagner sa voiture sombre garée à quelques mètres de l'entrée. Un coupé volvo noir laqué. La rue était vide évidemment, qui aurait l'esprit assez dérangé pour trainer devant une école en plein milieu de la nuit ? Assurément, cela devait être le coin le plus calme de toute la ville de Miami, bien avant celui de la Mairie ou encore de l'église. Une fois au chaud à l'intérieur de son véhicule, Sloan se débarrassa vivement de sa veste et la balança sur le siège voisin avant de mettre le contact, mettant automatiquement en marche son lecteur de CDs. Un live de Johnny Cash s'éleva dans les airs et fit soupirer d'allégresse le jeune homme. La journée était enfin bel et bien finie. Prenant soin de vérifier ses arrières, il sortit sa voiture de sa place garée et se dirigea vers la route principale de la ville qui lui permettrait de rejoindre Ocean Grove. Quelques voitures l'accompagnaient mais la circulation restait fluide, permettant à Sloan de s'imaginer arriver chez lui en une dizaine de minutes, si tout se passait bien. Cependant, il ne s'était pas attendu à être rapidement titillé par sa trop grande charité. Enfin, c'était ce qu'il aima s'imaginer – il n'allait tout de même pas reconnaître qu'il s'apprêtait à rendre service uniquement parce que la personne visée était excessivement jolie. En effet, alors qu'il remontait une rue sombre mais éclairée par de fidèles réverbères, Sloan aperçut sur la rue, assise seule sur un banc, une svelte silhouette visiblement en difficulté. Pas étonnant si l'on fait confiance à la réputation des nuits floridiennes. Mais ce fut d'avantage un second détail qui intrigua le jeune homme juste assez pour le pousser à s'arrêter à quelques mètres d'elle. L'éclairage était mauvais mais il était quasiment certain de la connaître, ou plus exactement, de l'avoir déjà rencontrée. Cela suffit pour le convaincre de lui venir en aide. Une fois sa voiture stoppée, il descendit la vitre côté passager afin de pouvoir communiquer avec elle. Il remarqua instantanément son regard méfiant et glacial qui malgré son agressivité lui était effectivement familier. Un écho de Chicago qui aurait pu faire sourire le jeune homme – s'il était du genre à sourire. D'une voix posée et baissant la tête pour qu'elle puisse bien le voir, il s'adressa à elle, espérant qu'elle aussi le reconnaîtrait ce qui faciliterait sûrement la tache, n'est-ce pas ?
« Ce n'est pas exactement le même rythme qu'à Chicago, pas vrai ? » Il marqua une pause, essayant d'afficher une expression rassurante, ce qui n'était pas très facile vu son niveau de fatigue et la sensation étrange de passer pour un grossier dragueur de seconde zone. « Je vais sur Ocean Grove, si tu as besoin d'un chauffeur allant dans cette direction, tu peux monter. »
Comme pour illustrer ses propos, il déverrouilla les portes de sa voiture, permettant à la jeune femme de grimper dans le véhicule si elle acceptait son offre. Sloan n'avait rien à gagner ou à perdre dans cette affaire, aussi affichait-il l'air paisible et détaché de celui qui se paie le luxe de tenter une bonne action avant d'aller se coucher. Qu'elle aboutisse ou qu'elle échoue, cela lui était égale du moment qu'il tentait le coup.
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| (#) Sujet: Re: • I think I'm Paranoid Sam 26 Déc 2009 - 17:34 | |
| Stressée comme si ça vie en dépendait, ce qui n’était pas tout à fait faux, Jane reluqua durant de longues secondes ce visage aux expressions dures. Elle se relaxa une seconde en découvrant que c’était un bel homme, se crispa celle d’après. Les psychopathes étaient toujours ceux que l’on soupçonnait le moins, n’est-ce pas ? Mais le visage se détendit et les sourcils se défroncèrent finalement en reconnaissant ces traits. Une vague de soulagement parcourut le corps entier de Jane, elle l’avait déjà croisé à Chicago ! Il lui était plus ou moins familier, tout allait bien, il allait être son batman, elle serait chez elle d’ici peu, saine et sauve. Elle s’exclama, ne cacha pas sa joie. - Sloan, quel plaisir de te croiser ici ! Merci beaucoup ! Affichant la mine réjouie d’une enfant, elle fit le tour du véhicule en sautillant, sans savoir si il la suivait des yeux. Elle atteignit la portière et entra, glacée. Elle s’engouffra comme un vent polaire dans le lieu tiède et sourit de nouveau, même si Sloan ne la regardait pas. Il démarra, les minutes passèrent et l’allégresse de la jeune femme retomba peu à peu. Son cerveau se mit en ébullition alors que le silence pesait lourd dans la voiture. Comment se faisait-il qu’une connaissance de Chicago habite au même quartier qu’elle ? Qu’il passe, à une heure si tardive, dans la rue paumée même où elle s’était égarée ? Jane pouvait être fantaisiste ou tout ce que voulez – elle restait lucide. Le hasard, elle n’y croyait pas… ou quand ça l’arrangeait. Elle venait de comprendre. Il l’avait suivi, depuis Chicago. Tout avait exactement été prémédité.
La conclusion faite, Jane ne su quelle attitude adopter. Lui sauter au cou –pour le lui tordre évidemment, était sûrement la solution la moins envisageable. Bien qu’elle aurait très bien pu le mettre K.O en quelques secondes à peine, il conduisait et les rues qu’il empruntait était bien plus fréquentées que celle d’où elle venait. Puis, la nuit était bien assez mouvementée comme ça : elle était en train de se faire kidnapper, pas besoin de 'ajouter un accident de voiture par-dessus tout ! Jane détourna son regard de la route pour cacher son malaise. Où allait-il la conduire ? Le feu lui monta aux joues lorsque (batman devenu) badman tenta d’engager la conversation. Rien qu’une diversion pour qu’elle se sente en sécurité ! Elle répondit à peine car le seul son qui réussi à sortir de sa bouche fut un soufflement rauque, comme si elle sortait d'une apnée. Elle retenait sa respiration depuis un bon moment, craignant que le moindre son ne déclenche une attaque violente de son ravisseur. Néanmoins, elle commençait à avoir trop chaud. Le stress ne faisait qu’accentuer cette sensation de brûlure sur sa peau. Elle sentait qu’elle allait exploser. - Je…je, enfin tu peux baisser le chauffage ? Elle tendit un doigt tremblant vers le tableau de bord. Son geste fuit immédiatement suivit par celui de Sloan. Sur le qui-vive, cela la surprit et elle recula immédiatement sa main, puis tenta de se tasser dans le fauteuil, comme pour se faire toute petite.
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| (#) Sujet: Re: • I think I'm Paranoid Mar 29 Déc 2009 - 22:07 | |
| Sloan lui fit un bref signe de tête, sans sourire, lorsqu'elle l'appela par son prénom. Elle se souvenait donc de lui et mieux encore, elle semblait ravie de le retrouver. C'était déjà ça, il n'aurait pas à batailler pour l'aider à lui rappeler d'où ils se connaissaient. Pourtant, le jeune homme ne réussit pas à prendre le bonheur qu'elle affichait pour son compte. A ses yeux, c'était d'avantage une preuve qu'elle était complètement désespérée de trouver un chauffeur à cette heure-ci. Cependant, cela ne gâchait strictement rien à son plaisir à lui de la revoir. Jane était une femme délicieuse dont il avait beaucoup apprécié la compagnie à Chicago – il n'y avait donc aucune raison que cela soit différent ici, à Miami, n'est-ce pas ? Il la regarda faire le tour du véhicule à travers son rétroviseur, patientant jusqu'à ce qu'elle prenne place à ses côtés sur le siège passager. Il remit en marche le véhicule et laissa le silence s'installer entre eux. Ce n'était pas un soucis pour l'australien, loin de là. Il était bien d'avantage le genre de type à préférer le calme à un bavardage incessant et vide d'utilité. Bien sûr, il devinait que ça ne devait pas être un choix judicieux de sa part : lorsqu'on transporte une personne dans sa voiture, la moindre des choses est de la mettre en confiance, lui parler pour qu'elle se sente à l'aise … Mais rien n'y faisait, Sloan trouvait déjà cela bien assez généreux de sa part de la conduire là où elle le souhaitait, il n'allait pas non plus s'occuper de la partie « divertissements » de sa soirée. Le regard rivé sur la route obscure qu'ils empruntait, le jeune homme jetait par instant des coups d'œil à travers le rétroviseur intérieur pour voir ce que faisait sa passagère. Au bout d'un moment, il fit alors le triste constat qu'elle semblait avoir échangé sa joie première pour une expression beaucoup plus réservée … Méfiante ? Sloan haussa un sourcil, décidant de mettre ce brusque changement d'humeur sur le compte de la fatigue. Après tout, il était déjà très tard, elle était probablement exténuée, il ne pouvait pas attendre d'elle un sourire éternel alors qu'il était lui-même épuisé. D'une voix détachée, le regard à nouveau porté sur la route, il lui demanda alors si tout allait bien. Il ne reçut pour toute réponse qu'un faible gémissement qui l'intrigua, mais pas assez pour totalement l'alerter. Sloan fut alors étonné lorsqu'il l'entendit enfin s'adresser à lui et tourna son visage vers elle. En effet, elle semblait avoir assez chaud puisque tout son visage était à présent écarlate. Tenant d'une main le volant, il utilisa l'autre pour atteindre l'interrupteur du chauffage à l'instant où Jane le désigna. Ils n'allaient probablement pas se toucher, aussi la brusque réaction de la jeune femme pour s'éloigner de son contact le surpris. Cependant, il se contenta de lui lancer un regard interrogateur avant de tourner le bouton et de baisser de moitié la température de l'habitacle. Ils sortaient à peine de la ville et s'apprêtaient à rejoindre la route qui les mènerait en moins de dix minutes à Ocean Grove lorsqu'ils roulèrent violemment sur un obstacle. Forcé de s'arrêter, Sloan gara le véhicule sur le bas côté. Objet non perçu et tranchant abandonné, pneu crevé – topos habituel. Poussant un juron, Sloan frappa son volant et alluma tous ses phares pour rendre la visibilité optimale. Se tournant alors vers la jeune femme qui l'accompagnait, il afficha une mine profondément blasée mais surtout navrée.
« Je suis désolé, mais je crois qu'on a crevé. » Se penchant vers Jane pour atteindre la boîte à gants qui se trouvait près de ses jambes, il en sortit une lampe de poche. Il ouvrit ensuite sa portière et lui fit un signe de la tête avant de sortir du véhicule. Rapidement, il gagna le fameux pneu qu'il pensait avoir éclaté et constata qu'il ne s'était pas trompé. Il revint alors vers sa place de conducteur mais ne se rassit pas. S'appuyant contre l'encadrement de la portière. Il choisit simplement de passer sa tête pour s'adresser à Jane, « Ça t'intéresse de m'aider à changer une roue ? »
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| (#) Sujet: Re: • I think I'm Paranoid Mer 30 Déc 2009 - 16:59 | |
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Le cœur de Jane fit un bond si grand qu’elle crut qu’il allait cesser de battre. Alors qu’elle tentait de reprendre une respiration régulière pendant que la température baissait dans le véhicule, il y eut un mouvement brusque. Ils n’avaient pas rouler sur un sanglier néanmoins le choc fut bien trop important pour la jeune femme ébranlée. Effrayée, elle observa son chauffeur frapper le volant et détourna le regard lorsqu’il s’adressa à elle. Ces jambes nues furent parcourues d’un frisson lorsqu’il les effleura pour attraper quelque chose près d’elles. Enfin, il sortit et Jane enfouit son visage entre ses mains. C’était une blague. Ou un autre coup prémédité. Mettant toute sa concentration à l’épreuve, elle se mit à réfléchir à un moyen de se sortir de là. Pourquoi bon sang avait-elle rejeté les avances de cet homme de 40 ans qui l’avait suivi partout durant la fête ? Il était lourd mais n’avait pas l’air méchant, il aurait pu raccompagner chez elle, saine et sauve. Sloan revint plus vite que prévu. Jane, pour une fois, posa son regard bleuté sur le beau visage masculin. Tiens, voilà maintenant qu’il souhaitait l’attirer dehors, dans la nuit sombre. Jane opta pour un plan subtil. Elle avait retrouvé son calme, sûre d’elle. Au pire des cas, elle pratiquait la boxe, il ne pouvait rien contre elle. Soudainement soulagée, Jane haussa les épaules d’un air faussement indifférent, et répondit sur le même ton, la voix toujours rauque. - Pourquoi pas ! Au moins, je saurai comment faire la prochaine fois. Elle s’éclaircit la gorge, regarda malicieusement Sloan et ouvrit la portière. L’air frais lui donna la chair de poule, de nouveau. Elle sortit gracieusement en refermant derrière elle. Jetant un coup d’œil rapide à Sloan qui sortait d’objets étranges et suspects du coffre, elle serra son manteau autour d’elle, de même longueur que sa robe. Puis elle prit soin de se diriger vers le pneu crevé en passant par le devant du véhicule, craignant que Sloan ne l’attaque par surprise si elle passa derrière lui. Il posa une boîte à terre, pleine d’outils bien trop dangereux au goût de Jane. Celle-ci observait ses moindre faits et gestes. Ainsi il commença sa leçon. Elle fit semblant de se concentrer à ses paroles bien elle n’en avait rien à faire de ce pneu. L’occasion idéale se présenta : Sloan lui tendit un bout de fer un peu tordu, en lui demandant poliment: Tu veux le faire ? Jane hocha la tête, tout sourire. Il pensait la réduire en esclavage ? Le jeune homme se pencha alors pour tripoter quelque chose autour du pneu. Jane retint son souffle, plaça l’objet derrière elle en le tenant des deux mains, en position d’attaque. Au moment même où il commença à se redresser, dos à elle, la jeune femme lui asséna un coup puissant au niveau du tibia avec la barre de fer. Un bruit étouffé résonna dans la nuit. Sloan flancha et se tint à la voiture pour s’asseoir en prenant soin de ne pas se faire encore plus mal à la jambe. Jane débuta son numéro d’actrice en lâchant ce qu’elle avait dans la main, l’air profondément - faussement désolé. - Mon dieu ! Sloan ! Je suis désolée ! Je suis trop maladroite, je me suis retournée et… Elle s’accroupit à ses côtés, le visage soigneusement tordu pour simuler l’inquiétude. – Où as-tu mal ? Fort heureusement, il ne saignait pas, elle ne se sentait pas tellement de jouer les urgentistes avec celui qui tentait de la kidnapper. En tout cas, elle s’était débrouillée pour qu’il soit impuissant face à elle, il ne pourrait – normalement – plus courir, ni même conduire. Elle pourrait ainsi rentrer chez elle et … qu’allait-elle faire de lui ? Il faudrait qu’elle lui soutire des aveux. Pour le moment, il fallait qu’elle continue son petit jeu.
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| (#) Sujet: Re: • I think I'm Paranoid Sam 2 Jan 2010 - 13:20 | |
| Sloan fut satisfait dès l'instant où Jane accepta sa proposition. En effet, il avait réellement besoin d'une seconde paire de mains – même en simple assistance – pour réussir à réparer les dégâts subis et si elle avait refusé, il aurait été obligé de se démener comme un forcené sans avoir pour autant la garantie de la réussite. Il lui adressa donc un regard reconnaissant avant de se redresser et de se diriger rapidement vers le coffre de sa voiture. Il l'ouvrit et à l'aide de sa lampe-torche, réussit à dénicher les outils nécessaires pour retirer sa roue dégonflée en toute sécurité. Retournant auprès de la fameuse roue, l'australien déposa sa trousse d'outils et lutta un moment avec sa lampe pour s'éclairer mais fini par la confier à Jane qui se tenait à présent auprès de lui. Il lui tendit également une clef à molette brunie pour qu'elle puisse la lui tendre dès qu'il en aurait besoin. Jane se mit alors à l'éclairer avec justesse et Sloan put débuter ses explications puisqu'il lui avait semblé que la jeune femme souhaitait profiter de cette occasion pour apprendre quelques techniques utiles. De plus, en tant que maitre d'école, la pédagogie était quelque chose qu'il adorait exerçait, peu importe les circonstances. Il lui expliqua qu'il ne fallait pas avoir peur de se salir les mains et commenta chacun de ses gestes d'une voix claire et assurée – même s'il n'était pas certain à cent pour cent de ce qu'il faisait. En effet, il n'avait jamais crevé auparavant mais il avait bel et bien pris des cours de mécanique, comme tout bon conducteur qui se respecte. Une fois qu'il eut dé-serré les gonds, il tapa dans ses mains et abandonna ses outils sur le goudron de la route pour finalement se redresser dans le but d'aller chercher sa roue de rechange. Ce fut ainsi à cet instant qu'il reçut un coup aussi douloureux qu'inattendu au niveau de son tibia. Autant dire, une zone extrêmement sensible qui lui arracha un cri. Il essaya de se retenir à la carrosserie de sa voiture mais la douleur étant bien trop grande, il finit par s'abandonner au sol, étendant la jambe devant lui. Le visage tordu, il essaya de comprendre ce qui venait de se passer mais tout se contredisait : il pensa principalement à une attaque de la part de Jane mais son expression désolée et confuse anéantissait l'impression qu'elle ait agit en pleine conscience. Grognant, Sloan levant un regard plein de ressentiments en direction de la jeune femme mais n'osa pas l'insulter de tous les noms – bien que ce ne fut pas l'envie qui lui manqua. Elle semblait inquiète pour lui et il baissa son regard sur sa jambe quand elle vint s'accroupir à ses côtés. Ce fut pourtant d'un ton acide qu'il lui répondit, visiblement de très mauvaise humeur après lui avoir lancé un regard hargneux.
« A ton avis, t'as l'impression de m'avoir frappé dans le dos ? Au tibias, tu m'as explosé le tibias. »
Secouant la tête, il détourna son visage et tendit ses bras afin de relever l'ourlet de son pantalon juste assez pour dévoiler sa jambe jusqu'au genou. Il n'y avait pas de sang mais Sloan redoutait un affreux bleu. Chose assez risible puisque la peau qu'il dévoila au regard de Jane était encombrée de cicatrices immenses et inquiétantes. A cet instant, il se fichait complètement d'effrayer la jeune femme : de toute façon, il lui sortirait l'excuse de la guerre et son regard se changerait en respect en moins de deux secondes s'il le souhaitait. Il se contenta de se pencher en avant et massa la zone atteinte, grimaça puis en vint à formuler sa conclusion.
« On va dire que j'ai connu pire … Mais j'apprécierai que tu lâches cette clef, veux-tu ? »
Il désigna du menton la clef à molette en fer qu'elle tenait toujours dans sa paume, espérant ainsi éviter un nouvel accident. Jane était sans aucun doute séduisante mais également un vrai danger public, de toute évidence.
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| (#) Sujet: Re: • I think I'm Paranoid Mer 13 Jan 2010 - 13:33 | |
| Jane se mordilla la lèvre nerveusement. Comme à chaque fois où il ne le fallait surtout pas, elle avait cette étrange envie de rire. Loin d’aimer faire souffrir les autres – quoique – la scène d’une vue extérieure avait certainement des airs comiques. En intérieur, c’était du sérieux. Jane s’était en quelque sorte comportée en légitime défense, bien que toute attaque n’avait été que suggérée. Heureusement, une sensation de pitié balaya la précédente en découvrant le mal sincère de Sloan. Elle ne pouvait s’empêcher d’être attristée, même envers un psychopathe. De plus, le regard qu’il lui lança ne fit qu’approfondir ses remords. Elle aurait peut-être du opter pour quelque chose de moins radical… Enfin, maintenant c’était fait. Il avait l’air renfrogné, elle ne pouvait lui en vouloir. - Je regardais pas, j’te dis. Inquiète, elle l’observa soulever son pantalon jusqu’au genou, comme si elle s’attendait à voir un énorme trou noir à la place de son tibias. Du coup, elle ne fut qu’à peine choquée des cicatrices qu’arborait la peau de Sloan. Dans un sens, ça la confortait un peu dans son idée : c’était un psychopathe qui avait du se battre avec ses victimes et les autorités pour ne pas se faire arrêter. Elle fixa longuement la clé qu’elle tenait encore dans la main lorsqu’il lui demanda de la lâcher. Puis elle desserra les doigts et l’objet tomba lourdement et bruyamment, ratant de peu l’orteil de Jane. Il était bien trop tard et Jane commençait à être lasse de cette histoire. Elle n’avait plus envie de se battre ni d’aller d’ores et déjà dénoncer Sloan à la police. Venant de faire ses preuves – elle savait se défendre contre les fous-, elle se jugea apte à mener elle-même sa propre enquête avant de coincer celui qui la suivait partout. Avec un peu de chance, l’épisode de la jambe cassée rebuterait Sloan par la suite et le ferait partir loin d’ici. Ou alors, elle lui paierait un psy. Il était obsédé par elle, mais ça pouvait certainement se soigner sans utiliser les grands moyens ! Sinon, les flics l’embarqueraient. Le pouvoir de persuasion de Jane était sans limite. - Je ne vois pas ce que je peux faire, désolée. Un massage du muscle, peut-être ? Elle agita devant les yeux de Sloan ses doigts fins aux ongles longs et manucurés. Je n’ai pas encore passé mon diplôme de secourisme. En réalité, ça ne lui avait jamais traversé l’esprit. En général, quand elle avait un blessé près d’elle, c’est qu’elle l’avait bien voulu, comme ici. Je te raccompagnerai chez toi, ou t’emmènerai aux urgences si nécessaire … Seulement il faut changer cette maudite roue. Elle s’empara de la caisse métallique posée à terre et en sortit tout plein d’outils au hasard. Si il ne lui disait pas comment faire, elle emploierait la manière forte, quitte à enlever la roue avec les ongles et les dents. Il fallait qu’elle parte d’ici au plus vite. La jeune femme observa en biais Sloan, qui, l'air pensif, le regard rivé sur un point fixe devant lui. Elle se retourna vers ce qu'il fixait, au cas où il y aurait vu un loup ou quelconque animal sauvage prêt à surgir et à attaquer, mais ne vit que la nuit sombre derrière les arbres. Enfin, l'homme sortit de sa rêverie, Jane fit mine de regarder ailleurs. Elle fixa la carrosserie de la voiture et remarqua soudainement toutes les taches qu'elle arborait. Elle tenta d'en effacer quelques unes, vigoureusement, avec la manche de son manteau, et Sloan la coupa dans son élan.
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| (#) Sujet: Re: • I think I'm Paranoid | |
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