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 - evening is a time of real experimentation. ▲ theon.

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Message(#) Sujet: - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. EmptyMer 22 Fév 2012 - 23:55

theon&genesis.
« Arrête de faire la tête, ça te rend moche. » Gretchen Margulies avait toujours eu le tact de parler à sa grande sœur. Elle avait toujours les mots adorables et mignons que l’ainé étant en droit de recevoir. Elle était son parfait opposé et c’était pour ça qu’elle avait tous les droits. Papa et maman l’adoraient, tous les espoirs étaient posés en équilibre sur ses frêles épaules. Et elle adorait ça. Elle prenait toujours un malin plaisir à exhiber ses réussites, ses objectifs, ses dents blanches et impeccablement alignée. En comparaison, Genesis était le diable incarné. Celle qui ratait tout, celle qui qu’on aurait aimé abandonner sur le bord de la route. Combien de fois ne s’était-elle pas demandé pourquoi ils la supportaient encore… C’était bizarre, c’était sa vie. Elle avait l’habitude aujourd’hui. De jouer un jeu avec eux. De leur dire qu’elle était ravie de les accompagner ici et là. Mais son visage la trahissait toujours. Parce qu’elle aurait préféré être avec Adam ou avec Ned. Parce qu’elle aurait préféré ne pas devoir endurer une soirée de plus avec son incroyable famille parfaite. Ce gros et horrible mensonge. « Laisse-moi bouder. » Sa petite sœur plaqua alors sur sa joue un baiser collant. Tant de maquillage, de froufrous, de sourires… ça lui donnait envie de vomir. Genesis détestait les paillettes et les robes, et pourtant, elle était affublée de cette chose immonde que sa sœur lui avait prêtée pour l’occasion. Elle l’observait d’ailleurs d’un air satisfait, visiblement ravie du travail qu’elle avait effectué. Il fallait bien avouer qu’elle avait passé l’après-midi entière à la rendre présentable. D’après elle, Genesis était le reflet parfait d’une enfant sauvage, comme si elle avait grandit avec loup et que ça lui avait forgé son caractère fort dépendant. Et souvent, en secret, la jeune femme s’imaginait une telle vie, une telle naissance, une telle enfance. Grandir avec les loups lui auraient apportés tellement plus que cette maison… « Les filles ? On y va, dépêchez vous. » Si Gretchen était encore jeune, du haut de ses vingt, elle, elle avait dépassé le stade d’être appelé par le nom fille. Ce n’était pas une fille, c’était une femme, ou du moins quelque chose dans le genre. Et malgré ça, malgré tout, ses parents décidaient encore de ce qu’elle devait faire des ses jours et ses soirées. Trainée bien malgré elle à ce repas, cette inauguration, ce truc dont il ignorait tout. Elle avait grimpé dans la voiture avec mauvaise humeur et l’avait quitté avec ce même regard boudeur. Et lorsque son regard courra sur les lieux, elle ne put s’empêcher de soupirer. Il y avait ici tout ce qu’elle avait toujours détesté…

Debout, un verre de champagne à la main, Genesis observait les attroupements de gens en soupirant péniblement. Cela faisait déjà un petit moment que la soirée avait commencé, des éternités il lui semblait. Combien de verre avait-elle déjà bu ? Combien de personne avait-elle déjà salué ? « Bonsoir mademoiselle. » Genesis se figea, abandonnant la moindre de ses pensées et c’est avec raideur qu’elle s’était tourné vers cette voix grave qu’elle ne connaissait pas. Le regard qu’elle vit se poser sur elle la fit frissonner de dégoût, horriblement mal à l’aise. Un presque sexagénaire l’observait avec une drôle de lueur dans le regard, faisait rosir ses joues de mal-être. Elle bégaya vaguement quelques mots avant de s’enfuir à toutes jambes. Elle voulait bien être gentille, assister à cette soirée comme on le lui avait demandé, sourire, faire sembler de s’amuser mais se laisser tripoter par des vieux vicelard, très peu pour elle. Tout ça à cause de cet accoutrement ridicule ! Elle aurait donné n’importe quoi pour regagner le confort apaisant de sa chambre. Au lieu de ça, elle s’emmêla les pieds dans sa robe trop longue et vint trébucher sur un jeune homme, déversant sur elle le reste de coupe de champagne. « Génial ! Il ne manquait plus que ça. C’est vraiment le pompon cette soirée. » Genesis soupira en laissant ses épaules s’apaiser. « Désolée ! » ajouta-t-elle rapidement en relevant le regard après s’être vaguement épongé avec des serviettes en papier. Et c’est en croisant le regard de l’inconnu un large sourire vint marquer ses traits. « Toi, ici… Jared, c’est ça ? » Comme elle le lui avait fait remarquer lors de leur rencontre au parce, Ginny n’oubliait jamais un visage.
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Message(#) Sujet: Re: - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. EmptyJeu 23 Fév 2012 - 22:50

Sourire. Il en avait mal aux joues de sourire comme un imbécile mais il était bien obligé puisqu’il était là. Ce n’était pourtant pas par plaisir qu’il s’était rendu à cette soirée. Revêtir un costume, discipliner un minimum ses cheveux, bien se présenter, entretenir des conversations sans intérêts, tant de choses qu’il avait apprises durant son enfance et son adolescence et pour lesquelles il se sentait toujours aussi maladroit et irrécupérable. Mais il n’avait pu refuser l’invitation. Dès qu’ils avaient appris son retour en ville, les organisateurs, qui avaient bien connu ses parents, s’étaient empressés de le convier à cette soirée. Par pure politesse, donc, il avait accepté, pressentant à l’avance que ce ne serait pas une partie de plaisir. Voilà le problème quand on avait des parents habitués à ce genre de mondanité et s’il avait pu comprendre qu’il soit invité pour ne pas être laissé seul à la maison, il avait du mal à saisir pourquoi il avait été si gentiment prié de se joindre à eux. Ils ne savaient rien de lui, n’avaient probablement pas vu ses parents depuis leur déménagement et pourtant, le lien était là, indéfectible. La belle société. Hypocrite et superficielle au possible. Il se rassurait en se disant qu’il ne s’agissait que de quelques heures et qu’après, il serait bon pour être tranquille pendant un moment. Dès qu’on aurait vu qu’il n’était pas aussi à l’aise en public qu’avait pu l’être son père, qu’il n’était pas aussi friand de discussion futile que sa chère et tendre maman. Sourire, donc, s’imposait alors qu’il écoutait une histoire de plus, une anecdote sans grande importance, dont il attendait la chute avec impatience, sachant qu’il devrait noyer son rire dans son verre, tant il sonnerait faux à l’oreille des autres convives. Enfin, la raison de toute cette explication soporifique vint à son terme et, comme prévu, les autres éclatèrent de rire tandis que Theon portait le verre à ses lèvres. Ça passait mieux qu’un rire idiot, de toute façon. Pensait-il vraiment que sa plaisanterie amusait vraiment la galerie ? Il aurait été incapable de le dire. Tout était dans le paraitre et malheureusement, Theon n’avait aucune idée de son paraitre. Il profita qu’un autre se lançait dans une nouvelle tirade pour s’excuser, prétextant devoir aller saluer d’autres connaissances de ses parents. On le gratifia d’un sourire tout ce qu’il y a de peu intéressé et il soupira en se détournant de ces hommes qui, il espérait, n’étaient pas le modèle auquel il était voué. Il s’empressait tellement de fuir cette compagnie ennuyeuse qu’il ne remarqua pas la jeune femme avant qu’elle ne le heurte, renversant le contenu de son verre sur elle-même – alors que le cliché aurait voulu que ce soit lui qui en soit imbibé, afin que des excuses gênées jaillissent de chaque côté avant qu’ils ne finissent par en rire. Décidément, la fiction le suivait partout, envahissait son esprit dans les endroits les plus incongrus. Il chassa cette pensée alors qu’il baissait le regard pour découvrir qu’il ne s’agissait de personne d’autre que Ginny. Son cœur fit un bond. « Ginny ?! » Voilà bien la dernière personne qu’il aurait pensé croiser ici. Sa gêne n’en augmenta que davantage mais il posa instinctivement la main sur son bras pour s’assurer qu’elle allait bien. « Ça va aller ? » Il ne s’attendait pas à un sourire aussi lumineux – surtout qu’il semblait adressé à lui, comme s’il rendait sa soirée bien plus appréciable, tout à coup. « C’est ça » répondit-il hâtivement, espérant qu’aucune oreille indiscrète ne se baladait par-là. « Je ne m’attendais pas à te voir dans un endroit pareil, tiens ! » commenta-t-il avant de se mordre la langue – décidément bien trop pendue. Et pourquoi pas ? Pourquoi n’aurait-elle pas pu faire partie de ce paysage formel et légèrement hautain ? Parce qu’elle était tout le contraire, voilà pourquoi. « Je suis content de te voir. Enfin un visage familier… et sympathique » ajouta-t-il plus bas, sur un ton conspirateur. « Tu veux qu’on aille aux toilettes pour que tu puisses sécher ta robe ? Si tu fais vite, il ne devrait pas y avoir trop de séquelles » Et qu’est-ce que c’était que ça pour des commentaires ? Trop féminins ! Mais combien de fois n’avait-il pas assisté à une scène pareille pour voir sa mère voler au secours de la malheureuse et faire disparaitre les taches avant qu’elles n’aient eu le temps d’imprégner le tissu ? « Enfin, c’est ce que j’ai entendu dire » ajouta-t-il, comme pour se justifier.
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Message(#) Sujet: Re: - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. EmptyVen 24 Fév 2012 - 15:26

Étonnée mais ravie, Genesis n’aurait jamais pensé rencontrer ce jeune homme ici. Il fallait avouer que ces retrouvailles étaient bien loin de leur première rencontre, en totale opposition. Elle se demanda ce qu’il pouvait bien faire là. Dans ses souvenirs, il avait l’air beaucoup moins coincé et ennuyeux que tous les gens qu’elle avait rencontrés ici. Dans un sens, ça la rassurait. Ses parents seraient ravis de voir qu’elle se mêlait à la foule et elle passerait une soirée plus agréable qu’elle ne l’avait pensé. C’était tout bénéfice pour elle. Sauf peut-être sa robe trempée et la tâche horrible qui allait la marquer. Elle savait que Gretchen allait littéralement péter un plomb en apprenant qu’elle avait abîmé son trésor personnel. Mais Ginny s’en moquait bien trop pour y prêter la moindre attention, sourire aux lèvres, yeux braqués sur Jared. « Pourquoi ça n’irait pas ? » demanda-t-elle surprise. Il fallait bien avouer qu’elle ne voyait pas l’intérêt d’une telle question. Sans doute parce que la présence de son vis-à-vis avait vite chasser la tâche de ses pensées. « Et toi, ça va aller ? T’as pas l’air très à l’aise. » C’était le seul constat qu’elle avait pu faire. Bien sûr tout cela ne pouvait être que le fruit de son imagination alimentée par les coupes de champagne mais il y avait quelque chose de bizarre dans sa réponse hâtive. Mais qu’en savait-elle, après tout ? Elle ne connaissait pas du tout ce jeune homme, ou du moins, vraiment trop peu pour se permettre de juger l’une ou l’autre de ses réactions. Quant à son exclamation, elle lui fit légèrement froncée des sourcils. « Pourquoi ça ? J’ai l’air d’une roturière, peut-être ? » demanda-t-elle d’un air grave, comme si elle prenait cela comme une insulte. Son regard faussement courroucé se mit à briller alors qu’elle laissa un rire cristallin lui échapper. « Roh, détends-toi, je rigole. Pour être honnête, je ne t’imaginais pas du tout portant un costume… Mais ça te va très bien. Sexy. » Un sourire malicieux glissa sur ses lèvres. Elle n’avait pas envie de le mettre ou mal à l’aise ou même qu’il pense qu’elle le draguait, mais c’était ce que Ginny avait appris dans les livres : les femmes craquent pour les hommes en costume. Et si jusqu’ici elle n’avait jamais véritablement compris ce fantasme débile, il fallait avouer que Jared lui plaisait bien vêtu de la sorte. Mais pourtant, il regrettait de le retrouver ici. Peut-être qu’il était aussi chiant que toutes les personnes présentent dans la salle. Peut-être qu’il était exactement comme le nouveau petit ami de sa sœur. Mais elle ne pouvait pas en juger, puisqu’elle était congédiée à chaque fois que ce dernier était invité à diner chez les Margulies. Si ça se trouve, c’était lui ! pensait-elle durant une fraction de seconde avant de se reprendre et de sourire de plus belle. « Je retourne le compliment. C’est ennuyeux à mourir par ici. » avait-elle soufflé du même ton conspirateur que lui. Elle se demandait bien ce qu’il faisait là, du coup. Elle espérait de tout cœur qu’il n’était pas le biographe de l’une de ces vieilles têtes arrogantes et supérieures, l’image qu’elle avait de lui pourrait très vite s’entacher dans ce cas. Si Genesis avait l’esprit ouvert pour beaucoup de chose, elle ne supportait pas que les riches se prennent pour les rois du monde sous prétexte d’être riche, justement. Elle qui avait toujours vécu dans le milieu n’y voyait pas le moindre intérêt. Elle haussa vaguement des épaules lorsqu’il lui proposa d’aller aux toilettes laver ses robes. « Pour tout te dire, je m’en contrefiche. Elle n’est pas à moi. Et puis comme ça, ma sœur aura une bonne raison de se plaindre. » marmonna-t-elle d’un air malicieux. Elle savait que quoi qu’elle fasse ou dise, Gretchen aurait quelque chose à lui reprocher. Parce qu’elle leur faisait toujours honte. Non pas exprès, mais simplement par sa simplicité. Elle attrapa la main du jeune homme et le tira derrière elle vers une porte qu’il se trouvait non loin. « Mais je veux bien prendre l’air ! On va sur le balcon ? » Sa question était bien plus rhétorique qu’autre chose puisqu’elle l’avait amené sans même lui avoir demandé son consentement au préalable. Et dès que ses pieds foulèrent le sol plat et que le vent lui caressait le visage, Ginny expira avec plaisir. « Alors. Qu’est-ce que tu fais là, Jared ? Cette fois, je suis à peu près sûre que ce n’est pas ma sœur qui t’envoi. » Nouveau sourire amusé, alors qu’elle portait son regard vers l’invisible horizon.
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Message(#) Sujet: Re: - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. EmptyMer 29 Fév 2012 - 21:30

« Je ne suis pas très branché soirée de ce genre » avoua-t-il en grimaçant d’un air ennuyé. En fait, c’était même pire que ça : il avait cru y échapper à jamais en prenant son indépendance et voilà qu’il n’avait pas osé décliner l’invitation, de peur de froisser ces gens qu’il ne connaissait même pas mais plus encore ses parents qui n’auraient pas manqué de le lui reprocher s’ils avaient dû apprendre qu’il avait refusé de se rendre à cette soirée. En souvenir du ‘bon vieux temps’, il avait donc accepté, revêtu son plus beau costume et s’était pointé comme une fleur, sachant pertinemment qu’il passerait son temps à guetter le moment où il serait décent de se retirer poliment et humblement en prétextant devoir se lever tôt, ce qui aurait été un gros mensonge vu les grasses matinées qu’il enchainait depuis qu’il était à Miami. Son train de vie était on ne peut plus calme et aléatoire. Sans autre contrainte que de remettre ses écrits en temps et en heure, il gérait ses journées comme il l’entendait. Il lui arrivait d’écrire douze heures d’affilées et de ne pas allumer son ordinateur le jour suivant. Il aimait cette indépendance, il regrettait simplement qu’elle ne s’étende pas au reste de son existence. « Pas du tout » s’empressa-t-il de lui assurer, de peur qu’elle ne se vexe. « C’est juste que… » Il avait failli dire qu’elle était trop cool pour être ici mais, heureusement pour lui, elle l’arrêta avant qu’il ne débite sa connerie. Elle se serait bien gaussée s’il était allé au bout de sa réplique. Quant à son commentaire, il fit comme s’il ne l’avait pas entendu. C’était plus simple que de la remercier. Il sourit en l’entendant dire que sa sœur aurait ainsi une raison de se plaindre. C’était bien du Ginny, tout ça. Enfin, la Ginny de son souvenir, en tout cas, ce qui laissait espérer qu’elle n’avait pas tant changé que ça. Pour ce qu’il en avait vu, il aurait dit qu’elle était restée la même : espiègle et franche. Quand elle l’embarqua dans son sillage, il suivit sans protester, trop focalisé sur sa main qui tenait la sienne pour oser dire quoi que ce soit. L’air frais lui ferait du bien aussi, vu le coup de chaud qui lui était monté aux joues en un quart de seconde ! Ils retrouvèrent le balcon et il fut soulagé de voir que celui-ci était désert. « Euhm, j’ai été invité par les organisateurs » dit-il évasivement. « Ils connaissaient mes parents » Difficile de mentir sur un point pareil et puis, il ne voyait pas quel aurait été l’intérêt de maquiller la vérité quand il était plus simple de parler honnêtement. Au moins, voilà un point sur lequel il ne devrait plus réfléchir par la suite. Décidément, il détestait avoir proféré un tel mensonge. Chaque fois qu’elle l’appelait Jared, il grimaçait intérieurement, se rappelant qu’il n’était pas Theon, pour elle, mais bien Jared McConroy. « Si j’avais pu, j’aurais bien voulu y échapper mais je ne pense pas qu’ils auraient pris ‘non’ pour une réponse. Ils auraient voulu savoir pourquoi et auraient cherché à remettre ça alors je me suis dit autant en finir tout de suite, comme ça je serai tranquille » Il s’appuya contre le mur du balcon, les mains enfoncées dans les poches de son pantalon sombre. Il faisait frais mais cela faisait un bien fou après avoir été trimballé de groupe en groupe dans cette ambiance formelle et guindée. « Et toi ? Choix ou obligation ? » s’enquit-il avec un sourire en coin. « Ta sœur est là aussi ? » Il ne voulait pas donner l’impression qu’il s’intéressait à la cadette – pour le souvenir qu’il en avait, c’était une sale gamine qui le pinçait dès qu’elle en avait l’occasion, il en avait encore la peau sensible, rien que parce qu’il y repensait – mais s’il pouvait recentrer la conversation sur elle et éviter que quelqu’un ne vienne l’interpeller, il ne s’en priverait pas. La simple idée que quelqu’un l’appelle pour le présenter à d’autres gens le tétanisait mais il ne pouvait plus faire grand-chose sinon éviter un retour à la civilisation trop rapide ou accompagné de Genesis. Dès qu’il en aurait l’occasion, il la laisserait retourner à sa famille et s’éviterait ainsi une humiliation totale et publique, en plus de risquer de la perdre avant même de l’avoir récupérée.
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Message(#) Sujet: Re: - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. EmptyMar 6 Mar 2012 - 19:20

Au moins, Ginny était rassuré de savoir qu’ils n’étaient pas tous là de gaité de cœur. Elle avait conscience que beaucoup de gens auraient aimés être à sa place et se serait battu bec et ongle pour pouvoir assister à une soirée de ce genre mais cela ne lui donnait pas plus envie d’y rester pour autant. Que du contraire. Elle aurait donné sa place au premier venu. Heureusement pour elle, l’événement ne serait pas aussi pénible et ennuyeux que ce qu’elle avait pu imaginer et prévoir. S’ils étaient deux, le temps passerait plus vite et l’horreur de tout cela ne lui apparaitrait que vaguement. Du moins l’espérait-elle. Elle misait tous ses malheureux espoirs sur un jeune homme qu’elle n’avait rencontré qu’une fois et avec qui le courant avait été durement établi au début. Mais heureusement pour elle, Genesis savait toujours retomber sur ses pattes et les choses n’avaient pas mal terminée. Au point que son sourire n’aurait pas pu être plus sincère que ce qu’il n’était. Elle rayonnait, comment recouvrant un souffle de vie après des heures de végétations au bord d’une pièce bondée de cons vêtu à la manière des pingouins. Curieuse comme tout, elle voulu demander avec douceur quelle genre de soirée le branchait, mais cela aurait pu sonner très bizarrement, à la limite d’une invitation et elle ne tenait pas à rendre les choses gênantes. C’était sa bouée de secours, pas de mauvaises blagues. Elle préférait nettement plaisanté sur son allure bien loin des standards que l’on retrouvait là. Elle comprit rapidement qu’elle l’avait gêné et préféré de ce fait ne pas le voir s’enfoncer dans une excuse bidon qui aurait bien pu tout gâcher. Gâcher quoi, elle n’en savait rien, mais il valait ne pas le trop titiller. Ce garçon semblait bien nerveux et cela l’agaçait d’ailleurs un peu. Était-ce de sa faute ? Le rendait-elle nerveux ? Ginny n’avait pas l’impression d’être ce genre de fille pour lesquelles on s’inquiète de son allure ou de ses tournures de phrases, elle ne voyait pas pourquoi il aurait eu de quoi se torturer les méninges. Mais un calcul rapide l’amena à penser que c’était à cause des personnes qui les entouraient et l’emmena sur le balcon vide. Avec précipitation, elle s’était diriger vers la balustrade et avait laissé son regard courir sur l’horizon, sentant le vent caresser son visage avec effleurement, lui soutirant un sourire ravi. Elle écouta vainement la réponse à la question qu’elle avait elle-même posée, pas plus intéressée que cela, finalement. Qu’il soit invité par Pierre, Paul ou Jacques n’avaient pas réellement d’importance à ses yeux. Ou peut-être que si, en fait. « Vraiment ? » demanda-t-elle d’un ton évasif, comme si la question n’était pas essentielle. « C’est bizarre, mon père ne m’a jamais parlé de la famille McConroy et pourtant, il en connaît des gens. » soupira-t-elle, lasse. Combien de fois n’avait-elle pas été trainé ici et là ? Chez untel et untel, machin et bidule, tic et tac, truc et muche ? Jamais de McConroy. Même pendant son enfance. Sinon, elle se serait souvenue de Jared. Non ? Elle tourna le regard vers lui lorsqu’il déclara la raison de sa venue et eut un rapide sourire en le voyant s’appuyer sur le mur et lui demander la raison de sa propre présence. Genesis haussa les épaules avec indifférence. Qu’importait la réponse ? Que ce soit l’un ou l’autre, peut-être aurait-il été déçu. Si elle prétendait qu’elle était venue par choix, cela aurait fait d’elle une fille pourrie gâtée et ennuyeuse à mourir qui n’avait à la bouche que l’économie et la politique du pays. Certes, ça n’avait rien de dramatique et c’était même très bien mais c’était loin de l’image qu’elle voulait donner. Quant à la deuxième option, celle de l’obligation, cela faisait d’elle une fifille à papa (ce qu’elle était, entendons-nous bien) qui n’avait pas son mot à dire sur ses occupations. Dans un cas comme dans l’autre : c’était risible et pathétique. « On va dire que je suis là, c’est tout. » C’était une réponse comme une autre, il n’avait qu’à l’accepter comme cela. Quant à sa sœur… Qu’est-ce que ça pouvait lui faire ? Il la connaissait alors ? Oh et puis zut, elle en avait marre de voir Gretchen partout où elle allait et toujours au centre des conversations. Elle poussa un profond soupir, afficha une mine boudeuse et dans un geste qu’elle voulait théâtralement désespérer, elle s’approcha de la rambarde, prête à l’escalader pour faire le grand saut. « Ouaip, elle est là. Pourquoi ? Qu’est-ce que ça peut faire ? » demanda-t-elle d’un ton piquant que sa voix rendue floue. Elle passa une jambe de l’autre côté, avec une aisance de danseuse, alors qu’elle se tenait droite avec un large sourire aux lèvres, une main de part et d’autre de son corps, comme un oiseau prêt à s’envoler, alors que ses jambes enlaçait les barreaux avec force. « Il n’y en n’a jamais que pour elle. Je ne suis pas jalouse, que ce soit clair, mais je suis lassée d’elle et de sa perfection à la con. » Sa voix grinçante s’élevait alors qu’elle agita les bras comme pour mimer un envol imminent. « Je veux qu’on me regarde un peu. Tu crois que si je saute, ici, maintenant, on me verra ? Ou peut-être que je vais m’envoler comme un oiseau… Tu veux qu’on essaye ? » Joignant les gestes à la parole, Ginny s’accrocha à deux mains avant de passer sa seconde jambe de l’autre côté. Le vide s’étendait devant elle et elle le dévisageait avec un sourire ravi. Elle n’aurait eu qu’à lâcher les deux mains pour se voir dégringoler. Elle se serait fissurée, brisée et aurait été impossible à récolée. Comme une poupée de porcelaine, comme disait souvent Adam. Elle n’aurait été rien d’autre. Peut-être que Gretchen n’aurait pas l’art de la mort pour elle. Ginny elle, fascinée depuis toujours par cet ailleurs qu’elle avait alimenté avec les dires de Nohe, voyait dans cet instant le sommet de sa vie. Peut-être le moment essentiel, celui qui changerait tout. « Tu comptes avec moi ? Un… » Souffla-t-elle doucement, comme un murmure oublié.
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Message(#) Sujet: Re: - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. EmptyDim 11 Mar 2012 - 21:20

S’il avait su qu’il déclencherait un tel drame en mentionnant simplement Gretchen, dont il se fichait complètement, il se serait certainement abstenu. Mais l’angoisse provoquée par le danger que sa couverture soit mise à jour ou qu’il ennuie profondément Ginny était à un tel point qu’il ne réfléchissait pas à ce qu’il disait et la première chose qui lui passait par l’esprit s’échappait, creusant sa tombe ou lui donnant un léger sursis. Il pensait avoir trouvé un sujet neutre qui permettrait de parler de tout et de rien sans compromettre sa situation mais visiblement, il s’était fourvoyé. Il n’avait aucune intention de l’embêter avec ses bavardages inutiles et ses questions idiotes mais comme il en était encore au point où il n’était pas censé savoir grand-chose à son sujet, il pouvait difficilement parler d’autre chose au risque de faire germer le doute dans son esprit, sachant que si elle commençait à s’interroger sur lui, elle finirait tôt ou tard par le percer à jour. Elle était bien trop futée pour tomber dans le panneau bien longtemps. Il ne tenait qu’à lui de garder le secret qu’il protégeait pour une raison que lui-même ignorait. Il se mordillait la lèvre d’un air pensif quand elle déclara que son père ne lui avait jamais parlé de la famille McConroy. Il ferma un instant les yeux, maudissant sa stupidité. Bien sûr qu’il connaissait du beau monde et que s’il était invité, c’est que les deux familles s’étaient côtoyées. Il aurait dû trouver un autre mensonge, prétendre être là pour le boulot. Après tout, il était vrai que les deux familles avaient été proches et il se pouvait même que ses parents ou d’autres invités mentionnent sa présence aux Margulies. Cette illumination lui glaça le sang et il aurait aimé s’enterrer dix pieds sous terre plutôt que d’être là, à la merci de sa vivacité d’esprit. « Ah bon ? » s’étrangla-t-il comme si cela n’avait aucune importance. « J’imagine qu’il en connait du monde, cela lui a peut-être échappé… » Quelqu’un pouvait-il le faire taire avant qu’il n’enroule le nœud coulant autour de son cou ? Et pourtant il savait. Il savait que si leurs parents n’avaient pas été de bons amis, jamais ils n’auraient fréquenté les mêmes soirées et jamais Ginny ne l’aurait remarqué. C’était bien parce qu’il était parfois le seul gamin de son âge qu’elle avait été forcée de noter sa présence. Ce rappel lui écorcha le cœur et il vint se poster près d’elle, observant la nuit sombre dont seule la lune semblait émerger, simple disque argenté qui semblait les chaperonner d’un œil rieur, comme pour se ficher de sa tête. « R—rien du tout » s’empressa-t-il de lui assurer en sentant l’agacement pointer dans sa voix. Il aurait pourtant dû savoir que la cadette était un sujet tabou, n’avait-elle pas été claire dès leur première rencontre ? Il se serait bien fichu quelques claques pour se remettre les idées en place, tiens ! « Je demandais ça comme ça… » Il se gratta l’arrière du crâne d’un air ennuyé et jeta un coup d’œil vers la salle, où personne ne semblait avoir remarqué leur disparition. Quand il reporta son attention sur Ginny, ce fut pour constater avec horreur qu’elle avait enjambé la rambarde. « Je suis désolé, je ne voulais pas te froisser » dit-il d’une voix blanche, tétanisé à l’idée qu’elle puisse dégringoler de son perchoir. Déglutissant avec peine, il ne parvenait pas à détacher son regard de sa silhouette. « Descends de là, s’il te plait, c’est dangereux, tu pourrais te faire mal… » Très éloquent, très courageux, Theon Wingo ! se morigéna-t-il avant que son cœur n’ait quelques ratés. Effaré, il regarda Ginny mettre son existence en péril. « Reviens ici, je n’ai rien d’un Jack Dawson » Était-ce vraiment le moment de faire allusion à un film pareil ? Secouant la tête pour reprendre ses esprits, il tâcha de se concentrer pour rattraper sa bourde. Après tout, si elle était aussi bouleversée et fâchée, c'était uniquement par sa faute. Ce n’est que quand elle défia le vide du regard qu’il réagit. En deux enjambées, il était auprès d’elle, un bras enroulé autour de sa taille fine, le torse pressé contre son dos, la retenant maladroitement, oubliant qu’elle l’intimidait tant. « Arrête, Ginny, tu me fais peur » souffla-t-il à son oreille en fixant à son tour l’obscurité totale qui menaçait de les engloutir. « Je suis désolé, je ne voulais pas te contrarier. Je me fiche de ta sœur. C’était juste histoire de parler. Tout ce que je veux, c’est te connaitre, je le jure » Jurer. Voilà bien quelque chose qui datait de son enfance, quand il passait son temps à jurer et promettre à tort et à travers dans l’espoir d’assurer sa sincérité. Il prit un moment pour respirer et glissa sa main libre autour du poignet de la jeune femme, prêt à saisir ses doigts si elle faisait mine de lâcher prise. « Reviens de ce côté de la barrière, s’il te plait… » Elle sentait bon et il trouva ridicule que ce soit tout ce à quoi il pouvait penser alors qu’il ignorait tout de son état d’esprit actuel. Il avait le souvenir d’une enfant farceuse qui n’hésitait pas à faire toute une histoire pour se faire remarquer. Était-ce là encore un moyen d’attirer l’attention sur elle ou devait-il y voir un danger pour sa vie ? Incapable de se prononcer, il n’avait conscience que de la caresse de ses cheveux courts contre son oreille. Instinctivement, il resserra le bras autour d’elle. « On peut partir, si tu veux. Cette soirée n’est pas intéressante, de toute façon. Si tu t’en vas, elle le sera encore moins. On peut aller se promener dans le jardin, visiter les étages, ce que tu veux du moment que c’est loin de ce balcon… » Si ça se trouvait, dans une minute, elle allait se moquer de lui pour avoir été aussi crédule et avoir sauté à pieds joints dans sa farce. Mais il ne pouvait pas se permettre de jouer sur une telle probabilité car si elle était sérieuse, il s’en mordrait les doigts de ne pas avoir agi en conséquences.
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Message(#) Sujet: Re: - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. EmptyMar 20 Mar 2012 - 20:38

Rien n’échappait jamais à Georges Margulies. C’était bien la seule de ses qualités d’ailleurs. S’intéresser davantage à son emploi et ses connaissances plutôt qu’à sa famille. Il savait tout sur tout le monde et s’il lui arrivait par mégarde d’avoir un trou de mémoire, il filait vérifier dans son horrible petit calepin rouge. Un truc immonde qu’il avait pris soin de confectionner avec les années. Il y avait dedans toutes les personnes qu’il connaissait et ça faisait un sacré paquet de monde. Ginny les avait tous vu au moins une fois, à son grand dam. Et elle était persuadée qu’il n’y avait aucun McConroy. Mais bon, il y avait sans doute pas mal d’explication à cette petite incohérence. Soit ce brave Jared n’avait pas de parents et il s’était invité tout seul comme un grand. Soit il avait troqué son identité pour une autre. Et si cette question aurait eu le mérite de la distraire et l’intriguer il fut un temps, ce n’était pas le cas à présent. Elle préféra vainement hausser des épaules, prouvant un désintérêt plus qu’évident pour les affaires de son père. De toute façon, elle aurait préféré mille fois qu’il n’ait jamais eu de contact avec la famille Margulies avant cela. Parce que si cela avait été le cas, il l’aurait catalogué comme le reste de sa famille. À savoir quelqu’un d’insipide et pompeux, toujours bien droit dans ces bottes, qui ne fait pas un pas de travers. Même si elle avait honte de l’avouer parfois, c’était exactement comme ça qu’elle voyait sa famille. Il lui semblait que jamais aucun d’entre n’avait fait quelque chose d’éhonté et imprévisible. Tout était toujours dirigé au mini-mètre près. C’était désolant. Elle ne voulait pas qu’on la considère comme tel. Surtout si la personne en face d’elle en valait le détour. Mais elle avait la conviction que ce qu’elle avait montré d’elle aurait, de toute façon, déjà contrecarré légèrement cette vision des choses. Toutefois, cela n’avait visiblement pas suffit à Jared. Il fallait qu’il s’intéresse à Gretchen. L’adorable poupée de porcelaine aux belles boucles blondes et aux grands yeux azurs. Gretchen la terrible, Gretchen la fabuleuse. Si Ginny avait toujours adoré sa sœur, bien des choses l’énervaient chez cette dernière. Et ce côté perfection que tout le monde voyait et réclamait était l’une de ces choses. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire, à lui, hein ? Rien du tout qu’il disait l’ingénu, il demandait comme ça. Il mentait. On ne demande pas les choses comme ça. C’est stupide. Elle ne supportait d’ailleurs pas qu’on lui pose des questions stupides et futiles s’il n’y avait aucune raison derrière. Sentant une colère nouvelle s’accumuler en elle, Genesis joua le grand jeu. Et si, pour une fois dans sa vie, elle aussi se rendait intéressante ? Mais elle ne ferait pas cela comme une vraie Margulies. Elle le ferait à la façon décadente d’une folle a liée, d’une dégénérée, d’une malade mentale suicidaire. Enjambant comme elle put, malgré les entraves de sa tenue, la rambarde du balcon. Roméo et Juliet avait une scène beaucoup plus romantique, n’avait-il pu s’empêcher de songer en entendant la petite réplique de son interlocuteur. « Je pourrais me faire mal ? C’est ça ton argumentation ? Je suis à peu près sûre que, si je tombe, je me fracasse. Ça n’aura rien de douloureux. » lâcha-t-elle avec indifférence alors qu’un large sourire s’immisçait sur ses traits tirés. Le vent caressait doucement son visage alors qu’elle avait cette sensation de liberté si nouvelle et délectable qu’elle refusait obstinément d’abandonner son perchoir. Qui était donc Jack Dawson et qu’elle référence devait-elle y voir ? Cela lui échappait complètement et elle préféra ignorer superbement la réplique. S’il n’était pas Jack Dawson, elle n’aurait jamais rien du Rose. Elle était tout le contraire de cette fille et mieux valait pour elle qu’elle ne comprenne pas la comparaison, de ce fait. Elle enjamba le vide, le défia effrontément. Qu’il était bon d’avoir prise sur quelque chose. C’était stupide à dire, mais pour la première fois de sa vie, Ginny avait vraiment l’impression d’être le capitaine de son âme et le maitre de son destin. Elle n’aurait eu qu’à lâcher prise, qu’à se laisser glisser dans le vide… « N’aie pas peur. » murmura-t-elle avec douceur, comme si elle essayait de rassurer un enfant. Elle ne cherchait pas à l’effrayer, ni même à lui faire payer l’impertinence qu’il avait eut en mentionnant sa sœur. C’était un coup de tête qui l’avait poussé jusque là et elle était désormais hypnotisé par le vide devant elle. Ce bras autour d’elle aurait probablement du la ramener sur terre, la rassurer, mais non. Ginny était partie dans son monde, un peu à part, légèrement déconnecté de toute réalité. « Ne jure pas à tort et à travers, Jared. C’est comme ça qu’on déçoit les gens. D’abord on leur dit qu’on reste pour toujours, qu’on va se marier, avoir des enfants et puis, on se casse avant d’avoir seize ans. On ne jure pas quand on est honnête. » avait-elle alors jugé bon d’affirmer, reprenant doucement conscience de la réalité alors qu’elle sentait des doigts s’enrouler autour de son poignet. Je ne vais pas sauter, avait-elle envie de cracher. Mais elle garda le silence alors qu’il lui intimait de revenir du bon côté de la barrière. Peut-être qu’elle aurait du l’écouter, ne pas passer un temps infini à observer la pénombre le regard brillant. Peut-être qu’elle n’aurait pas du faire ce genre de farce. Mais en était-ce réellement une ? La question lui traversa l’esprit, vaguement… Ce n’était pas une blague, simplement un trop plein de sentiment que son corps et son cœur ne pouvait plus garder pour lui. Elle écouta attentivement le son mélodieux de sa voix lorsqu’il lui proposa plusieurs choses, elle sentait son cœur battre contre son dos, la faisant sourire avec ironie. Pourquoi aurait-il peur qu’elle saute, de toute façon ? Personne ne l’aurait retenu, personne n’aurait vu la différence. Si Genesis était de celle que l’on apprécie et que l’on adopte rapidement, elle pouvait être aussi facilement oubliée et délaissée. « D’accord. » répondit-elle simplement alors qu’elle s’appuyait sur l’épaule de Jared pour redescendre de sa balustrade. La manœuvre qu’elle employa pour descendre fut si étrange que son nez se retrouvait coller à celui du jeune homme, son corps fin plaqué contre le sien. « T’es trop près. » Fut la seule affirmation qu’elle put ajouter dans un sourire, restant pourtant dans cette position incongrue, son bras entourant les épaules larges du jeune homme. Lorsqu’une distance plus raisonnable les sépara, Ginny frissonna légèrement, sentant le rafraichissement de la soirée lui tomber dessus. Elle planta son regard dans celui de son vis-à-vis et lança d’une voix déterminé : « Pourquoi tu tiens à me connaître ? Je peux savoir ? J’ai rien d’intéressant. J’ai pas de réelle existence, pas de réelles attaches, pas de but. J’ai rien. Finalement, je suis comme tous les cons ici. À une différence près. Eux, ils se plaisent là-dedans. Moi, je suis juste trop à l’étroit. » Ou peut-être était-ce la robe ? Elle n’en savait rien, mais en tout cas, Ginny pensait le moindre de ses mots. Elle n’avait aucun intérêt. Sa sœur, elle, oui. Peut-être qu’elle était là, la réponse à sa question. Si tout le monde aimait Gretchen c’est parce que, elle, elle n’avait pas la stupidité de monter sur un balcon dès les premiers prémices d’un orage sentimental. « T’as pas besoin de faire semblant, tu sais. » Elle détestait qu’on fasse semblant qu’on prétende quelque chose parce qu’on avait ce besoin urgent de retenir ou prouver quelque chose. Genesis ne voulait pas être un poids ou une obligation. Jamais. Pour qui que ce soit. « Mais bon, on peut aller se balader, oui. » avait-elle finalement soufflé en haussant des épaules, tournant son regard vers le balcon qu’elle avait enjambé quelques minutes auparavant. Et si elle avait sauté ?
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Message(#) Sujet: Re: - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. EmptyJeu 5 Avr 2012 - 21:21

Au fond, il valait mieux qu’il fasse comme s’il ne se doutait pas de ses soupçons. Tout être innocent n’aurait probablement pas relevé, trouvant aberrant qu’elle puisse émettre une quelconque suspicion à son égard. Et puis, nier était plus simple que mentir. Ignorer était plus aisé que de répliquer. Mais quand il paniquait, il avait l’art de laisser échapper trop de choses, des mots qui risquaient de le trahir ou de confirmer sa suspicion. Il aurait tant voulu pouvoir se taire en se présentant et lui annoncer qui il était réellement, assumer les conséquences et ne pas se sentir trop désemparé si elle ne se rappelait pas l’avoir connu. Mais non, avec sa stupide tendance à angoisser, il avait sorti la première chose qui lui était passée par la tête et il aurait l’air bien con s’il lui disait à présent ‘hey, au fait, je ne m’appelle pas du tout Jared, je suis Theon, mais peut-être que tu ne te souviens pas de moi et ce n’est pas grave’. Maintenant valait probablement mieux que plus tard mais il ne parvenait pas à s’y résoudre. Il avait d’autres choses à l’esprit. Comme s’assurer qu’elle n’allait pas sauter. La Ginny d’autrefois aurait fait ça pour le fun mais elle n’aurait probablement pas pris un tel risque. Et si celle d’aujourd’hui cachait une profonde dépression ? Un chagrin d’amour qui la poussait à agir sans penser aux conséquences ? L’idée qu’un homme ait pu lui briser le cœur lui semblait absurde, tant elle paraissait indépendante, n’ayant nullement besoin de qui que ce soit pour exister. Mais il n’en savait rien. Et dans le doute, il préféra ne pas miser sur telle ou telle hypothèse. Tout ce qu’il voulait, c’est qu’elle revienne en sécurité et cesse de tourmenter son cœur déjà trop oppressé par le mensonge et la dissimulation. Il jeta un coup d’œil en contrebas et déglutit, n’ayant jamais aimé la hauteur en général, encore moins quand il ignorait le sort que lui réservait le destin. « À cette distance, il y a aussi de fortes chances que tu te brises le corps mais pas le cou et à mon avis, tu le sentirais passer » Maladroit, comme toujours, il n’était pas parvenu à trouver des mots plus recherchés, moins brutaux. Elle aurait de la chance si elle mourrait sur le coup, dans le cas contraire, elle risquait tout simplement de terminer son existence dans un fauteuil roulant ou dans un coma artificiel parce qu’elle n’aurait plus rien de la Genesis qu’il connaissait, elle ne serait qu’un légume. Et cette pensée lui hérissa le poil alors qu’il resserrait instinctivement les bras autour d’elle. Il écouta le son de sa voix, ignorant après quoi elle en avait exactement, des souvenirs lointains refaisant surface, comme une douce mélodie dont il se souviendrait vaguement sans mettre d’image précise dessus. Il avait tant occulté ces dernières années que même la meilleure période de son existence était passée à la trappe, comme s’il la reléguait, comme le reste, aux tristes moments de son existence, parsemée de rire mais le plus souvent hantée par la solitude. « Il y a des promesses qu’on ne peut pas tenir » souffla-t-il, convaincu de ses mots. « Des serments qu’on prononce parce qu’on croit sincèrement que ça va durer. Puis la vie entre en jeu et on n’a pas d’autre choix que de se laisser emporter par le courant pour voir où il nous mène… » S’il avait eu le choix, jamais il ne serait parti. Voilà ce que ça voulait dire. Mais il n’avait pas dix ans quand ses parents avaient annoncé le déménagement imminent. Qu’aurait-il pu faire à cet âge-là ? Rien. Taper du pied, pleurer toutes les larmes de son corps, jurer ses grands dieux que jamais il ne leur adresserait la parole à nouveau. Tant de vaines menaces. D’accord. La boule qui obstruait sa cage thoracique sembla se dégonfler et il poussa un soupir soulagé, pressant instinctivement le front contre sa nuque. Elle lui avait filé une peur bleue qu’il n’oublierait pas de sitôt. Il se redressa quand elle se décida à revenir en sécurité et il ne la lâcha pas une seule seconde, sa main ne la quittant que pour effleurer son bras, son coude, au cas où elle déraperait. Il la guida précautionneusement et se figea instantanément quand elle se retrouva pressée contre lui, son visage à quelques centimètres du sien. Le souffle court, il la fixa, encore tout retourné par ce qu’il venait de se passer. Réalisant qu’il la gênait, il secoua vivement la tête pour sortir de sa torpeur et fit un pas en arrière, la libérant. « Pardon… » Pour tout. Pas seulement pour son comportement bizarre ou la question au sujet de Gretchen. Pour être aussi maladroit, aussi, et pour lui avoir menti. Comme à chaque fois qu’on lui posait une question gênante, il se racla la gorge d’un air ennuyé et se gratta l’arrière du crâne. « C’est faux. Sinon je ne serais pas là » affirma-t-il après quelques secondes. « C’est justement parce que tu es différente que j’ai envie de te connaitre » Il se malmena l’intérieur de la joue et prit une brève inspiration avant d’ajouter : « Et j’aime ta franchise. Au moins on sait à quoi s’en tenir avec toi. Je déteste l’hypocrisie » Il parlait d’expérience, se rappelant tous ces sourires qui lui avaient fait tant de mal, lui laissant croire qu’il avait sa place parmi eux quand ce n’était que pour mieux l’évincer par la suite. À un tel point qu’au bout d’un moment, il n’avait plus cherché à intégrer quoi que ce soit, préférant rester dans son coin, même si ça n’arrangeait en rien sa situation. « Semblant de quoi ? » Perplexe, il avait parlé spontanément, ignorant vraiment à quoi elle faisait allusion. Avait-elle compris ? Était-ce à cela qu’elle faisait allusion ? Quand avait-elle deviné au juste, qu’il mentait sur son identité ? Il eut au moins la présence d’esprit de ne pas aggraver son embarras en trahissant son secret. « D’accord » Il s’assura qu’il ne s’agissait pas d’une ruse pour le détourner d’elle et se dirigea vers l’escalier qui descendait vers les jardins plongés dans l’obscurité. Une lampe s’alluma lorsqu’ils parvinrent en bas des marches, probablement dû à un détecteur de mouvement et il leva le nez quand une porte s’ouvrit. Quelqu’un venait sûrement voir qui étaient les intrus. « Viens » souffla-t-il en lui attrapant la main pour l’entrainer entre les arbres. Disparaitre. C’est tout ce qu’il voulait. Retrouver la sécurité relative et illusoire de l’obscurité. Ils se dissimulèrent derrière un gros tronc au moment où une silhouette apparaissait, guettant le mouvement qui trahirait les promeneurs improvisés. Le cœur battant, légèrement grisé par le semblant d’interdit que représentait cette escapade, il attendit que l’homme abandonne et tourne les talons. Quelques secondes plus tard, la lumière s’éteignait, elle aussi, leur permettant d’être de nouveau complètement isolés. Il laissa échapper un petit rire, espérant qu’elle ne le trouvait pas ridicule à jouer à cache-cache avec l’un des employés de la maison. Il reposa son attention sur Ginny et, emporté par l’adrénaline, fit preuve d’une audace qu’il pensait impossible. Il profita de la semi-pénombre dans laquelle ils étaient plongés et se pencha pour presser un instant ses lèvres contre celles de Ginny. Un baiser bref et maladroit. Un baiser qui lui chamboula pourtant le cœur. D’où il lui venait, pourquoi il mettait en péril leur relation à peine naissante – pour elle, en tout cas – il l’ignorait. Elle lui avait tellement manqué, elle lui avait fait tellement peur en lui jouant ce mauvais tour qu’il avait la sensation qu’il devait le faire, sous peine de ne jamais oser se lancer. Et mettre cela sur le compte de l’adrénaline était facile, au moins. On pouvait tout imputer à un moment de folie, même un baiser volé à l’ombre d’un tronc. « Désolé » souffla-t-il, à défaut de savoir comment excuser autrement son geste. Avant d’ajouter, ne voulant pas créer de malentendu supplémentaire : « Ça faisait un moment que je voulais le faire… Voilà pourquoi j’ai envie de te connaitre… »
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Message(#) Sujet: Re: - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. EmptyDim 8 Avr 2012 - 20:19

L’idée de se briser les os l’amusa, sans qu’elle ne sache pourquoi. Être brisée et démantelée comme une vieille poupée était une image poétique dans son esprit. Peut-être qu’elle serait étendue sur un lit, le regard vitreux, paralysée pour la vie… Et alors ? Marcher, courir, n’était-ce pas des futilités tant qu’il y avait la vie ? La question était trop profonde pour elle et elle avait peur de s’y brûler les ailes. Un simplement haussement d’épaule, voilà la réponse. Qu’elle la sente passée ou non, Ginny savait que sa vie ne serait plus jamais un long fleuve tranquille et que quoi qu’il advienne, l’avenir n’aurait rien de radieux et parfait. Mais elle était loin d’être suicidaire et pour tout dire, elle avait même légèrement le vertige, là. Et elle était là, à compter les secondes, les minutes que le temps lui accordait. Encore entière, encore prête à vivre. Un frisson la parcouru alors qu’elle sentait le bras se resserrer autour de sa taille. Comme s’il allait sauter, vraiment. Comme s’il était capable de le faire. Elle n’était pas assez égoïste pour ça, pas assez téméraire non plus. Ce n’était qu’une enfant et les enfants, ça ne pense qu’à jouer rien de plus. Les yeux rivés sur le vide, elle écoutait le discours de Jared, incapable de savoir si elle comprenait ou non où il voulait en venir. Si on n’est pas sûr de pouvoir tenir une promesse, on ne devrait pas la faire, voilà ce qu’elle pensait. Avant de faire une promesse, on envisage toutes les possibilités. On envisage la possibilité même de ne pas pouvoir la tenir. Non, pour elle, la vie n’avait pas prise sur tout. Parfois, il fallait simplement le vouloir pour que ça marche. Simplement s’accroche pour ne pas que ça dérive. Mais elle ne voulait pas blâmer cet inconnu qu’elle ne connaissait pas pour des promesses qui ne lui avait pas faite de toute façon. Elle ne pouvait pas lui en vouloir alors que c’était d’autres personnes qui avaient failli à la tâche. Elle aurait pu explique son point de vue. Conter avec des mots abrupts et indélicats combien promettre n’a pas de sens à ses yeux. Mais c’était inutile. Les gens jurent à tort et à travers, ils promettent comme ils respirent. Au fond, c’était la nature humaine ; un amas de promesses balancée à la volée, des promises qu’on oublie, des promesses qu’on ne tient pas et le résultat c’est qu’elles créaient des désillusionnés, des déçus, des malheureux. Bref, elle n’allait pas passer la nuit à sasser et ressasser cette notion, ce concept, ce leurre qu’elle abhorrait. Elle accepta de descendre et eut un léger sourire à l’entendre s’excuser. Elle avait un peu l’impression qu’il ne faisait que ça. « Arrête de t’excuser pour rien. » qu’elle ne put s’empêcher de prononcer. Elle savait qu’il y avait des gens comme ça, qui s’excusait pour tout, pour n’importe quoi. Qui s’excusait d’être là, simplement, parfois. Lui, il n’avait aucune raison de s’excuser. Ça n’avait rien eu de désagréable de sentir son souffle chaud sur sa peau. C’était un peu bizarre, mais pas déplaisant pour autant. Un nouveau et beau sourire s’installa sur ses lèvres alors qu’elle l’écoutait. Ginny ne comprenait pas pourquoi les gens finissaient toujours par voir en elle tout ce qu’il n’y avait pas à voir. Adam était perpétuellement entrain de la mettre sur un piédestal et elle était prête à parier que son cousin le faisait aussi par moment. Elle n’avait rien d’unique, rien d’intéressant. Mais visiblement, il y avait des choses chez elle qui valait le détour et qu’elle ignorait. « Du déteste l’hypocrisie ? » demanda-t-elle, une lueur de malice dans les yeux. Détester l’hypocrisie et mentir, n’était-ce pas un peu paradoxale ? Parce que oui, elle ne démordait pas, il y avait quelques incohérences qu’elle ne parvenait pas à démêler. « Pourquoi, dis-moi. » demanda-t-elle avec sérieux, le dévisageant malgré elle. Elle voulait en savoir plus sur lui, sur sa manière d’être, de pensée. Elle voulait apprendre à le connaître, même si par moment, elle avait l’impression que c’était déjà le cas. Un drôle de sentiment qu’elle ne parvenait pas à définir et qui lui importait peu de déchiffrer, finalement. Elle ignora la question perplexe, haussa des épaules comme elle savait si bien le faire. Faire semblant. Tout était dans l’expression, s’il ne comprenait pas, elle n’allait certainement pas lui faire le loisir de l’éclairer. Elle le regarda passer devant et lui emboîta le pas, sans hésiter. Elle n’avait pas envie de retourner à cette soirée stupide où les gens riaient de choses qui n’avait pas d’intérêt. Elle n’avait pas envie d’aller étouffer de chaleur dans une robe immonde et tâchée. Elle voulait de ce moment avec lui. Cet inconnu dont les prunelles avait une délicieuse lumière de souvenir oublié. Et dès que son pied foula le sol, elle se sentit attrapé par la main, sans même comprendre ce qui se passait. « Qu’est-ce que- » commença-t-elle dans un souffle qu’elle retint alors qu’ils se dissimulaient derrière un arbre. Un sourire malicieux glissa sur ses lèvres. Amusée, Ginny dévisageait le jeune homme, incapable de savoir ce qui pouvait bien lui passer par la tête. Incapable de détacher ses yeux de lui, elle ne prêta pas la moindre attention à la venue inopinée d’un hôte de la maison et elle remarqua a peine que la pénombre les entourait de nouveau. Elle accueillit son rire comme une caresse sur ses tympans, trouvant le son mélodieux et rassurant. C’était ce genre de moment qui lui faisait aimer la vie. Ces moments où elle n’avait pas l’impression d’être une enfant coincée dans le corps d’une adulte mais d’avoir simplement l’impression d’être l’ado qu’elle avait été. Elle aimait se dissimuler derrière les arbres pour échapper à la vue des vilains pas beau et… Son cœur s’agita soudain en voyant le jeune homme se pencher sur elle. Son souffle se coupa alors que ses pupilles ne quittaient plus les lippes de Jared. Et quand elles vinrent à la rencontre des siennes pour un baiser maladroit et bref, elle eut l’impression que le monde s’était arrêté de tourner. Que plus rien n’avait d’importance, que plus rien n’existait. Elle sentait son cœur s’agitait dans sa poitrine, parfois manquer un bâtiment, mais se débattre au point de vouloir s’extirper de sa cage thoracique. Lorsqu’il s’écarta, Ginny eut un réflexe stupide et puéril, elle posa ses doigts sur les lèvres qu’il venait de quitter. Elle avait l’impression brûlante que les picotements qu’elle avait ressentis étaient encore là. Elle avait l’impression que c’était la première fois qu’on l’embrassait de la sorte. Elle avait l’impression que c’était nouveau. Et elle était comme totalement déconnectée de la réalité, son regard fixée sur un point invisible, au-delà de toute réalité. Perdue dans son monde intérieur, elle cherchait l’erreur, tâchant de rembobiner le film pour comprendre. Était-ce comme ça que les choses se passaient en temps normal ? Elle n’en savait rien, ce qu’elle savait sur ce genre de moment, c’était ce que les livres lui avaient compté et elle avait toujours préféré croire que les livres mentaient. Elle laissa échapper un petit rire nerveux alors qu’il s’excusait et laissa mollement son bras retomber le long de son corps. Le picotement sur sa bouche rosée ne l’avait pourtant pas quittée. Elle accusait le coup. Encore une excuse ? Son cœur, frétillant comme un petit poisson échoué, lui dictait des choses que sa tête n’avait visiblement pas le cran d’accepter. Sa voix s’éleva alors, plus rauque, plus tremblante, alors qu’elle demandait suspicieuse : « Eh bien. Tu fais ça avec toutes celles que tu as envie de connaître ? » Une légère pointe de jalousie trahissait ses propos. Genesis Margulies ne supportait pas de n’être qu’un numéro. L’idée d’être pour lui une nième fille de passage, une distraction ou autre chose de ce goût là ne lui plaisait pas. Elle en frissonna d’ailleurs, détournant le regard sur ses pieds. Elle ne voulait pas paraître désagréable, ni même irritée parce qu’il avait fait, elle… Elle était perdue, et pour la première fois de sa vie, on l’avait pris de court. Tant et si bien qu’elle demeurait muette, incapable de savoir ce qu’il était bon de faire ou pas. Elle croisa les bras contre sa poitrine, s’appuya contre l’arbre et se mordilla la lèvre inférieure. Gênée. Elle était gênée. Ginny n’était jamais gênée, elle savait toujours quoi dire, toujours quoi faire mais là… « Je… Tu crois que c’est bien de faire ça, sérieusement ? Je veux dire, tu me connais pas, tu sais rien de moi. Si ça se trouve, après aujourd’hui, on ne se reverra pas. Je…Ca fait toujours ça ? » Les mots s’emmêlaient, se mélangeait, lui volant totalement ses capacités de réflexion. Mais la question qui lui avait brûlé les lèvres avait échouée malgré elle et elle voulait une réponse. Est-ce que ça faisait toujours ça ? Des picotements sur les lèvres, des nœuds à l’estomac, le cœur en perdition… « Ne joue pas à ça avec moi, d’accord ? Je veux dire, je… » Elle ne voulait pas qu’on jouait avec elle, elle n’était pas prête pour ça et puis surtout, il finirait par le regretter. Elle en avait la conviction. Malgré l’envie prenante qu’elle avait de prendre ses jambes à son cou, elle fit un pas vers lui et accrocha ses doigts à sa cravate. Sa manière à elle de dire qu’elle ne tenait pas à ce que tout cela s’estompe. Elle avait l’impression de rêvé les deux yeux grands ouverts. Avec douceur, elle pressa ses lèvres sur le coin de ses lèvres, pas suffisamment audacieuse pour tenter l’expérience d’elle-même.
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Message(#) Sujet: Re: - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. EmptyLun 9 Avr 2012 - 15:49

Les mots lui venaient si facilement lorsqu’il se posait devant son ordinateur. Ses doigts formaient des phrases, des paragraphes, des récits entiers. Il y mettait toute l’émotion, toute la minutie qui le caractérisait. Il voulait bien faire, toujours, tout le temps. Lorsqu’il se plongeait dans son travail, plus rien n’existait. Il jouait avec les expressions, entremêlait les images et les métaphores. Il notait, effaçait, recommençait à volonté jusqu’à ce que cela lui semble parfait. Il était bien moins doué lorsqu’il s’agissait de parler, par contre. Maladroit, il s’emmêlait les pinceaux, ne savait plus où il en était. Et le mensonge qu’il avait proféré dans la hâte planait au-dessus de sa tête, comme une épée de Damoclès, prête à le trancher en deux au moindre faux pas. En plus de ce qu’il disait avec toute la sincérité du monde, il se retrouvait à réfléchir à ce qu’il avait déjà dit et qu’il devait tâcher de ne pas contredire, auquel cas elle verrait en lui le menteur qu’il était, sans savoir qu’il était complètement novice en la matière. Un menteur était un menteur, après tout. Rien ne le différenciait d’un autre. Même son excuse n’était pas valable, elle la balaierait d’un geste de la main. Elle refuserait de l’écouter, c’était certain. Finalement, il espérait expier sa faute en s’excusant, même si elle ignorait ce qu’il avait sur la conscience. Mais visiblement, il avait exagéré, là aussi, parce qu’elle lui dit de cesser de s’excuser. Que pourrait-il faire d’autre ? Il n’avait que ce mot à la bouche pour la simple et bonne raison qu’il était désolé de les avoir fourrés dans une situation pareille. Si elle avait su dès le départ qui il était, ils n’en seraient pas là. Il faillit d’ailleurs lâcher une fois de plus ce mot qui l’horripilait tant et il l’avala de justesse. Il n’y pouvait rien, c’était un réflexe, en plus d’être un besoin de faire son examen de conscience. Et puis il ne voulait rien risquer pour qu’elle l’envoie sur les roses, lassée de sa bêtise et de l’ennui que sa compagnie pouvait représenter. Il savait qu’il n’était pas le gars le plus drôle ou le plus distrayant et si ça passait avec les autres, il n’avait aucune envie qu’elle pense la même chose que tous les autres. Pourquoi détestait-il l’hypocrisie ? Une question légitime qu’il ne pouvait pas éluder. « Parce que— » Par chance, c’est à ce moment-là que l’homme en noir avait fait son apparition, coupant court toute hypothétique (et lamentable) explication qu’il aurait pu débiter pour argumenter. Décidément, il était particulièrement idiot avec elle. Au lieu de lui prouver qu’elle pouvait baisser ses défenses, il avait le sentiment de lui donner encore davantage de raisons de se méfier de lui. Comme si sa fausse identité ne suffisait pas ! Heureusement pour lui, en un sens, leur course pour se trouver un abri lui fit oublier le sujet de la conversation et, dissimulé derrière l’arbre, il ne ferait rien pour le lui rappeler, voilà qui était une chose de certaine. D’ailleurs, il s’était déjà enfoncé autrement en laissant l’adrénaline prendre le dessus et les prendre tous les deux au dépourvu. Il n’avait même pas réfléchi. L’acte avait surgi de nulle part, comme instinctif alors qu’à aucun moment il n’avait envisagé de se lancer, trop occupé qu’il était à réfléchir à ce qu’il pourrait faire pour apprendre à la connaitre et, plus récemment, à ce qu’il pourrait bien dire pour se sortir du pétrin dans lequel il s’était fourré en l’interrogeant simplement sur Gretchen. Il savait pourtant que Ginny était sauvage, qu’elle partait au quart de tour et que l’entente avec sa cadette n’était pas idéale. Il ne savait pas si ça s’était amélioré ou au contraire si ça avait empiré mais il se rappelait très bien la mésentente entre les deux gamines. Pourquoi diable avait-il fallu que sa langue fourche ? Il avait voulu meubler la conversation et voilà ce qui en était ressorti. Et maintenant il l’avait embrassée… Un baiser maladroit, bien loin des belles embrassades romantiques. Un effleurement des lèvres qu’il ne regrettait pas mais dont il redoutait la réaction. Il attendait la gifle qui allait suivre. Après tout, elle ne le connaissait plus, ce devait être étrange d’être touchée de la sorte par un type qu’elle avait vu deux fois, et encore, celle-ci était la seconde rencontre. Il avait espéré en arriver là, évidemment, mais il ne s’était pas attendu à craquer aussitôt. Pourtant, en l’observant, il comprit qu’il n’aurait pas tenu très longtemps. Il avait attendu tellement longtemps, rêvant de ces retrouvailles, des souvenirs qu’ils évoqueraient en riant en remplissant le trou immense que représentait leur séparation. Et maintenant elle était là, encore plus magique que ce qu’il avait espéré. Il ignorait si le silence de Ginny était de bon ou mauvais augure et n’osait plus bouger, de peur de faire éclater la bulle dans laquelle ils se trouvaient. Ignorant s’il allait récolter une œillade assassine ou si elle allait tout simplement l’abandonner là, il décida que le mieux à faire, c’était peut-être d’attendre. Et d’aviser ensuite, en fonction de la réaction qu’elle aurait. Il déglutit en l’entendant rire, redoutant la moquerie à venir et se concentra sur le tronc qui les dissimulait, les isolant de la fête où tout le monde ignorait probablement qu’ils avaient disparu. Enfin lui, c’était certain, vu son insignifiance pour ces gens. Ginny, par contre… Il arracha un bout d’écorce et entreprit de le réduire en miettes. « N—non » répondit-il en balbutiant, n’osant pas avouer qu’elle était la seule, en réalité, et que son expérience en matière de ‘baisers’ se résumait à quelques essais durant son adolescence, mais rien de sérieux. Il n’avait pour ainsi dire jamais eu de petite amie alors aller embrasser des filles qu’il connaissait à peine – ou qui le connaissaient à peine – n’était vraiment pas dans ses habitudes. « J’espérais un peu qu’on se reverrait, quand même… Sinon je n’aurais pas fait ça » lâcha-t-il, aussi gêné qu’elle l’était, martyrisant un pauvre bout de bois qu’il finit par lâcher, conscient de l’air ridicule qu’il devait avoir. Il se frotta machinalement les doigts sur le pantalon et ajouta : « Je ne sais pas. Je n’avais jamais fait ça… avant » se crut-il obligé de préciser, comme si ce n’était pas logique. « Je ne joue pas » déclara-t-il en s’appuyant à l’arbre, comme s’il craignait que ses jambes lui faussent compagnie d’un moment à l’autre. « Je ne suis pas comme ça… » Il avait détourné les yeux pour jeter un regard en direction de la grande bâtisse qu’ils avaient abandonnée et qui était illuminée de mille feux, tandis que la musique leur parvenait, légèrement étouffée, sauf lorsqu’une porte s’ouvrait et laissait s’échapper les notes que les musiciens jouaient à l’intérieur. Il doutait que quiconque ne vienne dans leur direction mais il préférait quand même s’assurer que l’homme qui était apparu quelques minutes plus tôt n’était pas parti chercher du renfort pour fouiller le parc. L’idée que des chiens de chasse le poursuivent à travers les allées ne lui disait rien. Son regard fuyant ne revint que parce qu’il sentit une secousse sur sa cravate. Ses yeux sombres se posèrent sur Ginny et il eut une fois de plus le souffle coupé par la beauté naturelle qui irradiait de sa silhouette et de son visage à peine éclairé par les rayons de la lune. Il ferma les yeux au moment où il sentait ses lèvres se presser contre le coin de sa bouche. Instinctivement, il plaça sa main libre sur la hanche de Ginny, de façon à ce qu’elle ne puisse s’échapper trop facilement quand elle s’écarterait. Il déglutit avec difficulté et, électrisé par sa proximité, se pencha à nouveau pour sceller leurs lèvres, avec un peu plus d’assurance cette fois, ce qui lui permit d’y mettre toute la douceur qu’elle lui inspirait. Son bras glissa lentement autour d’elle, enlaçant sa taille tout en réalisant qu’il avait cessé de respirer, embarqué par ce moment de calme plat, comme s’il n’y avait plus rien autour d’eux. Quand il s’écarta, ce ne fut que de quelques centimètres, le front pressé contre celui de sa meilleure amie d’enfance : « J’ai le cœur qui va éclater… » Un aveu spontané qui s’échappa avant qu’il ne parvienne à le retenir. Les lèvres pincées, il faillit s’excuser mais parvint à réfréner cette envie. Que le monde s’écroule, que les chiens le pourchassent, s’ils le voulaient. Theon Wingo se sentait pousser des ailes et il sut qu’il avait fait le bon choix en revenant à Miami, plus d’une décennie après en être parti. Et il sut qu’il avait raison, que tout au long de ses pérégrinations, il avait laissé son cœur ici, à l’abri, en attendant qu’il revienne le chercher. Et il venait juste de le récupérer.
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Message(#) Sujet: Re: - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. EmptyMar 10 Avr 2012 - 18:22

Elle remerciait la pénombre de dissimulé son minois perturbé, ses joues rosies et ses lèvres tremblantes. Elle remerciait la musique étouffé qui gardait à l’abri les battements affolés de son cœur. Elle remerciait aussi le temps de s’être arrêté, de lui donner l’occasion de reprendre ses esprits et d’analyser les choses. Mais ses pensées s’emmêlaient, s’embrouillaient, changeaient, évoluaient de secondes en secondes. S’était-elle seulement préparer à vivre un tel moment en se levant au petit matin ? Avait-elle seulement imaginé que la soirée si pénible qu’elle redoutait allait finalement être plus magique qu’un conte de fée ? Il lui semblait que non, qu’elle n’avait rien vu venir et qu’elle n’aurait, de toute façon, rien pu prévoir. Son cœur en était chamboulé, ses mains en devenaient moites et elle était là, à se poser des milliards de question et à analyser de fond en comble la situation. Combien de fois l’avait-elle rencontré ? Deux fois. Deux ridicules et minces fois, et encore, celle-ci était la deuxième. Qu’avaient-ils échangés ? Des banalités, des discours insipides, une ou deux révélations tout au plus. Elle ne connaissait rien de lui, si ce n’est qu’il avait un chien prénommé Bob, qu’il avait beaucoup voyagé, qu’il était biographe et visiblement, le fils d’une famille pas mal aisée et ça s’arrêtait là. Quant à lui, de son côté, il devait la prendre pour une espèce de folle suicidaire, toujours entrain de rouscailler sur sa femme et particulièrement son adorable petite sœur. Le temps d’une seconde, sa bouche se déforma dans une grimace déçue. Peut-être que c’était pour ça, qu’il l’avait embrassé. Parce qu’elle avait l’air d’une déprimée et qu’il voulait l’empêcher de mettre fin à ses jours. Elle se sentit soudain bien ridicule. C’est vrai, pourquoi n’y avait-elle pas pensé plutôt ? Il n’avait pas d’autre raison de faire ça. D’un côté, ça la rassurait un peu. Au moins, elle n’avait pas loupé d’épisode et ce genre de chose ne se faisait effectivement pas aussi rapidement. Et d’un autre côté, elle ne pouvait pas s’empêcher d’accuser le coup, serrant les dents, refusant d’être considéré comme une sorte de boulet. Mais bizarrement, il la rassura. Savoir qu’il ne faisait pas ça avec tout le monde était une nouvelle qu’elle accueillait avec plaisir, trahie par un sourire en coin. Celui-ci s’élargit bien davantage encore, par la suite. Elle aussi, elle espérait bien le revoir. Maintenant, elle avait le sentiment dérangeant qu’elle ne pourrait plus se l’extirper de la tête. L’image de ses prunelles était fixée dans sa mémoire, la douceur de ses lèvres était un souvenir dont elle ne se lasserait pas. Elle l’observait du coin de l’œil, trituré son bout de bois, incapable de savoir les mots qu’il fallait prononcer. Elle s’y risqua tout de même, peinant à les formuler, les soufflant presque en silence. « Peut-être qu’on se reverra. Peut-être pas. » L’idée de placer cette relation au cœur du hasard l’amusait autant que cela la terrifiait. Elle ne pensait pas réellement le revoir, la première fois et pourtant, il était devant elle et ils avaient échangés un baiser. Et si la prochaine fois, il faisait pire que ça ? Ginny se mordit la lèvre inférieur, se gratta la nuque et essaya de chasser ses pensées absurdes. « Tant mieux, alors. Ce serait hypocrite de ta part, de toute façon. » lâchant cette phrase naïvement, espérant qu’il comprendrait à quoi elle faisait allusion. S’il jouait avec elle, elle y perdrait la tête. Elle n’avait pas besoin de ce genre de chose dernièrement, elle n’avait pas besoin que quelqu’un vienne s’immiscer dans sa vie si ce n’était que pour le temps d’une danse, ou quelque chose dans le genre. Mais elle avait tellement envie d’y croire. Il y avait tellement d’étoiles dans ses yeux, presque autant que dans le ciel. Elle avait envie de croire que ce moment, aussi étrange et détonant soit-il, était sincère et plein de promesse. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui passe la corde au cou, évidemment, ni même qu’ils deviennent une sorte de couple mais… Elle aimait cette sensation de compter pour quelqu’un. Et pas comme elle pouvait compter pour un ami, un cousin, une mère, une sœur. Compter au point qu’on veuille l’embrasser. Elle, cette fille un peu bizarre, garçonne et sauvage. Cette fille avec autant goût qu’un pasteur. Cette fille qui, finalement, ne connaissait rien sur la vie et qui vivait dans une jolie cage dorée, même si elle se plaisait à croire le contraire. On le regardait avec des yeux qu’elle n’avait jamais vus et ça la faisait rougir malgré elle. Elle frissonna au contact de sa main sur sa hanche, lui ôtant toute envie de s’enfuir. Elle était pourtant prête à le faire, si tout cela n’avait pas l’air d’un songe. Et à nouveau, son cœur se déchaina dans sa poitrine alors que leurs lèvres se scellèrent. Son corps se colla au sien sans qu’elle ne puisse le retenir, sa main vint fourrager dans la chevelure douce du jeune homme, alors qu’elle se sentait pousser des ailes. C’était fois, elle était sûre : personne ne l’avait jamais embrassée de cette façon. Il fallait avouer qu’elle était novice dans le domaine et cela la comblait, finalement. Elle s’accrochait à sa nuque pour être certaine qu’il était bien là, juste sous ses doigts, que tout ça n’était pas le simple fruit de son imagination. Elle soupirait d’aise contre sa bouche si délicieuse, enivrée de son parfum. Elle laissa échapper, bien malgré elle, un petit couinement de frustration alors qu’il se détachait légèrement d’elle et que leur front se touchait. Tétanisée, égarée, hébétée, elle gardait les yeux fermés. Son corps fut parcouru d’un nouveau frisson lorsque sa voix se répercuta à ses oreilles. Son cœur aussi allait éclater. Il allait lâcher prise. Sans le savoir, il venait de le piétiner. Sa main glissa de sa nuque à l’endroit approximatif d’où devait se trouver son cœur et un sourire vint illuminer son visage en sentant les battements agités qui soulevait la poitrine de son vis-à-vis. Bercé par ces mouvements, elle aurait pu demeurer ainsi pour de long moment encore, mais elle posa ses doigts son index sur les lèvres du biographe, rouvrant les paupières pour le dévisager. « Il faut croire que ça fait toujours ça, alors. » murmura-t-elle avec candeur. Elle ne le savait pas avant mais maintenant, elle avait l’impression qu’elle ne pourrait plus jamais se passer d’un tel contact. Elle avait envie de recommencer encore et encore. Au point qu’elle posa ses lèvres sur la barrière que formait son index. Elle ne voulait pas aller trop vite, elle ne voulait pas manquer le coche, elle voulait que les choses se fassent bien. « Mais faut que tu arrêtes de faire ça. » parvint-elle a formulé, malgré la dureté de ses mots et le profond désaccord qui régnait en elle. « Tu ne me connais pas. Et je ne pense pas, je ne crois pas, enfin j’imagine... » C’était assez difficile d’expliquer ce qu’elle voulait exprimer puisqu’elle n’y comprenait rien et que tout ce qu’elle avait à dire n’était que des supputations. Elle dessina la forme de ses lèvres du bout de son doigt tout en murmurant : « J’imagine qu’on ne doit pas embrasser des inconnus, sinon, on finit déçu. Je ne suis peut-être pas ce que tu imagines. Comme de ton côté, tu n’es peut-être pas du tout ce que j’imagine. Tout ça… Tout ça, ça voudrait dire quoi alors ? » C’était une question qui avait tant de sens mais dont la réponse lui semblait finalement si vaine. Elle vint enfuir son museau dans son cœur, s’imprégnant de son parfum, incapable de remettre la distance dont elle ressentait pourtant le besoin brûlant. « On se reverra, alors ? » fut la seule question qui lui sembla digne d’intérêt en cet instant.
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Message(#) Sujet: Re: - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. EmptySam 21 Avr 2012 - 17:42

C’était tellement facile pour elle d’agir avec désinvolture, haussant les épaules comme si elle se contrefichait complètement si ce devait être la dernière fois qu’elle le verrait. Pour elle, il n’était qu’un inconnu un peu bizarre qu’elle avait rencontré au parc puis ici, ce soir, et qui venait de l’embrasser. Sa seule chance, finalement, était le fait qu’elle ne se soit pas insurgée d’une telle approche. Il n’aurait pas pu la blâmer si elle avait été choquée qu’il agisse ainsi à son encontre, prenant ses aises comme si presser ses lèvres contre les siennes était anodin. À l’intérieur, il sentait son cœur cogner comme un fou. Parce qu’il savait qui elle était, parce qu’il avait tout un tas de souvenirs liés à elle. Des images qui le faisaient sourire et qu’il rêvait tant d’étendre. Ajouter de nouveaux souvenirs aux anciens, voilà ce qu’il espérait tant. Elle ne pouvait pas se douter de tout cela, évidemment et les choses se seraient probablement passées autrement si elle avait su qui il était réellement. Malheureusement pour lui, il était trop tard pour faire marche arrière, tout comme il se savait incapable de lui révéler la vérité. Pas maintenant, en tout cas, ni ce soir, d’ailleurs. L’adrénaline avait emporté le peu de jugeote qu’il avait encore et avait déclenché quelque chose d’irréversible en lui. Comment, en effet, pourrait-il penser à autre chose, maintenant qu’il avait goûté à un bonheur aussi simple et parfait ? Comment pourrait-il s’éloigner d’elle quand il avait tant rêvé d’un moment comme celui-là ? Comme un insecte attiré par la lumière, il se voyait mal se détourner d’elle à présent. C’était peut-être ridicule et s’il devait faire part de la seule certitude de ce moment, n’importe qui se ficherait de lui, très probablement mais il ne pouvait s’empêcher de ressentir cette petite boule au fond de lui. Il était amoureux d’elle en partant, de cet amour que les enfants peuvent se porter l’un à l’autre, innocent, naïf et candide mais il l’avait aimée à sa façon. Tout ce temps passé loin d’Ocean Grove n’avait en aucun cas altéré son affection pour la fillette d’antan. Il avait craint ce retour et ce qu’il découvrirait après tant d’années. Or, il ne pouvait pas le nier : il n’avait pas été déçu un seul instant et il savait maintenant qu’il l’aimait toujours, comme un adulte, comme un homme aime une femme. Et, oui, cela pouvait sembler absurde aux yeux de certains puisqu’il la retrouvait à peine, sans savoir ce qu’elle avait fait tout ce temps et si elle lui correspondait autant mais il n’avait aucun doute sur ces points. Là, dissimulé des regards, à l’abri d’un arbre et dans la pénombre, il sentait son cœur s’envoler, s’exalter. Peut-être, peut-être pas. Oui, cela semblait si simple dans sa bouche, comme si cela n’avait aucune importance alors que le monde de Theon tournait autour d’elle, purement et simplement. Elle était la seule raison de son retour. Même ses parents n’avaient pas compris sa volonté farouche de retrouver Miami puisqu’après tout, ce n’était pas plus ses racines là qu’ailleurs. Enfant de partout, enfant de nulle part, surtout. Il avait besoin d’avoir quelque chose à quoi se raccrocher et chaque fois qu’on lui avait demandé ce qu’il voulait, exactement, l’image de la gamine de Floride s’était frayé un chemin jusque dans sa tête, sans pour autant qu’il l’exprime à haute voix. Ils ne comprendraient pas. Tout comme elle ne comprendrait sûrement pas s’il devait lui en parler. Il y avait des choses qui ne s’expliquaient pas et ce retour en faisait partie. Après tout, quelle tête ferait-elle s’il devait lui avouer être revenu dans l’espoir de la revoir, de se rapprocher à nouveau d’elle ? Elle le prendrait pour un fou, pour un psychopathe et ne l’était-il pas, finalement, pour s’être laissé guider par une telle folie ? Il n’avait fait qu’aggraver son cas en mentant. Combien de temps lui restait-il avant que quelqu’un n’ôte le voile sur son identité ? Il suffisait que quelqu’un dans cette salle demande à Ginny s’il allait bien, ou s’ils s’entendaient comme quand ils étaient enfants pour qu’il soit démasqué. Parce que personne ne semblait avoir oublié la passion qu’il vouait déjà à sa meilleure amie d’enfance quand il n’avait même pas dix ans. Il la suivait partout, se pliait à ses moindres désirs, se serait déguisé en fille, si cela l’avait amusée. Il perdait parfois expressément pour la voir triompher. Il se cachait légèrement derrière elle lorsqu’ils se faisaient réprimander parce qu’ils étaient trop bruyants. Comme si sa force innée les protégerait tous les deux. Non, personne ne semblait avoir oublié ce garçonnet sauf Ginny. En même temps, pourquoi aurait-elle abordé ce sujet avec lui, surtout après deux brèves rencontres comme les leurs ? Il aurait voulu que jamais ce moment ne s’arrête, qu’ils restent dans cette bulle, à l’abri des regards indiscrets, à l’abri de toute vérité loin d’être bonne à dire. C’était instinctif et probablement très puéril de sa part mais il s’en fichait, en réalité. Il était heureux comme il ne l’avait plus été depuis une éternité, s’il l’avait seulement été un jour. Il n’avait rien d’un expert et craignait d’un côté de si prendre comme un pied, de l’entendre rire en se moquant de lui et de sa maladresse dans sa façon d’être comme dans celle de l’embrasser. C’était d’autant plus effrayant qu’il s’agissait de Ginny. Mais peut-être qu’il avait des ailes, après tout, qui lui permettaient de survoler son angoisse et son manque d’expérience en la matière. Il rougit même en la sentant se presser contre lui et redouta un instant d’avoir les réactions d’un adolescent qui seraient surpris par ses premiers émois sensuels. Il chercha l’air en sentant la main de Ginny s’égarer à l’emplacement de son cœur et eut l’impression que celui-ci doublait de volume, comme s’il cherchait à s’extraire de sa cage thoracique pour venir se presser contre cette paume qu’il avait tant recherchée. Émettant un petit rire légèrement ennuyé, il baissa les yeux sur les doigts qui caressaient son cœur. « Ça dépend avec qui » concéda-t-il. Oui, cela ferait toujours cet effet-là… avec elle et elle ne pourrait donc être remplacée par la première venue. Non pas qu’il ait la moindre intention d’aller rechercher pareilles sensations ailleurs. Son voyage n’était pas vain, il était réel et avait une raison valable. Il se contrefichait que le monde entier le traite d’inconscient ou d’instable rêveur, tant que Ginny l’acceptait tel qu’il était et ne le considérait pas comme un malade mental sorti de son hôpital psychiatrique. « Faire quoi ? » demanda-t-il, la voix rauque, le souffle coupé par sa proximité. « Je ne sais pas » avoua-t-il, légèrement dépité quand elle demanda ce que cela voudrait dire. Sa main attrapa celle de Ginny, ses doigts jouèrent machinalement avec les siens alors qu’il supposait, avec lenteur, comme s’il laissait ses pensées s’échapper par ses lèvres au moment même où elles lui apparaissaient, ce qui était un peu le cas : « Je pense que ça veut dire que je m’en fiche que je ne te connais pas encore vraiment… Que j’ai envie de te découvrir… et que tu me plais beaucoup même si c’est vrai qu’on ne s’est vus que deux fois… » Son regard était resté fixé sur leurs doigts entremêlés avant qu’il ne le relève pour conclure : « Je n’ai jamais eu envie de m’approcher autant de quelqu’un. C’est bête à dire, mais c’est depuis notre première rencontre… » Pour elle, il s’agirait de leur entrevue au parc. Pour lui, cela remontait bien plus loin, au temps de leur enfance. Il n’avait aucun mal à se rappeler le jour où il avait fait la connaissance de Ginny. Elle l’avait d’emblée fasciné et son pouvoir sur lui n’avait jamais décru. Jamais. Encore moins aujourd’hui. « Quand tu veux, où tu veux » conclut-il en sachant que la fin de ce moment magique approchait sûrement. Mais il ne regrettait rien. Il se terminait sur une note positive : celle qu’ils se reverraient et qu’ils auraient un souvenir supplémentaire qui les lierait pour toujours, quelle que soit la vision qu’elle aurait de lui à l’avenir, jamais elle ne pourrait effacer cette étreinte. Il l’aurait bien gardée près de lui mais l’absence de Ginny avait dû être remarquée, à défaut de la sienne et il soupira donc : « J’imagine que les gens vont commencer à se demander où tu es… Je vais rentrer. J’ai eu ma dose de ces gens pour la soirée » Il esquissa un sourire et termina sur un ton tendre et envoûté : « Bonne fin de soirée, Genesis… ».
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Message(#) Sujet: Re: - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. - evening is a time of real experimentation. ▲ theon. EmptySam 28 Avr 2012 - 9:37

On dit toujours que l’inconnu fait peur, qu’il est rempli de surprise et que si l’on ne s’y risque pas, on ne fera jamais rien. L’inconnu, c’est ce truc un peu bizarre qui se trouve derrière chaque porte à franchir. Des mystères, des découvertes, des joies, des déceptions, des crises de larmes, des fous rires, des bonnes et des mauvaises nouvelles. L’inconnu c’est ce machin ridicule qui bouscule tout quand on ne s’y attend plus, qui rompt toutes les barrières déjà préétablies et qui jette dans la fosse aux lions. L’inconnu c’est du bonheur et de la peur. Elle avait souvent lu ce genre de chose, sceptique. Elle n’était pas sûre que l’avenir et l’inconnu puisse réellement lui apporter quelque chose de ce genre, un jour. Elle croyait à regret que, derrière la banalité du quotidien, ne se cachait qu’une seconde routine, peut-être pire encore. Elle n’aimait pas cela, ça l’ennuyait et rien de pire selon elle que l’ennui. Pourtant il fallait avouer que dans sa vie, elle n’avait jamais rien eu de plus. Peut-être qu’elle s’y prenait mal, peut-être qu’elle n’avait rien compris, peut-être qu’à l’intérieur d’elle une pièce faisait défaut et cela rendait le tout défectueux. Peut-être que c’était une erreur de la nature et que c’était pour cette raison que l’inconnu ne venait jamais se heurter à sa porte. Elle y avait souvent pensé en observant le ciel étoilé de sa chambre. Elle s’était posé la question illusoire et pourtant existentielle que chacun se doit de se poser : qui suis-je ? Où vais-je ? La vérité c’est qu’elle n’avait jamais trouvé de réponse. Comme si quelque chose dans son monde, dans son petit univers parallèle, refusait de lui apporter la vérité. Et quelle vérité ? Là encore, la réponse était passée sous silence. À regret. Parce qu’elle aurait tant aimé savoir et comprendre. Et ce soir-là, presser contre un parfait inconnu : elle avait la sensation d’exister pour de bon, de savoir qui elle était et vers quoi elle allait. Bien sûr, tout était flou. Comme une image abstraite que son esprit tâchait tant bien que mal de mettre au point. Comme si tout cela n’était qu’un joli mirage, peut-être leurre, sans doute un gros mensonge. Mais elle s’y raccrochait avec force et détermination, luttait pour l’image ne s’estompe pas, se battait pour son cœur continue de battre avec cette irrégularité. Était-ce normal ? Elle ne pouvait pas ressentir autant de chose si compliquées et entremêlées pour quelqu’un qu’elle n’avait rencontré qu’une fois ou deux au cours de son existence. Elle ne pouvait pas avoir la sensation de s’envoler pour un simple baiser. Et pourtant. Quelque chose en elle, quelque chose de bizarre, nouveau et pourtant déjà très encré, s’était installé. Elle n’aurait su le définir et encore moins le comprendre, mais elle aimait cette boule de chaleur qui réchauffait son être. C’était comme être bercé par la douceur du vent contre sa peau, alimentait alors les étincelles qui pétillaient à l’intérieur d’elle. C’était absurde. Ridicule. Ça dépassait toute logique. Ça n’existait que dans les livres tout ça, tout au plus, dans les films. Ça ne lui arrivait pas à elle. Jamais. Pourtant, il y avait comme quelque chose d’inévitable dans tout ça, comme quelque chose de plus profond et plus ancien. Comme un vague souvenir de quelque chose, mais impossible à savoir quoi. Elle se contenta donc d’un léger soupir. Comme si ce simple souffle pouvait chasser toutes ses pensées en trop, toutes ses pensées qui ne servaient à rien. Ne pouvait-elle tout simplement pas ce contenter de vivre le moment présent ? Bizarrement, elle avait la sensation que non, même si elle aurait du. Parce que ça la dépassait et que pour une fois, une drôle de timidité teintait ses joues de rose. Ca dépend avec qui, avait-il dit, alors que son rire raisonnait encore à ses oreilles. Il avait probablement raison, ça ne devait peut-être pas faire la même chose à chaque fois. L’idée qu’il puisse être le seul à lui offrir ça, la charma autant que l’intimida. Elle n’avait pas envie d’être une petite fille éprise, avec de grands yeux amoureux. Elle ne voulait pas avoir l’air stupidement et étroitement amouraché de qui que ce soit. Elle savait que ce n’était pas encore ça, c’était trop frais, trop récent, trop neuf, trop tout. Mais elle devait se rendre à l’évidence que le petit poisson frétillant que représentait son cœur, chamboulant la plénitude de son for intérieur, n’était pas quelque chose à prendre à la légère. « Faire ça… Tu sais bien quoi… » souffla-t-elle dans un murmure presque inaudible alors qu’elle approchait sa bouche de la sienne sans pour autant les sceller. Sentir son souffle chaud butter contre ses lèvres la faisait frissonner alors qu’elle demeurait en suspend, à quelques centimètres à peine de lui. Un sourire illumina son visage lorsqu’il vint chercher sa main pour jouer avec ses doigts. Elle le laissa faire et contempla la danse absurde de leurs deux membres liés. Sentant comme des petites bestioles lui grouiller partout dans le corps. Elle ferma cependant les yeux lorsqu’il reprit la parole, laissant les mots lui lécher les oreilles avec douceur, embaumant son cœur d’un voile de sérénité soudaine. Comme figé, arrêté en plein envol. Jamais on ne lui avait dit quelque chose de ce genre. Jamais elle n’avait eu l’impression d’être quelque d’intéressant et plaisant à connaître. Elle se demandait d’ailleurs, souvent, comment Ned, Adam ou Clora parvenait à la supporter. Mais là, c’était différent. Cela résultait d’autre chose. Elle aurait bien aimé dire, elle aussi, quelque chose de ce genre. Mais cela aurait été mentir et elle ne supportait pas le mensonge. L’idée de le connaître lui avait bien sûr plu, mais peut-être pas au point de partir au quart de tour de cette façon. Peut-être que si elle avait été normal, elle aurait fuit cette façon d’agir. N’est-ce pas les enfants, tout au plus les adolescents, qui s’élancent sans élastique dans le vide pour ce genre de moment imprévu ? Elle n’en savait rien et dans le fond, ce n’était pas plus mal ainsi. Elle n’aurait pas aimé être grincheuse et vexante à l’égard de cet homme qui, elle le savait, occuperait le plus clair de ses pensées à présent. D’un côté, elle le remerciait aussi pour ça. Elle pourrait oublier les choses déplaisantes, de cette façon. Quand elle voulait, ou elle voulait. S’il ne tenait qu’à elle, elle l’aurait gardé avec elle jusqu’au petit jour. Elle lui aurait posé des tas de questions. Sa couleur préféré, le film qu’il aimait le plus, la chanson qu’il faisait pleurer, celle qui lui donnait envie de danser. Ce genre de détails futiles et insensés qui constituent un être. Elle l’aurait forcé à s’adosser contre cet arbre, elle se serait blottie dans ses bras et elle aurait écouté tout ce qu’il avait à dire. Au lieu de quoi, elle devinait qu’ils allaient devoir se quitter. Un grognement lui échappa d’ailleurs à l’idée que quelqu’un puisse se mettre en tête de se demander où elle était passé. « Je m’en moque. » ronchonna-t-elle comme une enfant. Sachant pertinemment que cela ne changerait de toute façon. Elle ferma les yeux à l’entente de son prénom et se sentit défaillir. Comme cela sonnait bien dans sa bouche. C’était plaisant à entendre. « Bonne soirée… On se voit bientôt. » ajouta-t-elle plus pour elle-même que pour lui. Et dissimulée derrière son arbre, elle le regarda s’éloigna, se mordillant la lèvre inférieure. Son regard ne le lâcha que lorsqu’il fut hors d’atteinte. Relevant les prunelles jusqu’à la fenêtre, écoutant vaguement les sons qui s’échappait de là-haut. Comment retourner à sa vie après ça ? Comment retrouver le monde si coincé, les idées si fermées, l’ennui mortel du monde après un moment si magique ? Elle regrettait déjà que tout soit fini. Espérant finalement qu’ils se reverraient plus tôt qu’elle ne l’espérait. Finalement, combien de chance avaient-ils de se recroiser encore ?

TERMINÉ.
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